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La guerre des moteurs, numéro hors série Qu'est-ce qui est "normal" ? Quand Brandon Kenner entre dans le garage de Kasey Ralston avec sa Chevelle SS 454 de 1970, Kasey est sous le choc, à la fois à cause de l'homme et de sa voiture. Mais Kasey cache un secret des plus embarrassants : son amour pour les vieilles muscle cars qui va bien au-delà de ce que l'on pourrait considérer comme normal. Cet attrait inhabituel avait conduit Kasey à rester isolé — à l'écart de sa famille, et même à distance de ses collègues de travail. Mais quand Brandon découvre le secret du mécano, il n'est pas repoussé. En fait, il trouve même Kasey intrigant, et est bien déterminé à l'avoir pour lui tout seul. Absolument tout chez Brandon fait ronronner le moteur de Kasey, et il est plus que motivé à se salir les mains en compagnie de cet homme des plus charmants. Les inquiétudes de Kasey viennent plus de ce qui pourrait se passer ensuite. Y a-t-il une chance pour qu'ils aient un futur ensemble ? Dans le passé, l'espoir d'une relation à long terme l'avait toujours conduit à de cruelles déceptions. Mais Kasey ne peut s'empêcher d'espérer qu'en dépit de ses penchants, Brandon sera l'exception.
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Seitenzahl: 145
Veröffentlichungsjahr: 2017
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Par Marie Sexton
La guerre des moteurs, numéro hors série
Qu’est-ce qui est “normal” ?
Quand Brandon Kenner entre dans le garage de Kasey Ralston avec sa Chevelle SS 454 de 1970, Kasey est sous le choc, à la fois à cause de l’homme et de sa voiture. Mais Kasey cache un secret des plus embarrassants : son amour pour les vieilles muscle cars qui va bien au-delà de ce que l’on pourrait considérer comme normal. Cet attrait inhabituel avait conduit Kasey à rester isolé – à l’écart de sa famille, et même à distance de ses collègues de travail.
Mais quand Brandon découvre le secret du mécano, il n’est pas repoussé. En fait, il trouve même Kasey intrigant, et est bien déterminé à l’avoir pour lui tout seul.
Absolument tout chez Brandon fait ronronner le moteur de Kasey, et il est plus que motivé à se salir les mains en compagnie de cet homme des plus charmants. Les inquiétudes de Kasey viennent plus de ce qui pourrait se passer ensuite. Y a-t-il une chance pour qu’ils aient un futur ensemble ? Dans le passé, l’espoir d’une relation à long terme l’avait toujours conduit à de cruelles déceptions. Mais Kasey ne peut s’empêcher d’espérer qu’en dépit de ses penchants, Brandon sera l’exception.
Table des matières
Résumé
Dédicace
I
II
III
IV
Par L.A. Witt
D’autres livres par Marie Sexton
Biographie
Par Marie Sexton
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Droits d’auteur
Cette histoire est pour Jon.
Avec mes remerciements chaleureux à Corey, pour avoir suggéré cette idée.
KASEY SUT qu’il avait des problèmes à l’instant même où il aperçut la voiture.
Tout commença lors d’une journée semblable à toutes les autres, au travail. Les équipes de cameramen allaient et venaient, en face du garage de Reggie, où un épisode de l’émission de TV La guerre des moteurs était filmé. Mais du côté sud de la rue, Kasey et Tony travaillaient quasiment dans le silence, bien heureux de rester en dehors des projecteurs. Un peu plus loin à l’intérieur du garage, d’autres mécaniciens papotaient, se disputaient, et perdaient leur temps. Kasey préférait les ignorer. Il préférait rester invisible, c’était plus facile que d’essayer d’être ami avec eux, surtout pour se rendre compte qu’ils se moquaient de lui.
À l’extérieur, le brûlant soleil de l’été avait laissé la place à un automne éclatant, et les fenêtres du garage grinçaient dans leur cadre à chaque nouvelle bourrasque. Kasey n’était pas malheureux d’être à l’intérieur.
— Ralston ! hurla Reggie, le patron de Kasey, depuis la porte.
Reggie était un de ces mecs qui appelaient tout le monde par son nom de famille, et qui le faisait rarement doucement. Tout le monde dans le garage se retourna, d’abord pour regarder Reggie, puis dans la direction de la personne qu’il appelait : Kasey.
Kasey n’aimait guère être au centre de toutes les attentions, mais il répondit :
— Ouais, patron ?
— J’ai besoin de toi, dit Reggie, abaissant le niveau de sa voix à un volume un peu plus raisonnable en se rapprochant. Y a un client là-dehors qui veut te parler.
— Pourquoi moi ?
C’était d’habitude Reggie qui s’occupait des clients, Kasey, lui, restait à l’arrière avec Tony et faisait son boulot. Ça lui allait très bien comme ça.
— Il veut quelqu’un qui s’y connaît en muscle cars classiques. C’est-à-dire toi. Mais il veut être sûr que tu sais de quoi tu parles. Il ne me croit pas, et il ne veut pas laisser son bébé entre les mains de n’importe quel vieux con. Alors, sors de là, et va le convaincre.
Kasey détestait parler aux autres. Il détestait avoir à les regarder dans les yeux. Et pire encore, il haïssait la manière qu’ils avaient de pouvoir le faire se sentir petit, stupide et faible. C’était pour ces raisons qu’il avait fait de son mieux pour esquiver les autres mécanos et l’équipe de La guerre des moteurs. Et puis il finit par regarder vers la porte et vit la voiture.
C’était une Chevy Chevelle SS de 1970, s’il ne se trompait pas, et quand il s’agissait de vieilles muscle cars, c’était rarement le cas. Qui que soit la personne qui possédait un tel bijou, elle devait en prendre grand soin, aussi. Elle était argentée, avec des bandes noires sur le capot. Et elle était en super bon état, elle devait facilement valoir dans les soixante-dix mille. Elle était magnifique, parfaite. Et elle l’appelait tellement à elle qu’il en avait des frissons partout, et que son entrejambe s’en retrouvait à l’étroit.
Kasey attrapa une grande chemise en flanelle, à manches longues, pour se protéger du vent, puis jeta un œil par la fenêtre pour s’assurer que l’équipe de La guerre des moteurs n’était pas dans le coin. Pas de caméra en vue, alors il poussa la porte en verre et sortit sur le parking.
Il approcha lentement de la Chevelle, appréciant ses courbes, anticipant ce à quoi l’intérieur pouvait bien ressembler. Lorsqu’il put finalement jeter un œil à l’intérieur, il ne fut pas déçu. Les sièges n’étaient pas le moins du monde usés ou déchirés comme il avait pu le voir dans beaucoup d’anciennes voitures. Oh non, elle était aussi parfaite à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il crevait d’envie de rentrer dedans, de se caler dans le siège, et de laisser la voiture faire son job.
— C’est vous l’expert ?
Un homme l’interpella depuis l’autre côté du capot de la voiture, tirant Kasey de sa rêverie. Il eut besoin de toute sa volonté pour détacher ses yeux de la voiture, et finalement les poser sur son propriétaire. L’homme était plus grand que Kasey, et bien habillé, probablement une petite trentaine d’années, avec des cheveux d’un blond sombre qui semblaient s’ébouriffer juste ce qu’il fallait sous la brise automnale. Il aurait tout aussi bien pu sortir tout droit d’une pub GQ, et Kasey eut bien du mal à ne pas juste aller se cacher en courant. Mais Reggie lui avait dit de conclure la vente, et puis la voiture valait bien toute la maladresse de cette rencontre.
— Il semblerait, dit-il finalement.
— Comment vous appelez-vous ?
— Kasey.
L’homme pencha la tête sur le côté, l’air sceptique.
— Quel âge avez-vous ?
Kasey haussa les épaules, et planta ses mains dans les poches de son jean.
— Vingt-quatre. Pourquoi ?
— J’imagine que je m’attendais qu’un expert en muscle cars classiques soit plus vieux. Mais peu importe.
Il se pencha par dessus le capot et lui tendit la main. Il portait un costume, et ses mains étaient tellement propres que Kasey avait peur de le toucher.
— Je suis Brandon Kenner.
Le sourire de l’homme le mettait mal à l’aise, tout comme sa sympathie un peu trop franche. Il portait un costume chic, et pourtant, il n’avait pas cet air condescendant. Enfin, pas encore.
Kasey se força à serrer la main du client. Rencontrer de nouvelles personnes était toujours un peu bizarre pour lui, et il était content d’avoir une excuse pour ne pas avoir à le regarder dans les yeux. La voiture réclamait toute son attention.
— Elle est magnifique, dit-il. Quatre cent cinquante-quatre ?
— Exactement. LS6.
Brandon vint à l’avant de la voiture, et décrocha le capot, avant de le soulever pour révéler le moteur V8. Il était aussi propre que le reste de la voiture.
Kasey siffla d’admiration.
— Vous l’avez trouvée où ?
— Je l’ai achetée dans un show à Phoenix. Ça fait quelques années que je l’ai.
Brandon lui sourit.
— Je suis un genre de collectionneur.
Bordel. Kasey remua la tête, se demandant combien d’argent il fallait avoir pour collectionner des voitures. Et pas n’importe quelles voitures en plus, mais des voitures comme celle-ci. Bien sûr, son père avait collectionné les voitures lui aussi, mais ce n’était rien d’autre que des carcasses rouillées dans leur jardin couvert de mauvaises herbes, nombre d’entre elles reposaient même sur des parpaings. C’était dans l’intérieur sombre et abîmé de ces voitures que le pervers petit secret de Kasey était né. Mais la plupart des voitures de son père ne roulaient même pas, et aucune d’entre elles n’était aussi belle que cette Chevy.
— Elle est parfaite, dit-il à Brandon. Alors pourquoi vous êtes ici ? Elle vous cause des problèmes ?
— Pas exactement des problèmes, mais elle fait un bruit qui ne me plaît pas trop.
Il claqua le capot puis indiqua l’habitacle, du menton.
— Grimpez à l’intérieur, je vais vous montrer.
Le cœur de Kasey se mit à battre la chamade. De l’extérieur, il pouvait admirer la Chevy, comme il pouvait admirer n’importe quelle autre voiture de passage, mais de l’intérieur, ce serait autre chose. Être à l’intérieur d’une voiture lui faisait quelque chose – quelque chose de pas vraiment normal, à ce qu’il paraît. Toujours était-il qu’il n’y pouvait rien. Brandon était déjà derrière le volant, l’attendant en le regardant à travers le pare-prise, alors il se décida enfin à ouvrir la portière du côté passager pour s’asseoir à l’intérieur. Il se concentra sur Brandon, plutôt que sur la voiture, ça lui semblait être le plus simple. Cela l’aida que Brandon démarre enfin la voiture. Fort heureusement, les bruits de moteur ne lui faisaient rien. Ce n’était rien d’autre qu’un outil de diagnostic.
— Je n’entends rien de particulier.
— C’est parce que nous sommes au point mort.
Brandon relâcha l’embrayage et passa la première.
— Faisons le tour du quartier.
Kasey avala sa salive nerveusement et fit de son mieux pour se concentrer sur son travail. C’était difficile, mais une fois qu’il eut fermé les yeux pour se concentrer, ça ne lui prit qu’un bref moment pour remarquer ce qui posait problème à Brandon.
— Il y a un genre de claquement, pas vrai ?
Brandon lui sourit, et Kasey sut qu’il venait de passer un genre de test.
— Pouvez-vous arranger ça ?
— Facilement. Il faut juste régler l’avance. Vous n’avez pas de lampe ? Vous pourriez le faire vous-même gratuitement.
Brandon remua la tête.
— J’en achèterais bien une, mais je n’y connais absolument rien. Ce sera prêt pour quand ?
— Ça ne prendra qu’une minute, quand j’aurai le temps de m’en occuper, mais il y a quelques voitures dont je dois m’occuper avant la vôtre. Probablement à la première heure demain matin.
— Bien.
Ils s’arrêtèrent à un feu rouge, attendant pour tourner. Ils avaient à peine quitté le garage, et avaient tout juste fait le tour du bloc, mais c’était déjà une torture. Kasey baissa la fenêtre et tâcha de se concentrer sur la brise fraîche qui soufflait depuis le matin, et sur les gens qui marchaient le long de la rue, mais il ne pouvait ignorer la voiture. La douceur du cuir. La sombre séduction du tableau de bord. Il se dandinait sur son siège alors qu’ils revenaient vers le garage, espérant ainsi cacher son érection naissante. C’était ridicule, ce n’était jamais qu’une voiture, mais bordel, les vieilles voitures l’avaient toujours excité.
Il poussa un soupir de soulagement lorsqu’ils arrivèrent enfin. Il tira légèrement sa chemise devant son entrejambe, et essuya un peu de sueur sur sa lèvre supérieure. Il retenait presque son souffle, anticipant sa libération alors que Brandon garait la Chevy.
— Alors, dit Brandon, en se tournant vers Kasey, à quelle heure est-ce que je peux…
Il s’arrêta tout net, fixant Kasey, l’air clairement amusé, et Kasey eut la nette impression que l’homme comprenait exactement ce qui se passait sur son siège passager.
— Ça va ? demanda-t-il, d’une voix teintée d’un rien de moquerie.
Les joues de Kasey étaient brûlantes.
— Très bien. Nous ouvrons à dix heures demain matin, elle sera prête.
Il attrapa la poignée, pressé d’échapper à la voiture et au regard rieur de Brandon, mais ce dernier lui dit :
— Attends.
Kasey garda les doigts sur la poignée et ses yeux sur l’espace vide entre ses genoux et le tableau de bord. Il s’imagina en train de rétrécir, devenant petit et répugnant, sa perversion marquée au fer rouge sur son front. Au moins, son érection s’était calmée.
— Quoi ?
— La voiture te plaît, hein ?
Il y avait clairement un rire dans la voix de Brandon, mais d’une certaine manière, pas de moquerie. Rien qu’une sorte de curiosité.
— Je veux dire, tu as vraiment l’air d’aimer la voiture, si tu vois ce que je veux dire.
Kasey rentra encore plus sa tête dans ses épaules. Son pire cauchemar était en train de se réaliser.
— Je suis désolé, je dirai à Reggie que je ne savais pas ce qui n’allait pas avec la voiture. Vous pourrez trouver quelqu’un d’autre…
— Pourquoi voudrais-je faire ça ?
Était-il sérieux ? Kasey risqua un regard vers lui et fut surpris de voir que Brandon n’avait pas l’air dégoûté. Tout au plus avait-il l’air intrigué.
— Alors, les voitures t’attirent ? Tu euh, hum, sexualises l’objet ?
— Non ! dit Kasey, avant de se rendre compte qu’il avait réagi trop brusquement.
Il remua la tête, gardant son regard sur ses pieds.
— Non. Ce n’est pas ça. Je ne veux pas baiser la voiture. Ni l’épouser, Dieu soit loué.
— Mais il se passe clairement quelque chose.
Les joues de Kasey brûlaient littéralement d’embarras. Il acquiesça, espérant que cela en resterait là.
Mais ce ne fut pas le cas.
— Bon, c’est quoi alors ? insista Brandon.
Kasey hésita. Peut-être serait-il mieux de mentir, cela convaincrait-il Brandon que ça ne venait pas du tout de la voiture. Ceci dit, il savait que ça ne marcherait pas. Le type était beaucoup trop malin, et Kasey n’avait jamais été un bon menteur. Alors, il prit une longue inspiration, et laissa sortir son vilain secret.
— Ça m’excite d’être à l’intérieur de certaines voitures.
Il se racla la gorge, gêné, en se dandinant sur son siège. Maintenant qu’il y repensait, ça revenait de plus belle. Quelque chose dans l’odeur du vieux cuir, du plastique et de l’huile l’excitait au plus haut point.
— Et pas qu’un peu.
Après un bref silence, Brandon dit, d’une voix basse :
— C’est plutôt sexy, en fait.
Était-il sérieux ?
— Ce n’est pas normal.
Brandon éclata d’un rire tellement franc que Kasey sentit sa gêne s’évanouir.
— Quelle est ta définition de normal ?
— Euh…
Ne pas avoir d’érection à cause d’une voiture. Ça c’était normal. Mais Kasey n’était pas vraiment certain de savoir comment le dire sans paraître obscène, et à en juger par la façon qu’avait de Brandon de regarder sa montre, il n’avait plus vraiment le temps de toute façon.
— Écoute, il faut que j’y aille. Je reviendrai la récupérer demain matin. En attendant, prends-en soin pour moi et… Profite d’elle.
Il descendit de la voiture et ferma la portière, puis se baissa pour adresser un sourire à Kasey à travers la fenêtre ouverte.
— J’insiste”, dit-il, avec un clin d’œil. Profites-en, de la façon qui te plaira. Assure-toi juste de ne pas laisser de traces de sexe sur le siège.
Et sur ces bonnes paroles, il s’en alla, laissant Kasey assis dans sa voiture si parfaite à se demander s’il était possible de mourir de honte.
LE RESTE de la matinée passa en un éclair. Kasey rentra chez lui pour le déjeuner à midi. Il vivait dans un parc à caravanes qui avait au moins le mérite d’être petit et sûr, en dépit d’un certain manque de propreté. Il appréciait même les voisins – une vieille dame d’origine latine et ses trois chats d’un côté, et un couple d’âge moyen, sans enfants, de l’autre. Bien sûr, il ne leur parlait pas trop non plus, mais tout le monde était amical. La règle dans le parc semblait simplement être “vivre et laisser vivre”, le genre de règle que Kasey appréciait.
La caravane elle-même était agréable et confortable, et était bien assez grande pour lui et Bandit, qui l’accueillit joyeusement, comme à son habitude, en tournant comme un fou autour de ses pieds. Bandit était un bouvier australien, que Kasey avait adopté dans un refuge deux ans plus tôt, et hormis quelques chaussures mâchonnées, il n’avait jamais eu à se plaindre de lui. Kasey était tellement occupé à saluer le chien qu’il lui fallut un moment pour remarquer la lumière clignotante lui indiquant un message, sur le téléphone sans fil qui trônait sur le comptoir de la cuisine. Son cœur tressauta et il lâcha un juron à voix basse. Il ne recevait d’appels que rarement – ce qui expliquait pourquoi une simple ligne fixe lui suffisait amplement – et une seule personne lui laissait des messages : son frère, Richie.
Richie était au milieu de la fratrie, en terme d’âges. Le plus vieux, Roger, ne s’était jamais vraiment intéressé à Kasey. Le plus jeune, Rod, était mort deux ans plus tôt, peu après le décès de leur père. Richie l’appelait depuis, et laissait des messages, qui ne disaient généralement pas grand-chose. Juste, “J’aimerais avoir de tes nouvelles, petit, rappelle-moi quand tu pourras.” Mais Kasey ne décrochait jamais, même quand il était chez lui, et ne rappelait jamais. Après des années passées à être rejeté, il n’arrivait pas à se forcer à satisfaire le soudain désir de Richie d’agir comme un véritable frère.
— Qu’il aille se faire foutre, dit Kasey à Bandit, qui tapait le sol de sa queue pour montrer son accord. Nous n’avons pas besoin de lui.
Il laissa la lumière clignoter.
De retour au garage, il oublia rapidement Richie. Il n’avait que la voiture de Brandon en tête. L’après-midi passa, et Kasey passa chaque minute de celui-ci à essayer d’oublier son obsession pour la Chevelle. Elle était magnifique, parfaite, et il savait combien il serait bon de s’enfermer dans l’obscur habitacle pour s’abandonner à son excitation.
Quand il en fut à l’avant-dernière voiture de la journée, une vieille et ennuyeuse Honda Accord, Kasey décrocha un peu, prenant son temps, regardant l’heure, ayant toutes les peines du monde à se concentrer sur ce qu’il faisait. Il se disait qu’il ne voulait pas encore ramener la voiture pour ne pas attirer l’attention de l’équipe de La guerre des moteurs, mais ce n’était qu’une part de la réalité.
— Ça va ? demanda Tony, vers cinq heures moins le quart.
— Ouais. Pourquoi ?
— Je ne sais pas, t’as l’air un peu ailleurs aujourd’hui.
— Ça va.
