Le monde Magique - Natacha Marchand - E-Book

Le monde Magique E-Book

Natacha Marchand

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Beschreibung

Les pouvoirs d'Eleana seront-ils suffisants pour vaincre les forces qui l'entourent ?

Eleana est jeune jeune femme dotée de dons étonnants ainsi que de pouvoirs dû à son statut spécial et des plus importants. Son rôle ? Aider et de protéger des êtres magiques, de toutes sortes, afin qu'ils puissent effectuer les devoirs qui leur sont propres. Son parcours sera semé d'embûches et d'événements surprenants, surtout un qui ne concerne nul autre que la protégée qui lui a été confiée par ses supérieurs.

Qui est-elle vraiment ? Pourquoi lui semble-t-elle si familière ?

Une saga fantastique passionante que vous ne pourrez plus lâcher !

À PROPOS DE L'AUTEURE

Natacha Marchand est âgée de 37 ans et originaire de Seine et Marne. Elle vit actuellement en Picardie avec ses deux garçons. Vendeuse et commerciale dans l'âme depuis 20 ans maintenant, elle adore le contact avec les personnes. Depuis ses 15 ans, elle est passionnée par l’écriture et cela dure depuis. Ayant un faible pour le monde surnaturel, fantasy et fantastique, elle s'est donc orientée dans celui-ci, encore plus après avoir été inspirée par de nombreux films ou séries de ce genre.

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Heavenworld

2- Le monde Magique

 

 

 

 

 

 

Natacha Marchand

Fantastique

Editions « Arts En Mots »Illustration graphique : © Val

 

 

Prologue

 

 

 

 

Cachée aux yeux des humains, sur une île se déroule une réunion dans le plus grand des secrets. Celle-ci tenue par de hauts dirigeants des mondes magiques et célestes. Six hommes et femmes, dont les rôles différents mais restent tout de même au-dessus de tous autres êtres surnaturels.

Sorciers et archanges, appelés aussi protecteurs par leurs protégés. Ces derniers apprentis n’ont pour la plupart aucune idée de qui ils sont réellement et devront le découvrir par eux-mêmes. Ce qui fait partie de leurs apprentissages, autant dire que celui-ci est long et fastidieux mais jusqu’à maintenant aucun d’entre eux n’a encore renoncé ou échoués.

Ses six hauts dignitaires se trouvent actuellement dans une salle d’un blanc immaculé. Seule une immense table ronde et des chaises s’y trouvent afin de permettre d’y effectuer des réunions, de tout types mais bien souvent pour des raisons secrètes et importantes. Comme c’est le cas aujourd’hui.

Ce sont les protecteurs qui l’ont demandé afin de prévenir les dirigeants de l’île de Malicia de la situation tendue qui se déroule actuellement parmi les anges et archanges.

Ils ne perdent pas de temps à leur faire un résumé de ce qui se trame et surtout de leur inquiétude concernant l’une des leurs qui actuellement se trouve parmi les humains. Cette dernière agissant pour le compte des sorciers, sans avoir connaissance de sa véritable nature, contrairement à leurs ennemis qui voient en elle, une cible à éliminer.

Lorsqu’ils entendent cela, les sorciers sont sous le choc et l’inquiétude est de mise en eux. Tous savent de qui il s’agit, mais surtout ils ont tous à cœur la sécurité de celle-ci. Chacun d’entre eux ayant un lien particulier avec elle et ce depuis son arrivée sur l’île pour son entraînement.

Ils savaient qui elle est et ce que cela voulait dire pour elle, mais ils espéraient qu’elle en réchappe malgré tout. Un espoir vain apparemment, lorsque les êtres célestes leur annoncent ce fait inquiétant.

Savoir qu’Éléana est en danger, que les déchus en ont après elle, les oblige à devoir revoir la situation qui entoure la jeune femme et surtout la faire revenir parmi eux. Toutefois, ils la connaissent assez pour savoir qu’elle n’abandonnera pas sa mission actuelle qui vient de lui être confiée et qui risque de rendre les choses bien plus compliquées et tendues pour tous.

Après que Marius leur a expliqué en détail la situation, un silence a pris place dans la pièce. Chacun cherchant un moyen de réagir face à tout cela. C’est Angélus qui prend la parole et brise ce silence pesant.

— Il va nous falloir être vigilants et aider au mieux Éléana, afin qu’elle effectue sa mission sans se douter de quoi que ce soit où elle risque de se poser des questions sur les raisons qui lui valent d’être traquée…

— Attendez ! Vous comptez donc la laisser dans l’ignorance ? s’insurge alors un des sorciers et qui n’est autre que le directeur de l’île.

— Tout à fait ! Elle ne doit pas avoir vent de sa nature réelle ! Elle n’est pas encore prête pour cela !

— Vous rigolez là, j’espère ? Éléana est l’une des meilleures, pour ne pas dire la meilleure !

— Nous savons tout cela, mais les archanges estiment qu’elle n’est pas encore prête à entendre la vérité, lui répond Angélus avec calme.

— Vous faites là, une terrible erreur et nous la connaissons suffisamment pour savoir qu’elle a en horreur le mensonge, mais encore plus que l’on lui cache les choses ! précise alors le directeur.

— Il en est ainsi et ce n’est pas nous qui décidons ! Alors nous vous demandons de ne pas aller contre cette décision ! Qu’elle vous plaise ou non… Il en va de sa sécurité et surtout de l’avenir des nôtres ! rappelle aussitôt Marius afin qu’il comprenne l’importance de leur demande.

— Bien ! Mais nous ne cautionnons pas cela !

— Et nous le comprenons aussi… Toutefois, la décision ne nous revient malheureusement pas… Tout ce que nous vous demandons, est de veiller vous aussi sur elle et la garder ici, en sécurité et surtout cachée des déchus, explique alors Angélus avec une pointe d’inquiétude pour sa protégée.

Ils continuent tous à discuter pendant de longues minutes où les protecteurs précisent aussi aux sorciers que la jeune femme aura une importance capitale dans la bataille qui approche et concerne les cieux.

Puis tous se dispersent, retournant chacun auprès des leurs afin de mettre en place la protection de la future Gardienne.

 

 

Chapitre un

 

 

 

 

Après une longue course dans les bois pour échapper à mes poursuivants, me voici arrivée à l’entrée d’une grotte bien cachée par la végétation. Ce qui est un plus, vu mon petit souci actuel. Je décide alors que c’est l’endroit idéal pour me cacher et me reposer cette nuit, afin de reprendre des forces.

Voilà quel est mon quotidien ces derniers jours et tout cela car j’ai sauvé la vie d’un homme, ce dernier était en proie à un être démoniaque. Autant vous dire que mon rôle n’a pas toujours que des bons côtés, loin de là même.

Lors de mon intervention dans cette ruelle sombre la veille au soir, ils ne sont pas parvenus à le tuer car j’ai réussi à déjouer leurs plans. Pour mon plus grand plaisir.

Je marchais dans la rue quand des sons me sont parvenus aux oreilles, telles des plaintes. Il ne m’en avait alors pas fallu plus pour prendre la direction d’où provenaient ses bruits. Lorsque je suis arrivée à l’entrée de cette ruelle, qu’elle n’a pas été ma surprise quand j’ai aperçu deux hommes ou plutôt démons, devrais-je dire.

Leurs yeux étaient d’un rouge vif, ce qui est un signe bien distinctif, l’apparence de ceux-ci paraît bien humaine pour toute personne qui les aperçoit. Ce qui leur permet aussi d’amadouer leurs proies, afin de les tuer pour prendre possession de leur essence de vie.

Les deux démons malmenaient un autre homme et en regardant de plus près, je m’étais rapidement rendu compte que ce n’était qu’un simple mortel. Ils étaient sur le point de le tuer lorsque je leur avais fait part de ma présence. Mon petit effet de surprise avait alors permis qu’ils relâchent l’homme et celui-ci, n’a pas perdu une minute, profitant de mon arrivée pour s’échapper.

Je peux vous affirmer que cela n’avait pas vraiment plu à mes deux nouveaux amis, qui depuis par vengeance ont décidé que je serais leur prochaine proie, me prenant aussitôt en chasse.

Lors de notre course-poursuite, ils ne se sont pas aperçus que je ne suis pas humaine moi aussi, ou du moins pas à cent pour cent.

Grâce à mon pouvoir de protection, je peux camoufler ma vraie nature et je compte bien tout faire pour qu’ils ne devinent pas qui je suis réellement. Je ne souhaite pas non plus, qu’ils réussissent à prévenir leurs congénères de ma présence ici. Ce qui pourrait me causer bon nombre de soucis et j’en ai déjà bien assez en ce moment à mon goût.

Je suis parvenu à les semer en prenant de nombreux chemins différents. Repassant par moments sur mes pas, afin de brouiller les pistes et cela semble avoir bien fonctionné, apparemment.

Voilà pourquoi, maintenant, je me retrouve cachée ici. Bon, au moins, je suis dans un endroit que je peux facilement sécuriser. Je m’installe au fond de la grotte et creuse un peu en son centre, afin d’y faire un feu pour me réchauffer et que je peux y voir un peu plus clair, aussi.

Je regroupe quelques brindilles, que je place dans le trou, avant de sortir ensuite de la poche de ma veste en jean une boîte d’allumettes. Ce qui est assez drôle quand on sait que je ne fume pas, mais c’est aussi un atout dans certains moments, la preuve en est ce soir.

Une fois le feu allumé, je m’assois sur un petit rocher tout prêt, afin de rester au chaud. Profitant de ce moment, pour laisser mes yeux se perdre dans les flammes et mon esprit divaguer au son du crépitement du feu, qui se répercute le long des parois de la grotte.

Il m’arrive parfois de penser à ce que pourrait être ma vie, si j’avais été une personne anodine de dix-huit ans. Je serais sûrement au lycée, avec mes éventuels amis à préparer mes examens ou à choisir quelle tenue serait la mieux pour la journée du lendemain. Comme le fait une étudiante normale. Un sourire naît sur mes lèvres en y pensant, car je ne sais pas si après avoir vécu autant de choses, je pourrais m’adapter à une vie si simple, sans surprise…

Non, ce n’est définitivement pas pour moi. Même si parfois, il m’arrive de jouer avec le feu, j’ai appris à aimer ce que je fais et ce que je suis. J’ai dû tout apprendre par moi-même, au fur et à mesure des années et je reste persuadée que je ne sais pas encore tout sur ce qu’il m’attend.

Je n’ai pas eu la chance d’avoir ma famille auprès de moi pour m’aider à comprendre ce qui m’arrivait. Mes parents et ma sœur m’ayant été enlevés lors d’un grave accident de voiture. J’aurais d’ailleurs dû moi aussi mourir ce jour-là, mais il semble que le destin en a décidé autrement.

Je me trouvais assise à l’arrière de la voiture lors de l’impact, qui m’a projeté hors du véhicule à ce moment-là. Par miracle, je n’ai eu que quelques égratignures sur le corps. Cependant, à l’âge de douze ans voir sa famille mourir ça laisse quelques séquelles et je ne pourrais jamais oublier cette scène, qui reste gravée dans ma mémoire.

J’ai découvert après toutes ses années, que ce n’est pas par hasard si je suis encore ici, si j’ai réchappé à cette tragédie. Il semble, apparemment, que certaines personnes y sont pour quelque chose. Je n’ai aussi pas manqué d’apprendre peu de temps après que mes parents n’étaient pas ordinaires et surtout qu’ils m’avaient adopté à la demande de mes parents biologiques.

Autant dire que ce fut un choc pour moi ce jour-là. Apprendre que ses derniers ne pouvaient me garder auprès d’eux pour ma sécurité n’a pas manqué de me laisser un goût amer en bouche.

Malgré de nombreuses tentatives auprès de mes protecteurs, ou mes professeurs sur l’île, je n’ai jamais pu savoir qui ils sont et aussi s’ils sont toujours en vie.

Je sors de mes pensées, de peur qu’elles ne finissent par me rendre mélancolique et ce n’est pas vraiment le moment pour ça. Il est préférable que je reste alerte, afin de parer à toutes éventualités.

La chaleur du feu est agréable sur mon visage et la fatigue se fait aussitôt ressentir en moi. Je décide donc de descendre de mon siège et de m’installer plus confortablement sur le sol. Profitant aussi de mon mouvement pour réalimenter le feu, afin qu’il ne s’éteigne pas pendant la nuit. Une fois cela fait, je m’adosse contre la roche et pose ma tête sur celle-ci.

Mon regard se perd encore une fois dans les flammes, mais cette fois-ci, mes yeux se ferment et je m’endors sans aucun souci. Consciente que rien ne peut venir troubler mon sommeil cette nuit, après avoir protégé ce lieu.

La nuit a été calme et paisible, cela fait bien longtemps que je n’ai pas aussi bien dormi et c’est des plus agréables après ses deux jours de fuite. La fraîcheur sur mon visage finit par me réveiller et me fait ouvrir les yeux, avant que je ne m’étire de tout mon être pour éviter les courbatures éventuelles.

Je réapprovisionne le feu pour me réchauffer, car nous ne sommes que début avril et les températures ne sont pas très hautes pour l’instant. Une fois bien réveillée et réchauffée, je décide en entendant mon ventre gargouiller qu’il est temps pour moi de retourner en ville, afin de manger un petit truc avant de rentrer chez moi.

J’ai préféré éviter d’y aller hier pour qu’il ne puisse pas repérer où je vis. Dans ces cas-là, il vaut mieux prendre toutes les précautions et jusque-là, j’ai toujours réussi à bien me débrouiller. J’aime me fondre dans la masse et rester inconnue aux yeux de tous.

Il m’est déjà arrivé de retourner voir si tout allait bien pour les personnes que j’ai aidées. Mais cela, en restant invisible à leurs yeux, ne souhaitant pas me faire connaître. Savoir qu’ils vont bien, m’aide à continuer de faire ce pour quoi j’ai été élue.

Afin de rester en forme, je me lance dans un petit footing qui me permet de rejoindre la ville plus rapidement. Lorsque je franchis l’entrée de la ville, je me dirige vers la boulangerie afin d’y prendre mon petit-déjeuner, mon ventre commençant sérieusement à me rappeler à l’ordre.

Malgré qui je suis, je garde tout de même en moi quelques petits désavantages humains.

Une fois devant la boutique, je rentre à l’intérieur et m’avance vers la dame. Celle-ci me sourit, tout en me demandant ce que je souhaite.

— Bonjour, Madame ! Que désirez-vous ?

— Bonjour ! Je voudrais un pain aux raisins et un chausson aux pommes, s’il vous plaît, lui demandais-je.

— D’accord, cela vous fera deux dollars et trente centimes, Madame.

Après m’avoir annoncé le montant, elle part préparer ma commande, puis revient peu de temps après avec un sachet qu’elle me tend, pendant que je lui donne en retour l’argent. Je la remercie ensuite et lui souhaite une bonne journée.

Une fois sortie, je prends enfin la direction de chez moi, soit à une petite dizaine de minutes d’ici. Je profite du chemin pour déguster le pain aux raisins. Un vrai régal d’ailleurs pour mon estomac, qui ne demandait qu’à être rempli.

Pendant le trajet, j’admire le paysage car je suis dans une petite ville du nom d’Andreas, se situant sur une petite île anglaise du nom de l’Île de Man. J’ai préféré ce choix à celui d’une grande ville et ce pour plusieurs raisons. Mais surtout pour le côté calme, je n’aime pas la foule et ne m’y mélange que si je n’ai vraiment pas le choix. Autant vous dire que c’est très rare.

Quelques boutiques se trouvent sur le chemin, ainsi qu’un marchand de journaux et un bar, où la plupart des habitants se réunissent lors de matchs importants. C’est d’ailleurs aussi, le seul moment où la ville s’anime.

Me voici, enfin arrivée à la sortie de la ville et accessoirement non loin de chez moi. On peut en y regardant attentivement, apercevoir le toit de ma maison se dessiner derrière les arbres.

De nombreuses personnes se demandent pourquoi une femme seule a choisi une si grande maison, selon les dires de l’agent immobilier qui m’a trouvé cette bâtisse. Toutefois, comme je lui ai alors répondu, j’aime avoir de l’espace et ce qu’il ne sait pas c’est que j’ai un compagnon qui lui demande beaucoup de place, même s’il n’est qu’au début de sa croissance.

C’est aussi pour lui que j’ai choisi cet environnement. Il en a besoin, mais surtout car il doit absolument rester caché aux yeux de tous. Sinon, il serait, comme il y a longtemps, traqué et il en est hors de question.

Je promets un sort bien particulier à celui ou ceux qui oseront le toucher. Il sait d’ailleurs qu’il doit éviter de se faire remarquer et ne sort que la nuit pour éviter tout souci.

À laisser mon esprit divaguer, je n’ai pas fait attention que je me trouve devant ma porte d’entrée. Quand je le comprends, j’ouvre celle-ci et me dirige vers la cuisine afin de préparer une cafetière. Je ressors ensuite pour entreprendre de me déshabiller, très pressée d’ôter les vêtements que je porte depuis ses deux derniers jours.

Je me hâte de rejoindre la salle de bains et entre dans la douche. Lieu où je reste quelques minutes sans bouger, laissant l’eau couler sur mon corps. Un soupir s’échappe de mes lèvres tant cela fait un bien fou.

Une fois propre, j’enfile mon peignoir et sors, me laissant diriger par la bonne odeur de café frais qui provient de la cuisine. J’attrape le sachet sur la table et en sors le chausson aux pommes, après m’être servi une bonne tasse de café.

La matinée se déroule tranquillement, j’en profite pour faire un peu de ménage, ainsi qu’une petite sieste pour rattraper la fatigue accumulée ces derniers jours.

Lorsque j’ouvre les yeux, il est déjà quatorze heures. Je décide de sortir un peu dans mon jardin pour profiter du soleil. Attrapant un livre au passage, avant de partir m’installer sur mon fauteuil tranquillement. Ce qui ne m’était pas arrivé depuis un bon bout de temps.

Je décide qu’aujourd’hui, c’est repos pour moi. Toutefois, ce soir j’irai faire un tour dans la ville d’à côté afin de voir ce qu’il s’y passe. Enfin, ça, c’était ce que je pensais il y a une heure, car là en cet instant, une personne fait irruption devant moi. Me faisant alors comprendre, à ce moment précis, que ma journée détente est finie.

Je pousse un long soupir tout en refermant mon livre, avant de dire.

— Bien le bonjour à toi, Marius ! Que me vaut l’honneur de ta présence ?

— Ravi de te voir aussi, Éléana ! Ne cache surtout pas ta joie de me voir, me dit-il.

— Vois-tu, j’essayai avant ta venue, de me relaxer car je viens de passer deux jours à être pourchassé

— Je suis au courant et je ne comprends pas pourquoi tu n’as pas fait appel à Driss ? me demande-t-il avec curiosité.

— Car je savais que je m’en sortirais seule et je ne souhaite pas qu’il soit repéré inutilement ! Tu sais comme moi, qu’il serait alors à son tour traqué !

— Tu es douée, c’est vrai et nombreux sont ceux qui le pensent ! Mais tu sais aussi que Driss t’a été offert pour t’aider et t’assister lorsque tu en as besoin, me rappelle-t-il.

— Oui, je le sais… Toutefois, pour l’instant, je gère et le garde en forme lors d’entraînement, que je lui donne le soir.

— D’accord ! Il est vrai qu’avec lui, tu t’en sors très bien.

— Merci ! Mais, je pense que tu es ici pour autre chose que des flatteries, lui dis-je.

— Oui, c’est le cas ! Nous avons besoin de ton aide pour une jeune fille en difficulté. Elle découvre seulement et depuis peu de temps, qui elle est.

— OK, donc je dois la ramener ici, afin qu’elle soit en sécurité… Mais ensuite ?

— Ensuite, je viendrais la voir afin de lui expliquer ce qui lui arrive et on avisera de la suite à ce moment-là. Mais, il y a de fortes chances pour qu’elle aille faire son apprentissage à l’école de la Malice.

— Bien ! Cependant, avant qu’elle l’intègre, il faut qu’elle soit débarrassée de ses assaillants et tu n’es pas sans savoir que cela peut prendre un certain temps, lui rappelais-je.

— Tu as raison, Éléana ! C’est pour cela que nous te confions cette jeune fille, du nom de Malia Clark ! Nous avons une grande confiance en toi, comme d’habitude et nous savons que tu y arriveras ! Ah, une dernière chose, elle sera ce soir à la bibliothèque.

À peine sa phrase finie et sans me laisser le temps de dire quoi que ce soit, il s’éclipse comme à son habitude. Que c’est rageant quand il fait ça. Il doit sûrement avoir peur que je refuse, chose qui n’arrive jamais. En même temps, il ne m’en laisse jamais l’occasion.

Je me laisse tomber dans mon fauteuil et pousse un long soupir, décidément les moments de calme ne sont pas pour moi, je ne dois pas y avoir le droit, pensé-je.

Marius sait que je n’aime pas quand il apparaît comme cela au milieu de mon jardin. Je n’ai pas de voisin, mais on n’est jamais à l’abri d’un promeneur en journée. Je n’ai pas du tout envie d’être démasquée et de devoir déménager une fois de plus, car je me plais vraiment ici.

Je regarde l’horloge, au travers de la baie vitrée et m’aperçois qu’il est seize heures trente. Notre conversation a duré un petit moment apparemment, je ne m’en suis pas rendu compte. Il est alors temps de rentrer me préparer pour ma mission de ce soir. Celle-ci s’annonce animée et accompagnée d’action, tout ce que j’aime.

La fin de journée s’est passée rapidement, il est à présent dix-neuf heures et je me décide à partir chercher ma protégée. Pour arriver plus rapidement, j’utilise un de mes moyens de locomotion préférée et surtout le plus direct, car elle se trouve à plus de cinquante kilomètres.

Je m’éclipse et arrive en moins de deux minutes dans une ruelle tout près de la bibliothèque, ce qui me permet de ne pas être repérée. J’avance vers le bout de celle-ci et passe ma tête discrètement, afin de voir si mon arrivée n’a attiré personne.

Je sors ensuite d’ici et me dirige vers l’édifice, tout en regardant un peu partout. Tentant de repérer si, toutefois, des démons ne sont pas aux alentours. Pour l’instant, rien en vue, mais je reste, malgré tout, sur mes gardes.

Une fois à l’intérieur, je commence à regarder autour de moi afin de tenter de trouver ma protégée. Il n’y a pas énormément de monde dans la pièce, quelques groupes d’étudiants sont là et rigole entre eux. Il y a aussi un homme au fond qui semble concentré dans sa lecture.

En tournant la tête vers le côté opposé de la pièce, j’aperçois une jeune fille, la tête baissée sur un gros livre. En regardant de plus près, je remarque que c’est un manuel de médecine. Apparemment, elle semble être en cours de médecine. Ce qui n’est pas une mauvaise chose car nous manquons cruellement de médecin dans nos rangs.

J’avance vers elle, doucement, mais ses sens lui ont indiqué que quelqu’un s’approche dans sa direction, car son regard se dirige vers moi. Je remarque qu’elle plisse les yeux, signe de méfiance. Ce que je peux tout à fait comprendre, étant donné qu’elle ne me connaît pas.

Arrivée à sa hauteur, je lui souris. Espérant ainsi lui faire sentir que je ne lui veux aucun mal.

Lorsque je suis à ses côtés, elle me rend mon sourire et me demande.

— Salut ! Je suppose que tu ne viens pas ici pour étudier ? me dit-elle en rigolant.

— Mince, je suis aussi prévisible ? rigolais-je.

— Disons, surtout, que tu ne ressembles pas à une étudiante.

— Merci de me rappeler que je ne suis plus si jeune, lui dis-je en souriant.

— Désolée, rigole-t-elle. Bien, je pense que tu dois être venue pour m’aider ?

— Oui, effectivement, comment l’as-tu deviné ? lui demandais-je surprise.

— Ne sois pas étonnée ! Ma mère, de qui je tiens tout ça, m’avait prévenu qu’un jour, on m’enverra une personne pour m’aider à gérer mes pouvoirs.

— Ah, d’accord ! Au moins, c’est une bonne chose car je me voyais déjà passer plusieurs heures à tout t’expliquer, afin que tu n’aies pas peur et acceptes de venir avec moi.

— Eh bien, soit rassurée ! Je connais au moins les grandes lignes, mais j’ai encore pas mal de choses qui me sont inconnues, tu sais !

— Oh, crois-moi ! J’étais comme toi au début, je ne comprenais pas trop ce qui m’arrivait et tu découvriras par la suite, quand tu sauras qui je suis réellement, pourquoi j’ai eu autant de mal à m’y faire, lui expliquais-je.

— D’accord ! Comment cela va se passer ? me demande-t-elle.

— Tu vas déjà commencer, par aller emprunter ce gros livre que tu lisais et ensuite, je te ramène chez moi.

Elle accepte rapidement et part faire ce que je lui ai dit. Une fois le livre en sa possession, on prend la direction de la sortie de la bibliothèque. Non, sans l’avoir stoppé afin de vérifier que personne de suspect n’attende sa sortie.

Je regarde longuement à droite et à gauche. Puis, ne repérant rien, je lui fais un signe comme quoi la voie est libre. On se dirige vers la ruelle d’où je suis arrivée. Malia me lance un regard surprit en voyant l’endroit où nous nous trouvons, actuellement.

Je souris avant de lui dire.

— N’ai crainte ! On va juste emprunter un moyen de locomotion pas très conventionnel et vaut mieux, être caché aux yeux des humains, pour ne pas attirer l’attention sur nous.

— Ah, d’accord ! Je comprends mieux, me dit-elle.

— Tu me fais confiance ? lui demandais-je, tout en lui tendant la main afin qu’elle la prenne.

Elle me sourit et me fait un oui de la tête, avant de prendre ma main. Dès que je l’ai attrapé, je ne lui laisse pas le temps de réagir et nous fais disparaître de la ruelle, pour faire notre réapparition dans mon salon.

À peine a-t-elle lâché ma main, que je la vois vaciller. Signe qu’elle n’est pas habituée à faire ce genre de voyage, enfin pas encore pensais-je.

— Tout va bien ? lui demandais-je, un petit sourire aux lèvres.

— Humm… Que s’est-il passé ?

— Eh bien, il semble que tu aies fait là, ton premier voyage par éclipse magique. Tu finiras par t’y habituer avec de la pratique, ne t’en fais pas.

— Pas sûr ça… me répond-elle, encore secouée par le voyage.

— Suis-moi, je vais te montrer ta chambre.

On sort donc du salon, Malia me suit de près et nous arrivons dans l’entrée, où un grand escalier se trouve en son centre. Nous l’empruntons aussitôt. Une fois en haut, un long couloir dessert plusieurs pièces.

Je me dirige vers la chambre d’amis, qui se trouve être la deuxième porte à droite. Je l’ouvre et entre, accompagnée de ma protégée. La chambre est simple, de couleur beige et se compose d’un lit deux places en son centre. Collées le long d’un mur, deux tables de chevet s’y trouvent de chaque côté, ainsi qu’une penderie.

J’avance vers la fenêtre et l’ouvre, afin de lui faire admirer cette si jolie vue de la forêt et surtout pour lui montrer qu’elle possède un petit balcon pour s’y détendre, sans que personne ne l’ennuie.

Enfin, personnes d’humains car laisser le plaisir à nos chers protecteurs pour arriver quand on s’y attend le moins, pensais-je.

Je me tourne vers Malia et je peux la voir admirer sa nouvelle chambre. J’en profite pour la regarder plus attentivement. C’est un petit bout de femme aux longs cheveux châtains bouclés, avec de beaux yeux gris, identiques aux miens. Elle semble si jeune et pourtant si déterminée, on peut le voir dans son attitude.

Avec tout ce qui lui arrive d’un coup, elle aurait pu prendre peur. Au contraire, je pense qu’elle en fera sa force.

Je décide d’arrêter de la détailler, ne souhaitant pas lui faire peur ou la mettre mal à l’aise.

— Je vais te laisser prendre possession des lieux et te reposer un peu aussi ! Tu fais comme chez toi ! La porte là, c’est ta salle de bains privée, lui dis-je avant de me sauver.

Dès que je referme la porte, tout un tas de questions m’assaille l’esprit : Qu’attendent les protecteurs de moi vis-à-vis d’elle ? Et surtout, pourquoi en sa présence, je ressens le besoin de la protéger ?

Il va falloir que j’aie rapidement une longue conversation avec Marius ou Angélus, afin d’obtenir des réponses. Mais, je sens et j’en ai aussi la très nette impression, que je ne vais pas apprécier ce qu’ils me diront.

C’est perdu dans mes pensées, que je me retrouve dans mon salon. Mon regard se dirige vers la table basse où mon livre m’attend toujours. Je le prends et retourne m’asseoir dans mon fauteuil sur la terrasse.

À peine assise, je laisse échapper un long soupir et me replonge dans l’univers de ce roman d’amour. Ce, afin de pouvoir rêver un peu à ce qu’aurait pu être ma vie, si je n’avais pas atterri dans ce monde rempli de surnaturel.

Je constate au bout de deux heures de lecture, que Malia n’est pas redescendue. Je pense qu’elle a eu besoin de se détendre après tout ça.

Mes yeux finissent par me faire comprendre qu’il est temps pour moi d’arrêter de lire et en jetant un œil à la pendule, je m’aperçois qu’il est déjà minuit. Cela ne me surprend pas vraiment car une fois en pleine lecture, je peux m’y perdre pendant des heures.

Je me rends compte aussi, que je n’ai pas entendu Driss ce soir, ce qui est étonnant. Toutefois, il a dû sentir une présence étrangère à la maison et du coup, il est resté discret. Un sourire apparaît sur mon visage en y pensant, car mon gros bébé comme je l’appelle, a développé, en quatre ans qu’il est avec moi, un véritable instinct de protection. Ce qui lui permet aussi de savoir quand il doit venir ou non.

C’est sur ses belles pensées, que je prends la décision de monter me coucher, afin d’être en forme demain.

 

Chapitre deux

 

 

 

 

Après une nuit plutôt réparatrice dans un bon lit, je me trouve actuellement dans ma cuisine, afin de préparer le petit-déjeuner pour Malia et moi.

Ne sachant pas ce qu’elle aime, je prépare plusieurs choses : tartines avec beurre et confiture à la fraise "mon péché mignon", des céréales, de la brioche. Le tout accompagné d’un bon café ou d’un chocolat chaud. Elle décidera elle-même quand elle descendra.

En attendant, j’attrape ma tasse de café ainsi que deux tartines, avant d’aller m’installer sur les marches menant de la cuisine à mon jardin.

Le soleil est déjà bien présent, je ferme mes yeux quelques instants et laisse mon ouïe prendre le dessus. Une de mes nombreuses capacités, afin d’entendre si mon gros bébé va bien. Une fois rassurée, j’ouvre les yeux et savoure mon déjeuner.

Une bonne demi-heure plus tard, ma jeune protégée se décide à se montrer. Elle avance vers moi, pas sûre de ce qu’elle est autorisée à faire, ici. Dès qu’elle arrive à ma hauteur, je lui souris et lui dis.

— Bonjour, Malia ! Tu as bien dormi ?

— Bonjour, Éléana ! Oui, très bien, merci et toi ? me demande-t-elle en retour.

— Comme un bébé, lui dis-je en rigolant. Si tu as faim, le petit-déjeuner t’attend dans la cuisine.

— Je dirais même que je meurs de faim ! me précise-t-elle en rigolant à son tour.

Après ces quelques mots, elle part en direction de la cuisine se servir. Pour revenir ensuite vers moi, un plateau plutôt bien garni dans les mains, à ma grande surprise.

Quand elle repère mon regard ébahi devant tout ça, elle rigole avant de me préciser.