Seule Avec Un SEAL - Amy Gamet - E-Book

Seule Avec Un SEAL E-Book

Amy Gamet

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Beschreibung

Une future mariée en fuite, soudain amnésique, et un Navy SEAL motivé par la vengeance. Franchement, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?
Le Navy SEAL Trevor « Hawk » Hawkins s’est donné pour mission de venger la mort de son coéquipier, quand sa voiture en percute violemment une autre en plein blizzard.
Olivia Grayson tente de fuir son propre mariage, quand un accident brutal la laisse sans le moindre souvenir.
L’attraction entre Trevor et Olivia est immédiate, mais leurs ennemis convergent rapidement vers leur petit chalet isolé en pleine montagne – et les trous de mémoire d’Olivia pourraient bien représenter le plus grand de tous les dangers.

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SEULE AVEC UN SEAL

HERO FORCE

AMY GAMET

Traduction parSABINE INGRAO

MENTIONS LÉGALES

Titre original : Stranded with the SEAL

Copyright Amy Gamet © 2016

Tous droits réservés.

Aucune partie de cet ouvrage ne peut être reproduite, sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, y compris par des systèmes de stockages et d’extraction d’information, sans la permission écrite de l’auteur, excepté pour de brèves citations lors de critiques littéraires.

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Sabine Ingrao

TABLE DES MATIÈRES

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Chapitre 15

Chapitre 16

Chapitre 17

Chapitre 18

Chapitre 19

Chapitre 20

Chapitre 21

Chapitre 22

Chapitre 23

Chapitre 24

Chapitre 25

Chapitre 26

Chapitre 27

Chapitre 28

Chapitre 29

Chapitre 30

Chapitre 31

Chapitre 32

Chapitre 33

Chapitre 34

Chapitre 35

Chapitre 36

Chapitre 37

Chapitre 38

Chapitre 39

Chapitre 40

Chapitre 41

À propos de l’auteure

1

Une grande blonde armée d’un bloc-notes passa la tête par la porte entrouverte de la loge.

— Trois minutes, Miss Barrons.

Brooke acquiesça et porta son téléphone à l’oreille tout en massant le haut de son bras douloureux.

— Allez, décroche, bon sang !

— Salut, je suis occupée. Laissez-moi un message !

— Bella, c’est moi. Écoute, il faut que je te voie. C’est important. Je… j’ai très peur, soupira-t-elle en fermant les yeux. J’ai absolument besoin que tu viennes dans le Colorado. S’il te plaît. Je t’ai réservé une place sur le vol pour Denver de lundi après-midi. Je t’envoie un message avec les détails et…

La blonde au bloc-notes réapparut à la porte.

— On vous attend sur le plateau, tout de suite.

— Encore une minute.

— Tout de suite, Miss Barrons ! Nous sommes à l’antenne dans deux minutes.

Brooke tourna le dos à la jeune femme.

— Je ne peux pas te donner les détails maintenant, mais c’est très important. Je viendrai te chercher à l’aéroport.

Elle raccrocha et s’efforça de dissimuler son air inquiet derrière un sourire avant de se retourner vers l’autre jeune femme.

— Je suis prête.

— N’oubliez pas votre voile.

Brooke se sentit nauséeuse.

— C’est vrai.

Elle le prit sur sa table de maquillage et glissa le peigne dans ses cheveux.

Ce n’est qu’un costume. Ce n’est pas réel.

Tu n’épouses pas vraiment un monstre.

La blonde au bloc-notes lui fit signe de la suivre et elles se frayèrent un chemin au petit trot entre de petits groupes de gens qui semblaient tous rester plantés là.

Les tempes douloureuses, Brooke était assaillie de questions qui bourdonnaient dans son esprit comme un essaim d’abeilles. Rien n’était peut-être vrai. Tout ça n’était peut-être qu’un cauchemar dont elle allait se réveiller, fiancée à l’homme qu’elle croyait épouser plutôt qu’à une brute capable de faire du mal à ceux qu’elle aimait.

Elle avait le bras endolori, mais ces hématomes n’étaient rien comparés aux dégâts causés à sa confiance en elle. Brooke était en danger. Elle en était consciente maintenant et elle devait trouver le moyen de s’échapper.

La lumière des projecteurs, puissante et violemment concentrée, se profila devant elle. La blonde au bloc-notes s’arrêta en coulisses et Brooke entra sur le plateau. L’orchestre commença à jouer, le générique fut lancé.

— Nous allons vous présenter une émission formidable, ce soir ! lança-t-elle par-dessus la musique.

Le bourdonnement de ses pensées se mêla aux applaudissements de la foule et lui donna le vertige. C’en était trop, chaque détail la submergeait et sa tête allait sûrement exploser sous l’effort nécessaire pour comprendre ce qui venait de se passer.

Pour comprendre ce que cela signifiait pour elle, maintenant que sa sécurité était compromise.

La musique cessa et Brooke tournoya sur elle-même, le voile flottant derrière elle dans les airs, léger et irréel. Elle se sentit nauséeuse. Pourtant, elle tiendrait jusqu’au bout de l’émission par la seule force de son expérience et de sa volonté. Elle sourirait, prétendrait que tout allait bien, elle rirait même, puis elle s’enfuirait dans la nuit, loin, là où tout avait commencé.

Elle avait besoin d’y aller, besoin de s’entourer de souvenirs, maintenant plus que jamais. Même s’il fallait aller jusqu’aux portes de l’enfer pour les trouver.

Il faudra distraire Gallant.

La plupart du temps, elle ne savait pas si Gallant était là pour lui servir de garde du corps ou de baby-sitter. Il ne la laissait jamais échapper à sa surveillance et elle ne ferait qu’éveiller ses soupçons en lui demandant de la laisser seule.

Mais elle y arriverait, elle le distrairait avec une femme, peut-être la blonde au bloc-notes. Il tirerait son coup et elle pourrait prendre l’avance dont elle avait besoin pour survivre.

La musique monta crescendo tandis que le plan de Brooke se mettait en place.

À point nommé, elle cria à la foule :

— En direct de New York, c’est Saturday Night Live !

2

Il fallait une vitesse considérable pour grimper le mont Warsaw dans quinze centimètres de neige non déblayée et cette vitesse menaçait de venir à bout de l’adhérence des pneus de Trevor Hawkins à chaque tournant. Il y avait une autre trace de pneus sur la route, le seul signe d’une présence humaine dans cette nature sauvage, et Hawk supposa qu’elle avait été laissée par un garde-forestier ou un véhicule du comté évaluant l’état des routes avant de fermer la passe pour la nuit.

Un conducteur moyen n’avait rien à faire sur une route de montagnes sinueuse dans des conditions pareilles. Comme si la neige au sol ne suffisait pas, elle tombait aussi à une vitesse alarmante dont Hawk n’avait été témoin qu’une fois ou deux dans sa vie. Le plus léger des vents suffisait à créer des conditions proches d’un blizzard complet, et ces vents-ci n’étaient pas des plus légers.

Il leva juste assez le pied de la pédale des gaz pour négocier un virage serré vers la gauche, le côté droit de la route n’étant bordé que par une glissière de sécurité et un à-pic de trente mètres. Cela aurait dû le dissuader de continuer sa mission, mais cela eut exactement l’effet inverse. D’après ses calculs, ce tournant précis l’amenait à moins de vingt kilomètres de la propriété de Steele et Hawk traverserait l’enfer si ça lui permettait d’atteindre Steele aujourd’hui.

Il repensa à Jax Andersson, son commandant, qui lui avait donné l’ordre direct de ne pas continuer à suivre cette piste. En outrepassant cet ordre, Hawk pourrait perdre sa place au sein des HERO Force. Mais s’il obéissait, c’était la raison qu’il risquait de perdre.

Il se renfrogna. Jax et lui avaient pratiquement fondé HERO Force ensemble. L’équipe des HERO et leurs opérations de reconnaissance et d’engagement sur le terrain étaient tout ce que Hawk rêvait de faire pour le restant de ses jours et les perdre serait bien pire que de perdre son boulot.

Ils étaient ses coéquipiers. Ses frères. Sa famille. Et quand l’un d’entre eux avait été abattu froidement sous ses yeux, Hawk avait su que le jour viendrait où il pourrait enfin assouvir sa vengeance, même si cela mettait un terme à sa carrière chez les HERO Force.

Cela faisait deux ans qu’il attendait une chance comme celle-ci, une occasion d’abattre Steele. Cet homme était surveillé de très près et pourtant, il se débrouillait toujours pour ne jamais se faire prendre la main dans le sac quand il y avait une enquête.

Soudain, quelque chose apparut à travers le rideau de neige. Hawk plissa les yeux et leva le pied de l’accélérateur. Puis il les vit clairement : la voiture de sport rouge arrêtée au milieu de la route à vingt mètres à peine et la jeune femme en manteau blanc qui se tenait à côté, tournant le dos à Hawk.

Il sauta sur le frein, les muscles de sa cuisse se raidirent et toute la scène sembla se figer. Le rideau de neige qui l’avait aveuglé un instant auparavant était à présent composé de cristaux distincts.

Il y avait une beauté tragique dans le glissement de sa voiture sur la route recouverte de neige, un mouvement fluide qui semblait scinder le monde en un avant et un après et Hawk se força à garder les yeux ouverts alors qu’il voulait les fermer.

Il allait la percuter.

Ce ne serait pas la première fois qu’il ôterait une vie, mais ce serait la première fois qu’il le ferait par accident. Cette jeune femme était innocente et à cet instant, il souhaita furieusement pouvoir arrêter le mouvement de sa voiture. Il pompa sur les freins, mais sa Jeep glissait sur la glace comme un palet de hockey, sans se préoccuper de son avis.

La jeune femme se retourna pour lui faire face.

Superbe.

Hawk vit soudain la peur déformer ses traits et son cri perçant lui parvint à travers la vitre.

C’était encore pire qu’elle soit jolie, qu’elle soit jeune, que sa voiture rouge donne un aperçu de sa personnalité. Hawk ferma les yeux, sa seule volonté ne suffisant plus à les garder ouverts. Un cri guttural s’échappa de sa gorge juste avant l’impact, le vacarme du métal écrasé et du verre brisé dominant tout.

La violence du choc projeta brutalement Hawk contre l’airbag qui le frappa au visage comme s’il était fait de bois. Mais tandis que sa voiture poursuivait sa course inéluctable, ce fut au visage de l’inconnue qu’il pensa, aux blessures de l’inconnue dont il s’inquiéta.

Voilà où ta haine t’a mené.

S’il n’avait pas été aussi déterminé à tuer Steele, il serait en ce moment tranquillement assis sur une plage avec les autres membres des HERO Force. Cowboy draguerait les filles, Logan lirait un magazine scientifique et Jax surferait sur les vagues.

Et cette jeune femme serait en vie.

Bien qu’encore sous le choc, il se força néanmoins à bouger. Il repoussa l’airbag et se mit debout sur des jambes tremblantes. Il y avait une odeur d’essence dans l’air et l’esprit de Hawk tourna soudain à toute vitesse, ses années d’entraînement prenant le dessus.

Il devait retrouver la jeune femme. Vite !

Sa Jeep s’était encastrée dans le flanc de la voiture de sport, mais il n’y avait aucune trace de la jeune femme. Hawk regarda sous les véhicules, puis scruta les environs, la morsure du vent et les tourbillons de neige faisant instantanément larmoyer ses yeux.

— Madame ? appela-t-il.

L’écho de sa voix se réverbéra sur les grands pins alentour, la route sur laquelle il se trouvait semblant être la seule brèche dans leur territoire. L’odeur d’essence était plus forte à présent, plus pernicieuse et Hawke chercha frénétiquement une trace de la jeune femme. Il repéra enfin une empreinte dans la neige, sur le capot de la voiture de sport.

Il se précipita de l’autre côté et fut sidéré de n’y voir que de la neige vierge, intacte. Où diable était passée l’inconnue ?

Il examina les traces sur le capot. C’était comme si la jeune femme y avait grimpé juste avant l’impact.

Ou pendant.

Hawk se protégea du vent et marcha dans la neige aveuglante en suivant la trajectoire formée par sa Jeep et l’empreinte sur le capot de la voiture de sport.

— Madame ? Où êtes-vous ?

Il entendit un bruit derrière lui, un léger souffle, comme un drap de lit qu’on ferait claquer en l’air au-dessus d’un matelas et pendant un instant, il ne parvint pas à l’identifier.

Du feu !

— Madame ? hurlait-il à présent en avançant frénétiquement dans la neige.

Il trébucha pratiquement sur elle, allongée sur le sol dans son manteau blanc.

— Il faut qu’on bouge, ordonna-t-il en jetant un coup d’œil aux flammes derrière lui.

Mais il comprit immédiatement qu’elle était incapable de l’entendre. Il la souleva sous les bras, priant pour qu’elle soit seulement inconsciente et pas morte, et commença à la tirer vers le haut de la colline, ne se préoccupant qu’un bref instant de savoir s’il aurait dû la bouger avant l’arrivée des secours.

Il y avait une autre odeur, légère, dans l’air froid de l’hiver. Une odeur de sang. Hawk l’avait sentie suffisamment souvent pour la reconnaître facilement. Il tira plus fort sur le corps inerte de la jeune femme, obligeant ses propres jambes à marcher plus vite avant que ne se produise l’inévitable.

Fumée.

Feu.

Essence.

Comme pour lui donner raison, la voiture de sport rouge explosa en une déflagration assourdissante, des flammes et des débris jaillirent du lieu de l’accident et la force de l’explosion projeta Hawk en arrière dans la neige. Il regarda, hébété, un morceau de matière enflammé atterrir à moins de trois mètres de lui. La jeune femme et lui n’avaient pas été touchés, mais ce n’était pas passé loin. Et ils étaient encore bien trop proches étant donné que sa Jeep allait suivre et qu’elle contenait bien plus de combustible pour alimenter l’incendie que de la simple essence.

Avec un rugissement, il souleva la jeune femme dans ses bras et commença à courir. Ses pieds retombaient lourdement dans la neige qui alourdissait ses pas et le ralentissait. Il devait mettre suffisamment de distance entre eux et la seconde explosion, imminente. Il devait protéger cette jeune femme et lui éviter toute nouvelle blessure.

En l’état, elle pourrait déjà mourir.

Il courut sur environ huit cents mètres avant de se retourner. Il sentait toujours l’odeur du brasier, mais ne parvenait pas à le distinguer dans la tempête de neige. Soudain, une seconde explosion, plus grosse que la première, retentit dans la montagne et l’onde de choc le frappa quelques secondes plus tard. Cette fois, Hawk réussit à garder son équilibre.

Il songea aux armes et à la Jeep qu’il avait maintenant perdues et à la distance à laquelle il se trouvait de chez Steele. Puis il baissa les yeux sur la jeune femme qu’il tenait dans ses bras. Elle était étrangement immobile et une traînée de sang coulait le long de son visage. Il aurait aimé avoir un endroit où l’allonger, mais il n’y en avait pas. Alors il s’assit dans la neige avec la jeune femme sur les genoux. Il glissa une de ses grandes mains sous le manteau de l’inconnue, le long de son cou gracile.

Son pouls battait, mais il était faible et filant. Hawk plongea la main dans sa poche à la recherche de son téléphone et s’aperçut qu’il n’y était pas. Devinant que l’appareil avait probablement été détruit avec la Jeep, Hawk proféra un juron. Puis il entreprit de fouiller les poches du manteau de la jeune femme à la recherche du sien, mais il ne trouva rien. Il la serra plus étroitement contre lui.

Qu’avait-il fait ? Ils étaient seuls sur une montagne déserte, en plein blizzard, sans voitures, sans téléphones et sans abri.

Il se contorsionna pour enlever son manteau, puis il l’étala dans la neige à côté de lui et y déposa la jeune femme, conscient de ce qui lui restait à faire.

— Je reviens vous chercher dès que je peux, mon ange.

3

Se remettre debout fut comme déplier du métal. Hawk grimaça en forçant ses genoux à supporter à nouveau son poids. Il comprit qu’il avait sans doute été blessé dans l’accident, mais il repoussa immédiatement cette idée.

Il faisait un froid glacial et le vent violent lui abrasait la peau comme du papier de verre. Hawk avait à peu près vingt minutes pour trouver ou fabriquer un abri et pour y amener la jeune femme le plus vite possible. Il partit au petit trot vers le haut de ce versant de montagne, favorisant une jambe plus que l’autre en un boitillement maladroit.

Il ne se concentrait que sur un seul souvenir : la carte du mont Warsaw qu’il avait étudiée maintes fois auparavant. Il se trouvait à environ dix-huit kilomètres de sa cible et malheureusement, il n’avait pas beaucoup prêté attention aux quelques maisons éparpillées le long de ces flancs de montagne reculés. Il savait seulement que ces maisons existaient et à présent, il priait pour qu’elles n’appartiennent pas aux hommes de Steele.

Progressant en suivant la ligne des arbres, il y chercha la moindre interruption ou le moindre chemin qui pourrait indiquer une allée menant à une propriété. La route décrivait un grand arc vers la droite, revenait à nouveau, puis devenait plus escarpée. Hawk pensa à la jeune inconnue et se demanda jusqu’où aller avant de faire demi-tour pour construire lui-même un abri à partir de matériaux trouvés dans la nature. Il en était parfaitement capable, mais la jeune femme serait-elle encore en vie quand il aurait terminé ?

Encore cinquante pas et il ferait demi-tour.

Quarante-neuf.

Quarante-huit.

Quarante-sept.

Il plissa les yeux pour se protéger de la neige. Il y avait quelque chose, un peu plus loin.

Une boîte aux lettres !

Hawk accéléra la cadence. Il remonta une allée privée en courant. Un chalet apparut et il espéra y trouver quelqu’un – ils auraient sûrement un véhicule et un moyen de contacter les services d’urgence.

Il frappa du poing sur la porte, extrêmement conscient du temps qui passait et des températures glaciales. Il frappa à nouveau, puis mit ses mains en coupe autour de ses yeux pour regarder par la fenêtre.

Le chalet était désert. Hawk décrivit un cercle complet sur lui-même, inspectant la nature sauvage, mais il ne vit rien qui pourrait lui être utile.

Il devrait porter lui-même la jeune femme jusqu’ici.

Sans perdre un instant, il fit demi-tour, l’esprit ailleurs que dans ces montagnes du Colorado. Il se revoyait à l’entraînement des SEALs, durant la Hell Week. La question de savoir s’il serait capable de continuer ou non était oubliée depuis longtemps.

SEAL un jour, SEAL toujours. Tant que son cœur battait, il retournerait chercher cette jeune femme.

Qu’était-elle venue faire ici, toute seule, par un temps pareil ? Soit elle avait pris la très mauvaise décision de conduire dans ces conditions, soit elle était aussi désespérée que lui d’arriver à destination.

Les minutes passèrent et Hawk haletait de plus en plus. Il n’était pas habitué à l’altitude et il fut heureux d’avoir une bonne condition physique.

Là.

La voilà, l’odeur âcre de la fumée dans l’air. Il n’était plus très loin à présent et il courut plus vite qu’il ne s’en croyait capable. Combien de temps s’était écoulé depuis qu’il avait quitté la jeune femme ? Quinze minutes ? Vingt ? Peut-être plus ? Il espéra être revenu assez vite.

Le blizzard commençait à se calmer et Hawk aperçut la jeune femme au loin. Elle était si inerte qu’il eut peur qu’elle ne soit morte pendant son absence.

— Non, murmura-t-il. Il faut qu’elle aille bien. Il le faut !

Arrivé près d’elle, il se laissa tomber à ses côtés et la souleva dans ses bras, craignant que son propre corps ne se rebelle s’il lui laissait le moindre répit. Serrant l’inconnue contre lui, il se releva avec un grognement de douleur et contempla la route déserte devant eux. La neige avait pratiquement cessé de tomber et avec cette visibilité accrue, il voyait clairement ce fameux virage serré qui avait causé l’accident.

Il aperçut les débris des deux explosions, divers morceaux calcinés et des marques carbonisées sur l’asphalte là où le feu avait fait fondre la neige, mais les deux voitures elles-mêmes avaient disparu. Il ne restait qu’une trace noircie sur la glissière de sécurité cabossée.

— Merde, alors ! murmura-t-il pour lui-même.

Les deux véhicules avaient été soufflés dans le vide par la seconde explosion. Il baissa les yeux vers la jeune femme.

— J’avais peut-être emporté un peu trop de C4.

Elle était aussi blanche qu’un linge et il fit demi-tour, se remettant une nouvelle fois en mouvement.

— J’veux pas être un Béret Vert ! chanta-t-il au rythme de ses pas. Ils sont moins forts qu’ils n’en ont l’air !

La neige se remit à tomber, le vent charriant ses gros flocons.

— J’veux pas être chez les Paras !

La respiration de Hawk devenait haletante, l’intérieur de ses poumons brûlait intensément à cause du froid.

Il chanta plus fort.

— Le vrai danger, ils ne connaissent pas !

Dans sa tête, il entendait ses coéquipiers chanter avec lui.

— J’veux pas être chez les Marines ! Quand le job est fait, ils se débinent !

Ralph était à ses côtés, le souvenir de la voix de son ami toujours aussi claire à ses oreilles.

— J’veux devenir un Navy SEAL !

Les dents de Hawk commençaient à claquer, mais l’allée qui menait au chalet n’était plus très loin.

— J’veux nager dans une mer difficile !

De petites gouttes de pluie glacées se mêlèrent à la neige et crépitèrent sur son visage.

— J’veux affronter les dangers ! Prends tes palmes et viens t’entraîner !

Il venait d’emprunter l’allée quand son genou céda soudain, le faisant trébucher et tomber. Il parvint par miracle à ne pas lâcher la jeune femme dont les yeux s’ouvrirent légèrement.

— Hé, dit doucement Hawk.

Les yeux de l’inconnue reflétèrent sa confusion. Elle menaça de les refermer à nouveau.

— Il y a un chalet, là-bas, dit Hawke. Ce n’est plus très loin. Il y fera chaud et je vais bien prendre soin de vous.

Il sentit qu’elle avait besoin d’entendre sa voix afin de rester consciente. Il n’était pas question de la laisser s’enfoncer davantage. Elle luttait, malgré le froid et ses blessures, pour survivre.

— Hé, ajouta-t-il en lui secouant légèrement l’épaule. Comment vous appelez-vous ?

Elle ouvrit à peine les yeux et les referma sans l’avoir regardé.

— Olivia Grayson.

— Ravi de faire votre connaissance, Olivia. Je m’appelle Trevor Hawkins.

Il serra les dents en se relevant sur un genou.

— Les gens m’appellent Hawk, continua-t-il.

Il apercevait le chalet droit devant, dans la lumière déclinante du jour. Ils devaient y arriver, tous les deux, pour rester en vie. Hawk força sa jambe à supporter son poids, poussa un grognement de douleur et serra les dents, mais il continua à avancer.

Les muscles de ses bras étaient en feu, mais il ne lâcha pas Olivia. Une violente rafale de vent faillit le renverser, le força à s’arrêter et à s’arcbouter contre elle. Hawk sentait son énergie presque épuisée, sa détermination en berne. Il lança un regard furieux vers le ciel.

— Peu importe ce qui m’arrive, lança-t-il, mais rien de tout ça n’est de la faute d’Olivia. Sauve-la, même si tu me détestes.

Le vent retomba et Hawk se traîna péniblement sur la longue distance menant à la porte.

S’il voulait trouver un moyen d’entrer dans le chalet ou casser un carreau, il devait d’abord déposer Olivia dans la neige. Ce fut alors qu’il se rendit compte qu’il avait laissé sa veste près du lieu de l’accident. Il trouva rapidement un arrosoir en métal à côté de la porte d’entrée et s’en servit pour briser un des petits carreaux décorant le pourtour du chambranle. Il tendit la main à l’intérieur, déverrouilla la serrure avec un soupir de soulagement et ouvrit la porte.

Il tira ensuite Olivia à l’intérieur.

Chaque fibre de son corps hurlait son besoin de repos, mais Hawk devait évaluer les blessures dont souffrait Olivia, puis il devrait la réchauffer et éventuellement la soigner. Se baissant une nouvelle fois, il souleva la jeune femme dans ses bras, la porta jusqu’au divan et l’y déposa en douceur avant que son propre genou ne cède en guise de protestation.

Il se débarrassa rapidement de ses chaussures mouillées et retira ses chaussettes, impatient de quitter ces vêtements glacés et conscient qu’Olivia devait avoir encore bien plus froid que lui. Mais une chose à la fois. Il devait d’abord appeler une ambulance.

— Je vais chercher un téléphone.

Il tourna lentement sur lui-même, inspectant l’intérieur du chalet pour la première fois.

Une large cheminée de pierre dominait toute la pièce. Des raquettes de neige étaient accrochées sur l’un des murs, à côté d’un paysage hivernal qui rendait le mont Warsaw bien plus beau que l’expérience qu’en avait actuellement Hawk. Il se rendit ensuite dans la petite cuisine où un vieux téléphone était suspendu au mur. Il n’y avait malheureusement aucune tonalité et Hawk poussa un juron sonore.

Au détour d’un couloir sombre, il trouva le thermostat réglé sur cinq degrés et le fit passer à vingt degrés, puis, toujours à la recherche d’un téléphone, il passa les chambres à coucher en revue et y prit deux couvertures et un oreiller avant de retourner auprès d’Olivia.

Le pantalon qu’elle portait était mouillé jusqu’aux cuisses, des cristaux de glace se formant par endroit.

— Enlevons ces vêtements mouillés.

Il commença par ses chaussures – des bottines en cuir plus élégantes que pratiques – puis il lui enleva ses chaussettes et retira avec difficulté son legging mouillé.

Elle avait la peau bleue et il grimaça en lui recouvrant les jambes avec une des couvertures.

C’est toi qui as causé ça.

— Il faut vous réchauffer, dit-il.

Il lui enleva son manteau et fut étonné de voir que son t-shirt portait l’inscription Mariée en lettres dorées scintillantes. Elle avait l’air presque trop jeune pour se marier.

Il avait déjà vu des t-shirts semblables dans les bars où de jeunes femmes fêtaient leur enterrement de vie de jeune fille. Il fit délicatement remonter le vêtement et le lui enleva, remarquant les hématomes récents sur son côté gauche, là où elle devait avoir atterri lors de l’accident. Il voyait les pointes sombres de ses seins dans son champ de vision périphérique, mais il garda les yeux rivés sur ses propres mains en la recouvrant avec la couverture.

— Je vais essayer de vous trouver d’autres vêtements.

Hawk se passa une main sur la bouche en empruntant le couloir qui s’assombrissait rapidement. Si Olivia portait un soutien-gorge, il était pratiquement transparent. Ou elle n’en portait peut-être pas du tout. Une partie de son anatomie revint à la vie et il se réprimanda d’avoir de telles pensées. Olivia était blessée, presque morte de froid, et elle avait besoin de son aide. Seul un pervers commencerait à bander dans ces circonstances.

Ou un homme normalement constitué qui n’a plus baisé depuis très longtemps.

Hawk secoua la tête et obligea ses pensées à retrouver un cours normal.

Il y avait deux penderies dans la plus grande des deux chambres à coucher, l’une contenant des vêtements de femme, l’autre des vêtements d’homme. Il abandonna les vêtements mouillés d’Olivia dans un coin et lui choisit de longs sous-vêtements thermiques roses avant de se débarrasser de ses propres vêtements avec un soupir de soulagement. Ses bras parurent peser une tonne lorsqu’il enfila un pantalon de sport et un sweat à capuche secs.

Il revint au salon et s’assit doucement au bord du divan. Il commença par examiner la blessure qu’Olivia avait à la tête.

Elle se recroquevilla.

— Aïe.

Il inspecta son visage, aux yeux toujours clos, et sentit un sentiment protecteur monter en lui.

— Vous m’entendez, mon ange ?

— Mmm hmm.

Elle lui répondait. C’était bon signe.

— Comment vous sentez-vous ?

— Glacée.

— Ah, vraiment ?

— J’ai mal à la tête.

— Je sais. Il faut que je vous examine, d’accord ?

— Et j’ai mal aux doigts.

Il prit la main d’Olivia sous les couvertures. Elle était gonflée et Hawk découvrit une bague de fiançailles en diamant à l’annulaire gauche. Il palpa doucement l’hématome sombre du poignet de la jeune femme en fronçant les sourcils. Il garda un instant la main d’Olivia dans la sienne et sentit un frisson électrique lui remonter le bras quand leurs paumes se touchèrent.

— Serrez-moi la main aussi fort que vous le pouvez, dit-il.

Elle la lui serra, d’une poigne étonnamment forte.

— Bien.

En tournant le poignet d’Olivia, il aperçut d’autres hématomes en haut de son bras, de la taille et de la couleur d’une grappe de raisin rouge. Hawk fronça les sourcils, sentant ses cheveux se dresser dans sa nuque, puis il souleva le bras de la jeune femme à la recherche des hématomes correspondant aux premiers.

— Quelque chose ne va pas ? demanda Olivia.

— Je ne crois pas que votre poignet soit cassé, éluda-t-il.

Là. Trois hématomes similaires, en grappe, sur l’autre face de son bras. Ce n’était pas l’accident qui les avait causés. Quelqu’un avait violenté Olivia avant l’accident et cette prise de conscience lui noua l’estomac. Il posa à nouveau les yeux sur le caillou qu’elle portait à l’annulaire. L’homme qui lui avait offert ce bijou était probablement celui qui avait enfoncé les doigts dans sa chair tendre.

Il fallut insister un peu, mais Hawk parvint à retirer la bague et il la rangea dans la poche de son pantalon avant d’examiner à nouveau le crâne de sa patiente.

Cette fois, elle ne se déroba pas quand il inspecta sa blessure.

— Ça semble superficiel, dit-il.

Ce qui n’écartait pas la possibilité qu’elle ait une commotion cérébrale – ou pire – à un endroit où il ne pouvait rien voir.

— Vous êtes médecin ? demanda-t-elle.

— Non. Vous vous souvenez de ce qui s’est passé ?

Elle poussa un petit gémissement, comme une enfant qui pleure.

— J’ai très froid.

— J’ai des vêtements chauds pour vous.

À ces mots, elle ouvrit les yeux et tenta de s’asseoir, la couverture glissant légèrement avant qu’elle ne la maintienne en place.

— Où sont mes vêtements ? demanda-t-elle.

— Je vous les ai enlevés. Ils étaient mouillés. Ne vous inquiétez pas.

Il l’aida à enfiler le t-shirt à manches longues, ne souhaitant pas qu’elle se sente encore plus vulnérable qu’elle ne l’était déjà. Hawk avait deux sœurs et il réglerait immédiatement son compte au premier type assez stupide pour abuser d’une femme. S’asseyant aux pieds d’Olivia, il releva les couvertures et l’aida à enfiler le legging de couleur assortie.

— Merci, murmura-t-elle en détournant les yeux. Vous avez de l’aspirine ?