Le destin d'une sentinelle - Tome 1 - Natacha Marchand - E-Book

Le destin d'une sentinelle - Tome 1 E-Book

Natacha Marchand

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Beschreibung

D'étranges phénomènes viennent perturber l'adolescence d'Alexandra : comment expliquer cette audition hors du commun ?

L'histoire se déroule à notre époque, lors de l'adolescence mouvementée de l'héroïne du nom d'Alexandra. Elle et sa mère emménagent dans une nouvelle ville de l'Idaho afin d'échapper à un beau-père abusif. Tout se passe bien au début, elles rencontrent de nouvelles personnes, des amitiés apparaissent, mais d'étranges phénomènes se manifestent par une audition hors du commun. Ce qu'Alexandra garde pour elle avant d'en parler à sa mère, ne comprenant pas ce qu'il se passe et c'est lors d'un voyage chez ses grands parents qu'elle découvrira enfin la vérité sur sa vraie nature : elle fait partie des Sentinelles ! Des êtres possédant des dons, des sens encore plus accrus qu'à l'ordinaire.

Sa vie n'est pas de tout repos car elle va découvrir l'amour auprès d'un jeune homme dont la famille, comme elle, fait partie des Sentinelles. Son passé va ressurgir et pas de la meilleure manière car elle va devoir sauver sa mère de la violence de son père et subira de lourdes conséquences.

Plongez dans le premier tome d'une saga fantastique et découvrez la vie mouvementée d'Alexandra : entre ses dons extraordinaires, ses amours naissantes, son passé qui ressurgit et sa mère en danger...

EXTRAIT

Je peux sentir tous les regards sur moi, je suis un peu gênée de tout ça, en passant devant l’escalier, j’entends quelqu’un en descendre, je suppose que cela doit être Matt, mais ne regarde pas pour confirmer mes dires.
Je sors rapidement de la maison et pars à pied car ma voiture se trouve chez moi, cela me fait du bien de marcher, je sens à plusieurs reprises mon téléphone sonner, mais je ne réponds pas, sachant que cela devait être mes amis qui m’appellent ne comprenant pas ma décision.
J’arrive chez moi, il est tard et ma mère dort, je lui dirais donc demain matin au réveil, je monte dans ma chambre, allumant mon pc je me débarrasse de mes chaussures, puis m’assois sur mon lit, au bout d’un moment, je pars dans la salle de bain me changer, je mets un short pour changer, car il fait lourd ainsi qu’un débardeur noir, en retournant dans ma chambre j’ai un choc en voyant quelqu’un assis sur mon lit.
— Matt que fais-tu ici ? Tu m’as fait peur là.
— Désolé ce n’était pas le but, j’ai parlé avec mon frère.
— Ah ! Et ?
— Tu ne peux pas renoncer à ton rêve à cause de moi.
— Je préfère y renoncer plutôt que de te perdre, lui dis-je en baissant la tête.
— Ce n’est pas prêt d’arriver, j’ai été bête, je n’ai pensé qu’à moi, tu as la chance de pouvoir vivre l’un de tes rêves alors vis le sans te soucier de ce que je pense.
— Non ça je ne peux pas, ton avis compte énormément pour moi, quand je t’ai dit que c’était l’un de mes rêves, ce n’est pas le plus important.
— Et quel est ce rêve qui est plus important alors ?
— Vivre avec toi, être avec toi et surtout devenir ta femme, si cela veut dire renoncer à ce rêve alors je le ferais.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Natacha Marchand - Âgée de 37 ans et originaire de Seine-et-Marne je vis actuellement en Picardie avec mes deux garçons. Vendeuse et commerciale dans l'âme depuis 20 ans maintenant, j'adore le contact avec les personnes. Depuis l’âge de mes 15 ans, je suis passionnée par l’écriture et cela dure depuis, aillant un faible pour le monde surnaturel, fantasy et fantastique. Je me suis donc orientée dans celui-ci, encore plus après avoir été inspirée par de nombreux films ou séries de ce genre.

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Le

Destin

D’une

Sentinelle

 

Tome 1

Découverte

 

 

 

NATACHA MARCHAND

Romance

Éditions « Arts En Mots »

Illustration graphique : © Flora Duboc

 

 

 

 

Prologue

 

 

 

 

 

Je m’appelle Alexandra, je vis avec ma mère, mon père nous ayant abandonné, il y a quelques années. J’adore prendre soin des autres, prendre soin de mes amis et de ma mère, c’est quelque chose de très important pour moi.

Derrière la joie que j'affiche se cache une jeune fille perdue qui s'efforce de ne montrer à personne ce qu'elle ressent en réalité. C'est ainsi que je suis faite.

Mais assez parlé de moi ! Je m’apprête à une nouvelle vie, je déménage et j’avoue que cela m'angoisse quelque peu.

Ce nouveau départ sera pour moi rempli de joies, de peines malheureusement et de rencontres surprenantes.

C'est ce que vous découvrirez au fur et à mesure de mon récit.

— Non, non et non ! Il ne faut pas que je panique, me surpris-je à dire à haute voix.

 

Cette réflexion a le mérite de me sortir de ma rêverie et j’en profite pour admirer le paysage. Une belle rivière longe la route, des animaux s'y désaltèrent. La nature est belle par ici !

Une nouvelle ville, un nouveau domicile, plein de nouveautés, un bon début et ma journée ne fait que commencer.

Sur ces quelques pensées, je m'aperçois que je viens d'entrer sur le parking du lycée.

ça y est, j'y suis ! J'ouvre la portière pour descendre de mon véhicule. Très vite, je me rends compte que tous les yeux sont rivés sur moi, moi " la nouvelle ". Ça commence bien !

Je traverse le parking tout en regardant droit devant moi, tâche compliquée, quand on se sait épiée.

 

« Bonjour, jeune demoiselle » Dit une voix derrière moi.

 

Je me retourne vers cette voix inconnue pour découvrir un jeune homme, carrure plutôt sportive, cheveux bruns et yeux noisette, probablement un étudiant.

 

— Bonjour, dis-je timidement.

— Tu dois être nouvelle. Je ne t'ai encore jamais vue.

— Oui, effectivement, j'ai emménagé cet été.

— Pardon, j’oubliais la politesse : je m’appelle Steven.

— Moi, c'est Alexandra.

— Enchantée alors, Alexandra ! Puis-je t’être utile, me demande-t-il.

— Euh...je ne sais pas...peut-être...faudrait que j'aille à l'intendance chercher mon emploi du temps.

— Je t'accompagne, si tu veux.

— Pourquoi pas...ce sera plus simple.

 

Parler à quelqu’un décolle peu à peu cette étiquette de nouvelle plaquée sur mon front, du moins je l’espère.

On arrive devant l'entrée de l'intendance, j'en ouvre la porte et y pénètre accompagnée de Steven.

 

— Bonjour, Madame, je suis Mlle Gordon. Pourrais-je avoir les horaires des cours, s’il vous plaît, dis-je à la femme assise derrière le bureau.

— Bonjour Mlle, je vous attendais. Tenez ! Voici votre emploi du temps. Dépêchez-vous, vous ne voudriez pas être en retard le premier jour ! Me répond-elle gentiment.

— Non, non, bien sûr, Madame.

 

Sur ces paroles, toujours suivie de Steven, tous deux silencieux, je me rends à mon premier cours. Jours de chance, je commence par des maths, ma matière préférée. Je finis par rompre le silence la première.

 

— J’ai maths avec Monsieur Martin et toi ?

— Moi, entraînement de basket à cette heure-ci, me précise-t-il gêné.

 

Étonnée par le ton qu’il emploie pour me répondre, je tente de briser l’atmosphère devenue lourde :

 

— C'est cool ça, le basket, comme sport !

— Oui, oui, se reprend-il. Bon, allez, j'y vais... Je te laisse, on se verra plus tard, lance-t-il avant de partir.

 

Me voici devant la salle de cours. D'un pas décidé, j'ouvre la porte et me dirige vers la seule place libre, à côté d'une jeune fille blonde. Celle-ci se tourne vers moi.

 

— Bonjour, moi, c'est Élisabeth, entreprend-elle.

— Bonjour moi c'est ... je n'ai pas eu le temps de répondre qu’elle finit ma phrase.

— Alexandra, je sais. Tout le monde en parle, continue-t-elle gênée.

— Ah bon !?! Tout le monde parle de moi ?

Cela me gêne que l'on parle de moi. Que peut-on dire, je ne suis pas très intéressante. Plongée dans cette constatation, Élisabeth y met fin.

 

— Je ne voulais pas te faire peur en te disant cela. C'est simplement que tu es nouvelle et on souhaite te connaître, me dit-elle tentant de me rassurer.

— Merci, mais je ne suis pas très intéressante, tu sais, lui dis-je, essayant d’être convaincante.

 

Nous sommes interrompues par le professeur qui dicte le cours à voix haute.

Bien que portant une grande attention à ce qu’il dit, les propos d’Élisabeth me restent encore en tête.

La matinée est passée assez vite. Après le cours de maths, ont suivi deux heures d'Histoire. Je me dirige actuellement vers le réfectoire et passe la porte avant d’attraper un plateau pour dire que j’ai mangé car l’appétit n'est pas très présent, je l’avoue. Je m’avance vers une table libre d’occupation quand j’entends une voix que je connais, celle d'Élisabeth.

 

— Alexandra vient avec nous !! Tu ne vas quand même pas manger seule, me crie-t-elle, me gênant un peu car tous les regards à présent sont fixés sur moi.

Je peux sentir mes joues s’enflammer ; malgré tout, je rejoins sa table où elle n'est pas seule. Je suis surprise d'y voir Steven ; deux jeunes filles sont aussi avec eux, l’une toute menue, brune avec une coupe au carré et l'autre assez grande, mais blonde avec de magnifiques cheveux longs. Je m’assois face à Élisabeth.

 

— Merci de m'inviter à votre table.

— Je te présente mes amis.

 

La brune est la première à être présentée.

 

— Voici Cassandra, ma meilleure amie d'enfance. On se connaît depuis plus de dix ans, m'explique-t-elle toute guillerette.

— Bonjour Alexandra.

— Bonjour, Cassandra. Enchantée de te connaître, lui dis-je.

 

Élisabeth reprend ensuite les présentations.

 

— Et là, c'est Emmy la chef des pom-poms girls, finit-elle.

 

Elle est si belle que cela ne m'étonne guère.

 

— Bonjour Emmy contente de te connaître.

— J'ai cru comprendre que tu connais déjà Steven, me lance Cassandra.

— Oui, on s'est rencontré ce matin à mon arrivée ; il m'a bien aidée d’ailleurs, lui ai-je répondu.

 

Emmy se lève de table et part sans rien dire. Je ne comprends pas pourquoi elle réagit ainsi. Steven la suit, nous faisant un signe de la main en guise d'au revoir.

 

— J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Finis-je par demander.

— Non ne t'inquiète pas, c'est juste qu’ils sont ensemble et Emmy est assez jalouse, c'est tout. Tu ne pouvais pas le savoir mais elle va se calmer ne t'en fais pas, me précise-t-elle rassurante.

— Oh ! Je suis désolée.

— Ce n’est pas grave !! Bon et si on retournait en cours maintenant ? Tu as quel prof, Alexandra ?

— Français avec Mme Galvine et ensuite sport, volley-ball plus précisément avec Monsieur Newton.

— Moi aussi j’ai sport en dernière heure. C’est sympa, on sera ensemble, me précise-t-elle enjouée.

— Oui, au moins un cours avec des gens que je connais !! Lui dis-je tout en lui lançant un sourire.

 

Après les avoirs quittés, je marche, seule, jusqu'à la salle de cours. Tout le monde est déjà en train de s'installer. Je parcours le local des yeux et me dirige vers le fond où je suis la moins visible, à une table où personne n’avait pris place encore. Je suis le cours tranquillement, apprenant de nouvelles choses jusqu'à ce que la sonnerie retentisse. Je suis heureuse que ce soit la fin. Je me hâte vers la salle de sport : enfin, je vais pouvoir me défouler ! Cela me fera du bien.

Entrant dans le vestiaire et me dirigeant vers un casier vide j'entends Élisabeth m'appeler.

 

— Alex, viens, je t'ai gardé un casier près du mien, crie-t-elle.

— Merci, c'est gentil à toi ! Tu n'étais pas obligée, tu sais.

— ça me fait plaisir, ça ne te gêne pas si je t'appelle Alex, me demande-t-elle gênée.

— Non, non, ne t'inquiète pas : tous mes amis me surnomment comme ça, dis-je avec un grand sourire

— D’accord... Allez, on y va !

 

Nous entrons dans la salle de sport pour une séance de volley-ball, sport que j'aime particulièrement. L'heure passe très vite. Après s’être changées, Élisabeth et moi nous dirigeons vers le parking.

 

—À demain les filles ! Merci pour tout.

 

Elles me répondent par un geste de la tête.

Je m'avance vers ma voiture, dernier cadeau de mon père, une Audi TT, modèle sportif, tout moi quoi, il me l'a offert avant de nous quitter, moi et ma mère. Aujourd’hui le souvenir de la famille unie est bien loin. Même si dans les premiers temps, ce fut dur pour ma mère, elle a relevé la tête et à présent, assume très bien les deux rôles.

Je monte dans le véhicule tout en pensant à ma journée pleine de rencontres intéressantes et sympathiques. Je décide de m'arrêter à mi-chemin de chez moi, au bord de cette rivière reposante où la nature est si belle. Je m'assois dans l’herbe qui borde la route et regarde le paysage.

Je suis entourée d'arbres, une forêt en face, pas de bruit. Quel calme !

Soudain un bruit, un craquement me fait sursauter, je regarde alors autour de moi : rien, je ne vois rien. Je pense alors à un animal qui ne doit pas être loin.

Pourtant, je peux sentir une présence. Qui peut bien perturber ce moment si paisible et pourquoi ne se montre-t-il pas.

Sur ce, je décide alors de me relever et de rentrer car ma mère m'attend pour connaître le récit de ma journée.

Sortant les clés de contact de ma poche, tout à coup un nouveau bruit se fait entendre. Je me retourne alors rapidement, ce qui m'étonne car, d'habitude, je ne suis pas très aventurière.

Et là, j'ouvre grand les yeux en voyant une ombre se sauver. Qui cela peut-il être ? Malgré le danger d’une telle situation, mon instinct me dit d’avancer vers cette personne. Arrivée à l'endroit précis où j’aurais dû la trouver, personne ! Pivotant plusieurs fois sur moi-même, je tente de la repérer, mais toujours rien.

Aurai-je rêvé ?

Me persuadant une fois de plus que ce ne doit être qu'un animal, je remonte dans ma voiture et ferme la porte assez vite.

Face à l'ampleur de mon imagination, un fou rire me prend.

« Tu deviens folle, ma pauvre ! Tu ne connais personne. Qui peut bien t’espionner ? »

 

Mon retour à la maison est prudent mais rapide, je dois l'avouer.

Ma mère n'est pas encore rentrée de son travail.

Ouf, l'interrogatoire ne va pas avoir lieu tout de suite. Face à cette constatation, j'esquisse un sourire en coin.

Assoiffée, je me rends dans la cuisine pour y boire un grand verre d'eau.

Ensuite, je gagne ma chambre, car j'ai grand besoin de reprendre mes esprits après cette mésaventure au bord de la rivière. Je m'allonge sur mon lit et malgré moi, je m'endors bien vite.

UNE RENCONTRE SI...

 

 

 

Lorsque Élisabeth arrive à la maison, elle s'empresse de raconter à notre mère sa journée pleine de rebondissement. Eh oui ma sœur adore rencontrer des gens et elle est déjà sûre qu'elle va s'attacher à une personne : le futur nous apprendra si elle a raison ou pas.

Ayant marre de ne pouvoir sortir, je décide alors d'aller me promener en forêt.

Elle est si belle et si paisible que l'on peut y réfléchir sans soucis.

J'adore le calme. Ma famille, elle est des plus bruyantes. Entre mon frère très sportif, qui aime le faire voir, ma sœur qui est très curieuse et pipelette, c'est dur parfois de trouver des moments de tranquillité. Heureusement, la maison est spacieuse et nous disposons chacun d’un espace personnel. Pourtant, ça ne suffit pas toujours. Je me surprends à avoir un petit sourire en coin en y pensant.

Mes parents : un couple discret, peu enclin aux effusions mais plein d'amour pour nous.

Si mes frères et sœurs ont opté pour l’enseignement traditionnel, pour ma part j'ai préféré les cours par correspondance. Introverti de nature, presque à la limite de la timidité maladive, je n’arrive pas à me mêler à mes semblables, tout le contraire du reste de la famille mis à part ma mère. Elle est la seule à me comprendre et à me soutenir, nourrissant l’espoir qu’un jour j’arrive à dépasser ce handicap et à enfin affronter le monde extérieur.

Perdu dans mes pensées, je ne me rends pas compte des heures écoulées.

Je me décide alors de rentrer à la maison assez spacieuse d'ailleurs.

D’un seul coup, je suis sorti de mes réflexions sans doute dérangé par une voix venant de l’arrière.

 

— Eh le grand brun, là-bas ! Crie une voix bien connue.

— Eli ! Dis-je en me retournant.

— Toujours dans tes pensées, frérot.

— Tu es seu... ? Mais impossible de finir ma phrase.

— Matthew, le penseur, lance à son tour mon frère aîné sur un ton légèrement ironique.

— Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça ! Je préfère Matt, Steven, dis-je d'un ton agacé.

— ça va frangin, pas la peine de t’énerver ; je plaisantais, précise-t-il vexé.

 

Ma réaction doit lui être restée de travers puisqu’il repart vers la maison, tapant de temps à autre, un coup de pied dans une branche qui traîne. Il faut avouer que je n’y suis pas allé de main morte. Conscient de l’avoir blessé, je me promets de lui présenter mes excuses plus tard en rentrant.

Ma sœur est toujours près de moi, elle aussi est surprise par le ton de ma voix.

 

— Eli, je suis désolé de m'être emporté comme ça mais Steven a parfois le don de m'agacer, lui dis-je en regardant devant moi.

— Arrête, Matthew... Il s'en remettra, ne t'en fais pas ! Mais pourquoi ce ton ? Me demande-t-elle.

— Vous m'avez surpris tous les deux, voilà tout ! Et en plus ce surnom m'agace mais j'avoue que cela ne méritait pas que je m'emporte autant. Je lui ferais mes excuses tout à l'heure auprès de lui. Je te laisse, sœurette ; je vais finir ma balade.

— Ok, frérot ! Surtout ne te perds pas, me lance-t-elle avant de s'en aller en courant vers notre maison.

Après ce petit souci avec mon frère, bien décidé à ne pas rentrer pour l'instant, je m'enfonce dans la forêt jusqu'à cette rivière qui m'apaise tant.

Je m'assois près d'un buisson qui me propose un coin d'ombre et donne libre cours mes pensées, réalisant ce que je rate en allant pas en cours avec mon frère et ma sœur. Malgré cela, ma maudite réserve chasse ce qui était de bonnes intentions. M’autoprotégeant, je conclus que je préfère de loin ma liberté.

Soudain je suis sortie de mes rêveries par des bruits, un premier de moteur de voiture que l'on éteint, puis peu de temps après celui, des pas qui viennent d'en face de moi.

Soudain tiré de mes rêveries par des bruits, d’abord un moteur de voiture que l'on éteint, puis peu de temps après celui de pas qui viennent vers moi, je me déplace un peu pour voir d'où cela provient ; il est assez rare d'avoir des visiteurs ici.

Une fille s'installe sur l'herbe près de la rivière, elle semble elle aussi perdue dans ses pensées, apparaît alors un sourire sur mes lèvres. Celle-ci ne peut voir où je suis, contrairement à moi. Elle a de longs cheveux bouclés châtains. Quelque chose m'incite à l'observer. Je ne sais pourquoi il m'est impossible de me détacher ; je ne me reconnais plus. Une envie soudaine de la connaître un peu mieux m'effleure.

Je quitte ma place, des morceaux de bois craquent sous mes pas. Elle tourne son regard dans ma direction.

 

— mince ! Dis-je tout bas comme pour m’encourager à bouger en silence.

 

Elle ne paraît pas avoir peur ou n’a-t-elle rien entendu tant est que j'ai juste le temps de me cacher. Pourtant, je souhaite la connaître, mais pas de cette manière, pas en la surprenant comme je viens de le faire. Elle s'approche et vite, je me faufile au pas de course entre les arbres.

M’estimant suffisamment loin, je me retourne : je peux la voir là où, peu de temps avant, je me trouvais. Elle tourne sur elle-même sûrement pour essayer de me trouver. Finalement, elle renonce. Elle regagne son véhicule parqué sur le bord de la route et je la regarde disparaître.

Il faut que je découvre qui elle est. Inutile de rester planter là, autant rentrer. Je reprends donc la direction de la maison. Une fois à l'intérieur, j'aperçois ma sœur et me dirige vers elle. Au vu de son expression, je sais pertinemment qu’elle a compris je voulais lui parler.

 

— Houlà Matt !! Tu as l'air d'avoir vu un fantôme, toi, éclate-t-elle de rire.

— Ah ! Ah ! Ah ! Non pas de fantôme, mais je vais avoir besoin de toi, petite sœur.

— Alors là ! Toi, me demander un coup de main ? Tu titilles ma curiosité, frérot ! En quoi puis-je donc t’aider ? Allez, je t'écoute, balance ! Me lance-t-elle.

 

Je la prends par le bras et l'emmène à l'extérieur. Je n'ai nulle envie que les autres entendent, même s’ils finiront bien par le savoir un jour. Mais pour l'instant, je ne me sens pas le courage de leur en parler. Oui, je suis un grand timide, je le confirme.

Elle me suit sans dire un mot, une fois à l'extérieur, elle stoppe net et me regarde droit dans les yeux avant de me dire :

 

—Que s'est-il passé dans les bois pour que tu en reviennes dans cet état ? Je ne t'ai jamais vue comme ça.

 

Je contemple un instant l’expression du visage de ma sœur qui semble surprise par mon attitude, puis, prenant mon courage à deux mains, je me lance dans une explication plausible ou du moins j’essaie.

— Alors voilà : je me suis rendu près de la rivière tout à l'heure et là, elle est arrivée de l'autre côté de la rive, réussis-je à dire d'une seule traite.

— Euh...alors là, Matthew, je ne te suis pas !! Qui as-tu vu ? De qui parles-tu ?

 

Elle semble vraiment perdue en entendant mes paroles, ce qui me surprend car, en général, elle est douée pour deviner ce qui se passe réellement. D’accord, mes explications ne doivent pas être très claires, je l’avoue, vu que je suis toujours très stressé. J’entreprends donc de reformuler autrement mes questions, fournissant à ma sœur un peu plus de détail.

 

— Elle... Non… Enfin oui… Il s'avère que je n'étais pas seul là-bas… Enfin elle se trouvait de l'autre côté de la rivière, elle était perdue dans ses pensées, un peu comme moi peu de temps avant et je lui ai fait peur.

— Houlà !! On se reprend, me dit-elle de sa voix calme. Tu as vu quelqu'un, d'accord. Une fille si je ne me trompe. Jusque-là, je ne vois pas où est le problème. Pourquoi dis-tu que tu lui as fait peur ?

— Ce n'était pas prévu, Eli, que je lui fasse peur. J’ai voulu me cacher et là une brindille sous mon pied a craqué : c’est ce qui l’a surprise. Mais lorsqu'elle s’est approchée, je me suis caché, rassure-toi.

— Comment ça, tu t'es caché ? Matt, tu aurais dû aller la voir, voyons ! Ou du moins te présenter... Il va falloir que tu essaies de vaincre ce côté timide qui te caractérise, mon frère, me sermonne-t-elle avant de se mettre à rire.

— Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle là-dedans, Eli, lui dis-je vexé.

— Ne te fâche pas ! Décris-moi plutôt comment elle était.

— Alors, voyons… Elle avait des cheveux châtains ; ils semblaient longs et bouclés ; elle n'était pas très grande et elle avait une voiture, une sportive, ce qui m'a surpris pour une fille de cette stature.

 

Elle me stoppe dans mon récit levant la main comme pour me dire de me taire. Ma phrase semble avoir eu le don de l’énerver légèrement.

— Et voilà le côté masculin qui ressort ! Depuis quand les filles ne peuvent pas avoir de voiture sportive ? Demande-t-elle exaspérée.

— Mais non, Eli, ne le prends pas ainsi. Elle semblait si fragile que cela m'a surpris qu’elle conduise une voiture imposante, voilà tout.

— Mais oui, dis-moi, j'y pense, ton inconnue, elle n'était pas vêtue d'un jean avec un haut rouge par hasard ?

 

Je la regarde médusé car elle vient de finir de la décrire à ma place.

 

— Si mais comment le sais-tu ? Tu l'as vue toi aussi ?

 

Ma sœur éclate de rire et arrive péniblement à mettre fin à ce fou rire. Je reste les bras ballants ne comprenant pas sa réaction.

 

— Excuse-moi, Matt mais vois-tu, je suis les mêmes cours qu'une fille qui ressemble étrangement à ta description donc j’en conclus que tu parles de la nouvelle arrivée du lycée.

 

Je la coupe dans son élan. Elle la connaît donc ! Je souhaite en savoir plus sur elle et je vais avoir un grand besoin de l'aide d’Eli. J’avoue qu’elle est beaucoup plus douée que moi en ce qui concerne les relations avec autrui.

 

— Donc si je te comprends bien tu la connais ??

— Oui, tout à fait je la connais. Enfin pour être exacte, je viens seulement de faire sa connaissance, mais mon intuition me dit que l'on va bien s'entendre, toutes les deux.

— Oui tu as un sixième sens de ce côté-là, je te l'accorde.

 

Un sourire se dessine sur mes lèvres sans que je le veuille ; ma sœur le remarque, mais ne dit rien. J’espère sincèrement la revoir : il faut donc que je découvre qui elle est.

 

— Dis-moi, Matt, Alexandra t'aurait-elle charmé sans le savoir ?

 

Il s’en faut de peu pour que je ne m’étouffe pas quand elle prononce son prénom.

 

— Qu’as-tu dis ? Tu pourrais répéter, lui dis-je sans doute plus rouge qu’une écrevisse ébouillantée.

 

Elle sourit montrant ses dents étincelantes.

 

— Elle s'appelle Alexandra et elle vient de New York. Elle est arrivée ici depuis peu, vers la mi-août pour être plus précise.

Joli prénom ! Les informations que je viens de recevoir m’aident à mieux comprendre pourquoi je ne l'ai encore jamais vue par ici. Grâce à Eli, la plus merveilleuse des pipelettes que je connaisse, j'en sais suffisamment pour l'instant. Cependant, comment faire pour découvrir le reste ? Il va me falloir réussir à la rencontrer, mais surtout arriver à me présenter.

Plein de questions se mettent à tourner dans ma tête.

— C'est tout ce que je peux te dire, je ne la connais que depuis quelques heures et elle paraît très réservée elle aussi... Ce qui me rappelle quelqu'un, d'ailleurs, me nargue-t-elle avant de retourner à l'intérieur.

 

Songeur, je regarde ma sœur rentrer. Ce que je viens d'apprendre m'a donné matière à réfléchir.

Comment attirer sur moi l’attention d’une aussi jolie fille ? Je décide de m’isoler dans ma chambre. J’allume la chaîne hi-fi et choisis un morceau très doux (eh oui je ne suis pas un grand fan des musiques ayant un tempo très vif) et m'allonge sur le lit. Je me laisse emporter par la musique et mes pensées retournent auprès de cette douce inconnue.

LA ROUTINE S'INSTALLE

 

 

 

 

La chaleur du soleil se fait sentir sur mon visage encore endormi, mais une voix me réveille :

 

— Alexandra ! Debout, grande marmotte, le lycée ne va pas t'attendre ! Me dit ma mère.

 

Elle est postée à l'entrée de ma chambre ; ma seule réponse est un léger grognement, car je ne suis vraiment pas du matin.

 

— J'arrive maman, donne-moi deux minutes, le temps de me réveiller.

— D'accord, mais ne tarde pas ; ton déjeuner t'attend sur la table de la cuisine.

— Ok, ok, je descends tout de suite, lui dis-je alors qu'elle retourne déjà au rez-de-chaussée.

 

Je décide donc de me lever et de filer sous la douche, mais non sans d’abord vérifier de la fenêtre le temps qu’il fait à l'extérieur : un superbe soleil qui me met aussitôt de bonne humeur.

Ma douche prise, je sors, une serviette autour de mon corps, me dirige vers ma penderie et y prends de quoi me vêtir. Mon choix se porte sur un legging noir et une tunique rouge (une couleur que j'aime beaucoup, et ne me demandez pas pourquoi ça date de mon enfance).

Enfin habillée, je file engloutir mon petit-déjeuner ; j’ai une faim de loup aujourd'hui, contrairement à la veille.

L’inconnu ne me fait plus peur. Mon café avalé, quittant la table, je prends ma veste et mon sac. Au même moment, on sonne à la porte, ce qui me vaut un sursaut.

J'ouvre et suis surprise de voir ma camarade de classe.

 

— Coucou Alex !! Je passais devant chez toi et je me suis dit que l'on pourrait aller ensemble au lycée, si tu es d'accord, bien sûr.

 

Élisabeth affiche un large et irrésistible sourire qui ne me laisse pas d’autre choix que de dire oui. J’ignore pourquoi, mais je suis heureuse de la connaître : malgré son côté un peu trop enjoué, elle est tellement attachante.

 

— Bien sûr que cela ne me gêne pas voyons ! Au contraire on pourra discuter en chemin, lui dis-je même si je ne suis pas une grande bavarde.

 

Une fois mes affaires en main, je sors de la maison.

 

— Je t'emmène ? Ma voiture est là, ainsi tu n'as pas besoin de sortir la tienne, me précise-t-elle avec un regard de petit chaton à qui on ne peut rien refuser.

— D'accord Élisabeth, je monte avec toi, ça ne me fera pas mal de me laisser conduire un peu.

 

Elle part en direction de sa voiture, quand je vois, la mini décapotable, je suis à ce point surprise que je ne peux m'empêcher de lâcher un :

 

— Wouaouwww !!! Trop belle, ta voiture !

— Merci, me répond-elle. Monte ou on va être en retard, là !!!

 

Je m’exécute aussitôt ; elle démarre et prend le chemin du lycée qui, je dois l'avouer, se passe rapidement. Eli au volant, je n'ai aucunement peur en voiture pourtant je m’étonne que quelqu'un d'aussi menu aime la vitesse. Par ailleurs, je me dis que, dans le futur proche, je vais en découvrir encore beaucoup sur ce petit bout de femme.

Nous descendons de la voiture, plusieurs personnes nous regardent. Nous rejoignons un groupe d'étudiants ; j'en reconnais quelques-uns entre autres, Cassandra et Emmy qui me dévisage du coin de l'œil. Je détourne la tête ; il va falloir que j'arrive à lui expliquer que je ne veux pas lui prendre Steven.

La sonnerie retentit et nous nous dirigeons vers nos classes respectives. Je me retrouve seule toute la matinée, ce qui ne me déplaît pas. J’ai toujours l’habitude de m’évader dans mes pensées lors des pauses entre les cours.

La matinée s’écoule si rapidement que voilà déjà l’heure du déjeuner. Arrivée à la cafétéria, je prends un plateau et y dépose une assiette contenant ce qui semble être de la purée et un steak. Je fais une grimace en l’attrapant puis décide de la reposer : la viande n'est pas mon plat préféré je dois dire (et oui je suis comme qui dirait végétarienne). Je prends donc à la place une assiette de salade tomate/concombre avec un yaourt, repas de midi très léger. Relevant la tête, je vois qu'on me fait de grands signes.

Mes nouveaux amis prennent très à cœur de ne pas me laisser seule, ils sont adorables : même les connaissant depuis peu ils me paraissent très sympathiques.

J'avance vers eux, plateau en main. Cassandra attrape une chaise à la table d'à côté, me la tend, je m'assois et leur demande :

 

— Pas trop dure, cette matinée ?

— Non, non, me répondent Eli et Steven en chœur

— Pour ma part, ça s’est bien passé. J'adore le cours d'anglais ! Emmy et moi avons bien ri quand le prof a eu du mal à nous expliquer une leçon, précise Cassandra en lançant un sourire à sa complice.

— Et pour toi ? Me demande Emmy se forçant sans doute à être aimable.

 

Je suis surprise de sa question ou du moins que ce soit elle qui me la pose, vu sa réaction de la veille.

 

— Très bien, même si je n'ai pas écouté tout ce que disaient les profs, dis-je en riant.

— Une autre penseuse, marmonne Steven mais je l'ai entendu et sa remarque me surprend, pourquoi pense-t-il cela ? Je veux le savoir ! Me reste à lui poser la question.

— Pourquoi dis-tu ça Steven ? Je ne comprends pas.

— Oh pour rien, juste une impression de déjà-vu, voilà tout.

 

Je ne comprends toujours pas et cela m’intrigue ; il faudra que je lui demande des précisions, mais pour l’instant, ça peut attendre. Tout à coup, je vois Élisabeth donner un coup de coude dans les côtes de son frère. Décidément, vraiment étrange tout ça. Je décide de ne pas y prêter attention et d’y revenir plus tard.

Après cette discussion très intéressante, la sonnerie nous avertit que la pause déjeunée est finie. Comme dans une chorégraphie, nous nous levons tous ensemble, mais nous séparons aussitôt, beaucoup de nous ayant des cours différents. Moi, je pars avec Eli : nous avons le même dernier cours, c’est-à-dire sport.

Je salue les autres d’un signe de main.

 

—À tout à l'heure, après les cours, leur dis-je.

 

Une fin de journée tranquille, après de grands fous rires en sport avec Eli.

Alors que nous nous dirigeons vers sa voiture, elle m'attrape le bras. Elle doit avoir quelque chose à me demander mais elle semble hésiter alors je la devance et lui dis :

— Que veux-tu ma belle ?

— Je suis si prévisible ? Mince, alors, rigole-t-elle.

— J'apprends juste à te connaître dirons-nous ! Alors, qu'y a-t-il ?

— ça te dirait de venir chez moi ce soir ? Comme ça on pourrait continuer à discuter et se connaître mieux.

 

Et le regard de chaton réapparaît. Décidément je suis mal barrée si elle me le fait à chaque fois qu'elle a une demande à m'adresser.

 

— OK ! Tu as gagné, je suis partante ! Mais il que je m'arrange avec ma mère, même si je suis sure qu'elle sera ravie que je me fasse de nouveaux amis.

— Donc, tout est parfait ! Allez, monte, faut que je prépare tout avant que tu n'arrives.

 

Alors que nous nous dirigeons vers sa voiture, elle m'attrape le bras. Elle doit avoir quelque chose à me demande, mais elle semble hésiter alors je la devance et lui dis :

Nous arrivons devant chez moi, je descends de la voiture. Je me tourne vers elle pour ajouter :

 

— À ce soir alors !!

— Steven passera te prendre à 8 heures ; soit prête, surtout ! Et elle se sauve dans un crissement de pneus.

De retour chez moi, je constate que ma mère n'est pas encore là. Sans traîner, je monte dans ma chambre me reposer un peu car j'en suis sûre, une soirée éprouvante m'attend.

Une fois dans l’univers rassurant de ma chambre, j’allume la radio : il s'en échappe une musique douce, pile ce qu'il faut pour me détendre. Le temps s'écoule rapidement.

Une heure s’est déjà écoulée. J’entends ma mère qui rentre des courses. Je descends vite les marches pour l'aider car, au vu du nombre de sacs, j’ai l’impression qu’elle a dévalisé le magasin. Après avoir déposé tout sur la table de la cuisine, j'entreprends de la prévenir de la petite soirée d’Élisabeth.

 

— Maman ? Cela t'embête si je sors ce soir ?

— Et pour aller où, jeune fille ? Me répond-elle souriante.

— Une fille du lycée m'a invitée à passer la soirée chez elle pour faire plus ample connaissance, je dois avouer que je l'aime bien, elle s'appelle Élisabeth et personne ne lui résiste longtemps, précisé-je tout en éclatant de rire.

— Pour ma part, je n'y vois pas d'inconvénients ma fille ; je suis même ravie que tu te sois déjà fait de nouveaux amis.

— Merci maman ! Son frère passe me prendre pour 20 heures.

— Son frère !?! Attention, ma fille.

— Maman ! Dis-je en soufflant, ce n'est qu'un ami, voyons.

 

Elle ne va pas s’y mettre elle aussi ! En plus il n'est pas du tout mon genre, un peu trop sportif pour moi.

Je remonte dans ma chambre, prends ma douche, puis enfile un jean noir avec un top blanc surmontée d‘une veste blanche elle aussi. Quant aux chaussures, j'opte pour des ballerines noires qui sont très pratiques à enfiler et conviennent pour toutes occasions.

Je consulte le réveil : 19 heures 50 ! Plus que 10 minutes ! Je me dépêche donc de me coiffer laissant mes cheveux libres et descends au moment même où la sonnette retentit.

Ma mère va ouvrir et fait entrer Steven, le temps que j'arrive.

 

— Coucou, Steven ! Je suis prête, c'est bon !À tout à l'heure, maman.

— D'accord ma chérie, amuse-toi bien surtout.

— Ne t'en fais pas pour moi, dis-je avant de fermer la porte.

 

Je suis Steven vers son véhicule, un gros 4x4 de couleur noire, assez marrant, mais ça ne me surprend pas pour autant.

 

— Eh bien, quel véhicule imposant, dis donc.

— Bah quoi, je ne suis pas du genre discret, que veux-tu, rigole-t-il à sa propre phrase.

— ça, je l'avais remarqué.

 

Puis nous prenons la route vers sa maison, ignorant totalement de quel côté de Lewiston elle se situe. Juste après la sortie de la ville, Steven prend un chemin de terre au bout duquel je peux voir une splendide maison, un immense chalet pour être précise et j’en reste bouche bée.

Il doit l'avoir remarqué car il rigole. Je me tourne vers lui avec une certaine chaleur apparente sur mes joues ; ça commence bien cette soirée.

Arrivé à destination, il stoppe la voiture devant le perron et m’invite à descendre tandis qu’il repart ranger le véhicule dans le garage.

Je décide donc de monter les deux marches qui mènent à la porte d'entrée. Je frappe et une femme charmante m'ouvre la porte. Elle est aussi grande que moi, avec un visage angélique et des cheveux châtain bouclés. Elle est vêtue d'une robe simple, mais élégante ; je conclus vite que ce doit être la maman.

Décidément dans cette famille, ils sont tous superbes.

 

— Bonjour Madame Green, Élisabeth est ici ?

— Bonjour, Alexandra, tu peux m'appeler Amanda tu sais. Entre, elle t'attend dans sa chambre, juste en haut des escaliers, la porte à droite.

—Merci Mad... Amanda, viens-je de rectifier rapidement.

 

J'entre dans cette demeure et la découvre avec de grands yeux ébahis : tout y est magnifique et raffiné. Il n'y a pas à dire, leur Maman est très douée. Montant les marches, j’entends de la musique provenir de la chambre au fond du couloir. Cela ne peut pas être Eli qui écoute cette musique, ça ne lui ressemble pas du tout.

Voulant aller dans cette direction, mon amie sort de sa chambre et me saute dessus, ce qui ne me surprend plus.

 

— Ah ben ! Enfin te voilà ! Je commençais à croire que tu ne viendrais pas.

— Désolé si ton frère n’avance pas avec son engin de mort, dis-je en rigolant.

— J'ai entendu ce que tu viens de dire, Alex ! Crie Steven

 

La musique cesse. Plus aucun son ne provient de la chambre du fond comme-ci personne n'était présent dans cette pièce. Je n'ai pas le temps de pouvoir approfondir mon écoute que je me fais attraper et jeter sur l'épaule de Steven. Je me mets à crier pour qu'il me pose tout de suite, ce qu'il se garde bien de ne pas faire tout de suite.

Arrivé dans le salon, il me pose sur le canapé et j'éclate de rire.

 

— Depuis quand attrape-t-on ses amis comme cela, cher Monsieur ?

— Depuis que ceux-ci critiquent ma façon de conduire ! Alors, comme ça, je me traîne ? Et moi qui ne voulais pas te faire peur… Tu ne perds rien pour attendre : la prochaine fois j’irai bien moins lentement.

Amanda arrive dans le salon et réprimande son fils gentiment.

 

— Voyons, Steven ! Je ne pense pas t'avoir appris ces manières-là avec des invités ! Le sermonne-t-elle.

— Ce n'est pas grave, vous savez, Amanda ; il sait que j'aime bien rigoler et il m'a fait une blague à sa façon.

— Désolé, Maman, lui lance-t-il un sourire aux lèvres satisfait que je l'aie défendu.

 

Je lui fais un clin d'œil. Je n'ai pas menti en disant que j'adore rire et m'amuser et je ne veux en aucun cas qu'il soit disputé par ma faute.

— Vous avez une bien belle famille, Amanda ; vos deux enfants sont charmants, et votre maison un régal pour les yeux.

— Petite rectification, ma belle, mes trois enfants.

 

Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase.

 

— Oh ! Excusez-moi, je ne savais pas, je pensais qu'il n'y avait que Steven et Élisabeth, précisé-je gênée.

— Ce n'est pas grave, tu es toute excusée ; je pensais que ma fille t'aurait parlé de son autre frère, même si celui-ci est très indépendant, réservé et toujours perdu dans son univers, m'explique-t-elle en souriant.

 

Me revient en mémoire la remarque de Steven "une autre penseuse", je me tourne vers lui et je lui demande :

 

— Dis-moi, ça n'aurait pas quelque chose à voir avec le "déjà-vu quelque part" de tout à l'heure par hasard ?

 

Il me répond avec un grand sourire et je comprends que cela signifie « oui ». Mais pourquoi ne m'ont-ils pas parlé de leur frère ni l'un ni l'autre ? Cela m'intrigue.

J'entends Amanda monter les escaliers, en même temps que quelqu'un les descend : c'est Eli. Elle s'avance vers nous puis s'assoit juste à mes côtés.

Elle voit à ma tête que je me pose des questions, et elle s'explique.

 

— J'ai entendu ma mère te parler de mon autre frère. J’ai omis de t'en parler, c'est vrai, mais ce n'était pas intentionnel. Vois-tu, c'est quelqu'un qui a quelques points en commun avec toi comme l'a souligné Steven tout à l'heure : tous les deux dans la lune par moment. Contrairement à nous, il ne va pas au lycée, il préfère étudier à la maison.

 

Elle arrête son récit, peut-être pour reprendre souffle et j'en profite pour commenter :

 

— Il n'y a rien de mal à étudier à la maison. Certains de mes anciens amis le font aussi. ça permet d'être plus libre pour d'autres choses et évite des contraintes aussi.

— C'est vrai, tu n'as pas tort. Je n'ai rien contre mais ça l'amène à ne jamais voir personne... Enfin... Jusqu'à hier après-midi.

 

Elle interrompt à nouveau ses explications, se rendant compte qu'elle en a trop dit. J'en profite alors pour l’interroger :

 

— Pourquoi dis-tu ça, il a rencontré quelqu'un, c'est bien non ?

 

Un bruit venant des escaliers nous parvient : c’est Amanda. Elle demande à ses enfants de venir l'aider à préparer le repas et cela arrange bien Eli car elle paraît embêtée à la suite de ce qu'elle vient de dire.

Je pose alors une question.

 

— Amanda, je voulais vous demander quelque chose. Est-ce votre fils qui écoute de la musique si douce ?

— Oui, effectivement il aime le calme, le côté paisible et triste à la fois. Pourquoi cette question ?

— En montant tout à l'heure voire Eli, j'ai entendu un morceau très mélancolique et cela m’a surprise qu'un garçon écoute ce genre de musique.

— Comme te l'a dit ma fille, il y a un instant, il est très réservé pour ne pas dire timide. J’aurais aimé qu’il se joigne à vous et je l’ai invité à descendre mais il ne veut pas vous ennuyer et préfère vous laisser entre amis, précise-t-elle un peu peinée.

 

Une idée me traverse l’esprit. Si j'y vais, peut-être, descendra-t-il ?

 

— Vous me permettez de monter le voir, peut-être réussirais-je à le faire changer d'avis.

 

Je sens tous les yeux se river sur moi, surtout ceux de mon amie et je ne comprends pas sa réaction.

 

— Qu'y a-t-il ? J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ?

— NON, NON, se reprend-elle.

— Ce serait très gentil de ta part, Alexandra, tu peux monter, mais ne t'en fais pas si tu n'y arrives pas, répond-elle.

— Merci, je reviens tout de suite.

 

Je me dirige vers les escaliers avec une boule au ventre. Quelle idée ai-je encore eu ! Mon grand cœur me perdra, mais voir leur mère si triste me le fend.

Une fois à l'étage un moment d'hésitation s'empare de moi ; je ne sais même pas son prénom. Je vais avoir l'air malin devant lui.

J'entends soudain comme une discussion dans ma tête et un prénom que je ne connais pas. Ces voix ressemblent à celles d'Eli, son frère et leur mère ; je n’y comprends rien. Comment est-il possible que j'entende ces voix alors qu'ils sont en bas dans la cuisine. Je reste quelques minutes à réfléchir devant la porte de ce membre de la famille que je n’ai encore jamais rencontré.

Cela m'est déjà arrivé d’entendre des mots ; ça ne m'a jamais choqué, l’attribuant à une ouïe hyperdéveloppée. Mais là c'est bien plus, c’est même tout à fait différent.

Retombant dans la réalité, je m'aperçois que je suis arrivée à destination. Prenant une grande inspiration, je toque doucement, presque fébrile. J'attends impatiemment qu'il m’ouvre et ce qu’il ne tarde pas à faire. Je reste sans voix.

LUI....

 

Durant quelques secondes, je perds tout espoir de pouvoir articuler une seule parole. Jamais, je n’aurais imaginé tomber sur un jeune homme d’une prestance telle que je douterais même qu’il puisse en exister. Je note qu’il est plus que surpris de ma présence devant sa porte. Heureusement que le chambrant de la porte n'est pas loin : j’y prends appui sur discrètement afin de ne pas tomber dans les pommes. Un ‘wouaouwww’ serait bien trop peu pour celui que j'ai devant moi. Eli aurait au pu ou mieux, aurait dû me prévenir.

Il a un corps parfait ; ce que sa chemise ouverte laisse entrevoir de son torse est loin de me laisser indifférente.

Et je sens mes joues s'enflammer : il faut que ça arrive maintenant, bien sûr ! Ce que je vois me fait sourire intérieurement. Heureusement qu'il ne peut pas lire dans les pensées sinon il éclaterait de rire en entendant celle-ci.

Son visage est si beau, des yeux d'un vert qu'on peut s’y perdre et se damner, des cheveux châtains en bataille. Je suis littéralement en train de fondre.

Je dois me reprendre avant qu'il ne comprenne que je le dévisage. Je me mets une claque mentale de façon à récupérer mes esprits et par chance j'y arrive.

 

— Salut ! Avec l’autorisation de ta mère, je me suis permis de monter te voir. Je suis une amie de ta sœur et ta maman a préparé le repas donc je voulais savoir si tu voulais le partager avec nous ?

 

J'attends sa réponse, toujours perdue dans la contemplation de son corps. Il faut vraiment que j'arrête ou ça va finir mal.

 

—Euh ! Salut à toi aussi, je… J'arrive tout de suite.… Le temps d'éteindre la musique, réussit-il à dire avant de disparaître dans sa chambre. Je regagne le rez-de-chaussée où les autres m’attendent. Je m’empresse de m’asseoir sur le canapé avant de perdre l'usage de mes jambes.

 

ELLE....

 

J'entends des bruits de pas venant du couloir cela doit être ma sœur, car les pas sont trop légers pour être ceux de mon frère. J’écoute de la musique douce comme à mon habitude.

Soudain quelqu'un frappe à ma porte. Peu motivé, je me lève de mon lit et finalement ouvre la porte de ma tanière.

Le choc lorsque je vois qui est là devant moi ! J’en perds mon latin comme qui dirait. Comment est-ce possible qu'elle se trouve ici devant moi ? A voir sa tête, elle semble surprise mais pour quels motifs, je me le demande bien.

Elle est encore plus belle que ce que j'ai pu voir la veille près de cette rivière. Que fait-elle ici ? Là est la question principale.

Son visage si fin me donne envie de poser les mains sur ses joues et ses yeux verts sont comme les miens. Est-ce une coïncidence ? Je ne crois pas à ce genre de chose habituellement, mais là je doute quelque peu de mes convictions.

Tout en l'observant minutieusement, je peux voir ses joues rougir. On dirait qu'elle est intimidée par ma présence. Je finis enfin par entendre sa voix, une voix d'ange lorsqu'elle me demande :

 

— Salut, je me suis permis de monter te voir, je suis une amie de ta sœur et ta maman a préparé le repas donc je voulais savoir si tu voulais le partager avec nous ?

 

Et comme un idiot, je bégaye en lui répondant.

 

— Euh ! Sa-sa-lut à t-t-toi aussi, je, je, je... J’a-rrive tout de suite ... Le temps d’éteindre la musique.

 

Bien ! Bravo ! Maintenant, j'ai l'air vraiment malin ! Je rentre direct dans ma chambre, afin de reprendre un minimum le dessus sur ma voix de mouton bêlant et surtout de ne plus me ridiculiser devant elle. Je l'entends redescendre.

Il faut vraiment que j'arrive à me ressaisir. Alors me regardant dans le miroir accroché à mon armoire je dis tout haut :

 

— Allez !! On se reprend ! Ce n'est quand même pas une fille qui va te faire perdre pied.

 

Même si je ne suis pas convaincu du résultat, je souffle un bon coup pour me donner du courage puis d'un pas décidé, du moins je l'espère, sors de ma chambre et prends la direction du bas.

UN AMOUR NAISSANT...

 

.

 

Nous sommes tous dans le salon, à parler de tout et de rien. Amanda me demande si ma maman ne se sent pas trop seule dans cette ville, elle me demande même son numéro car elle souhaite l'inviter à déjeuner un de ces jours, me dit-elle.

Je le lui donne avec plaisir, ravie que ma mère se fasse des amis, car elle a pas mal souffert de la séparation avec mon père. Même si elle est très forte et ne laisse rien paraître, je sais qu’elle en a bavé.

Puis j'explique à Amanda.

 

— Vous savez elle ne connaît encore personne ici, je suis certaine qu'elle sera ravie de vous rencontrer.

— Je serai moi aussi enchantée de la rencontrer, car je pense que nous serons amenées à nous voir très souvent connaissant ma fille et elle sourit en regardant sa fille.

— J'espère bien tiens qu'elle va venir me voir souvent, sinon comment je pourrais me confier à ma meilleure amie, précise Eli en se jetant sur moi.

— Ohhh ! Je vais verser une larme, se moque Steven.

 

Sans qu'il ait le temps de comprendre quoi que ce soit, nous nous sommes jetées toutes les deux sur lui, comme deux furies. Il finit par tomber du canapé avec nous et nous partons dans un fou rire difficile à calmer.

Il réussit à se relever, tout comme nous d’ailleurs ; soudain, alors que je crois que tout est à nouveau normal, il m'attrape pour me faire des chatouilles. À mon grand désespoir, je suis très, mais alors très chatouilleuse, ce qu'il découvre vite et en profite d'autant plus.

 

— Pitiéeeeeeee, dis-je hoquetant entre deux rires.

— Tu te rends ? Demande-t-il en stoppant sa torture.

 

J'en profite pour me sauver et cours pour lui échapper sans vraiment regarder où je vais. Je percute donc quelque chose ou plutôt quelqu'un.

 

—Aieeeee. Et je me retourne pour voir l'obstacle contre lequel j'ai buté.

 

Là, mon sang ne fait qu'un tour et je sens mes joues devenir brûlantes. Je suppose donc que je dois rougir.

 

— C'est ce qu'on appelle du rentre-dedans, ça grand frère, lance Steven, mort de rire

 

Sa sœur ne met pas longtemps non plus à rire de cette situation. Il leur répond :

 

— Très drôle, vous deux.

 

Puis il me regarde et me précise tout en me tendant la main, car je suis toujours par terre.

 

— Je suis désolé.

— Non, c'est moi, j'aurais dû regarder devant moi., réussis-je à lui dire en me relevant.

 

Il a la peau douce en plus, faut que j'arrête de l'examiner à la loupe ou sinon je ne vais pas réussir à enchaîner plus de deux mots dans la même phrase.

Une fois debout, je lâche sa main et pars en direction du canapé. Je vois sur le visage de leur mère un sourire se dessiner, heureuse de voir son fils parmi nous.

J'ai réussi malgré moi à le faire descendre et j'en suis ravie pour Amanda. Celle-ci se retire dans la cuisine pour finir la préparation du repas même si, au fond e moi, je pense qu'elle veut plutôt nous laisser entre nous. Eli se lève et prend place aux côtés de son frère, avant de me dire.

 

— Voici, Matthew, mon second frère, Alex.

— Enchanté, me lance-t-il.

— De même pour moi et encore désolée de t'avoir percuté tout à l'heure.

— Il est solide, ne t'en fais pas, répond mon amie à la place de son frère.

 

Celui-ci lui sourit comme pour l'a remercié de sa réponse, un sourire à entraîner un saint à la damnation. Je me surprends à laisser échapper un sourire en coin.

Sur ce, il rejoint sa mère dans la cuisine. Mon amie revient vers moi toute guillerette et se rassoit près de moi. Nous continuons à parler tous les trois, mais mes pensées s’évadent par moment, ce qui me vaut quelques rappels de la part de mes amis.

 

— Alex, tu es toujours parmi nous, là ? Me demande Eli.

 

Sa question me force à me faire violence et à retomber sur terre pour répondre à la sa question avec un naturel forcé :

 

— Oui, oui, désolée.

— La penseuse était dans la lune ? Me lance Steven, qui rigole en voyant la tête que je dois tirer.

— Ah ! Ah ! Ah ! Pas assez loin pour moi, vois-tu ! Et je m’étonne moi-même de ma répartie avant d’éclater de rire.

 

Soudain nous sommes interrompus par Amanda qui nous invite à passer à table. Le repas se déroule dans la bonne humeur, toujours avec les fameuses blagues et petites piques de notre très cher Steven.

Malgré tout, cela ne me gêne pas. La seule chose surprenante est que Matthew n'est pas ce que l'on peut appeler un bavard. Ils me l’avaient bien tous dit avant que je le rencontre. Je sens souvent son regard vers moi, le regard de quelqu’un qui examine à fond un phénomène rare, ce qui me fait rougir à plusieurs reprises.

Je détourne la tête comme s’il m'intimidait, ce qui n'est pas totalement faux. En même temps, l’envie de le connaître mieux devient toujours plus présente.

Les rires se font de plus en plus présents lors de cette soirée. Malheureusement, toute bonne chose a une fin et vient le moment de rentrer, car il se fait tard. Bien que demain ce soit samedi et qu'il n'y ait pas cours, je ne veux pas abuser de leur hospitalité et ma mère, de son côté, doit m'attendre également. À regret, je leur dis au revoir. Je me dirige déjà vers la porte mais quelqu'un met sa main sur mon épaule. Je sursaute malgré moi. La personne éclatant de rire, je me tourne pour voir qui c'est.

 

— Désolé, miss, je ne voulais pas te faire peur mais tu as oublié ceci... Et il me tend ma veste.

— AH !! Merci ! J'ai une petite tête, que veux-tu, lui dis-je en souriant.

 

Puis je sors, sans oublier de promettre à Élisabeth de l'appeler en rentrant et le lendemain aussi pour programmer une sortie. C'est bien ce que je pensais, rien n'est laissé au hasard avec elle.

De retour chez moi, je monte directement dans ma chambre car cette soirée a été à la fois très agréable mais aussi pleine de rebondissements surtout émotionnels. Je me laisse littéralement tomber sur mon lit et laisse, une fois de plus, mes pensées m’emportent vers le souvenir de la soirée que je viens de passer. Je souris en repensant à Matthew, au choc que j'ai eu en tombant nez à nez avec lui et je dois avouer une chose, Steven n'a pas tort, je lui ai fait un sacré rentre-dedans, dis donc. Comme approche ce n’était pas très subtil. Ces considérations m’entraînent dans un éclat de rire silencieux, car je ne tiens nullement à réveiller ma mère.

Pourtant, je continue à me poser plein de questions ! Quel peut être ce sentiment que j'éprouve face à lui : est-ce de la curiosité ou un autre sentiment ? Mes réflexions ne vont pas plus loin car probablement éreintée par cette journée, je m'endors.

Je finis par ouvrir les yeux et le jour irradie la pièce. Je jette un coup d'œil au radio réveil : il est déjà 10 heures ! Eh bien, j'avais apparemment du sommeil à rattraper ou alors de jolis rêves à finir. Après plusieurs séances d'étirements dans mon lit, je le quitte.

La maison est bien calme. Je descends les escaliers et me dirige vers la cuisine pour préparer mon petit-déjeuner. Une fois celui-ci englouti, je file sous la douche. Celle-ci s’avère très agréable : l'eau chaude me fait un bien fou et me permet de me détendre. J’enfile ensuite un pantalon beige en toile et un tee-shirt de même couleur.

C’est alors que le téléphone sonne et bizarrement, avant même de décrocher, je sais qui sera mon interlocutrice :

 

— Coucou, Alex, tu vas bien ?

— ça va, merci, et toi Eli ?

— Moi très bien, je t'appelle pour savoir si tu es prête ?

— Euh oui... Mais que veux-tu faire de si bon matin ?

— Le programme est chargé ma belle, me dit-elle avant d'éclater de rire.

— Tu me fais peur là, mais... Vas-y je t'écoute.

— Non, non, j'arrive chez toi dans 15 minutes et je t'emmène, alors soit prête ! Précise-t-elle avant de raccrocher.

 

Je remets le téléphone en place, je finis de me préparer vite fait car quinze minutes ça passe vite et autant dire que connaissant un peu plus Eli, vaut mieux ne pas la faire attendre. Dix minutes plus tard, je suis prête. Je m’installe à peine dans le canapé que la sonnerie de la porte d'entrée retentit.

À peine le temps d’ouvrir qu’Eli qui me saute dans les bras.À croire qu’on ne s'était pas vues depuis des jours, ce qui me fait sourire.

 

— Tu es prête ?

— Prête, mon capitaine, dis-je en plaisantant et entraînant mon amie dans ce fou rire.

— Tu es très drôle Alex ! Allez oust ! Dehors et que ça saute.

 

Nous sortons de chez moi, aussitôt la porte fermée, nous nous dirigeons vers sa voiture. Une fois installée elle démarre, à voir la direction qu’Eli prend, j’en déduis que nous roulons vers le centre-ville. Arrivée à destination, elle se gare et nous emmène dans une boutique de vêtements assez chics. Autant vous dire, pas trop mon genre, un peu trop classe pour moi.

Elle me montre des dizaines de tenues, notamment des robes ou jupes et j'ai du mal à m’imaginer là-dedans, je vous l'avoue. Autant dire que, pour tout ce qu'elle me montre, l’essayage est de mise. Nous y passons une bonne partie de l’après-midi.

Finalement, nous ressortons de cette boutique les mains pleines de sacs : elle a réussi à me convaincre d'acheter certaines tenues. Même si je ne suis pas persuadée de les porter un jour, je n'ai pas voulu la fâcher car elle semblait y tenir. Pourquoi, Je ne sais pas mais à mon avis je ne tarderai pas à le découvrir, connaissant maintenant Eli.

 

— Tu viens un peu à la maison ? Me demande-t-elle.

— Il faut que je prévienne ma mère, avant.

— Déjà fait ! Rit-elle.

— Comment ça ?

— Ma mère a appelé la tienne tout à l'heure et j'en ai profité pour lui demander si tu pouvais venir à la maison : elle a dit oui. Elle sautille sur place, ravie que je puisse venir.

— Bien, je n'ai plus le choix, alors.

— Quel enthousiasme, dis donc !

 

Je lâche mes paquets et lui fait un gros bisou.

 

— Mais tu sais que j'adore te taquiner ! Je suis super heureuse de venir chez toi.

 

Un sourire se dessine sur ses lèvres et cela me procure un réel plaisir. C’est tellement gratifiant de rendre heureux ceux qu’on aime.

 

— Bien rattrapé, miss ! Allez, monte, on a encore plein de choses à faire ! J'oubliais : ce soir on sort toute les deux.

— Euh ! Je peux savoir où l'on va, s'il te plaît ?

— En boîte. On va s'éclater un peu.

— Ok ! Ça marche. Ça nous fera du bien de danser toute la nuit.

 

Nous quittons le centre en direction du domicile d’Eli. Elle emprunte une route différente qu’à l’aller, peut-être un raccourci car nous arrivons très vite chez elle. Sur le pas de la porte, Steven semble nous attendre. Sa sœur en profite pour lui demander de nous aider à décharger le coffre de la voiture car il contient vraiment beaucoup de sacs.

Entrant la première, je la suis jusqu’à sa chambre. Là recommence le calvaire : choisir nos tenues de ce soir et autant vous dire que cette tâche va être compliquée. Et cela s'avère vrai quand elle entreprend de vouloir me faire endosser une robe, non pas que je n'aime pas ça, mais ce n'est pas des plus pratique pour danser.