Faire des vagues - Marie Sexton - E-Book

Faire des vagues E-Book

Marie Sexton

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Beschreibung

La guerre des moteurs, numéro hors série Meilleurs amis depuis l'adolescence, Ward Kent et Dean Zimmerman travaillent ensemble au garage de Reggie, où l'émission de télé-réalité *La Guerre des Moteurs* est tournée. Dans sa vie privée, Dean est un coureur de jupons notoire, et de son point de vue, Ward est le meilleur copilote qui soit. Ce qu'il ignore, c'est que Ward est bien plus intéressé par ces messieurs que par mesdames. Puis le petit frère de Dean, Ash, vient travailler au garage. Ash a peut-être sept ans de moins qu'eux, mais il a le béguin pour Ward depuis des années et il n'a pas peur de montrer ce qu'il veut. Admettre que son meilleur ami et son frère sont gays est une chose. Mais les voir ensemble ? C'est un peu trop à encaisser pour Dean, qui s'apprête à forcer Ward à prendre une décision : perdre son meilleur ami *et* son travail, ou rompre avec Ash pour toujours.

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Seitenzahl: 140

Veröffentlichungsjahr: 2017

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Table des matières

Résumé

I

II

III

IV

V

VI

VII

VIII

La guerre des moteurs

D’autres lives par Marie Sexton

Biographie

Par Marie Sexton

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Droits d'auteur

Faire des vagues

 

Par Marie Sexton

La guerre des moteurs, numéro hors série

 

Meilleurs amis depuis l’adolescence, Ward Kent et Dean Zimmerman travaillent ensemble au garage de Reggie, où l’émission de télé-réalité La Guerre des Moteurs est tournée. Dans sa vie privée, Dean est un coureur de jupons notoire, et de son point de vue, Ward est le meilleur copilote qui soit. Ce qu’il ignore, c’est que Ward est bien plus intéressé par ces messieurs que par mesdames.

Puis le petit frère de Dean, Ash, vient travailler au garage. Ash a peut-être sept ans de moins qu’eux, mais il a le béguin pour Ward depuis des années et il n’a pas peur de montrer ce qu’il veut.

Admettre que son meilleur ami et son frère sont gays est une chose. Mais les voir ensemble ? C’est un peu trop à encaisser pour Dean, qui s’apprête à forcer Ward à prendre une décision : perdre son meilleur ami et son travail, ou rompre avec Ash pour toujours.

I

 

 

DEAN ZIMMERMAN était le meilleur ami de Ward Kent depuis le collège. Ils avaient appris à conduire ensemble, ils avaient appris ensemble en autodidacte à réparer les moteurs et remonter les transmissions, côte à côte tout le long du chemin. Ils avaient péniblement fouillé des décharges à la recherche des bonnes pièces, ils étaient allés au bal de promo ensemble avec leurs cavalières, et ils avaient déménagé ensemble à l’autre bout du pays pour faire leurs études de garagistes, avant de finalement trouver un travail ensemble dans le même garage. Après plus de quinze ans, Dean était comme un frère pour Ward, alors quand Dean lui avoua avoir préparé une grosse surprise au travail pour le lundi – une surprise si énorme qu’il avait fallu deux semaines à Dean pour tout organiser, se frottant les mains de manière dramatique en promettant à Ward que ce serait la meilleure surprise de tous les temps –, Ward fit la chose la plus sensée qu’il trouva quand le lundi en question arriva :

Il appela le garage pour dire qu’il était malade.

— Tu n’as pas l’air malade, dit Reggie.

— Je le suis. Vraiment. J’ai de la fièvre, je le jure.

— Tu évites juste Zimmerman.

Ward soupira. Il n’avait jamais été doué pour mentir.

— Est-ce que tu peux m’en vouloir de ça ?

— Pas du tout, mais ça ne veut pas dire non plus que je peux te laisser sécher. J’ai un nouveau gosse qui commence le travail aujourd’hui, et je compte sur toi pour tout lui apprendre.

— Tu ne pourrais pas au moins me dire ce que Dean prépare ?

Reggie ne rit pas, mais Ward pouvait entendre l’amusement dans sa voix.

— J’ai promis que non. Mais honnêtement, ce n’est pas aussi terrible que tu le penses.

Ward n’était pas rassuré.

Ce n’était pas qu’il ne faisait pas confiance à Dean. Pas vraiment. C’était surtout que Dean avait une vision étroite des choses. Il avait tendance à présumer que tout ce qui était génial à ses yeux l’était également pour tout le monde. La plupart de ses « surprises » consistaient à présenter Ward à la meilleure amie un peu trop sur la réserve de la fille qu’il tentait de séduire, donc quand Ward arriva au travail trente minutes plus tard, il se sentit aussi condamné qu’un homme allant à l’échafaud.

Une chose marchait en sa faveur : ils travaillaient tous deux dans des parties opposées du garage, Dean était dans la zone rouge, où l’équipe télévisée de l’émission La Guerre des Moteurs tournait, et Ward était du côté sud, la « fosse » comme les autres mécaniciens l’appelaient, où les caméras étaient strictement interdites. Avec de la chance, il pourrait éviter Dean pendant un long moment.

Le garage était en effervescence. Comme si les lundis n’étaient pas déjà assez terribles, c’était le premier jour de tournage de la nouvelle saison, ce qui signifiait que deux douzaines de personnes supplémentaires grouillaient partout et se mettaient sur le chemin de tout le monde. Ward regarda par la porte de la salle de repos, étudiant la foule à la recherche des cheveux noirs parfaitement coiffés de Dean. Il ne le vit pas, et mieux encore, il ne l’entendit pas. Dean avait une voix qui portait loin et s’entendait d’une pièce à l’autre.

La voie était aussi libre qu’elle pouvait l’être.

Ward se lança rapidement à travers la foule en direction de la cafetière. Il garda la tête basse, ignorant les discussions sur les éclairages, les craquements des micros et tous les équipements qu’il fallait pour rendre une émission de télé-réalité « réelle » aux yeux des millions de téléspectateurs fidèles. Il prit une tasse, la remplit du paradis chaud et fumant – Reggie ne lésinait pas sur le budget café – et y ajouta une pointe de crème nature avant de la porter à ses lèvres pour boire.

— On y est !

Dean apparut juste derrière lui et lui donna une claque dans le dos, assez forte pour qu’il fasse tomber la moitié de son café sur son bleu de travail.

— Ma grande surprise arrive aujourd’hui ! Tu es excité ?

Ward grogna, se maudissant d’avoir arrêté de surveiller la salle de repos.

— Bien sûr.

Il posa la tasse sur le comptoir et prit une serviette dans le distributeur pour s’essuyer en regardant autour de lui pour s’assurer qu’aucune caméra ne filmait. Aucune n’était en vue, heureusement, mais la plupart des gens dans la pièce regardaient maintenant vers eux.

— J’arrive à peine à me contenir, continua Ward. Ça ne se voit pas ?

— Allez, mec ! Je te le dis, tu vas adorer.

— J’en doute.

— Tu n’as aucune confiance en moi.

Ward essuya le café renversé sur le sol et jeta la serviette en papier vers la poubelle dans l’angle de la pièce, avant de se tourner vers son meilleur ami.

— Donne-moi une seule fois où j’ai aimé une de tes grandes surprises.

— Quand je t’ai conduit à Vegas.

— J’avais la grippe. J’ai passé tout le week-end dans la chambre d’hôtel à boire du jus d’orange en canette du minibar, à huit dollars pièce.

— Je t’ai emmené voir le concert de Randy Travers.

— Je déteste la Country.

— Et quand je t’ai fait une fête surprise pour tes vingt-cinq ans ?

— Tu veux dire la fois où tu as totalement oublié mon anniversaire, et que tu as invité les gens à la maison après le travail, un mois plus tard, pour une fête qui a duré toute la nuit alors que je devais prendre un vol le lendemain à cinq heures du matin ?

— Alors la fois où Susan t’a plaqué…

— Quand tu es venu chez moi avec une prostituée ?

— C’était une escorte professionnelle. C’est totalement différent.

Et aucune importance que Ward ne soit à peine attiré par les femmes, ni même qu’il n’ait jamais vraiment voulu sortir avec Susan, ou qu’elle l’avait plaqué parce que Dean avait été surpris à tromper la meilleure amie de Susan. S’envoyer en l’air était la réponse de Dean à tout ce qui allait mal dans la vie.

— Dean, je t’en prie. Au nom de tout ce qui est sacré pour toi : les préservatifs lubrifiés, les bustiers mal accrochés et les canettes de bière, fais-nous une faveur à tous les deux et n’essaie pas de me surprendre aujourd’hui, d’accord ?

Mais, comme d’habitude, rien de ce qu’il disait n’arrivait au cerveau de Dean. C’était peut-être son meilleur ami, mais il ne voyait que ce qu’il voulait voir, et il n’entendait que ce qu’il voulait entendre. Alors il rit et frappa Ward sur l’épaule.

— Ça va être génial. Tu me remercieras plus tard, tu verras.

 

 

QUELLE QUE soit la grande surprise de Dean, il semblait que Ward aurait à attendre. Il n’était pas certain de savoir s’il appréciait ce délai ou si l’anticipation empirait les choses.

Il poussa un soupir de soulagement quand il passa la porte battante qui menait à la fosse. Aucun personnel non autorisé ne pouvait venir ici, ce qui signifiait aucune caméra, mais le début de la nouvelle saison mettait également la pagaille dans ce coin.

Les deux quais de réparations étaient à l’opposé l’un de l’autre, des deux côtés du garage, avec une cloison au milieu qui divisait l’espace. Les deux garages ainsi séparés contenaient chacun quatre zones de travail. Kasey et Tony avaient occupé le premier quai à gauche jusqu’à récemment, quand les producteurs avaient convaincu Tony de rejoindre le casting de La Guerre des Moteurs. Ils lui avaient dit que c’était parce qu’il présentait bien devant les caméras. La vérité, c’était que Tony était spontané et avait un don pour dire les choses les plus abominablement offensantes tout en gardant son air de gentil ours en peluche. Ward soupçonnait qu’ils aimaient l’idée de le monter contre Dean, avec son allure bien soignée et sa grande gueule. Quelle que soit la raison, Tony avait donc quitté son quai durant le week-end pour aller du côté nord. Reggie avait assuré à Ward qu’il embaucherait quelqu’un pour le remplacer, bien qu’il n’ait pas dit qui. Mais ce changement avait aussi donné à Reggie une excuse pour réorganiser tout son garage.

— Pour le moment, j’ai les types qui ont le moins besoin de supervision juste devant ma porte, et une bande de crétins qui ne différencieraient pas leur propre cul de leur tête sont de l’autre côté du bâtiment, avait-il dit, sans se préoccuper desdits crétins qui étaient là à écouter. Je suis trop vieux pour aller aussi loin juste pour leur crier dessus. Je veux les mécaniciens expérimentés au fond, et ces abrutis devant, là où je peux garder l’œil sur eux.

Par conséquent, la première partie du garage était désormais occupée par des employés plus jeunes et moins expérimentés qui passaient autant de temps à se masturber qu’à travailler, et la partie du fond serait désormais le paradis de Kasey, Chandler, Ward, et celui que Reggie avait engagé pour remplacer Tony. Rocky, un idiot qui était là depuis plus longtemps que les autres, avait protesté en disant que cette place lui revenait, ce à quoi Reggie avait ri.

— Tu crois que je vais prendre un nouveau fraîchement sorti de l’école et le mettre avec une bande de crétins ? Penses-y encore, mon pote.

Rocky et trois autres de ses camarades se révélèrent dignes de leur statut d’idiots quand Ward entra et les vit au centre de ce qui était désormais leur partie du garage, à se disputer pour savoir qui devait prendre la zone la plus proche des toilettes. Ward avait déménagé ses propres affaires dans sa nouvelle zone le vendredi, alors il passa devant les gosses qui se battaient et alla au fond du garage, là où Kasey et Chandler se tenaient côte à côte, bras croisés, et regardaient les nombreuses pages de magazine brillantes affichées au mur, chacune affichant au moins une femme plantureuse et peu vêtue. Reggie n’autorisait pas vraiment la nudité sur les murs, mais les photos affichées n’offraient que peu de place à l’imagination. Quelques espaces vides montraient où s’étaient trouvé quelques photos préférées, qui avaient été prises dans leur nouvelle partie du garage, mais beaucoup de belles dames étaient restées là.

— Ça va, les gars ? lança Ward en approchant d’eux.

— Eh bien… commença Kasey.

Il était sorti de sa coquille depuis qu’il avait rencontré son petit ami, Brandon, mais il restait timide. Ces simples mots furent le plus qu’il put dire avant de se tourner vers Chandler pour avoir de l’aide.

— On réfléchissait, dit ce dernier.

— Ça a l’air dangereux.

— Le truc, continua Chandler, impassible, c’est que tu es maintenant coincé dans le coin le plus « gay » de ce qui doit être le garage le plus « gay » de cet État. Je veux dire…

Il se tourna vers Ward, mais fit signe vers leur collègue.

— Tu sais que Kasey est gay, pas vrai ?

— Oui.

Difficile de ne pas le voir quand son petit ami venait aussi souvent.

— Et tu sais que je suis gay ?

— Ouais.

— Et tu…

— On n’essaie pas d’être indiscrets, le coupa Kasey, tout en ayant l’air de vouloir être partout ailleurs dans le monde sauf ici.

— Oui, reprit Chandler. Mais on est curieux. Je t’aurais catalogué gay toi aussi, sauf que Kasey dit qu’il t’a déjà vu avec des femmes. Et à entendre Dean parler…

— Non pas qu’on écoute aux portes ! protesta Kasey.

— Bien sûr que non, dit Chandler. Mais la vérité, c’est que…

— Je sais, soupira Ward. Je comprends. Je veux dire, c’est difficile de ne pas entendre Dean.

— Exactement, dit Chandler. Et à l’entendre parler, tu es avec une nouvelle nana toutes les deux semaines. Alors, tu sais, on regarde ce charmant panneau d’affichage…

Il désigna le mur de femmes.

— Et on se demande si on ne devrait pas l’enlever et mettre quelque chose de plus…

— Approprié, dit à nouveau Kasey.

— Masculin, le corrigea Chandler. Mais on doit partager cet espace avec deux autres mécaniciens, ce qui explique pourquoi on a fini comme deux adolescents commères à débattre de ton orientation sexuelle. Alors, au risque de passer pour un gros con, c’est quoi ton truc, mec ? On meurt d’envie de savoir ce qui te fait triquer. Je parie sur les mecs. Kasey dit que tu es bi.

— Plus ou moins, dit Kasey.

Ward et Chandler se tournèrent vers lui et Kasey vira au rouge.

— J’ai dit « plus ou moins bi ».

Chandler leva les yeux au plafond avec amusement et Ward se surprit à rire.

— Je crois que « plus ou moins bi » est aussi un bon choix.

— Ça veut dire que tu aimes les femmes, dit Kasey, déçu. Alors je devrais les laisser là, non ?

— Ou on pourrait faire moitié-moitié, suggéra Chandler.

Ward étudia les sourires figés sur papier glacé devant lui. Elles étaient belles, oui, mais il n’y trouvait pas grand-chose d’attirant.

— Ne les laissez pas là pour moi. Je, hum…

Il s’éclaircit la gorge.

— En fait, pour être honnête, je suis sûr que je préférerai de loin ce que vous choisirez.

Chandler lança un regard victorieux à Kasey. Ce dernier sembla soulagé que la discussion ait enfin pris fin et il se mit à décrocher les photos de pin-up.

Ward s’écarta de cette conversation gênante pour regarder le reste du garage. Chandler avait accaparé la zone près de Kasey et avait laissé l’espace vide à côté de celle de Ward pour le remplaçant de Tony. Ward la regarda, se demandant ce que son occupant penserait en arrivant.

— Et le nouveau ? Je veux dire, quelles sont les chances pour qu’il partage notre avis ?

— On s’en fout, répondirent Chandler et Kasey en chœur.

De toute évidence, ils avaient déjà parlé de ça.

— Les nouveaux n’ont rien à dire, continua Kasey en désignant l’autre bout du garage. S’il n’aime pas, il peut aller rejoindre les idiots.

II

 

 

CE NE fut que peu de temps avant le déjeuner que Reggie hurla depuis l’avant du garage :

— Kent ! J’ai besoin de toi.

— Au temps pour ne plus avoir à crier sur les gars à l’arrière, marmonna Rocky pendant que Ward venait vers le bureau.

Il trouva Reggie qui l’attendait, avec un grand sourire accordé à celui de Dean.

— C’est pour le nouveau ou la surprise de Dean ?

— En fait, c’est pour les deux. On vient de finir tous ses papiers.

Reggie se tourna vers la porte et fit signe à Ward d’entrer.

— Il semblerait que vous vous connaissez, alors je vous laisse découvrir ça.

Le jeune homme assis tout au bout du bureau de Reggie se leva d’un bond, se mordillant la lèvre nerveusement et avec excitation alors que Ward entrait. Celui-ci se figea d’un coup, clignant des yeux, tentant de comprendre ce qu’il voyait.

C’était comme voir Dean, sans vraiment être ça. Il était petit alors que Dean était grand, blond alors que Dean était brun, et bien qu’il n’ait pas encore parlé, Ward savait déjà que sa voix était beaucoup plus discrète. Mais il avait quand même les yeux bleus-gris et le beau visage de Dean.

— Salut, Ward, dit Ashley Zimmerman. Ça fait longtemps, hein ?

— Ash ?