Emotions en mouvement - Régis Cuillerat - E-Book

Emotions en mouvement E-Book

Régis Cuillerat

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Beschreibung

Cinéma, théâtre, stand up, fictions et documentaires télévisés, peinture, danse, depuis l’enfance tous ces arts visuels ont suscité en moi de fortes impressions et des souvenirs durables. Progressivement m’est venue l’envie de les évoquer par l’écriture et par la diffusion des chroniques présentes dans ce recueil. Je souhaite que mon point de vue constitue simplement une incitation à la découverte et à la redécouverte, un point de départ pour partager ce que nous inspirent les émotions en mouvement.

À PROPOS DE L'AUTEUR 

Depuis 1992 Régis Cuillerat écrit des textes à propos des œuvres d'art et des évènements culturels. Journaliste publié dans l'Écran Fantastique et sur le site d'actualités musicales ADN Sound, ile st également auteur de poésies. Régis Cuillerat a donné plusieurs lectures de ses poèmes dans plusieurs associations. 

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Seitenzahl: 324

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Couverture

Table of Contents

Couverture

Titre

INTRODUCTION

ALIEN de Ridley Scott, avec Sigourney Weaver, Tom Skerritt, Ian Holm (1979)

ALIENS de James Cameron, avec Sigourney Weaver, Michael Biehn, Carrie Henn (1986)

ALIEN 3 de David Fincher, avec Sigourney Weaver, Charles S. Dutton, Charles Dance (1992)

ALIEN RÉSURRECTION de Jean-Pierre Jeunet, avec Sigourney Weaver, Winona Ryder, Dominique Pinon (1997)

ALIEN vs PREDATOR de Paul Anderson, avec Saana Lathan, Raoul Bova, Lance Enricksen (2004)

ANNA M. de Michel Spinosa, avec Isabelle Carré, Gilbert Melki (2007)

L’ANNÉE DU REQUIN de Ludovic et Zoran Boukherma, avec Marina Foïs, Kad Merad, Jean-Pascal Zadi (2022)

ANYTHING ELSE par Woody Allen, avec Jason Biggs, Christina Ricci, Danny de Vito (2003)

ART de Yasmina Reza, avec Charles Berling, Jean Pierre Daroussin, Alain Fromager, (Théâtre Antoine, 2018)

AUROVILLE de Jean Pierre Elkabach, Nicole Avril (1973)

RACHID BADOURI Arrête ton cinéma, Théâtre le Temple (2012)

BANCS PUBLICS (Versailles Rive Droite) de Bruno Podalydes, avec Denis Podalydes, Florence Muller, Chantal Lauby (2009)

BARRY LYNDON de Stanley Kubrick, avec Ryan O’Neal, Marisa Berenson, Patrick Magee (1975)

LA BELLE ÉQUIPE de Julien Duvivier, avec Jean Gabin, Charles Vanel, Viviane Romance (1936)

BLACK SWAN de Darren Aronovski, avec Natalie Portman, Vincent Cassel (2010)

BLUE JASMINE de Woody Allen, avec Cate Blanchett, Sally Hawkins, Alec Baldwin (2013)

BRANNIGAN de Douglas Hickox, avec John Wayne, Richard Attenborough, Judy Geeson (1975)

BRICE DE NICE de James Huth, avec Jean Dujardin, Clovis Cornillac, Elodie Bouchez (2005)

CAPTAIN FANTASTIC de Matt Ross, avec Viggo Mortensen, George Mac Kay, Samantha Isler (2016)

CATCH AND RELEASE (Ma Vie Sans Lui) de Susannah Grant, avec Jennifer Garner, Timothy Oliphant, Kevin Smith (2007)

LE CERCLE DES JOYEUX désespérés de Karine De Demo, avec Charlie Bruneau, Lionel Auguste, Laurence Porteil, (à la Comédie de Paris, 2011)

LE CHARLATAN de Robert Lamoureux, avec Michel Roux, Jacques Balutin, Valériane de Villeneuve (au Théâtre du Palais Royal, 2005)

CHE MALAMBO à Bobino, 23 02 2019

LE CLAN DES SICILIENS de Henri Verneuil, avec Jean Gabin, Alain Delon, Lino Ventura (1969)

LES CLEFS DE BAGNOLE de Laurent Baffie, avec Laurent Baffie, Daniel Russo, Alain Chabat (2003)

LE COACH d’Olivier Doran, avec Richard Berry, Jean Paul Rouve, Anne Marivin (2009)

COLLATERAL de Michael Mann, avec Tom Cruise, Jamie Foxx, Jada Pinkett Smith (2004)

LA COLLECTIONNEUSE d’Eric Rohmer, avec Patrick Bauchau, Haydée Politoff, Daniel Pommereuille (1967)

COLUMBO, MEUTRE PARFAIT Saison 7, de James Frawley, avec Peter Falk, Trish Van Devere (1978)

COLUMBO Saisons 8 et 9, avec Peter Falk (1989-1990)

COMPLOTS de Richard Donner, avec Mel Gibson, Julia Roberts, Patrick Stewart (1997)

DANGER PLANÈTE INCONNUE (Journey to the Far Side of the Sun) de Robert Parrish, avec Roy Thinnes, Ian Kendry, Patrick Wymark (1969)

LE DEAL de Steven Schachter, avec William H Macy, Meg Ryan, LL Cool J (2008)

LE DERNIER PUB AVANT LA FIN DU MONDE de Simon Pegg et Nick Frost, avec Paddy Considine, Martin Freeman, Rosamund Pike (2013)

2001 : L’ODYSSÉE DE L’ESPACE, de Stanley Kubrick, avec Keir Dullea, Gary Lockwood, William Sylvester (1968)

LE DISTRAIT de Pierre Richard, avec Pierre Richard, Bernard Blier, Marie Christine Barrault (1970)

DOCTEUR FOLAMOUR (Dr Strangelove) de Stanley Kubrick, avec Peter Sellers, George C. Scott, Sterling Hayden (1964)

DRÔLES DE PÈRES de Ivan Reitman, avec Billy Crystal, Robin Williams, Nastassja Kinski (1997)

DU JOUR AU LENDEMAIN de Philippe Le Guay, avec Benoit Poelvoorde, Anne Consigny, Rufus (2006)

ÉLIE SEMOUN à l’Olympia (2002), DIEUDONNÉ Tout seul, au Palais des Glaces (1997),

ÉPOUSE-MOI MON POTE de Tarek Boudali, avec Tarek Boudali, Philippe Lacheau, Andy (2017)

UNE ÉTRANGE AFFAIRE de Pierre Granier-Deferre, avec Gérard Lanvin, Michel Piccoli, Nathalie Baye (1981)

EYES WIDE SHUT de Stanley Kubrick, avec Tom Cruise, Nicole Kidman, Sidney Polack (1999)

FABRICE LUCHINI lit Louis-Ferdinand Céline (Théâtre Antoine, 2014)

LE FAISEUR DE THÉÂTRE de Thomas Bernhard, avec André Marcon, Agathe L’Huillier, Eric Caruso (Théâtre Dejazet, 2019)

FALSE FLAG de Maria Feldman, Leora Kamezetsky, Amit Cohen, avec Orna Salinger, Mickey Leon, Ania Bukstein (2015)

FAWLTY TOWERS Créé par John Cleese, Connie Booth avec John Cleese, Prunella Scales, Andrew Sachs (1975-79)

FEMMES ENTRE ELLES de Michelangelo Antonioni, avec Eleonora Rossi Drago, Madeleine Fisher, Yvonne Fumeaux, Valentina Cortese (1955)

THE FINAL CUT de Omar Naim, avec Robin Williams, Jim Cazievel, Mira Sorvino (2004)

HUMOUR BLANC de Folon (Les Cahiers Dessinés, 2018)

FRIC FRAC d’Édouard Bourdet, Théâtre de Paris, avec Régis Laspales, Julie Depardieu, Michel Fau (2018)

FULL METAL JACKET de Stanley Kubrick, avec Mathew Modine, R. Lee Erney, Vincent d’Onofrio (1987)

GHOSTS OF MARS de John Carpenter, avec Natasha Henstridge, Ice Cube, Jason Statham (2001)

GOSFORD PARK de Robert Altman, avec Maggie Smith, Ryan Philippe, Kelly Mc Donald (2001)

HAMBURGER HILL de John Irvin, avec Dylan Mc Dermott, Courtney B. Vance, Don Cheadle (1987)

HARVEY de George Schafer, avec Harry Anderson, Leslie Nielsen, Swoosie Kurtz (1996)

HOLY LANDS d’Amanda Sthers, avec James Caan, Rosanna Arquette, Tom Hollander (2018)

L’HOMME A LA BUICK de Gilles Grangier, avec Fernandel, Danielle Darrieux, Michael Lonsdale (1968)

L’ÎLE AUX ENFANTS par Christophe Izard (FR3, TF1, 1974-1982)

INSEMINOID de Norman J. Warren, avec Robin Clarke, Jennifer Ashley, Stéphanie Beacham (1981)

INVASION LOS ANGELES (They Live) de John Carpenter, avec Roddy Piper, Keith David, Meg Foster (1988)

THE IRISHMAN de Martin Scorcese, avec Robert de Niro, Al Pacino, Joe Pesci (2019)

JACK REACHER de Christopher Mc Quarrie, avec Tom Cruise, Rosamund Pike, Robert Duvall (2012)

LE JEU DE LA REINE (The Queen’s Gambit) Épisode 1, de Scott Frank, Alan Scott, avec Anya Taylor-Joy, Chloé Pirrie, Bill Camp (2020)

LE JOUR ET LA NUIT de Bernard Henri Levy, avec Alain Delon, Arielle Dombasle, Lauren Bacall (1997)

LE JUGE ET L’ASSASSIN de Bertrand Tavernier, avec Philippe Noiret, Michel Galabru, Isabelle Huppert (1976)

KAVANNAGH aux Folies Bergères (Décembre 2016)

STANLEY KUBRICK Exposition à la Cinémathèque (2011)

LEAVE NO TRACE de Debra Granik, avec Thomasin Mc Kenzie, Ben Foster, Dana Millican (2018)

LA LOI DU MARCHÉ de Stéphane Brizé, avec Vincent Lindon, Karine Petit de Mirbeck, Matthieu Schaller (2015)

LOLITA de Stanley Kubrick, avec James Mason, Sue Lyon, Peter Sellers (1962)

LOST, Saison 1, Créé par JJ Abrams, Jeffrey Lieber, Damon Lindelof, avec Matthew Fox, Terry O’Quinn, Evangeline Lilly (2004, 2005)

LOST Saison 2 à 6, créé par JJ Abrams, Jeffrey Lieber, Damon Lindelof, avec Matthew Fox, Evangeline Lily, Terry O’Quinn (2006-2010)

LOVE HAPPY de David Miller, avec Harpo Marx, Chico Marx, Ilona Massey (1949)

FABRICE LUCHINI Des Écrivains parlent d’Argent, Théâtre de la Porte St Martin (05-03-2019)

MARGIN CALL de JC Chandor, avec Kevin Spacey, Jeremy Irons, Demi Moore (2011)

MASKED AND ANONYMOUS de Larry Charles, avec Bob Dylan, Jeff Bridges, Jessica Lange (2003)

THE MASTER de Paul Thomas Anderson, avec Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams (2012)

MEC d’Allain Leprest, avec Philippe Torreton, Richard Kolinka, Aristide Rosier (Théâtre Edouard VII, 2018)

LE MERDIER de Ted Post, avec Burt Lancaster, Craig Wasson, Evan C. Kim (1978)

MES MEILLEURES AMIES de Paul Feig avec Kristen Wiig, Maya Rudolph, Jill Clayburg (2011)

MINCE ALORS ! De Charlotte de Turckheim, avec Lola Dewaere, Victoria Abril, Catherine Hosmalin (2012)

ÊTES-VOUS mûrs POUR PAUL MIRABEL ?

MONSIEUR X de Mathilda May, avec Pierre Richard (Théâtre de l’Atelier, 2019)

MONTY PYTHON’S FLYING CIRCUS de John Cleese, Eric Idle, Terry Gilliam, Michael Palin, Graham Chapman, Terry Jones (1969-1974)

LE MOUSTACHU de Dominique Chaussois, avec Jean Rochefort, Jean Louis Trintignant, Jean Claude Brialy (1987)

MYTHO MAN (The Invention of Lying) de Ricky Gervais et Matthew Robinson (2009), avec Ricky Gervais, Jennifer Garner, Jonah Hill

SALVADOR DALI par Gilles Néret (ed. Taschen 1987)

NOUVELLE VAGUE de Jean Luc Godard, avec Alain Delon, Dominizia Giordano, Laurence Côte (1990)

LA NUIT AU MUSÉE : LE SECRET DES PHARAONS de Shawn Levy, avec Ben Stiller, Robin Williams, Owen Wilson (2014)

L’OMBRE D’UN SOUPÇON (Random Hearts) de Sidney Pollack, avec Harrison Ford, Kristin Scott Thomas, Dennis Haysbert (1999)

ONE DAY AT A TIME (Au Fil des Jours) Saison Une, créé par Whitney Blake, Norman Lear, Allan Manings, avec Bonnie Franklin, Mackenzie Phillips, Valérie Bertinelli (1975)

ORANGE MÉCANIQUE de Stanley Kubrick, avec Malcom Mc Dowell, Patrick Magee, Michael Bates (1971)

PERFECT de James Bridges, avec John Travolta, Jamie Lee Curtis, Laraine Newman (1985)

PIÉGÉE de Steven Soderbergh, avec Gina Carano, Ewan Mc Gregor, Antonio Banderas (2011)

PILE OU FACE de Robert Enrico, avec Philippe Noiret, Michel Serrault, Dorothée (1980)

PLAY MISTY FOR ME (Un Frisson dans la Nuit) de Clint Eastwood, avec Clint Eastwood, Barbara Walter, Donna Mills (1971)

POINT BREAK de Kathryn Bigelow, avec Keanu Reeves, Patrick Swayze, Lori Petty (1991)

POPECK C’est la dernière fois ! au Théâtre des Variétés (19 04 2015)

PORTRAITS FANTÔMES (Retratos Fantasmas) de Kleber Mendoça Filho (2023)

LE PRÉNOM d’Alexandre de la Patelière et Mathieu Delaporte, avec Patrick Bruel, Valérie Benguigui, Charles Berling (2012)

PROMETHEUS de Ridley Scott, avec Noomi Rapace, Michael Fassbender, Charlize Theron (2012)

41 ANS TOUJOURS PUCEAU de Craig Moss, avec Bryan Callen, Noureen DeWulf, Austin Michael Scott (2010)

QU’EST-CE QUE J’AI FAIT POUR MÉRITER ÇA ? de Pedro Almodovar, avec Carmen Maura, Veronica Forqué (1984)

ODILON REDON, Le Prince du Rêve, au Grand Palais (2011)

LE RÉFORMATEUR de Thomas Bernhard au Théâtre de l’Œuvre, avec Serge Merlin, Ruth Orthmann (2015)

RÉVÉLATIONS de Michael Mann, avec Al Pacino, Russell Crowe, Diane Venora (1999)

RICKI AND THE FLASH de Jonathan Demme, avec Meryl Streep, Kevin Kline, Rick Springfield (2015)

L’INSAISISSABLE MISTER SELLERS

LES SENTIERS DE LA GLOIRE de Stanley Kubrick, avec Kirk Douglas, George Mac Ready, Adolphe Menjou (1957)

LE SEPTIÈME SCEAU d’Ingmar Bergman, avec Max Von Sydow, Gunnar Björnstrand, Bibi Anderson (1957)

LA 7EME CIBLE de Claude Pinoteau, avec Lino Ventura, Léa Massari, Jean Poiret (1984)

SERIAL NOCEURS de David Dobkin, avec Owen Wilson, Vince Vaughn, Rachel Mc Adams (2005)

SHINING de Stanley Kubrick, avec Jack Nicholson, Shelley Duvall, Danny Lloyd (1980)

SIX DEGRÉS DE SÉPARATION de Fred Schepisi, avec Stockard Channing, Donald Sutherland, Will Smith (1993)

SPHÈRE de Barry Levinson, avec Dustin Hoffman, Sharon Stone, Samuel L. Jackson (1998)

SUNSHINE de Danny Boyle, avec Cillian Murphy, Rose Byrne, Chris Evans (2007)

LE SYSTÈME TOM CRUISE d’Ambre Chalumeau (2023)

LA TAUPE de Tomas Alfredson, avec Gary Oldman, Colin Firth, John Hurt (2012)

TIDELAND de Terry Gilliam, avec Jodelle Ferland, Brendan Fletcher, Jeff Bridges (2005)

TOUT LE MONDE IL EST BEAU, TOUT LE MONDE IL EST GENTIL, de Jean Yanne, avec Jean Yanne, Bernard Blier, Michel Serrault (1972)

TOWER HEIST de Bret Ratner, avec Ben Stiller, Eddie Murphy, Alan Alda (Le Casse de Central Park, 2011)

LE TROISIÈME HOMME de Carol Reed, avec Joseph Cotten, Alida Valli, Orson Wells (1949)

TRUE COLORS (Le Jeu du Pouvoir) d’Herbert Ross, avec James Spader, John Cusak, Imogen Stubbs (1991)

TWILIGHT (L’Heure Magique) de Robert Benton, avec Paul Newman, Susan Sarandon, Gene Hackman (1998)

LA VACHE de Mohamed Hamidi avec Fatsah Bouyamhed, Lambert Wilson, Jamel Debbouze (2016) DIEU MERCI de Lucien Jean-Baptiste avec Lucien Jean-Baptiste, Baptiste Lecaplain, Firmine Richard (2016)

VAN DONGEN, Fauve, anarchiste et mondain (Musée de l’Art Moderne, 2011)

WARNINGS de Christian Mc Intire avec Stephen Baldwin, AJ Buckley, Billy Zane (2003)

WHITE HUNTER, BLACK HEART de Clint Eastwood, avec C.E., Jeff Fahey, Marisa Berenson (1990)

WONDER WHEEL de Woody Allen, avec Kate Winslet, Jim Belushi, Justin Timberlake (2017)

À PROPOS DE JEAN YANNE

ZELIG de Woody Allen, avec Woody Allen, Mia Farrow, Patrick Horgan (1983)

ZERO THEOREM de Terry Gilliam, avec Christoph Waltz, David Thewlis, Mélanie Thierry (2014)

ZONE 39 de John Tatoulis, avec Peter Phleps, Carolyne Bock, William Zappa (1996)

Landmarks

Cover

Titre

RÉGIS CUILLERAT

ÉMOTIONS EN MOUVEMENT

CHRONIQUES CINÉMA, THÉÂTRE, STAND UP, TÉLÉVISION, EXPOSITIONS

INTRODUCTION

Le cinéma est un art incroyablement riche de différents moyens d’expression, il combine l’image, le son, la musique, la mise en scène, le jeu d’acteurs, les décors et parfois même les effets spéciaux.

L’usage que font jusqu’à maintenant les cinéastes de cette incroyable palette me fait penser à l’usage que fait à présent l’humanité des immenses possibilités du cerveau humain.

Le plus souvent encore un usage très restreint et très limité.

Le revers de la médaille de cette extraordinaire palette de moyens de création à la disposition des réalisateurs c’est que le coût pour se doter des moyens techniques et des services de professionnels nécessaires pour tourner un film est élevé, le plus souvent très élevé.

Il suffit de regarder le générique de fin pour se rendre compte que réaliser un film est au moins aussi compliqué que de diriger un orchestre philharmonique.

Un tournage nécessite le travail de beaucoup de professionnels très spécialisés ainsi que la présence d’une machinerie lourde à installer et compliquée à utiliser.

Ce qui fait du cinéma un art étroitement dépendant du financement des entreprises, des sociétés de production, du ministère et des télévisions.

La tentation des financeurs de se rendre en cuisine pour y contrôler la conception du « produit » est plus que forte, ce qui conduit souvent à des aberrations comme les projections tests où un public invité choisit entre plusieurs fins possibles dufilm.

Cela dit, même si la proportion de films inintéressants est très élevée, les films réussis sont suffisamment nombreux et marquants pour que mon goût pour le cinéma reste intact.

Curieusement, jusqu’à l’âge adulte, je ne suis allé au cinéma que moins d’une dizaine de fois. Ça n’était pas l’usage dans ma famille d’aller régulièrement au cinéma avec un enfant, et les films que j’ai vus à la télévision après une journée passée dans les salles de classe ne me sont quasiment pas restés en mémoire.

Parmi les rares films que j’ai vus en salle alors, j’ai été particulièrement marqué par 2001 Odyssée de l’Espace et Amadeus.

À partir de mon entrée à l’université, je me suis mis insensiblement à aller de plus en plus souvent voir les films en salle.

J’ai toujours trouvé cette expérience de m’asseoir dans ces lieux isolés des bruits et de l’agitation du monde extérieur extraordinairement relaxante et propice à la réflexion à propos de tous les aspects de l’existence.

J’ai commencé à acheter également de plus en plus de films en vidéo, choisissant mes films simplement en lisant le résumé écrit sur la « jacquette ».

Je pense que je ne suis pas ce qu’on pourrait appeler un cinéphile érudit.

J’ai peu lu de textes au sujet du cinéma. Aucun d’entre eux ne m’a suffisamment marqué pour que je conçoive un quelconque système de pensée que j’utiliserais pour analyser et critiquer les films.

Je ne pense rien au sujet de la Nouvelle Vague. Et je n’ai pas vu un dixième des films réalisés par Alfred Hitchcock, Akira Kurosawa et JohnFord.

Et pourtant voici que je me mêle d’ajouter ma pierre aux centaines de livres empilés dans les rayons cinéma des librairies.

Je crois que je n’éprouve aucun complexe à le faire, d’abord parce que j’écris toutes sortes de textes depuis plus de trente ans : poésie, romans, chroniques littéraires, musicales, compte rendus d’évènements sportifs…

Chroniquer un film, je vois cela en ce qui me concerne comme révéler le regard d’un artiste à propos du travail d’un autre artiste.

J’aime voir ce que les autres créent, et j’aime tâcher de comprendre pourquoi ce qu’ils font est réussi oupas.

Je n’utilise pas la terminologie souvent en vigueur actuellement qui évoque les « propositions de cinéma » et les films « programmatiques » ou « réflexifs ».

Je pense que le sens de l’observation, le goût de comprendre et un goût passionné pour le cinéma sont suffisants, avec une recherche de qualité dans l’écriture de mes chroniques, pour me donner la légitimité, au moins à mes propres yeux, de publier ce livre.

Je suis convaincu qu’il existe une sorte de magie à l’œuvre dans l’art du cinéma, qui fait que même un film à moitié réussi peut faire vivre au spectateur ces puissantes « émotions en mouvement » qui enchantent tant dans le cinéma.

Le parcours intérieur qui m’a amené à chroniquer des spectacles théâtraux est semblable à celui qui m’a amené à chroniquer les films, à ceci près que j’ai vu beaucoup moins de pièces de théâtre que de films !

Je crois que j’ai été longtemps et inconsciemment dissuadé de me rendre au théâtre par ce que je ressentais de l’atmosphère de théâtre social qui règne souvent en ces lieux.

Je trouve l’expérience du théâtre en tant que spectateur plus extrême que celle d’aller regarder un film au cinéma.

J’ai l’impression que le théâtre ne tolère pas la moyenne, je trouve une pièce remarquable ou ratée.

Les acteurs créent sous nos yeux, avec très peu d’artifices, la pièce de théâtre.

Ce qui fait que je ressens quasiment physiquement tous les atouts et toutes les faiblesses du spectacle.

Il faut aussi souvent surmonter le sentiment d’artificialité qui résulte de la fameuse diction théâtrale des comédiens.

Je trouve que le théâtre est l’art le plus risqué de tous, à la fois pour les artistes et pour les spectateurs.

Voir une pièce médiocre ou ratée est une expérience singulièrement longue et je me sens alors embarrassé pour les acteurs.

Toutefois, comme pour le cinéma, une pièce de théâtre passionnante me fait oublier quarante pièces de théâtre ratées.

Dans ce livre vous trouverez également des chroniques à propos de spectacles d’acteurs seuls en scènes, de comiques, des émissions de télévision, des textes concernant certaines expositions de peinture et d’autres thèmes.

J’ai regroupé ces différentes chroniques consacrées aux arts qui s’appuient plus particulièrement sur l’aspect visuel.

J’espère qu’elles vous donneront envie de découvrir ou de redécouvrir des œuvres diverses et variées, que j’ai eu envie de découvrir puis de chroniquer par écrit.

ALIEN de Ridley Scott, avec Sigourney Weaver, Tom Skerritt, Ian Holm (1979)

Pourquoi 37 ans après sa sortie, Alien reste-t-il un film aussi fort, mystérieux, neuf ?

Plus j’essaie de comprendre l’impact profond d’Alien, plus de nouveaux thèmes apparaissent : science-fiction et horreur bien sûr mais plus précisément une société future dystopique, la vie extra-terrestre, notre rapport avec l’intelligence artificielle, la vraie nature de la force qui fait de Ripley l’unique survivante du vaisseau.

« Dans l’Espace personne ne vous entend crier », sur l’affiche d’Alien cette phrase apparaît sous l’œuf, qui s’entrouvre déjà en émettant une lumière verdâtre. Le début du film montre la routine du réveil des voyageurs spatiaux cryogénisés : Parker qui râle pour ses primes, l’équipage du cargo spatial qui se dirige à contrecœur vers cette planète dont provient un mystérieux signal.

Le Nostromo constitue le microcosme d’une société future qui a banalisé la dernière frontière, celle de l’espace. L’infinité de l’univers constitue juste une suite de planètes dont les matières premières sont exploitées par la Compagnie, incarnée par l’ordinateur de bord Maman, référence suprême de l’équipage, censé répondre à toutes leurs questions et à tous leurs doutes.

Toutefois, tout dans l’immensité froide et silencieuse de l’espace trahit la présence de l’inconnu, et l’inconnu peut-il être autre chose qu’hostile pour les êtres humains ?

En réalité, l’inconnu ne l’est plus tout à fait pour Maman et Ash, le scientifique de l’équipage qui est en réalité un robot. Les deux ordinateurs conspirent pour ramener sur Terre un exemplaire de ces Aliens qui sommeillent dans des œufs au sein d’un vaisseau échoué dont l’intérieur évoque un squelette.

La façon complexe dont Alien pénètre et peut grandir à l’intérieur du Nostromo nécessitait l’imprudence extrême de Kane qui met presque le nez sur l’œuf qui vient de s’ouvrir et le cynisme de Ash qui annule la quarantaine que Ripley avait sagement décrétée pour l’astronaute paralysé par une espèce de ventouse dotée de tentacules.

Une confiance excessive en la technologie, dont font partie Maman et Ash, mène l’équipage au désastre programmé face à une créature reptilienne que nous ne voyons jamais en entier. Qu’est-ce que l’Alien ? Une bête dotée d’intelligence ou un humanoïde puisqu’il paraît parfois se tenir verticalement et marcher ?

Pour Ash la créature incarne le prédateur suprême qu’il admire pour sa « pureté ». N’est-ce pas là la dérive suicidaire d’une société peut être trop complexe, trop automatisée et qui vénère l’efficacité, de révérer la force inconnue qui la détruira sans états d’âme ?

Le désastre du Nostromo est en premier lieu causé par l’orgueil de la Compagnie qui compte ramener l’Alien sur Terre afin de l’étudier scientifiquement.

Alien narre ce qui se produit quand l’homme perd la mesure de ce qu’il est et s’égare dans sa prétention de dominer tout ce quivit.

Paradoxalement c’est Ripley (dont le nom ressemble fort à Ridley), frêle, dont les traits ont conservé la fraîcheur et le flou de l’adolescence, qui met en échec l’Alien à l’aide de la force irrésistible du vide spatial. Ridley Scott et le scénariste Dan O’Bannon prennent habilement le contre-pied de plusieurs décennies de films d’action en mettant en scène une jeune femme qui ne recourt pas à la séduction, sans prénom, qui se met dans un état second pour se sauver grâce à sa lucidité quand la force et les armes des hommes ont échoué.

Alien demeure une référence clef du cinéma entre autres parce que le film dépeint une forme de vie et un futur étrange, mais inquiétants et vraisemblables étant donné la tendance récurrente de l’humanité à marcher au bord du gouffre.

ALIENS de James Cameron, avec Sigourney Weaver, Michael Biehn, Carrie Henn (1986)

Pour ce deuxième volet d’Alien, le scénariste réalisateur James Cameron n’ajoute quasiment aucune idée nouvelle au sujet initial, que ce soit sur le plan de la civilisation d’un monde futur, de la vie extraterrestre ou de la psychologie des personnages.

Le mot d’ordre de cette suite pourrait tenir en quelques mots : plus d’Aliens, plus de soldats spatiaux, plus d’action.

James Cameron a visiblement réussi son affaire tant les deux heures et demie d’Aliens m’ont paru s’écouler rapidement.

Le scénario très habilement retarde au maximum la première confrontation entre les Aliens et les marines américains, divisant le film en une première partie où l’angoisse se diffuse sourdement et la seconde partie qui fait feu de tout bois dans une succession de scènes d’action haletantes.

Aliens s’analyse moins en termes d’intentions qu’en termes de réussite d’une machinerie cinématographique : les décors et lumières puissants et sophistiqués, le placement et les mouvements des acteurs dans le cadre de l’image, la narration des scènes par l’enchaînement des plans, les bruitages et les musiques.

Cameron excelle dans les ruptures d’atmosphères entre les lumières bleues et pluvieuses puis l’obscurité, l’obscurité qui s’éclaire soudainement de la lueur des lumières rouges de l’éclairage de secours puis éclate en champignons orangés lors de furieuses explosions.

Semi silences angoissants et explosions, pénombre et lumières éblouissantes, halos orangés sur des visages baignés de sueur, Aliens use de contrastes violents et primaires qui trouvent leur efficacité en grande partie parce que nous croyons en la réalité du formidable terrain de jeu créé par Cameron et son équipe.

La ville articulée des colons ressemble assez à la base lunaire de Cosmos 1999, à la fois très sophistiquée et déglinguée. Sous un ciel sombre, orageux et venteux, la sinistre planète des Aliens suffirait pour faire rebrousser chemin au touriste spatial lambda habitué au confort des HolidayInn.

Au lieu de poursuivre sur la lancée du mystère et de l’originalité du premier film, Aliens a le mérite d’en reprendre la trame pour la développer sous le prisme bien différent d’un film d’action brillant et solide qui renouvelle l’intérêt du spectateur pour ce qui constituera bientôt une série.

ALIEN 3 de David Fincher, avec Sigourney Weaver, Charles S. Dutton, Charles Dance (1992)

Ce troisième volet de la saga Alien m’a assez déçu sur le moment car il s’acharne jusqu’à la fin à tenter d’exploiter une idée de scénario assez douteuse : et si on transplantait Ripley et un Alien dans une planète pénitentiaire habitée par quelques détenus abrutis par l’isolement, entrés en religion et privés de toute technologie ?

Alien 3 constitue certainement l’un des films les plus sales de l’histoire du cinéma avec l’omniprésence d’une luminosité jaune glaireuse, de couloirs ruisselants d’eau viciée, couverts de poussière noirâtre, parcourus par des personnages en haillons aux visages recouverts de croûtes et de crasse luisante.

L’une des idées ressassées inlassablement par la science-fiction consiste à dépeindre un futur qui rappelle notre lointain passé : l’Égypte antique, les légendes arthuriennes ou en l’occurrence le Moyen Âge, souvent utilisés comme modèle pour une structure sociale appliquée aux survivants d’un événement cataclysmique, désormais soumis à la croix et à la bannière.

Bref, l’ambiance d’Alien 3 donne indiscutablement dans le glauque médiéval sans cesse renforcé par une pseudo musique classique dramatique et très insistante.

Quelques aspects intéressants de l’histoire surnagent cependant dans une intrigue en grande partie dépourvue d’action, entre deux séances de cris et d’insultes éructés par des prisonniers exaspérants et exaspérés.

Ripley cache à Clemens, le médecin pénitentiaire, ses soupçons sur la présence possible de l’Alien sur cette planète prison. Clemens cache ensuite ses soupçons à Andrews, le chef de la colonie. Andrews lui-même tente d’étouffer l’affaire pour ne pas perdre le contrôle des prisonniers.

Alien 3 illustre la dangereuse absurdité de l’entêtement des chefs d’une structure à préserver le statu quo par l’intermédiaire de la rétention d’information. Un choix plus que dangereux pour une communauté aux prises avec un danger mortel.

Une longue alternance de dialogues plus ou moins hurlés et d’embuscades tendues par l’Alien mène inévitablement à la longue scène du combat final. En fait, nous voyons surtout des prisonniers filer comme des dératés dans d’interminables couloirs suintants, à l’envers, car la caméra subjective nous montre l’image du point de vue de l’Alien courant sur le plafond. Le montage chaotique ne m’a pas permis de comprendre comment les détenus parviennent à conduire la créature vers la fonderie pour l’y faire tomber.

Sigourney Weaver délivre une fois de plus une interprétation intense et captivante. Malgré ses défauts j’en suis venu à apprécier Alien 3 à la deuxième vision, principalement parce que l’atmosphère sinistre du film évoque efficacement les travers dans lesquels peut tomber un groupe humain régi par l’ignorance et l’autoritarisme.

ALIEN RÉSURRECTION de Jean-Pierre Jeunet, avec Sigourney Weaver, Winona Ryder, Dominique Pinon (1997)

Après avoir revu en DVD ce quatrième volet d’Alien, je suis revenu sur l’opinion très mitigée que j’avais de ce film que j’avais vu en salle il y a presque vingt ans maintenant.

Le choix de Jean-Pierre Jeunet (Delicatessen, La Cité des Enfants Perdus, Amélie Poulain) pour réaliser ce film paraissait vraiment curieux, mais Alien 4 constitue un retour réussi aux bases de la série : étrangeté, angoisse, suspense.

D’ailleurs l’histoire se déroule de nouveau à l’intérieur d’un vaisseau spatial, une sorte de ville gigantesque où la Compagnie tente d’élever des Aliens en batterie.

Excepté la présence étrange, agitée et quelque peu grimaçante de Dominique Pinon, aucune trace du style de Jean-Pierre Jeunet dans la machinerie impeccable de ce film qui avance sans complexe et sans perdre une minute comme savent si bien le faire les Américains.

La touche Jeunet se remarque dans le développement très réussi des personnages et l’humour. Les courtes répliques de Ripley, impassible, évoquent les aphorismes crus et l’ironie implacable des héros de film d’action joués par Clint Eastwood et Arnold Schwartzenneger.

Au cinéma le personnage de femme robot interprété par Winona Ryder m’avait paru assez déplacé et peu crédible. Mais au deuxième visionnage, ce robot nommée Call tient son rôle et intrigue par cette compréhension tacite qui se développe entre elle et Ripley. Une fois encore la série Alien nous donne matière à réflexion à propos du rôle que commence à tenir l’intelligence artificielle dans notre société.

Jeunet m’a étonné par la maîtrise qu’il démontre, nos seulement des stéréotypes, mais également de la psychologie, les comportements et des façons de s’exprimer des Américains.

Il a su également avec cet Alien 4 faire vivre un vaisseau monde avec un ensemble de lumières, de machines et une architecture complexe qui joue un rôle important mais compréhensible dans le récit.

J’ai découvert avec Alien Resurrection un réalisateur complet, percutant et talentueux qui signe un prolongement à la fois intelligent et solide de cettesaga

ALIEN vs PREDATOR de Paul Anderson, avec Saana Lathan, Raoul Bova, Lance Enricksen (2004)

Alien vs Predator est arrivé dans mon lecteur de DVD avec une solide réputation de navet, mais ce film comporte en fait deux parties bien distinctes qui parviennent chacune à tenir le spectateur en haleine jusqu’aubout.

Le satellite du milliardaire Charles Weyland (Lance Enricksen) décèle une structure pyramidale enchâssée dans le sous-sol d’une île située près du cercle polaire, qui émet une chaleur inexpliquée.

L’exploratrice énergique et très joliment métissée Alexa Woods (Saana Lathan) tente d’organiser les fouilles et de garder en vie l’équipe pluridisciplinaire de scientifiques chargée de décoder les mystères de cette pyramide.

Toutefois une fois établi que celle-ci constitue en réalité un champ de bataille entre aliens et predators, nos grosses têtes utilisent surtout leur vitesse de course dans une deuxième partie d’action non stop pour tenter d’échapper aux tentacules des uns et des autres.

J’ai préféré naturellement la première partie dans laquelle le film expose son intrigue et le milliardaire recrute l’équipe chargée de sonder la structure. Alien Vs Predator bénéficie d’un solide travail de scénario pour faire exister des personnages venus de tous horizons.

L’île polaire, théâtre de tempêtes cataclysmiques et l’étrange pyramide se révèlent à la fois fascinantes et maléfiques.

Ensuite le spectateur se trouve propulsé dans la deuxième partie du film entre poursuites, combats, aliens vicieux et visqueux et un predator qui accepte finalement de se rallier à une Alexa forcée de prendre partie dans le chaos ambiant.

Un film que j’ai trouvé captivant dans sa première partie et efficace dans sa seconde partie.

ANNA M. de Michel Spinosa, avec Isabelle Carré, Gilbert Melki (2007)

Qu’est-ce que l’érotomanie sinon la certitude d’aimer et d’être aimé(e) malgré une réalité qui s’acharne à prouver le contraire ?

Après une tentative de suicide ratée, Anna, une jeune femme introvertie, mélancolique, réservée, tombe amoureuse du Dr Zanewsky chargé de l’aider à surmonter ses blessures.

Rapidement elle le suit, provoque une rencontre « accidentelle » dans une librairie, lui offre un verre puis lui fait cadeau d’un livre.

Sans aucun signe d’un amour partagé et malgré une discussion pendant laquelle le médecin lui explique qu’il est marié et aime sa femme, Anna élabore des scénarios délirants et tente par des comportements et des actes de plus en plus violents de lui extorquer des preuves d’amour.

André Zanewsky, interprété avec une grande sobriété et beaucoup de subtilité par Gilbert Melki, incarne la figure d’un homme assez ambigu, charismatique, calme mais aussi sensible et vulnérable, incapable (ou ne désirant pas) se défaire d’une aura de mystère qui fascine irrémédiablement la jeune restauratrice d’incunables.

Isabelle Carré porte le film sur ses jolies épaules, avec sa vitalité extrême mais dévoyée et ses moments de tristesse déchirants. Le spectateur ne peut que s’attacher à Anna qui franchit malgré tout de temps à autre la frontière ténue entre la part de déraison que recèle le sentiment amoureux et les signes d’une folie qui déforme la réalité.

L’une des forces majeures du film consiste dans le refus de rechercher des explications au comportement de la jeune femme dans le passé des personnages. Toutefois la présence presque constante de la mère d’Anna (Geneviève Mnich) qui vit dans son appartement, fort étrange et quelque peu inquiétante, ainsi que les évanouissements soudains d’Anna, révèlent d’entrée de jeu que quelque chose de tordu, voire malsain, est à l’œuvre dans la vie de la jeune femme.

Anna M., le film, montre uniquement les paroles et surtout les comportements. Seul le dénouement, qui survient très soudainement et abruptement, me parait en décalage avec ce qui précède et reste dans une large mesure inexpliqué.

Au final un film fortement dérangeant, émouvant, remarquablement filmé dans des lieux magnifiques mais inquiétants (superbe utilisation du décor médiéval de l’Hôtel Dieu), où les lumières parfois tremblantes ne parviennent pas à dissiper les ténèbres toujours à l’affût, prêtes à engloutir les personnages.

Un film touchant où tous les acteurs jouent la partition d’un scénario à la fois fort et d’une finesse psychologique assez réaliste.

L’ANNÉE DU REQUIN de Ludovic et Zoran Boukherma, avec Marina Foïs, Kad Merad, Jean-Pascal Zadi (2022)

Il faut aller voir l’Année du Requin. Non pas parce que ce serait un bon film mais parce qu’au contraire il donne la mesure du niveau d’abomination que peut atteindre le cinéma ces temps-ci.

Le scénario transpose l’histoire des Dents de La Mer dans le cadre d’une ville balnéaire française.

Marina Foïs est Maja Bordenave (ce nom!), la gendarmette des bords de plage qui pourchasse un requin particulièrement vicieux qui terrorise et dévore les baigneurs.

Malgré l’opposition de son chef, de la municipalité, de son mari, des habitants de la ville et initialement de ses collègues Maja croit en l’existence du requin (amené par les changements climatiques!) et le capture.

Alors qu’il était censé être déplacé dans une cage vers l’océan indien, le requin revient sur le lieu du crime pour découper en lamelles un baigneur particulièrement râleur et aigri.

Que s’est-il passé entre la capture et le retour du requin ? Le film ne montre ni ne dit rien à ce sujet.

Il y a quelque temps encore, le spectateur d’un navet pouvait prendre son mal en patience en sombrant dans une douce somnolence.

Les deux réalisateurs et les exploitants en salle de l’Année du Requin poussent le volume de la musique de fond à un niveau proprement assourdissant pour faire de cette séance un véritable test de résistance nerveuse au bruit.

Pour ajouter à l’impression de subir le film le plus antipathique de l’histoire du cinéma, la voix off, au mieux d’un attardé mental congénital, au pire celle d’un parfait abruti intervient à intervalle régulier pour nous abreuver de considérations du type : on n’est pas comme dans les grandes villes, on n’est pas bien malins, mais on tient à nos traditions et on vit mieux qu’ailleursici…

Même Première ne sait pas s’il s’agit d’une tentative de parodie du provincialisme ou d’un éloge de la sagesse profonde des habitants des provinces reculées.

Quoiqu’il en soit tous les personnages parlent et se comportent comme des crétins profonds affligés de défauts d’élocution disgracieux. Sauf Maja qui fait figure de maniaque, notamment lorsqu’elle ligote sans nécessité le malheureux Kad Merad pour partir tranquillement chasser le requin.

Ce qui affleure de l’Année du Requin c’est une brutalité dans les rapports humains dénuée de toute empathie et de toute sensibilité, qui va de pair avec l’usage d’un volume sonore écrasant, ne vous fiez pas à l’affiche qui fait penser à une comédie légère...

ANYTHING ELSE par Woody Allen, avec Jason Biggs, Christina Ricci, Danny de Vito (2003)

Cela fait vingt ans que Woody Allen fait des films qui ne me touchaientplus.

Ce film passé relativement inaperçu à l’époque de sa sortie m’a agréablement surpris.

Englué dans des relations sans issue avec une petite amie névrosée et un impresario inepte, le jeune auteur Jerry Falk finit progressivement par évoluer au contact du vieux prof excentrique Dobel (Woody Allen).

Dobel personnifie le côté cynique de Woody, son sens de l’observation aiguisé, ses aphorismes percutants et souvent hilarants, comme une sorte de Cioran qui concevrait des répliques choc en une ligne.

Je crois que la réussite de ce film réside en grande partie dans le fait que Woody Allen se confronte cette fois-ci avec la jeunesse et à ses difficultés ressenties de manière plus aiguë du fait de l’inexpérience.

Il fallait bien le cynisme et la misanthropie du vieux Dobel pour dessiller les yeux du jeune Jerry.

Et Dobel finit par dissiper également les illusions de Jerry au sujet de Dobel lui-même, ce qui n’est pas pour rien dans le charme doux-amer que diffuse cefilm.

ART de Yasmina Reza, avec Charles Berling, Jean Pierre Daroussin, Alain Fromager, (Théâtre Antoine,2018)

Cela tient peut-être à l’immédiateté de la performance et à la présence physique des comédiens mais le théâtre est le plus exigeant des spectacles : une belle performance reste souvent inoubliable tandis qu’une pièce médiocre me fait passer par de pénibles moments.

Cette mise en scène d’Art, une pièce très intéressante, représente pour moi une déception comparée à la représentation à laquelle j’avais assisté en 1994, jouée par Fabrice Luchini, Pierre Arditi et Pierre Vanneck.

Art effleure brillamment le sujet du sens, ou du manque de sens, de l’art contemporain et celui des fêlures dans les amitiés masculines.

Le texte joue une partition sur le fil du rasoir entre le psychodrame et la comédie.

La précision des observations, l’esprit de synthèse de Yasmina Reza excellent pour capturer en une phrase le moment où les non-dits et les sous-entendus éclatent après des années de tension contenue.

Toutefois, rien n’est réellement approfondi, les personnages manquent de nuances et de profondeur. Aussi l’interprétation de Fabrice Luchini, d’Arditi et de Vanneck se révélait elle cruciale pour nous donner l’illusion que le texte est plus consistant qu’il n’est en réalité.

Or cette fois-ci, même si Berling, Daroussin et Fromager sont de bons acteurs, ils ne sont pas parvenus à exprimer l’ambiguïté et la cruauté de leurs prédécesseurs.

Pendant la première moitié du spectacle, Berling prend une voix aiguë, voilée, dont le placement approximatif se révèle rapidement irritant. Daroussin ne prend pas de risques avec son personnage de victime habituel et paraît manquer d’énergie. Seul Fromager livre une interprétation solide et réellement convaincante.

C’est également troublant de constater à quel point le public a décidé de rire à toutes les répliques qui pouvaient lui sembler comiques, se méprenant sur le sens des dialogues qui le plus souvent reflètent la conviction que l’amitié n’est qu’un confort fondé sur des faux semblants.

Bonne pièce, bons acteurs connus, telle semble être la formule adoptée par ce théâtre qui répercute sur le prix des places sa certitude d’un triomphe joué d’avance.

Mais il ne s’agit pas d’un triomphe, plutôt d’un théâtre joué sans grande intensité, où les acteurs et le public communient dans le confort d’un spectacle assez brillant mais rendu inoffensif.

AUROVILLE de Jean Pierre Elkabach, Nicole Avril (1973)

Ce serait quasi impensable de voir un tel documentaire financé et diffusé à la télé aujourd’hui.

C’est vraiment un exemple de la télévision française quasi baba cool telle que j’ai pu la regarder quand j’étais enfant dans les années70.

Jean Pierre Elkabach et la romancière et actrice Nicole Avril posent la caméra quelque part à Auroville et laissent se dérouler à leur rythme les scènes de la vie quotidienne.

Auroville c’est quoi ?

La ville utopique et idéale de hippies et de mystiques venus du monde entier qui construisent (construisaient ?) leur société utopique sur une dizaine de kilomètres carrés de terre situés enInde.

Rien à voir avec nos villes encombrées et surpeuplées : les habitations et les infrastructures sont disséminées au sein d’un paysage tropical austère mais fascinant, construites non pas selon un plan préétabli mais au fur et à mesure selon les besoins des habitants.

Une société sans argent, sans police, où les enfants choisissent eux-mêmes les cours qu’ils suivent et les activités professionnelles qu’ils ont envie de découvrir.