Chronique présidentielle - Tome 2 - Frédéric Duval - E-Book

Chronique présidentielle - Tome 2 E-Book

Frédéric Duval

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Beschreibung

La campagne électorale qui a mené à l’élection présidentielle des 10 et 24 avril 2022 a, comme de coutume, livré son lot de petites phrases, de promesses, d’engagements, de reniements, d’absurdités. Ce sont les faits marquants que Frédéric Duval, l’auteur, met en exergue dans son ouvrage, en s’attelant à un suivi quotidien de cette période puis de celle du vote. Il décortique cette actualité politique de campagne, s’attache à montrer les candidats, selon lui, tels qu’ils sont, non tels qu’ils voudraient paraître, et à analyser ce qu’ils prétendent vouloir pour la France.

Sans concession mais avec rigueur, il compose un hymne à une démocratie en laquelle il croit malgré tout.


À PROPOS DE L'AUTEUR

Titulaire d’un Master 2 en droit public et fonctionnaire à la préfecture de la Manche, Frédéric Duval a une vraie passion pour le droit et l’histoire. Il a consacré un ouvrage à Charles de Gaulle. Soucieux de son pays et attentif à la politique, au sens de vie de la cité, il a voulu tenir une chronique à l’aube de l’élection présidentielle d’avril 2022. C’est cette chronique qu’il nous propose dans ce tome qui couvre les mois de janvier à avril 2021.

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Seitenzahl: 251

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Frédéric Duval

Chronique présidentielle

Tome II

Janvier-avril 2021 : la démocratie confisquée

© Lys Bleu Éditions – Frédéric Duval

ISBN : 979-10-377-7067-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122 - 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122 - 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335 - 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Introduction

Dans le premier volume, intitulé Chronique présidentielle – les premiers temps de la campagne, je proposais au lecteur de cheminer avec moi à travers les différentes propositions, promesses, meetings, prises de position, de ceux qui semblaient vouloir se proposer aux votes des électeurs les 10 et 24 avril 2022. Nous n’en étions alors qu’aux premiers temps de la campagne présidentielle, campagne non encore officielle et qui n’avait pas livré les noms de l’ensemble des candidats admis à se présenter au premier tour de l’élection présidentielle. Ce cheminement, je me propose de le poursuivre ici, depuis les premiers jours de l’année 2022 jusqu’au terme de cette élection marquante dans la vie politique du pays. La campagne officielle, celle qui aura vu le Conseil constitutionnel valider les candidatures au regard de l’obtention, ou non, des 500 parrainages nécessaires à cela, débutera le 28 mars. À cette date, en effet, le juge constitutionnel aura proclamé la liste des candidats (il l’aura fait le 7 mars et aura publié ladite liste au Journal officiel le 8). Toutefois, d’ici là, l’élection présidentielle n’aura pas manqué d’être au centre de toutes les attentions médiatiques et politiques. Le citoyen aura pu, avant même que la campagne officielle ne débute, assister à ces habituelles démonstrations de force de nos candidats (alors) potentiels, pour qui l’élection à la tête de l’État est un objectif personnel plus souvent qu’une volonté d’œuvrer dans l’intérêt général. Qu’il s’en indigne ou qu’il s’en réjouisse, qu’il le cautionne ou qu’il s’en afflige, l’électeur aura assisté à ces combats de coqs politiques, télévisés ou radiodiffusés notamment, il se sera fait sonder comme jamais auparavant par de multiples instituts dont c’est la raison d’être, et il aura vu défiler des commentateurs politiques plus qu’il n’en saurait dénombrer et écouter.

Toute cette période d’avant campagne officielle occupera probablement dans cet ouvrage, puisqu’il se veut chronique donc chronologique, une large part. La quinzaine de jours de campagne officielle d’avant premier tour, puis l’ultime temps que constituera le second tour, ne seront pour autant pas oubliés. Ce sont eux, en effet, qui verront les candidats définitifs tenter de convaincre chaque électeur de l’intérêt de leur candidature. Tout ceci fera, de ma part, l’objet d’une attention aussi soutenue que possible.

Disons-le immédiatement, la multitude d’informations dont nous sommes quotidiennement abreuvés ne me conduira pas à en faire une analyse exhaustive. Le temps me manquerait pour ce faire, l’intérêt de la chose également. Si la multitude n’exclut pas, par principe, l’intérêt, il faut cependant reconnaître qu’elle s’en approche fortement dès lors qu’il s’agit de cette manière moderne de transmettre la pseudo-information. Aussi serait-il vain et, plus encore, inintéressant, de tendre à l’exhaustivité. En outre, cet essai politique ne se veut nullement verbatim.

Disons-le également sans tarder, je ne mets pas, a priori, en doute la sincérité de celles et ceux qui briguent le mandat présidentiel. Je ne leur fais pas de procès d’intention, même si je ne peux m’empêcher de m’interroger sur l’éventuelle différence qui pourrait exister entre ce qu’ils pensent et ce qu’ils disent, ce qu’ils promettent aux électeurs et leur offrent une fois élus. Cette interrogation, ce sont les faits que m’y incitent dès lors que depuis plus de quarante ans, les actes des présidents élus ont peu à voir avec les promesses des candidats qu’ils étaient. Nonobstant, ne pas intenter de procès d’intention ne m’interdit pas de regretter, d’ores et déjà, la manière qu’ont ces candidats, certains plus que d’autres, de mener campagne. Nous n’avons pas besoin de bretteurs, de bateleurs, de matamores, qui invectivent, accusent, éructent, qui ne respectent pas les contradicteurs et refusent le débat d’idées en se complaisant dans l’opposition systématique, le dénigrement quand ce n’est pas le refus du réel. Cette façon de mener campagne, et plus largement de faire de la politique, me répugne. Elle sert peut-être les intérêts personnels de ces gens-là, elle enfle sans doute leur égo, mais elle dessert le débat, elle l’empêche, elle conduit au rejet du politique et, pire que tout, elle érige entre les Français des barrières d’incompréhension, de rejet, particulièrement dangereuses pour la démocratie et nuisibles au (bien) vivre-ensemble.

Pour ce qui me concerne, j’irai voter les 10 et 24 avril ; je considère que c’est un devoir citoyen, mais je ne donne à personne de leçon de citoyenneté et respecte en conséquence ceux qui voient dans le vote un acte devenu inutile. La responsabilité des politiciens est grande dans cette tendance forte à l’abstention, laquelle se vérifiera sans doute aucun lors de l’élection présidentielle ; leur mépris pour la réalité, leur démagogie, leur façon de concevoir l’intérêt général comme la simple transcription de leur intérêt idéologique ont rendu le peuple méfiant d’abord, désabusé ensuite. C’est donc souvent sans enthousiasme que les électeurs votent, y compris lorsqu’ils sont, ainsi que je crois l’être, attachés à ce devoir civique. C’est pourquoi, quel que soit le nom du prochain président de la République, il y a fort à parier (même si je ne demande qu’à me tromper et à être agréablement surpris dans cinq ans) que nous aurons droit à un mandat qui n’apportera pas cette concorde indispensable à la vie de la nation, pas plus qu’il ne verra prises en considération les aspirations (lorsqu’elles sont légitimes et ne sont pas simplement l’expression d’un égoïsme ou d’un égocentrisme) des Français en un pays fier de lui-même, heureux parce que soucieux de son peuple.

Un ancien président peut-il dire cela ?

Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire dans le premier volume consacré à cette élection présidentielle 2022, les anciens présidents de la République n’aiment manifestement guère retourner à l’anonymat. Il leur faut, par tous les moyens, demeurer dans la lumière médiatique. Ce n’est certes pas la réussite de leur mandant présidentiel qui les autorise et les qualifie pour, ainsi qu’ils le font, donner ici ou là conseils, coups de griffes et autres jugements. François Hollande, dont chacun sait qu’il ne fut pas le chef de l’État le plus compétent, le plus remarquable, ni le plus inspiré de la France de la Cinquième République, promeut donc son dernier (probablement pas l’ultime) livre1, en divers lieux du pays. Chaque fois, les journalistes saisissent l’occasion – qu’il attend certainement avec envie si tant est qu’il ne la provoque pas lui-même – d’interroger celui qui présida aux destinées de la France entre 2012 et 2017. Fin décembre 2021, le magazine Le Map, Actu Grenoble, lui a ainsi offert quelques pages lui permettant, comme de coutume, de tirer à boulets rouges sur tout et tout le monde ; parfois avec quelque raison, souvent avec quelque amertume et esprit de vengeance.

Celui qui se dit président normal, mais qui méprisait a priori tant les « sans-dents », étrille ainsi les écologistes, dont il redit qu’ils ne sont pas crédibles pour gouverner, notamment parce qu’ils proposent de sortir du nucléaire alors même qu’il nous faudrait atteindre la neutralité carbone en 2030. François Hollande a ici raison, cette promesse de sortir du nucléaire sans contrepartie écologiquement crédible étant à la fois une aberration et une preuve d’un dogmatisme irréfléchi. Il gifle également Valérie Pécresse, qu’il accuse de vouloir baisser les garanties des travailleurs, notamment par un report de l’âge de la retraite à 65 ans. Il continue ainsi, distribuant mauvais points et conseils, par exemple aux partis et personnalités dits de gauche auxquels il conseille, parce qu’il sait qu’ils ont jusqu’alors fait tout le contraire (lui le premier), de se réapproprier la nation, la patrie, et de cesser ainsi de laisser aux extrémistes le soin de défendre l’appartenance à un cadre commun, appartenance dont il nous dit qu’elle forge l’identité du pays.

Il ne fut pas un grand président, il montre qu’il est un grand rancunier qui saisit chacune des occasions qui lui sont offertes pour tenter de prendre sa revanche. Il développe des idées qu’il n’a jamais mises en œuvre, alors qu’il l’aurait pu et qu’il l’aurait dû, sans toutefois sembler assumer sa propre responsabilité ni renoncer à ce qui, à l’image de l’Europe supranationale, éteint les nations. Il demeure contradictoire et définitivement, à mes yeux, décrédibilisé.

5 janvier

Un président doit-il dire cela ?

Le chef de l’État, Emmanuel Macron, s’est vanté de vouloir continuer à « emmerder » ceux qui, parmi nos concitoyens, demeurent opposés à la vaccination contre la covid-19. Dans un entretien accordé au journal Le Parisien, le 4 janvier, il a donc choisi un vocabulaire certes assez communément employé mais qui ne sied guère, il me semble, lorsque l’on est président de la République. Reconnaissant et assumant mettre la pression sur les non-vaccinés, à l’heure où le passe vaccinal est en voie d’être voté par le Parlement, il considère, en outre, que ne pas se vacciner contre la covid-19 revient à faire prévaloir sa liberté et à menacer celle des autres ce qui, de son point de vue, est irresponsable. Et pour Emmanuel Macron, « un irresponsable n’est plus un citoyen ».

Ces propos ont provoqué un tollé chez l’ensemble de la classe politique d’opposition – il est possible que des élus LREM aient trouvé les propos présidentiels mal venus ou déplacés, mais ils ne l’ont pas dit – qui les a jugés inadmissibles. Le chef de l’État avait pourtant promis, sur TF1 le 15 décembre 2021, qu’il éviterait à l’avenir les propos blessants, arguant que l’on « peut bouger les choses sans blesser des gens » et promettant « (…) c’est ça que je ne ferai plus ». La promesse présidentielle n’aura pas tenu trois semaines, et Emmanuel Macron n’a pas même l’excuse d’une question surprise à laquelle il aurait répondu maladroitement. C’est donc à dessein qu’il a dit ce qu’il a dit et de la manière dont il l’a dit. Ce faisant, il a pris le risque de rendre le fond – convaincre que la vaccination est nécessaire – inaudible par une forme verbale inappropriée et « violente ». À se demander s’il n’a pas volontairement utilisé un vocabulaire aussi peu convenable pour un chef d’État afin de complaire, mais alors, à qui ?

Personnellement, quoique convaincu du bien-fondé de la vaccination au vu de la dangerosité du virus et de ses variants, je ne souscris pas à la manière dont monsieur Macron parle des non-vaccinés. Qui plus est, le courage dont il est sans doute persuadé de faire preuve en étant aussi direct dans ses propos, puisqu’il est convaincu d’avoir ici raison, peut-être aurait-il été mieux utile en rendant obligatoire cette vaccination. En tout état de cause, la concorde et le calme nécessaires à celle-ci ne peuvent que pâtir de ce genre de propos, à l’heure où l’on constate une violence libérée chez nombre de nos concitoyens, ce que je condamne également pour ce qui me concerne.

6 janvier

Une plainte verte

Réagissant aux propos du président de la République que je viens d’évoquer, un maire d’Ille-et-Vilaine (José Mercier, maire de Bovel, qui se dit de sensibilité écologiste) porte plainte aujourd’hui contre Emmanuel Macron, pour : injure, atteinte à l’honneur, diffamation, discrimination et stigmatisation. Lui-même non vacciné, ce qui est parfaitement légal puisque la vaccination n’est pas obligatoire, ce maire sait que sa plainte ne pourra aboutir en raison de l’immunité dont bénéficie le chef de l’État dans l’exercice de ses fonctions.

Les propos présidentiels ne sont pas à la hauteur de la fonction, je ne les partage pas, et je considère qu’un chef d’État ne peut pas tout dire ni le faire n’importe comment. Néanmoins, cette plainte est inutile, pour ne pas dire absurde, et quoi qu’il s’en défende, elle me semble mue par une arrière-pensée politicienne. Elle donne aux mots présidentiels une résonance supplémentaire quand il aurait mieux valu les taire, pour s’en souvenir, pourquoi pas, lors des élections.

10 janvier

Où sont les parrains ?

Comme d’autres, tel Éric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon éprouve des difficultés à recueillir les 500 parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle. Il demande au gouvernement de réformer ce système de parrainages tel qu’il existe désormais ; en effet, votée sous la présidence Hollande, une réforme de 2016 défendue par Manuel Valls oblige désormais le Conseil constitutionnel à publier le nom de la totalité des élus accordant leur parrainage, et ce au fur et à mesure qu’ils sont donnés. Dès lors, certains n’osent plus accorder leur signature aux candidats des extrêmes ou aux candidats qui pourraient disconvenir à leur propre électorat et pourrait conduire celui-ci à s’en souvenir lors de votes ultérieurs.

Je suis certain que Jean-Luc Mélenchon obtiendra les parrainages nécessaires et pourra se présenter aux suffrages des Français. Toutefois, cette espèce de couperet ne doit pas pouvoir empêcher quiconque est représentatif dans le pays de se présenter à l’élection présidentielle ; c’est pourquoi l’anonymat des parrainages me semble la solution pour que la démocratie soit pleinement respectée en ne rejetant pas d’une élection, pour ce seul motif, un candidat.

10 janvier

Un étonnant pèlerinage

Le samedi 8 janvier, Anne Hidalgo s’est rendue sur la tombe de François Mitterrand pour s’y recueillir ; si j’ai bien compris, c’était, pour elle, une première fois. Après la tombe de Charles de Gaulle deux mois plus tôt, c’est sur celle du plus farouche opposant à ce dernier qu’elle a montré son goût pour les tombes. Voilà qui, pour moi, est étonnant. Certes, François Mitterrand est officiellement le premier et à ce jour, le seul président socialiste (du moins, prétendu tel) de la Cinquième République. Toutefois, il a clairement joué un mauvais tour au parti socialiste et, pire, au vrai socialisme, au point qu’il est l’initiateur de sa descente aux enfers ; il a renié la France pour mieux la soumettre à l’Europe en défendant le traité de Maastricht, a montré le peu de respect qu’il avait pour la justice, la vérité ; la liste pourrait être longue mais je ne la ferai pas puisque ce n’est pas mon sujet ici. Tout sauf un président rassembleur. Aussi, sembler vouloir s’en réclamer comme le fait madame Hidalgo ne me semble pas un bon signe pour sa crédibilité, donc pour sa campagne électorale.

10 janvier

Koenig est candidat, Taubira aussi

Mardi 11 janvier, c’est sur France 2 que Gaspard Koenig a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle, sous la réserve qu’il obtienne les 500 parrainages indispensables à cela. Pour justifier sa candidature, il dit être « lassé de parler à des oreilles bouchées », considérant que ce qu’il propose « depuis longtemps, [il] ne le retrouve pas ». Lui qui a voté pour Emmanuel Macron en 2017 et dit vouloir sortir de la « prison bureaucratique » dans laquelle vivent, selon lui, les Français, il juge que le chef de l’État « a pris une attitude extrêmement autoritaire » et « a gouverné d’en haut ». Tout le contraire de ce que, lui, prône, à savoir « la liberté par le bas », ce qui nécessite de « donner de la responsabilité aux communes, aux individus ».

Ce n’est sans doute pas faire offense à monsieur Koenig que de constater qu’il s’agit, à ce stade, d’un programme électoral bien maigre et probablement pas de nature à fédérer massivement derrière sa candidature. Le constat qu’il porte, d’une France plutôt bureaucratisée et d’une extrême complexité normative est intéressant ; je partage assez volontiers son analyse. Nonobstant, intéressant ne signifie pas suffisant. En effet, diriger un pays ne peut se résumer à une simplification administrative mais nécessite, exige même, un intérêt marqué pour la vie politique, économique, sociale, sociétale de la France. Il reste peu de temps à Gaspard Koenig pour développer – je n’ose pas croire qu’il soit si peu étoffé – le programme qu’il compterait proposer aux Français. Je doute que cela suffise à faire de lui un candidat sérieux pour la victoire électorale, mais tout ce qui est de nature à enrichir et diversifier la vision de ce qu’est notre pays au regard de ce qu’il pourrait être n’est pas parfaitement inutile. Je pense même que c’est le seul objectif réel de cette candidature. Les semaines à venir diront donc ce qu’il en sera finalement de l’intérêt de son annonce et, surtout, s’il pourra ou voudra réellement être candidat, ce dont je doute sérieusement.

Maintenant, c’est fait. Elle a enfin avoué son ambition. Christine Taubira est désormais officiellement candidate à la primaire populaire, cette fameuse primaire dont personne ne veut mais dont elle entend se servir pour donner un semblant de crédibilité à sa candidature. Grande dame, elle dit vouloir se soumettre au résultat de ladite primaire ! Étant donné que tous : Yannick Jadot, Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou, Fabien Roussel ou Nathalie Arthaud ont fait maintes fois savoir leur opposition à cette primaire, madame Taubira ne prend pas grand risque en affirmant donc se soumettre à son résultat. Il est en effet fort possible que les soutiens des candidats qui ne veulent pas être de cette primaire ne participent pas au vote, laissant ainsi le champ libre aux partisans de la nouvelle candidate.

Sa candidature en est, en conséquence, une de plus pour la pseudo-gauche, alors même qu’elle prétendait il n’y a pas si longtemps ne pas vouloir ajouter une candidature à celles déjà connues. Mais l’ambition personnelle et la démesure de son égo auront été les plus fortes. Ne nous referait-elle pas le coup de 2002, qui la vit se présenter contre Lionel Jospin avec le résultat que l’on sait (et que j’ai rappelé dans mon premier volume) ?

15 janvier

La faute à Rousseau

Grande démocrate s’il en est (non non, je blague), Sandrine Rousseau s’est encore illustrée. Pas en bien, ce serait trop lui demander. Décidément, elle digère probablement mal de n’être pas la candidate EELV à la prochaine présidentielle (ce qui montre que les électeurs « verts » ont été bien inspirés), aussi cherche-t-elle tous les (mauvais) moyens pour exister quand même.

Cette fois donc, madame Rousseau a affirmé que si Éric Zemmour ne peut pas se présenter à l’élection, ce n’est pas grave pour la démocratie. Eh bien si, madame, ce serait grave. Cela le serait dès lors que cet empêchement serait la conséquence de la non-obtention des parrainages ou, comme en 2017, par l’immixtion soudaine et tardive d’une parodie de justice. La démocratie exige que la voix de tous puisse être entendue, donc exprimée. Il appartient ensuite au peuple, par le processus électoral et le jeu de la majorité, de dire ce qu’il pense de la voix et des idées qu’elle exprime. Prétendre le contraire, comme le fait Sandrine Rousseau, c’est nier le principe même de la démocratie. Sans doute rêve-t-elle d’une élection où elle seule pourrait être candidate…

Alors, à vrai dire, je ne suis personnellement pas surpris qu’elle puisse penser ainsi qu’elle le fait et prétendre, de la sorte, dire qui et quelles idées méritent de pouvoir se soumettre au choix populaire. C’est prétendre écarter, d’emblée, une part non négligeable de la population française, ce qui paraît, lorsque l’on se dit soucieuse du peuple, une véritable honte, une réelle absurdité. Madame Rousseau n’est pas une démocrate ; c’est une personnalité sectaire qui entend imposer aux autres, par la force, le rejet, la sanction, ses choix, ses idées, ses idéaux. Le « peuple » vert, je l’ai dit, lui a préféré Yannick Jadot pour le représenter. Il lui a refusé le droit de porter ses couleurs en avril prochain. Au vu de ce qu’elle développe, il a bien fait et a rendu service autant à la cause écologique qu’à la France et aux Français.

17 janvier

La primaire impopulaire

À l’approche de la primaire populaire (dont le résultat sera connu le 30 janvier), Jean-Luc Mélenchon et LFI se fâchent ! Le 18 janvier, ils ont dénoncé une démarche « insincère » de la part des organisateurs de cette primaire officieuse, et demandé de ne plus y impliquer le candidat Mélenchon. Ajouté, ce que l’on sait depuis longtemps et que j’ai déjà évoqué, aux refus de quelques autres de se plier à cette prétendue primaire populaire2, celui de Jean-Luc Mélenchon a tué dans l’œuf l’objet et l’intérêt de la chose.

Si l’on en croit les organisateurs de cette primaire populaire, 280 000 personnes seraient inscrites à ce jour pour ce vote « d’investiture ». Mais, justement, pouvons-nous les croire, au vu de ce que nous savons désormais ? La vidéo récente porte, en effet, un doute sérieux à la crédibilité de l’organisation, à plus forte raison lorsque l’on sait que la commission qui était supposée contrôler les inscriptions des votants a été dissoute. Bel exemple de l’idée que se font de la démocratie populaire ces gens-là !

Dès lors, si ce n’est pour tenter de légitimer la candidature tardive de Christiane Taubira, cette primaire populaire est un véritable fiasco, voire une mascarade. Elle verra madame Taubira opposée à Pierre Larroutourou, Charlotte Marchandise et Anne-Agueb Porterie, dont nous ne pouvons dire qu’ils sont une « opposition » sérieuse. Christine Taubira y sera donc probablement vainqueur, mais pour autant, si elle devait finalement se présenter à la présidentielle, elle ne fera, comme en 2002, que diviser plus encore les voix de gauche. Quoi, du bon sens ou de l’égocentrisme, l’emportera chez madame Taubira ?

20 janvier

L’Europe des peuples ?

Lors de l’élection présidentielle de 2017, la position du Rassemblement national et de sa candidate, Marine Le Pen, était plutôt favorable à ce que l’on appellerait un Frexit. Ils prônaient une sortie de l’Union européenne et de l’euro. À l’aube de l’élection présidentielle d’avril, Marine Le Pen ne défend plus, ne propose plus, la sortie de l’euro et de l’Union européenne.

Si elle s’accommode donc désormais de l’Europe, la candidate RN n’en oublie toutefois pas de se démarquer, ou de tenter de le faire, de la position défendue par l’actuel chef de l’État français. Discourant devant la presse, mardi 18 janvier, elle a ainsi promis que « l’élection présidentielle sera pour les Français l’occasion de trancher entre deux visions de l’Europe ». Fustigeant l’action d’Emmanuel Macron, qu’elle considère n’avoir été que « le factotum de madame Merkel », et de l’Union européenne, qu’elle accuse d’être « sans cesse plus intrusive et autoritaire » et de défendre une « idéologie mondialiste et sans-frontiériste », elle promet et promeut une autre vision de l’Europe. Une Europe, nous dit-elle, qui serait une « alliance européenne des nations », « respectueuse des peuples, des histoires et des souverainetés nationales ». Soucieuse des peuples d’Europe qu’elle dit vouloir protéger, Marine Le Pen considère que voter pour elle, pour son programme, sauverait « la France d’une déconstruction organisée » mais aussi « l’Europe d’une submersion programmée ».

On le voit, la position de la candidate RN sur l’Europe a quelque peu évolué, puisqu’elle n’évoque ni n’envisage plus une sortie de l’Union européenne, même si elle revendique défendre les peuples et la souveraineté des nations qui composent cet ensemble européen. Toutefois, son idée de l’Europe nécessiterait, pour être mise en œuvre, une unanimité des 27 États qui composent l’Union, ce qui, à n’en pas douter, est une utopie. Si elle entend défendre la souveraineté nationale, je gage que ce n’est qu’en dehors de l’Union qu’elle peut le faire, et elle est sans doute mal inspirée de penser y arriver en y demeurant.

20 janvier

Plus rien à butiner

Cela n’aura sans doute pas été une annonce surprise pour grand monde, pas même pour lui-même : Arnaud Montebourg renonce, c’est officiel, à se présenter à la prochaine présidentielle.

Fidèle à lui-même et à son goût prononcé pour la mise en scène, c’est dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux qu’il a donc fait cette (attendue) annonce. Je ne résiste pas au plaisir de citer les mots qu’il a employés pour ce faire : « Le moment est venu pour moi en homme libre, absolument libre, en entrepreneur fier et heureux de l’être, en homme sincèrement engagé pour que la France fasse d’autres choix de vous dire que j’ai pris la décision de me retirer de la course présidentielle. Je crois inutile et désespérant d’ajouter du désordre à la confusion d’un trop grand nombre de candidatures. En mon âme et conscience, je ne souhaite pas participer à la dévalorisation de la démocratie (…) ». Si l’on veut bien lire entre les lignes, il est évident que le candidat Montebourg a essentiellement pris acte du peu d’intérêt suscité par sa candidature, laquelle n’a jamais fait l’objet d’une adhésion franche et massive. C’est d’ailleurs un euphémisme que de le dire. Aussi, comprenant qu’il s’en allait vers un score possiblement humiliant, Arnaud Montebourg s’est vu contraint d’en tirer la seule conclusion qui s’imposait, à savoir laisser à d’autres le droit de se porter candidat.

Ce retrait ne s’accompagne d’aucune consigne de vote. Là encore, c’est peu surprenant tant les idées qu’il semblait défendre se retrouvent bien peu chez les autres candidats, de gauche, déclarés. Lui-même en a conscience, qui considère que ses propositions, qui pouvaient permettre « d’imaginer un compromis social et politique nouveau capable de relancer le pays et de lui donner une nouvelle force », n’ont pas été entendues. Dès lors, puisque ses « perspectives tracées pour le pays ne sont pas partagées », il a « décidé de ne soutenir aucun candidat ».

L’on pourrait lui savoir gré de se retirer pour ne pas diviser plus encore une gauche morcelée, et que Christine Taubira entend hacher plus encore, s’il s’agissait de la vraie raison de son retrait. Or, je l’ai dit, il n’en est rien ; seule l’indigence de son éventuel score au soir du 10 avril lui fait quitter l’arène, de sorte que si le discours est élégant, la réalité des choses seule a prévalu.

20 janvier

Don d’ubiquité ? Non, de la vieille politique

L’élection présidentielle, comme toute autre élection nationale, est l’occasion de découvrir dans les organigrammes des candidats la présence de personnalités qui, manifestement, sont dotées du don d’ubiquité.

Je regardais ainsi l’organigramme de son équipe de campagne rendu public, très récemment, par madame Hidalgo. Au sein de cette équipe de campagne, figurent notamment Johanna Rolland, maire de Nantes, Carole Delga, présidente de la région Occitanie, Mickaël Delafosse, maire et président de la métropole de Montpellier. Ces trois personnalités, il y en a d’autres mais je ne prends ici que des exemples, auront des fonctions importantes dans la campagne de la candidate PS. Madame Rolland dirigera cette campagne, quand madame Delga sera en charge du mouvement Idées en commun et de la mobilisation citoyenne, en plus d’animer un pôle dédié aux régions, tandis que monsieur Delafosse sera responsable d’un pôle lié au thème de la sécurité. D’autres fonctions échoient, en outre, à ces deux derniers.

Si l’on regarde de près les équipes de campagne des autres candidats, l’on y verra de même des personnalités qui, par ailleurs, occupent d’éminentes et lourdes fonctions. Ainsi, de Xavier Bertrand auprès de Valérie Pécresse et de bien d’autres.

Je ne cherche pas, ici, à faire la liste exhaustive de celles et ceux qui, bien qu’ayant déjà largement de quoi occuper leurs journées – c’est du moins ce qu’il me paraît –, se trouvent, néanmoins, amenés à participer de fort près à la campagne électorale de leur « champion ». Je n’ai donc pris que quelques exemples, je le redis. Mais je revendique, a contrario, vouloir montrer en cela combien ces personnalités semblent mal s’intéresser aux fonctions électives auxquelles ils ont prétendu et pour lesquelles les électeurs ont bien voulu leur accorder confiance : maire, député, conseiller régional ou départemental, etc. Comment peut-on prétendre assumer la charge, qui d’une commune importante, qui d’une Métropole, qui d’une région, et dans le même temps, prendre en charge ou participer très activement à une campagne présidentielle durant plusieurs mois ? C’est parfaitement inconcevable, c’est tout bonnement impossible. Cela signifie simplement que ce laps de temps durant, ces personnalités vont littéralement laisser de côté la fonction élective qui est la leur. Alors, bien sûr, ils disposent d’un conseil : municipal, départemental, régional… et d’adjoints qui, en leur lieu et place si ce n’est en leur nom, prendront le relais. Toutefois, c’est cette manière de faire de la politique, en briguant une fonction tout en voulant en assumer ici et là d’autres, dont les Français sont las et doivent être libérés. C’est cette manière de concevoir l’intérêt général, c’est-à-dire avec une légèreté et une indigence non dissimulées, qu’il faut écarter du fonctionnement démocratique. Ce qu’il faut, ce sont des élus qui se consacrent pleinement et uniquement à leur tâche (celle pour laquelle ils ont brigué les voix des électeurs et ont été élus) toute la durée de leur mandat, sans parenthèses.

Je ne doute pas que ceux dont je parle estiment être en mesure de cumuler diverses fonctions, sans que cela ne nuise – c’est ce qu’ils prétendent toujours – à l’une ou l’autre. Mais c’est un non-sens. Mais c’est un mensonge. Je voulais que cela soit dit.

22 janvier

Une ébauche de programme

Invitée à s’exprimer sur BFMTV, le 18 janvier, la candidate LR à la présidentielle, Valérie Pécresse a, enfin, dévoilé les grandes lignes, du moins celles du moment, de son programme.