Jézabel - Irène Némirovsky - E-Book

Jézabel E-Book

Irène Némirovsky

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Beschreibung

Dans le box des accusés, une femme, Gladys Eysenach coupable d'avoir tué son jeune amant. Elle n'est plus très jeune, très riche, encore belle, « cosmopolite », mais sans famille, presque sans amis, isolée, paumée. Nous assistons au procès, elle est condamnée à 5 ans de prison. Puis nous la retrouvons qui revit sa jeunesse, et le fil de sa vie, une vie où elle n'a recherché que le plaisir d'être aimée. Ce portrait de femme sans racines, enfermée sur elle-même, est disséqué avec une implacable cruauté. En soulignant certains points de la condition féminine au début du 20e siècle, l’auteure nous montre pas à pas comment cette femme est devenue cette criminelle.

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Irène Némirovsky

JÉZABEL

(1936)

Une femme entra dans le box des accusés. Elle était belle encore, malgré sa pâleur, malgré son air hagard et las; seules, les paupières, d’une forme délicieuse, étaient fanées par les larmes et la bouche affaissée, mais elle paraissait jeune. On ne voyait pas ses cheveux cachés sous le chapeau noir.

Elle porta machinalement ses deux mains à son cou, cherchant, sans doute, les perles du long collier qui l’avait orné autrefois, mais son cou était nu; les mains hésitèrent; elle tordit lentement et tristement ses doigts, et la foule haletante qui suivait des yeux ses moindres mouvements fit entendre un sourd murmure.

– Messieurs les jurés veulent voir votre visage, dit le président. Enlevez votre chapeau.

Elle l’ôta, et de nouveau, tous les regards s’attachèrent à ses mains nues, petites et parfaites. Sa femme de chambre, assise au premier rang des témoins, fit un mouvement involontaire en avant, comme pour lui venir en aide, puis la conscience du présent lui revint; elle rougit et se troubla.

C’était un jour d’été parisien, froid et pâle; la pluie coulait sur les hautes fenêtres; les vieilles boiseries, les caissons d’or du plafond, les robes rouges des juges étaient éclairées par une lumière livide d’orage. L’accusée regarda les jurés assis en face d’elle, puis la salle où des grappes humaines s’accrochaient à chaque angle.

Le président demanda:

– Vos noms et prénoms?… Où êtes-vous née?… Votre âge?…

On n’entendit pas le murmure qui s’échappait des lèvres de l’accusée. Dans la salle, des femmes chuchotèrent:

– Elle a répondu… Qu’est-ce qu’elle a dit?… Où est-elle née?… Je n’ai pas entendu… Quel âge a-t-elle?… On n’entend rien!…

Ses cheveux étaient blonds, pâles et légers; ses vêtements noirs. Une femme dit à voix basse: « Elle est très bien » et soupira de plaisir, comme au théâtre.

Le public debout entendait mal l’acte d’accusation. De main en main passaient les journaux de midi qui reproduisaient en première page les traits de l’accusée et le récit du crime.

La femme s’appelait Gladys Eysenach. Elle était accusée d’avoir assassiné son amant, Bernard Martin, âgé de vingt ans.

Le président commença l’interrogatoire:

– Où êtes-vous née?

– À Santa-Paloma.

– C’est un village qui se trouve aux confins du Brésil et de l’Uruguay, dit le président aux jurés. Quel est votre nom de jeune fille?

– Gladys Burnera.

– Nous ne parlerons pas ici de votre passé… J’entends de votre enfance et de votre première jeunesse qui se sont écoulées en voyages dans des contrées lointaines, dont plusieurs ont subi des bouleversements sociaux et où il a été impossible de procéder aux investigations d’usage. Nous devrons donc faire principalement état de vos propres déclarations en ce qui concerne ces premières années. Vous avez déclaré à l’instruction que vous étiez la fille d’un armateur de Montevideo, que votre mère, Sophie Burnera, ayant quitté votre père deux mois après son mariage, vous êtes née loin de lui et ne l’avez jamais connu. Est-ce exact?

Lesen Sie weiter in der vollständigen Ausgabe!

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