Princess Rider - Tome 1 - Natacha Marchand - E-Book

Princess Rider - Tome 1 E-Book

Natacha Marchand

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Beschreibung

Lorsqu'un biker s'amourache d'une ado au passé sombre et tente de la sauver des griffes de son tortionnaire...

Isabella est une adolescente qui n'a pas eu un passé facile, voire même bien pire... Vivant avec son père qui n'hésite pas à la battre quand il en a envie... mais elle va voir son monde chamboulé quand elle va rencontrer un jeune biker, Will.
Ce dernier se rendra vite compte que quelque chose ne va pas et la sauvera des griffes de cet homme sans cœur et violent. Toutefois, ce qu'il ne sait pas c'est qu'elle n'est pas une inconnue pour son chef et cela va remettre beaucoup de choses en cause...
Izzie acceptera-t-elle ce changement ? Ainsi que l'aide de Will ? Mais surtout sera-t-elle de taille pour entrer au sein des Snakes et y prendre la place qui lui revient ?

Découvrez le premier tome de cette romance palpitante, au coeur du monde des bikers !

À PROPOS DE L'AUTEURE

Natacha Marchand - Âgée de 37 ans et originaire de Seine et Marne je vis actuellement en Picardie avec mes deux garçons. Vendeuse et commerciale dans l'âme depuis 20 ans maintenant, j'adore le contact avec les personnes. Depuis l’âge de mes 15 ans, je suis passionnée par l’écriture et cela dure depuis, ayant un faible pour le monde surnaturel, fantasy et fantastique. Je me suis donc orientée dans celui-ci, encore plus après avoir été inspirée par de nombreux films ou séries de ce genre.

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Princess

Riders

1 – Sauvetage

Natacha Marchand

Romance

Editions « Arts En Mots »Illustration graphique : © Val

 

Prologue

 

 

 

 

« Cher Mathias,

Je sais ce que tu dois te dire en ce moment, pourquoi est-ce qu’elle ne me donne de ses nouvelles que maintenant, surtout après dix ans d’absence et je te comprends… Si je le fais et que tu as cette lettre c’est car je ne suis plus de ce monde. Tu es donc le seul à pouvoir maintenant t’occuper d’Izzie, ta filleule… Mais pour cela j’ai déjà besoin de ton aide pour la retrouver car son père, Dan, l’a enlevé depuis maintenant cinq ans, cinq ans que je la recherche en vain mais je n’ai jamais baissé les bras, malgré tout… Il est dangereux Matt, j’ai peur pour Izzie… Encore plus maintenant que je ne suis plus là… C’est pour cela que je fais appel maintenant à toi, tu es mon dernier recours, sa dernière chance d’être sauvée…

Ne l’abandonne pas par rancœur Mathias, elle n’a rien demandé de tout ce qui lui arrive et aura besoin de quelqu’un pour prendre soin d’elle… Tu es celui qu’il lui faut, oui, oui, toi et pas un autre ! Après tout, ce n’est pas pour rien que je t’ai choisi, toi, comme parrain ! Tu es un homme au grand cœur mais qui le cache bien trop afin de se protéger. J’ai eu cette chance de le voir et je sais que ma fille le verra aussi en toi.

J’aurais tant aimé que l’on se retrouve dans d’autres circonstances. Seulement, comme souvent, la vie ne se déroule pas toujours comme on aimerait qu’elle le fasse. Je pars avec l’espoir que tu la retrouveras et qu’elle sera heureuse auprès de toi…

Sache que malgré toutes ses années, je n’ai jamais omis de lui parler de son parrain, du grand homme qu’il est… Mais surtout, je ne t’ai jamais oublié. Si je ne suis jamais revenue, c’est surtout par peur que tu m’en veuilles, ce que tu étais parfaitement en droit d’ailleurs… Car on ne peut pas dire que mon silence est joué en ma faveur…

Avec cette lettre tu trouveras, tous les documents d’Izzie que je possède et que son père n’a pas trouvé utile d’emmener, lors de sa fuite avec elle…

Merci Matt, merci pour tout ce que tu m’as apporté dans ma vie et surtout pour ce que tu feras pour ta filleule.

Je vous souhaite d’être heureux tous les deux, je regrette juste de ne pas être auprès de vous…

Je vous aime,

Aurora. »

 

Voilà ce que contient la lettre que vient de lui remettre cet avocat il y a à peine une heure. Celle-ci est accompagnée par une grosse enveloppe qu’il s’empresse donc d’ouvrir afin d’en connaître le contenu ; un livret de famille, un carnet de santé, de nombreuses photos qu’il ne regarde que brièvement pour le moment et un acte de naissance.

Il regarde une nouvelle fois à l’intérieur et y voit un dernier papier qu’il sort en fronçant les sourcils car ce n’est autre qu’un papier du tribunal qui stipule qu’Isabella Jones est maintenant sous la tutelle de Monsieur Mathias Norton.

À peine a-t-il lu ses quelques mots qu’il laisse tomber la feuille sur son bureau pour se passer une main sur son visage, las. Il était loin de s’attendre à tout cela en se levant ce matin. Il n’est maintenant plus seul, il a la responsabilité d’une jeune fille, sa filleule et bien que son amie pense le contraire, il ne lui en a jamais voulu d’avoir suivi celui qu’elle aimait.

Même, s’il aurait aimé avoir eu de ses nouvelles au cours de ses dix ans d’absence et de silence. Leur dernière rencontre, il s’en souvient encore parfaitement, celle-ci s’était déroulée lors des six ans de sa filleule. Ce fut alors, la dernière fois qu’il ne les a vus et a entendu parler d’elles.

Après avoir pris pleinement conscience de tout ça, il se redresse pour attraper son téléphone afin de joindre l’un de ses détectives pour que celui-ci retrouve sa filleule. Mathias compte bien exécuter la dernière demande de son amie ; retrouver et prendre soin d’Isabella.

 

Chapitre un

 

 

 

 

Cela fait maintenant un mois que Izzie est arrivée dans ce quartier de New-York et qui n’est autre que le Queens. Celui-ci ne paie pas de mine, contrairement à de nombreuses grandes villes du pays où elle a vécu jusqu’à ce qu’ils arrivent ici, elle et son père.

Il faut dire qu’ils ont résidé à Los Angeles, Waco, ainsi qu’au Texas et bien d’autres endroits, plus ou moins grand car ils ne restent jamais bien longtemps au même endroit.

Elle n’a aucune vraie raison à donner sur tous ses changements de lieux de vie. La jeune fille n’est pas bête et sait bien que ce n’est pas, comme son père le lui a souvent dit, pour le travail car être commercial ne nécessite pas de déménager à chaque mission. Cependant, elle préfère ne plus réitérer sa question à ce sujet et suivre sans rien dire afin d’éviter de l’énerver, ce qui n’est en général jamais bon pour elle.

La vie de la jeune fille est bien monotone, ne se résumant que par ses journées de lycée, puis ses soirées chez elle. Bien qu’elle ne redoute ce dernier point, chaque jour un peu plus. D’ailleurs, elle est actuellement sur le chemin du retour, sa dernière heure de cours ayant sonné il y a peu de temps.

Son pas est lent afin de retarder son retour chez elle et sa posture courbée. Celle-ci n’est pas due par le poids de son sac qui ne contient que peu de livres en son intérieur, mais en majeure partie à ce qui, comme chaque soir, l’attend à son retour.

Elle a de nombreuses fois rêvées, comme chaque enfant le fait, d’avoir une famille unie et aimante. Toutefois, la vie semble en avoir décidé autrement pour Izzie qui n’a plus que son père, sa mère les ayant abandonnés depuis presque dix ans maintenant.

Elle n’en connaît pas vraiment la cause et n’a jamais demandé non plus. Après tout à quoi cela lui servirait, hormis à souffrir un peu plus que ce ne soit déjà le cas lorsqu’elle y pense.

Tout en continuant d’avancer, elle passe près d’un groupe de jeunes gens de son âge qui semble s’amuser entre eux et les regarde pendant quelques secondes avant de détourner le regard. Izzie les envie d’avoir des personnes avec qui rire et parler. Elle aimerait, elle aussi, avoir cette chance mais elle ne le peut. Tant cela serait trop risqué qu’ils ne découvrent son secret, autant pour eux que pour elle.

Alors, elle préfère rester dans son coin afin de passer inaperçu aux yeux de tous, se consacrant à fond dans ses études. La jeune femme souhaite devenir une scientifique plus tard et elle sait qu’il lui faut étudier avec sérieux alors elle fait tout pour y parvenir.

Ainsi ensuite elle pourra, le moment venu, avoir tout ce qu’il lui faut pour partir vivre sa vie loin de cet homme qu’elle se doit d’appeler papa. Même qu’à ses yeux, il ait perdu ce titre depuis bien trop longtemps maintenant.

Izzie continue son avancée, la tête basse afin de ne plus prêter attention à ce qui l’entoure et cela la rend encore plus triste. Elle continue ainsi jusqu’à ce qu’elle finisse par franchir la porte de son immeuble avant de monter les quelques marches qui la mènent jusque chez elle.

C’est donc toute tremblante et résignée qu’elle ouvre la porte, où seul le bruit de la télévision se fait entendre en fond sonore. Preuve pour elle que son père est lui aussi rentré de son travail. Izzie avance, tout en tentant de faire le moins de bruit possible et espérant ainsi pouvoir rejoindre sa chambre rapidement.

— C’est à cette heure-ci que tu rentres ? Où étais-tu ? Il ne te faut pas autant de temps pour revenir du lycée ! entend-elle son père lui dire d’un ton dur et qui n’accepte aucun mensonge.

La jeune fille n’a pu s’empêcher de sursauter, surprise par la voix de son père dans son dos. Celle-ci tente de réprimer ses tremblements et se tourne afin de lui faire face.

Lorsqu’elle ancre son regard dans le sien, il ne lui faut longtemps pour remarquer qu’une fois de plus, il n’est pas lui-même. La bière dans sa main le lui confirme tout autant et elle sait déjà ce qui l’attend. Izzie tente malgré tout, dans un élan d’espoir ou de désespoir de se justifier.

— Le professeur nous a retenus un peu plus longtemps pour nous laisser le temps de finir le cours…

— Ne me mens pas, veux-tu ! lui crie-t-il dessus en réponse.

— Je ne mens pas… dit-elle d’une petite voix mais qui parvient tout de même jusqu’aux oreilles de ce dernier.

— Tais-toi ! Tu sais ce que je fais aux menteuses !

Elle ne répond pas, du moins n’en a pas le temps avant que le premier coup ne la touche, frappant son ventre et lui coupant alors aussitôt la respiration, tant il y a mis de la force. Coup qui la plie en deux de douleur. Puis un second, cette fois-ci dirigé dans ses côtes déjà meurtries par d’anciens coups et si l’une d’elle n’est pas cassée, alors elle se dit chanceuse actuellement.

L’homme crie mais elle n’écoute plus, enfermée dans une bulle créée par son esprit afin de s’évader, au moins en partie, de la situation qui se déroule. La douleur la rappelle vite à l’ordre, elle ne hurle pas ou plus à force, elle ne sait plus à vrai dire.

Les coups, la jeune femme a arrêté de les compter tant ils sont nombreux. Elle est allongée sur le sol, se protégeant du mieux qu’elle le peut, malheureusement pas assez. Puis enfin son bourreau se stoppe, les coups cessent mais Izzie reste couchée sur le sol attendant qu’il soit loin. La jeune fille est surtout meurtrie, tant physiquement que psychologiquement.

Elle est incapable pour le moment de se relever, les douleurs présentent dans chaque partie de son corps lui vrillent l’estomac. Elle se hisse, rampe même jusqu’à sa chambre afin de s’éloigner de cet homme. Quand elle y parvient, elle ne prend même pas la peine de se hisser sur son lit.

Izzie attrape simplement la couverture de son lit et la tire jusqu’à elle alors qu’elle s’allonge sur le sol, laissant enfin sa tristesse sortir. De nombreuses larmes dévalent sur ses joues, malgré ses yeux clos et le sommeil l’emporte enfin après de longues minutes.

 

De l’autre côté du quartier, un jeune homme se hâte de rentrer chez lui accompagné de son ami comme c’est souvent le cas pour les deux jeunes. Aujourd’hui ne déroge pas à leurs habitudes et c’est aussi, afin de faire leur devoir de mathématique ensemble.

Le plus souvent ils se réunissent chez Will, préférant ce lieu qui selon Sam est bien plus agréable et calme que chez lui. Will n’a alors jamais cherché plus loin et a accepté de le recevoir chez lui.

Puis cela l’arrange et rassure sa sœur qui préfère le savoir chez eux. Cela lui permet aussi de pouvoir se changer plus discrètement et ainsi enfiler la tenue du club qu’il affectionne tant et dont il fait maintenant partie depuis quelques années, celui du plus jeune lieutenant des Snakes.

Contrairement à ce qu’il pensait, Sam n’est pas ici pour travailler, enfin pas seulement. Ce dernier souhaite lui parler d’un sujet bien précis et qu’il a repéré depuis plusieurs jours. Alors une fois installé dans la chambre de Will, il se lance et engage la conversation.

— Hey Will ! Dis, tu as remarqué la nouvelle ? Tu ne la trouves pas un peu étrange ?

Le jeune homme en entendant les questions de son ami se tourne vers lui, pour lui faire face avant de lui répondre.

— Euh… Oui je l’ai vue… Mais non, pas tant que ça ! Pourquoi ?

— Je ne sais pas… Elle est toujours toute seule et évite tout le monde, c’est bizarre non ?

— Je ne trouve pas, enfin après, elle est peut-être simplement timide ! Mais, j’avoue trouver ça triste qu’elle soit seule car personne ne devrait l’être, répond ensuite Will avec une légère grimace sur le visage.

— C’est vrai… On devrait peut-être aller lui parler demain qu’en penses-tu ?

— J’en pense que c’est une bonne idée que tu as là, Sam ! précise-t-il tout en lui souriant.

Après cette petite discussion, ils se décident enfin à travailler un peu afin de ne pas faire chuter leur moyenne et surtout de s’attirer les foudres de leur professeur qui n’est pas des plus commodes.

Pour Will s’est aussi afin de ne pas s’attirer les foudres de sa sœur qui n’est pas au courant de sa double vie, de son appartenance aux Snakes. S’il ne lui en fait pas part, c’est surtout afin de ne pas l’inquiéter tant il aime Livia, sa sœur, la dernière personne de sa famille.

Si cette dernière vient à l’apprendre, nul doute qu’elle fera tout pour le faire quitter le club et il en est hors de question pour le jeune homme, celui-ci ayant trouvé en eux une seconde famille.

Cela leur prend un peu plus d’une heure pour finir. Après ça, son ami se décide en voyant l’heure déjà bien avancée de rentrer chez lui. Ce, avant que sa mère ne finisse par s’inquiéter alors il salue le jeune homme et part, laissant ainsi ce dernier seul afin qu’il puisse aller faire ce qu’il aime, devenir un biker et surtout pouvoir laisser sa véritable nature de gros dur ressortir.

Il revient toujours avant que sa sœur ne rentre du travail et ne finisse dans le cas contraire par se douter de ses sorties nocturnes.

 

Chapitre deux

 

 

 

Un mince filet de lumière traverse la chambre d’Izzie qui commence à doucement se réveiller ; la sonnerie de son réveil se rappelle à elle. Un petit grognement s’échappe de ses lèvres lorsqu’elle essaye de se lever. Elle a oublié, le temps de quelques secondes, les événements de la veille et y repenser fait apparaître une légère grimace sur son visage.

La jeune femme réussit tout de même à s’asseoir, avant de s’adosser contre son lit pendant un instant. Afin de reprendre son souffle après ce petit effort, mais aussi de finir de se réveiller.

Une fois totalement émergée, elle s’appuie sur son lit et se lève, non sans enrouler son autre bras contre son torse. Elle espère calmer les pics de douleurs en vain.

Izzie avance doucement jusqu’à sa salle de bains, son seul privilège qui lui est offert car la pièce est attenante à sa chambre. Le trajet est long et laborieux. Quand elle y parvient, elle verrouille la porte avant de se tourner vers le miroir. Elle aperçoit son reflet pitoyable et une unique larme coule sur sa joue.

Cette glace renvoie l’image d’une jeune femme désespérée. Ses yeux autrefois étincelants semblent maintenant sans vie, ternes même. Des cernes sont visibles et offrent une bien mauvaise impression à l’extérieur. Ensuite, elle ôte son tee-shirt de la veille ainsi que le reste de ses vêtements, d’ailleurs.

Une fois le tout au sol, elle lâche un hoquet de surprise en regardant son torse. Celui-ci est marqué par de nombreuses teintes de couleurs : bleu, rouge, violet et même jaune, preuves que le drame survenu la veille est le quotidien de la jeune fille. Un quotidien que personne ne devrait connaître, encore moins un être innocent.

Izzie ne s’attarde pas sur son reflet. Après tout, elle est habituée à cette vision. Elle détourne la tête et fait couler l’eau dans la baignoire. Elle attend qu’elle atteigne un certain niveau avant d’y rentrer avec difficulté. Ses gestes sont lents et délicats pour éviter un maximum la douleur, chose assez compliquée étant donné son état. Seul son visage est, étrangement, épargné.

Étrange ? Pas tant que cela. Si les ecchymoses étaient visibles, les personnes s’interrogeraient et la prendraient en pitié. Cela deviendrait suspect et quelqu’un finirait par agir. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Son père sait où frapper et comment frapper. De plus, il sait que sa fille garde le silence, par peur de représailles. Izzie lui est totalement soumise.

Un soupir d’apaisement s’échappe de ses lèvres lorsqu’elle s’immerge. Elle ferme les yeux pendant de longues minutes avant de se laver avec délicatesse et ce, dans le but d’éviter de raviver la douleur.

Par la suite, elle se vêtit d’un leggin noir avec une bande grise et d’un long pull blanc à col roulé. Le froid de novembre commence à se faire bien sentir. Cela lui permet également de cacher son corps. Ses longs cheveux châtains ondulés sont relevés en un chignon désordonné, qui lui va à la perfection. Il rend son visage plus fin et fait ressortir ses yeux gris anthracite.

La jeune fille s’applique un léger fond de teint pour cacher ses traces de fatigue. Par chance, Izzie est seule chez elle, son père est déjà parti au travail. Elle peut ainsi souffler avant de se rendre au lycée, son échappatoire qu’elle apprécie d’une certaine manière.

Toutefois, avant de quitter le domicile, elle retourne dans sa chambre pour prendre ses affaires, ainsi que l’unique souvenir de sa mère : sa bague. C’est son dernier présent offert à sa fille avant de disparaître sans raison, du moins pour Isabella. Elle était trop petite à cette époque pour se douter une seule seconde de la logique qui a poussé sa mère à l’abandonner.

Plus elle y pense, plus les questions se bousculent dans sa tête. Loin d’être folle, elle n’a pas questionné son père et elle ne le fera jamais. Izzie a donc profité de ses absences pour fouiller dans ses affaires avec discrétion et en prenant soin de tout remettre en place.

Au bout d’un moment, elle a fini par trouver une vieille boîte avec quelques photographies de sa mère : Aurora. Isabella en a d’ailleurs subtilisé deux en souvenir et dans l’espoir de la revoir un jour. Un rêve qui ne se réalisera probablement jamais, sans qu’elle ne le sache.

Lors de son investigation, l’adolescente a découvert une lettre. Celle d’un homme dont elle ne se souvient plus beaucoup, mais qui est néanmoins important dans sa vie : son parrain. Izzie n’a pas hésité à lire ce bout de papier. Les larmes ont coulé sur ses joues tant ces mots envers sa mère étaient magnifiques et nostalgiques. Avec la missive se trouvait cette fameuse bague si précieuse pour Aurora et qui la destinait à sa fille.

Aujourd’hui, cet héritage la travaille et les seules personnes qui peuvent lui en dire davantage sont son père ; or, Izzie sait qu’il ne lui révélera rien. Ainsi que son parrain. Seulement, elle n’a plus aucune nouvelle de celui-ci alors il lui sera difficile d’obtenir des informations de sa part.

Concernant son père, Izzie se doute aussi qu’il ne lui dira rien par peur de perdre celle qu’il aime battre, songea-t-elle alors avec morosité et déception.

Fait encore plus étrange. Dès lors qu’elle enfile ce bijou, il lui donne un courage qu’elle ne connaît pas, comme si sa mère était là avec elle. De plus, il y a cet emblème qui lui semble si familier. Un serpent y est représenté et elle jurerait avoir déjà vu ce dessin quelque part, sans parvenir à se souvenir où. L’adolescente se promet de faire des recherches sur cette bague fascinante.

Peu après, Izzie se met en route pour le lycée. Elle profite de la fraîcheur extérieure sur sa peau. Cela lui fait un bien fou et un fin sourire naît sur ses lèvres.

Pour une fois, Will arrive à l’établissement scolaire en avance. C’est loin d’être dans ses habitudes, car il n’est pas matinal à vrai dire. Pour sa décharge, ses sorties nocturnes en tant que biker n’aident pas à remédier ce détail.

Heureusement pour lui, cette nuit a été calme, passant une bonne partie de la soirée dans leur repaire. Il a pu rentrer tôt afin de se reposer. Il est donc en pleine forme. Cela surprend son ami qui arrive à sa rencontre.

— Wow, je rêve ! Will Klarx est déjà là ! le taquine Sam.

— Salut à toi aussi, mec ! Eh oui, déjà ! Comme quoi, rien n’est impossible, sourit-il

— Ouais, salut ! Mais, tu m’as perturbé aussi ! Donc c’est ta faute, rigole ce dernier. Bon, quelle est la raison qui te vaut d’être aussi matinale et ne me dit pas qu’il n’y en a pas, car je ne te croirais pas ! Tu apprécies trop de faire râler les profs avec tes retards et arrivées fracassantes, ne peut s’empêcher de lui rappeler son ami.

— Pourquoi, tout de suite, il faudrait une raison ? Cependant, comme je suis de bon poil, je vais quand même t’en donner deux ! Déjà, cette nuit était calme, donc je suis rentré tôt et puis ce n’est pas toi, hier, qui voulais aller parler à la nouvelle ? finit-il tout en le regardant avec un haussement de sourcils, le défiant de nier ce qu’il vient de lui rappeler.

— Si, si… Cependnat, je ne pensais pas obligatoirement aujourd’hui, hein ! lui répond-il alors avec surprise qu’il l’écoute et fasse ce qu’il lui a dit.

— Eh bien, autant ne pas attendre ! Ainsi nous découvrirons qui elle est et ce qu’elle cache !

— Ouais, pas faux ! Tiens en parlant du loup, la voici ! s’empresse de dire Sam, tout en faisant un signe de tête à Will en direction de la jeune femme.

À la suite des paroles et du geste de son ami, celui-ci dirige son attention sur la silhouette qui arrive non loin d’eux. La jeune fille ne remarque pas leur regard sur elle. Sa tête est baissée afin, sûrement, d’éviter tout obstacle qui pourrait la faire tomber, songea alors Will. Son intérêt est perturbé par sa posture et ses mouvements qui ne semblent pas sereins, loin de là même.

Sa démarche est fébrile. Cela l’intrigue encore plus et il fronce aussitôt les sourcils. Il ne lui en faut pas plus pour vouloir la percer à jour et connaître ce qu’elle cache. Le jeune homme a toujours aimé les défis et quelque chose lui dit qu’elle va en être un sacré à relever.

Quand elle passe non loin d’eux, il ne manque pas de voir ses lèvres se serrer légèrement à chacun de ses pas. Will décide de cesser de l’espionner et de prendre son courage pour aller à sa rencontre, Sam sur ses talons. Ils avancent tranquillement jusqu’à arriver à sa hauteur.

Les deux jeunes notent le changement de posture de la jeune fille à leur approche. Cependant, ils font comme s’ils n’ont rien vu.

Lorsqu’elle sent leur présence, Izzie ne peut s’empêcher de se raidir. Elle n’y peut rien, c’est instinctif. Tel un moyen de défense ou de prévention que son corps met en place pour se protéger ou prévenir. Une légère peur s’installe en elle. Que lui veulent-ils ? Elle ne les connaît pas, alors pourquoi venir lui parler ?

Izzie se recourbe de plus en plus sur elle tout en continuant d’avancer vers l’entrée du lycée. Elle espère qu’ils abandonnent et la laissent tranquille. Elle ne prononce pas un mot afin d’éviter de les provoquer et d’avoir des représailles.

Toutefois, si elle ne les observe pas ; eux le font, plus particulièrement Will dont le regard est attiré par la main de la jeune fille, celle qui tient la lanière de son sac avec fermeté. Toutefois, c’est bien autre chose qui capte son attention, la bague attire son regard. Il fronce les sourcils, car ce symbole lui est familier, celui-ci n’est autre que l’emblème de leur MC.

Cependant ce qu’il ne comprend pas, c’est comment peut-elle l’avoir ? Seuls les membres fondateurs et haut placés l’ont. Autant dire que ne l’ayant jamais vu avant dans le club, ni entendu parler d’une nouvelle arrivante en leur sein, il se pose bon nombre de questions la concernant.

Toutefois, dans le but de ne pas assaillir la lycéenne et la faire fuir, il garde ce fait pour lui et se reconcentre sur elle. Bien qu’il soit capable de la retrouver sans soucis, il préfère ce la jouer plus tactique et finement pour une fois. Autant dire une grande première pour lui.

 

Chapitre trois

 

 

 

 

Les deux garçons n’ont pas manqué la réaction d’Izzie et s’interrogent encore plus sur elle, ne comprenant pas vraiment la raison de son attitude. Selon eux, ils ne pensent pas être arrivés avec une attitude agressive, bien au contraire même.

Ils se lancent un regard qu’ils veulent discret l’un à l’autre, fronçant les sourcils d’inquiétude avant de se reconcentrer sur la jeune femme.

Après un léger signe de tête à Sam, Will se décide à engager la conversation afin de rendre la situation moins gênante.

— Salut ! lui dit-il simplement et espérant ainsi une réponse.

Sam le regarde en haussant un sourcil d’étonnement face à son approche si simple, plutôt habitué à son manque de tact, voire même son côté direct à rentrer dans le vif du sujet. Ce à quoi Will lui fait un signe de tête avec un léger sourire en coin, afin de le rassurer qu’il sait ce qu’il fait. Sam hausse alors les épaules, peu convaincu mais il décide de lui faire confiance, malgré tout.

À la surprise de Sam, Izzie relève son regard vers son pote avec un mélange de crainte et d’étonnement. Tous deux restent surpris face au visage fatigué de celle-ci et ne manquent pas les cernes visibles. Par chance, ils réussissent à ne rien laisser paraître de leurs réactions face à elle, afin de ne pas la braquer.

La voir ainsi, donne encore plus de raison et surtout envie à Will d’apprendre à connaître cette jeune fille mais aussi et à sa grande surprise, il souhaite l’aider. Selon celui-ci, il faudrait être aveugle pour ne pas se douter qu’elle a un problème.

Malgré tout, il n’en parlera pas, ni à elle, ni à qui que ce soit afin qu’elle ne se braque pas envers lui ou que les siens viennent à l’en dissuader.

Du moins, il compte agir ainsi tant que ce ne sera pas celle-ci qui en parlera en premier car quelque chose au fond de lui, ne laisse rien présager de bon. C’est comme-ci son instinct le lui affirmait et celui-ci se trompe rarement.

Après quelques secondes de silence et de patience de la part des deux jeunes hommes, elle se décide à répondre. Après tout, elle ne risque rien de le faire, enfin elle espère, se dit-elle alors.

— Euh… Salut…

Un sourire qui se veut rassurant s’installe sur les lèvres de Will lorsqu’il entend enfin la voix de la jeune femme. Il doit avouer qu’elle a un timbre de voix agréable pour ses oreilles. Toutefois, il ne rate pas son regard méfiant posé sur eux.

— Moi c’est William, mais tout le monde m’appelle Will et là c’est Sam ! se présente-t-il, ainsi que son ami sans perdre son sourire.

— Moi c’est Izzie, leur répond-elle simplement tout en regardant autour d’elle afin de voir si leur échange attire l’attention, il semble que non, ce qui lui convient parfaitement.

— Sympa comme prénom ! Mais c’est le diminutif d’Isabelle c’est ça ? ne peut s’empêcher de demander Sam de curiosité.

Elle dirige alors son attention sur lui en entendant sa question, afin de lui répondre directement.

— Tu y étais presque, c’est Isabella plus précisément, seulement je préfère qu’on m’appelle Izzie, sourit-elle très légèrement en voyant sa grimace lorsqu’il constate son erreur.

— Eh bien ravi alors de te rencontrer Izzie ! dit Will. Avec Sam on s’est dit que tu aimerais peut-être rester avec nous… On n’a pas pu s’empêcher de remarquer que tu es seule… explique-t-il ensuite afin de ne pas lui mentir sur la raison de leur venue vers elle, espérant qu’elle ne se braque pas face à son aveu.

— Oh… Euh… C’est gentil de votre part mais je ne voudrais pas vous embêter, hein… Puis vos amis risquent de ne pas vraiment apprécier que vous ne les laissiez pour moi, ne peut-elle alors s’empêcher de leur dire avec une légère crainte dans sa voix, bien qu’elle essaye de ne pas la laisser entendre.

Les deux jeunes hommes entendent bien le ton craintif et celui-ci ne fait que confirmer leur impression que quelque chose ne va pas pour elle. Toutefois, ils n’arrivent pas à savoir quoi et cela leur donne encore plus envie d’aider Izzie à retrouver le sourire qu’elle semble avoir perdu depuis bien longtemps.

Will n’a pas manqué de voir le regarde terne et fuyant de celle-ci, ce qui confirme donc leurs pensées la concernant, elle cherche à fuir quelque chose ou du moins craint quelque chose.

Cependant, il ne compte pas la brusquer mais plutôt tenter de devenir, pourquoi pas, son ami. Tout comme Sam, d’ailleurs. Autant dire que c’est une première pour Will d’agir ainsi, se soucier d’une personne qu’il ne connaît pas, bien plus habituer à les ignorer. Toutefois, avec elle, c’est différent.

Il ressent sa détresse et c’est ce qui lui dicte sa façon de faire. Autant dire que si ses potes du MC viennent à savoir cela, il n’a pas fini de se faire charrier, cependant il s’en fiche. Puis, il ne peut pas nier que malgré son apparence craintive, elle dégage un truc qui l’attire.

Après tout comment ne pas l’être devant une telle créature, dont le naturel et ses longs cheveux châtains feraient pâlir bon nombre de femmes. Tout comme ses yeux gris anthracite dans lesquels on se perd et c’est aussi ce qu’il redoute d’une certaine manière.

— Ne t’en fais pas pour cela, sourit Will tout en passant une de ses mains à l’arrière de son cou. Nos amis comprendront, rassure-toi ! Sinon on ne serait pas là, puis nous en avons peu ici, sourit-il ensuite afin de détendre un peu la conversation.

Contre toute attention cela semble fonctionner car il note un léger changement de position dans la posture de la jeune femme et cela le rassure, annonçant que leur approche semble être la bonne. Pourtant, il doit avouer y être allé au feeling, peu habitué à devoir agir en douceur donc il n’avait aucune certitude et pourtant cela fonctionne. Comme quoi écouter son instinct comme le dit souvent son mentor peut avoir du bon.

C’est décidé il ne le prendra plus pour un fou quand il lui dira cela la prochaine fois, se dit-il pour lui-même.

Izzie profite de leurs temps de réaction pour les regarder avec plus d’attention. Elle les a déjà aperçus ici, au lycée et effectivement, ils ne sont pas entourés de nombreux amis comme quelques autres groupes qu’elle a pu déjà voir. Cela la rassure car bien qu’elle ne les connaisse pas vraiment, savoir qu’ils ne seront qu’en nombre minimum lui va parfaitement à vrai dire.

— Oh, eh bien… D’accord, leur répond-elle avec un sourire gêné, non sans être inquiète des répercussions de sa décision.

Elle ne sait pas si elle vient là de faire une bêtise ou non. Cependant, elle est certaine d’une chose, c’est qu’ils ne la laisseront pas tranquille jusqu’à ce qu’elle finisse par accepter alors c’est ce qui l’a fait céder. Izzie ne comprend pas vraiment pourquoi ils le veulent mais dans un sens, elle est touchée par leur proposition.

Jusque-là elle n’avait encore jamais eu d’amis, ou du moins de personnes avec qui parler. Malgré tout, elle sait qu’elle va devoir faire attention, afin de ne pas les laisser remarquer ni sa situation, ni la moindre trace sur son corps.

La jeune femme aimerait pouvoir en parler à quelqu’un, se confier afin d’apaiser un peu sa souffrance. Toutefois, elle sait que si elle vient à le faire alors cette personne s’empresserait d’en parler aux autorités compétentes.

Voire même à son propre père afin de le raisonner ou de lui faire savoir sa façon de penser, ce qui ne donnerait rien de bon finalement alors elle préfère se taire.

Elle a envie de savoir ce qu’avoir des amis faits, même si ce n’est que pour peu de temps car nul doute qu’ils finiront encore par déménager. Cependant, elle compte tenter d’en profiter le plus possible en attendant.

Pour une fois, elle souhaite vivre comme une jeune fille de son âge, même si ce n’est qu’en extérieur puis chose assez surprenante ce Will lui inspire confiance. Izzie a pu voir dans son regard qu’il semble vraiment s’inquiéter pour elle et cela la touche d’une certaine façon.

Jusqu’à aujourd’hui personne n’avait pris la peine de s’intéresser à elle comme il le fait. Elle décide alors de lui offrir ne part de sa confiance, loin de se douter de qui il est réellement, ce qu’il fait et surtout qu’en faisant cela, elle se jette entre les crochets acérés des Snakes.

Le jeune homme s’aperçoit qu’elle est perdue dans ses pensées alors il ne dit rien, attendant qu’elle n’en sorte. Il se dit que quoi qu’elle ait vécu ou vive encore actuellement, il sera là pour l’aider car selon lui elle ne mérite pas d’être seule et ce, peu importe la situation.