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"La lettre oubliée" est un récit qui explore la jeunesse d’une époque révolue, le premier amour, le destin et les questions qui changent tout. À cette période, on pouvait être heureux ou malheureux d’un rien… Un rien qui faisait tout. Où est donc passée cette lettre ? Sans elle, le destin aurait certainement été différent… Cette autofiction est un voyage à savourer, comme la vie.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Patrick Gauchot est issu d’une famille d’artistes de tout genre et de diseurs de vie. Dès sa jeunesse, faite du partage de chaque instant, il a bâti ses rimes sur le quotidien et l’amour.
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Seitenzahl: 37
Veröffentlichungsjahr: 2024
Patrick Gauchot
La lettre oubliée
Roman
© Lys Bleu Éditions – Patrick Gauchot
ISBN : 979-10-422-1294-0
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À mes enfants : Yannick, Karen et Florian.
À mes petits-enfants : Alaric, Emerys et Lily.
J’étais de retour après toutes ces années.
J’étais prêt à tout entendre, à tout comprendre, à tout pardonner.
Seule la quête de la vérité m’animait.
Elle se prénommait Francine.
Qu’était devenue la lettre ?
Ma seule vraie raison d’écrire, alors je voulais la retrouver.
Quelque part en Puisaye, un petit village, une église, un bistrot, une épicerie et puis un terrain de football.
Dans les années soixante-dix, la vie se coloriait en sépia, nous vivions en profitant de chaque instant.
Nous étions trois copains.
Comme toujours, le soir, l’entraînement du foot s’éternisait à souhait.
Aucun d’entre nous ne voulait rentrer aux vestiaires, ranger le ballon.
Ni Jean-Pierre, probablement le moins acharné.
Ni Daniel, sans aucun doute le plus maladroit, le plus volontaire aussi.
Ni moi, qui pouvais courir des heures entières sans ressentir la fatigue…
Chaque jeudi, en équipe, nous préparions le match du dimanche. Jean-Pierre, Daniel et moi avions tous les trois une affinité particulière, une sorte de total engagement les uns envers les autres. Ce genre de lien que seule l’amitié peut expliquer.
Ni nos vies futures avec toutes leurs incertitudes ni nos propres choix n’auraient pu mettre fin à cette belle histoire.
Nous en étions tellement convaincus !
Tellement convaincus !
Ce dimanche-là fut une belle journée.
Le premier soleil du printemps réchauffait corps et cœurs.
J’étais debout depuis tôt, sans aucun bruit je suis sorti de la maison. Mes parents, mes frères et sœurs dormaient encore.
Depuis quelque temps, j’avais pris l’habitude d’observer la nature au petit matin. J’avais grandi dans ce petit village poyaudin, j’en connaissais chaque recoin, chaque ruelle, chaque fossé, chaque chemin creux et j’imaginais alors, secrètement, que lorsque le destin me guiderait vers d’autres cieux, je savais qu’un jour j’y reviendrais.
Ici, rien ne changeait, rien ne bougeait vraiment, ce silence immobile m’apaisait.
Au cœur de ma balade, au détour d’une clairière, ce matin-là, j’aperçus une biche, elle s’éloigna avec prudence et curiosité.
Ému et surpris, je rebroussais chemin et rentrais.
« Patrick, te voilà enfin, me dit ma mère, prends le pot à lait et file à la ferme le remplir. »
Avec plaisir, je m’empressais d’obéir. La fermière remplit le brot du lait encore tiède et crémeux, suprême récompense, je bus un premier verre avec délectation.
Ce qui nous changeait de la semaine, pour le repas du dimanche, il y avait du poulet ou du lapin au menu, tout droit sortis de l’élevage paternel.
Après déjeuner, nous étions autorisés à quitter la table. Nous nous dispersions, les plus jeunes restant à la maison, les autres à jouer dans la cour.
Pour moi, ce jour-là, comme d’autres jours de match, j’avais rendez-vous au stade de village voisin. Pour m’y rendre, j’empruntais le vélo de mon grand frère avec pour seule obligation de rentrer avant la nuit, n’ayant pas de lumière.
Finalement, j’en oubliais presque le résultat du match ! Mais pas les envolées aériennes de Jean-Pierre, surnommé le gardien fou. Pas si fou que ça ! Les filles venues nous encourager prenaient pour habitude de se placer derrière ses buts. Position stratégique pour me draguer, fanfaronnait-il.
Cependant, impossible de fermer les yeux sur les nombreuses fautes de Daniel au cœur du jeu. Fallait-il que notre amitié soit si forte pour lui pardonner autant de passes à l’adversaire ? Sans doute n’était-ce qu’un effet de sa grande générosité.
Pour ma part, mon engagement total, ma volonté inébranlable et mon rôle de meneur faisaient foi dans l’équipe, totalement à l’opposé du garçon calme et timide que j’étais.