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Une nouvelle Genèse, la naissance d'un acte libérateur où la vie se découvre à chacun d'entre nous.
Voici une Genèse qui se fait organique… Sauf qu’au début se trouve le Verbe… Comme pour hâter la libération et soulager les douleurs de la parturiente universelle, se met en place la scansion du Tam-Tam… Naît un lancinant accompagnement tribal, primitif.
Ces déferlantes délirantes et liturgiques déchirent la syntaxe jusqu’à en faire jaillir des images merveilleuses où tout se mêle
La lumière aiguisant la naissance de l’haleine.
Il advient que le chemin accède à une splendide plénitude, celle des mélanges, des fatrasies… Univers de langage où serait concevable une nouvelle alliance… mais dans l’intensité des mots qui, parfois, rendent concevable la naissance pays de sable et d’océan.
Extraits de la préface d’Yves UGHES.
Sous la forme de poèmes, l'auteur se penche sur le processus de naissance d'une vie et en décrit la puissance grâce aux mots.
EXTRAIT
Derrière la fenêtre des doigts
s’invite le Regard…
L’Homme
ce qu’au premier abord
il ressent
l’étrange impression
du vertical
le contact
de la certitude
soudain porteuse
du sol
La lumière aiguisant
la naissance de l’haleine
Omniprésente
la chaleur
halant l’extrémité des nerfs
Mer…
Mer
Humide sensation
encerclant les chevilles
Ce déballage d’où l’on vient
Pas après pas
le sable crisse
se lisse
À PROPOS DE L'AUTEUR
“Un texte, je le reprendrai, dans quelques mois, quelques années, quand il aura cessé d’être à vif, dès lors engourdi d’une anesthésie naturelle propice à la chirurgie. Et puis d’autres fois, d’autres fois, jusqu’au Jugement Dernier…”
Né il y a quelques lustres (sic) à Épinal (Vosges),
Georges Richardot est établi à Vence (Alpes-Maritimes).
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Seitenzahl: 49
Georges Richardot
Sacre clandestin d’un Enfant-Roi 2
Préface
Georges Richardot
Un impossible et néanmoins désiré Testament.
Il est des titres qui demandent une exégèse, au sens noble du terme.
Le dernier de Georges Richardot ne manque pas de mystère et s’impose comme un objet littéraire insolite et cahoteux. Son chatoiement pourtant souligne qu’il mérite attention, appréhension.
(appréhension, le mot doit ici être saisi par le double sens que précise le dictionnaire Larousse, même sur internet :
– acte d’appréhender quelque chose, le saisir par l’intelligence.
– crainte vague d’un danger futur).
Nous voici donc au cœur de ce Sacre Clandestin d’un Enfant-Roi. On pressent la tentation du religieux, on perçoit l’attrait du profane, d’un profane si possible – et s’il vous plaît – quelque peu iconoclaste. De préférence.
Sacré Cœur du texte. Sacré Chœur par son rythme.
Perpendiculairement, on assiste à une impérieuse autant que difficile, presque impossible Naissance de l’Être. Comme une inaccessible transcendance.
Chair échappée
advenant
si présente
Le corps se trouve d’emblée à la peine, comme une figure cosmique crucifiée entre terre et ciel, entre flux des mers et reflux des océans.
Voici une Genèse qui se fait organique, orgasmique :
qu’il faut
jusqu’au revers
des entrailles
Car l’homme n’est rien d’autre qu’un accident des Dieux.
Sauf qu’au début se trouve le Verbe, et il sait s’imposer comme se laisser malmener dans la genèse du poème. Le texte de G. Richardot, saisi par les spasmes de l’engendrement, cède avec bonheur aux charmes du rythme. Comme pour hâter la libération et soulager les douleurs de la parturiente universelle, se met en place la scansion du Tam-Tam. La poésie permet cela, par l’occupation de l’espace-page ; de ces mots et blancs se succédant naît un lancinant accompagnement tribal, primitif.
Du martèlement des phonèmes surgira bien la matière :
vagues
vaguement
vaguelettement
uniformes.
Ces déferlantes délirantes et liturgiques déchirent la syntaxe jusqu’à en faire jaillir des images merveilleuses où tout se mêle.
la lumière aiguisant
la naissance de l’haleine
Ainsi vient au monde un moi perdu et tâtonnant. Un Enfant-Roi ?
L’accueil du berceau n’est pas confortable, ni rassurant ni soyeux.
Maisons autoroutes
arbres dépaysés
et les cascades perdues
déserts usés
montagnes asymétriques (…)
cet étrange zoo des villes.
Bienvenue à toi, ô l’enfant qui peine à naître, en ce monde qui t’attend, aux aguets, tapi en ses nœuds de fer aiguisé.
Dans un monde qui toujours avance sous le risque du grotesque, nourrissant des rapports décalés dans un carnaval inattendu : du sanglier/pour lequel/tout est OK/excepté/les plumes d’oie/guère pratiques/ pour forniquer.
Peut-être peut-on s’en sortir, s’en tirer temporairement, en cultivant une érotisation du monde qui se mêlerait à une opération rituelle, on pourrait ainsi atteindre la ligne murmurée/des cuisses comme une pause d’idéal. Et, de fait, il advient que le chemin accède à une splendide plénitude, celle des mélanges, des fatrasies. On avance alors dans la saveur des confusions, autorisées par la porosité des mots, sous la bienveillance des soleils clandestins. Le texte devient alors « une cérémonie sans âge ».
Le mot « Testament » a connu une singulière dérivation, il nous faut sans doute revenir ici à son sens propre.
En ses premières définitions, il signifiait « Alliance ». Et l’on sait que notre monde n’est que déchirures.
Séparation entre la pérennité des choses et notre finitude, déchirures internes venues d’un moi ravageur. Tout concourt à l’ouverture de ces fermetures-éclair qui nous livre un monde en morceaux et nous livre en morceaux
au monde.
Ce n’est pas la moindre valeur de ce livre que de nous conduire vers un univers de langage où serait concevable une nouvelle alliance, non pour l’éternité, mais dans l’intensité des mots qui, parfois, rendent concevable
la naissance
pays de sable et d’océan.
Yves Ughes.
Poète-essayiste
Le Perpendiculaire
Derrière la fenêtre des doigts
s’invite le Regard…
L’Homme
ce qu’au premier abord
il ressent
l’étrange impression
du vertical
le contact
de la certitude
soudain porteuse
du sol
La lumière aiguisant
la naissance de l’haleine
Omniprésente
la chaleur
halant l’extrémité des nerfs
Mer…
Mer
Humide sensation
encerclant les chevilles
Ce déballage d’où l’on vient
Pas après pas
le sable crisse
se lisse
Chair échappée
advenant
si présente…
Il vacille
Qu’est le monde ?
Lui-même ?
Le voici
dissocié d’un univers
dont
on peut le craindre
la matricielle ignorance
appelait
de moins approximatives
initiations…
Océan
ventre quitté
qui se répète
proche signal
à celui qu’il incarne
le Perpendiculaire
par-delà
l’ondoyante ligne
qui le repousse
et l’attire
Ciel…
Ciel
qui s’oublie
se tend
Bleu
comme davantage
ne saurait l’être
nulle alternative en 3D
Instinct confronté
à ce qui hors de lui
jamais ne déploierait
que vide
Il se baisse
trempe ses doigts
qu’il observe
attentifs et minces
Se redressant
se surprend
à inventorier le Corps
Lequel se contemple
et non
le mouvement intérieur
incroyablement silencieux
Les autres ailleurs
en chaque époque
qu’à reculons on quitte
quand dans l’eau femelle
traîne la main mâle
De leur nombre
insaisissable
il prend conscience
La Mer également
que l’on réinvente
renfournant
ses mutismes abyssaux
Le Ciel…
Le Ciel persiste
en d’énigmatiques
mises en garde
Au hasard du sable
la grève balaie
balaie
ses traces
en quête de proportions
Vers l’œil
l’eau décompose
de protéiformes
vagues
vaguement
vaguelettement
uniformes…
Se retournant
ce qu’il découvre
il se sent prêt
à l’agrémenter
l’argumenter
de beaux noms
dont chacun
plutôt que
de se résoudre en jeu
se fût accommodé
d’être enjeu
de métamorphose
Arrondissant
les lèvres
à la manière
de qui improviserait
la Parole
Se confortant
de la corréler
à d’atypiques
Tables de la Loi
sur leur modèle irrécusable
il gravera l’énumération
En vrac
se remémorant
le ventre
la nuit des organes massés
la pétition tatillonne
des membres-racines
écartant
de rauques
exagérations
d’entrailles
le front bombé
heurtant les puritaines
membranes
Cette force du Temps
cognant
à toutes sortes de cloisons
Explosion infinitésimale
à grand-peine contenue
dans l’écheveau de chair…
L’antagonisme des vies
enchevêtrées