La Machine infernale de Jean Cocteau (Analyse approfondie) - Alice Renard - E-Book

La Machine infernale de Jean Cocteau (Analyse approfondie) E-Book

Alice Renard

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Beschreibung

Cet ouvrage fournit une analyse approfondie de La Machine infernale de Jean Cocteau avec toutes les clés pour analyse l'œuvre.

Retrouvez dans cette analyse approfondie de La Machine infernale de Jean Cocteau tout ce que vous devez savoir sur cette œuvre classique !

Depuis le triomphe d'Œdipe sur le sphinx et son mariage avec la reine Jocaste, Thèbes est frappée par la peste. Alors qu'Œdipe apprend la mort naturelle de son père Polybe, contrairement à ce que l'oracle de Delphes avait prédit – qu'il tuerait son père et épouserait sa mère –, il découvre également qu'il avait été adopté par ce dernier. Peu à peu, Œdipe prend conscience que la machine infernale des dieux s'est d'ores et déjà refermée sur lui… 

Que contient cette analyse d'oeuvre ?

Après avoir détaillé la biographie de Jean Cocteau, Alice Renard nous transporte directement au sein de l'histoire de  La Machine infernale, qu'elle résume fidèlement. Elle se penche ensuite sur le contexte qui a vu naître ce roman : l'entre-deux-guerres, une période contrastée, à la fois marquée par les crises politiques, économiques et sociales, mais aussi par une agitation culturelle et intellectuelle, notamment à Paris où Cocteau est influencé par les avant-gardes. Les personnages de la pièce, tant Œdipe que Jocaste, Tirésias ou le Sphinx, sont alors soumis à une analyse rigoureuse. Vient ensuite l'étude des thématiques principales de l'oeuvre : la fatalité du destin, l'attrait pour le surnaturel, la vision pessimiste de la condition humaine ou encore la psychanalyse. L'analyse du style de Jean Cocteau fait l'objet du chapitre suivant, tandis que l'étude de la réception de cette œuvre clôt l'analyse littéraire. 


Profil Littéraire propose des analyses approfondies faisant le tour complet des plus grandes œuvres de la littérature. Notre objectif est de permettre à nos lecteurs d'aller plus loin dans leur expérience de lecture et leur offrir ainsi un nouveau regard sur l'oeuvre concernée. Nos "profils littéraires" sont conçus par des professeurs triés sur le volet et révisés par un comité éditorial constitué de professionnels de la littérature.

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Seitenzahl: 57

Veröffentlichungsjahr: 2017

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Jean Cocteau

Né en 1889 à Maisons-Laffitte (Île-de-France)Mort en 1963 à Milly-la-Forêt (Île-de-France)Quelques-unes de ses œuvres :Antigone (pièce de théâtre, 1922)Les Enfants terribles (roman, 1929)La Belle et la Bête (film, 1946)

Artiste pluridisciplinaire (romancier, dramaturge, chorégraphe, poète, cinéaste, peintre, dessinateur, lithographe, céramiste, tapissier, etc.), Jean Cocteau est une figure majeure du XXe siècle. Son œuvre est influencée par les nombreux artistes – issus d’univers différents – qu’il a côtoyés au cours de sa vie, comme Pablo Picasso (peintre et sculpteur espagnol, 1881-1973), Jean-Paul Sartre (écrivain et philosophe français, 1905-1980), Erick Satie (compositeur et pianiste français, 1866-1925), etc.

Elle s’inscrit aussi dans un contexte artistique et littéraire marqué par les mouvements de l’avant-garde, le surréalisme, le dadaïsme, etc. Mais en dépit de l’éclectisme et de la richesse de son travail, Cocteau ne cesse d’affirmer qu’il est avant tout un poète, et que l’ensemble de son œuvre est un poème, ce dont témoigne notamment son film Le Testament d’Orphée (1960).

Au-delà de ces interactions avec les mouvements artistiques et intellectuels, indépendamment aussi de ces rencontres, Cocteau, refusant de se laisser emprisonner dans des carcans et des cadres délimités, est parvenu à garder l’esprit de curiosité et l’étonnement comme fils conducteurs de son expression, et à développer un style tout à fait personnel, empreint de poésie, de surréalisme et de modernité.

De nombreux écrivains et poètes de son époque se sont d’ailleurs fortement inspirés de son œuvre et, aujourd’hui encore, le travail que Cocteau a laissé à la postérité ne cesse de nourrir de nombreux artistes et chercheurs. Sa pièce de théâtre en un acte, La Voix humaine (1930), a par exemple inspiré un épisode du film L’Amore de Roberto Rosellini (réalisateur italien, 1906-1977) en 1948, tandis que son style onirique a influencé la mise en scène du Peau d’âne de Jacques Demy (cinéaste français, 1931-1990), en 1970.

La Machine infernale

Genre : théâtre1re édition : 1934Édition de référence :La Machine infernale, Paris, Le Livre de Poche, 1967, 159 p.Personnages principaux :Œdipe, héros orgueilleux qui réalise malgré lui l’oracle d’Apollon en assassinant son père Laïus et, plus tard, en épousant sa mère, Jocaste ;Jocaste, veuve de Laïus, reine de Thèbes (Grèce) et mère d’Œdipe, offrira sa main et sa couronne au vainqueur du Sphinx ;Le Sphinx, monstre effrayant et incarnation de la déesse Némésis, assassine les jeunes gens aux portes de Thèbes après leur avoir posé une devinette ;Le chacal Anubis, dieu égyptien de la mort, compagnon et gardien du Sphinx ;Tirésias, fidèle devin de Jocaste, à la fois aveugle et voyant.Thématiques principales : la fatalité, l’attrait pour le surnaturel, une vision pessimiste de la condition humaine, la psychanalyse.

Fondée sur le mythe œdipien, partiellement inspirée de la tragédie grecque antique Œdipe roi (vers 425 av. J.-C.) de Sophocle (poète tragique grec, entre 496 et 494 av. J.-C.-406 av. J.-C.), La Machine infernale, écrite en 1932 et jouée pour la première fois en 1934 à la Comédie des Champs-Élysées, nous paraît à l’image de son auteur : éclectique. De fait, la pièce reflète différents tons, styles, genres et registres : s’y mêlent le réalisme et le fantastique, s’y côtoient le style tragique et celui, plus personnel et poétique, de Jean Cocteau.

Il s’agit donc d’une œuvre protéiforme et tout à fait moderne, ce qui explique, d’une part, le très bon accueil que lui réserva la critique – Colette (femme de lettres française, 1873-1954) rédigea notamment à son propos un texte chaleureux et laudatif – et, d’autre part, le faible intérêt que lui porta d’abord le grand public, encore peu enclin à apprécier ce caractère de modernité...

La vie de Jean Cocteau

Portrait de Jean Cocteau

Des débuts prometteurs

Jean Cocteau voit le jour le 5 juillet 1889 à Maisons-Laffitte, à une vingtaine de kilomètres de Paris. Sa mère, Eugénie Lecomte, et son père, Georges Cocteau – avocat et peintre amateur –, ont déjà deux enfants : Marthe et Paul. Le suicide de son père, le 5 avril 1898, marque Cocteau à jamais. Issu de la bourgeoisie parisienne, le cadet de la famille apparaît comme un enfant difficile : à l’école primaire, bien que considéré comme un élève brillant et intelligent, il se montre distrait, nerveux ; souffrant de maladies chroniques, il est souvent absent.

Gâté, Jean Cocteau passe son enfance entre Paris et Maisons-Laffitte, évoluant dans un milieu mondain et artistique. Dans la maison de son grand-père maternel, Eugène Lecomte, il s’intéresse dès son plus jeune âge à la peinture, à la musique, à la littérature, au théâtre ou encore au cinéma. De fait, cet agent de change et collectionneur d’art parfait son éducation artistique, l’emmenant par exemple aux concerts du conservatoire de Paris.

Au lycée Condorcet, Cocteau excelle dans peu de matières, et il est même renvoyé en raison de son indiscipline et de ses absences trop fréquentes. Privilégiant le dessin et la fréquentation des cafés artistiques, il rate à deux reprises les épreuves du baccalauréat, en dépit des cours privés payés par sa mère et des stages d’été auxquels celle-ci l’envoie. Cocteau décide alors d’interrompre ses études.

En 1908, à Paris, sa mère l’introduit dans les salons mondains et artistiques. Cocteau se lie d’amitié avec l’écrivain français Lucien Daudet (1878-1946) et le poète français Maurice Rostand (1891-1968). Suite au premier récital de ses poèmes, lors d’une matinée poétique qui lui est consacrée au théâtre Femina (Bordeaux), le jeune Cocteau – il a 19 ans – acquiert d’emblée une reconnaissance dans les milieux littéraires. En 1909, il publie son premier recueil de poèmes à compte d’auteur : La Lampe d’Aladin. Son talent est alors rapidement reconnu dans les cercles artistiques, et Jean Cocteau, le « prince frivole », devient la figure à la mode du Tout-Paris.

Son activité littéraire s’intensifie et ses rencontres se multiplient. En 1909, il fait la connaissance de Serge de Diaghilev (1872-1929), organisateur de spectacles, mécène et fondateur des Ballets russes qui, quelques années plus tard, bouleversent le poète avec la représentation du Sacre du printemps (1913). En 1910, Cocteau rencontre notamment Marcel Proust (écrivain français, 1871-1922) et François Mauriac (écrivain français, 1885-1970). L’année suivante, il entre en relation avec le compositeur et chef d’orchestre russe Igor Stravinsky (1882-1971), qu’il admire énormément et à qui il soumet un projet de ballet, Parade, en 1914.

Outre ses nombreuses rencontres et ses nombreux séjours à l’étranger, Cocteau ne cesse de dessiner, de rédiger des poèmes et des textes en prose. En 1913, après une rencontre avec André Gide (écrivain français, 1869-1951), dont le style de vie et l’esthétique littéraire l’influencent, il commence à composer Le Potomak – édité en 1919 –, recueil de dessins et de prose qui marque un tournant décisif dans son œuvre : désormais, Cocteau ne perçoit plus l’art de manière frivole, mais l’envisage comme un moyen de pénétrer l’invisible, de plonger dans les profondeurs.

Une production intarissable