2,99 €
Recueil de poèmes. Le rêve ! L'absurde ! Le rire ! L'actualité !
Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:
Seitenzahl: 44
Veröffentlichungsjahr: 2022
Ils sont peut-être dix Ils sont peut-être cent Bien plus encore peut-être Ils vont au gré du temps Au gré de leurs humeurs Et de leurs sentiments Epars et pensifs
Cohue
J’ai vu passer
Banlieue
Un petit village
La rivière
La forêt
Le grenier de grand-mère
Renouveau
Une tour
Souvent la nuit…
Jour de pluie
A l’heure
C’est par une nuit
Des pays de lumières !
L’espérance
Le vent
La saison de nous
Cet aboutissement
Le sablier du temps
Soir tropical
Le loup-garou
Jungle
Escapades
Parfois…
Au ciel
Espoir
Dimanches
L’âtre
Printemps de mon pays
Soir de l’été
Un foyer
Pensées d’un autre temps
Un soleil
L’horizon
Nirvâna
Mon repos
Viscéral
Mysticisme
Caravane
Mieux vaut en rire
Pauvre Cécile
L’oryctérope
La noce à Nice
Tante Emma
L’éléphanteau
L’émeu
Mon ami Henri
Notre époque
La langue de chez nous
Le pacte
Les jeux du cirque
Etre président
Lotos et autres jeux
Libre enfin
Soyons républicain
La République !
Les Salaires
Le petit écran
Les supermarchés
La pollution
Les libéraux
Les nouveaux chalands
Courir
Le sport et la santé
Le plus beau
Une nappe étalée
Un flot mal contenu
Une armée qui se presse
Visages !
Qui rient qui chantent qui pleurent ou bien crient
Mais que l’on ne voit pas et qui s’ignorent
Visages !
Qui frémissent comme sous une brise
Qui s’animent par vagues
Déferlantes ou pétrifiées
Visages !
Comme un seul
Comme une face unique
Visages !
Un cœur qui bat pour tous
Les corps qui s’associent
Les regards qui percutent
La vie qui se soumet
Visages !
La voix tonitruante
Qui se veut dominante
Et qui domine trop
Visages !
Qui ne peuvent savoir…
J’ai vu passer beaucoup j’ai vu passer longtemps
Sans cesse bousculé par le flot incessant
Toujours renouvelé de ces gens qui s’enfuient
On ne sait devant quoi on ne sait devant qui
J’ai contemplé ces vagues aux multiples aspects
J’ai vu passer des hommes virilement suspects
Des femmes affublées d’accoutrements bizarres
Que je n’ai pas toujours reconnues sous le fard
J’ai vu passer la mort elle n’avait pas sa faux
Mais elle savait faucher les vies de bas en haut
J’ai vu passer la joie et puis beaucoup d’enfants
Bruyants multicolores enflammés plein de sang
J’ai vu passer des pauvres j’ai vu passer des riches
Des gens qui marchent droit et puis des gens qui trichent
Un mendiant loqueteux avec pour guide un chien
Ayant dans le regard et la sébile rien
Deux amoureux serrés bien fort l’un contre l’autre
Ignorant tout le reste et se moquant des autres
Et puis des gens de robe et puis des gens d’épée
Ils n’étaient pas ensemble mais se suivaient de près
J’ai vu de lourds carrosses brillant de mille feux
Conduits par des cochers importants vaniteux
J’ai vu de longs cortèges couverts de banderoles
Tendues par des sans-un chantant la Carmagnole
J’ai vu passer beaucoup j’ai vu passer longtemps
L’histoire s’est arrêtée
Cependant à petites doses insipides chaque chose s’écoule
Doucement… Doucement…
Interminablement
Dans la glu des jours sans fin et pour l’éternité peut-être
Se meuvent les larves de chaque jour
Larves dodues glapissantes et prétentieuses
Larves décharnées à force d’avarice
Larves rampantes et qui n’en finissent pas de ramper
Semblables à force de se voir les visages s’estompent
Hors de la vue… Hors de la vie…
Très vertueusement
Jardins étriqués où l’on retraite la retraite mal gagnée
Cubes sans couleur émergeant si peu de la fade noirceur du temps
A peine encore majestueux les peupliers se fanent
Dans l’atmosphère poisseuse
Péniblement jadis verdure s’essaye à respirer
Le long du canal défunt
La rivière meurtrie prisonnière s’écoule sans heurts
Sur des déchets que l’on a voulu oublier
Qui se diluent dans ce liquide qui fut eau
Te souviens-tu amie de ce petit village
Où nous avons jadis déposé nos bagages ?
Nous y avons vécu une froide saison
Mais nous l’avons aimé presque sans déraison
Entièrement bâti au flanc de la colline
Et avec tout en haut l’église byzantine
Il règne en empereur sur la verte vallée
Et nul jamais sans doute saura le détrôner
Nous habitions alors près du petit ruisseau
Qui court dans le vallon jusqu’au vaste plan d’eau
Où parfois le dimanche nous allions rêvasser
Que d’heureuses journées là nous avons passées…
Te souviens-tu encore des ruelles mal pavées
Etroites et tortueuses et du petit clocher
Qui chaque soir sans jamais manquer l’heure
Nous sonnait l’angélus et des vieilles demeures
Couvertes de pierres plates par la mousse envahies ?
Et l’auberge à l’enseigne « Rendez-vous des amis »
Réputée pour ses vins et pour sa bonne table ?
Ah oui ! Vraiment ! Ce fut un séjour agréable !
La rivière fuit le temps s’enfuit
L’oiseau est parti loin du nid
L’herbe jaunit les feuilles tombent
Des morts on refleurit les tombes
La rivière fuit un arbre est mort
De tout son long de tout son corps