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Emily Winston quitte sans regret son ancienne vie pour devenir l’épouse par correspondance d’un homme vivant dans le territoire du Montana. Ayant passé les six dernières années de sa vie à la charge de sa tante, la mère maquerelle d’un bordel de Minneapolis, elle en connaît bien plus sur les hommes et ce qu’ils désirent d’une femme qu’une vierge classique. En fait, elle a un secret. Un secret qu’elle devra cacher à son mari le plus longtemps possible, jusqu’à se retrouver dans ses bras, sur leur lit de noces. Car les répercussions de cette découverte risqueraient de compromettre sa nouvelle liberté.
Wyatt Blake a chargé une entremetteuse, également tenancière de bordel, de lui trouver une femme qui lui conviendrait, car il ne se satisfaisait pas de l’offre de jeunes filles à marier de sa petite ville. Il ne recherche pas une femme faible ou timide, mais une qui pourra assouvir tous ses désirs charnels. Quand Emily descend de la diligence, il sait immédiatement qu’elle lui conviendra parfaitement. Mais il découvre ensuite qu’elle est bien plus qu’une femme traditionnelle.
Un tel mariage pourra-t-il survivre aux nombreuses questions soulevées et aux complications inattendues ?
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Veröffentlichungsjahr: 2025
MARIÉES PAR CORRESPONDANCE
TOME 2
Copyright © 2025 par Vanessa Vale
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Ceci est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les lieux et les événements sont les produits de l’imagination de l’auteur et utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, entreprises, sociétés, événements ou lieux ne serait qu’une pure coïncidence.
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Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
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À propos de l'auteur
Emily Winston quitte sans regret son ancienne vie pour devenir l’épouse par correspondance d’un homme vivant dans le territoire du Montana. Ayant passé les six dernières années de sa vie à la charge de sa tante, la mère maquerelle d’un bordel de Minneapolis, elle en connaît bien plus sur les hommes et ce qu’ils désirent d’une femme qu’une vierge classique. En fait, elle a un secret. Un secret qu’elle devra cacher à son mari le plus longtemps possible, jusqu’à se retrouver dans ses bras, sur leur lit de noces. Car les répercussions de cette découverte risqueraient de compromettre sa nouvelle liberté.
Wyatt Blake a chargé une entremetteuse, également tenancière de bordel, de lui trouver une femme qui lui conviendrait, car il ne se satisfaisait pas de l’offre de jeunes filles à marier de sa petite ville. Il ne recherche pas une femme faible ou timide, mais une qui pourra assouvir tous ses désirs charnels. Quand Emily descend de la diligence, il sait immédiatement qu’elle lui conviendra parfaitement. Mais il découvre ensuite qu’elle est bien plus qu’une femme traditionnelle.
Un tel mariage pourra-t-il survivre aux nombreuses questions soulevées et aux complications inattendues ?
EMILY
Le balancement de la diligence associé à la chaleur étouffante de la journée, aurait dû m’endormir. Les deux rideaux de cuir latéraux avaient jusque-là été ouverts et laissaient entrer un peu d’air, mais la poussière que nous recevions en continu des larges roues, nous avait fait préférer la chaleur. Caroline, ma compagne de voyage s’était endormie, la tête vers l’arrière, calée dans l’angle, sa petite bouche ouverte. L’ennui de ce voyage commençait à me porter sur les nerfs. J’étais trop nerveuse pour me reposer et mes mains étaient plaquées sur mes genoux, comme si je cherchais à me retenir. J’avais envie de sauter de cette diligence et de me mettre à courir dans la direction opposée, mais nous étions au milieu de nulle part, entourés de vastes prairies sur des kilomètres. Le territoire du Montana n’était pas un endroit où se retrouver livrée à soi-même, sans arme, sans nourriture, ni aucun autre moyen de subsistance. Mais la question demeurait, quand je rencontrerais mon mari, ma situation ne pourrait-elle pas être encore pire ?
Ne voulant plus vivre aux crochets des autres, j’avais accepté de devenir épouse par correspondance dans le bureau de madame Bidwell. Un matin, lorsque ne n’avais que treize ans, mon père m’avait conduite jusqu’à la porte arrière du bordel de ma tante et m’y avait abandonnée. Jusque-là, je ne connaissais même pas l’existence de cette tante, qui avait rompu tout lien avec sa famille à cause de sa profession. Mes parents étaient pauvres et n’avaient pas de quoi nourrir leurs sept enfants. Mon père, un homme cruel et mauvais, avait décidé qu’il était temps que je serve à quelque chose et que je rapporte un peu d’argent à la famille, vu que j’avais commencé ma puberté à un assez jeune âge. Il me tira donc à sa suite en ville, chez sa sœur, espérant pouvoir tirer un gain substantiel de ma personne. Il m’offrit à elle, pour me vendre, et menaça de me conduire ailleurs, si jamais elle refusait son offre, insistant sur le fait que je n’étais qu’une marchandise à ses yeux.
J’étais jeune à l’époque, mais je me souvenais de ce moment très clairement, ce fut le moment où ma vie bascula. Ma tante Trina était bien plus gentille que mon père et lui paya la somme demandée sans discuter, uniquement pour se débarrasser de lui. Quand elle m’installa à la table de la cuisine et me servit mon premier vrai petit déjeuner, elle m’annonça que je devrais avant tout apprendre à lire et à écrire pour devenir une dame respectable un jour. Pour la première fois de ma vie, je me sentis en sécurité.
Six ans plus tard, j’habitais toujours dans la maison close et ma tante veillait sur moi à tous les instants. Je restais cachée la plupart du temps, mais quand les hommes finirent par me remarquer et commencèrent à poser des questions, je sus qu’il faudrait que je redouble de prudence. Je restais donc sur mes gardes, mais j’étais également impatiente de pouvoir enfin avoir une vie à moi. Quand madame Bidwell, une vieille amie de ma tante, m’approcha pour me demander de devenir épouse par correspondance, tante Trina et moi convînmes que c’était la meilleure solution.
La diligence passa dans un nid de poule et je fus arrachée à mes pensées. Ma tante me manquait, elle s’était montrée très maternelle avec moi, bien plus que ma vraie mère et je lui devais la vie. Je ne savais pas ce qu’il aurait pu advenir de moi si j’étais restée chez mes parents, ou si mon père avait réussi à me vendre à une autre mère maquerelle. J’étais cependant certaine d’une chose, ça n’aurait pas été agréable. Mais qu’en était-il de mon mari ? Serait-il comme mon père, cruel et plus attaché à ses bouteilles qu’à sa famille ? Serait-il vieux ? Et plus important encore, que ferait-il quand il découvrirait la vérité sur mon compte ? J’imaginais qu’il n’y avait pas de bordel dans les environs. Serait-il déçu de sa nouvelle femme au point de la chasser de chez lui et l’obliger à survivre seule ?
— Lewistown ! cria le cocher pour se faire entendre par-dessus le tonnerre des sabots de ses chevaux.
Je pris une grande inspiration et repoussai ma nervosité. Les gens décrivent souvent leur sentiment d’appréhension en le comparant à des papillons dans leur ventre, moi, j’avais plutôt l’impression d’avoir la poitrine comprimée par un étau impitoyable. Mon cœur se mit à battre la chamade, chaque battement résonnant fort dans mes oreilles. Ma respiration s’accéléra et la chaleur de l’habitacle me fut soudain insupportable.
Alors que Caroline s’étirait dans son coin, je repoussai le rideau de cuir de la diligence pour prendre une grande goulée d’air frais, sans plus me soucier de la poussière.
La ville dans laquelle nous arrivions était plus grande qu’August Point où nous avions laissée Eleanor deux heures plus tôt, mais elle était tout de même minuscule comparée à Minneapolis. L’air était frais et le paysage verdoyant.
— Je suis désolée Emily, je me suis endormie, dit Caroline.
Sa voix était douce et délicate, tout comme elle. Ses cheveux étaient d’un jaune pâle et doux et la robe bleue qu’elle portait mettait en valeur la couleur de ses yeux. Sa coiffure était parfaite, pas un seul cheveu ne dépassait et ses épingles étaient toutes en place malgré les longues heures passées dans la diligence. Elle n’avait même pas l’air d’avoir trop chaud. Comment pouvait-elle avoir l’air aussi parfaite… alors que moi, j’avais l’impression de tomber en morceaux, comme une robe trop petite dont les coutures cédaient. Il ne faudrait qu’un regard à mon mari pour la préférer, j’en étais convaincue. Elle était nettement plus belle, plus digne, plus… tout.
Et pourtant, j’étais celle à qui un certain Wyatt Blake avait été marié. Même s’il ne m’avait jamais rencontrée et ne savait rien de moi, j’étais sienne. Ces pensées occupaient mon esprit, quand la diligence s’arrêta brutalement et qu’un homme s’approcha pour ouvrir la porte.
Levant une main sur mes cheveux, j’essayai de lisser un peu ma tignasse brune, mais sans aucun résultat. Des mèches étaient collées à mon front et à mon cou de manière bien peu distinguée. Mes boucles étaient sauvages et hors de contrôle, comme à leur habitude.
— Mademoiselle Winston ?
L’homme était à contre-jour, permettant seulement à Caroline et moi de voir sa silhouette se découper dans la porte. Il était absolument immense. Tellement grand, qu’il occupait presque tout l’espace et ses épaules était si larges qu’il aurait fallu qu’il se tourne pour entrer dans l’habitacle.
— Oui, répondis-je enfin.
C’était mon mari, mais je ne pouvais pas le voir suffisamment clairement pour discerner ses traits. Je ne vis que sa main, immense et usée par le travail. Il resta debout, silencieux, attendant que je la lui prenne. Je jetai un regard à Caroline qui hocha la tête et m’adressa un petit sourire.
Essayant d’ignorer mon cœur battant à tout rompre, je posai ma main dans la sienne. La différence de taille était impressionnante, d’autant plus remarquable lorsqu’il referma ses longs doigts épais sur les miens. Sa peau était chaude et sa paume caleuse, mais il me tenait avec douceur. Il se recula et m’aida à descendre de la diligence, me permettant de le voir pour la première fois.
Même avec ce grand soleil, l’air était bien plus frais que dans la diligence et un petit vent fit voleter mes cheveux. Il repoussa doucement une mèche de mon visage. Penchant la tête en arrière, je regardai monsieur Wyatt Blake pour la première fois.
Ses cheveux étaient aussi foncés que les miens, mais plus raides et tombaient en longues mèches sur son large front. Il avait un grand front, un long nez et une mâchoire puissante. Ses yeux était d’une jolie couleur noisette, la même que celle de sa chemise. S’il avait été une femme, j’aurais supposé qu’il avait choisi cette couleur spécialement pour mettre en valeur cette partie de son anatomie, mais monsieur Blake ne semblait pas du genre à se soucier de telles frivolités. Mes yeux furent ensuite attirés par sa bouche dont je vis l’un des coins se soulever dans un sourire, ayant parfaitement conscience que je le détaillais.
Je rougis violemment d’avoir ainsi été surprise, mais je ne pouvais plus rien y faire. Ça faisait maintenant six semaines que j’attendais ce moment, depuis que j’avais accepté d’épouser un homme vivant dans le territoire du Montana.
— Vous êtes Emily Winston ? Sa voix était grave et un peu rauque, mais douce. Je veux m’assurer de bien faire descendre la bonne personne.
Je ne pus que lui adresser un petit hochement de tête et quand il me répondit par un sourire qui révéla une belle rangée de dents blanches et forma de petites rides au coin de ses yeux, une partie des doutes que j’avais nourris à son sujet s’envolèrent.
Caroline se pencha à la porte et nous observa avec curiosité. Ça avait été plus facile de laisser Eleanor descendre à l’arrêt précédent, sachant que je n’étais pas celle qui avait rendez-vous avec sa destinée. Mais cette fois c’était mon tour et Caroline était encore une fois laissée en arrière.
Monsieur McCallister laissa tomber sans ménagement mon sac à mes pieds et repartit se percher sur le siège du cocher, tout à l’avant de la diligence avec un grognement.
— Ne pensez même pas à repartir alors que cette jeune demoiselle n’est pas encore complètement descendue, lança monsieur Blake à l’intention du cocher en frottant le bout de ses doigts sur le bord de son chapeau. L’intensité de son regard me pétrifia.
Au souvenir de ce qui s’était passé au dernier arrêt, Caroline se recula vivement dans l’habitacle. Le cocher était parti en trombe, la portière à peine refermée.
— Au revoir ! lança-t-elle depuis l’intérieur de la diligence.
Je lui fis à mon tour des adieux et monsieur Blake leva la main en direction du cocher pour lui faire signe de partir. Une fois que le bruit des sabots se fut estompé, nous nous retrouvâmes seuls tous les deux. Je levai les yeux vers mon époux et le détaillai entre mes cils, remarquant qu’il me regardait attentivement lui aussi.
— Eh bien, Emily, j’espère que vous êtes toute autant satisfaite de votre nouveau mari que je le suis de ma femme.
Je me tournai pour lui faire face.
— Je vous ai à peine parlé, je ne sais pas comment vous pouvez si rapidement vous faire une telle opinion.
Ses sourcils sombres se haussèrent de surprise, mais son sourire ne disparut pas.
— Eh bien, sachez que le mot « oui » est exactement ce que je voulais entendre sortir de votre bouche. Il se pencha pour me murmurer la suite à l’oreille, même si nous étions absolument seuls tous les deux. Surtout s’il est prononcé dans un souffle et accompagné de petits cris de plaisir, ajouta-t-il.
Je reculai vivement en l’entendant me parler si directement et je vis qu’il me souriait toujours, d’un air plus joueur, qui ne laissait aucun doute sur ses intentions. Je ne pourrais pas le repousser bien longtemps, c’était mon mari, il y avait droit, mais j’espérais tout de même pouvoir savourer un vrai repas avant. Je n’avais pas la moindre envie d’être à la rue l’estomac vide, une fois qu’il découvrirait la vérité.
Il se racla la gorge, meublant le silence qui s’était installé entre nous.
— Mon chariot n’est pas loin et va falloir compter une heure environ pour arriver au ranch. Êtes-vous prête pour un autre voyage ?
Il me regarda avec une telle sollicitude que je m’en voulus d’avoir pu penser qu’il puisse m’abandonner à cause de mes secrets. Mais il fallait tout de même que je sois réaliste. Peut-être que nous éloigner de la ville jouerait en ma faveur.
— Oui, bien sûr, répondis-je.
Il ramassa mon sac de voyage, puis, posant son autre main sur mon épaule, me conduisit vers son chariot. Après avoir posé mes affaires à l’arrière à côté de rouleaux de fil de fer barbelé, il m’aida à monter sur le banc. Il fit le tour, puis s’installa à mes côtés, le siège s’enfonça sous son poids. Claquant la langue à son cheval pour le faire avancer, il nous guida vers la sortie de la ville.
Elle ne comptait qu’une artère principale et quelques ramifications latérales et les bâtiments étaient construits en bois, comme à August Point, ils étaient seulement un peu plus nombreux ici. Nous étions en fin d’après-midi, mais de nombreuses personnes vaquaient à leurs occupations dans la ville. Monsieur Blake salua quelques personnes au passage d’un mouvement de chapeau et je lui posai des questions sur ces gens, sur la ville et sur son ranch. À cause de ma nervosité, mais aussi de pure curiosité, je me forçais à entretenir une conversation animée.
— Vous êtes bien curieuse, n’est-ce pas ? me dit-il sur le ton de la plaisanterie, en répondant à mes questions, les unes après les autres.
Ce ne fut que lorsque la ville ne fut plus en vue depuis un moment que monsieur Blake tira enfin sur les rênes et arrêta le chariot. Le cheval renâcla doucement. Je le regardai d’un air interrogatif et ouvrit la bouche pour lui demander ce qu’il faisait, mais il me fit taire d’un baiser. Ce n’était pas qu’un simple baiser, mais un véritable assaut sur mes sens. Ce fut mon premier baiser et ce n’était en rien ce que je m’étais imaginé. Je m’attendais à sentir des lèvres froides se poser sur les miennes, un simple contact et ce serait fini. Mais il semblait que monsieur Blake n’était pas homme à faire les choses à moitié. Au début, oui, ses lèvres caressèrent doucement les miennes, mais elles étaient chaudes, douces. Puis, sa langue plongea dans ma bouche et je poussai un petit cri de surprise en le goûtant soudainement. Il avait un goût mentholé, comme s’il avait sucé une pastille de menthe, avec quelque chose d’autre. Un goût masculin, sombre, comme une promesse que tous mes désirs seraient comblés avec lui.
Je perdis la notion du temps, mais quand il se recula, je remarquai, à ma grande surprise, que mes doigts s’étaient enfouis dans les cheveux soyeux de sa nuque. Je laissai malgré moi échapper un gémissement sourd et je rougis. Ou peut-être était-ce le côté licencieux de ce que nous venions de faire qui avait provoqué cette réaction. Il redressa son chapeau qui avait été repoussé de travers par notre baiser.
— Maintenant, je sais comment te faire taire, dit-il d’une voix rocailleuse.
Je sentis mon sang bouillir dans mes veines. Mes tétons s’étaient durcit sous mon corset et le tissu pourtant doux de mon sous-vêtement irritait la chair sensibilisée. Mon sang était comme surchauffé. Je ne savais pas qu’ils pouvaient réagir de cette façon-là. C’était étrange et en même temps excitant. Et plus bas, entre mes jambes, j’étais déjà mouillée. Je savais ce qu’il se passait quand une femme était excitée, j’avais tout de même vécu dans une maison close pendant six ans, mais c’était la première fois que j’expérimentais ces activités et le désir intense qui les accompagnait.
Avec mes doigts, ou divers objets, qui avaient été commandés pour les filles mais que je m’étais approprié, ne m’avaient jamais fait un tel effet. Avec un homme, avec Wyatt, c’était tellement plus intense, tellement… plus. Même si je l’avais fait dans le noir, furtivement, le soir derrière ma porte close, ça ne comptait pas. Même si j’avais vécu au milieu de prostituées et que j’avais testé quelques-uns de leurs outils de travail pour me donner du plaisir, j’étais encore vierge. Mais je n’étais pas une vierge classique, c’était le moins qu’on puisse dire.
— Ça fait des semaines que j’attends de pouvoir faire ça, avant même de savoir qui tu étais. Je mourrais d’envie de pouvoir embrasser ma femme et prendre des libertés avec elle – et c’est toujours le cas d’ailleurs – et ce, avant même de connaître ton nom.
J’eus l’impression de m’allumer en sentant la bouffée de plaisir que je ressentis à ses mots, comme si une bougie avait été allumée en moi. Je serrai les cuisses, anticipant la suite et soulageant la tension qui s’y trouvait.
— Vous avez manifestement été prévenu de mon arrivée, dis-je, le souffle court. Il n’aurait pas attendu à l’arrêt de la diligence, s’il n’avait pas anticipé mon arrivée.
— Oui. Je connaissais uniquement le jour d’arrivée de la diligence et votre nom.
— Madame Bidwell m’a assurée que vous seriez le choix parfait pour moi, dis-je, reportant une partie de la décision de devenir sa femme sur quelqu’un d’autre.
Il me lança un sourire désarmant, probablement une arme destinée à baisser les défenses de la gent féminine. Assurément, cela fonctionna sur moi, sa beauté était vraiment renversante. Comment était-il possible qu’il soit resté célibataire si longtemps ? Et pourquoi ?
— Et êtes-vous d’accord avec cela ?
Je me léchai les lèvres. Les yeux de monsieur Blake furent attirés par ce mouvement, il fixa ma bouche et ses yeux s’écarquillèrent un instant.
— Je… Je ne vous connais même pas.
Se retournant vers l’avant, il claqua les rênes et nous nous remîmes en mouvement.
— Il va falloir remédier à ça. Une fois arrivés au ranch, j’ai quelques idées qui nous permettrons d’apprendre à vraiment très bien nous connaître.