40 années au service de l'Église catholique 1985-2025 E-Book

François-Eugene Wernert

• Herausgeber: Publishroom
• Kategorie: Sachliteratur, Reportagen, Biografien
• Sprache: Französisch

Seitenzahl: 69

Veröffentlichungsjahr: 2025

Beschreibung

Le retour en arrière de François WERNERT sur un temps long de ministère de prêtre catholique (40 ans entre 1985 et 2025 – Diocèse de Strasbourg), le sien en l’occurrence, constitue une pièce importante pour l’historien du catholicisme contemporain qui constate, depuis plus d’un demi-siècle, une formidable mutation sociétale : le passage accéléré d’un catholicisme de tradition aux gros rangs serrés lors des processions ou d’une venue épiscopale pour une confirmation à un catholicisme de conviction aux effectifs réduits, où la théologie devient, paradoxalement, si belle.L’ouvrage répond à une interrogation déclinée en plusieurs. Que peut bien faire durant sa vie un prêtre alsacien, au tournant du troisième millénaire, dans le cadre d’un ministère exigeant qu’il a choisi ? Que peut-il bien faire dans le cadre du contexte historique plus haut ? Que peut-il bien faire encore quand son charisme le pousse à écrire, à exposer des points de vue, à proposer une théologie pratique pour son temps ? L’on trouve dans cet opus du grain à moudre sur les enjeux des choix sociétaux, des questions et des réponses apportées par François WERNERT au bout d’un parcours, jalonné par de nombreux ouvrages, dont certains ayant connu un certain succès, donc ayant suscité un intérêt certain.

À PROPOS DE L'AUTEUR


François WERNERT, né en 1960, est au service de l’Eglise catholique en Alsace – diocèse de Strasbourg – depuis 1985. D’entrée de jeu il ouvre l’horizon de sa formation en assumant deux cursus universitaires, l’un en théologie (Thèse en 1991 sur Vie liturgique et Mouvement liturgique en Alsace de 1900 à nos jours – publiée en 1992 aux Editions Ercal à Strasbourg), l’autre en musicologie (Diplôme d’études approfondies - DEA - en 1987 avec une Transcription des Psaumes de Didier Lupi second XVIès.). Cette ouverture initiale va caractériser son parcours au cours duquel il lui tiendra sans cesse à cœur de laisser résonner et corréler les pratiques pastorales et les théories théologiques : son enseignement comme Maître de conférences, habilité à diriger des recherches à la Faculté de Théologie catholique de Strasbourg, est nourri par les actions pastorales diverses et variées vécues tantôt comme vicaire puis curé de paroisses, tantôt comme prêtre coopérateur. L’orthopraxie va toujours précéder l’orthodoxie. François WERNERT est aussi sensible à la spiritualité chrétienne ; dans ses écrits (25 ouvrages) il conjugue sa ligne de créativité en alternant des ouvrages de réflexions fondamentales avec des ouvrages de spiritualité.

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ISBN : 978-2-38625-980-7

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Page de titre

François-Eugène Wernert

40 années au service de l'Église catholique

1985 - 2025

Préface de Claude MULLER, HistorienAncien Directeur de l’Institut d’histoire d’Alsace

Dédicaces

Je dédie ces pages aux femmes et aux hommes rencontrés durant ces 40 riches années. Ils m’ont nourri, interrogé, formé…

Je dédie également cet ouvrage à ma chère marraine Thérèse WERNERT (née le 8 juin 1925) qui a fêté ses 100 ans le 8 juin 2025.

« Il dépend de celui qui passe – Que je sois tombe ou trésor – Que je parle ou me taise – Ceci ne tient qu’à toi - Ami n’entre pas sans désir » Paul Valéry

(Frontispice du Palais de Chaillot à Paris)

Préface

Une vie de prêtre en Alsace au tournant du troisième millénaire

« Ma mère possédait un vélo, » Tels étaient les premiers mots de François Wernert, prononcés lors de la messe d’enterrement de sa maman. Que venait bien faire une bicyclette, détaillée avec ses multiples accessoires, dans ce moment si particulier ? « Avec son vélo, elle se rendait chez les gens. » Soit, pense l’auditoire, interloqué. « Et dans les poches suspendues au porte-bagage, elle apportait l’Echo de la mission (Revue des Pères spiritains) et le bulletin paroissial. D’un coup, en trois brèves phrases, apparaissait, telle une évidence, la transformation d’une banalité en un exemple de théologie pratique, ainsi qu’une explication de texte du mot « religare », c’est-à-dire relier, le fil conducteur de la maman de François Wernert et de François Wernert lui-même. Le préfacier trouve ainsi son rôle, celui de témoin de la vie de quelqu’un qu’il côtoie, qu’il reconnaît, qu’il apprécie.

Le retour en arrière de François Wernert sur un temps long de ministère, le sien en l’occurrence, constitue une pièce importante pour l’historien du catholicisme contemporain qui constate, depuis plus d’un demi-siècle, une formidable mutation sociétale : le passage accéléré d’un catholicisme de tradition aux gros rangs serrés lors des processions ou d’une venue épiscopale pour une confirmation à un catholicisme de conviction aux effectifs réduits, où la théologie devient, paradoxalement, si belle.

L’ouvrage répond à une interrogation déclinée en plusieurs. Que peut bien faire durant sa vie un prêtre alsacien, au tournant du troisième millénaire, dans le cadre d’un ministère exigeant qu’il a choisi ? Que peut-il bien faire dans le cadre du contexte historique plus haut ? Que peut-il bien faire encore quand son charisme le pousse à écrire, à exposer des points de vue, à proposer une théologie pratique pour son temps ? L’on trouve dans cet opus du grain à moudre sur les enjeux des choix sociétaux, des questions et des réponses apportées par François Wernert au bout d’un parcours, jalonné par de nombreux ouvrages, dont certains ayant connu un certain succès, donc ayant suscité un intérêt certain.

Ces lignes ont été rédigées le jour de l’élection du pape Léon XIV. C’est une coïncidence évidemment. Mais peut-on s’empêcher de le relier à saint Léon IX, le seul pape alsacien de 1049 à 1054, canonisé quelques années après sa mort, et à Léon XIII, chantre de l’action sociale au XIXe siècle, ayant incité le clergé de s’engager dans la société, et dont une salle du FEC (Foyer de l’Etudiant catholique), à Strasbourg, porte encore le nom ? Ce rappel n’a d’autre but que d’insérer et d’incruster ces remarques dans la terre d’Alsace, encore concordataire de nos jours, une terre que François Wernert aime et sert à sa manière. Mais préfacer, c’est s’effacer. Laissons-lui désormais la plume.

Claude Muller

Professeur (e.r.) des Universités

Ancien directeur de l’Institut d’histoire d’Alsace

Introduction

Les ouvrages au sujet des prêtres ne manquent pas. J’ai même écrit un livre récemment portant le titre : la figure des prêtres catholiques depuis le Concile Vatican II (1962-1965) -Fondements, formation, mission1.

Ici, il s’agit d’un témoignage ; en effet à l’occasion de mon passage vers la retraite en octobre 2025, il me semble très important de relire le parcours pour nouer la gerbe. Il importe de relire pour relier…

Je suis un déroulement chronologique. Le texte est écrit volontairement au présent.

J’aborde les éléments factuels du parcours en restant dans le for2 externe. Je pense un jour écrire un ouvrage plus personnel qui pourrait porter le titre : Traces…

Je remercie très fraternellement Claude Muller3, pour la rédaction de la Préface.

Je dédie ces pages aux femmes et aux hommes rencontrés durant ces 40 riches années. Ils m’ont nourri, interrogé, formé, …

1 Paru à Orthez aux Editions Publishroom Factory, en 2024.

2 Le mot « for » vient du latin forum, qui désignait la place publique, mais également le tribunal. Il renvoie au jugement de la conscience. Le for interne concerne mon discernement personnel, mon intériorité, ma relation à Dieu. Le for externe concerne mes paroles ou mes actes publics.

3 Claude Muller est né à Haguenau en 1954. Universitaire, il est Docteur d’Etat en Histoire et en Théologie catholique. Claude Muller est spécialiste de l’histoire de l’Alsace.

1. Ma formation au ministère

Il me semble très utile et pertinent d’inclure les années de formation dans ma relecture car certaines décisions et postures vont avoir une influence certaine pour mon ministère.

Par choix j’opte pour une double formation universitaire, en théologie et en musicologie.

1.1 La Faculté de musicologie

Une intuition est la base du choix de m’inscrire en même temps à la Faculté de théologie (obligation pour se former à devenir prêtre) et à l’Institut de Musicologie : besoin fondamental d’ouverture pour ne pas se laisser enfermer dans un système clérical ; réalité de la mixité si différente du Grand Séminaire où ne se retrouvent que des hommes. Je me suis montré à moi-même que je suis capable de réussir un diplôme dans une autre voie que la théologie et que j’aurais pu gagner ma vie comme professeur de musique. En fait, devenir prêtre n’est pas une voie de garage. Ces années m’ont fait gagner en maturité et en liberté.

Je me souviens qu’à Noël 1980, le Supérieur du Grand Séminaire, l’abbé Jean-Pierre Breysach (1931-2018) convoque les séminaristes individuellement pour faire le bilan du premier trimestre. Je lui parle librement de ma double inscription universitaire, en théologie et en musicologie. Le Supérieur me fait de vifs reproches car je n’en ai pas parlé. Il me demande d’arrêter la formation musicologique me disant que cela fait de trop. Finalement, je désobéis et poursuis mon bonhomme de chemin. L’autorité ne me fait pas peur. Il est vrai, le travail ne manque pas. Les études de musicologie sont mes plus belles années de mon âge de jeune adulte. J’ai encore aujourd’hui des relations très amicales avec certains camarades de l’époque. D’aucuns m’ont même demandé de célébrer leur mariage et de baptiser leur enfant. J’ai la chance de travailler avec Monsieur le Professeur Marc Honegger (1926-2003)4, Monsieur le Professeur François-Bernard Mâche5 (né en 1935) et Monsieur le Professeur André Lamblin6 (né en 1936) qui fait partie du jury de ma thèse en théologie, soutenue le 31 mai 1991.

1.2 La Faculté de théologie catholique

La Faculté de Théologie catholique prend place dans le magnifique Palais Universitaire dans la Neustadt7 strasbourgeoise.

En première année, nous sommes une trentaine d’étudiants ; l’ambiance est fraternelle. Je me souviens de la fragilité de la formation philosophique : Monsieur le Professeur Robert Javelet (1914-1986) est un enseignant fatigué, proche de la retraite. Heureusement que les responsables du Grand Séminaire ont la bonne idée de solliciter un professeur de philosophie, Monsieur Jean-Claude Wagner8, pour compléter de manière très pédagogique la formation.

En année de licence (3e année) je perçois en moi une première synthèse théologique qui va aller en s’approfondissant.

En juin 1984, je soutiens mon Mémoire de maîtrise sous la direction de Monsieur le Professeur René Epp (1927-2009), Les origines de l’Union Sainte Cécile du diocèse de Strasbourg. Ce premier grand travail de recherches universitaires est aussi une étape importante vers l’écriture personnelle.