Mon Premier Platon - Enrico Valente - E-Book

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Enrico Valente

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Beschreibung

La série « Rencontres philosophiques » a pour objectif de présenter la vie, la pensée et l'œuvre des plus grands philosophes de l'histoire à un public non spécialisé. Les thèmes exposés sont traités dans un langage simple mais rigoureux, fondamentalement accessible à tous. L'objectif est de fournir au lecteur les outils cognitifs indispensables pour comprendre les traits fondamentaux des œuvres de l'auteur considéré ainsi que les influences produites sur les auteurs qui lui ont succédé. Dans ce numéro, nous présenterons la pensée de Platon : la théorie des idées, les théories politiques, la connaissance, la dialectique, l'art, la rhétorique, l'amour, et quelques-uns des mythes les plus célèbres comme l'allégorie de la caverne et l'allégorie de l'attelage ailé.

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Enrico Valente

MON PREMIER

PLATON

Vie, pensée et œuvres du grand philosophe

Traduit par Paolo Clementi

© 2022 - Enrico Valente

Table des Matières

INTRODUCTION

1. VIE ET OEUVRES

2. LES PREMIERS DIALOGUES

3. LA THÉORIE DES IDÉES

4. LA CONNAISSANCE DES IDÉES

5. LES MYTHES EN PLATON

6. L'ÉTAT IDÉAL

7. SCIENCE ET ART IMITATIF

8. LA RHÉTORIQUE

9. LA DIALECTIQUE

10. ESSENCE ET EXISTENCE

11. ÊTRE ET NE PAS ÊTRE, L'ERREUR

12. LE BIEN POUR L'HOMME

13. LES LOIS

14. LA RELIGION ET L'ORDRE COSMIQUE

15. PLATON DANS L'HISTOIRE

INTRODUCTION

Introduire Platon, et surtout réussir à le faire de façon synthétique, n’est rien de moins qu’une entreprise difficile, car il est reconnu comme celui qui a probablement été le philosophe le plus important et le plus influent de l’Antiquité. Ses idées et ses théories, seront les thèmes que pratiquement tous les penseurs devront considérer après lui. Et ils le feront pour le critiquer, pour le surmonter, pour l’exalter, pour valider leurs propres idées ou pour critiquer celles des autres. C’est pourquoi tout érudit qui veut s’engager dans le long parcours de l’histoire de la philosophie peut faire abstraction de l’approche même à sa pensée.

Pour bien comprendre Platon philosophiquement, nous devons partir de deux prémisses importantes. La première est que sa pensée est caractérisée par une intention de fond, une exigence impérative, c’est-à-dire la volonté d’éliminer toute trace du relativisme si chère aux sophistes qui, en niant tout point de vue stable des choses, empêchait la certitude du savoir et du langage et demandait à la loi du plus fort la tâche d’établir ce qui était vrai et faux, ce qui était juste et ce qui était injuste. Platon a le mérite d’avoir inauguré le concept de l’âme rationnelle qui, en se régulant sur le principe de non-contradiction, fixe l’unicité des significations, en les soustrayant à cette oscillation de sens expression d’un langage symbolique qui entrave le développement d’une pensée structurée, un discours articulé dans des définitions stables et universelles, un langage qui prétend éliminer toute ambiguïté, tout risque de malentendu et d’incompréhension. C’est pourquoi nous disons encore aujourd’hui que Platon est le père de la grammaire et le fondateur de la métaphysique et de la pensée philosophique occidentale.

La deuxième prémisse est qu’on ne peut se passer de considérer le cadre historique dans lequel se façonne sa pensée. Nous parlons de la profonde crise politico-culturelle qui a intéressé les années de sa jeunesse. La défaite d’Athènes dans la guerre du Péloponnèse, l’expérience néfaste de la période aristocratique des Trente Tyrans, le retour à une démocratie qui s’avère bientôt une déception si forte qu’elle se salit avec le sang de Socrate. Une décadence socio-politique mais pas seulement, pour Platon, la crise concerne aussi l’homme dans sa totalité: dans ses aspects culturels, dans ses valeurs, dans son être citoyen. Ayant pris conscience de cette effroyable situation, le philosophe athénien dirigera tous les efforts pour tenter de déclencher un profond renouveau éthique de l’homme au nom de la vertu, de la justice et du bien commun, en bref ce qu’il proposera sera une réforme globale de l’existence humaine.

Le platonisme a donc une revendication totalisante. Platon ne cherche pas à répondre à des questions individuelles, à des domaines individuels de la vie et du savoir, comme l’ont fait tous les philosophes qui l’ont précédé. Il n’y a aucune branche du savoir qui n’est pas prise en considération dans sa philosophie. Platon s’intéresse aussi bien aux questions philosophiques qu’aux questions religieuses, éthiques, politiques, linguistiques et artistiques. Sa philosophie élabore des théories dans tous les domaines, dans le domaine de la connaissance, dans celui de l’éthique, de la politique, de l’art, du cosmos, etc. Néanmoins, la politique reste le principal objectif, la plus grande exigence de sa philosophie. La recherche du bien collectif est la fin de tous ses efforts. Pour Platon, les injustices ne cesseront jamais tant que ce ne seront pas les philosophes qui dirigeront l’État. C’est la pièce maîtresse de ses théories politiques. C’est pourquoi il critiquera toute autre forme de gouvernement, la tyrannie, la timocratie et même la démocratie qui se sont révélées, à ses yeux, totalement inadaptées à la fondation d’un État juste.

Un nouvel homme pour une nouvelle politique, une nouvelle politique pour un nouvel homme. Cela pourrait être son slogan ainsi que le but de sa philosophie. C’est pourquoi Platon mettra tout au long de sa vie son génie au service de la communauté. Son plus grand chef-d’œuvre, le dialogue de la République, est devenu la première œuvre de l’Antiquité à créer un projet d’un État idéal et utopique. Mais malgré ses intentions louables, il ne rencontrera jamais quelqu’un prêt à tester sur le champ ses théories sur l’état et le déclin des poleis grecques se révélera dramatiquement inarrêtable.

1. VIE ET OEUVRES

Dans sa chronologie, Apollodore d’Athènes fixe la date de naissance de Platon aux quatre-vingtième Jeux Olympiques, le septième jour de Targellion, c’est-à-dire fin mai 428 a.C.

Platon est né à Athènes de parents aristocrates : le père Ariston lui a imposé le nom de son grand-père Aristoclès (bien que selon Diogène Laërce sur sa naissance il existe une légende selon laquelle le philosophe serait en fait le fils du dieu Apollon). C’est son maître de gymnastique qui l’appelait en plaisantant « Platon » (du grec πλατύς, platýs, qui signifie « large »), claire allusion à son physique vu la largeur des épaules. Platon pratiquait en effet le pancrace, une sorte de combat et de boxe ensemble. Selon d’autres, le nom était à attribuer à l’ampleur de son front.

Dès son plus jeune âge Platon a su se distinguer par un intellect aigu et une mémoire prodigieuse. Son éducation, du moins au début, était avant tout artistique. Il étudie la musique, la peinture et la littérature, se faisant remarquer en particulier dans la composition poétique et dramatique. Dès sa jeunesse, il est en contact avec la philosophie, comme en témoigne le fait qu’il avait Cratyle parmi ses maîtres (lui-même élève d’Hèraclite et à qui il consacrera un dialogue).

La rencontre avec Socrate a été cruciale et a eu un impact déterminant sur sa pensée. Platon, est resté fidèle à son maître toute sa vie, de sorte qu’il est devenu la seule référence de son philosopher (la dévotion sera telle que dans beaucoup de ses écrits la figure du maître sera presque idéalisée). Toute sa production, loin de se composer dans un système, voulait être un approfondissement interprétatif continu de la spéculation philosophique du maître (on peut donc dire que si Socrate a planté la graine Platon a soigné et fait pousser sa plante).

Cependant, après la parenthèse du gouvernement Oligarchique et pro-spartiate des Trente Tyrans, Socrate fut accusé par le nouveau gouvernement démocratique d’impiété (il aurait inventé de nouvelles divinités) et de corruption des jeunes et condamné à mort en 399 a.C. (dans l’Apologie de Socrate, l’élève décrit le procès à son maître, prononce sa défense et dénonce le mensonge de ceux qui l'accusent de corrompre les jeunes).

La mort du maître représentait pour Platon la preuve la plus évidente de la dégradation dans laquelle se trouvait le monde grec, provoquée par le détachement total entre politique, savoir et justice. A partir de cette prise de conscience est née en lui l’idée, qui se développera dans le dialogue de la République, selon laquelle seul un gouvernement de philosophes aurait pu réaliser un État juste.

En 388, Platon effectue le premier de plusieurs voyages dans le sud de l’Italie. Il s’installe à Tarente, où il fréquente l’école pythagoricienne, puis à Syracuse : ici, ses idées politiques suscitent l’irritation du tyran Dionysos l’Ancien, qui le juge un dangereux opposant, le fait emprisonner et vendre comme esclave.

Racheté par le philosophe Annicéris et retourné fortuneusement à Athènes en tant qu’homme libre, Platon y fonda en 387 l’Académie, la première grande école philosophique de l’Antiquité, une école qui traversera les siècles et qui, bien qu’elle soit supprimée par Justinien en 529 d.C, aura de profondes répercussions sur des générations de philosophes.

En 367, après vingt ans consacrés à l’étude et à l’enseignement, la passion pour la politique s’est réveillée dans l’âme de Platon, notamment parce que Dionysios le Jeune, qui succède à son père, manifestant son intérêt pour ses théories, l’invite à Syracuse, mais comme cela s’était déjà produit avec son père, cette expérience n’a pas non plus eu le résultat escompté.

Le philosophe âgé fit ainsi deux autres voyages dans la ville sicilienne, qui se terminèrent par un échec total (il fut de nouveau emprisonné). La réforme politique de Platon fut fortement contestée par la faction tyrannique qu’il voyait dans la philosophe athénienne, et dans son éloquence, une menace pour son existence et une nouvelle tentative de conquête par Athènes. De retour dans sa ville natale en 360, Platon resta à la tête de l’Académie à la mort, survenue en 347 a.C.

Au cours de sa vie, Platon a écrit de très nombreuses œuvres : 35 dialogues et 13 lettres qui peuvent être regroupés dans les écrits de jeunesse, de maturité et de vieillesse. L’enseignement, comme pour Socrate, se déroule par la technique de la dialectique, c’est-à-dire par des débats et des échanges d’opinions mouvementés entre l’élève et l’enseignant. Contrairement aux Sophistes, qui se faisaient payer grassement pour donner des leçons là où il n’était pas prévu de comparer, d’échanger des idées et des opinions, l’assimilation passive d’un concept pour Platon ne comptait pour rien.

L’aversion du philosophe pour l’écriture était fondamentalement déterminée par le fait que cette méthode conduisait à des dogmatismes rigides, à fossiliser le savoir et à enliser le lecteur, tandis que le dialogue a l’avantage de rester fluide, dynamique, actif, continuellement orienté vers l’enquête, le développement de ses convictions (bien que, à vrai dire, de nombreux érudits disent que Platon dans la République apparaît comme une dogmatique parfait).

Tous les dialogues écrits mettent en vedette son grand maître Socrate, auquel participent les mêmes élèves, dirigés par Platon ou les élèves plus âgés, et d’illustres personnages de passage à Athènes.

2. LES PREMIERS DIALOGUES

Les premiers dialogues sont ceux qui sont le plus influencés par l’enseignement de Socrate. Le philosophe d’Athènes y est engagé dans une recherche et une demande continues de définitions. Les questions portent sur des sujets tels que l’amitié, le courage, la tempérance, l’enseignement de la vertu et la justice.

Dans l’Apologie de Socrate l’auteur décrit la vérité historique du procès qui a conduit Socrate, son grand maître, à la peine de mort. L’imputation est à la fois de ne pas avoir reconnu comme dieux les divinités traditionnelles et d’avoir introduit de nouvelles divinités et d’avoir soudoyé les jeunes. Face à cette accusation, le philosophe aurait pu quitter la ville ou au moins tenter de se défendre. Mais il ne voulait pas, se justifiant qu’il ne renoncerait pour aucune raison à son but éducatif envers les Athéniens.

L’œuvre que Platon consacre au maître, outre qu’une description du procès et du refus de Socrate de se soustraire à la condamnation, est une exaltation de la tâche sociale qu’il s’était proposée. Le message que l’auteur a voulu transmettre est, fondamentalement, qu’une vie sans recherche philosophique ne mérite pas d’être vécue.

Dans le Criton, dialogue étroitement lié à l’Apologie, Socrate est présenté face au terrible dilemme qui consistait dans le choix sans appel entre accepter la mort par le respect que l’homme juste doit à son pays et à ses lois, ou, suivant les incitations de ses amis et de ses proches, échapper à la prison, tout en démentant ainsi la substance de ses enseignements. Dans ce dialogue, la recherche est élevée à une mission indispensable pour l’homme qui a décidé d’en faire une raison de vie.

Les dialogues mineurs qui anticipent les œuvres les plus matures de cette première phase de sa pensée anticipent et préparent les dialogues du Protagoras et du Gorgias.

Le thème central est la vertu. Selon Platon, la vertu n’en est qu’une : la science. Toutes les autres vertus décrites dans les dialogues, comme la sainteté, le courage, la sagesse, ne sont pas indépendantes, mais sont liées et trouvent dans la science leur raison d’être. En effet, si les vertus étaient toutes autonomes, celles-ci tendraient à réaliser des valeurs différentes et donc aussi conflictuelles. Au contraire, il incombe à la science de donner l’ordre aux vertus, de les harmoniser et de les conduire sous elle.

Dans le Protagoras Platon nie toute valeur éducative possible dans l’enseignement sophiste. La vertu dont parle Protagoras n’est pas la science, mais de simples compétences acquises par expérience. Un patrimoine privé, alors, qui ne peut pas être enseigné. La science, nous enseigne Platon, peut appartenir à n’importe qui et c’est pourquoi elle est enseignable et transmissible.

L’Euthydème