Philippe le Bel, Clément V, et les Templiers : l'alliance interdite - Edgard Boutaric - E-Book

Philippe le Bel, Clément V, et les Templiers : l'alliance interdite E-Book

Edgard Boutaric

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Beschreibung

Le procès en condamnation des Templiers sous Philippe le Bel reste l'un des secrets de l'histoire de France les mieux gardés mais aussi les plus commentés. Les chevaliers du Temple étaient-ils coupables? Quels motifs ont pu pousser le roi de France à provoquer leur élimination si rapide ? Quelles raisons ont pu pousser le Saint-Siège à prononcer leur abolition? Cet ouvrage passionnant éclaire d'un jour nouveau les dessous de ce crime d'Etat en le resituant dans le contexte plus large d'un affrontement de l'Église catholique et d'une royauté française peinant à rassembler. À l'aide de documents inédits, Émile Boutaric mène une enquête qui le mène dans le silence des bibliothèques épiscopales et des archives pontificales les plus fermées. Cet ouvrage documenté retrace l'histoire des rapports de Philippe le Bel avec le pape Clément V au sujet des Templiers ainsi que le rôle déterminant mais encore largement méconnu que joua la papauté dans la fin de l'Ordre du Temple.

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Seitenzahl: 140

Veröffentlichungsjahr: 2019

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Sommaire

PHILIPPE LE BEL, CLÉMENT V, ET LES TEMPLIERS

Chapitre II

Chapitre III

Chapitre IV

Chapitre V

PHILIPPE LE BEL, CLÉMENT V, ET LES TEMPLIERS

On aurait de la peine à trouver, dans toute l’histoire de France, un événement dont les causes soient moins connues et dont le caractère soit plus diversement apprécié que la condamnation des Templiers sous Philippe le Bel. La suppression d’un ordre militaire et religieux aussi puissant est en soi une chose grave, et les violences qui l’accompagnèrent donnent fort à réfléchir. L’accord de la puissance temporelle et du pouvoir séculier, de l’Église et de la royauté, fut nécessaire, mais cet accord fut long à s’établir, et peut-être n’a-t-il pas été bien sincère. Les chevaliers du Temple étaient-ils coupables ? Quels motifs ont pu pousser le roi de France à provoquer leur destruction ? Quelles raisons ont pu déterminer le Saint-Siège à prononcer leur abolition ?

Tout d’abord, il convient de restreindre le nombre des points sur lesquels doit porter la discussion. La culpabilité des Templiers forme, à elle seule, une question qui mérite et même exige une étude spéciale ; aussi la réserverons-nous et l’ajournerons-nous. Bornons-nous pour l’instant à rechercher pourquoi Philippe le Bel poursuivit la suppression du Temple, et par quels moyens il l’obtint du Pape ; car, disons-le tout de suite, il y eut, d’une part, obsession ardente et persévérante ; d’autre part, résistance ferme et prolongée, qui finit pourtant par être vaincue. Il y a là des mystères à éclaircir, d’autant plus que la tradition historique, s’appuyant sur des bruits contemporains, présente Clément V comme forcé d’obéir à Philippe le Bel en vertu d’un traité secret ; c’est donc, à proprement parler, l’histoire des rapports de Philippe le Bel avec Clément V au sujet des Templiers, que nous nous proposons de retracer, à l’aide de documents inédits, ou interprétés autrement qu’on ne l’a fait jusqu’à ce jour.

Ce récit sera souvent douloureux, et le lecteur sera plus d’une fois attristé par le spectacle de la pression implacable que le petit-fils de saint Louis cherchait à exercer sur le Souverain Pontife : peut-être souhaitera-t-il plus de fermeté de la part du successeur de saint Pierre ; mais il devra faire la part des circonstances. En tout état de cause, nous pensons que cette étude minutieuse des faits, appliquée à une époque où la papauté exilée de Rome était venue chercher un asile de ce côté des Alpes, sera instructive, et fera voir que l’indépendance du Saint-Siège est une condition nécessaire du libre exercice du pouvoir spirituel, et que, lorsque cette indépendance a fait défaut, la, papauté a eu à lutter contre des exigences ou des influences que son devoir lui commandait de repousser, mais que sa faiblesse la forçait quelquefois de subir.

Clément V fut, en effet, le premier Pape d’Avignon. Dès le milieu du XIIIe siècle, le séjour de Rome était devenu presque impossible, par suite des querelles des Guelfes et des Gibelins. L’aristocratie romaine, partagée en deux camps, dominait dans la ville éternelle. Pérouse était devenue le séjour habituel des Papes. Boniface VIII avait dû se retirer à Anagni, sa ville natale, dans l’espérance d’échapper aux violences de Philippe le Bel, qui surent l’y atteindre. Ce fut à Pérouse que se tint le conclave réuni pour donner un successeur à Benoit XI qui, en 1304, avait remplacé Boniface VIII.

Mais bien que tourmentée, la papauté était, sauf des cas tout à fait exceptionnels, soit à Rome, soit à Pérouse, soit dans une autre ville italienne, à l’abri de pressions extérieures. Il n’en fut pas de même quand elle se fut retirée à Avignon. Une ancienne légende veut que ce soit sur les ordres de Philippe le Bel que Clément V ait transporté, hors d’italie, le siège du souverain Pontificat, et voici comment.

Jusqu’à nos jours, on a accepté le récit du chroniqueur italien Jean Villani, qui écrivait au milieu du XIVe siècle, mais qui, mort dans un âge avancé, était un témoin oculaire de ce qui s’était passé depuis le commencement de ce siècle. Villani était de Florence ; il appartenait à une célèbre maison de banque, celle de Petrucci, et avait, dès sa jeunesse, voyagé dans différentes contrées de l’Europe. C’était un esprit curieux et judicieux ; mais il fut souvent réduit à recueillir des bruits plus ou moins fondés, et à accepter comme vrais des faits que nous, qui possédons des éléments de critique qu’il n’avait pas, devons rejeter comme supposés. Or voici ce que raconte Villani à propos de l’élection de Clément V ; ce récit, si on le tient pour vrai, donnera la clé de la conduite de ce Pape et l’explication de sa soumission apparente devant le roi de France.

Le Sacré-Collège était réuni depuis neuf mois à Pérouse ; il ne pouvait s’entendre sur le choix du successeur de Benoît XI. Deux grands partis se partageaient le conclave, les Bonifaciens et les Français, c’est-à-dire ceux qui s’étaient rangés du côté de Boniface VIII et ceux qui, tout en réprouvant l’attentat commis contre ce pontife, voulaient qu’on traitât avec indulgence le roi de France de peur de le pousser à un schisme ; car c’est un fait certain, la conduite de Philippe le Bel à Anagni souleva, dans toute l’Europe et même dans la cour de France, une énergique réprobation. Les chefs du parti français, voyant qu’on n’aboutissait pas, proposèrent une transaction. Les Bonifaciens ou les Italiens, comme on les appelait, désigneraient trois candidats non italiens, parmi lesquels les Français choisiraient celui qui leur agréerait le mieux. Ainsi fut fait. Les Italiens présentèrent trois candidats, dont Bertrand de Got, archevêque de Bordeaux. Le chef du parti français, le cardinal de Prato, fournit secrètement et avec célérité cette liste à Philippe le Bel et lui demanda son avis, tout en indiquant Bertrand de Got, quoique ennemi du roi, comme un homme avide d’honneur et d’argent, dont il pourrait beaucoup obtenir. Philippe, sans perdre de temps, fixa un rendez-vous à l’archevêque dans un monastère situé au milieu d’une forêt de Saintonge. Ce rendez-vous fut accepté avec empressement. Après une conversation amicale, le roi s’adressant au prélat : « Vois, archevêque, j’ai dans ma main de quoi te faire pape si je veux, et c’est pour cela que je suis venu à toi ; si tu me promets de m’accorder les grâces que je te demanderai, je t’élèverai à cette dignité. Et pour que tu sois bien certain que j’en ai le pouvoir, écoute. » Et il lui montra la lettre et le compromis des deux factions du conclave.

L’archevêque se jeta ses genoux, fou de joie, lui disant: « Tu n’as qu’à commander : je suis prêt à t’obéir et ce sera toujours ma volonté.

Philippe lui dit: « Voici les grâces que je te demande:

« 1o Tu me réconcilieras avec l’Église en me donnant l’absolution pour la part que j’ai prise à l’arrestation de Boniface VIII.

« 2o Tu révoqueras les sentences d’excommunication prononcées tant contre moi que contre mes agents ;

« 3o Tu m’accorderas, pendant cinq ans, le dixième des revenus des ecclésiastiques du royaume ;

« 4o Tu me promets d’abolir et de réduire à rien la mémoire de Boniface ;

« 5o Tu restitueras dans leurs honneurs et dans leurs dignités les cardinaux Jacques et René Colonna, et tu nommeras cardinaux quelques-uns de mes amis.

« Il y a une sixième condition importante que je me réserve de te faire connaître eu temps et lieu. »

L’archevêque jura d’obéir, et d’après les ordres du roi le cardinal de Prato le désigna comme Pape.

Tel est le récit de Villani. Au XVe siècle, saint Antonin, archevêque de Florence, n’hésita pas à en admettre l’authenticité, le traduisit en latin et l’inséra dans sa grande chronique ; au XVIIe siècle, Rainaldi lui accorda la même autorité et le transcrivit dans sa continuation des Annales de l’Église du cardinal Baronius. De nos jours l’on s’est montré moins crédule. II y a vingt-cinq ans, M. l’abbé Lacurie, de Saintes, éleva des doutes sur l’entre-vue de Saint-Jean-d’Angély1 ; ces doutes furent développés par M. Rabanis, professeur à la faculté des lettres de Bordeaux, dans deux mémoires publiés, l’un en 1847, l’autre en 18582. M. Rabanis mit au jour un document considérable qui permettait d’affirmer que Philippe le Bel et Bertrand de Got n’avaient pa se rencontrer en Saintonge à l’époque indiquée par Villani ; c’était le journal des Visites pastorales de l’archevêque de Bordeaux, du 17 mai 1304 au 22 juin 1305. L’original, qui fut consulté au XVIIe siècle par André du Chesne, et au siècle suivant par les Bénédictins auteurs du Gallia christiana, n’existe plus, ou, du moins, n’est pas connu ; mais les archives du département de la Gironde en conservent un abrégé fait au XVIe siècle, abrégé qui porte le titre trompeur de : Inventaire des cartes de l’archevêché. Ce document offre donc toutes les garanties qu’on peut souhaiter : les séjours de Bertrand de Got y sont inscrits jour par jour ; il n’était pas en Saintonge au mois de mai, que Villani indique comme ayant été l’époque de la prétendue entrevue entre Philippe et Clément.

Mais si Bertrand de Got n’était pas en Saintonge, il était en Poitou, et peut-être pourrait-on croire que le chroniqueur italien, mal renseigné, a substitué au Poitou la Saintonge qui en était voisine, et que l’entrevue a eu lieu dans la première de ces provinces. L’itinéraire de Philippe le Bel, publié dans le tome XXI du Recueil des Historiens de France, d’après des diplômes originaux ou les registres de la chancellerie, démontre que Philippe ne s’est pas rendu et n’a pu se rendre en avril et en mai 1305 ni en Poitou, ni en Saintonge. L’entrevue de Saint-Jean-d’Angély doit donc être reléguée au nombre des fables.

Ici se présente une question. Villani, d’accord avec la plupart des chroniqueurs contemporains, prétend que Clément V a été élu Pape grâce à l’influence de Philippe le Bel, et ce serait par reconnaissance, ou même en vertu d’engagements formels, que Clément se serait montré, pendant tout son pontificat, entièrement dévoué au roi de France. L’archevêque de Bordeaux a parfaitement pu ne pas avoir eu de rendez-vous et avoir traité par lettre ou par des intermédiaires. Les conditions mises par Philippe le Bel à l’élection de Bertrand de Got, pour n’avoir pas été formulées à Saint-Jean-d’Angély, ont pu être posées et acceptées par écrit ou par messager. Ce qui donne une certaine force à cette supposition, et qui la rend même vraisemblable, c’est que les conditions indiquées par Villani ont été véritablement remplies ; que Clément V refusa de céder sur un seul point, sur la condamnation de la mémoire de Boniface VIII, mais qu’il dut accepter la sixième condition, tenue d’abord secrète par le roi, c’est-à-dire la condamnation des Templiers. Cette condamnation, il fallut la lui arracher : c’est du moins ce que semble indiquer l’ensemble des documents que nous possédons.

Or les concessions faites par Clément V au roi de France sont tellement considérables, le roi mit une telle âpreté à les obtenir ou plutôt à les arracher, que tout d’abord on ne peut expliquer la condescendance, pour ne pas dire la faiblesse du Souverain Pontife que par la raison qu’il avait contracté de grandes obligations vis-à-vis de Philippe le Bel. L’abolition du Temple tend à corroborer cette opinion. La culpabilité des Templiers n’est pas, ainsi que je le disais plus haut, encore démontrée. Qu’il y ait eu des membres gangrenés, c’est évident ; mais peut-on faire retomber sur l’ordre entier les vices et les hérésies que l’on reprochait à quelques-uns ? Les interrogatoires publiés ou inédits laissent des doutes, et cependant ils ont été condamnés par le Pape au Concile de Vienne. Pour certains, la condamnation de l’Ordre par le Saint-Siège est une preuve qu’il était coupable ; d’autres, au contraire, croient que cet acte rigoureux a été imposé au Souverain Pontife par le roi de France, qui voulait s’enrichir avec les biens immenses du Temple.

C’est une grave question que nous allons examiner, non pas en consultant les chroniques, mais à l’aide de documents officiels, surtout avec la correspondance intime de Clément V et de Philippe le Bel. Une partie de cette correspondance a été publiée par Baluze dans le tome II de son ouvrage intitulé : Vitæ Paparum Avenionensium3. Ce savant dit avoir tiré ces lettres du Trésor des Chartes, ex Archivio regio Parisiensi, sans autre indication. Nous avons été assez heureux pour retrouver à la Bibliothèque nationale le manuscrit qui a servi à Baluze et dont la place est marquée parmi les autres registres du Trésor des Chartes aux archives dc France. Dupuy, qui en a donné des extraits dans ses Traités concernant l’histoire de France, sçavoir la condamnation des Templiers, etc., le cite sous le nom de registre D ; son véritable titre est registre XXIX du Trésor des Chartes. Acheté par la Bibliothèque royale vers 1835, il fut d’abord classé dans le fonds des cartulaires, no 170 ; il est rangé actuellement dans le fonds latin et porte le no 10919. C’est un registre de format in-4o, en velin, de 243 folios : il est à deux colonnes, l’écriture est des premières années du XI-Ve siècle. Comme format, exécution matérielle et apparence, il ressemble au registre XXVIIIe du Trésor des Chartes qui renferme la chronique du moine des Vaux de Cernay sur la croisade des Albigeois et une collection de précieux documents sur le différend de Philippe le Bel avec Boniface VIII. Une note d’une feuille de garde de ce registre apprend qu’il appartenait à Pierre d’Étampes, et Pierre d’Étampes fut garde du Trésor des Chartes sous Philippe le Bel. Il était donc à même d’être bien informé ; aussi peut-on croire qu’il fit, pour son usage, deux recueils de pièces relatives aux plus graves événements qui se passèrent de son temps, c’est-à-dire à l’affaire de Boniface VIII et au procès des Templiers. Après sa mort ces deux importants recueils, composés de documents officiels, de copies de lettres intimes du roi et des Papes, de mémoires politiques, de pièces diplomatiques, furent saisis au nom du roi et déposés dans les archives de la couronne. Une partie des pièces transcrites par Pierre d’Étampes existent en originaux au Trésor des Chartes ; en un mot, tout démontre que l’on doit accorder la plus grande confiance au registre 10919.

Ici se place une remarque d’une importance capitale. Baluze, comme nous l’avons dit plus haut, a publié une partie des lettres échangées entre Philippe le Bel et Clément V, renfermées dans ce volume cela est vrai, mais il a laissé de côté des lettres de la plus haute gravité, décisives même pour apprécier sainement le rôle de Clément V dans l’affaire des Templiers. C’est ainsi qu’il a omis une lettre par laquelle le Pape, instruit seulement par la voix publique de l’arrestation des Templiers, se plaint amèrement de cet acte illégal accompli malgré les promesses du roi. Quel motif a pu porter un érudit comme Baluze à supprimer certains actes ? Dupuy en a fait autant pour quelques autres documents ; mais Dupuy, qui s’était constitué le défenseur et l’apologiste de Philippe le Bel, ne se croyait pas tenu, bien à tort, d’alléguer ce qui pouvait être contraire à la thèse qu’il soutenait. Il n’en était pas de même de Baluze, qui publiait sur les Papes d’Avignon une série de chroniques et d’actes authentiques destinés à éclairer leur histoire. Évidemment, il eut peur que le gouvernement de Louis XIV trouvât mauvais de voir publier des documents qui auraient jeté un jour fâcheux sur la conduite d’un de ses prédécesseurs. Et ce n’est pas là de notre part une supposition invraisemblab1e. On sait que Mézeray perdit la pension qu’il avait sur le Trésor royal, pour avoir parlé trop librement des anciens rois de France, et Colbert manifestait une publique aversion pour Suétone, coupable d’avoir pris la licence de tracer une peinture vraie des vices des empereurs romains, ce qui était à ses yeux, d’un mauvais exemple. Enfin, Baluze lui-même éprouva les rigueurs du roi et fut exilé pour avoir, dans son Histoire généalogique de la maison d’Auvergne, voulu faire descendre la famille de Bouillon des rois carlovingiens. Le registre 10919 nous apporte donc, sur le sujet qui nous occupe, un certain nombre de documents inédits tenus dans l’ombre pour des causes politiques.

La publication de Baluze peut elle-même nous donner des notions nouvelles et qui n’ont pas été mises à contribution par ce fait bien simple que la plupart des lettres de Clément V ont reçu de l’éditeur une date erronée. On sait que les lettres apostoliques sont datées, non de l’année de l’Incarnation, mais de celle du pontificat ; or Baluze et Dupuy ont cru que Clément V datait les actes émanés de sa chancellerie du jour de son élection, c’est-à-dire du 5 juin 1305, tandis qu’il fait partir son pontificat du jour de son couronnement, le 14 novembre de la même année. C’est là un fait qui a, au XVIIIe siècle, attiré l’attention des auteurs de l’Histoire générale de Languedoc, dom de Vic, et dom Vaissette4 ; de Mansi, l’annotateur des Annales de l’Église