Chronique présidentielle - Tome 1 - Frédéric Duval - E-Book

Chronique présidentielle - Tome 1 E-Book

Frédéric Duval

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Beschreibung

Chaque élection nationale est l’occasion, pour ceux qui se proposent aux votes des électeurs, d’une longue campagne électorale. Celle-ci est, le plus souvent, marquée par des promesses, des idéologies, des contre-vérités et autres mensonges. Parce qu’elle a une place particulière en France, du moins chez ceux qui veulent encore croire en une France forte et souveraine, l’élection présidentielle n’échappe pas à la multiplicité des candidatures ni à ce déversement d’idées plus ou moins bien pensées mais, c’est une constante, rarement parfaitement réfléchies. En suivant pas à pas les différents candidats, en scrutant les propos qu’ils tiennent, dans la presse écrite, dans la presse radio diffusée ou télévisée, voire dans les meetings, l’auteur tente de décrypter une information souvent floue. À travers cette chronique, il s’attache à souligner ce qui lui semble essentiel dans les propositions des candidats, pour mieux en souligner les travers, les limites si ce n’est la démagogie.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Titulaire d’un Master 2 en droit public et fonctionnaire à la préfecture de la Manche, Frédéric Duval a une vraie passion pour le droit et l’histoire. Il a consacré un ouvrage à Charles de Gaulle. Soucieux de son pays et attentif à la politique, au sens de vie de la cité, il a voulu tenir une chronique à l’aube de l’élection présidentielle d’avril 2022. C’est cette chronique qu’il nous propose dans ce premier tome qui couvre les mois de septembre à décembre 2021.

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Seitenzahl: 115

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Frédéric Duval

Chronique présidentielle

Tome I

Les premiers temps de la campagne :

septembre à décembre 2021

© Lys Bleu Éditions – Frédéric Duval

ISBN : 979-10-377-5472-1

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Avant-propos

Les 10 et 24 avril 2022, le peuple français élira le président de la République, pour un mandat de cinq ans. L’actuel chef de l’État, monsieur Emmanuel Macron, est le huitième et également le plus jeune président de la Cinquième République. Cette élection est majeure dans notre pays, en ce qu’elle doit permettre de dessiner les contours de la politique que mènera le gouvernement choisi, à l’issue de l’élection, par celui qui présidera à ses destinées. Comme il est habituel désormais lors de ce type d’élections, les candidats aux suffrages des Français ne manqueront sans doute pas. Quelques-uns parmi les partis ayant une visibilité nationale ont d’ailleurs d’ores et déjà désigné leur candidat ou candidate, lançant ainsi la campagne à plus de six mois du premier tour. Ces candidatures officialisées seront suivies de nouvelles, certaines annoncées mais non encore confirmées et d’autres, peut-être, plus inattendues.

La période qui s’ouvre, celle de la campagne présidentielle, à ce stade non encore officielle, est prétendument l’occasion pour les candidats de présenter leur projet pour la France. Cette présentation peut prendre diverses formes : interviews télévisées ou radiodiffusées, meetings, visites sur sites, utilisation de ce que l’on appelle les réseaux sociaux, etc. La plupart du temps, pour ne pas dire tout le temps, elle est faite de manière éparse, par touches successives, au gré de l’actualité parfois, en réaction à celle-ci souvent. Elle est donc le temps des petites phrases, de l’exutoire, des grommellements, des emportements, des sermons, des réprimandes, de tout ce qui fait, de mon point de vue, le mauvais spectacle de la politique. Mais elle est, de ce fait, un moment privilégié, un délice pour qui se plaît à dénoncer les travers politiciens, à décrypter la politique politicienne, à mettre en exergue les inexactitudes, contre-vérités et propos inadmissibles ou incongrus de ces professionnels de la politique. C’est pour cette raison que je me suis lancé dans l’écriture de cette chronique présidentielle, qui ne se veut nullement exhaustive, mais qui prétend, je le revendique, souligner les aspects les moins reluisants, les moins « glorieux » dont sont auteurs ces candidats, ou ceux qui les soutiennent, à la magistrature suprême. Le lecteur y trouvera probablement certains candidats plus que d’autres. À cela, trois raisons essentiellement : d’abord, parce que l’outrance, la démagogie, la mauvaise foi, sont plus fortes chez certains, qui en ont fait leur mode d’action, que chez d’autres, même si, ne nous leurrons pas, l’homme politique dans sa pêche aux voix, quelle que soit son appartenance à tel ou tel parti ou courant politique, n’est pas avare d’incohérences, de dérapages, de dogmatisme ; ensuite, parce que tous les candidats potentiels n’ont pas encore annoncé leur candidature et ne se sont, en conséquence, pas encore lancés dans la course à l’audience médiatique (ce que l’on nomme souvent, maintenant, le buzz) ; enfin, parce que, soyons honnêtes, les candidats n’ont pas tous l’espoir réel d’accéder à la présidence de la République, ce qui conduit, d’une manière ou d’une autre, à porter une plus grande attention à ceux qui sont en capacité de rassembler un nombre de suffrages important, au détriment des candidatures dites de témoignage.

Pour faciliter le suivi chronologique des choses, j’indique systématiquement au-dessous du texte, pour chaque événement, phrase, etc., qui m’ont fait réagir, la date à laquelle j’ai écrit ce qui vient le relater, date généralement proche du fait générateur lui-même. Il s’agit d’un premier ouvrage, qui couvre les mois de septembre à décembre 2021. Un autre suivra, consacré aux mois suivants jusqu’au terme de cette élection présidentielle voire, à moins que ce ne soit dans un ouvrage spécifique, jusqu’au terme des élections législatives.

Introduction

Le premier mandat d’Emmanuel Macron – sera-ce le seul ? Se présentera-t-il à nouveau devant les électeurs pour briguer un nouveau mandat ? Dans l’affirmative, sera-t-il réélu ? – touchera, au cours du mois d’avril 2022, à son terme. Ce mandat aura été marqué par deux événements majeurs : d’abord, ce que l’on a nommé le mouvement des gilets jaunes, cette espèce de ras-le-bol social et populaire des premiers temps du mouvement ; ensuite, la pandémie de SARS-CoV-2 (la Covid-19), qui sévit depuis la fin de l’année 2019 et qui, à l’aube de l’élection présidentielle, demeure particulièrement active et évolutive.

Le mouvement des gilets jaunes, qui aura duré plus d’une année, et dont les braises ne sont sans doute pas complètement éteintes, a durement secoué la première partie du quinquennat. Il aura montré, si l’on excepte les récupérations syndicales, politiques et les violences de certains qui ont travesti et trahi ce mouvement populaire, que les Français savent parfois se mobiliser et faire entendre leur désespérance. La crise de la Covid-19, qui, d’une certaine manière, lui a succédé et volé la visibilité médiatique, aura lourdement conditionné la seconde partie du mandat présidentiel. Outre la crise sanitaire en elle-même, ses conséquences économiques, sociales, sociétales, physiques, voire psychologiques ont probablement modifié la vision du pays qu’ont certains citoyens, et ajouté à la fracture constatée au sein de la société française ; fracture entre les Français eux-mêmes, entre les Français et leurs gouvernants, entre les Français et leur histoire.

L’élection présidentielle de 2017 a pu donner, un temps, l’espoir d’une mandature différente des précédentes, avec un président de la République non issu du sérail politique habituel. Les événements inattendus qu’ont été le mouvement des gilets jaunes puis la crise sanitaire de la Covid-19 ont évidemment bouleversé cette mandature. Depuis plus de trois ans, rien ne s’est réellement fait qui ne soit lié à ces événements, de sorte que juger réellement l’action de l’actuel chef de l’État peut s’avérer plus compliqué que prévu, ce dont il pourrait, in fine, profiter. Aussi, l’élection présidentielle 2022 se jouera peut-être moins sur la façon dont les Français ont vécu ou subi le quinquennat en cours que sur la manière dont ils l’ont perçu, ce qui n’est pas exactement la même chose. En somme, quel que soit le bilan du quinquennat Macron, il n’est pas assuré que ce soit cette donnée-là qui assure à l’un ou à l’autre des candidats1 la victoire finale. C’est pourquoi, quoi qu’en disent les sondages, le nom de qui sera le prochain président de la République ne peut certainement pas être donné dès à présent. En attendant, j’invite ici les lecteurs à suivre les premiers temps de cette campagne électorale qui s’annonce, une fois encore, une fois de plus, source de promesses faciles, d’idéologie, de mensonges, de meetings ou débats télévisés qui ne permettront guère de comprendre le programme des uns comme des autres.

Des candidatures

Un peu avant la mi-septembre 2021, soit plus de sept mois avant l’élection du président de la République, plusieurs personnalités ont déjà annoncé leur candidature. Ainsi savons-nous, dès à présent, que brigueront cette fonction : monsieur Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), mesdames Anne Hidalgo (Parti socialiste) et Marine Le Pen (Rassemblement national), messieurs Arnaud Montebourg (anciennement parti socialiste, mais désormais sans étiquette) et Fabien Roussel (Parti communiste). À l’issue d’une primaire, accrochée et qui a vu s’opposer, s’affronter même, deux conceptions de l’écologie (l’une, punitive et dictatoriale, finalement rejetée – de peu – par les votants à cette primaire ; l’autre, légèrement plus adoucie et consensuelle dans sa forme, sortie vainqueur), monsieur Yannick Jadot s’est ajouté à cette liste.

D’autres annonceront ultérieurement leur candidature ; qui, au nom du parti Les Républicains ; qui, au nom du parti La République en Marche, etc. Nul doute que la liste s’allongera.

30 septembre

Quand Zemmour fait parler et s’agiter

Éditorialiste sur la chaîne d’information en continu « CNews », le journaliste Éric Zemmour paraît pouvoir se présenter, lui aussi, à l’élection présidentielle 2022. Cette potentielle candidature, qui a conduit le CSA2 (avec une diligence et une fermeté auxquelles il ne nous avait pas vraiment habitués) à demander aux médias de décompter ses temps de parole, agite beaucoup la classe politique et le monde journalistique. Depuis qu’il a indiqué que se lancer dans la course à la présidence de la République ne lui fait pas peur, monsieur Zemmour est l’objet de moult débats et d’une attention médiatique forte. Qu’en sera-t-il s’il venait à se déclarer, in fine, candidat ?

1er octobre

La « gauche » désunie

Les candidats classés à gauche, même si cette classification m’apparaît bien désuète et non fondée aujourd’hui, ne semblent pas vouloir d’une union dès le premier tour de l’élection, le 10 avril 2022. Sans doute serait-il plus juste de dire que s’ils la souhaitent, chacun prétend qu’elle doit se faire à son profit. Ainsi de la demande de l’écologiste Sandrine Rousseau à Anne Hidalgo (j’avoue avoir du mal, à titre personnel, à comprendre que les candidats dits de l’écologie puissent être classés par principe sur cette partie de l’échiquier politique, surtout lorsque l’on voit combien ils parlent d’écologie en termes essentiellement punitifs), à laquelle elle signifiait son désir de la voir se rallier au candidat du parti Europe écologie les verts (EELV), Yannick Jadot. Fin de non-recevoir, le 25 octobre 2021. De son côté, l’ancien ministre socialiste, producteur de miel à l’occasion, monsieur Arnaud Montebourg, est prêt à l’union si elle se fait en sa faveur, donc si les candidats dits de gauche se rallient, non à son panache blanc mais au projet qu’il développe de « remontada ».

Nombre d’électeurs de ces partis, socialistes, EELV ou La France insoumise (LFI), sont pourtant favorables d’après les sondages à une union dès le premier tour de cette élection présidentielle. Une soixantaine d’élus : maires, conseillers départementaux et régionaux, députés européens, ont, dans un texte pompeusement dit serment « de Romainville », décidé de n’accorder leurs parrainages aux candidats que si l’union est faite. Il est peu probable que l’union se fera avant le premier tour, aussi verrons-nous si ces préteurs de serment tiendront parole.

25 octobre

François Hollande s’invite dans la campagne

L’ancien président de la République, dont le quinquennat poussif et assez calamiteux (2012-2017) l’avait conduit à ne pas briguer un deuxième mandat, l’homme des « sans dents », du scooter et des croissants, s’invite dans la campagne présidentielle et donne des leçons à tout va. Comme d’autres, Nicolas Sarkozy par exemple, il délivre désormais à travers des livres ses pensées, son récit de son quinquennat (quoi de mieux, vous me direz, que sa propre promotion pour modifier ce qui fut), ses bons et (surtout) mauvais points à ses anciens camarades ou rivaux, dont l’actuel chef de l’État, Emmanuel Macron. Dans son dernier ouvrage, Affronter, il affirme qu’Anne Hidalgo, qu’il crédite de sang-froid, de détermination et de ténacité, « (…) dut composer parfois avec ses principes » (compliment mezza voce, dirons-nous) ; il juge que LFI est « un boulet pour la gauche » ; il dézingue Arnaud Montebourg, son ancien ministre, en soulignant qu’« il a gagné sa réputation en attaquant celle des autres, éternel accusateur, tel un Cicéron de la Bresse » ; il balaie le PS et son premier secrétaire, Olivier Faure, déplorant que ce parti « se soit installé de son propre fait comme un acteur secondaire de la vie politique », etc. Difficile de dire plus clairement tout le mal que l’on pense des autres, oubliant bien vite la responsabilité que l’on porte soi-même.

On le voit, François Hollande a, comme tout politicien, soif d’exister à n’importe quel prix, au mépris de ses propres insuffisances et turpitudes étalées à la face des Français lors de son quinquennat. Désormais qu’il n’est plus président de la République, il a tout compris, il a réponse à tout, comme son prédécesseur à l’Élysée, Nicolas Sarkozy. Tendance forte chez ceux qui, un jour, ont goûté de près au pouvoir et à ses honneurs, fût-ce au détriment des Français !

25 octobre

Une énergie commune ?

Le 25 octobre 2021, RTE3 a présenté un rapport, commandé par le gouvernement en 2019, sur les avenirs du pays en matière d’énergie.

Candidat à la fonction de chef de l’État, monsieur Yannick Jadot (EELV) a accusé sur Twitter RTE de manipulation, sous pression du gouvernement dit-il. Il considère que la place qui pourrait être laissée au nucléaire en 2050 est choquante, lui qui entend sortir du nucléaire « sur vingt ans », en investissant massivement dans les énergies renouvelables et l’isolation des logements, notamment.

La ministre de la Transition écologique, madame Barbara Pompili, elle-même ancienne membre d’EELV, lui a répondu sur France Inter dès le 26 octobre, trouvant honteux les propos tenus par Yannick Jadot et les jugeant proches du complotisme. Selon elle, parce que le rapport « remet en cause ses convictions », monsieur Jadot dénonce « le messager plutôt que de regarder le message ». De son côté, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, sur la radio Europe-1, a voulu voir en les propos du candidat EELV la simple expression d’une idéologie. Pas totalement faux, sans doute.