Felton's ranch - Natacha Marchand - E-Book

Felton's ranch E-Book

Natacha Marchand

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Beschreibung

Comment forger sa place dans un monde remplit d'hommes ? Alexia n'est pas au bout de ses surprises...

Alexia cache un secret à son arrivée au ranch familial. Un retour aux sources qui ne va pas être des plus simples, ni sans conséquences pour la jeune femme. Reprendre les commandes, après le décès de son père, ne sera pas de tout repos car s’imposer de nouveau auprès des employés, un monde emplit d’hommes, va lui apporter quelques surprises.

Alexia fera aussi de nouvelles connaissances, tant bonnes que moins bonnes. Ce qui va lui forger un caractère qui va donner du fil à retordre à son entourage. 
Comment réagiront ses proches face à son secret?

Entre humour, rencontres et peine, son histoire saura vous captiver.

Suivez Alexia dans cette romance au cœur du ranch familial !


À PROPOS DE L'AUTEURE


Âgée de 37 ans et originaire de Seine et Marne je vis actuellement en Picardie avec mes deux garçons. Vendeuse et commerciale dans l'âme depuis 20 ans maintenant, j'adore le contact avec les personnes. Depuis l’âge de mes 15ans, je suis passionnée par l’écriture et cela dure depuis, aillant un faible pour le monde surnaturel, fantasy et fantastique. Je me suis donc orientée dans celui-ci, encore plus après avoir été inspirée par de nombreux films ou séries de ce genre.

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Felton’sRanch

 

Le retour aux sources

Natacha Marchand

      

Romance

Illustration graphique : Graph’L

Image : 123RF, pixabay

Art en Mots éditions

 

 

Prologue

« Ma chère fille,

Je sais que tu dois bien être surprise en lisant cette lettre. Eh oui, comme tu peux le voir, il m'arrive d'écrire de temps en temps, bien que cela reste vraiment rare, je le conçois. Mais là, en cette circonstance, je ne peux faire autrement.

Cette fois-ci, c'est pour une raison des plus triste, mais néanmoins importante, tu t'en doutes bien.

Je voulais te dire que je t'aime, ma princesse. Tu es et resteras ma plus belle réussite dans la vie, ne l’oublies jamais. Tu ressembles tellement à ta maman… Ne pleure pas jolie princesse, s'il te plaît ! Tu sais bien que je préfère voir ton si beau sourire sur ton visage.

On savait que ce jour viendrait, peut-être pas aussi vite, mais il est là, alors soit forte. Dis-toi qu'ici, je ne suis pas seul, je vais pouvoir retrouver l'amour de ma vie et qui n’est autre que ta maman, afin de lui parler de toi, chaque jour.

Si j'écris ceci, c'est pour te préciser que je te confie le ranch ! Je sais que tu aimes tout autant que moi cet endroit et que tu es parfaitement capable de t'en occuper. Les gars sont déjà au courant ! Je me devais de tout préparer avant mon départ. Tu me connais assez pour savoir que je n'aime pas laisser les choses au hasard. Ils t'aideront, rassuretoi !

Harry, mon meilleur ami, mais aussi ton parrain, sera là lui aussi alors n'hésites pas à lui demander conseille si tu en as besoin ma fille. Mais, je ne me fais aucun souci de ce côté-là.

Te voilà maintenant la patronne du domaine « Felton's Ranch ». Ton héritage familial, mais n'oublies pas pour autant de vivre ma fille, de profiter de la vie et surtout de faire ce qu'il te plaît.

Je n'ai qu'une chose à dire c'est ; fonce Alexia !!

Eh bien, on peut dire que j'ai fait là un gros effort avec cette lettre, je vais devoir arrêter là, car Monsieur Call, le notaire, m'attend afin de tout lui confier pour qu'il te le remette ensuite en temps voulu.

N’oublie jamais que je t'aime énormément et que, quoi que tu fasses, je serais toujours fier de toi ma princesse, fier de qui tu es maintenant.

Prends soin de toi, ma fille.

Ton papa qui t’aime. »

Voilà la lettre qu'avait en cet instant Alexia dans ses mains, pleurant à chaudes larmes aux paroles de son père. Il ne lui a jamais parlé de sa maladie lors de leurs appels téléphoniques quotidiens. Avec ses études, elles n'avaient pu revenir et elle voulait profiter de la vie dans une grande ville, après avoir passé sa jeunesse dans le ranch familial. Elle aimait et aime toujours ce lieu, mais comme tout jeune, un besoin de liberté et d'évasion l'avait pris ce qui l'avait poussé à partir avec l'accord de son père qui bien que triste l'a poussé à le faire.

Il ne voulait pas qu'elle ne regrette quoi que ce soit en restant confinée au ranch. Et c'est ce qu'elle a fait, profiter en voyageant dans plusieurs pays, visitant de nombreux lieux importants et surtout en étudiant dans un domaine qui lui tient énormément à cœur, la littérature.

Les livres ayant toujours été pour elle une évasion, peu importe de ceux-ci d'ailleurs. Tout ceci elle le doit à cet homme qui a et aura toujours la première place dans son cœur, son père.

Cela fait plusieurs fois qu'elle relit cette lettre depuis la veille, lors de sa rencontre avec la notaire. Revenir dans cette ville lui fait beaucoup de bien, mais en cette circonstance cela lui fait aussi du mal. Elle sait aussi qu'en retournant chez elle, son père ne l'accueillera plus à bras ouverts ni ne lui donnera plus ses câlins qu'elle aime tant.

 

Chapitre un

 

 

 

 

Après avoir lu une énième fois cette lettre, dernier souvenir de son père, Alexia décide de prendre son courage à deux mains et d'aller enfin retrouver ce lieu qui a vu sa naissance, ses premiers pas et tant d'autres choses.

Elle ne peut aussi nier que ce lieu lui a manqué depuis toutes ses années où elle s'est absentée. Alors, c'est d'un pas décidé qu'elle sort de sa chambre d'hôtel et qu'elle prend la route vers le ranch, le sien maintenant. Elle a encore du mal avec cette idée, il va lui falloir un certain temps avant de pouvoir accepter ce fait, car il restera pour toujours celui de son père.

Cela lui prend à peine quinze minutes avant qu'elle ne se trouve enfin devant l'arche d'entrée du ranch. Celle-ci annonce alors le début de la propriété, par un panneau de bois brut au-dessus de sa tête, où a été sculpté le nom de ce domaine le « Felton's Ranch ».

La jeune femme passe alors dessous, tout en soufflant légèrement d'anxiété. Elle ne sait à quoi s'attendre en arrivant, mais surtout elle n’a aucune idée de quelle sera sa réaction en arrivant devant le chalet familial. Lieu qui est, on peut le dire, l'endroit qu'elle redoute le plus en cet instant, tant il est orné de nombreux souvenirs pour elle.

Alexia finit par garer son pick-up devant le chalet et reste là, prostré à l'intérieur du véhicule, envahie de tristesse. Sentant son courage la fuir, ce qui ne l'étonne pas, car elle savait qu'en arrivant là, il y avait une chance sur deux pour que cela se produise. Il lui faut cinq bonnes minutes avant qu'elle ne se ressaisisse et sorte du véhicule. Un rapide coup d'œil autour d'elle lui signifie que personne n'est présent encore.

En même temps, à la vue de l'heure cela ne l'étonne guère quand elle y pense, car les employés ne commencent que dans une heure, soit à sept heures. Un fin sourire naît sur ses lèvres lorsqu'elle s'aperçoit que rien n’a changé. Bien que quelques bâtiments aient été améliorés, mais rien de nouveau en soit et cela la rassure, car ainsi, elle se sent moins perdue.

Alexia redirige ensuite son regard vers son ancien / nouveau chez elle pendant quelques secondes, puis avance et grimpe les trois marches qui la mènent au perron de cette maison. Elle ne peut s'empêcher de laisser ses mains glisser sur le bois de la rampe des marches, geste qu'elle faisait très souvent petite et qui laissait apparaître un sourire sur le visage de son père, amusé par son geste.

Après avoir soufflé un bon coup en arrivant devant la porte, elle ouvre celle-ci, qui comme à son habitude n'est jamais fermée à clé. Son père ayant une réelle confiance en ses employés et jusque-là, il n'a jamais eu tort ou de soucis, donc elle en déduit que cela est toujours d'actualité. Ce qui la rassure malgré tout, car elle se doute bien que de nombreux employés sont arrivés depuis son départ, il y a de cela maintenant sept ans.

Pensée qui l'a fait grimacer, car elle s'en veut de n'être jamais revenue depuis, afin de profiter un peu plus de son père. Elle chasse rapidement cette constatation de son esprit et entre à l'intérieur, arrivant dans une petite entrée qui dessert toutes les pièces du bas, ainsi que l'escalier principal.

Une fois la porte refermée, la jeune femme prend sur sa droite et entre alors dans le salon, rien n’a changé décidément, se dit-elle en souriant avec nostalgie. Un canapé, recouvert de plaids blancs et marrons cachant sa couleur beige d'origine, se trouve au centre de la pièce et face à la grande cheminée en pierres beiges.

Sur le mur de droite se trouve une grande fenêtre, offrant ainsi une vue parfaite sur le ranch. Juste dessous, celle-ci, elle peut voir son banc où elle aimait s'asseoir de longues heures en lisant.

Tournant son visage vers la gauche, elle voit la grande table en chêne installée devant la baie vitrée et séparant ainsi le salon de la cuisine ouverte, où elle avance doucement, comme voulant ne pas briser la quiétude du lieu. Une larme coule en voyant tout cela, chaque meuble où objet à son souvenir qui lui est rattaché et encore plus, les nombreux cadres photos posés sur le dessus de la cheminée.

En les apercevant, elle s'avance vers eux et un sourire triste apparaît en les regardant, vestiges de sa vie d'enfants pour la plupart et pour d'autres de ses parents, l'une d'elles représente sa mère, qu'elle n'a que peu connu étant morte lorsqu'elle avait cinq ans. Sur cette photo, on peut la voir sur un poney, sa maman la tenant par les hanches afin qu'elle ne tombe pas, sa toute première fois sur un équidé. Elle sourit tout en caressant cette image.

Chaque photo représente, pour la plupart, une de ses premières fois, tant avec son père, mais aussi avec son parrain ou bien évidemment avec sa mère. Bien que ces dernières soient moins nombreuses, malgré tout, le peu de souvenirs qu'elle garde de celle-ci, mais aussi des histoires que lui racontait son père sur sa mère sont les plus importants et merveilleux. Alors elle les chérira toute sa vie, tout comme maintenant ceux avec son père.

Un soupir lui échappe quand elle décide de continuer sa visite et entre dans la cuisine, où un grand bar sépare les deux pièces. Elle passe ses doigts dessus, laissant son esprit se perdre de nouveau aux souvenirs d'elle et son père, lorsque cet homme si fier aux yeux de tous, mais si tendre avec elle, lui apprenait à cuisiner, car il était assez doué dans ce domaine.

D’ailleurs, elle ne manquait jamais un de ses cours, un de ses nombreux moments de complicités avec lui qu'elle affectionnait tant. La jeune femme après être sortie de ses souvenirs ayant eues lieu dans cette pièce, décide de continuer son inspection et regarde en direction de l'escalier en colimaçon présent dans le coin de la salle à manger. Celui-ci la menant tout droit dans le bureau de son père, où il passait de longues heures à régler les détails administratifs du ranch.

Elle choisit de ne pas s'y rendre tout de suite, sachant que bien assez tôt il lui faudra y aller, cependant, elle préfère garder cela pour plus tard. C’est donc après un nouveau coup d'œil au salon qu’elle revient dans l'entrée et se dirige maintenant vers l'une des trois portes se trouvant face au salon.

La première desservant les toilettes et la seconde une des deux salles de bain de la maison, quant à la troisième et bien elle se trouve ouvrir sur une chambre d'amis, bien souvent utilisé par un des employés ou saisonniers l'été.

Alexia avance ensuite vers l'escalier et monte les marches tout aussi lentement que lors de la visite du bas de la bâtisse, même, voire encore moins vite, car elle sait qu'une des pièces va être, pour elle, la plus dure à voir.

La jeune femme arrive enfin sur la dernière marche et fait donc face au couloir qui dessert les cinq pièces présentent à cet étage, comprenant quatre chambres et une grande salle de bain. Après un rapide coup d'œil aux deux premières chambres, elle ouvre la troisième sur la droite qui n'est autre que la sienne.

Un hoquet de surprise s'échappe de ses lèvres en remarquant que rien n'a été touché depuis son départ, ce qui se confirme lorsqu'elle voit son livre posé ouvert sur son ancien bureau.

Elle avance alors vers lui et pose ses doigts dessus afin d'en voir le titre « Croc Blanc », elle sourit en se souvenant de cette histoire qui avait valu de longues heures de discussion avec son père et son parrain sur les loups. D'ailleurs, ce dernier, en voyant son amour pour cette bête, lui avait sculpté de nombreux objets en bois ayant pour forme des loups.

Tous se trouvent ici, dans sa chambre, mais quand elle y pense, sa plus grande surprise a été lorsque son parrain, avec l'accord de son père, lui a offert une magnifique chienne louve, d'un blanc pur. Cadeau qui d’ailleurs, lui avait valu de pleurer toutes les larmes de son corps quand elle l'a eu, mais aussi quand elle a dû laisser celle-ci auprès de son père en partant, car nul doute qu’elle aurait été malheureuse en ville.

Elle ne sait d'ailleurs pas ce que celle-ci est devenue et si elle la reconnaitra ou bien ne lui en voudra pas de l'avoir abandonné ici. Elle ne peut s'empêcher de grimacer à cette idée, avant de secouer la tête comme pour chasser cela de son esprit et faire un tour complet sur elle-même afin de voir sa chambre d'adolescente toujours intacte.

Puis une fois sortie de la pièce et de nouveau dans le couloir, elle se trouve alors face à la chambre de son père et c'est avec une main tremblante qu'elle actionne la poignée et y entre non sans appréhension. Puis, comme elle le pensait, à peine franchi le seuil de la chambre, elle ne peut retenir ses larmes et se laisse tomber sur les genoux à son entrée, non sans laisser sortir de gros sanglots de tristesse.

Ceux-ci sont aussi de douleurs, en comprenant de nouveau que plus jamais elle ne verra son père dormir ici ou là réconforter, comme il le faisait quand elle avait peur de l'orage ou de gros chagrins.

Elle a réussi à résister jusque-là, mais en cet instant, dans ce lieu, elle ne peut plus tout garder en elle, sentant encore son odeur dans la pièce. Elle reste ainsi un long moment, n'ayant plus de force de continuer sa visite.

Chapitre deux

 

 

 

 

Il est encore tôt quand Harry se lève, bien que depuis deux jours il ne dort pas énormément, la mort de son meilleur ami qu'il considérait comme son frère l’a profondément touché. Lui, ainsi que tous ceux du ranch, car Alan était un homme aimé de tous ici et très respecté aussi.

À peine arrivé dans la cuisine, il ouvre la porte à Nala, la louve de sa filleule. D’ailleurs, en pensant à elle, il se rend de nouveau compte qu’il n'a pas eu de ses nouvelles après l'annonce du décès de son père, qu'il lui a lui-même annoncé, pensant que c'était son rôle de le lui annoncer et non à quelqu'un d'autre. Après tout, il considère la jeune femme comme sa fille donc pour lui c'est tout à fait logique comme réaction.

Malgré tout, il est inquiet pour elle, ne sachant pas du tout quand elle viendra, car il ne doute aucunement qu'elle le fera, trop attaché à ce lieu, même si elle en est partie pendant un long moment. Il sait, cependant, qu'elle a bien eu la lettre et les directives de son père.

Monsieur Call lui ayant précisé ce fait sans pour autant trop en dévoiler, car le contenu du testament reste privé. Bien qu’il en connaisse les moindres détails, car son ami lui a fait part de ses dernières volontés lors de l'écriture de son testament, il y a deux ans à l'annonce de sa maladie.

Il regarde l'animal face à lui, mi-chienne, mi-louve, et sourit en se souvenant de son arrivée ici, mais surtout du sourire qui ornait les lèvres de sa filleule à sa vue et celuici valait tout l'or du monde pour les deux hommes.

Il se décide à se préparer une tasse de café avant d'entamer sa journée de travail, qui sera aujourd'hui consacrée à la réparation des nombreuses barrières brisées avec l'usure. Pour cela, il sera accompagné de Mikael, un ouvrier des plus qualifié qui ne rechigne pas à la tâche et même si celle-ci n'a rien à voir avec son métier de base, soit celui de vétérinaire.

Il semble que ce jeune homme aime apprendre et rendre service ce qui ici au ranch est des plus apprécié, car le travail ne manque pas.

Une fois son café bu, il part embrasser sa femme Marie qui est encore endormie à cette heure matinale et sort rapidement afin de ne pas perdre de temps, mais surtout de pouvoir débuter le travail à la fraîche à la vue des températures déjà bien hautes en ce début mai.

À mi-chemin entre sa maison et celle d'Alan, il est rejoint par Mikael qui semble de bonne humeur, à la vue de son allure et sourire ce qui fait apparaître aussitôt celui d'Harry.

— Bonjour, Mikael, comment vas-tu, aujourd'hui ? Et la petite Léa ?

— Salut Harry, je vais bien merci et toi ? Prêt pour une dure journée sous cette chaleur ? Eh bien, la chipie va bien, elle dort encore. La fille de Peter la surveille jusqu'à son réveil et l'emmènera à ta femme ensuite.

— Ça va aussi, je te remercie, comme chaque jour, Mikael ! Nous n'avons pas le choix. Puis là, il faut vraiment s'y mettre avant de pouvoir laisser les chevaux y aller où ils risquent de se sauver. Je n'ai pas vraiment envie de leur cavaler après, vois-tu. Tu sais que ma femme est gaga de ta fille, hein ? Elle ne tarit pas d'éloges sur ses exploits, rigole-t-il en disant cela au jeune papa face à lui.

— Pas faux et je te rassure, je n'en ai pas trop envie non plus, donc allons-y rapidement.

Ils continuent ainsi de parler avant que Mikael ne fronce les sourcils en apercevant le pick-up garé devant la demeure Felton, mais surtout la porte de celle-ci ouverte alors il en fait part à son ami à ses côtés.

— Harry, il semble que quelqu'un soit entré chez Alan ! Tu sais qui cela peut être ?

Harry qui n'a pas prêté tout de suite attention au véhicule, finit par le regarder et tout en ouvrant grand les yeux en voyant le Pick-up. Il se demande bien qui cela peut être avant de voir la plaque et de comprendre qui est là et il redoute en cet instant l'état dans lequel il va retrouver sa filleule.

Il aurait dû se douter que celle-ci viendrait sans avertir qui que ce soit, afin de ne pas avoir à subir les condoléances de tous, à peine arrivée, mais qu'elle souhaiterait plutôt venir se recueillir chez elle en paix.

— J'ai bien peur de le savoir, et de ne pas aimer ce que je vais voir, pourquoi n'ai-je pas pensé qu'elle agirait ainsi !

Mikael ne comprend pas vraiment ce qui se passe en cet instant, mais en voyant son ami courir à l'intérieur et tourner son regard dans tous les sens, il ne manque pas d’apercevoir son inquiétude et se demande alors qui peut lui causer un tel état.

Quand ils finissent par entendre des pleurs venir de l'étage et sous l'incompréhension la plus totale, il voit Harry monter les marches en jurant, alors sans attendre, il le suit, intriguer pour sa part.

— Non, pas ça…

Harry lâche ses quelques mots, comprenant où est sa filleule en cet instant et part aussitôt dans la chambre d'Alan et comme il le pensait Alexia se trouve là, à terre, pleurant à chaudes larmes, tout en demandant « pourquoi ». Mots et réactions qui brisent le cœur d'Harry, bien qu'il se doute que pour elle, le retour ici ne va pas être simple. Alors, il s'avance vers elle et tout en se mettant à sa hauteur il la prend dans ses bras afin de la consoler du mieux qu'il le peut.

— Alexia, ma puce...

En entendant ce prénom, Mikael qui jusque-là était dans le flou le plus total finit par comprendre qui est cette femme, ayant beaucoup entendu parler d'elle par son père et Harry, mais aussi par certains ouvriers du ranch qui semblent grandement l'apprécier. Il ne peut que compatir à sa peine, bien qu'elle doive être plus grande pour elle, car elle vient de perdre son dernier parent, comme lui en avait parlé Harry la veille.

Il regarde les deux personnes face à lui tristement et ne peut s'empêcher de remarquer la tenue typique du coin que la jeune femme porte, soit un jean bleu clair avec une chemise à carreaux bordeaux, mais aussi les santiags présentent à ses pieds. Après cette constatation, il se décide alors de les laisser tranquilles et de partir commencer son travail seul.

Harry, quant à lui, se relève tout en aidant sa filleule à en faire de même. Tâche qui n'est pas des plus simple, mais il y parvient et pose alors ses mains sur le visage de cette dernière afin de capter toute son attention. Ce qui semble fonctionner, quand il voit ses yeux verts le transpercer. La tristesse et le désespoir qu'il y voit le foudroient, il donnerait tout pour ne pas voir cela dans son regard et les prendre à sa place, mais cela n'est malheureusement pas possible.

Il sait aussi que le plus dur reste à venir, l'enterrement qui doit se dérouler le lendemain matin. Il sait d'avance comment il risque de la retrouver et ça lui fait peur, peur qu'elle ne se relève pas tant la complicité et l'amour entre le père et la fille étaient grands voir même fusionnels.

Il essuie les quelques larmes qui continuent de couler sur les joues de la jeune femme avant de lui parler.

— Pourquoi n'es-tu pas venu d'abord me voir, Alexia ?

Alexia regarde cet homme face à elle, celui qui a toujours été là pour elle après son père, tentant de se calmer, mais y parvient difficilement tant sa douleur est présente dans son cœur. Elle se doutait bien que cela serait dur, mais pas autant, pas au point d'avoir l'impression de sentir son cœur se briser en mille morceaux.

Au bout de quelques minutes, où elle peut voir son parrain attendre patiemment sa réponse, elle réussit à se calmer et décide alors de lui répondre.

— Je voulais être seule... Je pensais y arriver... Mais c'est trop dur, parrain... Il me manque tant... lui dit-elle tout en laissant de nouveau couler ses larmes.

— Une vraie tête de mule, comme ton père, hein ! Tu aurais au moins dû me prévenir de ton arrivée, ma puce, j'aurais été présent pour toi afin que tu ne sois pas seule en redécouvrant tout ça... Tous ces souvenirs...

Elle lui sourit, enfin du moins essaie, car cela ne doit pas donner quelque chose de très convainquant selon elle et surtout vue son état.

— Je sais, mais j'avais besoin de le faire seule... Je vais vivre ici parrain, alors cette visite était nécessaire...

— Tu es sûre de le vouloir, Alexia ? Tu ne préfères pas venir à la maison pendant quelques jours ? Marie sera heureuse de pouvoir à nouveau s'occuper de toi, lui dit-il en souriant, bien conscient qu'elle avait passé l'âge qu'on s'occupe d'elle.

— Je ne suis plus une petite fille, tu sais !

Tout en lui répondant cela, elle pense surtout au bébé qui occupe maintenant son corps, mais dont personne n'est encore au courant. Elle voudrait le lui dire, mais pas ainsi, pas dans de telles circonstances, même si elle est certaine que cela allégera sûrement l'ambiance. Malgré tout, elle sent que ce n'est pas le bon moment, alors elle décide de se taire et d’agir en temps voulu concernant cette annonce.

Elle ne veut surtout pas avoir affaire aux jugements qui découleront de sa situation, mais du fait que le papa n'est pas présent dans cette grossesse et actuellement elle n'a pas vraiment besoin de cela.

Harry est lui légèrement rassuré en entendant sa filleule le taquiner, bien que là elle n'ait pas tort, mais il est certain que pour sa femme revoir Alexia lui fera plaisir et qu'elle n'hésitera pas à s'occuper d'elle.

— Effectivement, tu es devenue une magnifique jeune femme maintenant, mais tu connais aussi Marie, et comment elle est avec toi. Tu lui as tant manqué, alors je te laisse imaginer ce qui t'attend, ma belle, lui dit-il accompagné d'un fin sourire.

Alexia finit par rire aux paroles de son parrain, car oui elle n'a aucun doute sur la réaction de sa maman de cœur lorsqu'elle la verra et même si elle ne le dit pas, celle-ci lui a aussi manqué, leurs discussions de femmes, leurs rigolades, toutes ces choses qu'elles ont faites ensemble.