Libère-moi - Tifa Six - E-Book

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Tifa Six

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Beschreibung

Taeyang et Jihun, les deux plus grosses fortunes du pays, sont désormais unis par les liens du mariage. Un mariage arrangé pour lequel ils n'ont pas eu leur mot à dire. L'un a été éduqué dans l'optique d'être toujours plus puissant. L'autre n'a appris qu'à se soumettre à l'autorité d'un futur mari qu'on choisirait pour lui. Lorsque Jeonghun, escorte réputé et désiré, se mêle étroitement à leur quotidien, c'est bien plus que leur couple qui va être bouleversé.

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Seitenzahl: 455

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Pour tous mes bienveillants lecteurs sur W, merci pour votre infini soutien et vos encouragements.

Merci à Gwen d’avoir été la toute première à m’encourager à écrire, et d’avoir relu cette histoire avec douceur avant que je ne la valide définitivement.

Merci à Deborah pour sa relecture.

Merci à l’amour de ma vie pour son éternel soutien sans lequel je ne me serai pas sentie aussi libre d’être moi.

Avertissements

- Scènes érotiques explicites

- Mentions de maltraitance physiques et psychologiques

TABLE DES MATIÈRES

CHAPITRE 1

CHAPITRE 2

CHAPITRE 3

CHAPITRE 4

CHAPITRE 5

CHAPITRE 6

CHAPITRE 7

CHAPITRE 8

CHAPITRE 9

CHAPITRE 10

CHAPITRE 11

CHAPITRE 12

CHAPITRE 13

CHAPITRE 14

CHAPITRE 15

CHAPITRE 16

CHAPITRE 17

CHAPITRE 18

CHAPITRE 19

CHAPITRE 20

CHAPITRE 21

CHAPITRE 22

CHAPITRE 23

CHAPITRE 24

CHAPITRE 25

CHAPITRE 26

CHAPITRE 27

CHAPITRE 28

CHAPITRE 29

CHAPITRE 30

CHAPITRE 31

CHAPITRE 32

CHAPITRE 33

CHAPITRE 34

CHAPITRE 35

CHAPITRE 36

CHAPITRE 37

CHAPITRE 38

CHAPITRE 39

CHAPITRE 40

CHAPITRE 41

CHAPITRE 42

CHAPITRE 43

CHAPITRE 44

CHAPITRE 45

CHAPITRE 46

CHAPITRE 47

CHAPITRE 48

CHAPITRE 49

CHAPITRE 50

CHAPITRE 51

CHAPITRE 52

CHAPITRE 53

CHAPITRE 54

CHAPITRE 55

ÉPILOGUE

CHAPITRE 1

Dans la cage dorée

« Quelle liberté… »

Jihun admirait les oiseaux qui volaient dans les hauteurs du ciel d’un bleu sans nuages. La légère brise qui soufflait dans ses cheveux le ravissait silencieusement.

Depuis la terrasse du deuxième étage de l’immense demeure où il résidait désormais, Jihun profitait du calme apparent des cieux. Depuis aussi longtemps qu’il s’en souvenait, il avait toujours trouvé un réconfort indéniable à regarder le ciel en rêvant de choses et d’autres. Mais plus que tout, il fantasmait une liberté interdite.

Installé sur un fauteuil confortable, à l’ombre d’un large parasol, le jeune homme n’avait pas bougé depuis plus d’une heure, totalement perdu dans ses rêveries. Posé sur une petite table basse devant lui, il y avait un jus de fruits pressé. Il avait été préparé par celui qui tenait toute cette grande demeure et que Jihun se refusait à appeler serviteur. Car s’il le nommait ainsi, que cela indiquait-il de lui ?

Il n’était maître de rien ni personne, et surtout pas de lui-même. On le lui avait suffisamment répété pour qu’il l’ait maintenant parfaitement intégré.

Tu n’es rien, mets-le-toi bien dans la tête !

Dans le grand silence habituel dans lequel il était enfermé, les légers pas qui se rapprochaient lui indiquèrent la présence de celui qui gérait cette maison pour qu’elle soit parfaite en tout temps.

« Monsieur, avez-vous besoin de quelque chose ?

— Non, merci Du-Ho.

— Puis-je rappeler à Monsieur que la demeure dispose d’une piscine, d’une salle de projection et d’un parc avec cours de tennis ?

— Je n’ai pas oublié depuis hier, merci.

— J’ai pris la liberté de rapporter à Monsieur quelques magazines et autres lectures achetées en faisant le marché ce matin. »

L’employé de la maison disposa ses trouvailles aux côtés de la boisson qu’il avait apportée un peu plus tôt dans l’après-midi et dont les glaçons avaient fondu depuis bien longtemps.

« Merci » dit Jihun sans poser le regard dessus.

Du-Ho s’inclina avant de repartir de son pas léger. C’était, comme on le lui avait appris, la marque de fabrique de tout bon employé de maison.

Ceux qui servent ne doivent en aucun cas se faire remarquer. Ils doivent être aussi insignifiants que leur condition. Quant à toi…

Il se passa une heure ou peut-être deux avant que Jihun, sensible à la fraîcheur de fin d’après-midi, ne se décide à quitter la terrasse pour l’immense séjour attenant. Il attrapa son verre ainsi que les magazines, rentra dans la pièce, puis referma la baie vitrée. Il posa le tout sur la commode la plus proche et ses yeux furent alors attirés par le gros titre de la première page de l’un des journaux. Le mariage qui fusionne les deux plus grosses fortunes du pays.

Jihun ouvrit le journal pour en parcourir les pages et il trouva vite l’article phare. Il lut en diagonale ce qui se disait sur les deux entreprises et qu’il connaissait déjà par cœur. Là, occupant la moitié de la seconde page, étaient exposées deux photos.

Celle de gauche montrait le richissime héritier Kah Taeyang qui était le grand gagnant de ce mariage. Il était magnifique de prestance dans son costume hors de prix. Il avait l’air sévère, mais pas trop, le regard assuré, mais pas orgueilleux, et chaque détail de son image avait été étudié afin de confirmer son allure de dirigeant prometteur inhérent à sa famille et à son héritage.

Et, à côté de la photo parfaite, était disposée une autre photo, elle aussi minutieusement étudiée pour refléter tout autre chose. Celle de Pyo Jihun, qui en plus d’être l’héritier de l’autre grosse fortune du pays, était surtout orphelin de parents depuis longtemps. Un tragique accident l’avait laissé au soin de son oncle et tuteur. Ce dernier avait dirigé l’entreprise Pyo d’une main de fer jusqu’à la majorité de son neveu, il y a de ça quelques semaines. La photo représentant Jihun montrait le calme et la douceur du garçon, ou en d’autres termes, sa soumission à plus riche et plus fort que lui. C’était bien cette notion qui avait été travaillée pour la photo, et encore davantage, pendant toute la vie de Jihun.

En se mariant, il avait ainsi consenti à léguer la gestion de sa fortune à son époux. Tout du moins, il avait apposé sa signature là où on le lui avait ordonné et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, on l’avait installé dans cette demeure dans laquelle il résidait depuis maintenant une semaine. Le domaine de son époux, cet homme qu’il n’avait vu que peu de fois.

N’ayant pas envie de lire le reste de l’article, Jihun referma le magazine. Il descendit ensuite au rez-de-chaussée pour rejoindre la cuisine afin d’y déposer son verre qu’il finit de boire sur le trajet. À son entrée, Du-Ho vint à sa rencontre et le débarrassa en s’inclinant.

« Monsieur, vous n’avez pas à vous embarrasser de ses tâches, je suis là pour m’en charger.

— Ça ne me dérange pas. Je n’ai que ça à faire. »

L’employé parut gêné l’espace d’une seconde, mais comme il ne devait pas montrer ses émotions, il se contenta de s’incliner de nouveau.

Le téléphone de la maison sonna au même moment et brisa la monotonie d’une autre journée identique à la précédente. Mais là non plus, répondre au téléphone n’était pas une tâche attribuée à Jihun, alors il se contenta de regarder l’employé y répondre. Après un bref échange de mots polis, ce dernier raccrocha le combiné et dit :

« Monsieur Kah va rentrer plus tôt que prévu. Il sera là ce soir.

— Vraiment ? Mangera-t-il ici ? demanda Jihun avec une teinte d’espoir dans la voix.

— Il ne l’a pas indiqué, mais je préparerai ce qu’il faut, ne vous inquiétez pas Monsieur. »

Jihun acquiesça, n’ayant absolument aucun doute sur la façon dont Du-Ho gérait cette demeure qui semblait finalement plus sienne. Jihun ne ressentait aucune rancœur contre l’employé. À dire vrai, Jihun ne ressentait pas grand-chose, et ce, en tout temps.

Il quitta ensuite la cuisine afin de se diriger vers sa chambre, au troisième et dernier niveau de la maison. Cet étage-là ne comportait que trois pièces, ce qui était peu par rapport aux autres. Mais les pièces en question étaient bien plus spacieuses. Il y avait ainsi un grand bureau, le deuxième de la demeure, et deux chambres. Jihun avait trouvé ça inattendu de ne pas être installé dans la chambre de son nouvel époux, mais il n’avait, bien entendu, fait aucune remarque à ce propos.

Dès qu’il avait eu quinze ans, l’un de ses tuteurs lui avait expliqué que l’une des tâches principales d’un époux obéissant était de veiller au bien-être de l’homme à qui on le marierait. On lui avait expliqué comment se déclinait ce bien-être, mais le chapitre sur les relations sexuelles n’avait été qu’une leçon d’une heure où les termes de soumission, d’obéissance, et d’acceptation avaient été écrits en gros et en gras. Ces notions lui avaient été présentées comme devant s’allier à un impératif de fréquence, à savoir autant de fois que l’époux le sollicite, et à un impératif de priorité, à savoir que rien n’était plus important que la satisfaction totale et absolue du maître de maison. C’est pourquoi, se souvenant parfaitement de ses apprentissages, Jihun n’avait pas compris pourquoi son époux n’avait pas sollicité sa présence dans sa chambre depuis leur noce.

Et tu as intérêt à lui donner ce corps de luxure que la vie t’a donné, tu m’entends ? C’est clairement ton meilleur atout, tu es fait pour te soumettre alors ne lésine pas sur ce côté-là espèce de bon à rien !

Jihun se sentait coupable de n’avoir rien pu apporter à son époux de ce point de vue-là. Ni à aucun autre niveau. Mais comme la satisfaction sexuelle lui avait été expliquée comme étant une priorité absolue, il s’en sentait encore plus mal. Son époux n’avait dormi dans la demeure que deux nuits après leurs noces mais il ne l’avait fait appeler à aucun moment. Puis, il était parti en voyage d’affaires et Jihun s’était retrouvé à passer le temps sur la terrasse. Les heures où il rêvassait en regardant le ciel s’étaient ainsi transformées en journée.

Une fois dans sa chambre, le jeune homme blond se regarda dans le miroir de son immense chambre. Il n’était ni petit, ni grand, ni gros, ni maigre. Il était comme on l’avait fait devenir pour être à même de satisfaire son futur époux.

Que connais-tu de ce que va aimer un homme riche qui possède déjà tout ? Rien. Tu n’en as aucune idée. Alors, laisse-moi faire et tu seras désirable pour ton époux.

Jamais Jihun n’avait eu son mot à dire sur cela ni sur autre chose. Mais bien qu’il eût suivi tous les impératifs physiques imposés, le jeune homme s’était vite rendu compte que son époux n’attardait jamais son regard sur lui. Alors, planté devant son miroir, Jihun se jugea, comme on lui avait appris à le faire, en faisant le détail de ce qui n’allait pas.

« Ai-je pris un kilo ? C’est honteux. Pourquoi ai-je des cernes, moi qui ne fais rien ? Faudrait-il que je me teigne les cheveux ? Cette couleur ne plaît peut-être pas à mon époux ? Ce collier fait-il trop tape-à-l’œil pour ses goûts raffinés ? Je me déteste. »

Jihun baissa la tête, serra faiblement le poing, puis passa à la salle de bain afin de se préparer pour accueillir le retour de son époux comme il le devait.

Je t’assure que si tu ne rends pas Kah Taeyang heureux, je le saurai et tu sais ce qui t’attend si je ne suis pas content de toi.

CHAPITRE 2

Patienter, en vain.

« Je ne pense pas que Monsieur Kah soit à l’heure pour le dîner. Voulez-vous que je commence le service ? » demanda respectueusement Du-Ho.

Jihun était attablé, seul, devant trop de plats. Les mains sur ses cuisses, il regardait son assiette vide, pourtant trop chère pour ne pas servir.

« Attendons encore un peu s’il te plaît. »

Jihun attendit. Longtemps. Il avait acquis une capacité exceptionnelle à rester immobile et à attendre que le temps passe. Il s’enfermait dans son esprit, souvent assailli par des souvenirs désagréables, mais parfois, au détour d’une souffrance, son cœur l’autorisait à rêver à des choses plus belles.

« Monsieur, mangez s’il vous plaît. Il est tard, le maître ne rentrera sûrement que dans la nuit, finit par dire Du-Ho.

Lorsqu’il était arrivé au domaine Kah, Jihun n’avait pas été surpris d’entendre la manière qu’avait le domestique de parler de son époux. On lui avait déjà dit qu’il n’était pas que le maître des lieux. Son époux était roi sur tout son domaine et chacun lui devait le plus grand respect.

« Oui… Je vais manger un peu et j’irai me coucher. Je suis désolé que tu aies dû préparer tout ça.

— Ne vous souciez pas de ça. Mangez ce qui vous fait plaisir. »

Jihun se souciait pourtant de beaucoup de choses, malgré les nombreuses demandes de l’employé qu’il ne fasse pas attention à ceci ou à cela. Préoccupé, il mangea peu. Lorsqu’il eut terminé, il remercia l’employé qui se courba devant lui avant de commencer à débarrasser. Jihun s’empressa alors de rejoindre le dernier étage, le cœur un peu plus lourd qu’au matin.

L’immensité de la chambre lui rappelait uniquement à quel point il s’y sentait seul. Il retira un à un les vêtements et accessoires qu’il avait mis longtemps à sélectionner en espérant exister aux yeux de son époux. Il les rangea soigneusement avant de se vêtir d’un luxueux pyjama de soie, dans l’espoir que peut-être, son époux le ferait demander dans la nuit.

Il se glissa doucement entre ses draps, trop chers pour ne jamais être froissés, et attendit. L’obscurité remplit bientôt la pièce et eut raison de lui assez rapidement. Jihun s’endormit, d’une fatigue qui n’était pas physique, mais bien mentale, et d’une attente interminable qui semblait désormais régner sur ses journées et ses nuits.

**

Lorsqu’il rouvrit les yeux, plus de deux heures étaient passées. Il se redressa lentement dans son lit, à l’affût de bruit qui trahirait la présence de celui à qui il pensait bien souvent. Il n’entendit rien, mais s’autorisa à se lever et à ouvrir discrètement la porte de sa chambre. La demeure était en permanence éclairée. La lumière était faible pendant la nuit, mais présente néanmoins. Jihun sentit son pouls s’accélérer en voyant la porte de la chambre de son époux entrouverte. Les deux pièces se faisaient face, séparées par le grand escalier qui desservait directement le bureau de cet étage.

Le cœur battant, Jihun se demanda s’il devait désobéir à la règle qui disait que personne ne devait pénétrer dans la chambre du maître de maison sans son autorisation.

Retiens bien que tu pourras parfois utiliser l’élément de surprise pour séduire ton époux. Évalue bien le pour et le contre afin de savoir si c’est quelque chose

qu’il pourra apprécier.

Jihun franchit sa porte et, sur la pointe des pieds, traversa l’espace silencieux qui le séparait de la chambre de son époux. Il s’arrêta contre le mur, près de la porte entrouverte, et posa les mains sur sa poitrine en essayant de calmer son anxiété.

Il s’arrêta presque de respirer en entendant son époux parler de lui. « Il n’a donc rien fait ?

— Il a passé beaucoup de temps sur la grande terrasse maître. Je me suis permis de lui rappeler quotidiennement les possibles activités au sein du domaine, mais rien ne semble attirer l’attention de Monsieur. »

Taeyang souffla son incompréhension et sa fatigue. Il s’était installé dans son grand fauteuil et écoutait Du-Ho lui rendre compte des évènements pendant son absence. Taeyang possédait sûrement le plus beau domaine du pays, et il savait qu’il aurait comblé plus d’un jeune homme.

Offre à ton époux une maison où il trouvera de quoi se divertir afin qu’il n’ait pas envie d’en sortir. Tu verras que bien qu’ils ne soient pas éduqués pour le montrer, les soumis en tout genre sont attirés par ce qui brille alors n’hésite pas à y mettre le prix.

« Que veut-il donc ? T’a-t-il dit ce qui lui manque ?

— Non, Monsieur ne parle que très peu.

— Je vois. »

Troublé, Taeyang soupira de nouveau. Il était épuisé par son voyage tardif, les derniers jours qu’il avait passés, et les nouvelles transmises par l’employé de la maison. D’un geste las, il défit sa cravate et son veston pour avoir enfin le sentiment de respirer et de pouvoir se détendre. Il passa la main dans ses cheveux noirs en collant sa tête contre le large dossier du fauteuil. Ensuite, il détailla son employé avec un regard qui ne trompa pas le garçon en question.

« Puis-je faire autre chose pour vous ou souhaitez-vous vous reposer Monsieur ?

— Tu sais très bien ce que tu peux faire Du-Ho. »

Taeyang défit sa ceinture en fixant les yeux du garçon qui se baissèrent lentement. Sans hésitation, ce dernier se rapprocha de son employeur et s’agenouilla entre ses jambes. Taeyang glissa alors sa main dans les cheveux de Du-Ho et le regarda avec le plus grand sérieux.

« Tu en as envie ?

— Toujours pour vous, maître.

— Dis-tu cela parce que tu crains de perdre ton emploi ?

— Non. Je sais que j’ai de la chance que vous me laissiez vous satisfaire. »

Ne crois jamais les domestiques. Quoi qu’ils te disent. Ces mauvaises graines sont jalouses de nos richesses et ne te diront que ce que tu veux entendre pour que tu les augmentes ou que tu ne les frappes pas. Profite d’eux tant que tu le veux, car eux n’hésiteront pas à te leurrer.

Un nouveau soupir au bord des lèvres, Taeyang rapprocha Du-Ho de lui et profita de ce que lui offrait le garçon, sans savoir pourquoi il le lui donnait vraiment. Il gémit son excitation qui grandissait à vue d’œil. Son employé avait rapidement appris à faire ce que préférait le maître de maison, en complément de ses tâches officielles.

Ignorant la présence de son époux à quelques mètres d’eux, Taeyang ferma les yeux, et oublia tout ce qui occupait ses pensées en permanence.

De l’autre côté du mur, Jihun s’était figé. Lui qui savait se faire plus invisible qu’un serviteur savait aussi laisser couler ses larmes sans bruit.

Il repartit vers sa chambre, de la même manière discrète qu’il était venu. Il referma sa porte et alla se recoucher dans son lit en se maudissant d’être si incapable que son époux lui préférait les faveurs de l’employé de maison.

Jihun resta longtemps éveillé. Il pensa à tout ce que lui ferait subir son oncle lorsque son époux viendrait se plaindre qu’il lui avait donné en mariage un empoté qui ne lui plaisait absolument d’aucune façon.

Il pleura longtemps et silencieusement. Puis il se força à stopper ce flot de tristesse lorsqu’il constata qu’il ne lui restait plus beaucoup de temps avant de se lever pour ne rien faire de sa journée.

Ce n’est pas parce que tu ne travailleras pas qu’il te faudra ne rien faire bien entendu ! Tu te lèveras tôt dès le matin et te coucheras tard s’il le faut afin d’anticiper les allées et venues de ton époux. Tu devras toujours lui montrer ta présence sans pour autant être indiscret.

Jihun se leva donc pour commencer à se préparer, car il savait qu’il devrait user d’artifices de maquillage pour cacher ses cernes. Son mari ne devait voir sous aucun prétexte ses yeux trop rougis par les larmes.

CHAPITRE 3

Un époux, un étranger

« Voilà… je suis un peu plus présentable comme ça. »

Une fois qu’il eut terminé de corriger les rougeurs de sa peau, Jihun fixa son reflet dans le miroir. Il avait passé plusieurs minutes à appliquer crème et correcteur pour que les traces de sa tristesse de la veille ne se voient pas sur son visage. Estimant qu’il ne pourrait pas faire mieux ce matin, il choisit ensuite une tenue élégante, mais sans fioritures, pour descendre à la salle à manger. Il y fut immédiatement accueilli par Du-Ho.

« Bonjour Monsieur. Je vous apporte votre thé, installez-vous s’il vous plaît. »

Jihun n’avait aucune animosité envers l’employé qui n’avait jamais montré que de la politesse envers lui. Il ne s’en voulait qu’à luimême. Alors que Du-Ho s’affairait près de lui, Jihun s’autorisa à le détailler, chose qu’il n’avait jamais faite auparavant. L’employé du domaine Kah avait les cheveux noir ébène, un visage assez inexpressif, et il ne devait pas être bien plus grand que lui. Sans même le vouloir, Jihun se mit à se comparer à celui qui avait donc réussi à séduire son époux. Et un détail en particulier trouva rapidement le chemin vers sa culpabilité. Jihun ne put s’empêcher de noter que le jeune homme était plus mince que lui, et il se dit que c’était la majeure différence entre eux deux. Fort de cette constatation, Jihun se décida instantanément à réduire tout ce qu’il mangeait dans l’espoir de correspondre plus aux attentes physiques de son époux. Il espérait l’apercevoir ce matin et ce peu importe ce qu’il avait découvert la veille.

Lorsque ses pas se firent entendre dans l’escalier, Jihun se raidit sur sa chaise. Il déglutit difficilement, redressa bien son dos pour se tenir comme il était attendu de lui et baissa les yeux pour ne pas incommoder son époux de son regard.

Fais-toi discret. En tout temps. Baisse les yeux régulièrement devant ton époux. Tu lui dois le respect et il devra sentir ta soumission dans toutes les situations. Tu comprends ce que je te dis Jihun ? Montre-moi.

Son cœur battait fort lorsqu’il aperçut son époux s’installer en face de lui, à sa place de chef de famille. Jihun espérait que sa voix ne tremblerait pas trop lorsqu’il s’adresserait à lui.

« Bonjour Taeyang. As-tu fait bon voyage ?

— Hm. Je suis rentré tard. »

Le simple son de cette voix était une petite victoire pour Jihun. Il n’avait pas vraiment encore eu l’occasion de converser avec son époux qu’il n’avait rencontré que quelques heures avant leur mariage. Toutefois, le peu de fois où il avait pu lui parler, Jihun s’était dit que l’homme assuré et autoritaire qu’on lui avait dépeint avait une voix étonnamment rassurante.

Du-Ho revint avec le thé de Jihun, s’inclina devant le maître de maison, et retourna en cuisine chercher les plats dont il avait l’habitude pour son petit-déjeuner.

Un silence s’installa alors dans la longue salle à manger. Comme chaque pièce de la maison, celle-ci était richement décorée et exposait la fortune Kah à chaque recoin. Jihun se força à ne pas relever les yeux vers son époux malgré sa forte envie de se voir exister dans ses yeux.

« J’ai cru comprendre que tu t’ennuies. Que désires-tu pour te divertir ? Tu peux tout me demander. »

La voix grave et pleine d’aisance de Taeyang contrasta pleinement avec la réponse apportée par la voix légère et cristalline de Jihun.

« Je suis désolé que tu aies à te préoccuper de ce genre de futilité. S’il te plaît, ne t’en inquiète pas.

— Dis-moi juste ce qu’il te manque et je te le ferai apporter. »

Du-Ho installa plusieurs plats et boissons devant Taeyang qui commença à manger sans attendre. Jihun s’autorisa alors à le regarder brièvement en goûtant lui-même son thé. Il trouvait son mari d’une grande beauté et se disait qu’il était normal qu’il soit déçu de ce mariage. La voix chaude le sortit de ses pensées.

« Pourquoi n’as-tu rien à manger ? »

Taeyang regarda l’employé avec mécontentement alors Jihun s’empressa de répondre pour ne pas mettre dans l’embarras quelqu’un d’autre que lui.

« Je n’ai pas faim. Je ne souhaite pas manger.

— Tu dois manger si tu veux avoir des forces pour le reste de la journée.

— Je n’ai pas besoin de beaucoup, je ne fais pas grand-chose. »

Jihun s’inclina un peu pour montrer sa reconnaissance face à une sollicitude à laquelle il ne s’attendait pas. Le reste du repas se fit en silence. Jihun trouva plaisant de regarder Taeyang manger et il l’observait donc aussi discrètement que possible pendant qu’il le pouvait.

Lorsqu’il eut fini, Taeyang s’adressa à son employé, non sans le détailler à des endroits qui n’étaient pas censés le préoccuper. Ce détail n’échappa à Jihun qui se conforta dans l’idée que la clé de sa relation avec son époux se trouvait donc peut-être dans sa perte de poids.

« Du-Ho, nous aurons un invité pour le repas ce soir. Je compte sur tes talents culinaires.

— Bien sûr maître. Votre invité a-t-il des préférences ?

— Disons qu’il appréciera n’importe quoi qui soit hors de prix. Base-toi sur ça, je te fais confiance. »

L’employé acquiesça sans plus de question. Jihun, lui, se faisait violence pour ne pas poser celle qui lui brûlait les lèvres. Mais l’air qui avait alors dû apparaître sur son visage le trahit et Taeyang le fixa un instant. Jihun baissa alors les yeux et porta rapidement sa tasse à ses lèvres.

« Nous recevons ton oncle à dîner. Il vient s’enquérir de… ton installation » informa alors Taeyang.

Jihun dissimula sa peur en gardant les yeux sur la nappe couleur crème. Il aurait voulu qu’on le dispense de ce dîner pendant lequel, il était sûr, son procès de mauvais époux se tiendrait.

« Puis-je sortir de table ? »

Si ton mari est présent lors d’un repas, n’oublie jamais de lui demander la permission pour quitter la pièce. Ne manque jamais une occasion de lui montrer ta soumission, il appréciera.

Jihun fixait sa tasse vide. Taeyang murmura son accord et suivit son époux du regard alors qu’il quittait précipitamment la salle à manger.

Jihun monta les marches plus vite que jamais. Il retint ses larmes jusqu’à ce que la porte de sa chambre soit fermée. Sans plus pouvoir retenir la frayeur qui grandissait en lui, il se mit à pleurer sans faire de bruit. Sa main sur la bouche pour étouffer ses sanglots, il se recroquevilla sur lui-même. Jihun gémit intérieurement toute son angoisse d’être de nouveau mis face à ses échecs devant l’homme dont il avait le plus peur. Il se doutait que son oncle demanderait à le voir seul pour le réprimander loin du regard de son époux.

Jihun avait un terrible souvenir de la seule fois où il avait osé tenir tête à son tuteur. Il en portait encore une trace sur son dos, et la sensation déchirante du verre brisé écorchant sa peau semblait n’avoir jamais disparue complètement.

Les genoux un peu tremblants, Jihun alla s’asseoir dans un fauteuil. Il secoua la tête en se sentant piégé. Il resta immobile quelques minutes en écartant les souvenirs douloureux et visualisa le visage de son mari. Il releva la tête et se dit qu’il essaierait de lui faire le moins honte possible en étant obéissant pendant ce dîner.

Il resta enfermé dans sa chambre le reste de la journée. Assis sur son lit face à la fenêtre, il laissa son esprit se perdre dans le vol des oiseaux et dans le lent défilé des nuages. Parfois, il se mettait à sourire en pensant aux très brefs et vagues souvenirs qu’il avait de ses parents. C’était avant qu’ils ne meurent tragiquement et le laissent face à un destin qu’il trouvait trop lourd à porter.

Mais plus le temps passait, plus certains souvenirs devenaient flous et rendaient l’image de ses parents encore plus lointaine. Avant de venir s’installer dans le domaine Kah, Jihun avait demandé qu’on ajoute à ses bagages l’unique album photo de la courte période passée avec ses parents. Lorsque son oncle avait fait l’inspection de ses valises, il avait fait retirer l’album en disant à son neveu qu’il aurait bien plus important à faire maintenant que de regarder de vieilles photos sans intérêt. Jihun avait baissé le regard, le cœur déchiré, et n’avait rien dit car il ne voulait pas arriver chez son nouvel époux avec une trace de sa désobéissance sur la peau.

Lorsque 18 h s’afficha sur sa montre, il se dirigea vers la salle de bain accolée à sa chambre. Il avait décidé de se préparer au mieux pour ne laisser aucune raison à son oncle de critiquer sa façon de se présenter.

Jihun espérait secrètement qu’il arriverait à attirer l’œil de son époux et que, enfin, il l’inviterait à le rejoindre dans son lit afin de lui montrer qu’il était digne de lui.

Le plus de fois tu seras sollicité par ton époux pour le satisfaire, le plus digne tu pourras te penser de son respect. Tu as compris Jihun ?

CHAPITRE 4

L’invité non désiré

« Taeyang tu as vraiment le domaine d’un roi ! J’avais oublié à quel point c’était superbe ici. »

Taeyang fit un léger mouvement de tête pour remercier son invité. Ce dernier jetait des coups d’œil ravis devant l’étalage de luxe présent dans chaque pièce. Il posa ses affaires dans les bras de Du-Ho sans même daigner le regarder et suivit Taeyang dans le salon de réception.

Jihun se tenait déjà debout, tête baissée. Il tentait de dissimuler les frissons qui l’avaient parcouru dès qu’il avait entendu la voix forte de son oncle s’inviter bruyamment dans la maison.

Lorsqu’il fut suffisamment près, l’imposant invité plaça ses mains sur les épaules de Jihun en disant d’un air sévère :

« Tu mesures ta chance j’espère ? As-tu bien remercié ton époux de t’avoir installé dans pareil endroit ?

— Je suis très reconnaissant, murmura Jihun en s’inclinant si bas que Taeyang haussa un sourcil.

— Venez vous asseoir Kyung. »

L’homme ne se fit pas prier et s’installa aux côtés de son hôte alors que Jihun s’asseyait discrètement sur la banquette opposée. Taeyang fronça un peu les sourcils d’incompréhension en le regardant faire. Il aurait voulu l’interroger du regard, mais comme son époux semblait tenir à ne pas croiser ses yeux, il ne le put pas. Taeyang servit ensuite un des alcools les plus coûteux qu’il possède, pour le plus grand ravissement de son invité.

Les deux hommes discutèrent affaires et contrats tout le long de leur dégustation d’alcool et Jihun ne prononça pas un mot.

On ne te demande pas ton avis, espèce d’imbécile ! Garde pour toi tes opinions déplacées ! Tu n’auras aucun droit d’apporter ce genre d’idée à la table de ton époux, c’est bien compris ?

Lorsque Du-Ho annonça le dîner, ils changèrent de pièce et Jihun s’émerveilla silencieusement de la manière dont leur employé avait dressé la table. Ce dernier commença rapidement le service de mets exceptionnels sous le regard satisfait de Kyung.

« J’espère que Jihun ne te fait pas trop honte avec ses manières Taeyang. J’ai essayé de l’éduquer au mieux. »

Taeyang lança un regard à Jihun qui fixait toujours son assiette remplie à laquelle il n’avait cependant pas touchée. Avant qu’il n’eût pu répondre, son invité rajouta :

« Si tu es insatisfait, n’hésite pas à le bousculer un peu. » Kyung tourna des yeux dédaigneux vers son neveu. « Et toi, j’espère que tu appliques bien tout ce que tes tuteurs t’ont appris ! »

De la voix mielleuse qu’il prenait en s’adressant à son hôte, il ne restait plus rien lorsqu’il se tournait vers Jihun.

« Il est parfait. », répondit alors Taeyang avec une voix plus imposante qu’à son habitude.

Pendant quelques secondes improbables, le cœur de Jihun battit plus fort. Jamais il n’aurait imaginé entendre son mari déclarer cela à son propos.

« Tu es bien aimable Taeyang… Je me doute bien qu’il ne l’est pas. Te rends-tu bien compte de la chance que tu as Jihun ? Ton époux est d’une gentillesse sans précédent avec toi !

— Je vous dis qu’il se comporte parfaitement. Mettez-vous en doute ma parole ? »

Le ton alors plus tranchant de Taeyang imposa son autorité telle qu’il le faisait lorsqu’il parlait affaires. Kyung le regarda en souriant faussement, exprima sa reconnaissance et changea de sujet. Jihun leva des yeux timides et confus vers son époux en se demandant pourquoi il mentait pour lui. Quand Taeyang tourna son regard calme vers lui, la confusion de Jihun ne fit que croître.

Après le copieux repas, les deux hommes d’affaires prirent un digestif, confortablement installés dans l’un des salons de jardin. Kyung s’extasia de nouveau sur le luxe de l’endroit en félicitant Taeyang avec toujours plus de compliments. Jihun avait suivi les deux hommes et s’était lui installé toujours un peu en retrait, ses yeux rivés sur ses chaussures. Il avait discrètement demandé à Du-Ho de rapporter son verre d’alcool afin de l’échanger contre un simple thé. Il se délectait de sa chaleur qui coulait entre ses lèvres comme un réconfort bienvenu pendant cette soirée qu’il subissait.

Puis vint le moment qu’il redoutait plus que tout. Celui où son oncle demanda à s’entretenir avec lui, seul. Taeyang regarda Jihun un instant avant de consentir à la requête et de partir un peu plus loin dans le parc. Jihun le regarda s’éloigner en souhaitant qu’il revienne. Il pouvait le voir, flâner entre les buissons, mais lui ne pouvait plus entendre les horreurs que lui disait son oncle.

« Tu me fais honte ! Tu crois que je ne me rends pas compte que tu déçois ton époux ? Ça se voit comme le nez au milieu de la figure ! J’espère qu’il te corrige comme tu le mérites ! Il n’y a que ça que tu comprennes de toute façon, empoté ! »

Jihun ne leva pas les yeux. Il resta debout, devant son oncle qui le toisait de plusieurs centimètres, à attendre que le flot de haine ait fini de se déverser sur lui.

« Tu as déjà grossi, quelle honte ! Regarde-toi, pas étonnant que Taeyang ne pose pas les yeux sur toi ! Est-ce qu’au moins il se satisfait de toi ? Combien de fois te prend-il par jour ? Réponds, incapable ! »

Jihun sentit son cœur s’affoler. Sa seule consolation était de se dire que son oncle ne pourrait pas le frapper puisque Taeyang n’était pas loin. Il tourna légèrement les yeux dans sa direction et se mit à paniquer en voyant qu’il avait disparu de leurs champs de vision. Il ferma alors les yeux, ne pouvant pas mentir à son oncle et ne voulant pas répondre que son époux ne l’avait plus touché depuis leur nuit de noces.

« Combien de fois couche-t-il avec toi Jihun ? répéta son oncle d’un air agacé.

— Assez pour l’épuiser. »

Jihun releva les yeux en même temps que son oncle tourna le regard vers la voix grave. Taeyang se tenait non loin derrière Kyung qui virevolta à la réalisation de sa présence. Le sourire calme de Taeyang se posa une seconde sur Jihun avant qu’il ne fixe Kyung comme s’il attendait une explication.

« Bien, bien. C’est important que je m’assure que tu obtiennes tous les avantages de cette union Taeyang, débita l’invité sans hésiter.

— J’ai tout ce qu’il me faut. Jihun, monte te coucher s’il te plaît. Je te rejoins dans peu de temps. »

Jihun regarda Taeyang avec une reconnaissance dissimulée avant de s’incliner vers son oncle. Il retourna rapidement jusque dans sa chambre, le cœur battant de la façon dont il s’était senti protégé par son époux.

Il resta quelques minutes à se demander si la promesse d’une réunion nocturne n’était qu’un autre mensonge qu’avait servi Taeyang pour couper court aux indélicatesses de son oncle.

La faible lueur d’espoir de pouvoir enfin prouver à son époux qu’il pouvait assumer sa tâche entièrement auprès de lui fit battre son cœur si fort qu’il s’en sentit déstabilisé.

Il se déshabilla, se doucha rapidement, et s’apprêta du mieux qu’il put pour être prêt pour son mari s’il voulait le rejoindre. Jihun s’assit ensuite sur le bord du lit, et attendit.

Il ne fallut que quelques minutes de plus pour qu’il entende des pas dans l’escalier. Il crispa un peu ses doigts sur les draps, baissa les yeux vers ses pieds nus et attendit de nouveau.

Les pas s’arrêtèrent en haut de l’escalier puis semblèrent s’éloigner avant de finalement se rapprocher. Puis il y eut quelques coups légers à sa porte auxquels Jihun répondit doucement.

La porte s’ouvrit, Taeyang entra, la referma, puis resta le dos appuyé contre celle-ci.

Jihun attendit quelques secondes avant de relever ses yeux le long du corps de son époux jusqu’à pouvoir admirer son visage qu’il trouvait si beau.

Taeyang le regardait en retour, immobile face à lui, les mains dans les poches de son pantalon. Son regard transperçait Jihun sans pour autant le mettre mal à l’aise. S’il n’avait pas su que son époux était un homme puissant et assuré, Jihun aurait dit voir de la tristesse au fond de ses yeux.

Lorsqu’il se décida à faire un pas vers lui, Jihun sentit pour la première fois son corps se couvrir de frissons qui n’étaient pas uniquement provoqués par la peur.

CHAPITRE 5

Une difficile loyauté

« Taeyang je… »

Jihun ne termina pas sa phrase. Il ne savait en fait pas ce qu’il voulait dire, et encore moins, ce qu’il ressentait. Ce qu’attendait son époux de lui était un encore plus grand mystère. Tout du moins, s’il connaissait la finalité en théorie, il ignorait les préférences de Taeyang et donc il hésitait entre se lever ou rester assis à son approche.

À toi de comprendre ce que cherche ton mari. Tu devras habilement être capable de changer de comportement. Sois timide ou plus effronté selon ses préférences, mais sois toujours dans la soumission.

Jihun ignorait tout de l’effronterie et encore plus en situation d’intimité. Alors il se contenta de faire l’unique chose qu’il connaissait. Il baissa les yeux et attendit qu’on lui ordonne quoi faire.

« Tu vas bien ? Comment te sens-tu ? »

Taeyang s’était arrêté en face de Jihun en laissant une distance plus que respectable entre eux. Jihun ne pensait pas qu’il allait lui parler pour autre chose qu’exprimer ses désirs et attentes envers lui.

« Je vais bien. Merci de t’en soucier, répondit-il sans lever la tête.

— Suis-je donc si effrayant à tes yeux pour que tu ne veuilles jamais me regarder ? »

Jihun se tendit un peu, totalement non préparé à cette plainte qui allait contre tout ce qu’on lui avait appris.

« Non… tu n’es pas effrayant. Je m’excuse, je pensais que… Je m’excuse Taeyang. »

La gorge sèche, Jihun releva les yeux pour accompagner ses excuses. Le regard que Taeyang posait déjà sur lui n’était ni sévère ni tendre.

« As-tu peur de ton oncle ?

— N-non… Il est… bon avec moi. »

Ne mens jamais à ton mari ! À part si c’est pour me protéger moi. Je t’ai élevé après tout. Tu me dois tout, espèce de bon à rien !

« Ne me mens pas Jihun. S’il te plaît… ne fais pas ça.

— Pardon… je…

— Si je n’étais pas qui je suis… il me ferait peur à moi aussi. »

Les mots pourtant simples de Taeyang émurent Jihun plus que de raison. Il ravala les larmes qui menaçaient de trahir son émotion et répondit faiblement au sourire bienveillant que lui fit alors Taeyang. C’était la première fois qu’il voyait cette expression sur le visage de son mari et il s’en sentit faiblir.

« Je suis désolé de ne pas avoir agi avant. Je n’avais pas compris que ta situation était ainsi. Je ferais en sorte que tu ne te retrouves plus seul avec lui » affirma Taeyang.

Jihun ne comprenait pas. Il lui était étrange de voir son époux se soucier de son bien-être alors qu’il aurait dû prendre ce qu’il souhaitait de lui et repartir.

Ne t’imagine pas que ton mari aura le temps pour tes états d’âme ; alors, garde tes sentiments pour toi et laisse-le se concentrer sur son travail !

« Je m’excuse de te faire perdre ton temps avec ces futilités, murmura Jihun.

— Savoir que tu te sens en sécurité n’est pas une futilité. C’est mon rôle de te protéger maintenant. De tous ceux qui te font peur. »

Le cœur de Jihun fit des bonds incontrôlés, mais étrangement agréables. Il se sentait si inutile face à la bienveillance que lui apportait Taeyang qu’il eut encore plus envie de sentir qu’il pouvait être l’époux qu’il méritait.

Jihun se leva sans bruit, s’inclina un peu pour signifier sa reconnaissance, puis se rapprocha de Taeyang. Il déglutit sa timidité et mordilla discrètement l’intérieur de sa lèvre en sentant une adrénaline inconnue s’emparer de lui. Il posa la main sur la chemise en soie qu’il avait revêtue un peu plus tôt et en défit lentement le premier bouton. Il se demanda si c’était ça l’effronterie.

Le regard de Taeyang était entièrement sur lui et Jihun se sentit traversé par son intensité. Puis ses yeux descendirent vers sa bouche et Jihun bougea ses lèvres dans un réflexe inconnu. Et enfin, Taeyang suivit le mouvement de ses doigts tremblants lorsqu’ils commencèrent à lui offrir la vision de sa peau.

La chance que tu as ! Pyo Jihun, celui gardé dans un écrin pour son futur mari ! Vierge, mais déjà prêt à te faire bander comme un fou… Putain la chance d’être toi Taeyang ! Ha ha, tu nous raconteras !

« Arrête. »

Taeyang posa sa main sur celle de Jihun pour qu’il n’atteigne pas le troisième bouton. Ce dernier se figea donc en se demandant si ce qu’il ressentait était sa propre déception, ou celle de son mari. Il baissa les yeux en signe de soumission et d’excuses, prêt à réceptionner un reproche. Mais son visage fut relevé avec délicatesse par les doigts de Taeyang alors qu’il lui disait d’une voix calme :

« Tu n’as pas à faire ça Jihun. Oublie ce qu’on t’a forcé à apprendre. Je n’attends rien de toi. »

Les mots de rejets, pourtant dits sans animosité, ne furent pas libérateurs pour Jihun. Il n’arriva pas à les comprendre car ils allaient contre tout ce qu’on lui avait enseigné.

Alors, dans un élan désespéré et avant que son époux ne tourne la poignée de sa porte pour disparaître loin de lui, il demanda :

« Est-ce à cause de mon apparence ? Es-tu déçu au point de ne pouvoir te satisfaire ? Je peux changer si tu veux bien me dire ce qui te repousse. »

Taeyang était soulagé d’être dos à Jihun. Il ferma les yeux de désespoir, chassant un souvenir qu’il savait qu’il ne devait pourtant jamais oublier. Il se retourna lentement pour voir le visage suppliant de son époux attendre ses directives.

« Je ne veux plus jamais entendre ces mots dans ta bouche Jihun. Va dormir maintenant et laisse à l’attention de Du-Ho une liste de ce qu’il te manque ici pour te divertir. Je ferai en sorte que tu obtiennes tout ce que tu souhaites. »

Jihun regarda la porte se refermer sur son espoir de faire mieux. Il avait eu envie de dire ce qui lui manquait, mais il s’était tût car il n’avait pas été éduqué avec le bénéfice de pouvoir faire part de ses besoins réels.

Lorsque, peu après, il entendit des pas dans l’escalier, il alla entrouvrir très doucement sa porte et eut juste le temps de voir Du-Ho refermer celle de la chambre de Taeyang.

L’employé était si frêle que Jihun se demanda comment il pouvait accomplir quotidiennement toutes les tâches qui lui incombaient sans jamais se plaindre.

Jihun se punit mentalement de ne pas arriver à accomplir la seule tâche qui lui incombait à lui. Il décida qu’il devait cesser de manger et qu’il allait se mettre au sport.

Il imagina le moment où Taeyang le regarderait enfin avec désir. Dans cette rêverie, il était appelé dans la chambre de son mari qui profiterait de son nouveau corps une fois qu’il aurait la même taille que l’employé de maison.

Il s’endormit avec cet étrange espoir, sans savoir que les larmes s’étaient finalement échappées de ses yeux pendant son sommeil.

CHAPITRE 6

L’incident

« Je peux y arriver… je dois y arriver. »

Les quelques jours qui suivirent le dîner avec Kyung, Taeyang se fit absent car il travaillait énormément.

Jihun vivait à nouveau des journées de solitude comme il les connaissait, à la seule différence qu’il ne se rendait plus en salle à manger ni ne touchait aux assiettes que lui laissait Du-Ho sur la terrasse.

À la place, il s’était mis à suivre activement des cours de fitness en ligne. Au moins deux fois par jour, Jihun transpirait en suivant un programme disproportionné pour sa corpulence et son inexpérience. Rien ne l’aurait arrêté, il était motivé comme jamais à ressembler enfin à l’idéal qu’il s’était mis en tête. Mais ce ne fut pas sa persistance qui fut alors mise à l’épreuve, mais sa santé.

Au bout du troisième jour sans manger, Jihun fit un malaise inévitable au milieu de la pièce que Du-Ho avait aménagé pour ses séances d’entraînement. Il eut le temps de comprendre ce qui lui arrivait, mais ne put prévenir sa chute lorsque le voile de l’épuisement finit de recouvrir ses yeux.

Lorsqu’il les rouvrit, il était allongé dans son lit, un homme assez âgé assis près de lui.

« Q-qui êtes-vous ?

— Je suis le médecin de la famille Kah. Vous avez chuté de votre hauteur, mais heureusement, vous ne vous êtes pas cogné. »

Jihun tenta de se redresser, mais comme il fut pris d’un violent mal de tête, il cessa de bouger et dit d’une faible voix :

« Je vais bien. Je suis désolé que vous vous soyez déplacé pour rien docteur. S’il vous plaît, ne prévenez pas mon époux.

— C’est Taeyang qui m’a demandé de venir expressément dès qu’on l’a informé de votre malaise. Vous irez rapidement mieux lorsque vous aurez mangé. Si je ne me méprends pas, vous vous êtes privé de nourriture depuis plusieurs jours, n’est-ce pas ? »

En plus de se sentir mal physiquement, Jihun se sentit abattu par le poids de la culpabilité de savoir que son époux avait été mis au courant de la situation. Il se dit qu’il lui créait des problèmes sans même lui apporter de bénéfices et qu’il devait maintenant haïr cette union encore plus. Ses pensées n’allèrent pas plus loin car l’épuisement eut raison de lui et il se rendormit rapidement.

Lorsque Jihun ouvrit à nouveau les yeux, Taeyang le regardait depuis le fauteuil qu’il avait installé à côté de son lit. Il soupira en se redressant un peu vers lui.

« Comment te sens-tu ?

— Taeyang… Je suis désolé… Tu ne devrais pas être là, tu as tellement de travail, murmura Jihun.

— C’est moi le directeur, je m’absente si je le veux. »

Jihun avait eu un cours de plusieurs heures sur la grandeur des entreprises Kah. Il savait que son époux était le fils unique du PDG du groupe et qu’il occupait la place la plus importante après celle de son père. Ce jour-là, Jihun avait posé beaucoup de questions à son tuteur qui avait fini par lui dire que personne ne lui demandait son avis sur la moralité ou la légalité des actions perpétrées par le groupe Kah.

« Pourquoi as-tu cessé de t’alimenter ? Le docteur m’a dit que ton état résultait de plusieurs jours de carences en plus d’une activité physique trop soutenue.

— Ne t’embarrasse pas de mes erreurs s’il te plaît. Je vais recommencer à manger un peu, tu ne seras plus dérangé. »

Taeyang fronça les sourcils et se saisit de la main de Jihun qui frissonna à ce geste inattendu.

« Jihun, as-tu… tenté de mettre fin à tes jours en arrêtant ainsi de manger ?

— N-non… Jamais je ne te ferai porter la honte d’un époux suicidaire.

— Mais enfin, ne penses-tu donc jamais à toi avant de penser à moi ?! »

Taeyang avait élevé la voix d’énervement. Son animosité était tournée vers tous ceux qui avaient fait croire à Jihun qu’il devait s’oublier pour se soumettre à la volonté d’un époux qu’il ne rencontrerait que le jour même de son mariage. Mais ses mots avaient été dirigés vers Jihun qui baissa immédiatement les yeux d’une honte que, là aussi, on lui avait appris à ressentir.

« Pardon… Je n’aurais pas dû crier. Je ne suis pas énervé contre toi. Mais j’ai besoin que tu m’expliques. Pourquoi as-tu fait ça ? »

Jihun avait l’habitude de faire des excuses quotidiennes, mais pas d’en recevoir. Il sentit la main qui était posée sur la sienne venir plus précisément serrer ses doigts. Son cœur fit un bond et il s’autorisa à parler.

« Je voulais juste perdre quelques kilos. Pour… te plaire. Je peux changer Taeyang. Je veux faire mon possible pour que… tu n’aies pas honte de me regarder.

— Ne fais pas ça. Ne change pas. Pour personne. Et surtout pas pour moi.

— Mais… tu préfères les garçons plus minces… Je peux être plus mince, murmura Jihun en regardant sa couverture.

— Quoi ? Pourquoi dis-tu ça ? Je ne t’ai jamais fait cette remarque.

— Du-Ho… Il est si mince… »

Taeyang lâcha la main de Jihun en se reculant de surprise dans son fauteuil. Il vit l’air désolé de Jihun et sa culpabilité lui tritura le ventre. Taeyang réalisa que non seulement son époux avait compris la relation qu’il entretenait avec Du-Ho, mais qu’en plus il était responsable des idées que Jihun s’était mises en tête.

« Tu es parfait comme tu es Jihun. S’il te plaît, ne fais plus jamais ce genre de choses. »

Jihun regarda Taeyang avec un air doux, triste et tellement compliqué que lui-même n’aurait pas su dire comment il se sentait à ce moment-là. Ce dont il était en revanche certain était qu’il voulait profiter de ce dialogue pour révéler quelque chose qui le mettait mal à l’aise et qui, il pensait, lui apporterait des réponses.

« J’aimerais t’avouer quelque chose dont j’ai un peu honte.

— Je t’écoute.

— Merci. Le soir de notre nuit de noces… et bien… J’ai honte de l’avouer, mais je ne me souviens de presque rien. Lors de la réception d’avant, on m’a autorisé à boire du champagne et comme je n’avais jamais bu d’alcool avant, je crois que ça m’est vite monté à la tête. J’ai vraiment honte… alors… si j’ai été en dessous de tes attentes, je m’en excuse. Je… Je peux sûrement mieux faire. »

Jihun avait le cœur en folie d’avoir pu dire tout ça. Il se sentait étrangement en confiance avec son époux qui lui avait déjà montré sa bienveillance plus souvent qu’il ne pensait la mériter.

Taeyang se crispa un peu, fronça les sourcils puis dit d’une voix grave :

« De quoi te souviens-tu ?

— Oh… et bien… Je me souviens t’avoir vu… au-dessus de moi. Tu m’as parlé… je crois. Je ne me souviens vraiment pas de grandchose… Je crains tellement d’avoir été une déception pour toi. »

Taeyang soupira. Plusieurs fois. Il baissa les yeux, ce qui fit naître un sentiment inconnu à Jihun.

« Tu ne m’as pas déçu. Tu n’as pas à te sentir honteux de ton comportement ce soir-là. Pour être honnête avec toi… je suis rentré dans cette chambre comme le connard qu’on m’a appris à être et j’en suis ressorti… différent. »

Taeyang n’avait que murmuré ce dernier mot comme s’il hésitait à révéler un secret. Il regardait ses doigts et semblait ne plus oser relever les yeux vers son époux.

Jihun ne comprenait pas vraiment, mais il sentait qu’il était difficile pour Taeyang d’en parler plus. Entendre qu’il n’avait pas été la déception qu’il s’était imaginée le réconforta grandement. Il se dit qu’il avait finalement dû mettre correctement en application la théorie qu’on lui avait brièvement enseignée.

Dans un mouvement lent, Taeyang se releva et posa de nouveau son regard sur Jihun. La douceur inégalée dans ses yeux l’aurait désarmé s’il n’avait pas détourné le regard.

« Il faut que tu manges pour retrouver tes forces. »

Sur ces mots, il fit le tour du lit et rapprocha la table de service laissée là un peu plus tôt par Du-Ho. Il regarda tour à tour le plat puis Jihun qui acquiesça en souriant légèrement.

Taeyang lui rendit son faible sourire et, avant de quitter la chambre, il dit sans se retourner :

« Et, pour ton information… ce ne sont pas les garçons trop minces qui me font fantasmer. »

CHAPITRE 7

Des désirs simples

« Vous vous attendez donc vraiment à ce que je signe ça ? »

Taeyang était installé à la table de la salle à manger, téléphone à l’oreille. Il buvait son café tout en lisant un document qui lui faisait froncer les sourcils. Souvent, pour ne pas dire tout le temps, il ramenait chez lui de quoi poursuivre sa journée de travail. Non pas par plaisir, mais par devoir. Son métier était un de ceux qui auraient pu se faire en continu s’il n’avait pas eu besoin de se reposer de temps à autre. Il y avait toujours de quoi faire dans l’impitoyable monde de la finance et du rachat d’entreprises en faillite. Kah Entreprises était au sommet de beaucoup de choses, et le rester n’était pas sans effort.

Le père de Taeyang avait confié la direction à son fils à cet échelon local. Lui n’était que rarement sur place, occupé à gérer son empire dans d’autres pays. Les deux hommes se voyaient peu, toujours pour le travail et jamais dans aucune autre réunion. Cela faisait si longtemps que Taeyang n’avait plus fêté son anniversaire ou aucune autre fête avec son père qu’il en venait à se demander s’ils l’avaient jamais fait un jour. Parfois, il y pensait avec regret, mais la majorité du temps, il n’avait pas de place pour de tels sentiments. Taeyang travaillait sans relâche et sans congés, son identité s’étant construite autour de l’héritage que lui laisserait son père, à savoir sa réussite professionnelle. Le jeune homme faisait fi de sa santé mentale et de ses insomnies, car il n’avait simplement ni le temps ni l’envie de constater que sa vie était devenue ainsi.

Ainsi, Taeyang s’était réveillé il y avait trois heures malgré l’heure déjà matinale à laquelle il était descendu pour manger. Sans qu’il en soit surpris, son petit-déjeuner avait déjà été disposé sur la table par Du-Ho. L’employé avait appris seul à anticiper les besoins du maître de maison, et avait développé une capacité étrange pour vivre au même rythme que lui.

Plusieurs documents étaient posés sur la table où Taeyang prenait son petit-déjeuner. Il était déjà parfaitement habillé pour se rendre à son travail, et la salle à manger avait des airs de bureau. Il clôtura rapidement la conversation téléphonique en cours et soupira de tout ce que cela allait impliquer par la suite.

Ce ne fut que lorsqu’il vit Jihun entrer discrètement pour s’asseoir en face de lui que Taeyang leva enfin les yeux de son papier.

« Bonjour Taeyang. Tu as bien dormi ? »

La voix douce et fragile de son époux faisait frémir son cœur à chaque fois, mais jamais il ne le montrait. Taeyang n’avait pas été élevé pour écouter ce genre de ressentis.

Un mariage d’amour tu dis ? C’est pour les pauvres ça ! Une invention pitoyable pour leur faire croire qu’il possède quelqu’un alors qu’ils n’ont rien. Ha ha ! Un mariage d’amour… Taeyang, grandis un peu. On te mariera à quelqu’un de docile et qui sera élevé uniquement avec l’idée de satisfaire son futur époux. Tu verras, tu y prendras goût. Tu oublieras vite ces histoires de sentiments lorsque tu auras son cul entre tes mains haha !