Quelques changements E-Book

Roman V. Sanchez

• Herausgeber: Le Lys Bleu Éditions
• Kategorie: Poesie und Drama
• Sprache: Französisch

Seitenzahl: 25

Veröffentlichungsjahr: 2023

Beschreibung

Quelques changements est une goutte précipitée de l’infini réservoir de métamorphoses qu’est notre univers. C’est un ouvrage qui présente un arbre magique d’où naissent des enfants, un homme qui cuisine une ville et un gardien de phare assistant à la naissance de nouveaux soleils. Tous parlent du petit monde que nous sommes et du grand que nous deviendrons, par des chemins tortueux et des permutations.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Depuis de nombreuses années, Roman V. Sanchez éprouve une profonde fascination pour la science hermétique. Au travers de ruptures parfois douloureuses, d’exils forcés et d’éveils, il a ressenti l’urgence de saisir ces reflets du monde et du Moi. Avec Quelques changements, il emmène le lecteur dans d’étranges contrées peuplées de choses et d’êtres en transformation.

Leseprobe

Roman V. Sanchez

Quelques changements

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Roman V. Sanchez

ISBN : 979-10-377-8485-8

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À ma sœur, l’éveillée, à tous les initiés égyptophiles

du cercle de Dr Anubis et aux mages bienveillants

qui m’ont accompagné et m’accompagnent encore

dans mes métamorphoses, je vous aime !

Nous étions quatre, stationnés sur l’herbe lapant l’ombre du lac de montagne. Nos fauteuils n’en pouvaient plus, mais nos jambes avaient servi et les pères et la patrie. Comme donc il paraissait juste à nos culs de sommer l’osier, nous nous tournions et retournions dans l’inconfort de nos stations. Des papillons empestaient le feu moite creusé parmi les jeunes pousses. La demeure de notre retraite n’avait qu’un toit pour quatre et l’automne, à grands traits de pisse minérale, nous rappelait qu’il nous faudrait rester frères pour toujours rester secs. Entre deux averses nous étions, dans le jardin, sans parents. Combien de messages avions-nous délivrés ? Combien de prisonniers ? Nos os n’en pouvaient plus, mais notre souffle avait trahi et la terre et son abri.

Ignorant les autres, je quittai mon fauteuil pour retirer du feu la feuille pliée en quatre qui ne voulait pas brûler. Mes frères me la virent déplier sur l’herbe lapant le jour du lac de montagne. Ignorant les corbeaux qui pestaient parmi les jeunes pousses, j’en fis mon oreiller.

Des charbons près des linteaux, plombant les gens comestibles. Pas ardents, non, mais pas seulement froids. On se penche. Entre un grand homme qui demande aux petits de sortir. Il se fraye un passage entre les tables. Entre un second qui demande au premier de grandir. Il s’assoit sur le seuil glabre. Avec tout ce vent et cette fièvre, on avait oublié jusqu’au bonheur de parler aux murs pour leur dire combien nous étions pour l’instant et combien celui-ci pour nous comptait. La ruée de moineaux désaltérant le matin des prés aurait dû nous alerter. Entre une table sur laquelle un petit dort. On se penche ; on digère.