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Que diriez-vous de suivre la gent féminine évoluant au fil des siècles dans la grande bataille d'acquisition de ses premiers droits ? Vous allez être immergé dans la vie parfois cachée, de plus de cent vingt femmes courageuses, et précurseurs dans de nombreux domaines. De l'intime dévoilé et tant de chemins parcourus pour devenir celles d'aujourd'hui. Pourtant, d'un pays à l'autre, c'est le grand écart en matière de droits féminins. Avec un fil rouge autour de la mode, cet ensemble de portraits et de témoignages, parsemé de poésies, rend hommage aux jeunes filles, aux mères, à celles dévouées à leur métier trouvant cette force pour obtenir le meilleur de leur existence. Quelle sera votre muse ? C'est un plongeon historique pour découvrir cent vingt-deux femmes ayant eu un impact sur notre monde actuel. En France, au Royaume-Uni ou en Égypte, elles se sont battues avec leurs propres armes. En suivant l'évolution des modes, vous trouverez des scientifiques spoliées, docteurs avant-gardistes, religieuses, sportives de haut niveau, égéries, institutrices, politiciennes chevronnées, agricultrices ou autrices. Une pluralité de résistances face aux lois établies et au temps, créant ainsi, des relations particulières avec leur homologue. Vous découvrirez également l'anatomie féminine et son fonctionnement. Aucun parti pris, et le débat sur la parité est ouvert.
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Seitenzahl: 269
Veröffentlichungsjahr: 2024
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À ma mère, pour son courage, sa force et ses dons,
À ma sœur positive et amoureuse,
À ma fille, dont le sourire en dit long sur son bonheur d’être là,
Aux associations et à tous ceux qui soutiennent les femmes au quotidien.
50 ans, 50 emplois, BoD, janvier 2023
Travaillons en souriant, BoD, septembre 2023
Être humain, BoD, avril 2024.
INTRODUCTION
DÉFINITIONS
1. C’est quoi une femme ?
2. La faire rentrer dans un glossaire ?
3. Trop cataloguées
DÉVELOPPEMENT EN SOCIÉTÉ
4. Drôles d’époques
5. Cultures, religions et préceptes
6. Celles qui ont assouvi les hommes
7. Une dominée fragile
DE L’OMBRE À LA LUMIÈRE
8. Pionnières, en tête ou en l’air
9. Avoir l’art d’inspirer ou d’écrire
10. Scientifiques spoliées
11. Pas que des légendes
12. De notre terre jaillit une jeunesse forte
ANATOMIE EN NID DOUILLET
13. Liberté de création de vie
14. Pas de sexualité taboue
15. Des règles bien vivantes
16. Arrêter la souffrance silencieuse
17. Endomètre et plus
18. Porter et donner la vie
UN ACQUIS AUX FORCEPS
19. Sur le papier, finalement, la femme a trouvé sa place
20. Un bon goût d’indépendance
21. Une identification par le prénom
LES ENSEIGNEMENTS
22. Par héritage
23. Les prémices de l’école
24. D’institutrice à professeure
25. Dévotions et leçons d’humilité
PRESQUE IMMORTELLES
26. Éternellement belles
27. Vaincre les maladies
28. Méno… pausées
29. Actives aux cheveux gris
UNE PLACE ATTRIBUÉE
30. Courses et épreuves communes
31. Par évolution académique
32. De traditions jusqu’à la mode
33. Une tendance à la parité
34. Pour une soirée ou une vie
ÉPILOGUE
Parfois, il suffit d’ouvrir une porte pour faire de belles rencontres. En tournant les pages, parmi cent vingt-deux portraits de féministes ou pas, vous découvrirez de véritables forces de la nature, des pionnières aux affinités communes et un vaste recueil de témoignages, de pensées, de réelles bribes de vies captivantes et étonnantes.
Méconnues, oubliées ou évoquées, elles ont toutes œuvré pour la naissance de leurs droits, les vôtres. Plus qu'un mouvement jailli du passé jusqu’à nos jours, c’est un chamboulement composé de paroles et d'actes féminins, qui a eu pour conséquence de secouer un ordre déjà installé par des hommes. En toute objectivité, ce livre dévoile des générations de femmes courages et audacieuses face à l’adversité pour l’évolution de leurs revendications et leurs statuts. Des vocations et des métiers plutôt féminins dédiés à s’occuper des autres sont nés. Outre l’anatomie intime abordée sans tabou, sont également relatés des combats pour donner la vie.
Elles ont toutes un point commun : une demande de reconnaissance. La gent féminine est donc mise en exergue parmi des proses saupoudrées de poésies. De plus, la parité est abordée, sans prendre parti.
Avec un fil rouge sur la mode, et classées dans une thématique les rapprochant, ces femmes vont vous faire voyager dans l’histoire. Elles nous ont portés en leur ventre et à bout de bras, parfois au péril de leur vie. On ne se lasse pas de lire leurs exploits et de les aimer.
Soyez les bienvenus dans le monde réel d’Aline au cœur des femmes, de la vérité et de la compréhension.
Pour un enfant – fille ou garçon –, tous les sens sont en action : odorat, ouïe, goût, vue, toucher. La mémoire s’enrichit et se développe, et un jour, la parole fera place aux cris. C’est quoi ? À quoi ça sert ?
À suivre, suivant chaque personnalité enfantine et de l’éducation reçue, il deviendra pipelette ou discrétion incarnée. Mais les idées chemineront, les importances et convictions prendront forme en tête et le corps se transformera.
Ah ! Que serait ma Lola sans ses questions existentielles ?
— Maman, quand est-ce que je serai une femme ?
Prise au dépourvu, juste le temps d’avaler ma salive, je me devais d’expliquer des choses compliquées avec des mots simples à Lola, ma fille âgée de neuf ans.
— Vers l’âge de onze ans ou plus, cela dépend des jeunes filles, le corps se transforme un peu, petit à petit…
À ce moment-là, Tom, le frère aîné de dix minutes a déboulé dans la salle d’eau, fier d’avoir intercepté ce sujet croustillant.
— Elle aura les seins qui vont pousser !
— Oui, mais doucement, pas en une nuit !
— Ouf ! Lola était plus rassurée.
— Elle va avoir mal ?
— Tom, on ne peut savoir. Chaque personne, donc chaque corps, réagit différemment.
Étape par étape, tu seras une femme quand ton corps changera. Puis, tu apprendras tout de la vie, comme les hommes d’ailleurs. Selon les éducations, les environnements, les regards ou les attentes de chacun, être ou devenir dame, a bien des interprétations différentes.
Pendant des vacances scolaires, le hasard d’une balade méridienne m’a mise sur le chemin d’une personne moderne et étonnante. Je retranscris mon interview, à travers le regard de cette Marocaine de trente et un ans, arrivée en France en 2015, dont les parents résident encore au pays. Les deux loulous étaient interrogatifs quant à ma présence à leur domicile et, Sophia fut stupéfaite de mon questionnement direct :
— Qu’est-ce qu’une femme pour vous ?
— C’est une question difficile !
— La plus dure, je sais. Je l’ai posée à d’autres et je veux le ressenti de chacun, pour la vérité.
Quelques brefs instants lui ont permis de formuler sa réponse.
— La femme occupe une grande place dans le monde.
Aussi surprise qu’elle, j’ai enchaîné mon interrogatoire.
— Si je puis me permettre, vous parlez extrêmement bien notre langue.
— À mon époque, deux heures de français par semaine étaient obligatoires à l’école.
Actuellement, la scolarité est obligatoire de quatre à treize ans. Le choix entre le public et le privé (payant) est possible seulement en ville. Plus de 80 % des élèves sont scolarisés en dehors et ils entrent donc dans ces écoles coraniques, dont la vocation initiale est de lutter contre l’illettrisme. Les langues officielles marocaines sont le berbère et l’arabe. C’est dans cette dernière que les deux premières années sont parlées en classe. À suivre, plus de 50 % des cours, dont les sciences et les mathématiques, sont enseignés en français.
— Quel est votre diplôme ?
— J’ai un Bac Sciences et vie de la Terre.
— Moi aussi, quelle coïncidence !
— Votre mari travaille ?
— Oui, il est chef cuisinier. Je suis arrivée en France grâce à lui.
— Quelles ont été vos premières actions ici ?
— J’avais un an pour homologuer mon permis de conduire. Ensuite, la mission locale m’a été d’un grand secours. J’ai validé mon diplôme avec l’aide de l’ENIC-NARIC…
Depuis 2004, cet organisme est rattaché à France Éducation international pour faciliter les démarches des immigrés et des expatriés afin que leurs diplômes soient reconnus dans le pays d’accueil.
— Puis, au moyen de stages, j’ai cherché ce que je pouvais exercer comme métier. J’ai réalisé des contrats aidés plutôt dirigés vers la petite enfance.
— C’est vrai que les postes auprès des petits sont recherchés.
— J’ai plus de deux ans de pratique en crèche et je tente une validation des acquis par expérience (VAE).
— Je vous souhaite de réussir. Vous avez déjà la patience avec les vôtres.
En prenant soin de ne pas abîmer les portes, les deux garçons sortaient leurs vélos pour tenter quelques coups de pédale dans les six mètres carrés extérieurs.
— En couple, vous discutez de tout ?
— Oui. Je prends souvent les décisions, il me fait confiance.
— C’est génial, vous avez de la chance. Et dans votre famille ?
— L’ancienneté familiale rime avec respect de la femme. Si ma mère n’a pas terminé son cursus scolaire, c’est par choix personnel. Pareil pour son permis, malgré l’encouragement de mon père, elle ne l’a pas car elle a toujours eu peur de conduire.
— Ok. Et vous avez dit que vous aviez des sœurs ?
— Dans leurs couples respectifs, elles décident également.
Assurément, toutes les femmes de cette famille ont un certain pouvoir décisionnel. Ce jour-là, j’étais tombée sur une jeune concubine souriante et accueillante dont j’ai poliment refusé le café offert. En quittant leur logement social, je rendis volontiers leur maman à ses deux charmants garçons.
D’une autre génération et dans un contexte différent, j’ai rencontré une retraitée de soixante-quinze ans dont la profession était femme de ménage et dont le mari était ouvrier.
— Pourriez-vous me donner la définition d’une femme ?
— Question pertinente…
Elle a commencé par un hors sujet, en me donnant l’évolution depuis sa jeunesse à aujourd’hui.
— Veuillez m’excuser mais il s’agit d’une simple interprétation. Je veux vos mots sur ce qu’est pour vous une femme et non les conditions dans lesquelles vous viviez.
— D’accord, il faut que je réfléchisse un instant.
— Je vous le laisse.
Quelques secondes de réflexion ont été accordées pour qu’elle affine sa réponse.
— Normalement, c'est l'autre moitié de l'homme. Mais il est très difficile de s'imposer car le mari a toujours raison. La femme est là pour servir son conjoint, seulement il n'y a jamais de geste gentil en retour.
Manifestement, cette frustration existante a pris racine depuis une génération marquée par la suprématie patriarcale.
Mes deux derniers, Tom et Lola, sont sur le point d’avoir onze ans. Ils n’ont pas été épargnés par ce point d’introduction. Franchement, je m’attendais au pire. Mais à mon grand étonnement, leur analyse était plutôt juste.
— Les enfants, je suis dans l’écriture de mon livre sur les femmes, est-ce que je peux vous poser une question simple ?
— Tu vas écrire la réponse ? Tom affichait un large sourire.
— Oui, c’est le principe d’un livre.
— C’est quoi la question ?
— Pour vous, qu’est-ce qu’une femme ?
— Waouh !
Les yeux arrondis traduisaient à la fois leur surprise et leur interrogation.
— Pas facile ta question.
— Non, Lola ma demande est simple, c’est ta réponse qui risque d’être difficile à formuler. Il n’y a pas de mauvaises réponses, ni de définition du dictionnaire.
— Oui c’est vrai, je vais réfléchir sous ma douche.
Lola, c’est l’art et la manière de comment repousser les problèmes à plus tard. Pendant qu’elle s’enfermait dans la salle d’eau, Tom s’est approché de moi.
— Je sais ce que je vais dire.
— Je t’écoute.
— Pour moi, une femme est une fille avec des cheveux longs ou pas, c’est naturel. Et elle peut aussi avoir un bébé.
— J’ai noté.
Douche et shampoing terminés, Lola a eu largement le temps de préparer sa réponse.
— C’est une fille. Une femme peut se marier avec un homme. Une maman qui s’occupe des enfants ou une célibataire.
— Merci de ta contribution.
En bons colocataires d’une jolie planète, je me devais de satisfaire ma curiosité en sollicitant les hommes. Alors mon dévolu s’est jeté sur un cinquantenaire que je côtoie régulièrement. Je le connais tellement bien, que je peux le qualifier de moderne ou dans la mouvance actuelle. Il est dans le respect et l’écoute de tous, surtout des femmes. Donc, sans qu’il ne me voie venir, je lui ai posé ma fameuse question.
— Quelle définition donnerais-tu d’une femme ?
— Maintenant, je n’ai pas le temps… […] Sous quelle forme dois-je te répondre ?
— N’importe. Des mots, une dissertation, comme tu veux.
Quelques jours plus tard, j’ai vu la couleur de sa copie. Ah, c’est sûr qu’il me connaît bien ! Ce grand malin m’a donné du fil à retordre sous forme d’un bout de papier sur lequel il avait griffonné vingt-cinq adjectifs qui lui étaient passés par la tête.
— Avec cela, tu fais une chanson ou un poème… Il me semble que c‘est dans tes cordes.
— Tu connais mon arc à ce que je vois.
— Eh oui ! Tu me liras ta composition…
— Je crois que j’y suis obligée !
Le surlendemain, je lui ai soumis pour approbation ma création guidée, parsemée de ses qualificatifs :
Sur la réserve et parfois derrière une timidité
La femme cache une partie de son intimité
Cette sociale énigmatique tait sa facette d’intellectuelle
Elle sait sa beauté et son intelligence spirituelle
Un rôle de mère bienveillante et d’organisatrice
Entremêlé d’une âme aimante et protectrice
On la qualifie souvent de curieuse, mais heureuse
Elle est nature, généreuse et éternelle amoureuse
L’homme doit écouter les signes de cette câline
Pour partager tout ou partie de sa féminité intime
En société, elle reste courtoise et volontaire
Efficacité mêlée de courage et de diplomatie légendaires
Qu’on lui laisse son autonomie créative et intuitive
Ce sixième sens efficace usité en belle alternative
Face à cette modeste et éternelle coquette
Qu’est la femme passionnée toujours en fête.
Je conçois que ce témoignage soit trop subjectif. Donc, j’ai un contre-exemple à titre posthume… Si papa nous a quitté cette année, je peux largement imaginer sa réaction. À coup sûr, il m’aurait envoyé bouler. Quelques semaines après son décès, maman m’a relaté une conversation avec sa voisine…
— Savez-vous ce que m’a avoué Claude à votre sujet ?
— De moi ! Que vous a-t-il révélé d’aussi secret ? Maman était intriguée.
— C’était un jour que vous étiez au travail, aux prémices de sa vie de jeune retraité…
— Avec neuf années d’écart, il fallait qu’il patiente, pour que je sois également en retraite.
— En début d’après-midi, il se baladait et je lui ai demandé s’il avait balayé ou fait la vaisselle…
— Oh, n’y pensez même pas. Que vous a-t-il répondu ?
— Que vous faisiez tout.
— Pendant toute sa vie d’ouvrier, soit… (Elle prit quelques secondes pour calculer.) presque trente années auxquelles il faut ajouter neuf autres d’attente, ou de tentatives d’occupation à la maison, je lui ai toujours préparé ses repas du midi. Et je lavais les gamelles sales le soir.
— Quel courage quand même !
— C’était l’ancienne génération.
Si certains hommes ont su dire qu’ils avaient des femmes en or et qu’il fallait les garder. D’autres grossiers personnages emploient encore des qualificatifs péjoratifs ou des expressions comme baleine, gros tas, morue, bécasse, vieille peau.
N’y pensez même pas !
Le dictionnaire de notre belle langue nous donne la définition suivante de la femme :
Scientifiquement parlant, c’est une jolie histoire de caryotype. Sur quarante-six chromosomes présents dans chacune de nos cellules, une femme possède un double X, l'un apporté par l'ovocyte maternel et l'autre par le spermatozoïde du père (un homme a un X et un Y).
Ainsi, au démarrage de l’existence, la femme a un avantage sur l'homme. Puisque si l'un de ces X est légèrement défaillant, il sera compensé par le second. De plus, les œstrogènes produits par les ovaires renforcent les défenses de l'organisme. Donc l’expression de sexe faible perd tout son sens.
En biologie, suivant la génétique, les formes externes comme les seins ou les fesses, seront plus ou moins proéminentes. Avec un déficit en masse musculaire, ces dames ont, en toute logique, moins de force. Est-ce une généralité que leur peau est plus délicate et leurs mains sont généralement plus fluettes ? Puis en interne, le nid douillet est le lieu magique de la procréation.
Selon la Bible, et notamment dans l’Ancien Testament, la femme a été créée après l’homme. Le Dieu unique est celui de l’échange et de la relation. Si la Genèse précise que le péché est arrivé par elle ; Dieu punit les deux sans distinction. Marie, mère de Jésus, a un premier rôle, celui de la créatrice de vie. Hommes et femmes vivent sous la soumission de l’Amour.
En philosophie, les auteurs des siècles des lumières ont voulu disserter sur le sujet féminin. L’homme, tel un animal, est un être qui se reproduit. Un clan invoque le droit naturel dont la base est la procréation qui induit une égalité dans l’union et l’éducation des enfants. L’autre prend le parti du droit positif dont l’homme est plus fort d’esprit et de corps. La femme restant nécessaire pour obéir à ses ordres. Certains se replient derrière la loi civile pour avouer que rien n’est figé. Tous les thèmes religieux, anatomiques et légaux étaient abordés pour échanger, même avec de grosses lacunes médicales éclairées en nos temps modernes.
De nos jours, la femme est un mystère de raisonnement. Une sorte d’alchimie entre tendresse, empathie enveloppante qui fascine les enfants et interroge les plus grands chercheurs sur la différence cérébrale… À situation identique entre hommes et femmes, le chemin pris dans le cortex est différent pour des réactions surprenantes.
En sociologie, la femme est étudiée dans un ensemble. Une interaction dans une évolution de mœurs toujours en mouvement. Entre l’affirmation d’une sexualité plus débridée, des grossesses contrôlées, des unions plus ou moins stables, des éducations à l’ancienne et moderne, des carriéristes et celles aux multiples facettes usant leur vie tant leur cerveau en ébullition gère, chargée mentalement en consacrant la leur aux autres. La femme est celle qui évolue le plus dans un modernisme pouvant parfois, être remis en question. Une adaptabilité à toute épreuve.
Selon mon avis, la femme existe par la place que sa famille et son entourage lui accordent volontiers. Elle peut exister par sa volonté de s’imposer et par son propre rêve. Se glisser dans un moule, proposer ou suivre une même voie ne sied pas toujours. Les pieds sur terre, dans les étoiles ou en tête pensante pour les autres, on leur souhaite le bonheur de simplement être.
Via leur plume, les auteurs Honoré de Balzac ou encore Victor Hugo ont généré une femme-objet jusqu’à l’infantiliser. Dans Les Chants du crépuscule, en 1835, Hugo a écrit :
Tirons de chaque objet ce qu’il a de meilleur,
La chaleur de la flamme,
Le vin du raisin mûr,
Le parfum de la fleur,
Et l’amour de la femme ! »
Elle donne et n’aurait rien droit de recevoir ? Certains veulent qu’elle se taise et pourtant, elle aurait tant de choses à dire… À commencer par l’intention de supprimer toutes ces phrases préconçues et péjoratives sur ses congénères.
Une Marie-couche-toi-là signifie une femme légère ou communément nommée : prostituée. Une ayant une paire de couilles, passe mieux que le mec ayant des ovaires. C’est tout simplement qu’elle a du cran et ne se dégonfle jamais devant l’adversité.
Un garçon efféminé, est certainement attiré par les garçons. Mais le qualifier de fillette est inapproprié.
Ces dames sont moins musclées que ces messieurs, ce n’est pas autant qu’elles sont plus fragiles.
Serait-on moins dégourdies ? Hommes ou femmes sont inégaux face à une habilité particulière. C'est donc plus une question de génétique que de sexe.
De même que nommer un homme adulte de femmelette semble le qualifier de dégonflé ou lui reprocher d'être trop sensible. Pourtant, nous ressentons tous des émotions.
Dans la continuité, une femme désignée de garçon manqué est celle qui joue aux voitures, aux jeux classés de masculins par les adultes.
On dit qu’elle est cocue, si son homme la trompe. Quel coureur de jupons ! En sens contraire, on la traitera de salope. Les quidams créent trop d’expressions injustes.
Une femme mariée à un homme beaucoup plus âgé est qualifiée de cougar. À l’inverse, , on dira de celui qui divorcera pour s’unir avec une jeune fille : « ce sont des choses qui arrivent ». Le dernier terme en vogue pour qualifier ces messieurs est puma.
Les fées du logis en ont assez d’être reliées au chiffon et au torchon. Pourquoi ne deviendraient-ils pas des magiciens d’inté-rieur ? Quel joli compliment nous attribuant les mérites d'un meilleur résultat concernant le rangement et le ménage !
Les pages des magazines les affichent en pur symbole sexiste, associées à des parfums, des robes, des voitures… Placardées partout en objet de foire. En ville, en plein été, j’ai assisté à une scène sympathique – enfin, ça dépend pour qui…
— Merde !
Fenêtre ouverte, le conducteur lâcha son juron à l’instant où son véhicule a embouti celui de devant. Pas maître du tout de sa conduite, ni de son langage ! Il est sorti pour apprécier son œuvre…
— Mais vous ne pouvez pas faire attention !
L’automobiliste lésé, déjà sorti, observait son pare-choc légèrement enfoncé.
— Désolé, j’avais les yeux rivés sur…
Son regard se dirigea vers l’affichage publicitaire de l’abribus. Et j’en fis autant. L’embouti comprit immédiatement. Le soutien gorge pigeonnant rouge vermillon, doté d’une certaine dentelle transparente mettait en valeur la poitrine d’une jolie jeune fille. Au format gros plan, cette affiche faisait, discrètement, de l’œil aux conducteurs distraits, attirés par la carrosserie féminine !
— Alors, on le fait ce constat ?
Je suis sûre que d’autres accrochages malencontreux ont eu lieu dans ces mêmes conditions.
Dans la continuité du thème motorisé, des slogans machistes du style « femme au volant, mort au tournant » sont totalement injustifiés puisque sur dix accidents mortels, un seul concerne une conductrice. Ces dames n’ont que de petits accrochages.
Parfois, nous aimerions un peu plus d’équipé dans les propos tenus. Il vaut mieux tourner les pages de ces catalogues malfaisants et passer à des écritures plus saines.
Après la signature d’un nouveau CDI, j'ai envoyé un petit SMS joyeux d’hip hip hip hourra à Alice, une ex-collègue devenue amie. Elle m'a répondu par l'envoi d'un lien vers une ode de Martha Medeiros (née en 1961), une journaliste et femme de lettres brésilienne. Écrit en 2000, ce poème a longtemps été attribué plus de vingt auteurs différents avant qu’elle ne soit enfin reconnue. Je vous retranscris ici un grand extrait.
Il meurt lentement
Celui qui devient esclave de l’habitude
Et faisant tous les jours les mêmes chemins,
Celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
De ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu.
Il meurt lentement
Celui qui évite la passion
Et son tourbillon d’émotions,
Celles qui redonnent la lumière dans les yeux
Et réparent les cœurs blessés.
Il meurt lentement
Celui qui ne change pas de cap
Lorsqu’il est malheureux
Au travail ou en amour
Celui qui ne prend pas de risques
Pour réaliser ses rêves,
Celui qui, pas une fois dans sa vie,
N’a fuit les conseils sensés.
Vis maintenant !
Risque-toi aujourd’hui !
Agis tout de suite !
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d’être heureux !
De grandes femmes actuelles profitent de la présente satisfaction de vivre, qu’ont laissé derrière elles des générations de combattantes. Mon point de départ de ce livre a été de retrouver cette force issue du passé.
Au hasard de mes promenades en ville, les rues portant des noms féminins inconnus ont attisé ma curiosité. Après de longues recherches, j’ai simplement eu envie de leur rendre hommage.
Selon moi, elles sont toutes uniques, par leurs actes et leurs gestes du quotidien. Confidentes, épouses, mères, amantes, sœurs, dames de compagnie, religieuses ou taties… Toutes écoutent, rassurent, conseillent et aiment. Elles sont à la fois mystérieuses et prévisibles, fortes et d'une extrême fragilité ; elles méritent un honneur.
Celles que vous allez découvrir sont peu, parmi tant. Une liste non exhaustive de dames importantes que j’ai privilégiées.
Aux périodes de la civilisation gréco-romaine, les femmes s’affichaient en toge – ample étoffe apparentée à un drap – recouvrant des tuniques longues et cousues de chaque côté. Elles ont été raccourcies pour devenir chemises chez les hommes, puis rallongées pour se transformer en robes pour habiller ces dames.
Issues des nombreux empires européens datant d’avant notre ère, seules les Gauloises jouissaient d’une certaine liberté. Le choix d’épouser l’homme élu ou d’en divorcer. Propriétaires de terres, elles gardaient les bourses du foyer et avaient leur mot à dire quant aux décisions à prendre. Elles ont été de grand secours lors des batailles menées contre les Romains.
Quand l’Antiquité grecque faisait l’apologie du corps musclé, sportif et sain, le Moyen Âge occidental inculquait des préceptes d’une création divine. Le corps déclaré sacré ne devait subir aucune dissection, et le sexe restait sale et tabou. Donc les vêtements n’étaient que prétexte pour cacher cette enveloppe soi-disant disgracieuse. Pour rappel historique, le Moyen Âge est la période entre 476, chute de l’Empire romain, et fin 1492, marquée par l’année de la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb.
Des robes longues à pans et plis, confectionnées en lin, en chanvre, cintrées par une corde ou une ceinture de cuir pour les plus simples. Elles étaient en soie ou en brocart (étoffe de soie brochée d’argent ou d’or représentant des fleurs) et épousaient leur taille par un petit corset ou un laçage visible pour les fortunés. Les cheveux étaient longs, détachés ou légèrement tressés.
Un rétrospectif historique s’impose afin de percer les secrets de ces dames ayant ouvert des brèches vers les prémices d’une liberté, au début, incertaine. D’ailleurs, sait-on vers quelle destinée un choix nous entraîne ? Indubitablement, des traces indélébiles.
Dans leur prime jeunesse, les moyenâgeuses travaillaient autant que les hommes. Toujours plus proches de la terre, elles l’ont labourée, ensemencée pour récolter leurs fruits. Dans cette continuité, se rendre au lavoir pour y laver le linge mais également au puits pour acheminer l'eau, nécessitaient de nombreuses heures de marche… Autant de tâches chronophages leur permettaient donc d’observer la nature. C’est ainsi qu’elles ont acquis la connaissance des plantes.
Au Moyen Âge, les femmes voulant signifier leur appartenance à un homme, déposaient sur le pas de sa porte un petit pot de miel. Comme conter fleurette sans se parler. Les oiseaux font de drôles de danses ou de sauts pour éblouir la belle se trouvant dans les parages. Avec trop de mâles pour une femelle, la concurrence est rude.
Le fard à joues de cette époque était réalisé avec des pétales de roses. Ces fleurs étaient conservées dans une boîte appelée le pot aux roses, gardé précieusement. Il renfermait parfois des mots doux. D'où l'adage, découvrir le pot aux roses signifiant révéler les secrets inscrits sur ces petits papiers mystérieux.
Ensuite, des religieux ont décrété que l'homme était supérieur à la femme. Elles se devaient de rester dans leur ombre, sagement sans prendre parti, ni parole. Malgré leur réussite dans leurs soins des maux (par les plantes médicinales), les hommes plus cartésiens, n'ont pas tout compris. Alors, les mots magie, puis accentués par le clergé, sorcellerie ont été associés aux femmes ayant le savoir. Ce dernier faisait peur. Le feu était, telle la seule arme connue pour se débarrasser des microbes, celui de la sentence affectée aux sorcières.
Dans les châteaux médiévaux, afin de lire correctement, les damoiselles se plaçaient auprès d'une fenêtre pour capter le maximum de lumière. Ce que nous appelons aujourd'hui des marches, étaient en fait des pierres pré-taillées pour servir de siège. Ces endroits privilégiés pour la lecture ou la broderie, se nommaient coussièges. Dans les immenses cuisines, les cheminées accueillaient des marmites énormes, les pierres des murs étaient taillées de telle manière, que le sang des animaux tués sur place s’évacuait directement vers l’extérieur. Le premier coup de pioche pour élaborer le réseau du tout-à-l’égout a été donné en 1854 par les ouvriers du baron Haussmann. En 1870, il comprenait plus de cinq cents kilomètres de voies souterraines. Il restait à brancher les maisons – même schéma que notre fibre optique.
Les temps modernes suivront avec une première période nommée Renaissance jusqu’en 1598. Le temps des alliances pour la paix des royaumes et des dots pour éviter les ruines familiales. Ces mariages arrangés tissaient la toile préétablie d’une soumission de l’épouse. D’histoires d’amour improbables ou de viols, parfois des héritiers naissaient. La descendance devait assurer la pérennité du nom. Donc, les doigts croisés, l’attente s’effectuait dans l’espoir d’un garçon pointe le bout de son nez.
Seulement âgée de quinze ans, Aliénor d’Aquitaine (11221204) épousa Louis II. Ainsi la France s’enrichit d’une région supplémentaire. Malheureusement incapable d’offrir une descendance masculine, le roi la rejeta. Après un divorce rare, elle s’est mariée avec Henri II d’Angleterre et a eu cinq garçons (le second sera Richard Cœur de Lion) et trois filles. Sa joie et sa beauté ont apporté l’inspiration aux troubadours, les chanteurs de l’époque.
Avant les vrais bijoux, les parures se résumaient à des fruits comme des fraises. Des traces révèlent que les Perses et les Égyptiens étaient les précurseurs en matière de parfum (issu du mot fumée) et ils aromatisaient leurs mets et la cervoise. Les Grecs et les Romains l’ont importé en Europe, et ont parfumé leur bain. Il fut délaissé du Ve au XIIe siècle, car son usage était alors considéré comme un acte païen.
Afin de limiter des dépenses inutiles comme l’extravagance des costumes, trop de produits de luxe ou des importations futiles perturbant les marchés nationaux, Philippe IV de France (le Bel ou le roi de fer) institua des premières lois somptuaires en 1294. Peine perdue, l’écart effectif entre nobles de souche et la nouvelle bourgeoisie urbaine s’est amenui. Et le paraître se maintient encore aujourd’hui.
Au temps des arts, de la littérature et des réflexions scientifiques, les hommes se sont découverts de grands talents de peintres, de sculpteurs et de bâtisseurs. Les cathédrales et autres églises sont érigées.
Si ces dames n’étaient pas sur un site d’édification d’un quelconque bâtiment, elles entretenaient le linge au lavoir très tôt, endossaient le rôle de cuisinière en matinée, servante, panseuse de plaies des enfants malades, muse d’artistes l’après-midi et danseuse accompagnant les troubadours en soirée.
Les grandes bourgeoises se délectaient de poésies, de musique et de luxure. Elles évoluèrent en épouses ou en maîtresses des rois, les premières influenceuses ! Souvent considérées comme les égales intellectuelles des hommes, mais ne pouvant prétendre au trône, elles occupaient une fonction de conseillères politiques.
Les historiens ont identifié la première maîtresse connue comme étant Agnès Sorel (1422-1450). Elle trouva sa place auprès de Charles VII, avec qui elle eut trois filles légitimes. Diane de Poitiers (1500-1566) mariée à l’âge de quinze ans à un homme de quarante ans son aîné a eu deux filles. Veuve en 1531, elle adoptera des vêtements sombres brodés d’or. Cette redoutable femme d’affaires et grande gestionnaire, donna sept enfants à Henri II, ayant vingt ans de plus, dont elle était l’amante. Devenue comtesse de Saint-Vallier, elle gardait sa jeunesse en buvant quotidiennement une solution d’or buvable. Ces organes ont témoigné de son empoisonnement progressif.
Nicolas Copernic (1473-1543) a démontré que la Terre tourne autour du Soleil. Cet héliocentrisme a été avéré dans l’ouvrage De Revolutionibus Orbium Coelestium (1530 et publié en 1556). Au milieu des cours des châteaux et des salles de bal, les robes ont tourné et valsé, et quelques têtes aussi. Elles se sont embellies de dentelles, de damas, de tissus plus ornés, de surépaisseurs de tulle. De nouvelles matières comme le velours, le taffetas et des kilos de perles entrelacées aux broderies ajoutèrent de la brillance. C’est grâce aux pérégrinations des explorateurs que tous ces apparats existaient : les débuts de la mondialisation !
Le pape Clément VII annonça à sa nièce Catherine de Médicis (1519-1589), alors âgée de treize ans, son mariage avec Henri duc d’Orléans âgé de quatorze ans (fils de François Ier). Un bon parti pour la couronne de France car cette orpheline était d’une origine italienne très fortunée. Elle fut sacrée reine en 1549, soit deux ans après son mari. Catherine imposa de nouvelles manières de cuisiner, de bonnes tenues à table et l’usage de la fourchette. Veuve dix ans plus tard, elle garda le deuil par ses habits sombres. Son second fils étant trop jeune, elle régna uniquement par la loi salique écartant les femmes du pouvoir.
Le jeune Roi Charles IX âgé de quatorze ans, signa le Traité de Roussillon en 1564 en présence de sa mère Catherine de Médicis. Il marqua le commencement des années civiles un premier janvier. C’est la fin du calendrier grégorien et le début d’une longue période de faste.