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Trois épisodes historiques à Fareins (Ain) - Résumé: Bien avant la conquête romaine, les tribus gauloises traversaient la Saône grâce à des gués empierrés sur des hauts-fonds entre les bras de la rivière. C'était le cas par exemple des Eduens, lorsqu'ils rejoignaient leur capitale Bibracte. Le gué de Grelonges était très fréquenté à l'Antiquité. Puis, à l'époque médiévale, le prieuré Clunisien implanté sur l'île de Grelonges renforça son importance. Bien qu'établis sur les terres du Royaume de France, en rive droite de la Saône, les puissants sires de Beaujeu s'intéressaient aussi à ce site pour regarder du côté Empire, en rive gauche, sur lequel ils avaient des ambitions. Plus tard, au début du XVIIe siècle, le château de Fléchères fut construit par Jean de Sève, près de Grelonges. D'autres propriétaires s'y succédèrent, le Marquis de Sarron en 1780, puis la famille Arthaud de la Ferrière à partir de 1829. Et c'est précisément peu après 1780 que naquit la secte des Fareinistes, sous l'impulsion des abbés Bonjour, le point d'orgue ayant été le crucifiement d'Etiennette Thomasson le 12 octobre 1787, dans l'église de Fareins. L'enchainement de ces épisodes historiques est rappelé dans cet ouvrage, pour la commune de Fareins, dont les rives de Saône et les murs sont chargés d'histoire depuis l'Antiquité, l'époque médiévale et enfin les XVIIe et XVIIIe siècles.
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Seitenzahl: 103
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Titres déjà parus en langue française, du même auteur, chez l’éditeur Nombre 7 (Nîmes, France) :
Habiter ou abandonner le littoral d’ici 2100, prospective et propositions pour l’Occitanie (publié en 2020) ;
Ces îles de Méditerranée qui n’en étaient pas il y a 20 000 ans (publié en 2020) ;
La vie des îles autour du monde, naissance, histoire, présent, futur probable … (publié en 2021) ;
Cités déjà englouties, littoraux bientôt submergés (publié en 2022) ;
Vingt mille kilomètres sous les mers (préface de Jean Verne, arrière-petit-fils de Jules Verne, ouvrage publié en 2023).
Autres titres du même auteur, déjà parus chez BoD :
De la Bourgogne à la Camargue, navigation sur la Saône et le Rhône, ouvrage bilingue (français/anglais) publié en mai 2023.
Still living on the coast in the 22nd century, published in January 2024.
Saône, Rhône, Méditerranée / Mediterranean / Mittelmeer , ouvrage trilingue (français, anglais, allemand) publié en mars 2024.
Préface
Préambule
Chapitre 1 : Vallée de la Saône, géologie et hydrologie
Avertissement au lecteur
Géologie de la vallée de la Saône
Synthèse hydrologique sur le bassin de la Saône
Chapitre 2 : Histoire du gué, de l’île et du prieuré de Grelonges
La traversée de la Saône à Mâcon
Passage à gué autrefois sur la Saône, au droit de l’île de Grelonges, aujourd’hui disparue
Le prieuré de l’île de Grelonges (XII
e
-XIII
e
siècles)
Chapitre 3 : Le château de Fléchères
Histoire
Architecture
Décoration intérieure : les fresques (redécouvertes en 1998)
Le parc et les aménagements paysagers
Les propriétaires successifs
Films tournés à Fléchères
Chapitre 4 : La secte des Fareinistes
Plan du chapitre
Historique de la construction de l’église de Fareins, en plusieurs phases depuis le début du XVI
e
siècle
Les origines de la secte janséniste des Fareinistes sous la Révolution française
Les faits historiques à Fareins
Les rares témoignages encore visibles de nos jours dans le village et les hameaux alentour
Eglise de Fareins
Hameaux « Le Perrat », « Le Guillermin » et « Le Bicheron »
Place Merlino dans le centre-ville de Fareins
Chapître 5 : Synthèse et rapprochement entre les trois épisodes historiques - Conclusion
Lien entre Grelonges et le château de Fléchères
Lien entre le château de Fléchères et la secte des Fareinistes
Conclusion
Bibliographie
Crédit des cartes et illustrations
Remerciements
L’auteur
À la mémoire de mes parents Odette et Marc
C’est avec un immense plaisir que je présente aujourd’hui l’ouvrage de Jean-Marc Beynet, qui nous plonge dans le riche passé de notre commune de Fareins.
À travers ses souvenirs et ses recherches minutieuses, l’auteur nous offre un voyage dans le temps, depuis les Gaulois qui empruntaient les gués de la Saône, jusqu’aux tumultes du XVIIIe siècle et à l’épopée des Fareinistes.
Fareins, c’est bien plus qu’un simple village. C’est un lieu chargé d’histoire, où chaque pierre raconte une histoire. Les pages de ce livre nous dévoilent l’importance stratégique de notre territoire, les influences croisées des différentes époques et les destins singuliers qui ont marqué notre commune.
Je suis particulièrement touché de voir un de nos concitoyens s’intéresser avec autant de passion à notre patrimoine. L’œuvre de Jean-Marc Beynet est un véritable hommage à l’histoire de Fareins et une source d’inspiration pour les générations futures.
Cet ouvrage s’intègre parfaitement aux études et travaux déjà réalisés sur ces sujets à Fareins et sur le territoire labellisé « Pays d’art et d’histoire » avec la communauté de communes Dombes Saône Vallée.
C’est également une invitation à découvrir les nombreuses personnalités qui ont fait la notoriété de Fareins, comme par exemple, Jean-Marie François Merlino, Albert Bouchet et la famille de la Ferrière.
Enfin, l’auteur nous permet de redécouvrir, avec un regard neuf, notre environnement, comme notre merveilleux bord de Saône, et de mieux comprendre les racines de notre identité collective.
Je souhaite à ce livre le plus grand succès et je remercie chaleureusement Jean-Marc Beynet pour son travail remarquable.
Yves Dumoulin
Maire de Fareins et vice-président à la culture de la communauté de communes Dombes Saône Vallée
La commune de Fareins est située dans le département de l’Ain, en région Auvergne-Rhône-Alpes, en rive gauche de la Saône (Bresse-Dombes1) entre les villes de Mâcon à l’amont et Villefranche-sur-Saône à l’aval. Plus précisément, elle est localisée entre deux ponts qui enjambent la rivière :
Au nord, le pont suspendu qui relie Montmerle-sur-Saône (rive gauche) à Saint-Georges-de-Reneins (côté Beaujolais en rive droite) ;
Au sud, à l’aval, le pont qui existe entre Beauregard (rive gauche) et Villefranche-sur-Saône (rive droite).
Localisation de Fareins entre les ponts de Montmerle au nord et Beauregard au sud (Source remonterletemps.ign.fr)
Avant la construction des ponts, il existait des gués pour traverser la Saône et celui de Fareins était un des plus célèbres, comme on l’expliquera plus loin dans le livre.
Cette commune mérite qu’on relate trois épisodes historiques qui se sont déroulés ici entre le Moyen-Âge et la Révolution française :
Tout d’abord, face à la Grange du Diable qui existe en rive droite de la Saône (sur la commune de Saint-Georges-de-Reneins) se trouvait une île, avec au XII
e
siècle un monastère de moniales qui exista jusqu'à la fin du XIII
e
siècle (Bouvard
et al,
2005). Selon Eugène Méhu (1910), le nom de Grelonges viendrait de
grae longe
, la « grève longue » : un long banc de sable ou de galets. Mais ce pourrait être aussi l'indication d'une notion de distance par rapport au centre du pouvoir local, à l'époque, les sires de Beaujeu ;
Ensuite la construction du château de Fléchères au début du XVII
e
siècle, qui n’a pas été implanté ici par hasard. En effet, il a été construit sur les fondations d’une maison forte
2
qui existait à l’époque médiévale, pour défendre et contrôler le gué de Grelonges, un des principaux points de passage entre l’Empire et le Royaume de France séparés par le lit de la Saône. Le château est classé monument historique
3
depuis 1985.
Enfin, en 1780, Fareins fut le lieu d'apparition d'une secte religieuse, le Fareinisme, créée par les abbés Bonjour, courant religieux sectaire janséniste convulsionnaire. À la suite d'un crucifiement
4
pratiqué par un des abbés sur une habitante (avec son consentement) en 1787 (Sirand, 1861), le mouvement est condamné par l'Eglise qui bannit les deux abbés. Mais la Révolution arrivant, les ecclésiastiques reviennent à Fareins. Finalement persécutés, ils sont obligés de fuir Fareins (Abbé Pluquet
5
).
Pour décrire plus en détail ces trois épisodes historiques, cet ouvrage comprend cinq chapitres :
1. Le premier présente rapidement la Saône. Dans ce chapitre, la géologie et l’hydrologie de la rivière sont brièvement décrites. Les lecteurs plus intéressés par l’histoire que par ces deux disciplines scientifiques, peuvent ignorer ce premier chapitre et reprendre la lecture au second chapitre ;
2. Le deuxième chapitre rappelle l’histoire de l’île et du prieuré de Grelonges et sa disparition à l’époque médiévale ;
3. La construction du château de Fléchères au XVIIe siècle est présentée dans le chapitre 3, en donnant des précisions sur l’architecture et les propriétaires successifs ;
4. L’histoire de la secte des Fareinistes sous la Révolution française est relatée dans le chapitre 4 ;
5. Enfin, le chapitre 5 est une synthèse, avec rapprochement, de ces trois épisodes historiques (Grelonges, Fléchères, Fareinistes) qui se passèrent à Fareins entre le Moyen-Âge et la Révolution française.
L’ouvrage est complété par une liste bibliographique détaillée à laquelle les lecteurs pourront se reporter s’ils souhaitent approfondir certains faits historiques.
1 La limite entre la Bresse au nord et la Dombes au sud se situe à Thoissey, à la confluence de la Chalaronne avec la Saône.
2 La maison forte a probablement été construite sur un ancien camp romain.
3 Source : plateformehttps://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA01000367
4 Le terme « crucifixion » est utilisé plus particulièrement pour désigner le supplice de Jésus-Christ dans le cadre de la religion chrétienne.
5 Abbé Pluquet, Dictionnaire des Hérésies, des erreurs et des schismes ou Mémoires pour servir à l'histoire des égarements de l'esprit humain par rapport à la religion chrétienne - Précédé de " L'abbé Pluquet ou le Guide des Égarements " par François Angelier
Les lecteurs plus intéressés par l’archéologie et l’histoire que par ces deux disciplines scientifiques de géologie et d’hydrologie, peuvent ignorer ce premier chapitre et reprendre la lecture au directement au second chapitre.
La description de la géologie de la vallée de la Saône est issue du site : http://geolfrance.brgm.fr/.
La vallée de la Saône se présente comme une plaine, et plus précisément un glacis qui descend depuis le pied des côtes, à 220 m d’altitude, vers la Saône à une altimétrie d’environ 180 m. Comme la Bresse, elle repose sur plusieurs centaines de mètres de vases déposées par un grand lac disparu de l’époque Pliocène : le lac de Bresse a occupé la région au cours de plusieurs périodes glaciaires du Pléistocène6, dont en particulier les glaciations de Mindel et de Riss7.
À l'Oligocène (il y a entre -34 et -23 millions d’années), les fortes poussées de la plaque tectonique africaine à l'origine de l'orogenèse alpine diminuent et une période dite de relaxation s'installe. Les contraintes de collisions s'estompent. Cette phase de détente va entrainer la formation d'un rift nord-sud au cours duquel de grands blocs s'enfoncent lentement le long des failles existantes pour donner naissance aux fossés d’effondrement de l'Alsace, de la vallée de la Saône et de la Bresse, de la vallée de la Grosne, du Bas-Dauphiné et plus à l'ouest des Limagnes (vallées de la Loire et de l’Allier). Dans ces bassins d'effondrement très profonds, les rivières vont déposer des sédiments détritiques (plus de 1000 mètres d’épaisseur par endroits dans le bassin de la Saône). Par contrecoup, les bordures des bassins d'effondrement se relèvent, c'est pendant cette période également que le seuil de Bourgogne se soulève.
Un ouvrage très intéressant, publié en 2002, explique la morphologie et la dynamique fluviale de la Saône. En voici un extrait :
« La Saône draine une plaine tertiaire orientée nordsud (de la Haute-Saône jusqu’à la région lyonnaise), limitée à l’est par le Jura, à l’ouest par les reliefs des côtes chalonnaise et mâconnaise. Cette plaine de Saône remplit le fossé bressan des géologues, fossé tectonique qui se forme au cours de l’Eocène et de l’Oligocène, puis se comble progressivement. La dernière phase de remplissage est située au cours du Plio-Pléistocène (Dumont, 2002).
Puis, au cours du Quaternaire, le système ou réseau de la Saône se met en place à travers la plaine ainsi formée :
« Un système fluviatile s’est incisé selon un tracé proche de celui d’aujourd’hui et des vicissitudes sont tributaires des avancées glaciaires alpines, jurassiennes et vosgiennes. Les premiers stades nous échappent faute de sédiments capables d’apporter une information et une datation (Rat, 1984).
Dans son ouvrage rédigé en 2002, Annie Dumont rapporte aussi les débats d’expert entre différentes hypothèses pour la dynamique fluviale:
« La présence de nombreux sites archéologiques repérés dans les berges au XIXe siècle, les fouilles subaquatiques récentes de vestiges en place dans le lit mineur, ainsi que la correspondance presque systématique entre la liste des hauts-fonds détectés dans les archives du XIXe siècle avec la cartographie des sites connus, incitent également à croire en la permanence et en la stabilité du profil en long de la rivière, et donc du chenal actif actuel, au moins depuis l’Âge du Bronze et plus probablement depuis le Néolithique. D’après J.-P. Bravard, « une pente faible et la très forte cohésion des matériaux formant les berges ont ainsi favorisé une stabilité quasi-parfaite du lit de la Saône à l’Holocène » (Bravard, 1997).
Cependant, C. Petit, dans sa thèse sur la Bresse au Plio-Pléistocène, émet une hypothèse différente : pour lui, le déplacement de la Saône vers l’ouest, constaté au cours du Quaternaire, semble se poursuivre durant les périodes historiques (Petit, 1993). Mais cette hypothèse repose seulement sur deux observations dont l’interprétation peut être remise en cause.