Ni apologie ni repentance - Joël Loison - E-Book

Ni apologie ni repentance E-Book

Joël Loison

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Pourquoi Ni apologie ni repentance - Une histoire singulière et plurielle ? Parce qu’à l’unisson, des politiciens et des médias façonnent l’opinion, condamnent l’Histoire de la France dans des évocations réductrices. Ils renient son prestige, sa culture, sa prééminence qui éclairent encore le monde…
Pour rappeler le rôle de la France à travers les âges, rappeler que des hommes et des femmes ont fondé une patrie, qu’ils ont conquis sa souveraineté, élevé sa culture, façonné son identité, fédéré les Français, bâti une nation, guidé le peuple. Puissent-ils inspirer des hommes et des femmes d’aujourd’hui… et de demain…


À PROPOS DE L'AUTEUR


Joël Loison utilise les mots pour défendre ses idées et convictions. Avec Ni apologie ni repentance - Une histoire singulière et plurielle, il décrit sa perception de la France.

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Joël Loison

Ni apologie ni repentance

Une histoire singulière et plurielle

Roman

© Lys Bleu Éditions – Joël Loison

ISBN : 979-10-377-6396-9

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Les peuples perdent la vie lorsqu’ils perdent la mémoire.

Maréchal Foch

Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande ce que tu peux faire pour ton pays.

J. F. Kennedy (discours d’investiture, janvier 1961)

Préface

La France, un concept vraiment désuet ?

On grandit au sein de sa famille. On y est fidèlement attaché. Puis on évolue au sein de son quartier, de sa ville, de son département, de sa région. Et chaque sphère nous impacte, nous conditionne. À travers sa culture, ses mœurs, ses spécialités culinaires, ses paysages, ses lieux historiques, son folklore, ses fêtes, en somme ce qui fait la particularité de sa région, hérité de siècles et siècles d’histoire, d’événements, de travail et de vie en commun.

On est fiers de sa région. Mais on ne pourrait pas être fier de son pays ?

La France est un agrégat de régions, toutes aussi belles les unes que les autres. Toutes aussi particulières les unes que les autres. Et toutes aussi fières les unes que les autres.

La France c’est ce pays aux 1000 fromages et encore plus de clochers, du gascon au breton, de l’alsacien au normand, en passant par le picard.

La France, c’est ce pays le plus visité au monde, fruit d’une illustre histoire, qui est déjà le fruit d’un mélange de régions qui cohabitent et se rassemblent sous le même drapeau. Notre drapeau.

Mon grand-père a appris à écrire et parler le Français à l’âge de 17 ans et ne parlait que le patois alsacien. C’est l’école qui a été le socle de ce rassemblement. Et c’est le pays qui nous a vu naître et grandir.

Il n’y a d’ailleurs pas un seul pays au monde où on n’est pas fier de sa patrie.

Reproche-t-on aux Portugais de hisser haut leur drapeau et dire qu’ils sont fiers d’être Portugais ? Idem des Polonais, des Argentins ou des Américains ?

Il n’y a qu’en France où on tolère exceptionnellement quelques levées de drapeaux quand notre équipe de foot gagne un match, mais tout signe de fierté nationale en dehors de ces ferventes compétitions est perçu comme un signe de nationalisme, voire de racisme.

« Le patriotisme, c’est aimer son pays. Le nationalisme, c’est détester celui des autres », disait Romain Gary qui ajoutait « Je n’ai pas une goutte de sang français mais la France coule dans mes veines ».

La France, l’amour de son pays, c’est la seule richesse des classes populaires. Et c’est peut-être pour cela que certaines élites, souvent de gauche, en ont fait un objet de mépris.

Aimer son pays, en France, c’est mal vu. C’est « prolo ».

Mais c’est la seule chose qui vous reste quand vous n’avez plus rien.

Il n’y a donc rien de plus grand !

Vive la France !

Romain Stutzmann

Avertissements

Des hommes et des femmes ont fondé la France,

Conquis sa souveraineté, élevé sa culture,

Façonné son identité à travers 2000 ans d’histoire.

Notre Histoire est notre patrimoine. C’est l’héritage prestigieux de celles et ceux qui ont placé notre pays au premier rang des Nations dans le monde, au premier rang de l’humanité. Précurseurs, émancipateurs, ils ont, par leur exemple, leur esprit, par leur courage, par leur abnégation, avec leur sang, éclairé la voie…

Si nous avons le devoir d’assumer notre Histoire, à quel titre aurions-nous le droit de la juger ?

Je me garde de juger l’Histoire de notre pays, de notre patrie. De juger celles et ceux qui ont fait son Histoire dans des contextes, des circonstances, avec les mentalités et une éducation, avec une morale, avec des valeurs, des usages de leur époque.

Je me garde de les juger dans le contexte d’aujourd’hui imprégné des circonstances, des mentalités, de l’éducation, de la morale, des valeurs et des usages de notre époque.

« Aurions été pires ou meilleurs que ces gens », a chanté Jean Jacques Goldman.

Je suis leur héritier, leur obligé. À ce titre, imprégné des valeurs et de la morale que m’ont inculquées mes parents, fort des enseignements et de la culture appris à l’école de la République, j’ai le devoir de poursuivre le chemin, de perpétuer leur action avec détermination, avec obstination pour que le mot « France » continue à rayonner, à briller, à entraîner la multitude vers un monde toujours meilleur.

Je suis un Français

Les Français existent, n’en déplaise aux mondialistes !

Je suis un Français.

Pas par mes origines.

Pas par la couleur de ma peau.

Pas par ma religion…

Je suis un Français par mes parents qui m’ont inculqué les règles de la bienséance, de la courtoisie, du respect des autres, de la tolérance, du « vivre ensemble » comme on dit aujourd’hui.

Je suis un Français par l’école de la République qui m’a appris la grandeur de la France et La Marseillaise, notre hymne National.

Je suis un Français par l’école de la République qui m’a enseigné la laïcité, la liberté, l’égalité et la fraternité. Qui a formé mon esprit, m’a ouvert l’immensité et l’éclectisme de notre culture. Qui m’a préparé à affronter le monde des adultes.

Je suis un Français, par ma participation à l’essor du pays, ma contribution à la richesse et à la cohésion nationales. Par mon implication dans l’avenir pour les générations futures.

Je suis un Français par le service national que j’ai eu l’honneur d’effectuer au service de la patrie, du drapeau tricolore, ma fierté.

Je suis un Français pénétré de la diversité des paysages, de la diversité des traditions, de la diversité des mentalités, de la diversité qui fait la France.

Je suis un Français, parce que la France est mon pays, ma patrie, celle qui a fait de moi l’homme que je suis…

Je suis un Français parce que la France est une nation qui revendique son unité. Une nation dans laquelle je vis à ma place. Une nation qui me protège…

Nation ?

Un mot, un concept révélateur de la grandeur de la France.

Un mot tabou qui offusque l’intelligentsia libertaire. Un mot rayé de son vocabulaire !

Je suis Européen, mais je ne suis pas citoyen européen.

Je suis citoyen français !

N’en déplaise aux négationnistes de notre identité, l’Europe est un continent, pas une nation.

L’Union européenne est un organisme sans programme ni orientation politique, dirigé par des technocrates. Un organisme qui érige des règles sur l’accessoire en ignorant l’essentiel. Un organisme promu par Monnet, un banquier qui avait senti avant tout le monde la nécessité d’associer les nations dans la compétition économique mondiale.

Des idéologues ont perverti l’association, détourné le projet.

Imprégnés de fantasmes égalitaires et libertaires, ils militent à l’effacement des frontières et des identités nationales.

Ils renient l’histoire et la culture des pays.

Ils bafouent la patrie en gommant la nation.

Non, je ne suis pas citoyen d’une Région.

Non, je ne suis pas citoyen d’une Europe Fédérale des Régions.

Je suis citoyen de la France.

Je suis un Français !

Avant-propos

Appartenir à un peuple, c’est partager une même culture, une même Histoire.

C’est partager un même destin.

Terre d’accueil à travers toute son histoire, la France et les Français n’ont plus à prouver leur sens de l’hospitalité et du partage.

Sur une terre chrétienne, devenue laïque, notre culture s’est enrichie, au fil des siècles, du brassage et de l’apport des populations venues d’ailleurs.

C’est cette culture qui fait notre richesse, c’est cette culture qui a éclairé le monde, c’est sur cette culture que s’appuie le prestige de la France.

Au nom de quel obscurantisme voudrait-on aujourd’hui nous imposer des mœurs et des coutumes du fond des âges, importées de pays aux libertés muselées ?

À quel titre devrions-nous perdre notre identité façonnée par 2000 ans d’Histoire, de luttes et d’émancipations ?

En France, chacun peut pratiquer sa religion, chacun peut manger, s’habiller et vivre selon son bon vouloir. Une seule réserve : respecter la liberté de chacun.

C’est ça, la laïcité !

Une laïcité faite de Liberté, une laïcité faite d’Égalité, une laïcité faite de Fraternité.

Une liberté faite de devoirs pour que chacun puisse jouir de ses droits.

Tolérance et respect, corollaires de la devise de notre République, s’imposent comme des devoirs face aux droits des citoyens.

Notre République, édifiée sur le socle de notre passé, est le fruit élaboré de notre patrimoine historique et culturel. C’est cette République qui nous protège, c’est cette République qui brille dans la nuit des idéaux enchaînés. C’est cette République qui attire les peuples astreints.

Fiers de notre Histoire, fiers de notre culture, nous sommes fiers de notre identité. Une identité qui s’est forgée au fil du temps. Une identité, une culture, une histoire qui se sont modelées avec toutes les populations qui se sont agrégées, qui se sont intégrées, qui se sont assimilées jusqu’à constituer un peuple uni, guidé par un même destin.

Le peuple de France.

Les textes fondateurs1

« … il est évident qu’on ne vit pas au 21e siècle comme les Grecs ou les Romains contemporains d’Homère ou de Virgile : les civilisations, les modes de vie et de pensée ont évolué au cours des âges. Mais les valeurs sur lesquelles s’appuient les sociétés modernes sont restées très proches. Quels sont donc ces fondements lointains sur lesquels se sont construites nos civilisations ?

La réponse est simple : ces valeurs morales, ces histoires exemplaires, ces anecdotes aussi, qui forment ce qu’on appelle notre culture commune, on les trouve pour la première fois dans des récits anciens appartenant à l’Antiquité judaïque, grecque et romaine. Au premier rang de ces textes qui ont fondé notre pensée occidentale et inspiré nos thèmes artistiques, il y a la Bible, l’Odyssée d’Homère, l’Enéide de Virgile et les Métamorphoses d’Ovide. »

La France, terre souveraine…

Ils ont combattu, se sont illustrés pour fonder une patrie

(Source Wikipédia)

Les peuples autochtones de notre terre de France, les Gaulois, nos ancêtres, constituent un ensemble de tribus indépendantes régnant chacune sur un territoire.

C’est en s’opposant à l’invasion romaine, en tenant Jules César en échec à Gergovie que Vercingétorix réussit à fédérer les peuples gaulois, à susciter un sentiment unitaire.

Battu à Alésia après un long siège, en 52 avant Jésus-Christ, prisonnier des Romains puis assassiné à Rome en 46 avant Jésus Christ, sa légende fondatrice, traverse les siècles, illumine notre Histoire de l’esprit et de la bravoure des Gaulois.

***

La civilisation romaine intègre les mœurs gauloises donne naissance à une culture Gallo-Romaine.

Administrativement, économiquement, juridiquement, militairement développé, l’empire Gallo-Romain attire les convoitises.

Venus du nord et de l’est de l’Europe, de nombreux peuples envahissent le territoire, détruisent structures et organisations, pillent et massacrent.

L’Histoire les qualifie « d’invasions barbares ».

Un chef s’élève pour les combattre et pour constituer une unité : Clovis, qui devient roi des Francs en l’an 481.

Il épouse Clotilde en 493. Sous son influence, il se fait baptiser à Reims, devient catholique en 496.

***

Soldats d’une religion de conquête, les musulmans et les populations d’Afrique du Nord converties s’installent en Espagne à partir de 711. Ils franchissent les Pyrénées, occupent le sud du duché et sont arrêtés en 721 à Toulouse par Eudes, duc d’Aquitaine. Abd er Rahman, gouverneur d’Espagne, le contourne, poursuit son avancée, s’infiltre jusqu’à Tours. Appelé en renfort, Charles, Maire du Palais du royaume des Francs, défait les musulmans le 25 octobre 732 à Poitiers. Mettant son avantage à profit, il bouscule les envahisseurs, étend le royaume de Thierry IV, roi des Francs. Ses succès, sa frappe deviennent légendaires : c’est Charles Martel !

***

Revenant d’une expédition punitive contre les fréquentes invasions des pillards repliés à Saragosse, l’arrière-garde de l’armée de Charlemagne est attaquée, en France, le 15 août 778 au passage d’une vallée étroite dans les Pyrénées. Blessé de plusieurs coups de lance, échappant au massacre, Roland, le neveu de Charlemagne alerte la tête de la troupe, il sonne du cor, l’olifant qu’il porte toujours avec lui.

Se sentant mourir, ne voulant pas que son épée, sa fidèle Durandal, tombe aux mains de ses ennemis, il tente, mais en vain de la rompre, frappe les rochers alentour.

Venu au secours de son arrière-garde, le roi Charlemagne met les pillards en fuite. Il découvre le corps du preux chevalier, emporte Durandal en mémoire de Roland.

La légende, portée par les troubadours chantant les « gestes » pour égayer les soirées dans les sombres châteaux, sublime l’Histoire, en fait un conte merveilleux : « l’histoire du col de Roncevaux ».

***

La loi Salique, en vigueur depuis Clovis, interdit aux femmes de régner. À la mort de Philippe IV (Le Bel) en 1328, sans héritier mâle, ses fils étant morts, la succession du royaume est confiée à son neveu, Philippe VI.

La sœur de Philippe le Bel, mariée au roi d’Angleterre, conteste cette succession, considère que le trône de France doit revenir à son fils Édouard III. C’est le début de la guerre de Cent Ans. Les Anglais prennent possession de plusieurs territoires du royaume de France.

Bertrand Duguesclin, issu d’une humble noblesse bretonne s’illustre au service du roi Charles V. Fait connétable (chef de l’armée) en 1370 en raison de ses états de service, il chasse les Anglais, château après château, place forte après place forte. Il libère ainsi la Normandie et plus largement les provinces de l’ouest du royaume jusqu’à sa mort en 1380.

***

C’est en traversant la forêt du Mans à la tête de ses troupes, le 5 août 1392, que Charles VI révèle sa folie en tuant, dans sa démence plusieurs de ses chevaliers. Dès lors, son frère Louis, duc d’Orléans, assure la direction du royaume avec le dauphin. Une régence contestée par Philippe, duc de Bourgogne et oncle de Charles VI. Une lutte intestine mise à profit par les Anglais qui convoitent toujours le royaume.

Née dans une ferme d’un petit village lorrain, à Domrémy, Jeanne, illettrée, mène une vie champêtre jusqu’à l’âge de seize ans. Elle persuade son oncle que son village est menacé par les Bourguignons alliés des Anglais et qu’elle a reçu une mission céleste pour « bouté » les Anglais hors de France. D’abord prise pour une affabulatrice, Jeanne parvient à convaincre, avec l’aide de son oncle, le seigneur du village quand la menace bourguignonne devient réalité. Munie d’une lettre de recommandation, travestie en homme, elle rejoint le dauphin à Chinon, l’exhorte de libérer Orléans assiégé par les Anglais. Autorisée à rejoindre les troupes, elle les galvanise et réussit à faire fuir les Anglais, désorganisés. Orléans est libéré le 8 mai 1429.

Utilisant son tout nouveau prestige, elle convainc le dauphin de se faire sacrer roi à Reims, le 17 juillet 1429. Elle incite le jeune Charles VII à prendre Paris, cerné par les Bourguignons. Blessée, elle échoue. Charles VII renonce. Jeanne d’Arc continue, de sa propre initiative, la lutte contre les Anglais, pour le compte du roi de France. Capturée à Compiègne le 23 mai 1430 par les Bourguignons, elle est vendue aux Anglais et emprisonnée à Rouen. Elle est jugée par des ecclésiastiques, condamnée et brûlée vive le 30 mai 1431. Son mythe qui traverse les siècles l’a fait surnommer « la mère de la nation française ».

***

« Chevalier sans peur et sans reproche », Pierre Terrail, seigneur de Bayard, né à Pontcharra, en Isère, dans une humble famille de petite noblesse, parvient à se hisser à la tête d’une armée grâce à ses qualités physiques, mentales et morales. Fidèle à François 1er, il s’illustre dans les guerres, notamment en septembre 1515 à Marignan, pour consolider le royaume de France. À sa mort au combat, le 30 avril 1524, sa bravoure, reconnue par tous, deviendra une légende, même pour ses adversaires.

***

En son château de Villers-Cotterêts, dans l’Aisne, François 1er signe, le 15 août 1539 l’ordonnance qui impose la langue française en remplacement du latin pour tous les actes officiels du royaume. Cette ordonnance oblige également les prêtres à enregistrer les naissances, les baptêmes, les mariages et les sépultures et à établir les filiations. Ce sont les registres paroissiaux ancêtres de nos registres d’état civil.

***

« Immortalité de la langue française », c’est l’objectif de Richelieu quand, en 1634, il crée « L’Académie Française ». Composée de 40 éminents intellectuels, elle a pour mission de veiller au bon usage et à la pérennité de la langue française. Elle exerce une autorité morale en matière de langage. Fondateur de « l’État Moderne », Richelieu, ministre de Louis XIII, s’oppose aux Halsbourg qui règnent sur la Maison d’Autriche, tentent d’isoler le roi de France en s’associant avec la Bohême, Milan, Naples, les Pays-Bas… Richelieu crée une marine de guerre, réduit La Rochelle investie par les Anglais. Il lutte pour maintenir l’unité de l’État, soumet les « grands seigneurs », fait raser 2000 châteaux, nomme des gouverneurs de provinces et des intendants chargés de faire appliquer les décisions royales.

***

Le règne de Louis XIV est marqué par la magnificence de son château à Versailles. Cette dépense somptuaire ruine la France autant que les guerres menées, pour le roi, par Le Tellier (plus connu sous le nom de Louvois). Les dépenses pharaoniques rencontrent l’hostilité et l’opposition de Colbert, principal ministre, qui gère le budget du royaume. Colbert est obsédé par l’indépendance économique et financière de l’État. Industrialiser la France, susciter des manufactures, importer des matières premières et exporter des produits manufacturés : son souci d’une balance commerciale excédentaire est permanent. Il créer les chantiers navals, invente un tarif des douanes en 1664, devenant de fait le « père de la douane ». C’est en 1666 que Colbert fonde « l’Académie des sciences et de la Recherche ».

***

« Une place assiégée par Vauban est une place prise. Une place défendue par Vauban est une place imprenable. ». Né en 1633, il entre au service du roi à 22 ans, en 1655, en pleine guerre de Trente Ans. Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban gravit tous les échelons de la hiérarchie par sa bravoure, sa lucidité, sa compétence éclectique. Ingénieur, architecte, urbaniste, hydraulicien… Il est blessé plusieurs fois au cours de plus de 40 sièges qu’il remporte. Il modernise l’armement, remplace les mousquets par des fusils, équipe les troupes de baïonnettes à douille. Économe des vies humaines, il protège le royaume par une « ceinture de fer » de plus de 130 forteresses qui resteront invaincues pendant 1 siècle (plusieurs ont été classées au patrimoine de l’UNESCO). Son objectif n’est pas de rendre ses forteresses invincibles : son objectif est de « gagner du temps en obligeant l’adversaire à mobiliser des effectifs dix fois supérieurs aux assiégés ».

Homme de conviction, son franc parlé l’oppose souvent à Louvois, son ministre de tutelle. La fin de règne de Louis XIV est marquée par la misère. Les famines successives des années 1692 à 1694 font plus de 3 millions de victimes, 10 % de la population. Pour financer sa magnificence et ses guerres, le roi écrase le peuple sous les impôts. Vauban tente de lutter contre la corruption, l’incompétence et le mépris du service public. Essayiste, il publie en 1707, « sous le manteau », malgré l’interdiction du roi, « La Dîme Royale », un programme de réforme fiscale pour résoudre les injustices sociales. Il propose le remplacement de tous les impôts existants par un impôt unique de 10 % sur tous les revenus, payé par tous, roi inclus. Inspirateurdes philosophes du 18e siècle, Vauban est un précurseur des « Lumières ».

***

Jacques Necker est né le 28 septembre 1732 à Genève. Bien que son père soit avocat, Jacques Necker s’engage comme commis de banque, à Paris dès l’âge de 16 ans. En 1748, il se fait remarquer par les banquiers pour sa réussite dans les opérations boursières. En 1756, il devient banquier associé. La spéculation sur les marchés du blé et sur les cotons en Inde lui permet de devenir le financeur de l’État. Il prête des sommes importantes au Trésor Royal. En 1772, fortune faite, par ailleurs ministre de la République de Genève depuis 1768, il se retire, se consacre à l’écriture, publie « l’éloge de Colbert » en 1773. En 1775, Jacques Necker publie un « essai sur la législation et le commerce des grains » qui rencontre un énorme succès au moment où les mauvaises récoltes, en France, déclenchent des émeutes. Sa notoriété, notamment dans les salons parisiens, conduit Louis XVI à le nommer Directeur Général de Finances le 29 juin 1777. Jacques Necker, inspiré des théories de Colbert, entreprend de grandes réformes, allège l’administration des finances, décentralise la levée des impôts, introduit de la transparence dans le fonctionnement de l’État. Les nobles et les courtisans s’indignent de ces transformations, montent une cabale. Désavoué par le roi, Jacques Necker démissionne le 19 mai 1781 mais sa popularité demeure. Les difficultés du royaume s’accroissent, la monarchie se trouve à nouveau en faillite virtuelle, une nouvelle pénurie de blé aggrave la situation. Louis XVI rappelle Jacques Necker le 25 août 1788, le nomme ministre d’État. La politique financière qu’il veut imposer se heurte aux députés, le roi le congédie le 11 juillet 1789. Ce renvoi provoque un soulèvement populaire à Paris et la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Rappelé par Louis XVI le 16 juillet, Jacques Necker se heurte à nouveau aux députés de l’Assemblée Constituante emmenée par Mirabeau. Il démissionne le 4 septembre 1790 et se retire en son château à Coppet en Suisse où il écrit « Réflexions philosophiques sur l’égalité ». Jacques Necker meurt le 9 avril 1804 à Coppet.

***

Bonapartesauveur de la République et de la souveraineté de la France !

Cette période de notre histoire, marquée d’une grande instabilité, suscite une hostilité ouverte des royautés européennes qui veulent abattre le régime né de la révolution, dépecer la France et rétablir les Bourbon. Le royaume de Grande-Bretagne, à la tête d’une coalition composée de l’Espagne, de l’Italie, de la Prusse, de la Pologne, des Pays-Bas… finance les guerres.

- C’est en 1793 que le capitaine d’artillerie Bonaparte se révèle en brisant le siège de Toulon menacé par la coalition anglaise venue soutenir la rébellion des royalistes.

- Le 5 octobre 1795, une insurrection royaliste forte de 25 000 hommes tente de renverser la République en marchant sur les Tuileries siège de la Convention à Paris. Le général Bonaparte mobilise l’artillerie et réduit les insurgés par la force.

- Le 4 septembre 1797, les royalistes, devenus majoritaires dans la « Chambre des cinq cents » tentent de renverser le Directoire (gouvernement exécutif) avec le soutien d’une partie de l’armée aux ordres du général Pichegru. Appelé à la rescousse, le général Bonaparte fait arrêter les conjurés et conforte l’autorité du Directoire.

- Simultanément, à la tête de l’armée de France dont il est le général en chef, Bonaparte défait successivement les armées de la coalition qui signent un traité de paix le 18 octobre 1797. Seul le Royaume de Grande-Bretagne continue la lutte contre la République française. Une lutte que les Anglais poursuivront en organisant et en finançant deux autres coalitions jusqu’à l’abdication et à la déportation de Bonaparte en 1815.

À partir de 1798, la popularité du général Bonaparte préoccupe le Directoire qui décide de l’éloigner de Paris et le charge d’envahir le Royaume de Grande-Bretagne. Considérant la trop grande probabilité de l’échec de cette opération, Bonaparte convainc le Directoire d’affaiblir les Anglais en attaquant leurs comptoirs en Inde via l’Égypte et la Turquie. Il obtient le commandement de l’armée d’Égypte, accroît et consolide sa popularité.

Bonaparte organisateur de L’État.

L’instabilité du pouvoir conduit plusieurs membres du Directoire à envisager un changement, juridiquement impossible, de la constitution. Ils font appel au Général en chef Bonaparte qui use, avec la complicité de Seyès et de Talleyrand, de son aura pour prendre le contrôle de Paris, renverse le Directoire et les Assemblées : c’est le coup d’état du 18 brumaire de l’an VIII (9 novembre 1799).

La nouvelle constitution, élaborée avec Seyès est publiée le 13 décembre et promulguée le 25 décembre 1799. Elle déclare « la République française une et indivisible », dirigée par un Consulat de 3 membres qui concentrent tous les pouvoirs, Bonaparte en est le 1er consul.

Création du Sénat, une chambre qui propose des lois validées, votées par une autre chambre.

L’administration de la France est redéfinie selon un schéma centralisé toujours en vigueur :

- Préfets de départements, février 1800

- Sous-préfets d’arrondissements, février 1800

- Administration fiscale

- Le concordat avec le pape, la liberté de culte, 1801

- Cour des comptes, septembre 1801

- Lycées

- Saint-Cyr et Polytechnique

- Code civil, mars 1804

- Le code du commerce

- Le cadastre

- Appareil juridique, tribunaux d’Instance, tribunaux d’Appel, la cour d’assises

- Conseil d’État

- Etc.

***

Neveu de Napoléon Bonaparte (il est le fils de Louis, roi de Hollande, frère de Napoléon et de Hortense de Beauharnais, fille de Joséphine) Charles Louis Napoléon Bonaparte, après de nombreuses intrigues qui l’ont conduit à l’exil en Angleterre, est élu président de la deuxième République le 10 décembre 1848. La constitution lui interdisant de se présenter pour un deuxième mandat en mars 1852, et devant la menace du retour des royalistes, Louis Napoléon Bonaparte prépare et réussit un coup d’État le 2 décembre 1851 (date anniversaire du sacre de Napoléon premier). C’est sous le nom de Napoléon III et le titre d’empereur qu’il restera à la tête de l’État français jusqu’en septembre 1870. Ces 20 ans de règne transformeront la France qui deviendra, sous son impulsion, la première puissance économique mondiale.

On lui doit l’essor de l’industrie en France, favorisée par la construction de nouvelles voies de communication ; des canaux et surtout un réseau ferré de plus de 15 000 kilomètres. Le commerce international se développe, renforcé par des accords tels que le traité de libre-échange avec l’Angleterre et l’union monétaire latine qui regroupera jusqu’à 30 pays. C’est la naissance des Sociétés Anonymes à Responsabilité Limitée (SARL). De grandes enseignes commerciales et bancaires apparaissent : au Bon Marché, le Printemps, la Samaritaine… Le Crédit Foncier, la Société Générale, le Crédit Lyonnais… Le paiement par chèque est créé en 1865… De grands travaux sont réalisés tels que le désensablement et l’assainissement des Landes, les adductions d’eau, la construction d’égouts, la construction de gares (gares de Lyon et de l’Est à Paris…). Les villes s’urbanisent et se modernisent ; Paris, sous la conduite du préfet Haussmann avec l’intégration des communes périphériques : Auteuil, Passy, Bercy… La création de larges avenues, de parcs de verdures (bois de Vincennes et de Boulogne notamment), la construction des halles, de l’opéra Garnier, du théâtre du Châtelet, du parc des Princes… Dijon, Angers, Toulouse, Lyon, Lille, Marseille suivent l’exemple parisien. Des stations thermales et balnéaires éclosent : Deauville, Biarritz, Vichy…

Faisant suite à des négociations diplomatiques et à une demande des habitants, le duché de Savoie et le comté de Nice sont rattachés à la France par le traité de Turin le 24 mars 1860. Un plébiscite favorable à plus de 95 % confirme l’annexion en avril 1860.

Plusieurs réformes constitutionnelles (1859, 1862…) assouplissent le régime qui devient un « empire libéral ». Le droit de grève est reconnu en 1864, les syndicats formellement admis à partir de 1866. Les femmes autorisées à poursuivre des études secondaires à partir de 1865.

Appelé au secours des chrétiens d’Orient massacrés par les Druzes et les Sunnites, sous l’œil bienveillant des autorités Turques de l’Empire Ottoman, Napoléon III lance une opération militaire « humanitaire » qui aboutira, après la conférence de Constantinople à la création d’une province autonome, le 9 juin 1861 (le futur Liban). Une ingérence humanitaire reconnue, saluée par le monde occidental.

Financée par une souscription de la bourse de Paris, la compagnie fondée par Ferdinand de Lesseps engage le creusement du canal de Suez en 1859. Inauguré en 1869, il favorise les échanges maritimes avec l’Orient en supprimant le contournement de l’Afrique.

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Né en 1797, ses jeunes années ont été marquées par les turbulences post révolutionnaires et par la restauration de la monarchie absolue. Avocat et journaliste, Adolphe Thiers, partisan d’une monarchie constitutionnelle où « le roi règne mais ne gouverne pas » prend part aux « Trois Glorieuses », la révolution de février 1830 qui aboutit à l’avènement de Louis Philippe, duc d’Orléans. Plusieurs fois Premier ministre, il s’oppose au roi et prend parti pour Louis Napoléon Bonaparte pour instaurer une République conservatrice après la révolution de juillet 1848 ; la Deuxième République. Opposé au coup d’État du 2 décembre 1851, il s’exile brièvement mais revient en politique, élu député en 1860. Après le désastre de Sedan en septembre 1870, et l’abdication de l’empereur Napoléon III, Thiers réussit à protéger Paris, s’impose face à la Prusse pour sauvegarder les intérêts de la France mais ne peut empêcher l’annexion de l’Alsace et La Lorraine. Chef de l’exécutif, il parvient par la force à rétablir l’ordre menacé par plusieurs courants antagonistes. L’Assemblée le désigne. Adolphe Thiers devient le premier président de la troisième République le 31 août 1873. Mis en minorité, il démissionne en mai 1873 face à l’opposition des royalistes mais remporte, en 1876, les élections qui assoient définitivement les républicains.

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Ce qui caractérise Georges Clemenceau, c’est, avant tout, sa personnalité, son intransigeance, son indépendance d’esprit et de comportement, l’absence de concession dans son action. Cursus rare au XIXe siècle, il acquiert une culture anglo-américaine, enseignant dans une école aux USA, d’où il ramène son épouse. Doué d’une éloquence brillante mais féroce, « quand on a l’honneur d’être vivant, on s’exprime » est sa devise. On le surnomme « le tigre ». Il sort indemne de plusieurs duels. Tour à tour, maire du XVIIIe arrondissement de Paris, député, sénateur, il s’oppose notamment à Jules Ferry, favorable à la colonisation, fait tomber plusieurs ministres. En 1906, il cumule les fonctions de Président du Conseil et ministre de l’Intérieur et se définit « premier flic de France ». Il réorganise la police, entame de nombreuses réformes sociales sur le temps de travail, les retraites des salariés, l’impôt sur le revenu, le syndicalisme, fait appliquer la loi de séparation de l’Église et de l’État et prépare la France à la confrontation avec l’Allemagne, souhaitant la restitution de l’Alsace et de la Lorraine. Président du Conseil « le plus à gauche » de la IIIe République, Clemenceau, confronté à une multitude de grèves, les réprime avec fermeté, s’illustre par des arrestations massives, notamment à la CGT qui vient de se proclamer « syndicat révolutionnaire ». 1917 année terrible, est un tournant dans la « Grande Guerre ». La guerre de position, la guerre des tranchées, interminable est enlisée. Le moral des troupes est affaibli. À l’arrière, les courants pacifistes prennent de l’ampleur. La révolution bolchévique qui amène la Russie à demander une paix séparée créer une onde antimilitariste en France. Au Sénat et dans son journal « l’homme enchaîné », Clemenceau fustige le gouvernement, s’élève contre le désir de paix « mon but, c’est d’être vainqueur », clame-t-il. Poincaré, président de la République le nomme Président du Conseil et ministre de la Guerre le 14 novembre 1917. Clemenceau poursuit, fait incarcérer les défaitistes, considérés comme « les ennemis intérieurs de la République ». Il pourchasse les « embusqués », épure l’administration, mate les grèves et toutes formes de révolte. Opposé à Joffre, il fait appel aux troupes coloniales, harcèle les USA. Il s’impose au Conseil Supérieur Interallié face au général Persching, obtient les renforts pour combattre les troupes allemandes dégagées du front Russe. « Jusqu-au-boutiste », il refuse, contre l’avis de Poincaré, la demande de paix de l’Allemagne, de l’Italie et de la Turquie le 5 octobre 1918, « tant qu’un soldat ennemi restera sur le sol français ». Après l’armistice du 11 novembre, « le Père la victoire » obtient la restitution de l’Alsace et la Lorraine et la réparation des dommages de guerre.

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De Gaulle, « celui qui a dit NON » ; l’homme incarne la Résistance. Le général fédère les combattants de l’intérieur jusqu’à la victoire pendant la guerre contre les nazis entre 1940 et 1944. Connu pour son action combattante, Charles de Gaulle