Les énigmes de la psychométrie et les phénomènes de télesthésie - Ernest Bozzano - E-Book

Les énigmes de la psychométrie et les phénomènes de télesthésie E-Book

Ernest Bozzano

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Beschreibung

La psychométrie est la capacité que possèdent certains sensitifs de "lire"dans un objet toute son histoire : son origine, ses différents propriétaires, ses environnements successifs, etc. La télesthésie, elle, désigne la capacité de "voir à distance". Par respectivement 26 et 23 cas très documentés, l'auteur décrit et analyse ces dons étonnants, auxquels la science d'aujourd'hui est toujours loin d'apporter une explication. (Édition corrigée et annotée)

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Seitenzahl: 287

Veröffentlichungsjahr: 2021

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Les énigmes de la psychométrie et les phénomènes de télésthésie

Ernest Bozzano

Fait par Mon Autre Librairie

À partir de l’édition Jean Meyer, Paris, 1927.

Texte vérifié et corrigé. Les notes entre crochets ont été rajoutées pour cette présente édition.

https://monautrelibrairie.com

__________

© 2021, Mon Autre Librairie

ISBN : 978-2-491445-94-2

Table des matières

Les énigmes de la psychométrie

Conclusions

Les phénomènes de télesthésie

Les énigmes de la psychométrie

Les énigmes de la psychométrie sont aussi les énigmes de la clairvoyance, puisque la psychométrie ne constitue qu’une des nombreuses formes sous lesquelles la clairvoyance se manifeste. Il est donc naturel que, parlant de l’une dans cet ouvrage, je sois entraîné à traiter de l’autre. De toute façon, pour ne pas donner trop d’ampleur à mon sujet, je me bornerai à traiter exclusivement le thème de la psychométrie, qui contient les principales énigmes à résoudre. Ses modalités propres lui confèrent un caractère spécial qui permet de l’envisager à part.

Les modalités suivant lesquelles s’établit le « rapport » entre le sensitif et la personne, ou le milieu, concernant l’objet psychométré, distinguent, en effet, la psychométrie des autres genres de clairvoyance. Dans le somnambulisme provoqué, c’est l’opérateur lui-même qui établit la relation entre le sensitif et la personne ou le milieu recherché. L’opérateur étant absent, c’est le consultant, qui, par sa présence sert à établir le rapport entre le sensitif et le consultant lui-même, ou la personne et le milieu lointains. Dans la clairvoyance par les moyens de la « chiromancie », de la « cartomancie », de la « vision dans le cristal », les divers objets ou procédés employés peuvent être considérés comme de simples « stimulants », propres à susciter l’état psychologique favorable au dégagement des facultés subconscientes. Mais, tout au contraire, dans la « psychométrie », il semble bien que les objets présentés au sensitif, loin d’agir comme de simples « stimulants », constituent des intermédiaires vrais et propres qui, à défaut de conditions expérimentales favorables, servent à établir le rapport entre le sensitif et la personne ou le milieu lointain, à la faveur d’une « influence » réelle, laissée déposée sur l’objet par la personne qui en était le possesseur. Cette « influence », selon l’hypothèse psychométrique, consisterait en ceci, que la matière inanimée aurait la propriété de recevoir et de garder potentiellement toutes sortes de vibrations et d’émanations physiques, psychiques et vitales, de même que la substance cérébrale a la propriété de recevoir et de conserver à l’état latent les vibrations de la pensée. Après les récentes expériences décisives de M. Edmond Duchâtel1 et du docteur Osty2 dans le domaine de la psychométrie, il n’est plus possible de mettre en doute l’existence de cette « influence personnelle absorbée par les choses, et perçue par les sensitif ». Ce qu’on ne sait pas encore, c’est si l’influence en question contient virtuellement l’histoire de la personne qui fut propriétaire de l’objet, histoire susceptible d’être évoquée psychométriquement par le sensitif, dans ses moindres détails, ainsi que d’aucuns l’affirment. Par contre, tout concourt à montrer que, pour ce qui a trait aux influences d’êtres vivants, cette extension des pouvoirs de la psychométrie est en grande partie imaginaire. L’influence personnelle enregistrée par les objets n’exerce, en réalité, d’autre rôle que celui d’établir le rapport avec la personne ou le milieu lointain qu’il s’agit de psychométrer. Cette influence met le psychomètre sur une piste et lui permet de la suivre. Il en découlerait que les descriptions et révélations véridiques qu’on obtient, grâce au rapport psychométrique, loin d’être directement extraites de l’ « influence » contenue dans l’objet psychométré, seraient acquises par le moyen de facultés de clairvoyance et de télépathie appartenant au sensitif, lesquelles facultés s’orienteraient par l’entremise de l’ « influence » perdurant dans l’objet.

Je m’empresse, toutefois, d’ajouter que cette limitation des pouvoirs de la psychométrie, (dont je viens de m’occuper uniquement au point de vue des « influences » de nature humaine enregistrées par les objets), n’éliminerait pas l’hypothèse des professeurs Buchanan3 et Denton,4 et selon laquelle l’objet serait lui-même capable de révéler son histoire dans tous ses détails ; elle tend, plutôt, à en limiter la portée, et à en modifier la signification. Les informations obtenues, grâce à l’analyse psychométrique constitueraient, en tout cas, une question de « rapports » établis par un « moyen » qui ne serait pas matériel proprement dit, ainsi que nous le prouverons postérieurement.

Ici réside le plus important problème de la phénoménologie psychométrique. Le fait de pénétrer les secrets biographiques de la matière inanimée resterait bien mystérieux, même s’il se réalisait par le secours des rapports avec un « moyen » qui ne soit pas précisément de la matière.

Autour de cette énigme majeure, d’autres énigmes s’élèvent ; et elles ne sont pas moins troublantes. Effectivement, tout semble démontrer que les sensitifs entrent parfois en rapport avec le monde animal et végétal, en s’identifiant à tel point avec l’ « influence » contenue dans l’objet psychométré, qu’ils semblent s’approprier, ou les sensations, les sentiments, les vibrations et les sensations rudimentaires des organismes, ou de la substance étudiée.

Ainsi, de même que l’ « influence » laissée sur les objets par une personne vivante a la vertu de mettre le sensitif en rapport avec la subconscience de celle-ci, de même l’influence laissée sur les objets par une personne décédée aurait le pouvoir de mettre le sensitif en relation avec l’esprit de ce décédé. Cette dernière supposition paraîtra bien moins inconcevable que celles énoncées jusqu’ici, puisqu’elle est une prémissemineure, conséquence logique de la prémisse majeure.

D’autres modalités, non moins énigmatiques, se présentent dans la phénoménologie psychométrique ; nous les discuterons lorsqu’elles jailliront des faits.

***

Avant d’aborder au vif notre sujet, il est utile que nous consacrions quelques paragraphes à établir le bien-fondé de l’assertion que je viens à l’instant de formuler, et suivant laquelle il est prouvé que les objets présentés au sensitif n’agissent pas uniquement à la façon de simples stimulants, mais contiennent, de fait, une « influence » personnelle humaine, capable de mettre en rapport le sensitif avec la personne qui fut propriétaire de l’objet.

Dans ce but, je ferai remarquer que l’objet présenté au sensitif ne sert pratiquement à évoquer l’histoire d’une personnalité humaine que s’il a été touché et employé par celle-ci ; dans le cas contraire, il ne provoquerait chez le sensitif aucune association de nature humaine ; il pourrait, par contre, en provoquer d’autres concernant l’histoire de l’objet en tant que matière. Il en résulte que cette différence d’associations ne pourrait pas se réaliser s’il n’y avait pas, en réalité, une imprégnation fluidique humaine des objets.

Lorsqu’un objet a été employé par différentes personnes, il met le sensitif à même d’exercer, successivement, son « influence » sur chacun de ces individus, y compris le milieu dans lequel ils ont vécu ; mais il ne provoque, chez le sensitif, aucune évocation de personnes absolument étrangères à l’objet, indice probant que les fluides humains absorbés par la matière inanimée sont réellement les agents évocateurs des impressions psychométriques.

Quand l’objet a successivement appartenu à diverses personnes, on note quelquefois des erreurs d’orientation fort instructives. Par exemple, dans un cas cité par M. Duchâtel, le consultant présente une lettre au sensitif, en se proposant d’obtenir des renseignements sur l’envoyeur ; il obtient, au contraire, des informations abondantes et précises sur le destinataire. Ceci peut être probablement attribué au fait que, par une loi d’ « affinité élective », le « fluide » du destinataire s’est montré plus actif, plus en rapport avec le sensitif par le fluide de l’envoyeur. Il s’ensuit que, pour expliquer les faits, on est amené dans tous les cas à admettre l’existence d’un « fluide personnel humain » s’attachant aux objets ; cette conclusion est corroborée par tant de circonstances, toutes convergentes vers la même conclusion, qu’on peut la considérer comme définitivement acquise pour la science.

***

Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’étayer de longs arguments l’autre affirmation relative à la réelle fonction des « influences humaines » contenues dans les objets : c’est-à-dire d’établir le rapport entre le sensitif et la personne propriétaire de l’objet. Cette conclusion incontestable ressort des faits, car, dans le cas contraire, le sensitif devrait exclusivement tirer de l’objet des renseignements concernant la période durant laquelle le consultant est resté en possession de l’objet. Tout différemment, le sensitif révèle souvent des incidents qui se sont produits longtemps avant, ou après, que le consultant employât l’objet étudié, il déborde quelquefois même le passé et le présent pour s’aventurer dans l’avenir : il y a là une preuve indiscutable qu’en ces circonstances, le sensitif exerce ses facultés clairvoyantes en puisant dans la subconscience de l’individu, présent ou absent, avec lequel il se trouve en rapport psychométrique, et non pas directement, dans l’objet psychométré.

Tout ce qui vient d’être dit se réfère aux cas d’influences humaines enregistrées par les objets. Les mêmes conclusions semblent, jusqu’à un certain point, aussi légitimes dans les cas d’objets liés à des influences animales, mais elles sont moins admissibles quand il s’agit d’organismes végétaux dépourvus d’une subconscience pouvant être explorée. Il ne semble point, par ailleurs, qu’on puisse conclure de même au sujet d’objets étrangers à toute influence humaine, animale ou végétale, et qui cependant révéleraient au sensitif des passages plus ou moins génériques de leur histoire géologique, paléozoïque et archéologique. En effet, dans ces cas, on ne peut guère écarter l’interrogation : Où le sensitif pourrait-il puiser ses informations, s’il ne les tire pas de l’objet même, ou d’un milieu transcendantal en rapport avec celui-ci ? Le problème reste très mystérieux, et la solution en est douteuse, ainsi que nous le noterons le moment venu.

***

Maintenant, pour éclairer mon sujet, je dois produire des exemples en prévenant le lecteur qu’il ne m’est pas possible de les classifier, car trop souvent, les incidents contenus dans un cas particulier appartiennent à différentes catégories de faits. Force nous est donc de nous résigner à les disposer de la meilleure manière possible, en négligeant les méthodes normales de classification scientifique.

Parmi les exemples dignes d’intérêt, on remarquera plus spécialement ceux obtenus par l’entremise de Miss Edith Hawthorne, morte il y a déjà plusieurs années, à l’âge de 39 ans. Créature grêle et maladive, son état de santé ne l’empêchait nullement de se prodiguer dans les œuvres charitables et philanthropiques. Animée d’une compassion ardente envers les enfants abandonnés, elle avait fondé un institut (The Tiny Tim Guild), destiné aux soins des petits paralysés et rachitiques, auquel, dans les dernières années de son existence, elle consacrait tout son temps. Voici comment un témoin parle de son admirable esprit de sacrifice :

Sa génialité dans l’intuition des soins à donner pour rendre la vie à un larynx ou à une langue paralysée était étonnante ; elle employait une patience sans limites pour mener à bien un traitement, appliqué si doucement qu’il n’était plus qu’une distraction et une joie pour le jeune malade. Miss Hawthorne était fermement convaincue que des influences du monde spirituel l’assistaient dans sa tâche. Elle pensait que les systèmes ingénieux qu’elle imaginait, et dans lesquels chaque instrument s’adaptait expressément à chaque petit patient, lui étaient suggérés par les « Invisible ».

La prétention ne paraît pas si invraisemblable si l’on songe aux remarquables facultés médiumniques qui s’étaient manifestées en elle à cette période de sa vie.

En ses expériences psychométriques, Miss Hawthorne fit preuve d’une capacité de recherche réellement scientifique. Dans le but d’éliminer toute possibilité de suggestion involontaire ou de lecture de pensée, elle se faisait envoyer de pays lointains des objets inconnus destinés à être psychométrés, et elle enregistrait immédiatement ce que lui suggérait chaque objet, en transmettant ensuite son texte à l’envoyeur, afin que celui-ci consignât ses observations en regard du document psychométrique.

Ces quelques notices biographiques permettront de faire mieux apprécier l’importance scientifique de la série d’expériences qui fut faite par l’entremise de ce sujet sensitif et que publia en partie, la revue anglaise Light de 1903 à 1904.

***

1er cas. – Extrait du Light, 1903, page 214. Miss Edith Hawthorne écrit :

L’expérience suivante a été faite avec M. Samuel Jones (16, Askew Bridge-road, Dudley, Worcestershire), avec lequel j’entretiens une correspondance assez suivie. Je l’ai choisi parce que tout mon entourage sait que nous ne nous sommes jamais vus et que je n’ai jamais été dans le comté où il demeure.

J’ai donc prié M. Jones de m’envoyer différents échantillons d’une substance quelconque, au sujet desquels je devais tout ignorer, hormis le numéro d’ordre nécessaire pour les distinguer l’un de l’autre. À leur réception, je devais prendre note des impressions éprouvées pour chacun d’eux, en les tenant successivement dans mes mains, et expédier ensuite les impressions écrites à M. Jones, qui apposerait, en regard, ses commentaires touchant l’authenticité de mes notes psychométriques.

Dans le Rapport qui suit, les observations de M. Jones sont enregistrées entre parenthèses.

Histoire du spécimen n° 5 :

Posant ma main sur un échantillon entouré d’une enveloppe épaisse constitué par une substance dure et résistante, je perçois immédiatement :

– Deux ou trois hommes qui observent un mur noir. L’un d’eux a une lanterne à la main ; un autre observe avec insistance et se livre à l’inspection des lieux, en se montrant très prudent avant de donner son avis.

(C’est là une fidèle description des inspecteurs qui descendent, le matin, dans les puits de la mine, avec une lampe de sûreté, afin de constater si tout est bien en ordre, avant l’arrivée des mineurs. S. Jones).

– Je sens que cet échantillon est constitué par du charbon. Rien de schisteux en lui : c’est un très beau morceau de houille.

(Parfaitement : c’est de la houille « Heathen ». – S. Jones).

– Il a été extrait d’une profondeur importante.

(De la couche la plus profonde de la mine. – S. Jones).

– Les hommes qui travaillent dans cette sorte de tunnel se trouvent très en contrebas du point d’où me parvient un bruit de roues et de wagons en mouvement.

(À la surface du sol, un chemin de fer à voie étroite passe très près du point d’où a été extrait l’échantillon. Le tunnel noir est une branche de la mine. – S. Jones).

– Je vois des groupes d’hommes qui travaillent, en s’ouvrant le chemin à travers le mur noir. Quelques-uns d’entre eux travaillent debout, d’autres sont accroupis, mais tous prennent des attitudes malaisées et forcées.

(Les mineurs travaillent, en effet, par groupes isolés. Le restant de l’alinéa est une bonne description du pénible travail de la mine. – S. Jones).

– Maintenant, mon regard s’arrête sur un homme qui travaille tout seul dans une galerie si basse et si étroite qu’il doit se tenir couché. Un sentiment d’anxiété et de tristesse me saisit en le regardant ; je prie et je souhaite qu’on n’ait pas à déplorer un éboulement qui l’écrase.

(Non ! des malheurs ne se sont pas produits dans ce puits depuis longtemps. – S. Jones).

– Chose étrange ! Ses pensées ne s’attachent pas à son travail. Il songe à sa femme et à son petit enfant. Maintenant, j’aperçois un cimetière de village où les humbles reposent en grand nombre, et je vois les inscriptions naïves placées sur leurs tombes.

(Il n’y a pas de cimetière ou d’église aux alentours. Le cimetière le plus rapproché est à un mille de distance. – S. Jones).

– En regardant ce malheureux, j’ai l’idée que de nombreux accidents, ignorés par le monde, se sont produits dans cette mine.

(Non : c’est une mine relativement récente ; aucun sinistre ayant fait des victimes humaines ne s’y est produit. – S. Jones).

– Je vois devant moi une muraille noire, impénétrable et inexplorée ; je perçois de l’eau à peu de distance. J’en éprouve des vibrations si fortes et si vives que je suis amenée à poursuivre le chemin. Je le vois s’ouvrir devant moi et il doit me conduire à droite. Je me sens troublée : il faut boucher ou dévier cette source si l’on ne veut pas voir les ouvriers se noyer comme des rats dans leurs trous.

(Très exact ! très vrai ! Il y a beaucoup d’eau dans la mine, et précisément dans la direction indiquée. Il y en a au point qu’une galerie creusée à droite a dû être abandonnée avant de parvenir au filon du charbon. La pression de l’eau gênait les travaux d’approche. Maintenant le danger a presque disparu, et les mineurs estimeraient que la mine est presque sèche si l’eau n’existait toujours dans le sous-sol. – S. Jones).

– Maintenant je ne saurais définir nettement les impressions que j’éprouve : elles sont tristes et contradictoires ! Je me sens anxieuse et préoccupée au sujet d’une région inexplorée de ces contrées noires. Je suis émue par la pensée d’un danger indéfinissable et menaçant. Je souffre de la tête, je me sens étouffer, je suis prise par des vertiges ; il y a quelque péril à craindre outre les sources d’eau. J’étouffe de plus en plus. Les poumons se gonflent péniblement contre les côtes ; la bouche, le nez, les yeux, les oreilles sont saturés d’une sorte de gaz lourd et malpropre. Ma tête éclate !

(Excellente description des effets produits par la saturation humide ; effets plutôt accentués dans la mine. – S. Jones).

– Oh ! quelle vision horrible ! J’aperçois l’homme dont j’ai donné tout à l’heure la description, râlant sur le sol, livide, perdant du sang par la bouche, le nez, et les oreilles !

(Eurêka ! Quelle révélation ! Je me rappelle tout à coup qu’il y a vingt ans, un homme est resté mortellement blessé dans la galerie en question, pendant qu’il s’efforçait d’atteindre le filon de houille sans y réussir, par suite de l’irruption de l’eau. Cet homme est mort quatre semaines après le malheur ; sa femme l’avait rendu père quelques heures avant son décès. Or, ce bébé – maintenant un jeune homme de vingt ans – est celui-là même qui a apporté l’échantillon que vous avez psychométré. Serait-ce là la raison de votre impression de tristesse ? – S. Jones).

– À présent je descends beaucoup plus bas que cette couche de houille. Ma pensée se reporte à des centaines et des centaines de siècles avant la venue du Christ. Je contemple maintenant une forêt dont les arbres colossaux ont un feuillage si épais que je ne parviens pas à entrevoir le ciel. J’aperçois des ours gigantesques gris-noirs, vivant dans les cavernes. Je vois un énorme animal, droit sur un rocher, près d’une source qui jaillit impétueusement d’en bas, en prenant la forme d’une nappe d’eau. Je rattache vaguement cette source à celle existant actuellement dans la mine et qui a provoqué en moi un tel malaise.

(Très vrai ! On m’informe que l’eau qui inondait notre mine jaillissait d’en bas ! Que d’excellentes observations véridiques dans votre essai psychométrique ! – S. Jones).

M. Jones ajoute la note suivante concernant le spécimen de charbon psychométré. Le spécimen était un morceau de houille appelé techniquement « Heathen coal » ; terme qui se rapporte à la couche spéciale de charbon d’où il a été extrait. Il y a dans la mine plusieurs couches ou filons, séparés l’un de l’autre par des sédiments d’autre nature ; le charbon dit « Heathen » constitue la couche la plus basse de la mine. Ce spécimen m’a été remis par un mineur, qui doit l’avoir porté dans sa poche ou dans sa main ; je ne puis rien affirmer à ce sujet. – S. Jones).

Dans ce premier cas, les énigmes à résoudre s’enchevêtrent de façon inextricable ; il est donc préférable de poursuivre l’exposition de faits plus simples pour tenter de démêler l’écheveau.

En attendant, remarquons ce fait : de toutes les hypothèses qui nous occupent, aucune ne paraît moins indiquée pour expliquer les faits que celle selon laquelle un objet révélerait son histoire. On ne peut théoriquement pas admettre qu’un morceau de charbon enfoui dans les profondeurs de la mine, à des centaines de mètres de l’endroit où un ouvrier a été blessé à mort vingt ans auparavant, ait pu recevoir les vibrations de sa pensée, de manière à révéler le drame à la clairvoyante. En présence de cet incident, la solution la plus vraisemblable serait de supposer que l’échantillon recueilli et porté par le fils de la victime est resté saturé de l’influence vitale du jeune homme ; la sensitive, en décelant le rapport entre l’échantillon et le jeune homme, aurait puisé la connaissance de l’accident dans la subconscience de celui-ci. Je reconnais toutefois que cette dernière supposition est plutôt audacieuse ; et comme le fils entre, indubitablement, de quelque manière, dans la révélation psychométrique, il serait aisé de l’éliminer en supposant que, par l’entremise du fils, un rapport télépathique a été établi entre la sensitive et le père décédé. J’articule cette hypothèse parce que dans le compte-rendu, on remarque un incident qui ne pouvait pas figurer dans la subconscience du fils ; savoir, cette observation de la sensitive que « les pensées de cet homme ne suivaient pas son travail, mais allaient à sa femme et à son petit enfant », observation qui pouvait fort bien se rapporter à un trait caractéristique du père défunt et constituer un de ses souvenirs, mais que le fils était hors d’état de connaître. On peut ajouter que la sensitive a dénoncé une source d’eau dangereuse, qu’il fallait aveugler ou dévier au plus tôt ; opération qui avait déjà été exécutée, mais qui ne l’était pas encore quand le défunt y travaillait. C’est même cette circonstance qui a été cause de l’accident mortel dont il fut victime ; constatation qui ferait arguer, cette fois encore, qu’il s’agissait d’une réminiscence du décédé, transmise télépathiquement à la sensitive.

Pour ce qui concerne la description véridique de la mine, « l’hypothèse moins large » consisterait â supposer qu’un rapport télépathique s’est établi entre la sensitive et la subconscience de l’envoyeur, M. Jones, employé dans la mine en question.

Resterait à résoudre le problème qui s’est présenté à la sensitive, de la vision préhistorique d’une forêt paléozoïque, peuplée par les ours des cavernes et reliée au passé de la mine. Pour ce cas spécial, on pourrait encore penser que la sensitive a puisé une image pictographique dans les réminiscences subconscientes de lectures scientifiques faites par M. Jones. Hypothèse audacieuse, mais que nous accueillerons pour le moment, en attendant de considérer d’autres épisodes du même genre, théoriquement plus nets, en sorte d’exclure l’hypothèse arbitraire d’une subconscience à latitudes infinies, dernier refuge du misonéisme scientifique.

2e cas. – Il se trouve aussi dans le Light (1903, page 273) une suite des expériences sur échantillons envoyés par M. Samuel Jones à Miss Edith Hawthorne. Ici l’exposé est précédé par les précisions suivantes :

Divers enquêteurs ayant manifesté le désir de connaître la distance existant entre l’envoyeur et la destinataire, je répète que M. Samuel Jones demeure à Dudley, Worcestershire ; 6, Askew Bridge, Gornal Wood, et que la destinataire expérimentait dans son bureau à Londres 3, Upperstreet Islington. Ici comme pour le premier cas, je ferai figurer entre parenthèses les observations de M. Jones.

Échantillon n° 11.

– C’est étrange ! Avec ce spécimen, je suis envahie par une forte impression d’antiquité ; pourtant je sens bien qu’il s’agit de terre prise à la surface du sol, très près d’un gros mur gris, construit en pierre.

(Très juste. Terre enlevée à la base d’un gros mur gris qui délimite une cour très ancienne. – S. Jones).

– Je gravis une colline très escarpée et me dirige vers les ruines d’un ancien château. Du haut d’une tour ou d’une muraille crénelée, j’observe une ville. J’aperçois au milieu des ruines du château quelques archéologues qui mesurent et palpent gravement les vieux murs. J’entends les conversations et les rires des excursionnistes, les cris des enfants qui jouent au cricket et le babillage des bébés. Je vois les soldats de Cromwell qui se lancent à l’assaut de ces hauteurs. À présent, j’apprends le nom de cet endroit : c’est le château de Dudley.

(Très exact. Cromwell et ses soldats ont pris part à la destruction du château de Dudley, dont les restes se trouvent sur le sommet d’une colline. Le site est très fréquenté par les excursionnistes ; par une gracieuse concession du comte de Dudley, il est réservé, toute l’année, comme lieu de récréation pour les enfants des environs. – S. Jones).

– À présent j’abandonne les alentours du château et je traverse une petite ville, en observant les boutiques. Je perçois une odeur agréable de pain frais, qui excite l’appétit, et je vois des gâteaux et des tartes dans la vitrine d’un pâtissier.

(La personne qui m’a apporté l’échantillon est passée à côté d’une voiture de boulanger chargée de pain frais, encore chaud ; tout près de là se trouvaient les boutiques d’un boulanger et d’un pâtissier. – S. Jones).

– Je distingue aussi un bureau de poste.

(La personne dont il s’agit est passée aussi devant un bureau de poste. Cet échantillon a été cueilli avec une cuillère et placé directement dans la boîte ; il n’a donc été en contact avec qui que ce soit. Je ne parviens pas à comprendre comment il a pu être influencé par des scènes observées par la personne qui le portait. – S. Jones).

M. Jones a raison de s’étonner du dernier épisode relaté, qui reste curieux et mystérieux, même si l’explication pour laquelle il incline n’était pas celle qui convient. Il est, en effet, très vraisemblable que l’objet n’a pas été influencé par les scènes vues par l’individu qui le portait ; mais il a été saturé de son fluide vital – condition qui a mis la sensitive en état d’entrer en rapport télépathique avec la subconscience du porteur, comme de connaître ses sensations à la vue du pain frais, et d’en éprouver l’odeur, « aiguisant l’appétit ».

Les différentes visions qui se sont présentées à la sensitive au milieu des ruines du château de Dudley ne sont probablement pas autre chose, à leur tour, qu’une succession d’images pictographiques, puisées télépathiquement dans la subconscience de M. Jones.

Dans l’analyse de l’échantillon n°10, que je ne rapporte pas pour ne pas allonger démesurément cet exposé, il est question d’une poignée de terre recueillie dans le jardin de M. Jones. La sensitive constate aussitôt qu’il s’agit de terre prélevée à la surface du sol ; elle révèle que dans le sous-sol se trouve une mine de houille, et ajoute :

– À la distance de deux ou trois cents mètres du point où la terre a été cueillie, existent des maisons qui sont en grave danger de s’écrouler du fait de travaux souterrains qui ont été exécutés par les mineurs.

L’écroulement eut lieu quelques jours après. Il est clair que la sensitive ne pouvait pas tirer cette sorte d’informations du spécimen de verre qu’elle pressait entre ses mains, alors qu’elle pouvait les emprunter d’une façon quelconque à la subconscience de M. Jones, qui n’ignorait pas la situation dangereuse de ce groupe de maisons.

3e cas. – Extrait du Light (1903, page 365) ; la suite des expériences de Miss Edith Hawthorne. Elle écrit au Directeur un Light :

Je vous transmets le compte-rendu des impressions provoquées par un objet pris au hasard parmi plusieurs autres envoyés par M. Jones ; comme dans les comptes-rendus précédents, je place entre parenthèses ses observations.

– Ce petit objet dont je ne puis connaître la nature, parce qu’il est enveloppé de coton, contient des pensées de deuil et de mort ; il m’oriente vers une dame restée seule et désolée ; elle pleure la perte d’une personne à laquelle elle était étroitement liée et qui, après avoir souffert, est entrée sereinement dans cet éternel repos qu’elle avait vivement désiré.

(L’objet était une bague que portait constamment au doigt une dame invalide depuis plus de vingt-cinq ans, et qui, il y a un an, a perdu sa mère adorée. Avant de mourir, la mère était restée longtemps couchée à côté de sa fille. – S. Jones).

– Je pense avec un sentiment d’affection à une main très aimée, que je réchauffe amoureusement dans les miennes.

(C’est l’acte qu’accomplissait la dame invalide ; elle réchauffait souvent la main glacée de sa mère mourante, en la retenant dans les siennes. – S. Jones).

– Pendant que je fais ce geste, je sens que la main que je serre a, depuis longtemps, perdu la vitalité juvénile. C’est la main d’une dame très âgée. (Exact : la dame décédée était en effet d’un âge avancé. – (S.Jones).

– Les yeux voilés de larmes, je retire une bague, ou des bagues, de la main qui n’a plus de vie.

(C’est la main de la mère, morte aux côtés de sa fille impotente. Celle-ci retira les anneaux des doigts de la morte et les passa aux siens. La bague que je vous ai envoyée appartient à la fille, mais elle était restée longtemps en contact avec la mère. – S. Jones).

– J’adresse, en pleurant, un suprême regard à un corps adoré, qui repose dans le cercueil. (Exact : la fille invalide voulut voir le corps de sa mère, déposé dans la bière. – S. Jones).

– Les « influences » affectueuses et le sentiment de douleur qui imprègnent cet objet me font penser qu’il s’agit d’une mère et d’une fille ; je constate que la survivante pleure encore la morte.

(Parfaitement vrai : la survivante ne parvient pas encore à se résigner. – S. Jones).

– En effet, j’entends une voix qui lui dit : « Pourquoi te désoler ainsi, ma fille ? Je ne suis pas aussi loin de toi que tu te l’imagines ; la barrière qui nous sépare n’est ni si grande, ni si insurmontable que vous le supposez. Voudrais-tu donc, ma fille, que je revienne au monde pour recommencer les longues années de souffrance que j’ai vécues, et pour t’épuiser encore par de nouvelles veilles et de nouveaux soins ? »

(Ce message de l’Au-delà – car je le considère tel – et qui témoigne d’un si affectueux intérêt pour celle qui a séjourné en arrière, adoucira comme un baume céleste la douleur qui tourmente la survivante. – S. Jones).

– Maintenant, j’aperçois une main grêle qui tourne les pages d’une Bible très usée ; l’ambiance de la chambre traduit la douleur et la souffrance.

(Cette phrase se rapporte à la dame invalide, qui se sert d’une Bible très usée, employée autrefois par sa mère. – S. Jones).

– Pendant que la main tourne les feuillets, je remarque un signet brodé pour marquer les pages ; il est très vieux et décoloré.

(Ce signet se trouve encore dans la Bible en question. Lorsque j’ai écrit à la dame invalide pour en avoir la confirmation, elle en a coupé un morceau et me la envoyé, preuve la plus convaincante. À mon tour, je vous le transmets. – S. Jones).

– Cette Bible sert-elle toujours ?

(Oui, elle sert toujours. – S. Jones).

– Parce que j’aperçois une figure désolée, de femme, qui la consulte, pendant que la forme éthérique de sa mère veille à côté d’elle.

(Cette révélation a comblé de joie sa fille, qui m’écrit que, dorénavant, elle consultera plus souvent que jamais sa Bible. – S. Jones).

– Y a-t-il des plantes de géranium dans la chambre ? Un fort parfum émanant de leurs feuilles me parvient.

(C’est bien exact : il y a dans la chambre de l’infirme une plante de géranium, déposée sur la chaise qu’occupait déjà la mère. – S. Jones).

– Je transcris les perceptions que je recueille, sans prétendre les interpréter ; et l’impression suivante me parvient, faible mais tenace. Je ne saurais dire si elle se rattache aux faits qui précèdent. Je me trouve près d’une église, et j’aperçois une figure de dame éplorée, qui s’incline sur un tombeau pour en entretenir les fleurs.

(Ces impressions se rattachent sans doute aux précédentes et concernent la sœur de l’infirme. La mère est enterrée près d’une église, et la sœur de l’invalide se rend souvent sur la tombe pour en soigner les fleurs. – S. Jones).

– À côté de la figure désolée qui s’incline sur le tombeau, j’aperçois deux formes éthériques : l’une est celle de sa mère ; quant à l’autre je ne parviens pas à la distinguer nettement. Il me semble comprendre que la mère est préoccupée pour cette fille qui pleure sur son tombeau ; elle désire anxieusement qu’un changement s’opère dans sa vie, car elle souffre vraiment trop.

(Il est vrai que cette deuxième fille a un besoin urgent de distraction. -– S. Jones).

– L’influence de cet objet est purement féminine.

(Ceci aussi est très vrai ; ses associations sont purement féminines. – S. Jones).

M. Jones envoie une copie, d’une lettre à lui adressée par la dame impotente et qui écrit :

« ... Maintenant, parlons de l’expérience psychométrique. Je ne puis exprimer l’émotion dont j’ai été saisie en lisant ces révélations, toutes scrupuleusement vraies. Elles m’apportent une sorte de joie nouvelle et inattendue qui m’encourage plus qu’une année de sermons. Si ma mère adorée était encore au nombre des humains, elle emploierait des paroles d’encouragement semblables à celles qui ont été prononcées par l’entremise de votre amie. En effet, elles sont l’expression même de son langage et de ses sentiments. Elle m’informe qu’elle est heureuse et qu’elle ne désire point retourner sur la terre ; à mon tour, je ne voudrais pas l’y voir revenir, Quant à l’incident si vif et spontané de la Bible, j’ai été saisie par un frisson en l’apprenant. Lorsque votre amie connaîtra la consolation suprême que m’ont apportée ses révélations, je ne doute pas qu’elle en sera heureuse ; surtout quand elle recevra le morceau de ruban découpé dans le signet. Pourquoi donc refuser de croire que les défunts que nous avons aimés se trouvent parfois près de nous ? Je vous dois une immense gratitude pour avoir envoyé ma bague à votre amie, et je vous prie de lui transmettre mes plus vifs remerciements et les sentiments de ma profonde reconnaissance ; en effet, grâce à elle, je me suis résignée à la volonté de Dieu ».

Ce cas est admirable à cause de la véracité irréprochable de toutes les impressions éprouvées par la sensitive ; pour peu qu’on y songe, quel prodige ! Et le prodige subsiste intégralement, même devant l’hypothèse selon laquelle les sensitifs ne puisent rien des objets en dehors de l’influence personnelle indispensable pour établir le rapport télépathique avec le vivant ou le défunt, possesseur de l’objet psychométré, ou encore pour établir le rapport télesthésique avec l’ambiance d’où provient l’objet, ou pour l’établir par un moyen mystérieux quelconque, correspondant aux « Clichés astraux » des occultistes, ou aux « empreintes dans l’akasha » des théosophes ; ces dernières ne sont que des hypothèses purement métaphysiques, qu’il n’est pas possible d’éliminer, en considération de quelques épisodes obscurs dont nous parlerons plus loin.

Dans le cas que nous venons d’exposer, la présomption en faveur d’un rapport télépathique qui se serait établi entre la sensitive et la mère décédée de la dame invalide, si elle ne paraît pas définitive, peut être considérée comme fondée.

Par contre, dans ce même exemple, la présomption en faveur de l’hypothèse que la sensitive a tiré directement, de l’objet, les données révélées, ne tient pas devant l’analyse des faits. Par exemple, lorsque le sujet aperçoit la sœur de la dame infirme se courber en pleurant sur un tombeau pour en soigner les fleurs, on conçoit aisément que la vision de cet acte ne pouvait être enregistrée dans la bague appartenant à la sœur invalide, et qu’elle portait toujours au doigt ; alors qu’elle pouvait être puisée dans la mémoire subconsciente de cette dame, ou même avoir été transmise télépathiquement par l’esprit de la mère décédée, esprit que certains épisodes autorisent à croire présent dans l’expérience.

4e cas. – Avec cet autre cas qui figure dans la suite des comptes-rendus de Miss Edith Hawthorne (Light, 1904, page 197), on aborde une nouvelle catégorie d’expériences, plus mystérieuses encore, puisque l’objet psychométré met la sensitive en rapport avec la mentalité animale. Parmi les spécimens envoyés par M. Jones à Miss Edith Hawthorne se trouvait une plume, tirée d’aile d’un pigeon voyageur, au moment où il revenait au pigeonnier après avoir effectué un long vol. La sensitive perçoit aussitôt :