La croix - Collectif - E-Book

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Editorial«Scandale pour les Juifs, folie pour les païens, le Christ crucifié» (1 Co 1, 23) a amené les Pères de l’Église à dépasser ce paradoxe initial pour montrer que La croix 1, incontournable pour tout chrétien, lui donne de vivre sa Pâque avec le Christ pour être associé à sa Résurrection. Dans un magistral article d’introduction, le P. Nicolas Egender nous fait pénétrer dans l’office byzantin de l’Exaltation de La croix, « liée à la dédicace de la basilique constantinienne de l’Anastasis, le Saint Sépulcre» (p. 2), et il montre à quel point «il jaillit du mystère pascal d’une manière concrète, poétique et même musicale» (p. 2). C’est également La croix triomphante que célèbrent les chrétiens du Nil, comme l’explique Noëlle Hugo-Favot, en revisitant l’iconographie qui lui est consacrée. Irénée de Lyon est l’un des premiers à réfléchir sur La croix, il le fait à partir de la typologie du bois entre l’arbre du Paradis et celui de La croix, pour montrer, comme le précise Valerry Wilson, que La croix apporte le salut, inaugure la création nouvelle, s’ouvre sur la Résurrection. Puis Martin Roch reprend les premiers témoignages, relatifs à la redécouverte de La croix au ive siècle. Finalement, Philippe Molac présente une remarquable étude de la célèbre hymne Vexilla Regis, «l’une des plus anciennes louanges de l’Occident chrétien [...], qui porte au plus haut point la victoire du Crucifié» (p. 51), en se terminant par ces mots: «La vie s’est offerte dans la mort et par la mort a été rendue à la vie.» Tout en prenant en compte le réalisme de La croix, le tragique de la souffrance, de la trahison, de l’abandon..., les Pères s’attachent à faire comprendre comment La croix est un passage vers la vie nouvelle, elle s’ouvre sur la Résurrection.

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« Aujourd’hui s’avance la croix, la création exulte ; la croix, chemin des égarés, espoir des chrétiens, prédication des Apôtres, sécurité de l’univers, fondement de l’Église, fontaine pour ceux qui ont soif. Aujourd’hui s’avance la croix et les enfers sont ébranlés. Les mains de Jésus sont fixées par les clous, et les liens qui attachaient les morts sont déliés. Aujourd’hui, le sang qui ruisselle de la croix parvient jusqu’aux tombeaux et fait germer la vie dans les enfers. Dans une grande douceur, Jésus est conduit à la Passion, bénissant ses douleurs à toute heure : il est conduit au jugement de Pilate qui siège au prétoire ; à la sixième heure on le raille ; jusqu’à la neuvième heure, il supporte la douleur des clous, puis la mort met fin à sa Passion. À la douzième heure, il est déposé de la croix : on dirait un lion qui dort. Alors, il descend aux enfers, désirant voir les justes qui se reposent de leurs fatigues et il les passe en revue comme un roi regardant son armée au repos à l’heure de midi. Il dit : “Me voici, je viens.” Et toute l’armée se dresse aussitôt […].

Désormais, par la croix, les ombres sont dissipées et la vérité se lève. La mort est dépouillée, l’enfer livre ses captifs, l’homme est libre, le Seigneur règne, la création est dans la joie. La croix triomphe et toutes les nations, tribus, langues et peuples viennent pour l’adorer. Nous trouvons en elle notre joie avec le bienheureux Paul qui s’écrie : “Loin de moi la pensée de trouver ma gloire ailleurs que dans la croix de notre Seigneur.” La croix rend la lumière à l’univers entier, elle chasse les ténèbres et rassemble les nations de l’Occident, du Nord, de la mer et de l’Orient en une seule Église, une seule foi, un seul baptême dans la charité. Elle se dresse au centre du monde, fixée sur le calvaire […].

Armés de la croix, les Apôtres s’en vont prêcher et rassembler dans son adoration tout l’univers, foulant aux pieds toute puissance hostile. Par elle, les martyrs ont confessé la foi avec audace et n’ont pas craint les ruses des tyrans. S’en étant chargés, les moines, dans une immense joie, ont fait de la solitude leur séjour. Cette croix paraîtra lors du retour du Christ, la première dans le ciel, sceptre précieux, vivant, véritable et saint du Grand Roi : “Alors, dit le Seigneur, apparaîtra dans le ciel le signe du Fils de l’homme.” Nous la verrons, escortée par les anges, illuminant la terre, d’un bout de l’univers à l’autre, plus claire que le soleil, annonçant le jour du Seigneur. »

S. Éphrem le Syrien, cité par J.-R. Bouchet, Lectionnaire patristique dominicain, Paris, Cerf, 1994, pp. 180-181

Sommaire

La Croix

CPE n° 147

Éditorial — Marie-Anne VANNIER

Universelle exaltation de la précieuse et vivifiante Croix dans la liturgie byzantine — Nicolas EGENDER

La Croix triomphale pour les chrétiens du Nil — Noëlle HUGO-FAVOT

L’économie de la Croix chez Irénée de Lyon — Valerry WILSON

L’invention de la Croix : les premiers témoignages — Martin ROCH

L’hymne du Vexilla Regis — Philippe MOLAC

Actualité des Pères de l’Église

Éditorial

« Scandale pour les Juifs, folie pour les païens, le Christ crucifié » (1 Co 1, 23) a amené les Pères de l’Église à dépasser ce paradoxe initial pour montrer que la croix[1], incontournable pour tout chrétien, lui donne de vivre sa Pâque avec le Christ pour être associé à sa Résurrection.

Dans un magistral article d’introduction, le P. Nicolas Egender nous fait pénétrer dans l’office byzantin de l’Exaltation de la Croix, « liée à la dédicace de la basilique constantinienne de l’Anastasis, le Saint Sépulcre » (p. 2), et il montre à quel point « il jaillit du mystère pascal d’une manière concrète, poétique et même musicale » (p. 2).

C’est également la Croix triomphante que célèbrent les chrétiens du Nil, comme l’explique Noëlle Hugo-Favot, en revisitant l’iconographie qui lui est consacrée.

Irénée de Lyon est l’un des premiers à réfléchir sur la croix, il le fait à partir de la typologie du bois entre l’arbre du Paradis et celui de la croix, pour montrer, comme le précise Valerry Wilson, que la croix apporte le salut, inaugure la création nouvelle, s’ouvre sur la Résurrection.

Puis Martin Roch reprend les premiers témoignages, relatifs à la redécouverte de la Croix au IVe siècle.

Finalement, Philippe Molac présente une remarquable étude de la célèbre hymne Vexilla Regis, « l’une des plus anciennes louanges de l’Occident chrétien […], qui porte au plus haut point la victoire du Crucifié » (p. 51), en se terminant par ces mots : « La vie s’est offerte dans la mort et par la mort a été rendue à la vie. »

Tout en prenant en compte le réalisme de la croix, le tragique de la souffrance, de la trahison, de l’abandon…, les Pères s’attachent à faire comprendre comment la croix est un passage vers la vie nouvelle, elle s’ouvre sur la Résurrection.

Marie-Anne VANNIER

[1]. Cf. J.-M. Prieur, La croix chez les Pères (du IIeau début du IVesiècle), Strasbourg, CADP, « Cahiers de Biblia Patristica » n° 8, 2006.

Universelle Exaltation de la précieuse et vivifiante Croix dans la liturgie byzantine

Θεολόγος ὁ σταυρός

La Croix est théologienne

Grégoire de Nysse

L’office byzantin est structuré autour du mystère de la croix et de la résurrection. Il jaillit du mystère pascal d’une manière concrète, poétique et même musicale. Il est bâti sur les huit tons, le livre de l’Octoèque du dimanche qui régit toute l’année liturgique et qui comprend, outre un canon de la résurrection, un canon de la croix et la résurrection. Si l’office de la résurrection est célébré chaque dimanche, même en carême, l’Octoèque de semaine fait, chaque mercredi et vendredi dans les stavrotheotokia (croix et Theotokos), ainsi que pendant sexte et none, mémoire de la croix. Il existe pourtant, au cours de l’année, quatre fêtes spécialement consacrées à la croix : deux d’origine hiérosolymitaine : le 14 septembre, son Exaltation, la plus ancienne, et le 7 mai, l’apparition de la croix au-dessus de Jérusalem, le 7 mai 351[1] ; deux venant de Constantinople : le mercredi de la mi-carême, transférée au troisième dimanche de carême[2] et le 1er août, la procession de la relique de la Croix, commémorant la victoire d’Héraclius sur les Perses et la restitution de la relique à Jérusalem en 628[3].

L’Exaltation est intimement liée à la dédicace de la basilique constantinienne de l’Anastasis, le Saint Sépulcre, le 13 septembre 335[4]. Le lendemain était exposée la relique de la vraie Croix à la vénération des fidèles. Cette dédicace est toujours présente au calendrier byzantin, mais elle a été progressivement supplantée par la fête de l’Exaltation de la croix. Comme toutes les grandes fêtes, celle du 14 septembre est donc d’origine hiérosolymitaine, mais elle a été byzantinisée[5], à l’instar de l’ensemble de la liturgie de Jérusalem, tout en conservant les textes du précieux héritage hagiopolite. Le Journal de voyage d’Égérie, dans son dernier chapitre, d’ailleurs interrompu, dit :

On appelle jour de la dédicace celui où la sainte église qui est au Golgotha, celle qu’on appelle le Martyrium, a été consacrée à Dieu. La sainte église qui se trouve à l’Anastasis, à l’endroit où le Seigneur est ressuscité après sa passion, a été elle aussi consacrée à Dieu le même jour. La dédicace de ces églises est donc célébrée avec la plus grande solennité, car la croix du Seigneur a été découverte ce jour-là. On établit, en effet, que le jour où les saintes églises susdites avaient été consacrées pour la première fois était celui où on avait découvert la croix du Seigneur, de sorte qu’on célébrait les deux choses ensemble, le même jour, avec grande solennité. […] Quand sont arrivés ces jours de la dédicace, on les célébrait pendant huit jours. Plusieurs jours auparavant, commencent d’affluer de toutes parts des foules de moines et d’apotactites, venus non seulement des diverses provinces telles que Mésopotamie, Syrie, Égypte, Thébaïde, où les moines sont nombreux, mais aussi de tous lieux et de toutes provinces. […] Les évêques, quand ils sont peu nombreux, sont ces jours-là à Jérusalem plus de quarante ou cinquante, et avec eux viennent un grand nombre de leurs clercs. […] Pendant ces fêtes de la dédicace, la splendeur de toutes les églises est la même qu’à Pâques et à l’Épiphanie, et à chaque jour on se rassemble en des lieux divers, comme à Pâques et à l’Épiphanie[6].

Le Lectionnaire arménien précise :

Le deuxième jour, on s’assemble au Saint-Martyrium et le même jour, on montre la vénérable Croix à toute l’assemblée[7].

Voici, je fais toute chose nouvelle (Ap 21, 5)

Dédicace (egkainia) veut dire renouveau[8]. Le temple de Salomon, évoqué par la lecture de 3 Rois (8, 22-30) est le signe de la présence sur terre de Dieu que le « ciel et les cieux des cieux ne peuvent contenir », mais qui nous appelle à la conversion et à la fidélité, à la sagesse et à la charité (Pr 3, 19-34) et au renouveau intérieur. La consécration de l’édifice nouveau et le renouveau ecclésial et personnel sont intimement liés.

En ce jour la maison divine et sacrée,

vénérable et lumineux de la Résurrection du Christ,

célèbre son brillant renouveau ;

le divin sépulcre offre au monde la vie

et fait sourdre pour nous l’immortalité ;

il fait jaillir à flots la grâce,

répand les miracles abondamment

et procure aux fidèles qui le demande les guérisons (150)[9].

Célébrant le renouveau du très saint temple de la Résurrection,

Seigneur nous te glorifions, toi qui le sanctifias et l’as conduit

par ta grâce à son parfait achèvement

et agrées les sacrifices célébrés en ce lieu

par tes fidèles au cours des mystères sacrés,

recevant de la main de tes serviteurs

les victimes non sanglantes et immaculées,

pour accorder en retour à qui les offre droitement

la purification et la grande miséricorde (137).

Comme tu as orné de splendeur le céleste firmament,

sur terre aussi tu pares de beauté

la sainte demeure de ta gloire, Seigneur.

Pour les siècles des siècles affermis-la

et par les prières de la Mère de Dieu

agrée les incessantes supplications

qu’en elle nous faisons monter jusqu’à toi,

ô vie et résurrection de tous (138).

La tente du témoignage, c’est Dieu lui-même qui la révéla,

sur terre le divin Moïse la fixa,

au milieu des sacrifices, Salomon a dédié le temple ;

quant à nous fidèles, nous trouvons refuge en la nouvelle Jérusalem,

avec David chantons celui qui fut pour nous crucifié,

lui demandant de pardonner tous nos péchés (141).

Par sa venue, le Christ illumina l’univers

et par son Esprit divin, il a renouvelé le monde entier ;

les âmes connaissent le renouveau,

car ce temple s’élève pour la gloire du Seigneur :

c’est là que le Christ notre Dieu

renouvelle les cœurs des croyants

pour le salut des mortels (138).

L’Église s’est montrée comme un ciel aux mille feux

illuminant l’ensemble des croyants,

nous y chantons :

Seigneur, affermis ce temple saint (142).

Frères, opérez le renouveau et, rejetant le vieil homme,

vivez dans une vie nouvelle,

en réfrénant tout ce qui procure la mort,

corrigeons tous nos membres et détestons

la nourriture prise à l’arbre pour notre malheur,

nous souvenant de nos antiques fautes pour les fuir ;

c’est ainsi que l’homme est renouvelé,

ainsi est honoré le jour du Renouveau (134).

Homme, retrouve ta propre identité,

échange le vieil homme pour le nouveau,

fête la dédicace de ton âme ; tant que le loisir t’en est donné,

renouvelle ta conduite, le chemin de ta vie :

les temps anciens sont révolus, voici toutes choses sont nouvelles.

Tel est le fruit de cette fête, si tu changes pour le bien ;

dans la mesure où l’homme se renouvelle,

dignement se célèbre le jour du Renouveau (151).

Jour de grande fête

Le complexe constantinien avec la rotonde de l’Anastasis, la basilique du Martyrium, l’édicule du Golgotha et le saint Jardin apparaît comme le nouveau temple, dans la ligne de celui de Salomon, lieu matériel concret, « divin sépulcre », mais qui « offre au monde la vie et fait sourdre l’immortalité ». Cela va déclencher les pèlerinages aux Lieux saints. La liturgie avertit et met en garde : le pèlerinage extérieur doit provoquer la conversion intérieure, dont Marie l’Égyptienne[10] est le modèle. On se rappelle la réticence de Grégoire de Nysse[11] face aux pèlerinages ou celle du Palestinien Hilarion de Gaza, qui visita Jérusalem seulement « une journée, pour éviter de mépriser les Lieux saints, dont il était si proche, mais non moins d’enfermer Dieu dans un lieu[12] ».

La fête de l’Exaltation est encadrée aujourd’hui par un samedi et un dimanche avant et après son jour et qui contiennent à la célébration eucharistique des lectures propres : « Qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas, n’est pas digne de moi » (Mt 10, 38). « Si quelqu’un veut se mettre à ma suite, qu’il se renie lui-même, prenne sa croix et me suive » (Mt 8, 34). « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jn 3, 16). « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, vous saurez alors que Je Suis » (Jn 8, 28). « Ce dont nous parlons, c’est la sagesse de Dieu, mystérieuse, demeurée cachée, […] celle qu’aucun des princes de ce monde n’a connue, s’ils l’avaient connue, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de gloire » (1 Co 2, 8). « Je suis à jamais crucifié avec le Christ. […] Pour moi, puissé-je ne me glorifier que dans la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par laquelle le monde est à jamais crucifié pour moi et moi pour le monde » (Ga 2, 19 ; 6, 14). La fête s’étend jusqu’au 21 septembre. Elle est toujours un jour d’abstinence. Son sommet est, à la fin des matines, le rite de l’exaltation solennelle et universelle de la croix vers les quatre points de l’horizon, au chant de cinq cents « Seigneur, prends pitié », suivie de la vénération de la croix par les fidèles, laquelle se répète tout au long de l’octave[13]. En raison du récit de la Passion qui constitue l’évangile du jour, le 14 septembre est toujours jour d’abstinence, même le dimanche.

Sources bibliques

Les textes des offices forment un condensé chanté des écrits des Pères, qui ont scruté au maximum l’Écriture pour illustrer la croix et la résurrection du Christ. Avec eux, la liturgie a exploré non seulement le Nouveau Testament, citant, plus d’une fois, de nombreux passages : « Le langage de la croix est folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui se sauvent, pour nous, il est puissance de Dieu » (1 Co 1, 18-24). « Pour moi, une fois élevé de la terre, j’attirerai à moi tous les hommes » (Jn 12, 32) et une grande partie de la Passion selon S. Jean (Jn 19), mais elle relève tout dans l’Ancien Testament et dans la création qui rappelle, de quelque manière, la croix. Certains psaumes (selon la Septante) sont privilégiés[14] : le verset « Exaltez le Seigneur notre Dieu et adorez l’escabeau de ses pieds, car il est saint » (Ps 98, 5), si souvent répété, est une allusion à la relique que possédait Constantinople, le morceau de la Croix où Jésus avait posé les pieds. Mais toute la croix est l’escabeau du trône de la gloire de Dieu. La relique de la Croix a la vertu de relier le croyant, au-delà du temps et du lieu, avec l’événement du Golgotha.

Aujourd’hui en vérité s’accomplit le saint oracle de David :

voici que nous nous prosternons manifestement

devant ce qui fut l’escabeau de ses pieds ;

à l’ombre de tes ailes, ô très compatissant,

pleins d’espérance, nous te crions :

que brille sur nous ton visage de clarté

et relève le front des fidèles chrétiens

par l’exaltation de ta précieuse Croix,

ô Christ très miséricordieux (155).

« Dieu est notre roi avant les siècles : il a accompli le salut au milieu de la terre » (Ps 73, 12) et « Tous les confins de la terre ont vu le salut de notre Dieu » (Ps 97, 3) évoquent la croyance chez la plupart des civilisations que le sanctuaire central d’un peuple se trouve au milieu de la terre, dont il est le nombril. Aujourd’hui encore, on le montre au milieu du sanctuaire grec orthodoxe du saint Sépulcre.

L’arbre de la vraie vie qui sur le lieu du Crâne fut planté,

l’arbre sur lequel le roi des siècles opéra le salut,

exalté au milieu de la terre en ce jour,

sanctifie les confins de l’univers,

et le temple de la Résurrection célèbre son renouveau ;

les anges se réjouissent dans le ciel

et sur terre les hommes jubilent de joie, disant avec David :

exaltez le Seigneur notre Dieu et prosternez-vous devant son trône,

devant l’escabeau de ses pieds, car il est saint,

celui qui donne au monde la grande miséricorde (156).

La Passion du Christ est évoquée par le Psaume 21 : Ô Dieu, mon Dieu, écoute-moi, pourquoi m’as-tu abandonné ?

Faisons retentir un chant de fête en ce jour

et, le visage radieux, chantons avec tout l’éclat de notre voix :

Ô Christ, qui pour nous accepta le jugement,

les crachats, les fouets, le manteau de pourpre et la mise en croix,