À Diognète - Anonyme - E-Book

À Diognète E-Book

Anonyme

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Beschreibung

Adressé À Diognète au IIe ou au IIIe siècle apr. J.-C., ce discours Anonyme invite à se débarrasser des croyances païennes et explique la nature du christianisme et de Dieu, ainsi que la foi des chrétiens et la force de cette communauté. Des explications historiques contextualisent ce propos apologétique.

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À Diognète

Comment vivre en chrétien

La collectionLa Manne des Pères

Collection dirigéepar Sœur Marie Ricard, Bénédictine de Martigné-Briand (49)

La liste des ouvrages déjà parus se trouve en fin de volume.

Couleurs des bandeaux de la collection

rouge : IIesiècle

vert : IIIesiècle

jaune : IVe-Vesiècle

terre de Sienne : VIesiècle et au-delà

Envoi de manuscrit ou de projet audio :

Saint-Léger éditions

1, chemin des pièces Bron

49260 Le Coudray-Macouard

02 41 67 79 30

À Diognète

Comment vivre en chrétien

© Saint Léger éditions, 2016.

Tous droits réservés.

Nombreux sont nos contemporains qui découvrent avec plaisir les Pères de l’Église.

Grâce à leurs écrits, leurs prédications, c’est la foi chrétienne qui est nourrie.

Il n’est donc pas surprenant que cette étude engendre un vrai bonheur chez tous ceux qui l’entreprennent, en même temps qu’elle participe à un accroissement de leur témoignage dans le monde d’aujourd’hui.

Je me réjouis profondément de cette traduction rendant accessibles au plus grand nombre ces textes essentiels de notre patrimoine spirituel. Je forme tous mes vœux pour la fécondité de cette entreprise.

Angers, le 24 septembre 2014

+Emmanuel Delmas, évêque d’Angers

L’éditeur remercie très fraternellement

Mère Céline Guilbot osb, prieure des Bénédictines de Martigné-Briand (49), Père Jean-Pierre Longeat osb, président de l’Alliance Inter Monastères (92), Père Michel Dujarier et Lydie HK Rivière, Xavière

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Texte source

À DIOGNÈTE, Introduction, édition critique, traduction [du grec] et commentaire par Henri Irénée MARROU, Paris, Cerf, SC 33bis, 1965.

La mise en français fondamental a été faite par une moniale de Pradines et revue par Sœur Marie Ricard.

Introduction et jalons

Sœur Marie Ricard, osb.

Un « Livret général », donnant des repères historiques généraux, est édité à part et offert pour l’achat d’un exemplaire de la collection La Manne des Pères.

À demander à votre libraire.

Il est aussi téléchargeable sur : saintlegerproductions.fr

Lampe avec vue d’Alexandrie, terre cuite, Iersiècle après JC.

Quand tu connaîtras Dieu, quelle joie remplira ton cœur !Comme tu aimeras celui qui t’a aimé le premier !Et si tu aimes Dieu, tu imiteras sa bonté.Oui, un être humain peut imiter Dieu. Cela n’est pas étonnant.Il le peut parce que Dieu le veut.

À Diognète X, 3-4

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SITUATION HISTORIQUE

L’Empire romain

Le 1er siècle avant JC voit la montée d’une nouvelle puissance : Rome, qui peu à peu évince la suprématie grecque dans le pourtour méditerranéen. En 63 av JC, Pompée s’empare de Jérusalem et occupe la Judée ; Jules César achève l’occupation de la Gaule en 50 av JC.

27 av JC : avec Octave Auguste, qui annexe l’Égypte et instaure un nouveau régime, naît l’Empire romainet avec lui ce que l’on appellera la Paix romaine, Pax Romana. Elle se fonde sur deux atouts majeurs : une armée efficace et disciplinée, et un réseau de routes qui relient les provinces à Rome.

La mort de l’empereur Marc Aurèle (180) marque le déclin de la Pax Romana. Avec la fin IIe siècle, sous l’effet des luttes intérieures, des menaces d’invasions et de la crise démographique, l’empire romain s’affaiblit. Il va perdurer tant bien que mal à travers crises et sursauts : l’autorité impériale se divisera entre deux, quatre « augustes » (empereurs), voire davantage à certaines époques de troubles. Puis, au IVe siècle, Constantin, auguste d’Occident, éliminant ses rivaux (324), devient l’unique tête de ce qui demeure l’Empire romain, mais dont la capitale est désormais Constantinople, la « Nouvelle Rome », sur le site de la petite ville de Byzance.

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Alexandrie

Alexandrie est un grand port fondé par Alexandre de Macédoine, après sa conquête de l’Égypte en 331 av JC. Elle est célèbre par son phare, sa biblio-thèque, son industrie du papyrus. C’est la deuxième ville de l’Empire romain. Elle fournit le blé à Rome, la capitale, ainsi qu’à toutes les autres provinces.

Alexandrie est un carrefour de civilisations. Grâce à la mer, elle a des liens commerciaux et culturels avec d’autres civilisations, l’Inde en particulier. C’est une ville de culture grecque qui s’ouvre à la culture de l’Orient.

Alexandrie est, selon la tradition, la seconde Église, toujours citée juste après Rome. Elle devient le pôle de la culture chrétienne. En effet, les milieux issus de l’Église primitive se dégagent de leur expression juive pour prendre le meilleur de la culture grecque. Ainsi, le christianisme prend une coloration particulière, ouverte sur le monde.

À la fin du volume (p. 59), des Jalonsdéveloppent des thèmes permettant une meilleure intelligence du texte de l’À Diognète. Il est possible de s’y référer à tout moment.

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Introduction

Un document sauvé de l’oubli

• Une découverte improbable

Vers 1436, parmi de vieux papiers servant d’emballage dans une poissonnerie de Constantinople, on découvre un manuscrit qu’un jeune clerc latin, Thomas d’Arezzo, s’empresse d’acheter pour quelques pièces de monnaie. L’aventure commence…

La vie antérieure du manuscrit demeure une énigme indéchiffrable. On le date du XIVe siècle. Écrit sur papier (un in folio de 260 pages), il se présentait comme une collection de vingt-deux textes : dans quel milieu ces textes ont-ils été choisis et copiés, et dans quel but ? À la suite de quelles péripéties le recueil est-il devenu papier d’emballage ? Tout cela restera son secret.

La suite est une odyssée dont on connaît les étapes. Elles seraient trop longues à détailler et nous nous contenterons de la dernière. Après avoir voyagé de ville en ville, de bibliothèque en bibliothèque, au gré de ses acquéreurs successifs, le manuscrit devient, à la fin du XVIIIe siècle, la propriété de la Bibliothèque municipale de Strasbourg. Hélas, c’est pour y finir ses jours,

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quelque 75 ans plus tard, dans l’incendie déclenché par un bombardement prussien (24 août 1870).

• À Diognète

La découverte dans la boutique de Constantinople préparait une surprise. À partir du XVIe siècle on avait commencé à étudier sérieusement le manuscrit. En examinant les vingt-deux titres, les érudits du XVIe siècle reconnaissent des ouvrages déjà répertoriés, mais le cinquième leur est totalement inconnu. De l’À Diognète, tout le monde ignorait jusqu’à l’existence : on n’avait pas la moindre trace de manuscrit ni la plus petite citation par un auteur antique.

Commence la longue série des questions… sans réponses, sinon de multiples hypothèses. La plus irritante : comment se fait-il qu’on n’ait aucune trace de ce texte, hormis cet in folio parti en fumée, seul témoin d’un document de plusieurs siècles antérieur.

La découverte de ces pages, attribuées à Justin, comme les quatre opuscules qui précèdent, va passionner les chercheurs. C’est sur elles donc que se concentrent tous les efforts, ce qui explique que du document sauvé de l’oubli, seuls, ou à peu près, ont survécu les cinq premiers textes.

• Heurs et malheurs d’un manuscrit

Si la totalité du manuscrit a disparu dans les flammes, quelques copies de l’À Diognète ont assuré la survie du texte. Dès le XVIe siècle, on en avait effectué trois (une est perdue). La plus notable est celle, en 1586, d’Henri Estienne qui l’édita (1592). Mais il ne faut pas

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oublier celle qui avait été faite précédemment (1579) et que l’on a retrouvée à la Bibliothèque Universitaire de Tübingen ; c’est elle qui nous a conservé la « table des matières » du manuscrit d’origine et nous permet de parler d’une collection de vingt-deux titres.

En 1842, un théologien strasbourgeois recopia le texte, pour l’édition que réalisa Th. von Otto; il y eut trois éditions successives. La dernière, en 1879, intègre les remarques et observations faites à partir de la confrontation des copies. Précieux travail scientifique grâce auquel nous pouvons reconnaître, dans l’édition de 1879, le témoin le plus fiable du manuscrit F1.

On savait, par une note écrite dans la marge par le scribe du XIVe siècle, qu’il avait travaillé sur « une très ancienne copie ». L’étude minutieuse des documents, notamment de la dernière édition d’Otto (qui avait même réalisé un fac-simile d’un extrait de l’ori-ginal, F) permet de reconstituer ce que pouvait être ce vieux manuscrit, évidemment perdu, à l’origine du manuscrit F : on le date du VIe siècle.

L’enquête ne s’arrête pas là. Même si le scribe du XIVe siècle a eu entre les mains une copie du VIe siècle, il est évident que la rédaction originelle du texte remonte à bien plus haut. Et là, abordons les questions essentielles !

1. Pour se retrouver dans la forêt des documents, les chercheurs ont depuis longtemps pris l’habitude de donner un nom (leur lieu d’origine, une lettre etc.) aux manuscrits répertoriés. Otto, le premier, appela le manuscrit de Constantinople le manuscrit F.

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Qui sont Diognète et l’ami qui écrit ?

L’énigme là aussi demeure. Et les hypothèses vont bon train.

Première difficulté : quand et où le texte a-t-il été écrit ? Nous venons de remonter jusqu’au VIe siècle, mais, nous l’avons dit, il faut aller encore plus haut : l’étude interne (l’arrière-fond social et historique, le style, la théologie) montre clairement que l’À Diognète ne peut être un texte du VIe siècle.

Des études, hypothèses, certitudes et objections, nous retiendrons ce qui est aujourd’hui la conclusion la plus probable : l’À Diognète est né en milieu alexandrin, vraisemblablement à Alexandrie, dans les années 190-200.

• Peut-on identifier « Diognète » ?

Ce nom n’apparaît qu’une fois, à la première ligne du texte où le personnage est qualifié de kratiste : excellent (nous avons traduit tout puissant). L’adjectif est en fait un titre dont on gratifie un haut fonction-naire, un administrateur appartenant à l’ordre équestre romain2. Diognète a-t-il vraiment existé ou est-ce un simple prête-nom ?

Des témoignages écrits, relativement nombreux, révèlent l’existence d’un Claudios Diognetos, procurateur équestre en poste en Égypte entre 197

2. La hiérarchie sociale antique a connu des variations, mais