Le destin d'une sentinelle - Tome 2 - Natacha Marchand - E-Book

Le destin d'une sentinelle - Tome 2 E-Book

Natacha Marchand

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Beschreibung

Alexandra arrivera-t-elle à accepter tout ce qui lui arrive ? Sera-t-elle prête à tout risquer comme cette prophétie l'exige ?

Quand le destin décide à votre place de ce que sera votre vie, on peut alors dire que rien ne sera plus pareil, et c'est ce qu'Alexandra va apprendre à ses dépends en voulant aider cet enfant à retrouver sa famille. Être une Sentinelle est une lourde responsabilité et chacune d'entre elles est née pour une raison qui lui est propre mais elle ne le découvre que le jour venu et ce jour est bientôt là pour Alexandra qui se voit enrôler dans une prophétie avec un être lui aussi hors du commun et qu'elle ne pensait que mythique… Décidément elle va de surprises en surprises et celles-ci ne sont pas toujours pour lui plaire, bien au contraire…
Alors arrivera-t-elle a accepter tout ce qui lui arrive ? Sera-t-elle prête à tout risquer comme cette prophétie l'exige ? Nombreuses révélations et découvertes dans ce tome pour notre Sentinelle !

Dans le deuxième tome de cette saga fantastique, retrouvez Alexandra et découvrez la suite de sa vie mouvementée : de surprises en surprises, l'héroïne est confrontée à de nombreuses révélations et découvertes.

EXTRAIT

Le chant d'un oiseau posé sur le rebord extérieur de la fenêtre me réveille agréablement. Une fois les yeux ouverts, je détends mes jambes et m'étire de tout mon long, car mon lit de fortune n'est pas des plus confortable. La petite main chaude au creux de la mienne me ramène à la réalité bien vite et en un regard vers la petite, je comprends qu'il n'y a pour l'instant encore aucun changement. Je soupire à cette constatation et l'inquiétude se fait aussi sentir, car je pensais que la fièvre serait tombée avec les herbes.
Je me lève et pars chercher les mêmes herbes qu'hier et les plonges dans un verre d'eau que je fais boire à Anna. Pas une chose facile à faire, mais elle en boit suffisamment. Je la réinstalle bien et lui dépose un baiser sur son front avant de sortir et aller me préparer un petit déjeuné, ainsi qu'une bonne cafetière pleine pour le conseil qui ne devrait plus tarder à arriver.
Mon repas tout juste englouti que l'on frappe à ma porte. Mes pas me mènent alors devant celle-ci et l'ouvrent. J'ai à peine le temps de l'ouvrir entièrement qu'une vieille femme m'attrape et me serre dans ses bras. J'écarquille les yeux de surprise et reste inactif dans cette étreinte ayant vraiment été prise au dépourvu pour le coup.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Natacha Marchand - Âgée de 37 ans et originaire de Seine et Marne je vis actuellement en Picardie avec mes deux garçons. Vendeuse et commerciale dans l'âme depuis 20 ans maintenant, j'adore le contact avec les personnes. Depuis l’âge de mes 15 ans, je suis passionnée par l’écriture et cela dure depuis, ayant un faible pour le monde surnaturel, fantasy et fantastique. Je me suis donc orientée dans celui-ci, encore plus après avoir été inspirée par de nombreux films ou séries de ce genre.

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Le Destin

D’une

 

Sentinelle

 

 

2- La prophétie

 

 

 

Natacha Marchand

 

FantastiqueEditions « Arts En Mots »Illustration graphique : © Val

 

 

 

Prologue :

 

 

 

Parfois la vie peut être pleine de surprise, elle peut vous surprendre et croyez-moi j'en sais quelque chose.

Rien ne peut me préparer à tout ce qui va m'arriver, mon destin, selon les anciens est déjà tout tracé... Mais en bonne tête de mule que je suis, je n'ai pas voulu y croire quand ils me l’ont annoncé et bien j'aurais dû...

Vous devez vous demander de quoi je parle et bien vous allez vite le savoir, en même temps que moi d'ailleurs...

Chapitre 1 :

 

 

Lors du retour de ma visite au cimetière, accompagner de ce petit bonhomme assit à l'arrière de ma voiture, je réfléchis à comment il a pu échapper aux responsables du centre où il réside depuis le décès de ses parents. En regardant dans mon rétroviseur, un sourire naît sur mes lèvres, je m'aperçois qu'il dort profondément, un pincement au cœur se fait ressentir, car même dans son sommeil on peut discerner la tristesse qui émane de ce petit corps. Lors de cette constatation, une unique larme perle sur ma joue, je me promets alors de tout faire pour l'aider à retrouver son sourire d'enfant qu'il n'aurait jamais dû perdre.

Je me gare dans mon allée, une fois le contact éteint, je sors du véhicule et ouvre la portière arrière. Je pose ma main délicatement sur sa petite joue et lui fais une petite caresse avant de lui dire.

 

— Mathéo, bonhomme, on est arrivé !

 

Il ouvre tout doucement ses petits yeux bleus, j'entends du bruit derrière moi et me retournes pour voir ma belle-sœur et mon beau-frère, ils sont assez surpris de me voir accompagné.

Eli commence à s'approcher pour apercevoir la personne à qui je parle, et qu’elle n'est pas sa surprise lorsqu'elle voit un enfant.

 

— Alex ?? Qui est-ce ??

 

Je dirige mon regard vers Mathéo, j'entreprends alors de les présenter en l'aidant à descendre de la voiture, entre temps ma meilleure amie s'avance, elle aussi. Ce qui me surprend, à ce moment-là, le plus, est la réaction de Mathéo : il se blottit dans mes bras en m'entourant le cou de ses petits bras avant de cacher sa tête dans celui-ci.

 

— Eh, bonhomme !! Que se passe-t-il ?

 

Il met quelques secondes à me répondre, ce qui a le don de m'inquiéter encore plus, je peux sentir une grande détresse émaner de lui. Il me répond alors d'une toute petite voix, le visage toujours caché dans mon cou.

 

— J'ai peur... Ne me laisse pas... S'il te plaît !

— Oh !! Je ne compte pas te laisser... Tu n'as rien à craindre avec eux tu sais, Mathéo !! Ce sont mon frère et ma sœur, ils ne te feront aucun mal, je te le promets !

— Je ne veux pas aller avec quelqu'un d'autre que toi. Me dit-il toujours sa tête enfouie dans mon cou, mais tremblant légèrement malgré tout.

 

Sa phrase a le don de me prendre aux dépourvues et de m'émouvoir, je resserre ma prise sur lui d'un bras alors que ma main droite va directement caresser ses cheveux d'un geste plein de tendresse souhaitant ainsi lui montrer que je ne le laisserai pas.

Je verrouille ma voiture et m'avance jusque l'entrée de ma maison, une fois à l'intérieur, je pars directement dans le salon pour m’asseoir sur le canapé. Je tente de le poser à mes côtés, mais il reste toujours agrippé à moi.

J'aperçois Eli et Steven s'installer sur le canapé en face de nous, ils me regardent essayant de comprendre ce qui se passe sous leurs yeux. Une fois installé, je leur explique ce que je sais.

 

— Comme vous le savez, je suis allé au cimetière et alors que je me recueillais auprès d'Alicia une petite main est venue me réconforter et elle appartenait à ce jeune homme du nom de Mathéo. Il était venu dire un coucou à ses parents, qui sont eux aussi partis trop tôt. Dis-je tout en regardant mon petit protégé et en continuant toujours de l'apaiser avec mes caresses dans ses cheveux.

— Oh, mon dieu... Mais que faisait-il là et tout seul ? Me demande alors Eli.

— Apparemment, monsieur ici présent c'est enfui de l'orphelinat où il séjourne, je ne sais pas pourquoi, mais il ne veut pas y retourner. Je lui ai alors demandé s’il ne s'occupe pas bien de lui, mais il m'a tout de suite dit qu’ils sont gentils, il ne se sent simplement pas à sa place parmi eux. Leur dis-je.

— Je comprends Alex, mais ils doivent s'inquiéter, on ne peut pas le garder ici ! me répond Steven.

 

Je sens la prise de Mathéo autour de mon cou se raffermir, il a beau être petit il détient une sacrée force quand même, pensai-je avant de reprendre notre conversation.

 

— Comme je lui ai dit, je vais les appeler pour les prévenir et voir avec eux comment faire.

Mathéo relève alors sa si jolie frimousse et je peux alors apercevoir ses yeux pleins de larmes, ce qui a pour effet de comprimer mon cœur.

— Mathéo... Pourquoi pleures-tu ? lui demandé-je tout en essuyant les larmes coulant toujours sur ses joues

— Par... Ce... Que... Je veux rester... Avec toi, tu es gentille. M'explique-t-il tout en reniflant.

— Mais si cela ne dépendait que de moi, je te dirais oui, mais il faut que je demande aux personnes qui s'occupe de toi avant. Lui dis-je calmement.

— Tu serais d'accord pour me garder ? me demande-t-il surpris et en ouvrant en grand les yeux.

— Bien sûr...

— Alex, comment vas-tu faire ? N'oublie pas que tu es enceinte !!

— Je le sais cela Steven, mais pour une raison que j'ignore depuis que j'ai croisé ses beaux yeux bleus et cette frimousse, j'ai ce besoin de le protéger de tout, il a tant vécu si petit. Expliqué-je à Steven.

— Je comprends ce que tu ressens ma belle, si tu allais les appeler ? me dit ma belle-sœur.

 

Je tente de me lever, mais je me rends compte que ce petit homme a fini par s'endormir dans mes bras, un sourire apparaît sur mon visage en le regardant. Son sommeil est enfin plus paisible que lors du retour dans la voiture, ce qui ne fait que me conforter encore plus dans ma décision. Je décide alors de le monter dans ma chambre pour qu'il puisse se reposer confortablement.

Une fois arrivé dans ma chambre, je me dirige vers mon lit, arrivée près de celui-ci je pose Mathéo dessus, il est tellement fatigué qu'il ne se rend même pas compte que je l'ai posé. Je souris en le voyant se blottir contre mon oreiller où mon odeur est présente, dessus, je rabats ensuite une couverture fine sur lui et après un dernier regard sur lui je ressors de la pièce.

En descendant auprès de ma famille, je prends le téléphone et l'annuaire téléphonique pour rechercher le numéro de l'orphelinat, afin de prévenir les responsables que j'ai recueilli leur pensionnaire chez moi.

Après plusieurs pages, je finis enfin par trouver mon bonheur, « l'orphelinat de la dernière chance » quel joli nom pensé-je sarcastiquement. Cela ne donne pas du tout envie d'aller adopter un enfant chez eux, ce qui finit réellement de confirmer mon idée d'adopter ce petit garçon qui dort paisiblement dans ma chambre.

Je compose le numéro et attends une réponse.

 

— Allo ! me dit une voix de l'autre côté du combiné.

— Bonjour, Madame, je suis Mme Green et je vous appelle au sujet d'un de vos pensionnaires, Mathéo...

Impossible de finir ma phrase, car elle me coupe la parole.

— Vous l'avez recueilli chez vous ? On peut sentir une petite pointe d'inquiétude dans sa voix, cela me rassure quand même un petit peu.

— Oui, effectivement ! Je l'ai rencontré lors de ma visite au cimetière, il était venu voir ses parents, je l'ai alors pris avec moi afin qu'il ne passe pas la nuit dehors. Il dort actuellement, c'est un enfant très agréable, poli et adorable.

— Il vous a parlé ? C'est stupéfiant, car depuis le décès de ses parents il n'a prononcé aucun mot avec qui que ce soit, vous êtes la première à avoir réussi là où plus d'un a échoué.

— Il doit se sentir bien auprès de moi peut-être, ayant vécu un drame presque similaire je ressens plus facilement ce qu'endure ce jeune garçon. J'ai d'ailleurs en peu de temps établi un vrai instinct de protection envers lui.

— Avez-vous des enfants, Madame ? me demande-t-elle.

— Je suis actuellement enceinte, pourquoi cette question ?

— Vous n'êtes pas sans savoir que malheureusement nous avons beaucoup de jeunes enfants au sein de cet établissement, seriez-vous intéressé par une rencontre de nos locaux, demain ? J'aimerais voir certaines choses avec vous, mais en parler de vive voix serais plus pratique !!

— Bien sûr, je vous emmènerai Mathéo en même temps.

— Entendu alors, je vous souhaite une bonne soirée et encore merci pour lui, à demain, Madame !

— À demain.

 

Après avoir raccroché, je reste quelque minute assise à réfléchir au pourquoi elle veut que je visite cet orphelinat, je serai fixé demain, pensé-je. J'explique alors ma conversation avec la directrice à Eli et Steven, qui sont, eux aussi surpris de cette proposition.

Nous regardons ensuite la télé ensemble avant que je ne finisse par bâiller je décide donc de monter me coucher après les avoir embrassés.

J'arrive silencieusement dans ma chambre, pour ne pas réveiller mon petit invité. Je prends mon pyjama et pars me changer dans la salle de bain attenante à ma chambre, une fois fini je retourne dans celle-ci afin d'aller me coucher moi aussi.

Mathéo s’est installé du côté du lit qui se trouve près de la fenêtre, je prends alors l'autre côté tout en essayant de ne pas le réveiller. Je me place donc sur le flanc de façon à pouvoir le regarder, il paraît si paisible en ce moment que l'on ne pourrait jamais croire en cet instant précis qu'il a pu vivre un terrible drame.

Je caresse ses cheveux délicatement afin de ne pas le réveiller, il commence à bouger légèrement ce qui me fait arrêter mon geste. Il se rapproche de moi, se colle de lui-même contre mon torse et pose sa tête à l'endroit où se trouve mon cœur. Instinctivement, je l'entoure dans l'étau de mes bras, il lâche un petit soupir de bien- être qui me fait sourire, je ne peux que comprendre ce besoin d'amour dont il a besoin, je m'endors enfin, sur cette dernière pensée.

La sensation d'une petite main qui me caresse légèrement le visage me sort de mon sommeil, je tente d'ouvrir mes yeux, mais sous la clarté du jour ceux-ci se referment tout seul et très vite. Ce qui a pour mérite de faire rigoler Mathéo, je finis alors par ouvrir les yeux et j'aperçois ce jeune homme un grand sourire moqueur sur son visage, mais ce qui me surprend le plus est de voir mon beau-frère qui lui est écroulé de rire à cause de ma réaction.

Je le regarde et plisse mes yeux signe que je ne suis pas du tout contente, il arrête alors immédiatement de rire sentant bien que cela va chauffer pour lui et lève les mains devant lui pour tenter de se défendre avant de dire.

 

— On rigolait tu sais, je ne pensais pas, que tu étais si grognon le matin, miss !!

— Je ne serais pas grognon si mon idiot de beau-frère ne m'embêtait pas dès le matin !!

— Je voulais juste te réveiller et je savais que seul Mathéo pourrait le faire sans craindre tes foudres.

— Tu as raison sur ce point, lui ne craint rien, mais toi si ! lui dis-je en me levant tant bien que mal de mon lit et en commençant à me rapprocher de lui.

 

Lorsqu'il me voit venir vers lui il finit par comprendre qu'il va passer un mauvais moment pour m'avoir réveillé. Il commence à reculer de quelques pas, mais quand il se rend compte qu'il n'y a plus beaucoup d'écart entre nous, il se retourne rapidement et se sauve en courant.

Je me lance alors à sa poursuite, je peux entendre le rire de Mathéo résonner dans la maison et ça me réchauffe le cœur, mais je n'en oublie pas pour autant ma principale mission. Nous voici partit dans une course endiablée dans toute la maison, il tente de s'enfuir dans la salle, je passe alors dans la cuisine et attrape une bouteille d'eau afin de l'arroser pour me venger, car monsieur déteste être mouillé et bien là il va être servi, pensé-je.

Je contourne la salle et me dirige vers le couloir afin de l'attraper à la sortie de la pièce, ce qu'il fait rapidement, je lui verse alors le contenu de la bouteille sur la tête et me sauve en courant voulant éviter les représailles. Je monte à l'étage et me dirige vers la salle de bain, mais avant je vais voir Mathéo, tout en n'oubliant pas de regarder si Steven n'est pas derrière moi avant.

Mon petit protégé est assis sur le lit, toujours en train de rigoler, c'est assez plaisant à voir je dois dire, mais ce que je ne vois pas à temps c'est son regard me dire que mon beau-frère est derrière moi. Lorsque je comprends, je me retourne et me retrouve badigeonnée de crème chantilly, ne voulant pas m'avouer vaincue, je fais semblant de partir dans ma salle de bain en boudant.

Et cela fonctionne à merveille, car le temps que je mette l'eau à couler dans la baignoire afin de prendre mon bain, je peux voir Steven, Mathéo et Eli rentrer dans la salle de bain afin de me consoler. Le premier à venir est Steven, il s'approche de moi alors que je suis assise sur le rebord de la baignoire, la tête baissée afin qu'aucun d'eux ne puisse détecter le fin sourire qui se dessine sur mes lèvres.

 

— Hey, ma belle ! Je rigolais tu s.….

 

Il n'a pas le temps de finir sa phrase, car lorsque je vois qu'il est près de la baignoire je le pousse dedans en lui disant.

 

— Je t'ai bien eu là !

J'éclate de rire, mais cela me vaut de ne pas voir arriver Steven qui m'attrape et m'emmène dans la baignoire avec lui. J'entends alors Eli et Mathéo rire, eux aussi à la scène qui se déroule sous leurs yeux, j'aperçois même un flash, signe qu'Eli vient d'immortaliser la scène.

Je finis, moi aussi par rire avec eux, ravi de voir toutes ses personnes heureuses, je me rends compte que cela faisait bien longtemps que l’on n’avait pas rigolé autant, l'arrivée de ce petit homme auprès de nous me semble plus que bénéfique.

Après nous être remis de ce fou rire, chacun entreprend d'aller se préparer dans sa chambre, je pars prendre une douche pour enlever toute cette crème chantilly qui me colle à la peau, pendant ce temps Mathéo m'attend sagement devant la télé dans ma chambre.

Je me dépêche, car nous avons tous les deux rendez-vous dans une heure avec la directrice de l'orphelinat, tout en aidant Mathéo à se préparer, je lui explique où nous allons, et le rassure quand il commence à paniquer à l'idée d'y retourner. Je lui dis qu'il y retourne avec moi simplement, car nous devons voir avec la directrice si elle est d'accord pour que je le garde avec moi et si oui récupérer ses affaires.

Il m'écoute attentivement avant de me demander.

—Tu veux vraiment que je reste avec toi ? Alors que je ne suis pas ton bébé et que tu vas avoir ton bébé à toi !!

 

Je peux voir à travers ses yeux qu'il attend et craint beaucoup la réponse à cette question. J'entreprends alors de le rassurer du mieux que je peux et lui explique.

 

— Bonhomme, tu sais parfois même si ce n'est pas notre famille ou nos enfants, on peut quand même aimer certaines personnes, comme s’ils l'étaient et toi vois-tu, depuis que j'ai croisé ton si beau regard, j'ai senti que je voulais m'occuper de toi, si tu es d'accord, bien sûr ?

— Oh oui alors ! me répond-il avant de me sauter dans les bras.

 

Une fois que ce jeune homme est prêt, nous descendons rejoindre les autres, qui eux sont sagement assis dans le canapé du salon. Nous les rejoignons afin de parler de ma décision, même s’ils s'en doutent déjà vu notre discussion de la veille.

 

— Je vais aller à l'orphelinat avec Mathéo afin de voir ce qu'il faut faire pour le garder auprès de moi.

— On connaissait déjà ta décision ma belle, tu as développé un instinct de protection envers lui, comme-ci c'était ton propre fils et je sais que mon frère aurait fait la même chose. Me précise Steven.

— Mon frère a raison et ça me coûte de dire cela, dit-elle en rigolant, on ne peut nier ton affection pour ce jeune homme et nous t'aiderons avec plaisir !! Me dit Eli.

— Et nos parents vont être ravis d'avoir non pas un, mais deux petits-enfants maintenant. Explique Steven en me voyant faire une petite grimace.

— Oh mon dieu, mais je n'aurais jamais assez de cette maison s’ils viennent à l'apprendre.

— Pourquoi dis-tu ça ? me demande Mathéo.

— Je dis cela, car Éric et Amanda adorent acheter tout plein de cadeaux aux enfants, alors ils ne vont pas manquer de t'en offrir plein, car ils vont devenir ton papi et ta mamie ! Lui expliqué-je.

— Oh ! D'accord.... Répond-il tout timidement.

— Ne t'en fais pas, ils sont très gentils et tu vas vite les aimer, toi aussi.

 

Après toutes ces explications, nous prenons, Mathéo et moi, la route en direction de l'orphelinat.

Une heure après avoir pris la route, nous arrivons enfin devant un grand bâtiment, composé de trois parties qui forment un U.

La bâtisse est assez ancienne, comprenant trois étages, l'aspect extérieur fait un peu peur, pensé-je.

Je passe le portail, qui est déjà ouvert, tout en roulant au pas jusqu'aux emplacements prévus pour les visiteurs. Une fois le véhicule arrêté, je descends et me dirige vers la porte arrière pour faire sortir Mathéo. Je m'aperçois alors, à ce moment-là, que son visage est redevenu tout triste, craignant sûrement que je le laisse ici, ce qui n'est pas près d'arriver.

Je tente de le rassurer avant de l'attraper.

 

— Hey bonhomme, regarde-moi s'il te plaît !!

 

J'attends qu'il tourne son visage vers moi, je remarque ses yeux imbibés d'eau et cela me brise le cœur, dès que son regard est ancré dans le mien, je lui dis.

 

— Il ne faut pas que tu aies peur, on vient seulement pour dire à la direction que tu restes avec moi, prendre tes affaires et faire les papiers qu’il faut pour qu'on puisse être une famille, d'accord ?

— Oui... Me répond-il de sa petite voix.

 

Je lui fais un signe de tête accompagné d'un sourire avant de le faire descendre de la voiture. On avance jusqu'à la porte d'entrée, j'aperçois la sonnette et appui dessus, un bruit assez strident se fait alors entendre.

Au bout de quelques secondes, la porte s'ouvre et laisse apparaître une femme, vêtue d'un tailleur gris, malgré le sourire que celle-ci affiche on peut sentir son côté strict. Lorsqu'elle remarque Mathéo, son visage exprime la joie.

 

— Mathéo ! Tu nous as fait une belle peur, tu sais !

 

Il baisse la tête, honteux d'avoir causé des soucis, je m'en aperçois encore plus lorsqu'il ressert plus fort sa prise sur ma main.

Je me baisse à sa hauteur pour lui dire.

 

— Tu n'as pas à avoir honte, bonhomme, la dame n'est pas fâchée, d'accord ?

 

Il ne me répond pas, mais esquisse un petit sourire, cela me rassure, mais le fait qu'il ne parle plus me fait un peu peur pour la suite. Il doit vraiment craindre cet endroit, car il ne réagit comme ça qu'en étant dans ce lieu.

Je me relève et regarde la directrice, celle-ci finit par nous faire signe d'entrer. Elle nous emmène dans son bureau, ce que je suppose, car elle ne nous dit rien. La pièce dans laquelle nous entrons, est sobre avec ses murs blancs, deux bibliothèques, remplies de nombreuse boîte en carton contenant surtout les dossiers des enfants, sont positionnées de chaque côté de la pièce. Une baie vitrée derrière le bureau offre une grande clarté à la pièce.

Une fois à l'intérieur, on s'installe avec Mathéo sur deux chaises pendant que la femme prend place sur son fauteuil en face de nous, avant de me dire.

— Je tiens à vous remercier d'avoir accueilli Mathéo chez vous la nuit dernière.

— De rien, Madame, cela a été un grand plaisir de l'avoir auprès de moi, c'est un enfant adorable, je dois dire.

— C'est vrai qu'il est très gentil, mais comme je vous l'ai dit au téléphone, il est très réservé et n'a plus parlé depuis la disparition de ses parents, je n'ai encore jamais entendu le son de sa voix, d'où ma surprise quand vous m'avez annoncé qu'il vous a parlé.

— Je peux comprendre votre étonnement, pourtant dès notre première rencontre, il a parlé avec moi, compatissant à ma douleur.

— C'est vraiment surprenant, vous semblez, en vous voyant agir avec lui, avoir tous les deux lié de forts liens l'un envers l'autre, j'ai pu en avoir un bel aperçu tout à l'heure.

— Oui, j'ai pour ce jeune homme comme un besoin de le protéger et c'est bien ce que je compte faire, si j'en ai la chance.

— Que voulez-vous dire ? me demande-t-elle.

— Je souhaiterais savoir ce qu'il faudrait faire pour je puisse avoir la garde de Mathéo et ainsi le garder auprès de moi ?

— Vous voulez l'adopter, sans en connaître plus sur lui ?

— Oui, je n'ai pas réellement besoin de tout cela, je me suis en peu de temps attaché à ce petit garçon et je veux lui rendre le sourire, je pense qu'être dans une famille qui l'aime l'aidera beaucoup. Lui dis-je avec conviction.

— Je comprends votre point de vue, mais je vais quand même vous en dire plus, vous expliquer ce qui lui est arrivé pour qu’il rejoigne l’orphelinat.

— Bien, je vous écoute.

— Alors tout d’abord Mathéo n’est pas son seul prénom. Il se nomme Mathéo Alan Crow. Sa maman est native de la tribu des Nez Percés et son papa est né en Idaho. Nous avons essayé de trouver un membre de sa famille, mais cela sans succès, malheureusement. D’où sa présence ici depuis un mois, ses parents aillant eu un accident de voiture.

— Oh… Eh bien ! Je pense en savoir une bonne partie maintenant et je vais faire, moi aussi des recherches pour trouver des membres de cette tribu afin qu’il puisse connaître ses propres racines. Lui dis-je en regardant Mathéo avec affection.

— Cette demande est tout à votre honneur, Madame. Je vais vous joindre une partie de son dossier, celle non confidentielle, cela vous aidera peut-être.

 

Elle fait une pause après avoir dit ses quelques mots et part chercher les documents dans l’un de ses tiroirs placés derrière son siège. Je la regarde donc faire profitant du silence puis je dirige mon regard souriant vers mon nouveau petit protégé afin de le rassurer, ce qui semble fonctionner au vu de son propre sourire même si celui-ci est léger, mais cela me suffit amplement. Lorsqu’elle se rassoit face à nous, elle nous regarde attentivement avant de reprendre la parole tout en me tendant une pochette en papier bleu.

 

— Voici les quelques renseignements que nous avons, ce n’est pas grand-chose, mais c’est déjà un bon début et si cela peut vous aider à mieux le connaître et lui offrir une famille alors tant mieux. Bien que je ne doute pas, qu’il sera bien en vous voyant tous les deux.

— Merci à vous. Je ferais tout pour qu’il se sente bien auprès de nous, sa nouvelle famille.

— C'est vrai qu'un environnement familial est l'idéal pour lui, ça l'aiderait beaucoup pour son épanouissement, car ici nous n'avons pas assez de personnes pour s'occuper de chacun des enfants et malheureusement trop de pensionnaires sont chez nous. Me précise-t-elle.

— C'est en partie pour cela que je souhaite m'occuper de Mathéo et le prendre définitivement chez moi où une grande famille l'attend avec impatience.

— Je vois que votre choix est déjà très réfléchi et après avoir parlé avec vous, je ne vois pas pourquoi je refuserais cette chance à ce jeune homme, normalement je dois faire une étude sur votre famille afin de savoir si tout se passera bien pour lui, mais je peux déjà voir que l'un comme l'autre avez développé un fort attachement et cela suffit à me convaincre. Je viendrais malgré tout faire une visite d'ici quelques mois pour voir comment ça se passe, mais je n'ai aucune inquiétude. Me dit-elle en souriant.

— Je comprends et vous remercie pour votre confiance. Précisé-je.

— Je vais vous préparer les papiers le temps que ma collègue vous emmène chercher les affaires à Mathéo.

— D'accord.

 

Elle prend son téléphone et demande à une femme de venir, celle-ci fait son apparition cinq minutes plus tard. Nous nous levons et prenons la direction des chambres, en chemin je peux apercevoir plusieurs pièces, dont une qui je suppose doit être la salle commune ou de jeux, car de nombreux enfants de tous âges s'y trouvent.

Un peu plus loin, nous passons devant la cuisine pour arriver enfin dans un grand hall où un escalier permet l'accès aux chambres. Nous l'empruntons, en haut le bâtiment se divise en deux couloirs, un à droite où nous avançons et un à gauche.

Apparemment, à ce que je comprends, les chambres des plus jeunes se trouvent dans ce couloir.

Une bonne dizaine de portes le composent, la femme finit par en ouvrir une et entre. Nous la suivons, la chambre contient six lits et six commodes, permettant à chacun d'avoir un coin bien à eux. Le lit de Mathéo est celui du fond près de la fenêtre, la femme est restée près de la porte pour nous laisser un peu de liberté.

Je m'accroupis et regarde Mathéo pour lui dire.

 

— Bonhomme, tu veux bien m'aider à ranger tes affaires dans le sac ?

 

Il ne semble toujours pas disposé à parler, alors il me répond par un petit signe de tête positif.

Je lui fais un sourire et l'on commence alors à tout mettre dans le sac. Cela nous prend une bonne vingtaine de minutes pour tout emballer.

Une fois finit, nous retrouvons dans le bureau de la directrice afin de remplir tous les papiers et vite partir d'ici, car cet endroit me donne la chair de poule, pensé-je.

— J'espère que la visite vous a plu, Madame, tous les documents sont prêts, vous avez juste à les signer et Mathéo sera officiellement votre fils !

— La visite a été rapide, mais sympathique. Lui dis-je avant d'attraper le stylo qu'elle me tend.

 

Dix minutes plus tard, tous les papiers sont en règle et parafés quand je les lui rends. Elle prend le temps de tout vérifier et finit par dire.

 

— Tout est en ordre, jeune homme tu peux repartir tranquillement avec Madame Green.

 

En regardant le visage de ce petit mec, on peut y voir un magnifique sourire qui a pour effet de me réchauffer le cœur. Je me lève de ma chaise en lui tendant la main pour l'emmener hors de cet endroit et rentrer chez nous. Il la prend avec plaisir et me tire même vers l'extérieur de peur que je change d'avis, j'éclate de rire en voyant sa réaction.

Nous repartons l'esprit tranquille et surtout pressé de retrouver ma belle-sœur et mon beau-frère, pour leur présenter officiellement leur neveu.

Chapitre deux :

 

 

 

La route se déroule sous les rires et les bavardages. Mathéo rigole en m'entendant chanter certaines des musiques qui passent à la radio, il y'a de quoi, car je suis loin d'avoir une voix mélodieuse. Parfois, j'entends sa petite voix, tenter de chanter avec moi, mais n'y parviens pas toujours.

Finissant alors par fredonner les sons qu'il entend.

C'est sous les rires que nous rentrons dans ma maison, enfin chez nous maintenant dois-je dire. Deux regards se tournent vers nous, se demandant ce qu'il nous arrive.

 

— Euh... Alex, tu es sûre que tout va bien ? Me demande Steven.

— Très bien, désolée on a eu une petite crise de fou rire en nous entendant chanter l'un et l'autre.

— C'est agréable de vous voir ainsi, dois-je comprendre que tu as quelques choses à nous annoncer ? Précise ma belle-sœur.

— Effectivement, Eli, Steven, je vous présente mon fils, donc votre neveu, Mathéo Green.

Deux cris de joie ce font alors entendre, avant que Steven n'attrape mon fils, ça fait bizarre de le dire, mais que j'aime cela, pensé-je.

Celui-ci est en tout premier lieu surpris, mais bien vite et sous les assauts de bisous et chatouilles de mon beau-frère, il finit par rigoler avec lui.