Guide nutritionnel du diabétique, que faut-il manger ? - Josie-K - E-Book

Guide nutritionnel du diabétique, que faut-il manger ? E-Book

Josie K.

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Beschreibung

Quels sont les mets sains, quelles sont les boissons/tisanes efficaces ? Quels sont les aliments que je dois éviter ? Privilégier ? Afin de garder ma glycémie stable, de profiter de la vie, tout en me mettant à l’abri des complications ? Cet ouvrage répond de manière élaborée et précise aux inquiétudes des personnes diabétiques, qui ont du mal, quelquefois à faire le choix et effectuer le tri sur la pléthore de recommandations, d’astuces qui leur sont proposées.

Qu’il s’agisse du diabète de type 1, de type 2, du diabète gestationnel, du diabète insipide, et même des formes rares de diabète, vous comprendrez enfin à travers cet outil, le fonctionnement de votre organisme et les gestes simples à adopter vis-à-vis de vos difficultés personnelles (libido, glycémie, malaises, inconforts divers) à travers les informations détaillées et illustrées en couleur.

Plus de 50 recettes de boissons et plats « africains » ! Tel est le bonus que nous vous offrons afin de vous montrer comment joindre la théorie à la pratique !




À PROPOS DE L'AUTEURE




Josie-K, « Chirurgienne » en nutrition, spécialiste de l’alimentation tropicale ! Cette dame est une véritable passionnée de nutrition, caractérisée par son sens aigu du détail et de la rigueur ! En exercice depuis 9 ans en clientèle privée, aventure commencée dans son pays natal, le Cameroun et prolongée en Allemagne, son pays de résidence actuel.

Diplômée de l’Integrative Institute of Nutrition (New York) et précédemment d’une Licence en Biochimie option Technologie alimentaire et Nutrition Humaine (Université de Yaoundé 1), elle nourrit l’ambition d’une révolution alimentaire pour son continent. Apporter l’information, la véritable, tel est son credo. Un vœu matérialisé par ce 9e ouvrage percutant, tout autant que les précédents ; prélude de plusieurs autres à venir…



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Couverture

Page de titre

En mémoire de papa Téku, de toutes les personnes décédées du diabète,

À vous qui actuellement peinez au quotidien avec cette maladie : difficultés financières, prise en charge difficile, malaises, frustrations, bobos divers, douleurs…

Puissiez-vous trouver dans cet ouvrage, la direction pour une meilleure alimentation, la santé, la longévité et le bien-être qui vont avec…

AVANT-PROPOS

Ma toute première expérience avec le diabète remonte à ma plus tendre enfance, particulièrement durant les grandes vacances chez ma grand-mère Cathérine. Depuis le plus jeune âge, nous passions systématiquement nos vacances au « village » chez grand-mère durant 1-2 mois et étions donc déconnectés de la ville, ses facilités, et attractions diverses. Les premières semaines étaient assez difficiles ; il fallait réapprendre à aller puiser de l’eau à la source, 10, 15, 20 l quelquefois à porter sur la tête, il fallait réapprendre à aller chercher du bois, il fallait réapprendre à parcourir de longues, très longues distances pour aller au champ, au marché, ou pour rendre visite, et rien qu’en cela les vacances représentaient une immersion totale dans une réalité complètement différente ! Pas de télévision, pas de radio, pas de taxi, pas d’électricité, uniquement la lampe tempête, pas de robot-mixeur, pas de, pas de…

J’avais 15 ans à l’époque lorsque pour la première fois, au détour d’une conversation entre « Macatha »1 et ma tante Jeanne, j’avais appris qu’il y’avait un de mes grands-oncles, le petit frère de grand-mère qui venait de se faire amputer la jambe droite « parce qu’il a le sucre dans le sang » ; traduction littérale des termes utilisés par ma tante en langue maternelle. Elle avait appris la nouvelle dans la journée, et en informant grand-mère par cette occasion elle en profita pour se concerter avec elle sur le choix du menu à cuisiner pour lui rendre une visite de courtoisie.

« Parce qu’il a le sucre dans le sang »…

À l’instant où j’avais écouté cette phrase, mon cerveau tenta de se représenter instantanément l’image ; je voyais dans mon esprit le sang circuler dans les veines et j’essayais d’y insérer des morceaux de sucre. D’une manière ou d’une autre, j’avais du mal à concevoir que l’on puisse avoir des morceaux de sucre blanc dans les veines parce que systématiquement la question qui venait à mon esprit était « comment son sang va alors bien circuler ? » une réflexion de gamine certes, mais c’était déjà problématique pour moi de comprendre comment mon grand-oncle avait pu se faire opérer de la jambe, juste « parce qu’il avait le sucre dans le sang » pour tout vous dire, je ne voyais pas de lien entre le sucre et la jambe amputée.

À l’écoute de cette nouvelle, je ressentis une grande tristesse pour mon grand-oncle, papa Tékù tel que nous l’appelions affectueusement. Je le connaissais très bien : c’était un homme passionné par l’agriculture, les travaux champêtres et l’élevage. Tenez, il avait dans sa cour tous types d’animaux dont il faisait un élevage domestique : lapins, cochon d’Inde, poules, dindes, oie, chien, chats, tortue, une série de volailles dont je ne rappelle même pas le nom, car c’étaient des espèces atypiques et pas communes. Une fois, je me rappelle aussi avoir vu dans sa cour une autruche et même un œuf de celle-ci qu’il nous avait présenté à mes cousins et moi lorsque nous lui avions rendu visite ; sa cour était vaste et bondée d’animaux et il avait solidement aménagé les contours de sa maison afin qu’ils ne s’échappent pas.

Ce n’était pas tout.

Il vivait à des kilomètres éloignés de Macatha, et puisqu’elle avait ses champs les plus vastes tout près de chez lui (c’est là qu’elle était née et avait grandi), nous avions eu une certaine proximité avec lui. En bordure de l’un des champs de grand-mère, tout près de la source d’eau, il possédait une plantation immense de canne à sucre qui faisait d’ailleurs sa réputation dans toute la localité ; canne à sucre normale, canne à sucre des jumeaux, canne à sucre juteuse ; il possédait toutes les variétés ! Il récoltait du vin de raphia, lorsqu’il savait que nous étions au champ, il ne manquait jamais de nous apporter des cannes à sucre, ou du vin de raphia, pour notre plus grand plaisir !

Rigoureux, très discipliné et travailleur, papa Téku m’avait marqué par sa nature atypique qui avait retenu mon attention dès mon jeune âge, alors, ayant appris la nouvelle, je ne comprenais toujours pas pourquoi un tel homme si robuste et solide avait fini par se faire amputer la jambe pour une « simple histoire de sucre… »

J’étais triste, et je fus emprise d’une compassion instantanée pour lui.

Même si je ne comprenais pas vraiment, je m’étais abstenu de poser des questions à grand-mère et tata Jeanne, car je craignais qu’elle ne soit pas en mesure de m’expliquer davantage ce dont il était question. Je restais donc pensive et perdue dans mes cogitations.

•On va donc lui préparer quoi pour lui apporter ? Avait interrogé tata Jeanne pour prendre l’avis de grand-mère.

•Il aime le taro, on le lui apportera suggéra Macatha.

•Um um, non ! Sa femme m’a dit qu’on lui a interdit certains aliments, comme le couscous, le foufou, le Médô2 et aussi les aliments qui ont l’huile de palme, zéro Pilé3, sauce jaune…

•Héééé et il mange alors seulement quoi ? répliqua grand-mère interloquée, puisque les aliments interdits constituaient l’ossature, la base alimentaire de notre culture.

•Moi-même je ne sais pas, la dernière fois que je l’ai vu, il avait beaucoup maigri.

•Il ne va pas maigrir comment, il mange d’abord quoi ???

•Stp, laisse-moi, j’ai aussi du mal à comprendre. Qu’allons-nous donc lui préparer ?

•Préparons-lui un « petit » taro, avec le Na’a Ké4, il ne mourra pas pour avoir mangé une petite quantité de ce repas, conclut Macatha, avec une fermeté tout aussi affectée par cette nouvelle tel que je pus le voir à ses yeux.

•C’était la première fois que j’entendais parler du diabète…

Les années vont suivre et je vais toujours apprendre de tristes nouvelles de décès dans la grande famille élargie ; des personnes que je connaissais, celles que je ne connaissais pas, mais avec lesquelles existait un lien de parenté, et au nombre des causes de décès ; « parce qu’il/elle avait le sucre dans le sang », va revenir assez régulièrement.

Ceci va cristalliser en moi l’idée selon laquelle « le sucre dans le sang est dangereux », « le sucre dans le sang tue », mais n’ayant pas eu plus d’informations à ce sujet, j’avais toujours du mal à comprendre cette maladie qui tuait autour de moi et qui par la même occasion suscitait en moi des sentiments étranges : mystère, contradictions, peurs, angoisses…

Voilà comment plus jeune, « le sucre dans le sang » avait réussi à s’imprégner de manière indélébile dans mon cerveau en suscitant inconsciemment en moi le désir de mieux comprendre, et si possible de m’en prémunir.

Je vais découvrir la définition réelle du « sucre dans le sang » dont le nom véritable est diabète, des années plus tard ; premièrement à travers le cours de Biologie en classe de terminale, et plus en profondeur à l’université en Troisième année de biochimie précisément à travers la fameuse « BC 302 » ; le module sur le métabolisme des glucides.

C’est véritablement à partir de ce moment que va se clarifier définitivement ma compréhension du diabète !

L’exercice de ma profession des années plus tard aussi va me permettre de toucher du doigt la réalité concrète de cette pathologie qui possède à certains égards un lien indéniable avec l’alimentation et les habitudes alimentaires.

De la théorie apprise à l’université à la réalité des consultations quotidiennes ; le fossé était énorme ! Je l’ai appris à mes dépens, je l’ai découvert à travers les ravages commis par celle-ci tout autour de moi.

J’ignore quelle est votre propre expérience avec cette pathologie, mais à tout égard, je m’étais promis qu’il ferait l’objet d’un ouvrage entier. Car je dois le souligner, cette modeste expérience en cabinet qui date de 9 ans déjà m’a aussi permis de réaliser ceci :

•La compréhension du diabète d’une personne à une autre n’est pas la même et à plein d’égard erronée.

•La plupart résument le diabète à une pathologie unique qui se « soigne » systématiquement de la même manière, quels que soient les cas, ce qui bien évidemment n’est pas le cas.

•Nombre de personnes se sont tournées exclusivement vers les soins traditionnels mettant complètement de côté l’aspect nutritionnel.

•Plusieurs patients également m’ont révélé « qu’ils ont été interdits de glucides », de tels ou tels autres aliments sous risque de malaises graves/danger de mort au nom de leur statut de diabétique, ce qui est assez exagéré.

•De nombreuses personnes souffrant de diabète qu’il m’a été donné de rencontrer banalisent beaucoup trop cette pathologie en ignorant les effets secondaires irréversibles qu’elle entraîne.

Et si je dois rajouter à ceci les demandes multiples de conseils individuels, de questions au sujet du diabète, il est clair que le besoin d’en savoir plus, l’importance de clarifier tous les contours de cette maladie, en revenant sur l’aspect nutritionnel est une urgence !

Cet ouvrage en soi était donc une évidence…

Nous reviendrons donc sur la définition réelle de cette pathologie, les causes, les conséquences, le lien avec l’alimentation, en insistant particulièrement sur les règles nutritionnelles indispensables à respecter pour un patient diabétique, sans oublier l’hygiène de vie qui doit l’accompagner en parallèle, évidemment en prenant en considération notre héritage culinaire africain, ainsi que nos pratiques alimentaires africaines !

Prenez donc votre temps à la lecture de cet ouvrage, notez si nécessaire les points qui touchent votre réalité ou votre cas précis, et ne manquez pas de mettre en pratique les conseils, évidemment en plus des recommandations de votre médecin.

Une seconde lecture ne serait pas exagérée, un partage fraternel autour de vous non plus.

En mémoire de papa Téku et de toutes les personnes décédées à cause du diabète, à toutes ces personnes également qui vivent avec pathologie, puissiez-vous dans ces quelques pages, trouver l’expression de ma profonde compassion, et le vœu profond que cet ouvrage puisse répondre à toutes vos interrogations, ou presque…

Josie-K, votre « Chirurgienne » en Nutrition.

1 Macatha : petit nom affectueux de grand-mère Cathérine.

2 Médô : bâton de manioc typique de l’ouest du Cameroun à la forme et au goût atypiques.

3 Plat traditionnel de l’ouest Cameroun à base de pommes de terre, plantains, macabo pilé aux haricots + huile rouge.

4 Na’a Ké : sauce noire d’accompagnement du taro sans huile de palme à base d’une grande quantité d’épices, d’eau, sel, viande, poisson, etc. En général, réservée aux cérémonies d’envergure.

CHAPITRE I LE DIABÈTE

1. ORIGINE DU DIABÈTE5

C’est 4 000 ans av. J.-C. en Chine que le diabète a été mentionné pour la première fois. On parlait alors d’« urine sucrée » ou d’« urine de miel ». À l’époque de l’Antiquité égyptienne en 1550 av. J.-C., il est retrouvé dans le papyrus Ebers la notion que les urines très abondantes étaient le signe d’une maladie associant soif intense et amaigrissement.

À la même époque, vers 1500-2000 avant J.-C., les pères de la médecine indienne Charaka et Sushruta décrivent plus précisément le diabète et distinguent 2 types de maladies qui présentent les mêmes symptômes. La première atteint plus spécialement les personnes maigres et se caractérise par des urines sucrées, la seconde touche les populations aisées consommant plus de sucre et se caractérise par des urines de miel. La présence de sucre dans les urines est alors détectée par l’attractivité des mouches et des fourmis vers les urines.

À la même époque, la médecine chinoise raconte que les chiens dans la rue étaient attirés par des urines sucrées.

En fait, la plus ancienne description d’une maladie ressemblant au diabète remonte à l’Antiquité égyptienne : Papyrus de Thèbes, 1 550 av. J.-C., parle d’une maladie entraînant une soif intense et un dépérissement du corps amenant la mort.

Dans l’antiquité gréco-romaine, Hippocrate, le père de la médecine, fait allusion à la polyurie, mais pas au diabète. Il reconnaissait les diabétiques sur l’Agora au grand nombre d’abeilles qui voltigeaient autour des toges des anciens dont l’entrejambe était probablement imprégné de glucose.

Dès cette époque reculée en effet, les urines très abondantes signalant cette maladie avaient retenu l’attention ; d’ailleurs, le terme grec diabêtês signifie proprement « qui traverse ».

Au début du IIe siècle après J.-C., Arétée de Cappadoce fait la description clinique de maladie : « Le diabète est une affection grave, peu fréquente, qui se caractérise par une fonte musculaire importante des membres dans l’urine. Le patient n’arrête pas d’uriner et ce flux est incessant comme un aqueduc qui se vide. La vie est courte, désagréable et douloureuse, la soif est inextinguible. Les patients sont en proie à des nausées, un état d’agitation, une soif dévorante, et en peu de temps ils meurent. »

Malgré la précision du médecin grec, ce n’est qu’aux V-VIe siècle que s’établit, la relation entre la présence de sucre dans les urines et la maladie.

Une étape importante est franchie avec le médecin arabe Ibn Sina ou Avicenne, au XIe siècle Il fournit un compte rendu détaillé sur le diabète sucré dans son traité « Le Canon de la médecine » », décrivant l’appétit anormal et l’effondrement des fonctions sexuelles et il a documenté le goût sucré de l’urine diabétique.

« Comme Arétée avant lui, Ibn Sina a reconnu le diabète primaire et secondaire. Il a également décrit la gangrène diabétique et fait pour la première fois une description très précise du diabète insipide.

En Europe, c’est au XVIIe siècle que le médecin personnel du roi Charles II d’Angleterre, Thomas Willis, fait à son tour état du goût sucré de l’urine des diabétiques. Plus tard, au début du XIXe siècle, l’Écossais John Rollo signale l’hyperglycémie (taux de sucre excessif dans le sang) par l’adjectif latin mellitus (sucré), permettant alors de distinguer le diabète des autres maladies également caractérisées par d’abondantes émissions d’urine.

« Expérimenta Nova circa Pancreas. Accedit diatribe de lympha & genuino pancreatis usu. » est le premier ouvrage aux conclusions expérimentales sur l’origine pancréatique du diabète.

En 1776, Matthew Dobson, médecin anglais écrit que “la saveur douce de l’urine des diabétiques est due à la présence réelle de sucre”. Il réussit à préparer du sucre en faisant évaporer l’urine. Il prouve aussi la présence de sucre dans le sang par la saveur douce du sérum des diabétiques, admettant le passage du sucre alimentaire dans le sang.

Le premier cas de diabète sucré d’origine pancréatique que l’on trouve dans la littérature médicale remonte à 1788. Cawley, qui, pour la première fois reconnut la matière sucrée dans l’urine diabétique, publia alors dans “London medical journal” une observation de diabétique avec autopsie.

Au XIXe siècle, grâce en particulier à l’expérimentation animale, le chercheur français Claude Bernard montre que le sucre sanguin, le glucose, peut être stocké dans le foie sous forme de glycogène. Le rôle du pancréas est mis en évidence par les Allemands Oskar Minkowski et Josef von Mering. À la suite de l’ablation de cet organe chez le chien, celui-ci meurt peu après de diabète. Restait à préciser l’origine de la substance issue du pancréas, permettant d’abaisser le taux sanguin du sucre.

À 22 ans, l’Allemand Paul Langerhans décrit les groupes de cellules portant aujourd’hui son nom, sans toutefois en comprendre la fonction. L’existence d’une hormone fabriquée dans les îlots de Langerhans, l’insuline, du latin « insula » (île), est postulée au début du XXe siècle, puis enfin démontrée.

En 1921, une équipe de chercheurs de Toronto, Frederick Banting et Herbert Best, ainsi que John Macleod et James Collip, mettent au point un extrait pancréatique hypoglycémiant (abaissant le taux de sucre dans le sang), puisque contenant de l’insuline, utilisable pour le traitement. L’un des premiers enfants soignés dès 1922 avec l’hormone isolée, le jeune Ted Ryder, est décédé récemment à l’âge de 77 ans. Cette découverte, sensationnelle, est immédiatement récompensée du Prix Nobel, en 1923.

Un an plus tard, l’insuline est produite industriellement…

Nous nous arrêterons ici pour l’historique…

‣ Qu’est-ce qui se dégage de cette courte exégèse ?

La remarque première que l’on peut faire c’est que le diabète n’est pas une maladie récente, elle a plus de 2 000 ans d’existence et la densité des recherches et découvertes effectuées à son sujet indiquent d’une certaine mesure l’importance avérée d’une prise en charge adéquate, et peut être aussi la difficulté d’une prise en charge générique.

Mais lorsque nous parlons du diabète, à quoi faisons-nous référence ? Que signifie-t-il concrètement ?

2. QUELQUES CONCEPTIONS USUELLES SUR LE DIABÈTE

Dans l’avant-propos de cet ouvrage, j’ai partagé avec vous ma toute première compréhension du diabète, lorsque j’en entendais entendu parler pour la première fois.

« Le sucre dans le sang »…

Des années plus tard, je vais découvrir au contact des personnes, plusieurs définitions qui lui sont assignées ; voici quelques extraits :

« Le diabète c’est quand tu prends trop les jus6, ma tante a eu ça, elle buvait 2, 3 bouteilles de jus de pamplemousse par jour », Cynthia, 22 ans.

« Le diabète c’est une maladie qu’on attrape quand on mange trop les sucreries : caramel, chocolats, chewing-gums, bonbons », papa Edouard, 54 ans.

« Une mère est morte comme ça dans notre quartier, elle avait les blessures qui ne guérissaient pas, les abeilles tournaient toujours autour d’elles, on croyait que c’était la sorcellerie. C’est quand elle est décédée qu’on a découvert qu’elle avait le diabète ! », Valérie, 41 ans.

« Ma grand-mère est devenue aveugle à cause du diabète, pourtant elle était en forme physiquement, mais je ne sais pas vraiment ce que c’est », Fanta, 30 ans.

« C’est une maladie héréditaire, mon père est décédé du diabète, moi-même je suis diabétique depuis l’enfance, diagnostiqué depuis l’âge de 5 ans », Paul, 44 ans.

« Un tueur silencieux ! Elle s’installe insidieusement et a le temps de causer des dommages irréversibles : cécité, jambes amputées, etc. tout le monde devrait contrôler sa glycémie passé un certain âge ! », Longcrieux, 71 ans.

« C’est une maladie qui attrape aussi les femmes enceintes ! Ma femme a eu ça lors de sa 3e grossesse, mais à l’accouchement ça avait disparu ! », Ousséni, 38 ans.

Autant vous le dire, et vous le constatez vous-même, la compréhension de cette pathologie est nuancée d’une personne à une autre, qui la comprennent et la définissent par rapport à leur expérience personnelle, sinon celle de leur environnement immédiat !

Quelle est la vôtre ?

Que signifie le diabète pour vous ?

Quelle définition concrète lui donnez-vous ?

3. LE DIABÈTE, QU’EST-CE QUE C’EST ?

Le diabète vient du grec διαϐήτης (diabêtês) siphon, lui-même tiré du verbe grec διαβαίνω, passer au travers diabète (à cause de l’écoulement continu d’urine).

Il renvoie à un nom générique désignant une pathologie par fuite urinaire anormale ou excessive d’une substance physiologiquement régulée au niveau du néphron (glucose, eau, calcium…). Sans qualificatif particulier, le mot diabète désigne habituellement « diabète sucré »7.

‣ DÉFINITION

Le diabète est une maladie chronique grave qui se déclare lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline (hormone qui régule la concentration de sucre dans le sang, ou glycémie), ou lorsque l’organisme n’est pas capable d’utiliser correctement l’insuline qu’il produit.

Répartition du nombre de personnes atteintes de diabète dans le monde selon l’OMS.

L’OMS estime à 422 millions le nombre d’adultes vivant avec cette maladie. Le diabète cause 1,5 million de décès chaque année, dont 80 % surviennent dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Selon les projections de l’OMS, le diabète deviendra la principale cause de mortalité d’ici 20308.

Effrayant n’est-ce pas ?

Contrairement aux idées reçues, le diabète n’est pas l’apanage des pays développés. Sa progression est fulgurante dans les pays en voie de développement et notamment en Afrique. Plus de 2/3 des personnes diabétiques ne sont pas diagnostiquées. Partout, l’exode rural génère des centaines de millions de citadins, qui adoptent brutalement un mode de vie sédentaire, une rupture soudaine de leur mode d’alimentation, avec des apports anarchiques de produits industriels trop gras et trop riches en glucides.

Cette situation est considérablement aggravée par une inégalité tragique d’accès aux traitements. Dans bien des régions de la planète, les complications du diabète peuvent effectuer leurs ravages.

Notons également qu’il n’existe pas « le diabète », mais plusieurs types de diabètes : le diabète de type 1, le diabète de type 2 et le diabète gestationnel et cette autre catégorie qui regroupe les autres formes possibles de diabète.

‣ Comment comprendre le diabète de manière « terre-à-terre » ?

Il faut pour ce faire comprendre que le diabète est un trouble de l’assimilation, de l’utilisation et du stockage des sucres apportés par l’alimentation. Cela se traduit par un taux de glucose dans le sang (encore appelé glycémie) élevé : on parle d’hyperglycémie.

Les aliments sont composés de lipides (graisses), protéines (protéines animales ou végétales) et glucides (sucres, féculents). Ce sont eux qui fournissent l’essentiel de l’énergie dont a besoin le corps pour fonctionner. Après digestion, ils passent dans l’intestin, puis rejoignent la circulation sanguine.

Et lorsque nous mangeons, le taux de sucre dans le sang augmente, les glucides sont alors transformés essentiellement en glucose. Le pancréas détecte l’augmentation de la glycémie. Les cellules bêta du pancréas, regroupées en amas appelés îlots de Langerhans, sécrètent de l’insuline. L’insuline fonctionne comme une clé, elle permet au glucose de pénétrer dans les cellules de l’organisme : dans les muscles, dans les tissus adipeux et dans le foie où il va pouvoir être transformé et stocké. Le glucose diminue alors dans le sang.

Illustration des fonctions des cellules hépatiques.

Une autre hormone, le glucagon, permet de libérer le glucose stocké dans le foie, en dehors des repas, lors d’une baisse énergétique ou d’une baisse de glycémie.

C’est l’équilibre de ces hormones qui permet de maintenir la glycémie stable dans le corps. En cas de diabète, ce système de régulation ne fonctionne pas.

On dit d’une personne qu’elle est diabétique lorsque sa glycémie plasmatique (c’est-à-dire un taux de glucose dans le sang) est :

•À deux reprises ≥ 1,26 g/L à jeun

•Ou ≥ 2 g/L à n’importe quel moment de la journée, et qu’il est associé à des symptômes : par exemple : soif importante, envie fréquente d’uriner, amaigrissement.

•Ou ≥ 2 g/L 2 heures après ingestion de 75 g de glucose.

Voilà comment se décrirait de manière simplifiée le diabète.

Et même là encore il me semble important de revenir sur cet organe clé, le pancréas qui régit la régulation du sucre sanguin.

‣ Le pancréas

Le pancréas est un organe localisé au niveau de l’abdomen. Il est logé derrière l’estomac et à l’avant des premières et deuxièmes vertèbres lombaires (L1 et L2). Il est en contact direct avec l’intestin, et à proximité de la rate. Cette glande allongée et aplatie mesure en moyenne 20 centimètres de long et 2 centimètres de haut. Il a un poids total compris entre 60 et 80 grammes. Il a une couleur jaune rosée. Bien qu’il ait une consistance ferme, cet organe reste fragile.9

Le pancréas est un organe vital de l’organisme, possédant plusieurs fonctions sécrétrices. Celles-ci sont notamment essentielles à la digestion des aliments et à la régulation de la glycémie.

Il possède également deux canaux :

Le canal de Wirsung : Il constitue le conduit pancréatique principal. Il débute au niveau de la queue du pancréas et traverse toute la longueur de la glande. Avant d’arriver au niveau de la tête du pancréas, il forme un coude pour se diriger vers le duodénum. Ce canal permet de drainer la majeure partie de la glande.

Anatomie du pancréas10

Le canal de Santorini : Ce canal pancréatique secondaire prend naissance au niveau du coude du canal de Wirsung. Comme ce canal, il traverse la tête du pancréas pour rejoindre le duodénum. Ce canal secondaire permet de drainer une partie de la tête.

Il possède deux fonctions essentielles :

•Une fonction exocrine, qui permet de sécréter des substances dans le duodénum ;

•Une fonction endocrine, qui permet de sécréter des substances dans la circulation sanguine.

Sécrétion exocrine du pancréas : Par l’intermédiaire du canal de Wirsung, cette glande sécrète le suc pancréatique dans le duodénum. Essentiel à la digestion, ce suc contient : des ions bicarbonates, qui permettent de neutraliser l’acidité du chyme, le liquide en provenance de l’estomac contenant notamment les aliments prédigérés ; des proenzymes digestives et pancréatiques, qui permettent la digestion des lipides, des glucides et des protides.

Sécrétion endocrine du pancréas : Cette glande est également connue pour sécréter deux substances indispensables à la régulation de la glycémie : l’insuline, sécrétée par les cellules bêta des îlots de Langerhans, qui permet de diminuer le taux de glucose dans le sang ; le glucagon, sécrété par les cellules alpha des îlots de Langerhans, qui permet d’augmenter le taux de glucose dans le sang.

Cette dernière fonction est celle qui retiendra notre attention dans le cadre du diabète. L’ablation d’une partie du pancréas (pancréatectomie) peut ainsi, par manque d’insuline, provoquer un diabète dont la fréquence est d’autant plus importante que la pancréatectomie est étendue.

Ceci peut justifier dans certains cas le recours à des injections d’insuline pour traiter un diabète induit par une pancréatectomie étendue. Certaines maladies du pancréas comme la pancréatite chronique ou les tumeurs du pancréas peuvent également provoquer un diabète par destruction du tissu pancréatique normal.

Il est possible de vivre sans pancréas avec un traitement par insuline alors indispensable et injectée par voie sous-cutanée et des enzymes pancréatiques prises par voie orale.

4. QUELQUES CHIFFRES CLÉS AU SUJET DU DIABÈTE

D’après l’OMS : l’Organisation mondiale de la santé, le diabète fait partie des maladies non transmissibles (MNT). Les MNT sont au nombre de 4 : le diabète, les maladies cardiovasculaires, le cancer et les maladies respiratoires chroniques.

‣ CHIFFRES MONDIAUX

Ces 4 Maladies Non Transmissibles (MNT) sont prioritaires pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), car elles tuent chaque année 41 millions de personnes ce qui représente 71 % des décès dans le monde (sur les 56,9 millions de décès dans le monde).

On impute aux 4 maladies prioritaires plus de 80 % de ces décès « prématurés ». En effet :

•Les maladies cardiovasculaires tuent 17,9 millions de personnes par an.

•Les maladies respiratoires tuent 3,9 millions de personnes par an.

•Les cancers tuent 9 millions de personnes par an.

•Le diabète tue 1,9 million de personnes par an.

•Les pays à revenus faibles et intermédiaires payent le plus lourd tribut en comptant plus de 85 % des décès annuels dus aux Maladies Non Transmissibles (soit 34,8 millions de décès par an) faisant des MNTs une cause majeure de pauvreté et un problème central de développement pour les pays.

•En 2025, les Maladies Non transmissibles seront la première cause mondiale d’invalidité et entraîneront 30 % des décès dans la région Afrique.

•2 personnes atteintes de diabète sur 3 vivent en milieu urbain (310,3 millions).

•1 adulte sur 11 (âgé de 20 à 79 ans) vit avec le diabète (463 millions de personnes).

•1 adulte vivant avec le diabète sur 2 n’est pas diagnostiqué (232 millions de personnes).

•1 personne vivant avec le diabète sur 5 a plus de 65 ans (136 millions de personnes).

‣ LE DIABÈTE : LES DONNÉES MONDIALES

•Le diabète est une maladie chronique qui touche, aujourd’hui, plus de 463 millions de personnes dans le monde.

•Il affecte déjà une personne sur 11 et le diabète gestationnel une naissance sur 6.

•Le diabète tue plus de 1,9 million de personnes par an, soit 5 000 morts par jour et 1 mort toutes les 7 secondes.

•En comparaison, en 2012, 1,6 million de décès étaient dus au VIH (1,4 – 1,9 million). Selon la Fédération Internationale du Diabète (FID), en 2045, le diabète touchera 650 millions de personnes, devenant ainsi l’une des principales causes d’invalidité et de décès dans le monde.

‣ EN RÉSUMÉ

•463 millions de diabétiques dans le monde

•5 000 morts par jour

•Le diabète tue 1,9 million de personnes par an

•1 mort toutes les 6 secondes

‣ CAS PARTICULIER DE L’AFRIQUE

•80 % des personnes atteintes de diabète vivent dans des pays à faibles ou moyens revenus

•Le nombre de personnes atteintes de diabète en Afrique augmentera de 140 % au cours des 30 prochaines années

•La prévalence de cette maladie dépassera les 5 % de la population du continent africain en 2040.

•Le diabète n’est plus une maladie des pays riches. En effet, 80 % des personnes atteintes de diabète vivent dans des pays à faibles ou moyens revenus.

•L’Afrique connaîtra la progression de la prévalence de diabète la plus importante dans le monde au cours de la période 2015 – 2045.

•Le nombre de personnes atteintes de diabète en Afrique augmentera de 140 % au cours des 30 prochaines années, passant de 14,2 millions en 2015 à 34,2 millions en 2040. À cette date, la prévalence de cette maladie dépassera les 5 % de la population du continent.

Ces chiffres alarmants ne sauraient laisser indifférents et devraient susciter une certaine inquiétude…

Le diabète est une réelle menace sanitaire au niveau mondial, il ne dépend pas du statut socio-économique et ne connaît pas de frontières. Les personnes vivant avec le diabète possèdent un énorme risque de développer un certain nombre de complications graves et potentiellement mortelles.

‣ LES COMPLICATIONS DU DIABÈTE EN CHIFFRES11

Le diabète expose le patient à des complications sévères :

–En multipliant par 8 le risque d’amputation ; 5 à 10 % des diabétiques sont ou seront amputés de l’orteil, du pied ou de la jambe.

–En multipliant par 8 le risque d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral ; 2e cause d’accidents cardiovasculaires

–En multipliant par 9 le risque de dialyse pour insuffisance rénale terminale ; 25 % des cas de maladies détruisant les reins lui sont imputables.

–1re cause de cécité chez l’adulte et peut avoir un impact dramatique sur la qualité de vie et notamment en cas de neuropathie sévère ; 2 % des diabétiques sont aveugles.

Il est crucial et urgent de prendre davantage au sérieux cette pathologie qui tue autour de nous, et à petit feu. Mais avant, effectuons un tour panoramique en passant en revue les différents types de diabète qui existent, ce qui fait leur particularité et surtout en quoi est ce qu’ils se distinguent les uns des autres.

5. TYPES DE DIABÈTE

A– DIABÈTE DE TYPE 1 (5-10 % DES PATIENTS)

Le diabète de type 1 ou « diabète insulinodépendant », ou « diabète juvénile » est une maladie auto-immune.

Une maladie auto-immune est une pathologie due à une action anormale du système immunitaire : les cellules (lymphocytes) ou les substances de défense (anticorps) s’attaquent sans raison à certains organes comme s’il s’agissait de corps étrangers. La réaction immunitaire est dirigée contre des auto-antigènes, des antigènes du Soi. Les anticorps qui réagissent contre ces molécules sont des auto-anticorps. Les cellules qui portent des récepteurs pour les auto-antigènes sont dites auto-réactives.

Exemple : Polyarthrite rhumatoïde, lupus érythémateux, vitiligo, sclérose en plaques, etc.

Et dans le cas du diabète de type 1 : les anticorps sont dirigés contre les cellules bêta des îlots de Langerhans du pancréas qui produisent l’insuline. Les patients doivent se faire des injections d’insuline pour éviter l’hyperglycémie.

1– Causes du diabète de type 1

Le pancréas devient incapable de produire une quantité d’insuline suffisante pour réguler le taux de glucose dans le sang. Il se développe le plus souvent pendant l’enfance ou l’adolescence, mais peut aussi survenir chez l’adulte. Ce diabète peut être héréditaire causé par une carence brutale et souvent totale en insuline. Il débute une fois sur deux avant 20 ans, parfois chez le petit-enfant, et presque toujours avant 35 ans. Son origine précise n’est pas encore totalement élucidée, et il n’est donc pas évitable.

L’étiologie exacte reste inconnue, mais une pathologie auto-immune détruisant les cellules bêta du pancréas est souvent évoquée, ainsi que des facteurs environnementaux et certains virus ou bactéries.

Dans le diabète de type 1, ce sont les cellules du pancréas qui sont visées. La destruction des cellules pancréatiques au niveau des îlots de Langerhans induit une diminution de la production d’insuline. Or l’insuline est l’hormone qui permet aux cellules de stocker le glucose. Ce glucose, non pris en charge, se retrouve en excès dans le sang et provoque une hyperglycémie.

2 – Symptômes

Les premiers symptômes du diabète de type 1 apparaissent une fois que le pancréas n’a plus les capacités de produire l’insuline. L’entrée dans la maladie se fait souvent par l’apparition de symptômes francs, regroupés dans ce que l’on appelle le syndrome cardinal, qui signe l’hyperglycémie.

Ce syndrome, syndrome des 3 « P » associe :

–polyurie (urines abondantes),

–polydipsie (soif excessive),

–polyphagie (faim excessive) accompagnée d’un amaigrissement.

Parfois, la découverte de ce diabète se fait de façon plus brutale et nécessite un passage aux urgences, comme en cas d’acidocétose.

Dans ce cas de figure, le déficit en insuline provoque la dégradation du tissu graisseux, aboutissant à l’apparition de composés acides, appelés corps cétoniques. L’acidocétose s’accompagne d’une respiration particulière dite de Kussmaul (respiration ample en quatre temps), de vomissements et de douleurs abdominales, qui peuvent parfois orienter à tort vers une appendicite.

On remarquera aussi bien souvent une haleine à l’odeur de pomme de reinette. Les symptômes du diabète de type 1 peuvent parfois aller jusqu’au coma.

Ces symptômes sont souvent associés à une perte de poids importante, un manque d’énergie et des sensations de nausées.

Le pancréas ne produit plus du tout ou pas assez d’insuline, ce qui provoque les symptômes classiques d’hyperglycémie :

–soif, polyurie et polydipsie

–perte de poids involontaire

–fatigue

–vision floue

–douleurs abdominales

Précisons également que si le diabète n’est pas pris en charge rapidement, d’autres signes peuvent apparaître :

–Douleurs abdominales, nausées et vomissements

–Perte d’appétit

–Somnolence

–Troubles de la vue

–Odeur fruitée de l’haleine

–Odeur anormale des urines

–Respiration rapide

–Infections cutanées fréquentes

–Troubles de la conscience

Le déséquilibre hormonal provoqué par le diabète peut impacter la croissance du jeune patient. Il n’est pas rare de voir apparaître un ralentissement de la croissance, surtout lorsque le diabète apparaît avant la puberté ou dès le déclenchement de celle-ci.

Les spécialistes considèrent aujourd’hui le diabète de type 1 comme un continuum composé de trois stades12 :

Stade 1: La présence d’auto-anticorps dans le sang révèle une activation du système immunitaire contre les cellules ß du pancréas, mais le patient est asymptomatique, car la plupart des cellules ß productrices d’insuline sont encore présentes et fonctionnelles.

Stade 2: Le patient est toujours asymptomatique, mais des tests métaboliques fins peuvent révéler une altération de la fonction pancréatique (un retard de sécrétion d’insuline).

Stade 3: Les symptômes d’hyperglycémie amènent le patient à consulter ; à ce stade, un nombre critique de cellules ß a déjà été détruit.

3 – Diagnostic

Pour diagnostiquer un diabète de type 1, une prise de sang, prescrite par le médecin, est nécessaire.

Le diagnostic se fait en mesurant le taux sanguin de glucose (sucre), ainsi qu’en recherchant la présence de sucre et de corps cétoniques dans les urines. Des examens complémentaires peuvent être nécessaires.

Les examens indispensables au diagnostic d’un diabète de type 1 sont :

–une gazométrie (prélèvement sanguin pour analyser les gaz dans le sang)

–un prélèvement d’urine (pour prévenir des signes d’hyperglycémie avec acidocétose).

–la recherche d’anticorps dirigés contre les cellules bêta du pancréas ;

–la mesure du taux sanguin d’hémoglobine glyquée ;

–l’évaluation de la réaction du corps après l’administration de sucre par voie orale.

Elle peut s’effectuer dans différentes situations à jeun (pas d’apport alimentaire durant les huit heures précédant la prise de sang), n’importe quand dans la journée ou deux heures après l’ingestion de 75 grammes de glucose.

✓Si le résultat est anormal, mais que le patient ne présente pas de signes cliniques (polyurie, polydipsie et amaigrissement), il faut confirmer le diagnostic par une seconde mesure de la glycémie.

✓Le diagnostic de diabète de type 1 sera confirmé par la recherche de différents marqueurs immunitaires (ac anti-GAD13, ac anti-îlots de Langherhans14) et des dosages de C-peptide15 et d’insuline dans le sang.

Si le diagnostic est confirmé, l’hospitalisation est systématique. Elle permet de réaliser un bilan complet, de mettre en place un traitement à l’insuline adapté et de débuter un processus d’éducation thérapeutique. Celui-ci permet au patient d’apprendre les principes de sa prise en charge (traitement, alimentation, activité physique, etc.)

Après le dépistage, y a-t-il d’autres examens à effectuer ?

Tous les deux à trois mois, un nouvel examen sanguin est effectué. Il a pour but de mesurer le taux de glucose, celui des HbA1C (hémoglobines glyquées). L’hémoglobine se glyque (se sucre) de façon proportionnelle à la glycémie : plus le taux de sucre est élevé, plus l’hémoglobine se charge de sucre. Ainsi le taux de HbA1C permet d’avoir des informations sur la façon dont le diabète a été contrôlé dans les 8 à 12 semaines précédant la prise de sang.

Des examens d’urine à la recherche de glucose sont effectués en plus des examens sanguins. Et, une fois par an, le cœur, les yeux, les pieds et le système nerveux sont examinés pour dépister d’éventuelles complications du diabète de type 1.

4 – Complications possibles du diabète de type 1

Le diabète de type 1 est dangereux par ses complications. Celles-ci sont la conséquence de concentrations sanguines de sucre durablement trop élevées. On distingue les complications à court et à long terme.

4-1. Les complications à court terme du diabète de type 116