Une souris et ses hommes - Claire Coudry - E-Book

Une souris et ses hommes E-Book

Claire Coudry

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Beschreibung

"Une souris et ses hommes – 7 familles masculines et autres…" se présente comme un jeu de société qui retrace la vie d’une femme ayant vécu dans les années 70, une époque marquée par la liberté. Pendant cette période, elle a croisé le chemin de sept groupes d’hommes différents : les exotiques, les politiques, les artistes, les milliardaires, les écrivains et journalistes, les chasseurs et les spirituels. Le livre rend également un hommage particulier à son père, un grand résistant. En parcourant ces pages, on découvre sa jeunesse merveilleuse en Afrique, une époque où son amour de la lecture s’est forgé, alors que la télévision et les tablettes n’existaient pas encore.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Claire Coudry est une amoureuse de la littérature qui, en remplissant des cahiers pour immortaliser ses expériences, nous offre son tout premier roman. Elle nous propose ce récit teinté d’humour et de gravité et parfois même de nostalgie.

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Claire Coudry

Une souris et ses hommes

7 familles masculines et autres…

Roman

© Lys Bleu Éditions – Claire Coudry

ISBN : 979-10-422-1680-1

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À ma fille, Raphaële qui ne veut pas le lire

« s’épargnant 12 ans de psychanalyse », dit-elle !

Prologue

Érotisme et non porno ; la luxure joyeuse.

Ne pas se piéger dans des activités routinières. Mais elle n’avait pas, telle une araignée, tendu un piège de soie à l’entrée de son terrier… ces hommes sont venus spontanément !

Fallait toutefois ne pas être de celles qui allaient être choisies c’est elle qui choisissait sans pour autant vouloir dominer la relation, car on tend ensuite d’abord à répondre au désir de l’autre et elle a pu accepter d’aimer sans retour, par goût de la toute-puissance…

Elle était prête à payer le prix fort pour conquérir sa liberté.

Une héroïne féministe gouvernée par la passion et qui la soixantaine consumée se lance dans les souvenirs.

« J’aimerais avoir le courage d’être fidèle au visage que j’ai créé. Parfois je me dis qu’il serait plus facile de ne pas vieillir du tout, de mourir jeune. Mais alors ma vie ne serait pas achevée et je ne me connaîtrais pas totalement » Marilyn Monroe. C’est poignant, mais elle, a-t-elle le droit de donner l’image d’une libertine à sa descendance ?

Tu aimes toujours au début quand c’est si facile d’aimer… Cet adage se vérifie-t-il toujours ?

Récit en plusieurs chapitres sur les hommes, ou la vie d’une femme libre qui le paya très cher à défaut de se faire payer… car elle ne s’était pas constitué un réseau par la couette !

C’était une séductrice éclectique capable de faire des pauses après des périodes de boulimie sexuelle.

Ses amants ne se comptaient pas sur les doigts d’une seule main ! Tant d’hommes ont croisé sa vie !

7 partenaires sexuels pour l’Américain moyen durant sa vie d’adulte et si on parlait du Français… et de la Française elle fausserait toutes les statistiques !

Ce récit veut garder un esprit virevoltant, léger, mais jamais superficiel, on peut y voir le sentiment intermittent, mais on n’oublie pas le vagabondage cérébral !

Elle ne joue ni sur le mystère ni sur la fragilité… Elle est une « warrior ».

Elle détaille ses prouesses coquines de 7 à 77 ans (il y a une toute petite marge).

Il y a, comme le dit Beigbeder, des « coming of age novel » : roman de passage à la vie d’adulte et pour le passage au 3e âge et plus…

Élevée dans les Maisons d’éducation de la Légion d’honneur, aux Loges et à Ecouen sous la pensée impériale « je veux faire de ces jeunes filles des femmes utiles, certain que j’en ferai, par-là, des femmes agréables », disait Napoléon.

Ecouen est maintenant transformé en musée de la Renaissance, mais les Loges et Saint-Denis perpétuent cette pensée. L’éducation est un paravent…

En écrivant ce livre, elle réalise que le goût du bord du précipice ne l’a jamais quitté !

Surtout après nos 70 ans de paix qui n’ont été qu’une parenthèse heureuse… Dans le fracas trop connu des armes, faut-il se pencher sur les combats érotiques ou avoir une vision du féminisme érotique ?

Pour se libérer des carcans, ne pas se mettre à copier une forme de sexualité masculine et « sauter » goulûment sur tout ce qui vous plaît !

Les rencontres déterminantes pour le job ?

Je serai sérieux comme le désir.

Jacques Rigaut,

Le plus dadaïste des poètes ?

Cette épopée amoureuse veut modifier le regard sur les courtisanes. « Une fille facile » présente une femme accomplie alors qu’on la croit stupide et qui « choisit », mais elle, c’étaient des cadeaux : les hommes qu’elle voulait et elle n’avait jamais été une femme entretenue même par ses maris !

Son œil vert noisette kaki, son regard pyromane s’étaient posés sur de nombreux mâles et elle ne regrettait rien !

Elle fut comme Marie-Antoinette, dissipée, mais pas dissolue !

Ou comme la tsarine, la Grande Catherine de Russie, amoureuse de la philosophie des Lumières et dévoreuse d’hommes jeunes et vigoureux avec une soif insatiable de délices et de volupté, mais aussi avec des périodes de diète sexuelle.

Ni courtisane ni grande horizontale, car elle serait riche actuellement, elle est une « survivor » comme les surnomme Christian Louboutin : « des filles qui en tant que filles peuvent se débrouiller comme des hommes. »

Dans libertine il y a liberté !

Tout cela est arrivé par accident, rencontres, par bifurcations… et non-fornication !

Pas encore le « casual sex » sans attente émotionnelle, car hélas elle était trop sensible.

Cette sexualité signifiait que les femmes revendiquaient, montrait qu’elles étaient libérées dans les années 1970 et voulaient surtout démontrer leurs aspirations à être à égalité avec les hommes, mais comme le dit la sociologue Eva Illouz :

Les hommes et les femmes ont des trajets et des identités émotionnelles différentes. La liberté sexuelle a permis aux hommes de mieux dominer les femmes sur le plan sexuel et émotionnel

Eva Illouz

Le cinéaste Soderbergh disait de Sharon Stone, à laquelle elle ne se compare pas physiquement, hélas !

« Elle est une femme qui assouvit ses pulsions comme un homme. »

Alors, pourquoi pas elle !

« Toute notre vie est un mystère de rencontres », affirmait Jean Vanier, fondateur de l’Arche.

Célibataire, vous êtes du genre optimiste et vous êtes persuadée que, si vous n’avez pas encore trouvé le grand amour, votre âme sœur vous attend quelque part ?

Eh bien, vous vous trompez !

Nous n’aurions pas une, mais trente âmes sœurs chacun, et cela rien qu’en France !

D’où sort ce chiffre rassurant ? De calculs savants menés par Bobby Seagull, un mathématicien anglais pour le site de rencontres Badoo. Comment fait le statisticien pour arriver à pareille conclusion ? Il a calculé les chances de trouver la personnalité qui nous correspond vraiment en tenant compte, dans une population et un lieu donné, d’un certain pourcentage…

Elle avait fait des multiplications pour tester le plus grand nombre d’âmes !

Les hommes la font craquer, cela entraîne une consommation importante !

Elle aime gagner : c’est son côté chasseresse, mais surtout elle fut une polyamoureuse aux mœurs férocement libres ! pas seulement aimée que pour son corps… aux audaces érotiques bien élevées avec l’impudeur qu’on réserve à son médecin ou à son amant !

Mener une vie comme un homme et à l’égal des hommes. Même si cette boulimie, paraît-il, masque un manque d’estime de soi !

Les séductrices ont besoin de mesurer leur valeur dans le regard de l’autre, de remplir leur réservoir affectif surtout quand elles ont le cœur en vrac.

C’est dans la collection que la séductrice va trouver la paix explique la psychanalyste Fabienne Kremer.

Elle n’a pas le profil des femmes de marin et elle a trouvé la paix avec son second (seulement) mari.

Comme le dit Robin Williams « à un moment je craquais pour tout ce qui avait un pouls » pas elle tout de même !

Elle adore les rencontres, surtout celles qui font naître des amitiés.

À cette fin elle a organisé des dîners pendant toute sa vie dans un grand appartement avec Moussa qui servait à table afin qu’elle ne perde pas une miette des conversations. Elle confectionnait l’entrée, en général, un cake aux olives pour « tapisser la muqueuse » en buvant le champagne apéritif et le dessert : son fameux gâteau au chocolat ! Le plat principal était confié au Maître d’hôtel.

Poursuivre cet homme idéal à travers ses conquêtes.

Elle était libre, ses états de service sentimentaux en attestent.

La liste des lovers présumés est impressionnante, on ne prête qu’aux riches !

Elle s’était toujours sentie libre de corps et d’esprit, elle n’a pas un profil dépendant qui ne se sent en sécurité que lorsqu’elle est en couple.

Mais maintenant elle ne ronronne enfin qu’auprès de son second mari, the only one. Toute sa vie il n’a cessé d’avoir des gestes d’amour envers elle et celui-là sera le dernier. Bien évidemment il y en a toujours un qui aime plus que l’autre alors il faut veiller à ce que ce ne soit pas toujours le même !

Le secret d’un couple heureux est de ne pas vivre ensemble selon Gwyneth Paltrow (formule qu’elle partage…) et au lit, votre moitié ne doit pas créer une niche thermique, cette chaleur qui stagne au creux du lit lorsqu’on le réchauffe avec notre corps oblige à ne pas vous lover trop étroitement…

La vie est souvent une histoire de luttes, elle était devenue moelleuse : plus rien à prouver ! Fini les coups de boutoir de la mélancolie quand le corps se trouve soudain aussi fatigué que l’âme !

Ce sont les sentiments profonds animant une « quinqua » à l’égard de ses souvenirs d’enfance et plus… et de tout ce qui confusément fait le poids des racines que chacun cherche toujours à rassembler pour mieux s’assujettir, surtout dans les grandes périodes de doute.

Être muse partageuse ce n’est pas si mal et ne rien céder sur sa vie sexuelle et sa vie personnelle.

Longtemps les hommes cruels ont été les seuls qui l’attiraient pourquoi a-t-elle préféré les machos et les bad boys alors que les hommes doux ou sensibles lui étaient acquis ? Ne parlons pas des paresseux sexuels ! Elle n’avait pas besoin de montagnes de pectoraux, mais… Elle ne comprenait pas pourquoi personne ne voulait en général de son amour ? Confondre désir et amour est si délicat.

Denise Bombardier avait écrit une comédie sur ses consœurs femmes libérées qui, la soixantaine venue, se mettent en quête de l’homme idéal avec dans le cœur, des élans de midinette.

Françoise Dargent

Le Figaro

Des « vieillardes » plus folles, tu meurs ! Cinq amies qui tendent à forcer sur la chirurgie esthétique et les passades sexuelles.

Pour elle ce ne furent pas des passades, mais un jeu des 7 familles auquel elle aurait pu demander : les exotiques, les Italiens, les politiques, les artistes, les milliardaires, le chasseur à particules, les spirituels, les énarques, les journalistes.

Les exotiques

Kei mannequin vedette de Kenzo exceptionnellement pas pour les hommes… voudrait-elle le revoir et se montrer à un homme au-delà de sa splendeur ?

« Il était beau à surprendre l’âme » comme aurait dit Louise de Vilmorin, fascinant à couper le souffle. Les femmes et même les hommes se retenaient sur eux pour ne pas succomber !

Lui n’était pas dans le courant wabi-sabi, une doctrine issue du bouddhisme zen qui consiste à rechercher la beauté dans les choses imparfaites. Il était la beauté absolue avec des méplats bien dessinés, une peau ambrée, des cheveux noirs et denses, une minceur souple, des mains superbes et quand ils sortaient c’est sur lui que les femmes et… les hommes se retournaient !

Elle se souvient d’une entrée dans un restaurant de la rive gauche où toute, elle dit bien TOUTE la salle, se figea les yeux attirés par cette splendeur et Cendrillon trottant menu dans son sillage… Comme toujours, les plus beaux n’ont pas conscience de ce qu’ils sont.

Ainsi que le dit Stéphane Barsacq : « celui qui est étoile pour les hommes est peut-être enfer pour lui-même. Il donne la lumière, et garde l’incendie ».

Hélas, il sniffait de la coke, peut-être pour rester mince, et le seul petit rail qu’il lui fit aspirer ne lui procura, pas plus que le seul taf de « beu » (qu’elle avait essayé dans les années hippies), les sensations que d’autres attraits décuplaient naturellement chez elle.

Mère solo d’une petite fille de 4 ans, elle ne pouvait envisager un long chemin sur le tatami avec un homme si loin d’elle par la culture, les échanges autres qu’horizontaux !

Cette culture japonaise qui est dans une perpétuelle quête d’harmonie l’intéressait, mais il avait quelques demandes surprenantes ! Il l’exhortait à lui marcher dessus : à plat ventre sur le sol il fallait lui écraser le dos… Elle ne s’y risqua qu’une seule fois tellement affolée à l’idée de briser sous son poids son ravissant squelette !

Qu’est-il devenu ? Le stress ambiant au Japon lui a-t-il évité le karôshi, suicide par excès de travail, qui fait des ravages dans ce pays ?

Elle avait essayé de le faire engager comme photographe par un grand féminin dont la rédactrice en chef avait des faiblesses pour elle, mais ce fut un désastre !

Seul au Canada, avec une horde de filles de taille fourmi, il ne comprit pas les instructions pour le shooting de mode, aucune photo ne fut retenue et il s’en retourna dans son pays.

Mais pour paraphraser un auteur inconnu « il reste la chose qui vous rapproche le plus du paradis sans passer par la case décès » !

Et, comme le disait Gina Lollobrigida « le Bon Dieu m’a tellement donné d’un côté, qu’il ne pouvait pas, en plus me donner l’amour ».

Comme cette phrase désespérée peut s’appliquer à ces êtres si beaux que vous devez vous réjouir de les avoir eus à portée… de main !

Un émir drapé dans sa dishdasha blanche à Dubaï… Tout dans le regard… il vous grignote des yeux dans la salle à manger d’un hôtel luxueux au bord de la marina où elle était descendue avec sa fille pour couper le trajet du voyage vers la Malaisie.

En effet, ses petites filles, vraiment petites, bien que très sages en voyage, avaient besoin de ce stop over, car 16 h de voyage d’affilée… Aussi elle s’arrêta dans cette ville « bling bling ». 48 h au milieu des lofts panoramiques.

Le petit déjeuner devant la baie soulignant le bleu immuable du ciel, un groupe d’hommes en robes blanches, keffiehs rouge et blanc sur le chef s’installe à la table voisine ; elle sent un regard d’ambre ou plutôt d’hématite qui n’arrête pas de la suivre au fur et à mesure de ses déplacements au buffet…

Elle rend ce regard pour provoquer la réaction du « nomade » !

Un regard qui signifie qu’elle n’a pas encore complètement abandonné la partie ! Le corps devient un sismographe. Faut-il refermer le dossier des galipettes ? Ou continuer son expiation karmique ?

Un sourire étincelant traverse une barbe noire bien taillée.

Elle va se laver les mains, il rôde aux alentours… Elle ne peut imaginer qu’une grand-mère puisse envisager le coup de rein dans les toilettes et n’écoute rien de ce qu’il lui murmure en anglais, filant retrouver sa fille comme une désobéissante, avec un gros regret et la mine dégradée de la coupable. C’était peut-être un homme puissant, mais pas déterminé ! Dans ces émirats pas tout à fait néanmoins l’Arabie saoudite, berceau des deux mosquées les plus sacrées de l’Islam, à la Mecque et à Médine, un homme se doit de ne pas convoiter la femme d’un autre !

Rody danseur antillais : la dernière fois qu’elle avait dansé, vraiment dansé comme on ne peut le faire qu’à 20 ans en se donnant entièrement à la musique c’était avec lui. Sinatra chantait « Stranger in the night » lui ne fut pas « stranger » dans son lit dont le désordre attesta qu’il s’y était passé » un « happening terrible » les corps souples sont tellement libres et cet amour fut brutal et urgent. Lui au moins ne la ferait pas pleurer du bout des cils, en silence. Elle n’avait pas parachuté son cœur sur un homme qui partageait sa vie avec quelqu’un : il ne vivait que pour son art ; elle ne serait pas dans les coulisses de son cœur ; une nuit sans lendemain ce peut être reposant. Il n’y a pas de garantie pour un an à présenter en cas de défaut !

Indien maître d’hôtel à Khajuraho : Quraiski Ashfaq, qui lui a fait griffer le matelas toute une nuit en se désaltérant de bière pour lui montrer son endurance ; alcoolisé jusqu’à la glotte il la mettait en état d’urgence biologique ! Il la faisait crapahuter aux antipodes de sa zone de confort.

Pendant ce voyage en Inde du Nord, l’arrêt au Taj Mahal Palace l’adresse historique à deux pas de l’India Gate. Ce splendide édifice de style victorien est LE rendez-vous glamour des « riches and famous » depuis plus d’un siècle. Elle y accompagnait ses chers parents avec ses indemnités en chinchilla obtenues par sa victoire sur un Pt d’une célèbre Radio qui l’avait accusée d’informer un journal de droite.

Dans la nuit, avec le décalage horaire, Jorge l’appelait, mais comme son passeport portait son nom de jeune fille, la standardiste passa la communication à sa mère. Celle-ci rabroua l’intrus qui osait s’intéresser à sa fille ! carelle en avait repéré un qui lui tournait autour lors du dîner-découverte des mets indiens les plus délicats. La pauvre pensait faire un rempart aux dragueurs locaux !

Le voyage continuait à Khajuraho : où les merveilleux temples avec les sura-sundari aux formes voluptueuses, Lord Shiva, le temple de Lakshmana ceinturé par les Apsaras préparaient aux repos érotiques.

Mais revenons au maître de son autel privé !

Le dîner à l’hôtel était supervisé donc par un maître d’hôtel sublime de beauté !

Il comprit assez vite qu’elle le trouvait à son goût et gratta à la porte de sa chambre pour lui proposer d’acrobatiques figures érotiques qui la laissèrent plus éreintée que comblée.

Et comme il voulait être performant, il n’arrêtait pas ; elle échappa au « standing coitus » grâce à sa taille : trop grande pour la soutenir un long moment… Il tenta la position du crochet, variante d’Andromaque, héroïne de la Guerre de Troie, qui consiste à chevaucher, sans crampes dans les jambes, en maîtrisant sa vitesse puis passer en cuillère et atterrir en missionnaire en resserrant les chevilles autour du cou de la partenaire sans l’étrangler !

Le lendemain pas une trace de sexe à haute dose, le voyage se poursuivit (sans qu’elle ne goûte à d’autres spécialités locales) au Fort Amber où elle grimpa néanmoins sur l’éléphant le plus timide pour ne pas bousculer ses courbatures… mais cela devait « faire un bien fou au métabolisme » comme le dit Woody Allen.

Ils montèrent au palais fortifié sur ce pachyderme paré de motifs traditionnels à la gloire de Ganesh.

James C pilier de St Germain des Prés et de Castel années 70.

Le félin sénégalo-gambien : James à la wisky-voice, musicien des films de Vadim, auréolé de son élégante nonchalance qu’il promenait du Tabou à Castel, la canne africaine à la main, arpentant d’un pas souple les bureaux de l’Ocora (Office de Coopération radiophonique) où il faisait des doublures/Voix pour les émissions en direction de l’Afrique.

Il lui envoyait le taxi cab londonien du club le plus chic pour le retrouver rue Princesse et danser jusqu’aux portes de l’aube : juste une douche et elle repartait travailler avec ce surcroît d’énergie que procurent les nuits blanches.

Le magicien noir pratiquait une musique située à la juste rencontre de la mort et de la vie.

Dès qu’il lui téléphonait de sa voix testiculaire, elle entrait en transe : elle avait 20 ans ! Il était marié à une décoratrice : Hélène (un prénom qui la poursuivra : celui aussi de la première femme de son premier mari).

Ils dormaient ensemble dans son studio du 5e arrondissement ; il fumait du H qui ne lui faisait aucun effet lorsqu’il lui en inhalait dans un long baiser, c’est lui seul qui la faisait planer… en écoutant Charlie Parker… depuis lors le saxo est son instrument préféré !

Ah ! comme elle avait été amoureuse de ce corps !

Mais elle allait en connaître d’autres et les étreindre avec intensité plus qu’appuyée !

Son fennec des sables comme l’appelle sa fille.

Un beau marocain au teint pâle, aux yeux gris lichen, aux cheveux de jais, directeur d’un grand organisme de son pays, ayant rang de ministre, rencontré aux « Assises du tourisme culturel » organisées par American Express.

Son regard filtrant sur elle… ses paniers de cornes de gazelles et autres sucreries envoyées régulièrement de Rabat ; pas mieux que des fleurs, pas recommandé pour ses formes, mais il l’appelait « son bonbon ».

Elle lui répondit :

« Ne le suce pas trop vite » !

Elle ne se parfumait pourtant pas à cette parfumerie pâtissière qui appuie sur le statut de la femme objet qu’on aurait envie de croquer…

Elle se rappelait la légende qui raconte que Coco Chanel recevait du second Duc de Westminster (l’un des hommes les plus riches du monde) des paniers remplis de fruits et de légumes de son domaine en y cachant de somptueux bijoux. Hélas pour elle la corne de gazelle était vide !

L’ami du jeune marié qui offre une âme de cougar à toutes les belles-mères en puissance…

Mais c’était bien avant ce phénomène rapporté par la presse féminine et bien entendu étant une femme exubérante et totalement libre sexuellement, elle ne pouvait que succomber !

Elle le rencontra au mariage du fils d’une de ses amies de la Légion d’honneur !

La prunelle émeraude ou plutôt couleur de sucre brûlé, dans un visage asiatique, une manière de danser extraordinaire.

Il avait la moitié de son âge et elle institua une romance de la moitié d’une année qu’elle passa à tenter de garder les pieds sur terre pour mener à bien son job et le reste du corps dans les lits de « Relais-Châteaux » et autres auberges.

Le baby, pour cougar avant l’heure, avait quelque chose d’avide dans l’œil. Mais visait-il sa supposée fortune ou voulait-il lui agripper la guêpière, car il travaillait dans les placements… en assurance vie et autres.

Il devait penser à assurer la sienne… mais rêvons : ce furent 6 mois de découvertes pour lui et pour elle, les auberges de charme, les week-ends sans sa fille, passés à promener le teen-ager monté en graine, les vacances où dans une grande maison, louée pour l’été par ses soins pour les enfants (sa fille et ses amies qu’elle invitait), il avait la chambre sur le palier non loin des leurs, mais juste en face de la sienne… C’était mieux que d’avoir le chien de la maison sur la courte pointe !

Les dîners passés avec des kilogrammes de concupiscence sous chaque paupière n’attendant qu’une chose se replier dans sa chambre sous prétexte de lectures et lui, la pomme d’Adam vibrante et turgescente, proposant de sortir en boîte (elle avait choisi à dessein le fond de la Corrèze à des kilomètres de la moindre boîte de nuit), mais avec piscine et chevaux.

Sous un prétexte délicat, elle surjoue :

« Les vacances reposantes consacrées à la lecture… » et annonce qu’elle monte dans sa chambre lire !

« Je vais faire mon courrier », disait une amie…

Les Italiens

Diego : le grand avocat sicilien.

« Tout change pour que tout demeure »

Cet élégant Diego avait déjà à son tableau de chasse une actrice de second plan avant qu’elle ne se fasse connaître dans une série télévisée ayant connu un certain succès populaire et plus tard passant d’un animateur à un homme politique. Avec ces rôles caricaturaux,elle n’avait pas encore donné sa mesure dans ce registre et était une débutante surfant sur le succès en Italie et quoi de mieux qu’un directeur de Théâtre romain !

Comment pouvait-il s’être entiché d’elle ?

Munie d’une liste d’adresses romaines par le Père de la Musique concrète et son vieux copain : Augusto Forti, directeur scientifique à l’UNESCO à Paris, elle allait rencontrer Marayatte et son mari diplomate grisés par le succès « d’Emmanuelle » écrit bien sûr à la main… et Diego, cet avocat, était ami de l’autre italien parisien.

Diego n’avait pas, que ce soit à Rome ou à Palerme, une ancienne demeure dans l’abandon le plus absolu, mais des appartements modernes avec vastes terrasses où elle fit de nombreux séjours.

L’arrivée en avion sur la capitale italienne après avoir traversé « la ouate humide des nuages » avec tous les pins qui ressemblent à une forêt de brocolis, les maisons ocre… la mettaient en condition.

Quel bonheur d’aller à Rome ! ça lui remontait le moral de se faire siffler dans la rue, « l’hommage de la rue » disait quelqu’un !

Aujourd’hui, hélas c’est bien fini !

Rome a des langueurs printanières à moins que ce ne soit l’amour… le désir !

Quand il venait à Paris, ils allaient applaudir Peter Brook et son phénoménal acteur noir : Adrian Lester dans le Mahabharata, et autres pièces de théâtre évidemment.

À Rome le Nouvel An se prépare dans une gaieté et une douceur très latine, elle ressent une paix très profonde : l’équilibre ? Sa joie de vivre bien réelle a tout de même nécessité des années d’adjuvants tel le champagne rosé ou non… qui ont laissé des stigmates.

Sa demande en mariage n’était pas une opération de Relations publiques, mais il y aurait encore plus de monde à Rome qu’à Paris pour leur petite cérémonie.

Elle n’aura pas lieu, il épousera une autre femme de sa Patrie.

Se souvenir seulement, du bateau pour faire du ski nautique, des fêtes : ces « boites » dans lesquelles on sent le moindre muscle de son partenaire frémir contre le sien… L’écrasement des cuisses l’une contre l’autre…

La musique qui résonne dans tout le corps…

L’amour en jet c’est difficile et fatigant… après Rome, Messine pour la remise d’un prix du tourisme (Il était aussi Pt de l’office du tourisme sicilien !) Malta, Palerme… Cefalú ; elle allait prolonger une semaine encore ses vacances romaines « Tanti auguri ».

Sa passion pour les feux d’artifice, lui collé contre son dos pour les admirer tout en lui soufflant des « cochonneries » en italien !

« Il faut faire les choses pour love », lui disait-il toujours.

Mais à 50 ans ils ont déjà des pannes de secteur !

Puis arrive pour elle une invitation pour une chasse au canard en Irlande du sud…

Elle sait que le réveillon ne sera donc pas romain.

Longtemps après il lui dédicacera son livre « Storia di oenne e disegnone ».

« A Claire meroviglioso, perfetto, orgoglioso, diletto, mato, amenirato ; diseguo di Donna l’autore orgoglioso di amare e ammirare Claire » Diego.

Il était adepte des tailleurs Brioni, la Ferrari du complet veston, et elle l’accompagnait via Barberini à ses essayages, le coinçant dans la cabine.

Des années plus tard elle lui adressait cette lettre :

« Merci pour ton invitation pour les fêtes à Rome, mais avec toute cette année de deuils je suis avec Raphaële, la seule famille qui me reste » et le 1er janvier elle fuit la foule du millenarium et « cocoone » chez elle avec ses livres.

C’est ainsi que finissent les grandes guerrières amoureuses ! au XIXe siècle c’était dans les couvents ! »

Massimo : Elle avait le génie des rencontres et recyclait avec douceur les hommes dont elle ne voulait pas, ou plus, faisant ainsi le bonheur de certaines amies ou bien créant des refroidissements dans l’amitié !

Ce lover elle le « repasserait » à une très bonne amie suédoise, car il était trop matérialiste et macho. Elle n’est pas une tâcheronne du plumeau, mais arriver dans un appartement en pagaille, des draps froissés par d’autres…

Cette « party girl » rencontrée chez Régine devait déchanter aussi sur le latin lover assez radin. Ce n’était pas un érudit modeste…

Il fréquentait l’Abbaye de Royaumont pour les célèbres entretiens sur le « débat et l’émergence d’idées nouvelles et la valorisation de la production intellectuelle des centres de recherche et de pensée de tous horizons » !

Ce monde est un village où les couples se composent et recomposent sans quitter la tribu ! Elle était amoureuse de son cerveau, pas de son corps !

Avec ses yeux verts, il était plutôt beau, mais très conscient de son intelligence… qu’il exerce maintenant dans une université américaine avec une autre chercheuse nobélisable, paraît-il !

Cela ne risquait pas de lui arriver à elle… quoiqu’elle se verrait bien en « fellow » (sociétaire) à Harvard pour y passer un semestre de transmission de son savoir érotique (prétentieuse !)

Dieter : peintre allemand vivant en Italie : à Rome.

Elle le rencontra en Sicile dans un dîner d’amis. Il proposa de l’emmener visiter le temple d’Apollon de Syracuse. C’est l’un des plus anciens temples grecs doriques de toute la Sicile et l’un des plus anciens du monde grec. La chaleur du temps rendit l’expédition incandescente et ils louèrent une chambre d’hôtel spartiate pour refroidir leurs ardeurs.

Quand elle lui demanda son signe astrologique (toujours son côté psychoconcierge ésotérique), il lui répondit poétiquement :

« Mon Jupiter doit être clochard, il s’est assis au bord de la mer et regarde passer les vagues. »

À l’automne elle allait passer des week-ends romains près de lui, chargée de victuailles pour leurs retrouvailles. Elle achetait chez Fauchon : saucisson, foie gras et autres spécialités françaises.

Prendre l’avion pour aller retrouver un homme : cela restera toujours romantique ! Les voyages favorisent sa libido.

La distance enlumine et ravive les émois : savoir-faire la séparation entre cœurs, et cul… mais dès que c’est bien son cœur s’en mêle ! s’en mêlent les oreillettes !

Elle lui acheta une grande toile, car il était vraiment « fauché » et la rapporta dans la soute de l’avion où évidemment la vitre qui la protégeait céda, finalement ce sponsoring lui coûta un peu cher !

Puis la communication s’interrompit. Elle ne sait plus où il vit maintenant et c’est ce qui la chagrine : elle aimerait savoir où sont passés tous ces hommes qu’elle avait croisés… Ces amants « d’ailleurs ».

Les politiques

Ils sont toujours montés et… redescendus bredouille.

« Si les politiques veulent gouverner de façon efficace ils devront trouver des moyens de contourner la démocratie c’est ce qu’ils font en livrant à leurs concitoyens qu’une part infime des informations qu’ils possèdent » dit Stéphane Denis dans une de ses chroniques et elle le savait bien elle, qui vivait dans les cabinets ministériels où l’information filtrait énormément…

Quand elle rejoignit la politique ALL, la grande attachée de presse politique (qui plus tard fut appelée « l’intoxiqueuse »), avait son escadron volant comme on le disait des dames qui entouraient Catherine de Médicis : O W. chez Guichard, Anne L. devenue Princesse et elle chez AP et elle arriva pour l’aider rue de Lille au siège du RPR qui préparait les législatives de 1973.

Lorsque pour les élections elles travaillaient des semaines de 60 à 80 heures week-end compris, et qu’elle prenait les avions du Glam pour aller dans les meetings politiques dans les régions, elle portait, la première fois, un manteau Revillon de cuir fauve ourlé de renard. ALL en manteau « guidouille » râpé, bleu marine, horrifiée, lui dit de le mettre sur l’envers, qui était néanmoins une jolie doublure à pied de poule, car :

« Le militant ne comprendrait pas qu’elle soit ainsi vêtue… »

Elle n’avait pas pensé à cela et plutôt que d’avoir l’air attifée elle laissa le manteau à sa place dans l’avion (le jet privé du Glam) !

Sous la tente dressée pour le meeting, elle était dans le carré des journalistes avec Catherine Nay, Michèle Cotta, Irène Allier… et Catherine les faisait rire par des anecdotes :

Comme la femme de JP Soissons n’était pas très soignée, elle disait : « Qui a cassé le blaze de Soissons ! »

Connaissant le côté hussard de Chirac, elle disait, un œil en coulisse sur Michèle Cotta :

« Chirac si j’étais enfermée avec lui dans une armoire je changerais d’étagère… »

Depuis, on lui a dit qu’elle en savait autant que Michèle sur le grand Corrézien… et tant d’autres !

Ce métier qu’elle apprenait « sur le tas » la conduisit dans les Cabinets ministériels où elle put côtoyer ainsi le saint des saints au bord du pouvoir. Ce pouvait devenir un passeport pour accélérer une carrière, mais elle, pauvre innocente, laissait ce métier chronophage, et dévorant, empiéter sur sa vie privée et cela la conduisit à la dépression nerveuse.

Installée dans l’un des plus beaux hôtels particuliers de Paris, dont le ministère des Relations avec le Parlement, Hubert Germain en tenait les rênes. Il fut « son » ministre aux PTT (à l’époque elle obtint le téléphone, denrée rare, pour de nombreux solliciteurs).

Quand il fut nommé ministre des Relations avec le Parlement, elle s’occupera, en tant qu’attachée parlementaire cette fois, du Groupe socialiste tandis que son fils traitait les gaullistes et les républicains indépendants.

Mais ne nous leurrons pas trop sur leur « pouvoir » : les ministres passent et les hauts fonctionnaires de l’administration, ces « inamovibles » de la République, avaient une puissance supérieure à celle des ministres, et eux restent ! Mais elle aura connu la cocarde scintillante… et comme c’est grisant de glisser dans la circulation parisienne et dans les avions du GLAM… toute une époque et des mœurs révolues !

AP« le dernier intellectuel français visant à atteindre à la fois l’excellence et à la plus grande cohérence possible dans les deux domaines de la pensée et de l’action » dit de lui Alain Gérard Slama normalien lui aussi, agrégé de lettres classiques titulaire de la chaire d’histoire des idées politiques à Sciences Po.

Le philosophe rend ainsi hommage à AP.

Il y eut le succès phénoménal du « Mal français ».

Il avait été précédé par : « Quand la Chine s’éveillera » best-seller de 1973, livre pour lequel elle travailla aux relations presse avec ALL, véritable machine de guerre. Elle lui faisait préparer des tableaux avec les noms des journalistes concernés, leurs réponses, les relances…

Les ordinateurs n’existaient pas donc pas de tableau Excel…

AP porte-parole du Général de Gaulle, normalien énarque avait une autre envergure que Sibet N’Diaye et on dit qu’il fut un « Vrai » ministre de l’intérieur dans les années 70 ».

Pour la médiatisation de son premier best-seller « Quand la Chine… » ALL voulait lui faire épiler les sourcils qu’il avait avantageux comme Pompidou ou autres. En ce temps-là, c’était bien porté et il n’y avait pas de ces barbes crasseuses qui doivent vous râper l’entre cuisses.

Maintenant la barbe est hérisson, le poil en partie noir se termine en petits points blancs, le chef est toujours lui très noir ou chauve : contraste désastreux !

À qui demander de l’aide si ce n’est aux sœurs Carita dont la Maison de Beauté Fbg Saint-Honoré avait été l’adresse de Léonard, le perruquier de Marie Antoinette ;elles avaient vu passer dans leur école d’esthétique les grands noms de la beauté dont Patrick Alès son cher coiffeur, adepte pionnier de la phytothérapie.

Elle fit donc venir les sœurs Carita dans son bureau d’où, par pudeur, elle se retirait, laissant seule ALL avec son grand homme.

Elle n’entendit, du bureau voisin dans lequel elle se tenait, que de petits cris plaintifs (qui n’étaient pas fripons…) que couvrait son fou rire ! Elle espère que ses oreilles paraboles ne l’entendirent pas !

Les Sœurs Carita disaient de ces Messieurs bien fournis :

« En cosmétique nous appelons généralement les sourcils : la rage des yeux ».

Le ministre voulait venir prendre le thé chez elle rue Saint-Augustin.

« Mais vous savez bien que je travaille à cette heure », lui répondait-elle inlassablement.

Lorsqu’elle se maria quelques années plus tard, il lui offrit… un service à thé !

Mais après les législatives de 1973 ayant travaillé tard le soir, tous les week-ends et s’étant sentie surveillée : lorsqu’elle déjeunait chez Lipp, par exemple, immédiatement le ministre le savait.

Les Renseignements généraux (RG) lui avaient dit qu’elle était « une dangereuse gauchiste », car elle portait le drapeau des revendications de la radio, en tête de cortège pendant les grèves de mai 1968 (bien sûr elle était la plus grande pour ce job !) et AP avait répondu en riant :

« Elles sont plutôt plus jolies à gauche ! »

Ce mai 1968 avec la jeunesse contestataire, mais sans la drogue en ce qui la concerne.

Surmenée de travail, soupçonnée de donner des informations sur l’oreiller à un cousin d’un futur Pt de la République, le lover du moment, elle fit une dépression nerveuse à la fin de la campagne des législatives en 1973.

Sa mère rentra de Djibouti pour s’occuper d’elle. Elle en a gardé la mémoire trouée par les électrochocs qu’elle subit : à l’époque c’est ainsi qu’on soignait en « province » ! C’était la méthode la plus connue réservée aux dépressions les plus sévères. Niki de St Phalle en subit-elle aussi et cela marqua le commencement de son œuvre !

Ce traitement par électrochocs endommage la mémoire, mais il lui en reste un peu pour les friponneries et retrouver les chemins de certains corps !

Certaines années se sont effacées et ce ne sont pas les petits carnets qu’elle tenait qui l’aideront : son jaloux de premier mari quand il les découvrit dans une cantine dans leur maison de campagne (jouxtant celle de Catherine Deneuve) les a tous brûlés !

Elle se demande encore comment elle a laissé faire cela !

Elle était si soumise et ses amis lui disent aujourd’hui :

« Qu’à l’époque de ce mariage c’est comme si elle avait un couvercle sur sa tête. »

Le géant a la voix caverneuse et son merveilleux château en pierres et… en liquide. Elle fut invitée à se reposer après la campagne des législatives chez Jacques Delmas, éditeur raffiné (pas pour les dames) qui lui prêtait sa demeure : « Bataclan » et le personnel afférant.

Ils allaient donc déjeuner chez cet heureux « propriétaire viticole » et elle apprit seulement à déguster les meilleurs bordeaux, elle qui n’avait jamais bu avant ses 25 ans ! L’imposant château à l’élégante façade de style Louis XV a été, hélas, cédé à des investisseurs institutionnels. Le patrimoine sort de l’anonymat, de l’histoire de la Culture avec un retour vulgaire au mercantile.

Le socialiste italien bien avant Berlusconi n’avait pas une vie privée digne d’un chef de gouvernement et se croyant à Paris pour profiter des « petites parisiennes », lui fit une visite dans son pigeonnier de la rue des Petits Champs… Elle le reçut fraîchement. Il imaginait trouver à cette adresse une professionnelle ! Il en redescendit très vite l’escalier XVIIIe