Mercenaires français en Ukraine - Georges Brau - E-Book

Mercenaires français en Ukraine E-Book

Georges Brau

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Beschreibung

Sous couvert de mission pour l’ONU, Paul, ancien militaire devenu enquêteur, est envoyé en Ukraine. Officiellement, il doit documenter les crimes de guerre russes. En réalité, sa cible est plus trouble : traquer et neutraliser d’anciens frères d’armes français devenus mercenaires, dont les agissements ternissent l’image de la France. De la mer Noire aux confins du Donbass, cette opération clandestine se heurte à ses propres démons.Paul devra faire face à l’ombre d’un nouveau Crabe-Tambour, entre loyauté et trahison, guerre et désillusion. Une plongée haletante au cœur d’un conflit contemporain, où les alliances se brisent et où les États eux-mêmes cherchent à effacer les traces de leurs pions devenus gênants. Un roman d’espionnage d’une actualité brûlante, dans la veine d’Apocalypse Now.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Georges Brau signe un roman inspiré d’une réalité méconnue : celle de soldats français mis en retraite malgré des compétences intactes, livrés à l’errance et aux promesses illusoires des recruteurs. Devenus mercenaires, souvent à leur insu, ils s’engagent dans des conflits sans retour. L’auteur leur donne ici la parole et plaide en leur faveur, mettant en lumière les dérives d’un système qui abandonne ses propres hommes. Un récit poignant et engagé à la croisée de l’action et de la conscience.

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Seitenzahl: 451

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Georges Brau

Mercenaires français en Ukraine

Roman

© Lys Bleu Éditions – Georges Brau

ISBN : 979-10-422-7437-5

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Dédié à mon grand ami et frère d’armes « Jean-Georges »

Du même auteur

Éditions Esprit de tous les combats

Safari de Sarajevo au Darfour, 2005 ;

Éditions Libre Label

Loups de Guerre, 2007 ;

Nébuleuse afghane, 2009 ;

Éditions du Rocher

Passé par les armes, 2013 ;

Mission spéciale au Sahel, 2015 ;

Éditions Les Eaux Troubles

Entre deux feux, 2017 ;

Filière pour Mossoul, 2018 ;

Traque en Centrafrique, 2019 ;

Éditions Le Lys Bleu

Uchronie pour guerriers de l’ombre, 2019 ;

Labyrinthe en Libye, 2020 ;

Missing au Congo, 2020 ;

Peshmerga for ever, 2021 ;

Hallali de Libye au Haut-Karabakh, 2021 ;

Mission présumée d’Impossible, 2022 ;

Oran 62 – Alternative morbide, 2023 ;

Otages au Darfour, 2024 ;

Premier Prix littéraire du Bleuet

Chasse au trésor à Bidart, 2024 ;

Au Beau Pays des Présumées Sorcières, 2024 ;

Jeunesse

Éditions Mon Petit Éditeur

La légende du dragon d’Orx, 2012 ;

Éditions Edilivre

Le secret des rives de l’Uhabia, 2015 ;

Éditions Le Lys Bleu

Le trésor des naufrageurs de l’île d’Oléron, 2018.

Préface

Discours de l’attribution du Premier Prix littéraire du Bleuet de France.

Ce récit proposé quasiment du même acabit.

Avant-propos

Chers lecteurs, cette nouvelle aventure de notre ami Paul s’inscrit comme ses précédentes, toujours aussi trépidante et immanquablement inspirée de faits réels. Toutefois et obligatoirement romancée et sans trop la dénaturée, puisque secret-défense oblige…

Comme indiqué en son titre, notre héros évolue sur un nouveau théâtre opérationnel et de brûlante actualité : l’Ukraine.

Une dangereuse immersion au sein d’un conflit en pleine effervescence en ce tout début 2025 et opposant son Président Zelinsky à la puissante Russie de Vladimir Poutine. Même si depuis avec une accélération en cours de pourparlers de paix depuis l’élection de Donald Trump.

En abordant de façon objective cette guerre et en s’évitant toutes idées peu ou prou partisanes, l’on y découvre un drame parallèle entraînant dans ses rangs des cohortes de guerriers étrangers, communément appelés : Warriors.

En clair, des mercenaires, aventuriers de l’ère moderne, plus ou moins motivés dans l’infernale et violente spirale de la guerre. Comme si tels des junkies, eux totalement en manque de leur jouissive drogue : l’adrénaline…

À l’étude de leurs motivations, au hit-parade de celles-ci l’indéniable appât du gain. Avec des volontaires prêts à risquer leurs vies pour d’attractives grosses poignées de dollars.

Mais aussi parmi eux, même si plus rares, ceux nommés avec respect les chevaliers de l’ère nouvelle partis à la recherche d’un louable idéal, afin de défendre l’opprimé ukrainien face au géant russe.

Le remake de la version réactualisée de David contre Goliath et à l’issue compromise pour le plus faible des deux.

Enfin et parmi ce large tour d’horizon sur ces postulants à la guerre, les grands nostalgiques de leur ex-métier de combattant et advenant à la suite de leur statuaire mise à la retraite. Exclusion administrative et sans peu de ménagement alors qu’opérationnels, mais désœuvrés…

Comme avant chaque récit des aventures de Paul, de bien insister que toutes ressemblances avec des gens connus ou alors plus de ce monde, tout comme d’évènements décrits en ce roman, ne sont et ne seraient alors que de pures coïncidences.

En revanche, ne jamais douter que ce XXIIe roman s’inspire en grande partie de faits réels, certes non médiatisés, respect du « secret-défense » ou considéré comme peu politiquement correct…

Bonne lecture…

Première partie

Immersion en Ukraine

La lugubre sirène d’alerte au bombardement venait de sinistrement retentir et dans ce pays en guerre eut en inévitable conséquence d’engendrer une panique générale.

Pourtant, non pas la première fois où cette alarme déjà perçue en cette ville portuaire d’Ukraine, nation belligérante depuis trois ans avec son proche voisin, la Russie.

Ainsi et tel glas lancinant, un sinistre annonciateur de danger de mort afin expressément d’avertir sa population en cette ville d’Odessa. Une surprise générale puisque sans de préalables avertissements à la radio locale. Une radio en permanence écoutée, puisque tous ces civils vivant désormais sur le qui-vive.

Première conséquence généralisée, l’unanime émoi à l’écoute de ce continuel oppressant retentissement sonore. Long signal acoustique stressant et très audible au sein de l’habituelle paisible cité portuaire ukrainienne.

En immédiate réaction, l’obligation d’une instantanée mise à l’abri pour ses milliers de résidents. Ainsi et en ce début de soirée, un signal semant la panique dans toutes les chaumières et aussi parmi de nombreuses et très encombrées artères de la ville.

Là aussi, engendrant de grands risques de carambolages avec des voitures s’empressant de trop vite rejoindre leurs destinations et n’hésitant pas de provoquer de multiples infractions et d’enfreindre la signalisation urbaine au risque de graves accidents. Ceux-ci parfois tout aussi mortels et classifiés ensuite en dommages collatéraux comme ceux prédits par ces prochaines bombes à sous peu déferler sur la ville d’Odessa.

Comme si ne suffisant pas à ce lugubre glas de catastrophe programmée, autre très regrettable coïncidence, l’obscurité ambiante de ce début de nuit venue envahir l’agglomération.

Une condition ajoutant insidieusement davantage de sinistrose après le signal d’alerte générale.

Autre élément regrettable, par pure malchance, le même moment pour les Ukrainiens de passer à table pour dîner.

Ainsi et en ce luxueux hôtel où venait d’arriver Paul, des cuisines en pleine effervescence. Ses clients inscrits et affichant complet en cette devenue agréable période de fin d’hiver en ce début de février.

Bref, pour ces cuisiniers, juste le temps d’éteindre leurs gazinières et l’électricité et de vite prendre la poudre d’escampette.

Tant pis et hélas pour le succulent dîner préparé avec attention et professionnalisme, alors que celui-ci presque sur le point d’être servi.

Indépendamment des individus alarmés au débotté de leurs diverses activités, s’instaurèrent comme en réflexe d’inévitables attitudes de panique. Celles-ci s’exprimant de différentes manières afin de s’empresser à rejoindre leurs plus proches abris.

Dont quelques réactions surprenantes, au point d’étonner d’éventuels observateurs à la vue de résidents à l’évidence non blasés, en dépit d’éprouver plusieurs années en guerre.

Bref et d’objectivement en conclure, que hélas plus personne ne s’en étant habitué.

D’autant que la ville d’Odessa présentait la particularité de ne pas se situer sur une active ligne de front. Et ce même si par le passé, son port réputé de stratégique sur la Mer noire et à ce titre connut d’importants dégâts sur ses infrastructures portuaires. Notamment, lors de précédents et farouches affrontements navals.

Aussi et en ce perturbant contexte de panique générale, d’assister à l’évidence à un empressement général de tous ces habitants. Dont plusieurs flanqués de leurs animaux de compagnie afin de rejoindre en courant les abris les plus proches.

Toutefois et cependant hyper facilité par des itinéraires connus de longue date et d’au plus vite s’y rendre afin de bénéficier d’une hypothétique assurance de survie.

Pour certains et afin d’être sûrs d’y parvenir, en y adjoignant de rapides signes de croix à l’appui. Seuls maigres et fragiles remèdes aux prochaines nuisances redoutables de l’efficace aviation russe.

Répertoriés précisément par ces milliers de résidants, ces divers refuges se classaient en différentes catégories. Parfois et hélas certains plus précaires que d’autres et en conséquence, les meilleurs vite saturés de monde.

Des abris alors envahis au-delà de leur potentiel d’accueil, puisque de meilleure facture et bénéficiant de labels de grandes solidités que d’autres, beaucoup bien moins structurés.

Aussi et si effectif constat de précarité redoutée, nombreux hélas y devraient lors de ces prochaines heures y trouver malheureusement la mort. Et ce, en dépit comme déjà évoqué, de lignes de fronts plutôt éloignées de cette importante troisième ville d’Ukraine. Lieu où il y faisait habituellement par le passé très bon d’y séjourner.

Tout cela et indépendamment du but recherché à ces aléatoires bombardements d’espérer atteindre une grande baisse de moral chez ces courageux, mais résignés habitants ukrainiens.

Au hit-parade de ces abris, les solides catacombes d’Odessa. En revanche, au niveau des structures de la plupart de ces autres abris, il ne s’agirait le plus souvent que de rudimentaires caves. Celles-ci très fortuitement utilisées selon les urgences et la panique de ceux assujettis à ces trop fréquentes alertes.

Souvent des caves d’accueil se situant profondément en dessous des larges artères desservant l’agglomération. Aussi et quand regrettablement atteintes par de puissantes bombes, peu de garanties de survie avec de si friables protections.

D’ailleurs et faisant consensus chez ces habitants en panique, l’unanime et collectif effroi de ce grand risque à mourir ensevelis sous leur immeuble écroulé à la suite des aléatoires mais meurtrières attaques aériennes.

Sous-entendu, l’ennemi ne lésinant jamais sur la densité et la performance des bombes à larguer sur la ville.

Dans un tel contexte, peu alors importerait ensuite du procédé utilisé, soit éventuellement larguées par drones, avions ou autres missiles à longues portées.

Déjà trois années où ce conflit avait débuté entre ces deux pays. Avec à l’origine, des revendications d’annexions de territoires, par exemple pour la Crimée.

Puis et plus récemment, la région du Donbass avec les villes de Donetsk et de Louhansk, même si celles-ci précédemment acquises démocratiquement après les élections des résidents attestant de volontiers demeurer Russes.

D’où ces multiples affrontements et aux bilans sinistres, et hélas se poursuivant encore sur d’autres provinces progressivement envahies.

Au bilan actuel, hélas déjà des milliers de morts de part et d’autre de ces belligérants et en dépit de ce piteux et dommageable constat. Et en ce début de février aucune trêve en perspective de programmée malgré de précédentes tentatives européennes de médiation.

Seul nouvel grand espoir, l’élection du président Trump et son investiture en janvier 2025. L’homme catalogué de plus efficace pour mener des négociations que son prédécesseur Biden.

Mais pour l’heure, chacun de ces deux états tergiversant, volontiers campant toujours sur leurs fronts, leurs revendications non abouties et devenues un dialogue de sourds.

Bref et plus que jamais désireux de conserver leurs acquis ou bien aussi pour l’Ukraine de chercher à récupérer leurs nombreuses pertes de territoires.

En tout état de cause, un avenir plutôt sombre avec une guerre perdurant de trop.

Sans compter que les perdants ne seraient pas que les Ukrainiens. Les concessions pour aider ce pays envahi ayant également beaucoup coûté à leurs alliés.

Les bilans et enseignements n’étant guère avantageux pour La France et ses habitants. Et ce bien indépendamment de ce qu’en proclameraient les responsables politiques, des va-t’en guerre minimisant la pénalisante grosse facture pour le lambda français…

Un contexte peu réjouissant de prime abord et parmi lesquels « l’Honorable correspondant » Paul venait juste de débarquer en cet hôtel d’Odessa.

Paul n’était arrivé qu’en début d’après-midi. Cependant, déjà bien habitué à se confronter à ce genre de contexte troublé, sa profession de barbouze l’entraînant souvent en de telles dangereuses péripéties.

En opérationnel, il venait juste de poser ses valises et de ranger ses affaires dans de belles armoires et autres tiroirs de sa belle chambre d’hôtel.

A priori, non trop perturbé de débarquer en pareil barouf, car pas la première fois dans sa longue carrière aventurière de fréquenter de très près la guerre et ce peu importe le continent fréquenté.

C’eut même pour effet instantané d’une immédiate remise dans l’ambiance guerrière. Et très vite ressentie, l’agréable sensation d’un léger picotement sympathique et favorablement accueilli au creux de sa colonne vertébrale.

Une émotion souvent rencontrée par le passé, dont ce doux début d’afflux d’adrénaline envahissant avec volupté ses artères, et ce même si déjà non directement pris sous le feu ennemi.

Un intermède qualifié de plutôt jouissif au point de le faire largement sourire. Un contraste saisissant, alors qu’autour de lui dans les autres chambres de son hôtel, la panique gagnait tous les autres clients, dont de nombreux étrangers résidant ici uniquement pour affaires. En effet et de tout temps, les longues guerres destructives entraînaient derrière elles ces ruées de spéculateurs particulièrement intéressés pour en final bien se remplir leurs poches.

Toutefois et quand parfois confrontés à de tels dangers d’imminents bombardements, cela ne les empêcherait pas à leur tour d’aussi largement paniquer.

Les bombes pouvant choir n’importe où, une véritable loterie avec beaucoup de perdants…

D’ailleurs chez Paul, ressurgissant en sa fertile mémoire, transpira l’angoissant souvenir d’avoir été enseveli plusieurs jours dans un autre hôtel. Une expérience plutôt traumatisante vécue avec son pote Bill de la CIA, alors qu’en mission à Mogadiscio en Somalie. Même si là-bas, ce fut en l’occurrence un camion piégé et non à la suite d’un précis bombardement.

(Lire Passé par les armes aux éditions du Rocher).

Ce flash mémoriel passé, s’efforçant de rester philosophe en s’interrogeant, d’où ce nouveau et bienvenu sourire de satisfaction s’affichant sur ses lèvres.

En clair, l’effective concrétisation de s’avouer que ce genre de situation lui avait manqué ces derniers temps.

Aussi et différemment à d’autres clients de l’hôtel, il savoura pleinement cet instant, alors que pour de nombreux autres cela particulièrement angoissant.

La résultante à son expérience en de telles situations, tout en demeurant conscient à ne jamais totalement maîtriser la suite événementielle. Dont les conséquences désastreuses de ces bombardements annoncés.

La lugubre sirène toujours autant audible dans la ville et sous peu hélas, le déferlement de bombes à endurer.

Dans l’immédiat, du vrai Paul dans toute sa splendeur et se laissant immerger dans ce contexte particulier avec une pointe peu maîtrisable de légère inconscience.

De là presque à se persuader que certains de ces guerriers ne changeraient jamais, le pas fut allègrement franchi.

Pour conclure sur son actuel état d’âme, d’admettre à la totale inutilité de vouloir chasser le naturel, car celui-ci revenant toujours au grand galop.

La conséquence de sa discipline de vie. Laquelle quand recherchant d’opportunes excuses et malheureusement n’en trouvant aucune, citerait-il : un « Mectoub », le destin en arabe…

Autre particularité et là plutôt sans trop le réjouir, différemment à de précédentes missions, il se devrait précisément d’opérer sur un théâtre nouveau pour lui, l’Ukraine.

Au point d’avoir dû changer son habituel paquetage africain en celui d’un plus adapté centre-Europe. Juste afin d’affronter le climat ambiant et encore de peu agréables fraîcheurs persistantes de l’hiver.

Inutile de préciser des températures moins clémentes en ce pays ukrainien que sur l’autre continent plus chaud du Sahel ou de son Pays Basque.

Ainsi et plus chaudement vêtu, après des vérifications accomplies pleines d’efficace sang-froid, se dut-il à complaisamment suivre la cohorte des paniqués locataires de son hôtel.

La plupart se ruant en grand désordre avec parfois de volumineux bagages. Un encombrement peu commode quand devant emprunter d’étroits escaliers de secours, toujours accompagnés du son lancinant de cette lancinante sirène.

Entre parenthèses, les ascenseurs peu recommandés en pareilles et si dangereuses situations. Puisqu’à craindre d’inévitables pannes de courant accompagnant ces malencontreuses circonstances.

D’où et en dégâts collatéraux, le redouté risque de laisser les occupants coincés longuement entre des étages et pour un temps indéterminé, avec en malus, l’inévitable claustrophobie engendrée…

Unanime chez la majorité de ces locataires de l’hôtel, un spontané signal de sauve quipeut, avec un je ne sais quoi de résignation telle après moi le déluge.

Mot d’ordre caractérisant l’exfiltration obligatoire afin de rejoindre au plus tôt les recherchés soubassements.

Ceux-ci qualifiés de plus protecteurs que les rutilantes baies vitrées de ce bel immeuble haussmannien converti en hôtel de luxe en ce très animé centre-ville. Pourtant et en temps normal, si exception du conflit actuel, ces lumineuses vitres offrant des vues magnifiques sur le centre de l’agglomération de la coquette ville côtière d’Odessa.

Or et depuis ces trois dernières années de guerre en cours avec la Russie, plusieurs quartiers avaient été durement touchés à la suite d’affrontements navals et portuaires.

L’ensemble des dégâts causés par des projectiles hautement destructeurs, au point de croire en évaluant les dégradations subies à la résultante d’un important séisme.

Aussi, la majorité de ces résidences cossues ne paraissaient plus autant splendides et accueillantes qu’auparavant.

L’inévitable héritage après toute guerre et ses dégâts collatéraux ne se contentant jamais de strictes limites catégorielles, d’où d’irrémédiables ruines.

Un affreux bilan avec des cohortes de morts et de blessés venus s’y adjoindre…

Un contexte brièvement dépeint par des journaux télévisés qui en faisaient leurs espérés et opportuns choux gras. Semblables à des charognards venus se délecter des malheurs des autres.

Au point parfois, de créer l’effet inverse et à ne plus pouvoir sensibiliser le téléspectateur européen, celui-ci progressivement blasé.

Indépendamment à ce triste contexte environnemental, il s’agissait-là d’un grand hôtel dénommé Dvorzyansky.

Agréable hébergement arborant le beau standing de quatre à cinq étoiles amplement méritées, splendide lieu où Paul venait depuis moins d’une heure d’y élire domicile.

Un logement hyper confortable, dont une chambre spacieuse et un agréable salon, l’ensemble muni des meilleures commodités sanitaires. Également, un bar hyper achalandé, y compris avec son nectar préféré : le Jack Daniel’s.

De quoi et sans attendre davantage, de s’en être versé un double verre avant de rejoindre comme les autres clients les présumés protecteurs abris.

Sous-entendu, les durées d’alerte pouvant hélas de trop se prolonger et d’avoir en final trop soif…

Ou bien à moins que cela ne soit l’effet insidieux de la peur, ricana-t-il après avoir ingurgité quasiment cul sec son double Jack’s.

Bref, jamais de mal à se faire du bien, une vieille devise chez l’ex-colonel des Forces Spéciales. Le tout en ayant soigneusement refermé sa chambre, les voleurs profitant parfois de la panique générale et après avoir aussi éteint l’électricité.

Lui uniquement pourvu d’un léger sac porté en bandoulière afin de lui laisser les mains libres, sait-on jamais.

Accessoire indispensable avec ses papiers, argent et autre ordre de mission, l’inséparable bouteille d’eau et un très utile couteau suisse.

Plus deux indispensables couvertures de survie pour s’allonger et se couvrir selon la durée de ce plus ou moins long prochain séjour troglodyte…

D’un regard en effet, Paul avait une dernière fois visualisé ses affaires avant de refermer sa chambre. Une location pour un prix plutôt compétitif, aux antipodes de ceux exorbitants de la France pour le même degré d’étoiles attribuées.

De plus, nullement lui ou sa propre « Boîte » à devoir en régler la note. Celle-ci dévolue à Éric le Hollandais, trésorier et gestionnaire de leur petite équipe onusienne rassemblée opportunément dans ce complexe hôtelier pour riches étrangers…

Une résidence avec pour valorisant alibi, d’être titulaire d’un titre d’observateur patenté, spécialement détaché en mission à Odessa puisque mandaté par l’ONU himself.

En clair, une mission peu évidente afin d’enquêter sur de suspectés crimes de guerre sciemment dénoncés par les autorités locales en ces proches environs de cette région d’Odessa.

Par la suite, d’aller également constater d’autres charniers plus éloignés vers la région du Donbass et intentionnellement signés par l’ennemi éternel de l’Ukraine : La Russie.

En fait, des cousins germains et proches voisins slaves pour directement les nommer.

Cependant et à surtout signaler, d’être aidés en cela dans ces présumées exactions de commises par des aventuriers étrangers devenant d’occasionnels et sanguinaires mercenaires.

Dont d’inattendus compatriotes venus très « inopportunément », dixit les Affaires étrangères parisiennes, s’associer à des milices plus ou moins bien réputées.

Allusions à la 155e Brigade Anne de Kiev formée en France et comptant déjà 1700 déserteurs et au point d’y recruter de nombreux étrangers.

Ainsi et au théorique programme de Paul, une tâche peu aisée à entreprendre et à mener de concert avec cinq autres collègues européens. Cependant, pour eux et a priori, à l’importante différence d’appartenir à ce spécial organisme d’observateurs permanents de l’ONU. Avec pour grandes qualités professionnelles, des personnels hyper compétents pour établir des preuves formelles sur de précis reproches en matière e de crimes de guerre contre l’humanité.

D’où de répertorier ensuite ces ignominies constatées de visu avec procès-verbaux et selon les stricts critères de l’impartiale convention de Genève.

Bref des spécialités à la fois englobant des diplômes de médecine et aussi s’accompagnant de compétences en droit international.

En revanche, et pour ce qu’impliqueraient les futurs agissements de « l’Honorable correspondant », Paul ne ferait que les accompagner pour ce bien peu agréable inventaire.

Un genre de couverture très inhabituelle pour sa pomme, même si pas la première fois où il revêtait une telle panoplie afin de masquer sa réelle identité de barbouze.

En souvenirs, par exemple déjà d’avoir été docteur, parfois aussi ingénieur agronome, souvent membre bénévole d’ONG et bien d’autres métiers censés expliquer le pourquoi de sa présence et d’en cacher au mieux sa réelle mission d’espionnage.

Là et en l’occurrence et à surtout craindre, que leurs prochaines découvertes n’y soient guère des plus réjouissantes comme celles d’être confronté à de sordides charniers…

Mais plus précisément pour le Français, d’être surtout mandaté à revêtir l’habituel costume d’un chargé de mission mandaté par la DGSE. En clair, d’opérer pour cet organisme des services secrets français et d’y être employé vers un objectif indépendant des crimes de guerre et du même job des autres enquêteurs de l’ONU.

Aussi et quand hâtivement sollicité par la Piscine, l’ex-colonel s’était empressé de quitter son joli Pays Basque afin de rejoindre le siège opérationnel de ses employeurs au Fort de Noisy à Paris.

Là où comme à leurs habitudes, d’éloquents et hyper compétents officiers traitants l’avaient longuement briffé sur la situation actuelle en Ukraine.

Au programme, un tableau explicite et se voulant très objectif. Donc aux antipodes de celui suriné sur les chaînes partiales et quasi majoritaires des JT de la télévision française.

Toutefois, Paul n’en fut nullement surpris, habitué aux inévitables censures et autres volontiers parti-pris selon les obédiences bien peu objectives de certains commentateurs.

D’ailleurs et plutôt à noter, eux quasiment jamais pénalisés par l’ARCOM, soit dit en passant…

Ainsi, Paul reçut un point de situation précis sur les deux belligérants s’opposant dans un affrontement hyper meurtrier. Au point d’y avoir déjà laissé chacun des milliers de morts sur des kilomètres de front. Avec parmi toutes ces victimes, hélas et comme toujours de nombreux innocents civils.

Ensuite et après ces thèmes actualisés correctement imprimés dans son cerveau, l’octroi d’un important et indispensable atout afin de plus tard et au mieux y évoluer et de s’éviter des lieux peu recommandables.

Enfin et en clôture de son précis briefing, de le clore par l’annonce de la queue de la trajectoire : sa réelle mission.

En langage courant et sans autre verbiage inutile, de lui formuler franchement ce que l’on attendrait de lui.

A priori et compte tenu des mots employés et pourtant plutôt ambigus, rien de quoi trop le réjouir, même si s’attendant déjà au pire.

Pourtant, une mission sensiblement semblable à ses précédentes, notamment comme celles récentes de recherches d’otages.

Cependant et là précisément à la grande différence de surtout retrouver d’ex-agents précédemment employés par cette même Piscine.

Lesquels de leur propre chef, s’étant depuis engagés dans ce conflit et sans ne jamais avoir reçu l’aval de leur ancienne administration. En clair, d’ex-collègues étrangement agissant désormais en électrons libres. La majorité de ceux visés, animée selon plusieurs critères et très personnelles motivations plus ou moins respectables.

Cependant, toutes avec pour point commun à ne pas convenir à leur ancienne administration pour différentes raisons qu’il serait ensuite très intéressant à développer.

Bref, le statut de mercenaire n’étant jamais considéré à La Piscine de respectable.

Sans vouloir davantage tourner autour du pot et pour appeler un chat, donc un chat, ces anciens agents de la DGSE s’étaient clandestinement infiltrés de leur seule initiative en Ukraine, dont quelques-uns également en Russie.

Ces deux nations belligérantes et très en recherche de nouvelles et complémentaires chairs à canon.

Pour ces candidats « à la muerté », nombreux avec en final des parcours peu évidents à assumer, voire difficiles.

Toutefois, leurs respectives filières leur garantissant ce peu glamour aboutissement de combattre assurément à leurs seuls risques et périls, cependant bien payés pour un pays ultra demandeur de leurs guerrières compétences.

Dès lors, ces néo incorporés se transformant en mercenaires, soldats de fortune nantis d’excellents « savoir-faire » efficaces, et comme d’ailleurs on en trouve partout dans les rangs de toutes ces armées en conflit du fait du monde.

Pourtant et désormais à le souligner en rouge, non plus en vue d’opérer pour les uniques intérêts propres à la nation France, mais simplement et de préférence que pour uniquement le leur.

Désormais et affiché comme tel, en recherche d’avantages pécuniaires, mais aussi et parfois aussi de toute autre nature. Comme à retrouver de plus « honorables » motivations. Tels des chevaliers des temps modernes en recherche d’assouvir la quête d’un Graal ou précisément celui d’un nouvel idéal. Bref, de se battre pour défendre le faible et l’opprimé contre l’envahisseur russe.

Choix d’ordre sentimental ou strictement politique et alors plus ou moins louable en rejoignant la Brigade néo-nazi d’Azov en Ukraine ou chez les Popovs de la milice Wagner, des unités aux réputations très controversées…

Enfin et chez d’autres encore, le défi s’apparentant d’être nostalgique, puisqu’en éternelle recherche d’une précédente vie trépidante. Comme de retrouver l’opportunité d’un bel expédient afin de rompre avec l’oisiveté et de ne plus s’ennuyer à la retraite.

Un peu d’ailleurs et tout comme Paul, même si lui davantage motivé par son inconditionnel patriotisme.

Ainsi et objectivement, même si non également et cependant jamais avouée, la meilleure des excuses. Celle-ci afin de s’éviter à tourner en rond en attendant l’inévitable et irrémédiable Faucheuse…

Selon l’option motivant ces néo-mercenaires, seul point commun à ces recrutements vers ces lointains pays slaves, l’indéniable état de fait d’être bien peu valorisant pour leur ex-Nation.

Notamment avec certains, d’user selon les circonstances de laisser croire d’être dûment mandatés par la France, même si parfois ensuite déclaré juste à titre officieux.

Aussi seraient-ils surveillés de près et en l’occurrence première grosse embrouille, la récente disparition de l’agent Lionel de la DGSE. Celui-ci officiellement envoyé afin de recenser les agissements de ces mercenaires français, dont particulièrement ceux au sein de la très controversée brigade d’Azov.

Entretemps hélas, Lionel avait disparu et sans ne laisser la moindre trace.

Depuis, Paris déplorait de ne plus avoir de ses nouvelles et encore moins de celles de ses cibles pour lesquelles il enquêtait à Odessa en Ukraine. Celles-ci comme depuis évanouies dans la nature et opérant désormais en totale clandestinité, d’où l’envoi de Paul pour tenter d’y remédier.

En résumé et inquiétant, plus de nouvelles depuis environ un bon long mois avec un Lionel aux abonnés absents et de sérieusement s’inquiéter sur son sort.

D’autant qu’inhabituel de sa part à ne jamais donner signe de vie. De plus comme signal alarmant, ses deux précédentes boîtes à lettres mortes (BLM), depuis non plus alimentées par ses patentés indics.

Quant aux sbires en charge d’être surveillés, selon les derniers témoignages de Lionel, jamais hélas recoupés à ce jour, possédant une liste précise sur d’ex-efficaces collaborateurs de la « Boîte ». Ceux-ci signalés de « mercenaires hyper virulents » et s’ingéniant à s’opposer plus ou moins clandestinement aux Russes.

Or pour ceux directement impliqués chez la milice Wagner, ce serait depuis un autre agent en ayant reçu la charge.

Lui bénéficiant d’une couverture totalement différente à celle onusienne et actuelle de Paul.

Toutefois à Noisy, l’ex-colonel n’en saurait pas davantage, cloisonnement oblige…

Seul témoignage considéré de plausible, dernièrement certains mercenaires français n’hésiteraient pas de mentir.

Notamment, quand faits prisonniers par cette même milice russe Wagner. Dès lors, de revendiquer éhontément d’accomplir ce mercenariat puisque selon leurs aveux, officiellement mandatés pour le compte de la France.

Ce qui serait absolument faux…

Depuis, leurs têtes mises à prix par la répressive cohorte de la redoutée Wagner et d’aussi sans ne l’avouer directement par la DGSE.

Telle une pieuvre aux tentacules opérant sur plusieurs territoires en Europe ou en Afrique et Moyen-Orient, cette active milice Wagner désireuse de mettre politiquement la France en difficulté.

Précisément en l’accusant d’ingérence notoire auprès de l’ONU, avec preuves flagrantes à l’appui dont les faux aveux de ces récents prisonniers français.

Sans doute des aveux extorqués avec tortures. Ceci restant encore à être prouvé, surtout que ces sbires de Wagner n’étant pas trop du genre à respecter les conventions de Genève et sur le sort des prisonniers de guerre.

Concernant la milice Wagner, de quoi raviver de tempétueux souvenirs chez Paul. Dans la série souvenirs qui passent, des épisodes vécus au cours de précédentes OPEX, cette même milice souvent très proche de ses ex-tribulations…

Aussi dans l’hypothèse plus tard à une telle défavorable situation, d’ores et déjà à devoir redouter d’y évoluer de façon loin d’être sereine.

Condition assez différente à de précédentes aventures. Bref, un Paul peu trop enclin de se mouvoir gaiement en ce pays slave. D’autant et qu’a priori, non plus trop en symbiose politique avec son gouvernement actuel.

Allusion rapide et sans trop épiloguer sur les encombrantes casseroles de corruptions avérées accompagnant l’Ukraine et quelques-uns de ses principaux dirigeants.

Pour Paul, reconnaissant éternel, convaincu de longue date que sans l’intervention de la Russie et les USA, il serait peut-être allemand…

Toutefois et a contrario, ce serait une mission venue totalement à point. La fortuite sollicitation de La Piscine le combla d’emblée d’euphorie, au point d’esquisser quelques trépidants pas de danse.

En effet, depuis son dernier retour très agité du Darfour, il commençait sérieusement à s’ennuyer.

Selon des observateurs, souvent l’avoir vu tourner en rond sur les belles plages de Bidart où quand en randonnées pédestres, d’errer en solitaire sur les contreforts et autres dénivelées de La Rhune.

Également en autre hobby plus cool, d’écrire lors de ses délires et s’accompagnant de quelques émoustillants Jack’s, avec des contes sur les présumées sorcières ayant écumé ces belles cimes des Pyrénées.

(Voir : Chasse au trésor à Bidart ou Au beau pays des présumées sorcières aux Éditions du Lys Bleu.)

Plus sérieusement et afin d’être vraiment honnête et justifier de sa spontanée acceptation à cette nouvelle mission, Paul avait immédiatement tiqué en listant les principaux personnels et ex-agents à au plus vite devoir retrouver.

Entre parenthèses, certains ayant l’envergure de devenir célèbres, car compte tenu de leurs excellents savoir-faire. Cependant et hélas, toujours en ignorant encore si à devoir les éliminer ou de gentiment à les neutraliser en douceur. D’autant que surtout l’un d’entre eux s’avérant être un très, très, très grand ami.

De quoi l’avoir davantage motivé d’accepter cette mission. Et ce, même si contraint à se retrouver d’opérer contre sa sensibilité, car plutôt politiquement à la base pro-russe, même si étant l’envahisseur et avoué mentalement au passage.

En revanche et pour info, la sensibilité nationale de la France étant évidemment tout son contraire.

Tout cela lui revenant en tête alors que s’affairant à suivre, mais lui sans courir, cette clientèle se ruant dans les escaliers de service. Afin de rejoindre l’abri de l’hôtel et en espérant qu’il soit en proportion aussi confortable que ses belles suites aux étages.

Mais là, ce serait probablement qu’un doux rêve…

Dans la série des souvenirs qui passent, de nouveau éprouver d’être contraint à revivre pareille caduque situation. Allusion à la Bosnie, quand mandaté pour faire arrêter des criminels de guerre de nationalité serbe, un contexte guère réjouissant.

En clair, d’appréhender des catholiques comme lui, avec en final des interpellations au seul profit et bénéfice de musulmans bosniaques. Tout en n’ignorant nullement que certains de ces Bosniaques tout aussi criminels que les Serbes recherchés, mais eux plutôt curieusement exonérés de telles logiques condamnations…

Cependant et au cours de l’OPEX en Bosnie et quasi semblable à celle d’aujourd’hui, ses employeurs ne lui avaient guère laissé le choix. Pire, ne serait-ce que de simplement l’esquisser.

Les états d’âme de leurs meilleurs agents étant chez eux secondaires comme préoccupations. Seul le résultat national recherché et à prendre en considération.

En revanche, ce fut pour Paul un ultimatum net et précis, tout simplement à prendre ou bien à laisser. Sous-entendu, les performants « Honorables correspondants » en quête de nouvelle mission se bousculant au portillon du Fort de Noisy. Ce qui resterait encore à lui être prouvé. D’ailleurs et en y réfléchissant posément, pourquoi encore lui de si rapidement sollicité quand à peine remis de sa belle épopée au Darfour…

Quelque part et à n’en plus en douter, ses employeurs convaincus que jamais il ne refuserait de telle alléchante mission. Notamment, avec la prise en compte effective de cet ex-grand camarade de Paul apparaissant en lettres majuscules sur la longue liste des suspects à retrouver.

Une mission assez différente des précédentes et avec un je ne sais quoi, de spéciale motivation. En effet, puisqu’assez originale avec ce thème de brebis égarées à ramener si possible et au plus tôt au bercail.

Bref pour Paul, un peu comme pour un chien affamé et auquel on tendrait un bel et succulent os à ronger…

Toutefois concernant spécifiquement l’alléchant os proposé, l’ex-colonel étant absolument d’accord pour renouer avec l’opérationnel. Cependant et à la condition d’être plutôt assez réservé sur la conduite à tenir et en fonction de la suite peu maîtrisable des évènements.

En clair, quand une fois les recherchés enfin retrouvés, la garantie de rester libre à les traiter de façon catégorique ou alors peut-être pas. Allusion à l’apport d’autres collaborateurs pouvant finaliser les ordres parisiens.

En fait, une condition obtenue, mais du bout des lèvres par ses employeurs et à gérer cela plus tard et selon les conditions et lieux du moment.

Toutefois et à l’évidence, bien trop tôt pour en statuer si prématurément.

Le plus important étant d’abord de vite retrouver ces brebis égarées, dont les principales soulignées en rouge et ce fameux grand camarade de Paul…

D’où l’acceptation immédiate de l’ex-colonel, même si aucune garantie d’écrite de ses employeurs, d’ailleurs le contraire eut été étonnant.

En se remémorant d’autres missions, rarement comme « Honorable correspondant » Paul n’avait eu de telles garanties écrites pour couvrir éventuellement ses arrières.

Un deal habituel avec La Piscine, à prendre ou à laisser.

Toutefois, quand souvent habitué d’aller « Au-delà du possible » ou en permanence de jouer au « Qui ose gagne », ses deux belles devises régimentaires, alors on s’accommodait à ce flou, une habitude à prendre chez ces hommes de l’ombre…

Cette parenthèse close sur sa mission, depuis qu’immergé dans un tel périlleux contexte, d’autant dénué d’appuis extérieurs pour occasionnellement pouvoir l’aider, Paul venait juste de rejoindre son équipe onusienne.

Un spécial Team avec lequel les prologues de la cohésion recherchée lui semblèrent à ses débuts peu optimaux. Presque à l’évidence, un immédiat rejet collectif de leur part.

Confronté à « l’énigmatique pièce rapportée » de ce prénommé Paul, se greffa le premier problème, lequel augurant pour l’avenir une peu sympathique cohabitation.

Pas nés de la dernière pluie, très vite, ses collègues reconnurent le double jeu de cet étrange barbouze. Celui-ci catalogué comme tel, par sa grande décontraction dans cet angoissant contexte de bombardement, et à laquelle s’associant une force tranquille. L’ensemble plaidant de suite pour cette présumée identification.

Un Paul tout fraîchement « parachuté » de France en Ukraine et intégré d’office au sein de leur équipe.

Qui plus est, sans en déterminer une quelconque spécialité dans le milieu si particulier d’investigations en peu ragoûtants charniers de tout genre.

Afin de favoriser au mieux sa rapide intégration, de vagues et floues consignes. Celles-ci prétextant une grande expérience en conflit divers et variés sur quasiment tout le globe terrestre. En conséquence, d’être en mesure de renforcer leur actuel quintet.

L’allusion s’accompagnant d’un succinct CV, et en revanche et hélas pas l’interprète jusqu’ici fort justement réclamé comme indispensable.

En revanche, ce drôle de personnage pouvant occasionnellement prétendre à leur servir d’éventuel Body-garde.

Entre autres incitations, l’exigence à le laisser agir librement et sans ne devoir jamais leur rendre précisément de compte.

Une clause qui d’emblée déplut à leur chef Morgan. Ce diplomate jusqu’ici peu habitué à ne pas gérer la vie de ses personnels, car y allant en final de son entière et seule responsabilité.

D’où cette totale liberté à obligatoirement lui concéder et dont en règle générale, serait très friand « l’Honorable correspondant ».

Un statut pour le moins particulier et que lui envièrent, sans pour autant lui avouer, ses cinq nouveaux collègues de l’ONU.

Sous-entendu, eux assujettis à maintes autorisations hiérarchiques et autres comptes-rendus obligatoires après chacune de leurs moindres interventions ou initiatives non conformes à leur habituel statut.

Toutefois, non nés de la toute dernière pluie, ces fonctionnaires onusiens demeurèrent convaincus que leur nouvelle pièce rapportée était surtout mandatée pour une tout autre mission secrète que leurs futurs constats de crimes contre l’humanité.

Probablement un job sans aucun rapport avec leurs enquêtes sur les constats d’exactions de guerre, celui-ci restant un objectif bien défini et sans aucune ambiguïté.

Sans doute alors, bien peu en rapport avec leur code international à strictement devoir appliquer pour dénoncer toutes ignominies constatées.

Plutôt mécontent, ce quintet ignorait encore la réelle mission de l’énigmatique « pièce rapportée ».

Davantage et surtout, du haut degré de son importance opérationnelle, celle à retrouver des miliciens certes français, mais nullement employés dans cette guerre russo-ukrainienne par leur pays natal d’origine. Dès lors et pour ces pointilleux fonctionnaires aux routinières et rigides méthodes, l’obligation de subir la permanente consigne à complètement laisser agir ce Paul en électron libre.

Un secret les démangeant furieusement et à surtout espérer de bientôt le découvrir dans les moindres détails.

D’ailleurs et à ce propos, nullement prêts cependant d’en imaginer la moindre orientation.

Paul restant fidèle à une doctrine ancestrale de La Piscine : cloisonnement légendaire oblige…

Ainsi et à leur première rencontre, peu désirée à se montrer sympathique, les fonctionnaires de l’ONU lui firent comprendre que si vraiment besoin de rien, ce Paul serait amplement servi par ses peu coopératifs collègues…

En dépit de ce peu amical accueil, ce net rejet n’inquiéta jamais le vieux guerrier qu’il continuait d’être.

Limite blasé, car souvent habitué par le passé et sur de nombreux autres théâtres opérationnels à ce même genre d’équivoque situation. Surtout quand au préalable ayant revêtu son costume de trublion, y compris quand mêlé à des militaires de même nationalité.

Pire parfois, ceux-ci s’ingéniant à lui mettre méchamment des bâtons dans les roues pour le faire échouer.

Les exemples en la matière ne manquant pas à ce long inventaire, la carrière de l’ex-colonel parsemée de tels faits négatifs.

Aussi, d’être aujourd’hui confronté à pactiser avec des étrangers, quoi de plus normal que ce tout premier et naturel phénomène de rejet.

Rien de nouveau dans le meilleur des mondes et pas de quoi trop le gêner.

Paul demeurant convaincu qu’avec le temps et l’expérience parlant, d’espérer à une cohabitation s’améliorant au fil des évènements.

D’ailleurs et à mieux y réfléchir, chacun pouvant en être gagnant.

Plus qu’à faire en sorte de mettre intelligemment un peu d’eau dans son vin, pour ne pas dire se forcer à être un zest plus diplomate qu’à son habitude…

Un effort louable à maintenir le plus longtemps possible avant de passer rapidement aux choses bien plus sérieuses. Pourtant, cet alibi, ou couverture, selon les termes mieux appropriés, lui convenait à merveille. Il est vrai que par le passé il avait déjà revêtu plusieurs panoplies avec de multiples spécialités. Et à chaque fois, Paul avait su tirer son épingle du jeu, donc pas de raison pour qu’ici en Ukraine ce ne soit pas du même gabarit et qu’il ne réussisse pas à au plus vite s’incorporer à ce team onusien.

Même si ceux-ci pour l’instant ne favorisant nullement son intégration.

Cependant encore bien trop tôt pour en tirer des enseignements, afin de progressivement réussir à enfin pouvoir se rendre indispensable…

En effet et comme espéré, la non aimable fraternisation et autre voulue antipathie ne perdurèrent guère. Le contexte devant rapidement tourner au net avantage du Français, l’expérience encore oblige pour savoir comment opportunément arrondir les angles…

Ainsi et dès l’inattendue alerte au bombardement, ses équipiers furent tout naturellement très apeurés. Des Onusiens peu habitués à cela au sein du confortable et sécurisé tribunal de La Haye.

D’où et rapidement, ses nouveaux collègues apprécièrent l’évident et le non surfait self contrôle de ce Paul.

D’autant que pour deux d’entre eux, des Belges de la belle Wallonie, rencontrant leur tout premier baptême du feu, en l’occurrence un brutal dépucelage.

Un peu identique à cette peur ancestrale des Gaulois craignant que le ciel ne leur tombe sur la tête, pourtant ces étrangers non leurs descendants directs.

De quoi sérieusement leur piquer aux yeux et à spontanément rechercher du soutien et pourquoi pas alors opportunément auprès de ce Français récemment affecté à leur équipe.

De plus, ces fonctionnaires à la base se montrant aux antipodes d’être de courageux et intrépides va-t’en guerre, leur laissant libre accès à l’instauration d’une communicante panique. D’où cette promptitude à désespérément rechercher la sollicitude leur nouveau collègue. Le tout en espérant celui-ci non complètement sourd à leur appel et viendrait vite à leur secours tout en restant apparemment toujours plutôt zen.

Pour ces Wallons, un évident stress perceptible et se concrétisant avec amplitude au contact d’autres clients de l’hôtel tout aussi apeurés. Au point très dangereux, par exemple, d’en oublier d’éteindre le gaz sous la bouilloire à thé.

Sans compter aussi l’électricité, car trop pressés à se précipiter pour rejoindre les salutaires abris offerts par l’hôtelier de service et leur indiquant la voie à suivre.

De graves maladresses notables avec de grands risques d’accident, mais qu’immédiatement corrigea l’aide de Paul.

En bon samaritain, spontanément venu à leur secours et sans en attendre leurs sollicitations. Un concret témoignage d’inconditionnelle entraide d’équipier.

Sereinement et tout en les calmant, il leur démontra au passage que hélas toute panique en règle générale ne résoudrait rien de positif, pire ne pouvant que l’amplifier.

En revanche et au contraire, souvent celle-ci factrice de générer de regrettables incidents à s’inscrire dans la longue et macabre liste des dégâts collatéraux…

Après ces premiers louables secours, Paul prit le temps de les observer afin d’au mieux les connaître, étudiant en détail les personnalités.

La répartition de ce team se composait de deux Belges, dont la femme paniquée à l’extrême. En l’occurrence, des quadragénaires auréolés de multiples et élogieux diplômes en droit pénal.

Une jeune femme arborant une belle crinière rousse et de belle allure et se prénommant du joli prénom de Simone.

L’homme lui s’appelait Morgan, et s’affichant dès le début du fait de son arrogance comme le grand chef et responsable de leur petite délégation. A priori un haut fonctionnaire émérite, d’autant que bardé de prestigieux diplômes et de postes importants dans l’administration titanesque de l’ONU.

Par ailleurs, ces deux natifs de Bruxelles résidant à La Haye en Hollande. Le siège unanimement réputé de tribunal international et ayant qualité pour statuer sur les crimes de guerre perpétrés dans le monde entier.

Quant à leurs autres compagnons, il s’agissait de trois sympathiques Hollandais, lesquels résidant également à La Haye. Toutefois à la notable différence, qu’en permanence eux du genre baba cool, mais leur flegme habituel s’étant subitement étiolé face à ce bombardement imminent.

Endoctrinés de la sorte, depuis leur plus jeune âge s’affichant contre la violence de toute sorte en règle générale. Leur slogan favori étant « faites l’amour et non la guerre »…

Cependant et autre revers de la médaille, les trois nullement taillés moralement à s’y opposer sur des territoires en perpétuels sanglants conflits.

Sauf quand exceptionnellement s’exhibant devant des caméras de médias afin de distiller leurs utopiques argumentaires de « no war ». Slogan clamé avec l’agitation du sécuritaire drapeau blanc et dans la mesure où celui-ci respecté. Ce que hélas bien trop rarement durant les conflits…

La première de la sympathique triplette hollandaise se prénommait Sophia et se présentait avec la spécialité de médecin légiste. D’où sa qualification pour les futures autopsies de cadavres.

Ce qui était une profession des plus respectables, y compris de l’avis de Paul, puisque fallait-il beaucoup de self-control, quand confrontée à certaines scènes d’horreur.

D’ailleurs, tout comme ses deux autres compères, Éric et Olaf.

Bref trois quinquagénaires munis déjà de grandes expériences de charniers, dont des enquêtes suivies au Rwanda et plus proches, celles en Bosnie.

Là également d’autres points communs, de vieux personnels souvenirs d’OPEX pour Paul…

En toute objectivité, une fine équipe, certes ultra compétente dans leur domaine spécifique. Toutefois peu encline à éventuellement devoir faire au besoin le coup de feu, ne serait-ce que pour assurer un simple et existentiel état de légitime défense. Encore que prudence, ne fallait-il jamais trop préjuger de l’eau qui dort…

Désormais immergés en cet alarmant contexte, volontiers les cinq s’empressèrent à se laisser guider de main de maître par Paul vers l’abri proposé par le gérant de l’hôtel.

Le tout en espérant bien que leur cave soit du même acabit que leur somptueux établissement.

Reconverti en guide très apaisant pour l’occasion, l’ex-colonel avait bourlingué durant des décennies dans de nombreux coins très chauds du globe. Aussi il n’hésita pas à leur communiquer gratuitement son légendaire sang-froid. En priorité afin de surtout s’éviter toute fortuite et regrettable bévue.

Celle par exemple d’inutilement se précipiter en courant dans les escaliers et de malencontreusement chuter, même si en temps normal presque un réflexe quand la panique ressentie à haut degré.

Pire également, de ne jamais prendre les ascenseurs, alors que Simone, à l’occasion s’avérant la plus rapide des cinq et s’étant directement précipitée vers l’un d’eux. Au point de s’y engager avant que Paul ne puisse heureusement et vraiment de justesse à l’y en empêcher…

Tant bien que mal, leurs cœurs battant la chamade, les six débouchèrent dans un lieu plutôt sombre, seules des loupiotes diffusant une faible lumière. Ce qui rendit davantage hyper inquiétant le prétendu bel abri de l’hôtel.

En le découvrant, un site étrangement communicant avec d’autres caves contiguës et où déjà squattaient beaucoup d’Ukrainiens les ayant depuis précédés.

Selon l’estimation visuelle et moyennement mesurable, il s’agissait de longs corridors contigus. Lesquels devenant en s’y engageant et sans ne les avoir précédemment reconnus de lugubres labyrinthes.

Là aussi, Paul dut intervenir face à son équipe encline à rechercher un meilleur confort. Notamment en se hasardant dangereusement vers des endroits piégeux, certains pour l’ex-colonel sentant à plein nez l’inévitable traquenard.

En ces caves communicantes, la population devenait au fil des alertes une espèce de secte troglodyte peu rassurante, même si non de prime abord franchement hostile.

Des réfugiés évoluant librement parmi ces sombres méandres, faisant penser à Paul à des colonies de rats en vadrouille.

En conclusion, un endroit peu sécurisant et où ces squatteurs y avaient démoli de vieilles cloisons séparatrices. Cela dans le but de rapidement s’extirper d’un devenu subitement dangereux piège à rats. Voir et surtout à redouter de finir leur aventure souterraine en un définitif tombeau.

Après un rapide tour d’horizon afin d’évaluer les dangers à craindre dans cette peu réjouissante pénombre, transpirait une impression de ne jamais se sentir serein en ces longues suites d’abris sans fin.

En revanche et cela vite remarqué, d’habituels réfugiés s’étaient fort bien acclimatés à ces fréquentes alertes. Nombreux préparés en conséquence, au point de s’adjoindre à leur imposée réclusion un bienvenu petit confort.

Celui-ci certes le plus souvent rudimentaire, mais efficace pour y squatter plus ou moins longuement et selon les aléatoires durées de ces inattendues alertes.

D’où la présence inventoriée de literies sommaires pour y séjourner et y correctement sommeiller toute la nuit. Voire davantage et au besoin hélas des jours entiers si les bombardements venant malencontreusement à perdurer.

Non moins important, comme si ces vives émotions creuseraient davantage les appétits, des odeurs de cuisine envahissaient agréablement ces sombres corridors aux courants d’air permanents et incitant à bien se couvrir sous peine d’aussi mourir de froid.

Selon des renseignements glanés au hasard de furtives rencontres, cependant, jamais recoupés, ces énigmatiques souterrains pourraient pour certains initiés d’avoir la grande faculté de traverser Odessa de part en part.

Un renseignement d’importance et retenu d’emblée par Paul, car pouvant peut-être lui servir par la suite.

Légère seule pointe de gaieté dans ce marasme, au fil des heures s’égrenant, l’ambiance générale se trouvait bercée par de gentillets airs d’entraînantes musiques et autres sympathiques douces mélopées.

Celles-ci diffusées par des appareils radio, soit par des instruments venus opportunément s’y adjoindre.

Comme ceux à cordes de guitares et autres violons, voire de dynamiques accordéons. L’ensemble de ces mélodies servant de remède efficace à dissiper quelque peu toute sinistrose régnant au sein de ces sombres caves.

Comme pour masquer le bruit atroce et en partie perçu diffus de ces destructions de l’extérieur.

Hors ici pas le seul danger à craindre que cet extérieur devenu ultra dangereux et à la suite de ces diverses explosions légèrement perçues en cette sécurisante profondeur.

En effet, l’intérieur le serait également, d’où de toujours s’en méfier. Notamment la rencontre des gens de tout bord, dont des squatteurs d’allures bien peu sympathiques pour ne pas dire patibulaires et à la différence de ces musiciens cherchant à chasser les persistantes angoisses.

Selon d’alarmants racontars, à craindre l’existence de vils racketteurs. Ceux-ci réputés de détrousseurs de malheureux et pauvres réfugiés contraints à s’abriter en ces lieux d’impasses et sans échappatoires possibles.

La plupart de ces pauvres gens accourus dans ces abris avec le maigre pécule difficilement économisé au fil des années.

Leurs seuls trésors se résumant à des bijoux de famille et auxquels d’y tenir uniquement de façon sentimentale car la plupart sans grandes valeurs…

En cibles prioritaires, car chaudement et richement vêtus en comparaison aux autochtones, ces six étrangers de l’ONU furent immédiatement repérés. Puisqu’a priori nantis d’attrayants dollars ou autres bienvenues devises étrangères.

Aussi, Paul conseilla à son équipe de rester groupée, même si les deux femmes ayant tendance à s’isoler, leur peur et trop de promiscuité ne faisant pas toujours bon ménage…

Volontiers sceptique sur l’effective assurance arborée sans retenue par Paul, le responsable de l’équipe Morgan lui demanda de façon ironique si par un pur hasard il excellait en karaté ou en self-défense.

Ceci afin d’au besoin les défendre contre des voleurs de grand chemin ?

Pour toute réponse, l’ex-colonel afficha un rictus tout aussi ironique que la précédente question posée.

Puis et discrètement, Paul lui dévoila son holster et aussi fin prêt à être rapidement dégainé son sécurisant pistolet Glock. Un efficace pistolet de 9 mm, arme indétectable et récupérée à sa descente d’avion auprès d’un agent de la « Boîte ». Ce dernier venu spécialement l’accueillir pour l’équiper. Une sécurité essentielle pour l’ex-colonel, afin de se sentir beaucoup moins nu qu’à sa précédente descente d’avion…

Pour Paul, difficile de se sentir démuni quand immergé en plein conflit. Toutefois, il aurait cependant préféré son vieux PM UZI, son arme de prédilection.

Mais celui-ci trop voyant et assez difficile à camoufler, même si à l’évidence de taille relativement peu encombrante et ce compte tenu de sa puissance de feu relative.

Bref, de le voir ainsi bien armé, cela rassura d’autant son équipe. Et de suite unanimement, ils changèrent leur précédente hostile attitude vis-à-vis de Paul et sur les barbouzes en règle générale.

D’autant qu’entretemps, de patibulaires voyous s’étaient rapprochés de ces étrangers, lorgnant avec envie à un plutôt facile cambriolage.

Réactif, Paul n’avait pas hésité à brandir son arme en signe de préventive dissuasion.

Ce qui eut pour expéditive conséquence d’éloigner ces racailles prêtes à venir les dévaliser.

La nuit serait encore longue, d’où l’obligation à rester vigilants et à ne jamais baisser la garde.

Plutôt curieusement, même si pourtant mandatées par l’ONU, les autorités ukrainiennes ne leur avaient pas encore envoyé la moindre escorte de protection.

Ceci avec l’unique prétexte de contraignants retards d’investigations des lieux à devoir plus tard sonder. Ces recherches ne devant débuter que dans environ quarante-huit-heures et sur des sites précis afin de statuer officiellement si présence réelle de crimes de guerre ou non.

Bref, la perspective de futurs voyages tout au bout de l’enfer et avec en peu recommandé accompagnement la vision de l’horreur dans toute son étendue ignominie.

Seule autre recommandation et se passant de tous commentaires, de ne surtout et jamais être cataloguée comme une sorte d’originale visite du dernier cri. Cependant à la désigner d’indignation totale et du genre abject.

L’aparté de protection close, pour l’heure, ces étrangers se devraient encore de végéter dans ces dédales de caves où une faune hétéroclite se mouvait en toute promiscuité.

Une situation précaire face au rudimentaire confort offert, d’où l’impossibilité d’y sommeiller sereinement, d’autant à parfois sursauter à chaque énorme déflagration. Ainsi et à leur programme en guise de bienvenue, une belle et unanime nuit blanche en perspective. Seul et maigre élément positif, une mémorable et instantanée mise dans l’ambiance et dont ils ne seraient pas de sitôt prêts à l’oublier.

Du genre plutôt inappropriée et peu en rapport à leurs prochains constats. D’où et d’ores et déjà de prendre cela tels un apéritif et ses amuse-gueules.

Pour l’heure, ne guère trop en attendre davantage en de si défavorables circonstances.

Alors que dans le lointain et perçu assez sourdement, toutefois perceptible à ces profondeurs sécurisantes, les impacts de plusieurs intenses bombardements se faisant épisodiquement ressentir.

Tout de suite, les voisins de l’équipe les rassurèrent, annonçant que ce serait pour leur grande chance encore éloigné du centre-ville.

Puis et à l’unisson, des prières et autres chants liturgiques s’élevèrent au sein de ces abris. Témoignages de pensées émues à destination de prochaines victimes de ces meurtrières attaques aériennes.

Puis et comme chaque chose aussi sordide soit-elle a toujours heureusement une fin, s’annonça la cessation des bombardements et sa si souhaitée fin d’alerte.

S’en suivit le top retour pour retrouver ses pénates et de bien meilleures commodités. Notamment et en souvenirs peu agréables, certains soulagements hygiéniques parmi cette oppressante promiscuité.

Afin de joyeusement fêter cette bonne nouvelle, une cacophonique et joyeuse musique envahit toutes les caves.

Certains réfugiés allant même jusqu’à esquisser allègrement des pas de danse.