La Saga des Limousins - Tome 20 - Yves Aubard - E-Book

La Saga des Limousins - Tome 20 E-Book

Yves Aubard

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Beschreibung

Tandis que la confrérie d’Etienne de Muret prend de l’ampleur dans les forêts Limousines, d’autres ordres se créent tels que les Cisterciens, les Prémontrés et les Chartreux. En Europe, la querelle des investitures oppose toujours l’empereur Henri V et le pape Pascal. En Francie Ingrid saura trouver une épouse au roi Louis et le rappeler à ses devoirs conjugaux. Cet abandon des champs de bataille va faire changer le surnom du roi Louis qu’on n’appellera plus « le Batailleur » mais « le Gros ». À Paris Héloïse va rencontrer un certain Abélard, ce qui marquera le début d’une histoire qui deviendra légendaire. En Angleterre une épidémie de variole fera payer un lourd tribut aux descendants du seigneur de Châlus. En Espagne, certains de ces derniers, fidèles à une tradition familiale, iront encore porter secours aux comtes de Barcelone. Guy en profitera pour léguer à Lou IV le secret de son bâton à feu.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Né en 1957, Yves Aubard est professeur de gynécologie au CHU de Limoges. Originaire de Châlus, célèbre pour son château, du haut duquel fut tiré le trait d’arbalète qui blessa mortellement Richard Coeur de Lion à la fin du XIIe siècle. Yves Aubard est passionné d’histoire en général et d’histoire de la médecine en particulier comme en témoigne le titre de sa thèse de Doctorat en médecine : « historique de l’opération césarienne ». Il vit à Verneuilsur- Vienne (87).

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© 2022 – La Geste – 79260 La Crèche

Tous droits réservés pour tous pays

Yves AUBARD

La Saga des Limousins

Tome 20 :

Nouveaux monachismes

1111-1117

(de Fontevraud à Clairvaux)

Livres du même auteur, déjà paruschez Geste Éditions

Dans la série « La Saga des Limousins »

– Tome 1 : Le Seigneur de Châlus, du Limousin au Périgord –octobre 2012

– Tome 2 : L’An Mil, de Rome en Anjou – mars 2013

– Tome 3 : Les Grands Voyages, de Salerne aux Vikings – septembre 2013

– Tome 4 : Le Roi Robert, de la Bourgogne à Jérusalem – mars 2014

– Tome 5 : Racines et honneurs, de Barcelone à Ispahan – septembre 2014

– Tome 6 : Troisième Génération, de Sens à Dreux – mars 2015

– Tome 7 : Le Roi Henri, de la Normandie à Châlus – septembre 2015

– Tome 8 : La Main de Fer, de Bretagne en Hongrie – mars 2016

– Tome 9 : Du Bâtard au Duc, de Val-ès-Dunes à Kiev – octobre 2016

– Tome 10 : Le grand schisme, de Rome à Constantinople – mars 2017

– Tome 11 : Régences, de Germanie et Francie – octobre 2017

– Tome 12 : Du Duc au Roi, de Barbastro à Hastings – mars 2018

– Tome 13 : Les brodeuses, de Cantorbéry à Bayeux – octobre 2018

– Tome 14 : L’enfant loup, de Canossa à Pampelune – mars 2019

– Tome 15 : La geste du Guiscard, d’Apulie en Thrace – octobre 2019

– Tome 16 : Philippe et Bertrade, de Chartre à Clermont – juin 2020

– Tome 17 : Dieu le veut, de Clermont à Antioche – novembre 2020

– Tome 18 : L’avoué du Saint-Sépulcre – mars 2021

– Tome 19 : Louis le Batailleur – octobre 2021

Hors-série « Saga des Limousins »

– Le Sang et la Pierre – mars 2017

– Ambroise Paré, chirurgien des rois et roi des chirurgiens – mars 2019

Dans la série « 7 »

– 7 opus 1 – mars 2016

– 7 opus 2 – mars 2017

– 7 opus 3 – avril 2019

Résumés des tomes précédents

Tome 1 : Le Seigneur de Châlus

En l’an 968, sous le règne du roi Lothaire, Tristan, le forgeron du village de Châlus, en Limousin, trouve en forêt un enfant abandonné âgé de deux ans environ, qu’il fait baptiser du nom de Lou par Ignace, le curé du village. Lou grandit dans le foyer de Tristan et Gilberte, et son père l’initie au travail de la forge. Lou épouse Mathilde, jeune guérisseuse du village. Ils auront trois enfants, Eudes, Jean et Isabelle. Lou sauve la vie de son seigneur, le vicomte Guy de Limoges. Guy l’anoblit pour le remercier et lui confie le fief de Châlus avec mission de le fortifier. Peu après le miracle des Ardents à Limoges, les Périgourdins assiègent, sans succès, Lou dans son fief. Le vicomte Guy et ses Limousins décident de mener campagne en Périgord pour punir leurs belliqueux voisins. Boson le Bel, le chef périgourdin, s’est réfugié dans le château de Commarque, au sud-est de ses terres. L’armée limousine met le siège devant cette forteresse et finira par la prendre après moult péripéties, rétablissant Boson le Vieux, le comte légitime du Périgord, dans ses prérogatives.

Tome 2 : L’An mil

Grimoald, l’évêque d’Angoulême, dérobe les présents faits au mariage de Will (un compagnon d’armes de Lou) et Jeanne. Il est démasqué par Lou et ses fils, et il est emmené prisonnier à Limoges. Lou et toute sa famille accompagnent Guy qui va à Rome, accompagné de Grimoald, pour le faire juger par le pape Sylvestre. Jean devient un élève du pape. Il se lie d’amitié avec Avicenne et tombe amoureux d’Anne. Mais Sylvestre meurt, Jean et Anne doivent quitter Rome et rentrent en Limousin. À Limoges, Foulques Nerra, le comte d’Anjou, demande à Guy la main de sa fille Hermine. Eudes et Hermine découvrent qu’ils s’aiment. Foulques Nerra a organisé un grand tournoi pour fêter son mariage avec Hermine. Les joutes sont sanglantes. Foulques tente de faire assassiner Lou et sa famille, tandis que Jean utilise les terreurs nocturnes du comte d’Anjou pour le faire renoncer à la main d’Hermine. Eudes et Hermine s’aiment, mais un fils de seigneur ne peut demander la main d’une fille de vicomte. Jean n’ose déclarer sa flamme à Anne, qui se lasse et décide de quitter Limoges pour aller servir le duc d’Aquitaine. Ainsi les deux fils de Lou ont des chagrins d’amour. Jean, très déprimé, décide de partir pour étudier la médecine à Salerne.

Tome 3 : Les Grands Voyages

Jean arrive à Salerne. Il y obtiendra son diplôme de médecin et deviendra l’amant de Christine, un magister de l’école. Il apprend que Christine est enceinte de lui peu de temps avant d’être incarcéré à Naples car il a tué Étarus, un autre magister de l’école, pour venger la mort d’un ami. Pendant ce temps-là, en France, Eudes s’illustre dans les tournois, et Guy accepte de lui donner la main d’Hermine. Lou et ses enfants décident d’aller porter secours à Jean, ils parviennent à le libérer par la ruse ainsi que son compagnon de prison : Knut, le fils du roi du Danemark. Les Limousins rentrent à Châlus. Guy décide de marier son fils Adémar à Sénégonde du Périgord, et Jean retrouve Anne, à laquelle il déclare son amour. Ce sont donc trois mariages, avec celui d’Eudes, qui sont célébrés à Limoges. Peu après, Emma, Mathilde et Isabelle sont enlevées par des Vikings. Lou, ses fils et quelques compagnons partent pour libérer les femmes enlevées. Ils y parviendront mais devront voyager jusqu’au mythique Vinland. Isabelle y trouvera un époux viking, Bjarni, et Anne donnera naissance à Jason après une opération miraculeuse. Lou et ses compagnons regagnent ensuite le Limousin. Eudes découvre qu’Hermine a mis au monde sa fille Adalmode. Jean reçoit un courrier de Christine lui annonçant la naissance de leur enfant, Trotula.

Tome 4 : Le Roi Robert

Lou et ses enfants font la connaissance de Robert II, le roi de France. Ce dernier propose à Jean, Anne, Isabelle, Eudes et Bjarni de rentrer à son service. Les jeunes gens acceptent. De leur côté, Guy, Lou, Mathilde, Raoul de Couhé et Aline de Bruzac partent en pèlerinage à Jérusalem. Sur leur route, ils sont incarcérés à Mâcon par l’évêque Brunon de Roussy. Eudes, Isabelle, Jean et Bjarni parviendront à les libérer. Les pèlerins reprennent leur route vers Jérusalem. Ils assistent au massacre des Bulgares par le basileus à la bataille de la Passe de Kleidion. En France, grâce à Eudes et Bjarni, la ville de Sens tombe et Dijon ouvre ses portes au roi, qui prend ainsi possession du duché de Bourgogne. Hermine a accouché à Limoges de Guy-Lou, son second enfant. Jean, Eudes, Anne et Bjarni partent en Italie pour assister au sacre de l’empereur germanique Henri II et ils poussent jusqu’à Salerne. Pendant ce temps, les pèlerins ont visité Jérusalem et ils sont repartis par la mer. Ils font une halte à Salerne, ce qui leur permet d’aider Eudes, Bjarni et Jean à repousser une attaque sarrazine. Puis tout le monde rentre en France. Foulques Nerra remporte la victoire de Pontleroy sur Eudes de Blois, mais il échoue à prendre la ville de Tours. Tandis qu’Isabelle met au monde un garçon, Lou-Leif, le roi Robert fait couronner Hugues, son fils aîné, à Compiègne.

Tome 5 : Racines et honneurs

Ignace donne un indice à Lou qui lui permet de retrouver ses origines : le seigneur de Châlus est un descendant des comtes de Barcelone. Pour retrouver ses racines, Lou se rend en Catalogne avec Mathilde, Eudes et Robert de Ruffec. Lou aide la comtesse de Barcelone à repousser une attaque des Sarrazins et découvre qu’il a une sœur, Clémence, qui va épouser Robert de Ruffec. Lou renonce à revendiquer des droits en Catalogne et il rentre dans son fief de Châlus. Adémar de Chabannes et les moines de Limoges prétendent que saint Martial fut contemporain du Christ et serait donc le treizième apôtre. Le roi Robert condamne au bûcher des hérétiques à Orléans. Les enfants de Lou, accompagnés de Bjarni et Nénad, décident d’aller libérer Avicenne qui est emprisonné à Hamadhan, en Perse. En route, ils croiseront l’empereur Henri II, Étienne, le roi de Hongrie, et Basile II, l’empereur de Constantinople. Jean découvre la formule du feu grégeois, ce qui permet de prendre la ville d’Hamadhan et de libérer Avicenne. Le roi Robert récompense ses fidèles dès leur retour en France : Isabelle et Bjarni se voient attribuer le comté de Dreux, Eudes et Hermine, celui de Sens, tandis que Jean et Anne sont faits seigneurs de Noisy. Hugues, le fils aîné du roi, meurt du « mal du côté », au grand désespoir de Jean. La mort frappe également l’empereur Henri II, le pape Grégoire VII, l’empereur Basile II et le vicomte Guy de Limoges. Jean parvient à découvrir la manière de soigner le mal du côté et guérit ainsi Lou-Leif qui en était atteint.

Tome 6 : Troisième Génération

Les enfants de Lou sont menacés de toutes parts : Isabelle et Bjarni sont emprisonnés à Rouen par Richard III, le nouveau duc de Normandie, Jean est enlevé par Eudes de Blois qui veut lui faire avouer la formule du feu grégeois et Eudes est assiégé à Sens par ce même Eudes de Blois. Lou et ses vieux compagnons décident d’aller porter secours aux enfants, car le roi Robert dispose de peu de moyens. Tandis que Jean s’enfuit tout seul, il rejoint la troupe de Lou et, ensemble, ils parviendront à libérer Isabelle et Bjarni et à mettre en déroute les armées d’Eudes de Blois qui faisait le siège de Sens. Jason et Adalmode participeront largement à ces succès. Jason va suivre les traces de son père : il part faire des études de médecine à Salerne. Il y tombe amoureux d’Abella, jeune étudiante italienne, et il sauve Trotula, sa demi-sœur, d’un « faux germe de la trompe ». En France, Adalmode succombe au charme d’Aurèle, un jeune novice, qui renonce à ses vœux pour elle. Il y aura à nouveau un triple mariage à Châlus : Jason épouse Abella, Trotula épouse Gariopontus (un collègue salernitain) et Adalmode épouse Aurèle. Les enfants du roi Robert se révoltent contre leur père, Eudes et Bjarni les ramèneront dans le droit chemin, mais le roi est las de toutes ces querelles familiales et rend son âme à Dieu à Melun.

Tome 7 : Le Roi Henri

Henri, dès son avènement, est menacé par une coalition menée par sa mère, Clémence d’Arles, qui veut mettre la couronne de France sur la tête de Robert, son second fils. Isabelle, Bjarni, Eudes, Jean et Jason décident d’aider le jeune roi et, avec l’appui des Normands, ils remportent une victoire décisive à Villeneuve-Saint-Georges. Cependant, Bjarni et Isabelle décident de ne plus servir Henri qui s’est montré injuste envers ceux qui ont sauvé sa couronne. La reine Clémence meurt à Melun, un an après son époux. Johan, le prince de Salerne, envoie à Paris des assassins pour tuer Jason et enlever Abella. Jean sauvera son fils et ce dernier devra aller jusqu’en Italie pour retrouver son épouse. Robert le Magnifique part en pèlerinage à Jérusalem avec Bjarni, mais seul le Viking reviendra de ce périple. Ainsi, Guillaume le Bâtard se retrouve duc de Normandie à l’âge de huit ans. Lou-Leif devient son garde du corps. Bjarni finit par retrouver Eudes de Blois dans un duel et le tue. Tandis que Lou et toute la famille passent la Noël à Châlus, ils sont assiégés par une « milice de Dieu », menée par un moine fanatique et Lisois d’Amboise. Guy-Lou et Lou-Leif tomberont amoureux de deux sœurs jumelles, Hélène et Élise. Le seigneur de Châlus montrera qu’il a de la ressource et les assiégés mettront leurs ennemis en déroute. Lou est gravement blessé lors du siège et demande à son fils Jean de ne pas le soigner. Mais c’est sans compter sur Jason et Abella qui tireront le seigneur de Châlus des griffes de la mort.

Tome 8 : La Main de Fer

Lou doit restaurer Châlus et reconstruire son église. Il fait appel à un bâtisseur limougeaud. Il en profite pour améliorer l’ancestrale araire de ses paysans. Guy-Lou et Lou-Leif se marient avec Hélène et Élise. Bjarni, aidé de Jason et Jean, dévie le Couesnon, petit fleuve frontalier entre Bretagne et Normandie, de manière à ce que le Mont-Saint-Michel devienne normand. Alain III, le duc de Bretagne, menace d’envahir la Normandie, Isabelle et Brunehilde vont négocier avec lui. Le duc tente d’abuser de Brunehilde qui doit l’empoisonner pour ne pas être violentée. En Germanie, l’empereur Henri envoie Guy-Lou espionner le roi Samuel Aba de Hongrie, qui martyrise les Chrétiens sur ses terres. Les Germains iront ensuite destituer ce roi païen pour remettre sur le trône le très chrétien Pierre Orseolo. Édouard, le cousin du jeune duc Guillaume, est sacré roi d’Angleterre. Guillaume nomme Lou-Leif connétable de Normandie. En France, la reine Mathilde de Frise et sa fille meurent de la diphtérie. Guy est atteint par ce mal, mais Jean et Jason le sauvent en réalisant une trachéotomie. Après une dernière campagne en Gascogne, Lou rentre à Châlus, il souffre depuis plusieurs mois d’angine de poitrine qui l’oppresse comme « une main de fer ». Lou fait un infarctus lors d’une partie de pêche dans la Tardoire et il décède au pied de son château. Mathilde décède à son tour quelques semaines plus tard.

Tome 9 : Du bâtard au duc

Les barons normands complotent contre le jeune Guillaume, lui reprochant sa bâtardise. Bjarni décide d’aller raisonner les rebelles mais il tombe dans une embuscade et est empoisonné sur ordre des conjurés. Golet, le bouffon de Guillaume, avertit son maître qu’une troupe d’assassins veut lui faire un sort à Valogne. Guillaume échappe à cette attaque. Le jeune duc fait alliance avec le roi Henri pour affronter ses ennemis à la bataille de Val-es-Dune. Il remporte la victoire et les descendants du seigneur de Châlus font justice des meurtriers de Bjarni. Isabelle est envoyée en délégation pour convaincre Mathilde de Flandre d’épouser Guillaume, et Anne de Kiev d’épouser le roi Henri. Ces deux missions sont couronnées de succès et se solderont par des mariages. Brunehilde trouve l’homme de son cœur en Russie en la personne d’Igor, le frère de la reine Anne. Adémar devient novice à Cluny. Tibelle devient moniale et conseillère du pape Léon, tandis que Guy-Lou sera le garde du corps du souverain pontife. Hermine décède d’une pneumopathie à Sens. Jean a convoqué Trotula, Jason et Abella pour leur faire part de la grande œuvre de sa vie : il a décrit l’anatomie humaine à l’aide de dissections qu’il a menées clandestinement sur des cadavres, un moine allemand illustrant ses descriptions. Les trois jeunes sont enthousiasmés par ce travail, ils décident néanmoins de tenir secrètes ces découvertes qui pourraient valoir une condamnation à mort à Jean et à son dessinateur. Jean décède, épuisé par le labeur qu’il mène depuis des années.

Tome 10 : Le grand schisme

Jason et Abella vont assister deux grandes dames lors de leur accouchement. La duchesse Mathilde de Normandie et la reine Anne de France donneront des héritiers mâles à leur époux. Le jeune Lou II est devenu le meilleur écuyer d’Aquitaine, il est adoubé chevalier et tombe amoureux de Sybille, une Châlusienne. Le comte d’Anjou, Geoffroy-Martel, a enlevé Eudes pour régler son vieux contentieux avec les descendants du seigneur de Châlus. La famille ira délivrer Eudes de sa prison angevine, mais lors de son évasion ce dernier est blessé, il rend son âme à Dieu dans les bras de Lou II, son petit-fils. Entre le duc de Normandie et le roi de France, la situation s’envenime. Isabelle et ses enfants aideront le jeune duc à vaincre Henri, pourtant allié à Geoffroy-Martel, à la bataille de Mortemer. Henri s’en prend à Isabelle qu’il emprisonne à Paris, mais la famille veille, la comtesse de Dreux sera rapidement libérée. À Rome, le pape Léon tente d’épurer l’Église de ses vices les plus notoires. Cela ne se fait pas sans heurts, il est vaincu à Civitate et retenu prisonnier par les Normands d’Italie, tandis que ses émissaires prononcent la rupture avec le patriarche de Constantinople, c’est le grand schisme. Tibelle et Adémar rétablissent cependant les relations entre les Églises de Rome et de Constantinople, tandis que Guy-Lou obtient la libération du pape. Cependant Léon IX ne se remet pas de sa capture, il meurt en rentrant à Rome. Son successeur, Victor, est choisi par l’empereur Henri III. Pour clore ce volume, les trois enfants d’Adalmode et Aurèle : Mathilde, Emma et Lou, se marieront à Châlus, cédant à la tradition familiale des triples mariages.

Tome 11 : Régences

L’empereur de Germanie, Henri III, meurt brutalement, son fils, le futur Henri IV, n’a que six ans. Une régence dirigée par Agnès d’Aquitaine, l’épouse du défunt, débute en Germanie. Golet s’éprend d’Hermine, la fille aînée de Guy-Lou et Hélène. Il est anobli par Guillaume qui le nomme seigneur de Gisors. Le roi de France, Henri Ier, s’allie avec Geoffroy Martel d’Anjou, pour attaquer Guillaume de Normandie. Ce dernier remporte une victoire sur ses ennemis à Varaville. Igor et Bjarni II accompagnent Edgar l’Exilé, qui est de retour en Angleterre. Bjarni tombe amoureux de la sœur de lady Godiva, Roxana. Cette dernière part en Écosse, accompagner Duncan Canmore, qui veut venger la mort de son père. Bjarni l’accompagne pour la protéger, ils sont bientôt rejoints par Igor. Bjarni demande la main de Roxana sur le champ de bataille à Lumphanan. Le roi de France, dépressif depuis ses défaites contre les Normands, meurt à son tour, laissant lui aussi un fils de six ans et une régence à la tête de son royaume. Pendant ce temps-là, à Châlus, Sybille est devenue maître verrier. Lou de son côté sert Guillaume VII d’Aquitaine, mais le duc décède d’une dysenterie. De dépit, le Châlusien fracturera le nez du comte d’Anjou, une vieille tradition familiale. Le petit Lou III, le fils de Lou II et Sybille, tombe dans la Vienne, dans les bras d’Anne, sa grand-tante. Alors que cette dernière se noie, l’enfant est emporté par les flots dans son berceau et recueilli par des loups qui vont l’élever. À Limoges, les clunisiens s’installent à l’abbaye Saint-Martial, Adémar, le frère de Tibelle, est le premier abbé venu de la célèbre institution bourguignonne.

Tome 12 : Du duc au roi

Un ermite prénommé Étienne va s’installer à Muret, dans les forêts au nord d’Ambazac, il y rencontre un enfant élevé par des loups, qu’il baptise Lupus. Bjarni devient comte de Mercie sous le nom d’Edwin. Le pape Alexandre prêche une guerre sainte, qu’il appelle « croisade », contre les Maures d’Espagne. Dans cette armée du Christ, on retrouve de nombreux membres de la famille du seigneur de Châlus, qui seront tous écœurés par le grand massacre perpétré par les Chrétiens à Barbastro. En portant secours à une Sarrazine, Ajiba, la fille de l’émir de Saragosse, Guy va en tomber amoureux et il finira par l’épouser, s’installant à la cour de son beau-père. À la mort du roi d’Angleterre, Édouard le Confesseur, le Saxon Harold s’empare de la couronne. Guillaume de Normandie s’estime lésé, car cette couronne lui avait été promise. Le jeune duc prépare minutieusement une invasion de l’Angleterre pour aller prendre son dû. Harold est attaqué par les Vikings du roi Harald de Norvège, qu’il va vaincre et tuer à la bataille de Stanford Bridge. Pendant ce temps-là, Guillaume a débarqué dans le sud de l’Angleterre, il s’installe à Hastings, un petit village côtier. Harold traverse le pays à marche forcée pour aller rejeter à la mer les envahisseurs normands. La bataille a lieu sur la colline de Senlac à quelques lieues d’Hastings. L’issue en est indécise, mais Lou parvient à tuer le roi Harold d’une flèche tirée avec un arc métallique à longue portée qu’il a confectionné. Igor, Lou-Leif, Guy-Lou et Lou parviennent à faire une brèche dans la terrible ligne des Housecarls saxons, ce qui permet aux Normands de remporter la bataille. Épuisés, Guillaume et ses compagnons se couchent et s’endorment à même le sol sur le champ de leurs exploits.

Tome 13 : Les brodeuses

Le lendemain de la bataille d’Hastings, Guillaume cherche le corps d’Harold et fait appel à Édith dite « au col de cygne », pour identifier le Saxon. Édith est ensuite assaillie par des soldats normands. Pierre, le fils de Lou-Leif, défend la jeune fille et l’emmène, jusqu’à Londres, où il va chercher refuge auprès de son frère, Bjarni, le comte de Mercie. Guillaume se fait sacrer roi d’Angleterre à Westminster, puis il rentre en Normandie. Il y aura à nouveau trois mariages dans la famille : Adalmode et Ulrich, Pierre et Édith, et Tristan qui épouse Clémence, une jeune servante. Ajiba, venue au mariage avec son mari Guy, est arrêtée à Paris. Il faudra toute la sagacité de Golet pour plaider la cause de la jeune fille et la faire libérer. En Limousin, l’abbé Adémar rénove l’église abbatiale de Saint-Martial. Gauvin, un des fils de Lou, devient apprenti tailleur de pierre. Guillaume doit rentrer en Angleterre car les Saxons se révoltent. Il y mène une campagne de représailles impitoyables. Isabeau a l’idée de faire une grande broderie qui représenterait tous les préparatifs puis la conquête de l’Angleterre. Odon accepte cette idée, John un moine anglais dessine la trame de la broderie, et les femmes de la famille se rendent à Cantorbéry pour broder ce que l’on appellera la tapisserie de Bayeux. John est tombé amoureux d’Isabeau, il renoncera à ses vœux de moine pour l’épouser. Aurèle rend visite à Étienne de Muret en plein hiver, il est victime d’une attaque, il rend son dernier souffle dans les bras d’un enfant sauvageon, élevé par des loups, qu’il reconnaît comme étant son petit-fils, Lou III, disparu en bas âge. Vladimir et Ingrid conseillent au roi Philippe d’épouser Berthe de Hollande. Cette dernière arrive à Paris, mais elle est bien loin d’avoir la grâce d’Isabelle de Kiev, la reine précédente.

Tome 14 : L’enfant loup

En Limousin un enfant loup va rejoindre le giron familial et le monde des humains. Lupus ne chôme dès son retour auprès de ses parents : il va participer activement à la capture du vicomte de Limoges rebelle à son suzerain, le duc Guillaume d’Aquitaine. Par ailleurs, ce dernier cherche un époux pour sa fille Clémence, mais Lupus, épris de la donzelle, va contrarier systématiquement tous ces beaux projets de mariage, participant au guet-apens d’un roi espagnol et sacrifiant au passage à la tradition familiale du « concassage de nez » des comtes d’Anjou. Pendant ce temps-là, Hildebrand, devenu pape, se fâche avec le roi de France et celui de Germanie, il ira même jusqu’à excommunier ce dernier. Pour obtenir la levée de cet anathème le Germain devra s’humilier devant le pape à Canossa. Odon, le frère de Guillaume le Conquérant, fait consacrer sa cathédrale à Bayeux en y exposant la broderie réalisée par les femmes de la famille. John, qui s’est particulièrement illustré lors de la confection de cette œuvre, est recruté par l’évêque de Tours qui fait refaire sa cathédrale et veut l’orner de peintures. Isabeau épouse John et elle apprendra le métier de plâtrier pour suivre son homme sur les chantiers. En Normandie, Guillaume se brouille avec son fils aîné, Robert Courteheuse, qu’il va assiéger dans la forteresse où le rejeton rebelle s’est réfugié. Le père et le fils s’affrontent les armes à la main et Guillaume ne doit d’avoir la vie sauve qu’à l’intervention de Lou-Leif. Robert s’enfuit, les deux hommes semblent irréconciliables.

Tome 15 : La Geste du Guiscard

Guillaume et son fils Courteheuse, fâchés à mort à la fin du précédent volume, vont se réconcilier pour un temps grâce à l’entremise de Golet et Brunehilde, le jeune prince allant guerroyer au nom de son père jusqu’en Écosse en compagnie d’Igor et Bjarni. En Aquitaine Lupus, en remplacement de son père indisponible, saura porter haut les couleurs de son duc lors du tournoi annuel organisé par Guillaume IX. En Germanie les margraves de l’empire se succèdent, toujours recrutés dans la famille des seigneurs de Châlus. Robert Guiscard va entreprendre la conquête de l’empire byzantin, il y parviendra presque, mais devant secourir le pape, il devra quitter le champ de bataille, et le basileus Alexis sauvera sa peau grâce notamment à Pierre. C’est finalement le Normand qui y laissera la sienne. À Rome le pape Grégoire s’estime responsable du sac de la cité éternelle réalisé par les hommes du Guiscard, il devra s’exiler, puis il décédera, laissant la tiare à Victor, puis à Urbain. Ce dernier annoncera qu’il a une grande idée que nous ne connaîtrons que dans le volume à venir. Guillaume de son côté voit disparaître son épouse Mathilde, victime d’une épidémie de peste. Jason, appelé au chevet de l’épouse du Conquérant, sera lui aussi frappé par cette redoutable maladie, dont il comprendra l’origine. L’âge venant, l’embonpoint gagne le duc-roi Guillaume, qui mènera sa dernière campagne contre les Français dans le Vexin.

Tome 16 : Philippe et Bertrade

Humbauld, un nouvel évêque, est venu s’installer à Limoges, au grand dam du vicomte Adémar et de l’abbé du même nom. Cet Humbauld rançonne tout le diocèse et les Châlusiens devront venir lui faire entendre raison. Les fils du Conquérant se déchirent : Guillaume le Roux est devenu roi d’Angleterre, Robert Courteheuse a hérité du duché de Normandie et Henri d’une forte somme d’argent. Mais chacun lorgne sur la part des deux autres et Lou-Leif, Igor, Brunehilde, Bjarni et Golet tentent d’éviter qu’ils ne s’entre-tuent. L’abbé Hugues de Cluny veut reconstruire son abbatiale. Ainsi Gauvin, Sybille, John et Isabeau vont-ils participer à la construction de la plus grande église de la chrétienté. Yves est nommé évêque de Chartres par le pape. Le roi Philippe répudie Berthe, son épouse, et il fait enlever Bertrade de Montfort, l’épouse de Foulques le Réchin. Le roi épouse Bertrade, ce qui lui attire les foudres d’Yves, dont il prend très mal les remontrances et qu’il fait emprisonner par Hugues du Puiset. Tandis que le pape excommunie Philippe, les descendants du seigneur de Châlus font échapper Yves de sa prison. Le basileus Alexis remporte une grande victoire sur les Petchenègues à la bataille de Lebounion. En ce qui concerne la famille, nous verrons Mahaut tomber enceinte, Ethan tomber amoureux et Igor et Lou-Leif tomber lors d’un ultime combat. Les médecins de la famille, quant à eux, font encore une découverte de grande importance pour les femmes en couches. Le pape Urbain révèle au monde sa « grande idée » : libérer le Saint-Sépulcre de Jérusalem qui est aux mains des Infidèles. Il vient à Clermont pour prêcher sa croisade devant une foule enthousiaste. Puis il passe par Limoges où il démasque l’évêque imposteur. Enfin, sur la route de Limoges à Châlus, moult amoureux vont se déclarer.

Tome 17 : Dieu le veut

Tandis que le pape Urbain continue son cheminement en France où il a missionné Robert d’Arbrissel pour plaider la croisade, la famille des descendants du seigneur de Châlus se déchire : Cyrielle et Clotilde veulent partir à la croisade contre l’avis de leurs parents. Elles vont rejoindre la longue procession menée par Pierre l’Ermite. Leurs pères, Bjarni et Golet vont également prendre la suite de l’Ermite, bien à contrecœur, dans le but d’assurer la sécurité de leur fille. Cependant dans la suite de cette croisade dite « des pauvres », des bandes organisent le massacre des juifs de Germanie et de Hongrie. Eudes vient au secours d’une jeune juive, Judith, dont la famille a été massacrée ; il en tombe amoureux et l’aide à se venger des meurtriers. Le margrave Ulrich en profite pour marier ses deux enfants : Ilde avec Zlato et Eudes avec Judith. La croisade « des pauvres » se fait massacrer à Civetot et Marguerite et Clotilde connaissent les affres de l’esclavage. La croisade des barons arrive à son tour à Constantinople, où les négociations pour accepter la suzeraineté du basileus sont tendues. Les membres de la famille du seigneur de Châlus, quant à eux, décident de former une petite troupe, le thème de Châlus, pour combattre ensemble sous la gouverne de Lou. Les barons prennent Nicée et remportent une grande victoire à Dorylée. Marguerite et Clotilde sont libérées, ainsi que Léa et Odile, deux croisées survivantes de la troupe de Pierre l’Ermite que Robin et Anthelme vont trouver fort à leur goût. La croisade poursuit son périple et met le siège devant Antioche. Le thème de Châlus participera largement au succès de ce siège qui sera long et laborieux. Judith et Eudes vont entreprendre leur grand projet : partir sur la route de la soie jusqu’au Catay. Clotilde et Nizam, un prince turc épris de cette dernière, les accompagneront.

Tome 18 : L’avoué du Saint Sépulcre

Après la prise d’Antioche, les croisés poursuivent leur route jusqu’à Jérusalem dont ils entreprennent le siège. Ils finissent par prendre la ville, bien aidés en cela par les descendants du seigneur de Châlus. Les massacres qui s’ensuivent vont cependant dégoûter les membres du thème de Châlus, dont beaucoup vont décider de rentrer au pays. Le rêve du pape Urbain s’accomplira donc, mais Dieu tiendra à en informer lui-même son représentant sur terre. Nous verrons également la réaction des Infidèles et les premiers revers chrétiens en Terre sainte. Sur la route de la soie Judith, Eudes, Clotilde et Nizam auront des démêlés avec les redoutables Assansins d’Alamout. En Europe, Golet de retour de Constantinople découvrira que le roi Guillaume le Roux s’en emparé de son fief. Il saura récupérer son dû, mais le roi d’Angleterre réagira avec vigueur pour le malheur de Golet et Hermine. Anthelme rendu furieux par le triste sort réservé à ses parents, ira jusqu’au régicide pour les venger. En France le roi Philippe délègue la direction de ses états à son fils pour s’adonner au libertinage, ce qui lui vaudra les foudres de l’Église. En Limousin Géraud et Gauvin trouveront leurs âmes sœurs en les personnes de deux sœurs. Enfin l’abbaye de Saint-Martial sera en deuil, son emblématique abbé rendant son âme à Dieu.

Tome 19 : Louis le Batailleur

Le roi Louis VI va prendre en main le royaume de France et tout d’abord ses domaines directs en y matant quelques vassaux rebelles. Pour cela, il crée une troupe composée de 700 chevaliers qui interviendra sous ses ordres pour faire respecter le bon droit. Son père, le roi Philippe, rentre enfin dans les bonnes grâces de l’église en se séparant de Bertrade. Arrivées en Chine, Judith et Clotilde percent les secrets de la fabrication de la soie et du papier et découvrent l’extraordinaire culture de la dynastie des Hong. Elles font la connaissance du célèbre et redoutable juge Ti. En Europe, la querelle entre le Beauclerc et Courteheuse tourne à l’avantage du cadet qui emprisonne son aîné. Bohémond de Tarente, qui passe par le Limousin, épouse la fille du roi Philippe puis s’attaque au basileus Alexis, comme son père avant lui et de manière tout aussi infructueuse. Les Vikings entrent en croisade, Anthelme embarque avec eux. Après avoir essayé, sans succès, d’aider les Chrétiens d’Espagne à prendre Lisbonne aux Maures, ils seront plus heureux en aidant le roi Baudoin de Jérusalem à prendre Sidon aux infidèles de Terre sainte.

Arbre généalogique

1re génération

2e génération

3e génération

Lou Ier (966-1045)

et

Mathilde (968-1045)

Eudes

(984-1052)

et

Hermine

(987-1050)

Adalmode

(1010-1077)

et

Aurèle

(1008-1070)

Guy-Lou

(1015-1080)

et

Hélène

(1020-1086)

Adémar (1022-1103)

Tibelle (1022-1106)

Jean

(985-1051)

et

Anne

(989-1062)

et

Christine

(982-1045)

Jason

(1010-1085)

et

Abella

(1012-1087)

Trotula (1010-1090)et Gariopontus

(1002-1060)

Isabelle

(986-1060)

et

Bjarni Ier

(985-1046)

Lou-Leif

(1016-1093)

et

Élise

(1020-1098)

Brunehilde

(1023-1107)

et

Igor

(1020-1093)

4e génération

5e génération

6e génération

Lou II (1038-1110)

et

Sybille (1038-)

Lou Lupus (1060)

Clémence (1062-)

Lou IV (1089-)

Meredith (1092-)

Agnès (1094-)

Isabelle (1062-)

Pas d’enfant

Gauvin (1064-)

Arielle (1075)

Bertrand (1106-)

Aurèle II (1112)

Geraud (1068-)

Alix (1080-)

Adalmode (1106-)

Géraud II (1112-)

Hugues (1071-)

Pas d’enfant

Hermine (1040-1099)

et

Golet (1029-1099)

Anthèlme (1066-)

Odile (1070-)

Hermine (1105-)

Balian (1106-)

Jean (1110-)

Clotilde (1070-)

Gautier sans Avoir

Nizam (1068-)

Gabriel (1101-)

Kerim (1103-)

Sénégonde (1041-)

et Ulrich (1040-1106)

Eudes (1072-)

Judith (1076-)

Aron (1098-)

Rebecca (1101-)

Ilde (1074-)

Zlatopolk (1072-)

Hildegarde (1098-)

Godefroy (1102-)

Melissende (1048-)

Frédéric (1094-)

Pas d’enfants

Tristan (1032-)

et

Clémence (1040-)

Jean (1063-)

Marie (1068-)

Henri (1101-)

Louise (1103-)

Anne (1070-)

Guy (1038-)

et

Ajiiba (1040-)

Youssef (1065-)

Metteline (1075-)

Liutgarde (1106-)

Ali (1070-)

Sancha (1078-)

Alphonse (1106-)

Zamora (1072-)

et Ethan (1079-)

Michel (1098-)

Alexis (1103-)

Yves (1040-)

Pas d’enfant

Bjarni II (1040-)

et

Roxana (1040-)

Robin (1065-)

Léa (1071-)

Bjarni III (1105-)

Cyrielle (1070-)

Foucher (1060-1102)

Robert (1109-)

Pierre (1042-)

et

édith (1046-)

Edwin

Édouard (1073-)

Marguerite (1074-)

Malcolm (1103-)

Elvide (1075)

Ethelred (1073-)

Élise (1103-)

Isabeau (1047-)

et

John (1040-)

Alix (1085-)

Rodron (1082-)

Hugues (1094-)

Mahaud (1048-1094)

Richard (1094-)

Vladimir (1051)

et

Adelaïde (1054-)

Ladislav (1090-)

Lithuaise (1092-)

Héloïse (1092-)

Ingrid (1054-)

et

Tarik (1051-)

Almodis (1090-)

Béatrix (1094-)

Situation des différents personnages au début du tome 20

Visite à Muret

es huttes étaient au nombre de douze dans la forêt d’Ambazac, sur la colline de Muret. Celle d’Étienne, le fondateur de la petite communauté, était centrale par rapport aux autres. C’est devant cette cabane que l’on se réunissait une fois par jour pour une prière commune, seul moment où les frères se rassemblaient. Le reste du temps, les ermites vivaient séparément, chacun priant de son côté et mangeant seul. Deux frères convers s’occupaient du ravitaillement de la communauté. Bien sûr, on ne mangeait pas de viande : les convers rapportaient des poissons des rivières du voisinage, des fruits, des champignons et quelques châtaignes, bien que cet arbre fût assez rare dans la région1.

Hugues avait établi sa cabane au plus près d’Étienne ; il était le disciple favori du maître. Il était aussi le seul frère à quitter parfois la communauté, certes en de rares occasions. La dernière en date avait été la mise en terre de son père, Lou II, le seigneur de Châlus. En cette circonstance douloureuse, Hugues avait néanmoins revu sa famille avec plaisir. Sybille, sa mère, si triste le jour de l’enterrement de son époux, avait trouvé quelque réconfort à revoir ce fils dont elle se languissait tant.

— Que cette condition d’ermite est dure pour le reste de la famille ! avait confié la Châlusienne à Hugues.

— Je le sais, mère, avait répondu son fils. Il m’est aussi bien cruel de ne pas vous voir plus souvent, mais ma route vers Dieu m’impose de tels sacrifices.

Sybille n’avait rien répondu à cela ; elle ne comprenait pas ce qui poussait les ermites à s’isoler ainsi du reste du monde, mais respectait le choix de son fils.

Hugues en avait profité pour faire la connaissance de ses neveux et nièces, les enfants de Lupus, Géraud et Gauvin. Sa sœur Isabelle avait pour sa part renoncé à prendre époux et à s’assurer une descendance, occupée qu’elle était sur tous ses chantiers à peindre de grandes fresques qui faisaient l’admiration de tous.

Puis le jeune ermite était reparti dans ses forêts reprendre sa vie ascétique.

En ce début d’année 1111, Étienne de Muret et sa petite confrérie reçurent cependant la visite d’une délégation. Quatre moines avaient bravé le froid, la neige, les loups et les terribles légendes qui couraient sur cette communauté pour arriver jusque-là. Ils avaient d’autant plus de mérite à cela que si trois des visiteurs étaient jeunes et robustes, le quatrième était très âgé. N’ayant pu monter sa mule comme ses compagnons, il voyageait dans un petit chariot. Seul cependant à connaître les lieux – il avait déjà rendu visite à Étienne, bien des années auparavant – c’est lui qui indiqua le chemin, resté gravé dans sa mémoire. Ayant fait arrêter sa voiture devant la hutte d’Étienne, le vieux moine en descendit et vint toquer à l’huis. Étienne apparut, et bien qu’il fût fort étonné de cette visite imprévue, un grand sourire de bienvenue illumina immédiatement son visage ; un des préceptes du maître était l’accueil chaleureux des visiteurs, quels qu’ils fussent.

— Mes frères, je ne sais pas qui vous êtes, ni ce qui vous a poussés à venir jusqu’à moi, mais soyez les bienvenus, assura l’ermite.

— Étienne, ne me reconnais-tu pas ? s’enquit le vieillard qui avait frappé à la porte.

L’ermite dévisagea son visiteur et bientôt, il se souvint :

— Robert ! s’exclama-t-il, est-ce bien toi ?

— Naturellement, répondit le vieil homme. Je suis venu te visiter avec Bruno il y a bien longtemps.

— Parfaitement, se rappela Étienne, Robert de Molesme et Bruno de Cologne.

— Hélas, Bruno n’est plus, il a rejoint Notre-Seigneur voilà dix ans déjà, après avoir accompli de grandes choses sur cette terre.

— Vous allez me raconter tout cela, assura Étienne, mais avant, entrez, si vous ne voulez pas geler sur pied sur le pas de ma porte.

Les visiteurs pénétrèrent un à un dans la cabane d’Étienne, qui n’avait guère l’habitude d’une telle fréquentation. Il fallut se tasser quelque peu, d’autant plus que Hugues, attiré par le bruit des nouveaux venus, s’invita à cette réunion. Étienne et Robert prirent les deux seuls tabourets présents, et les quatre jeunes moines s’assirent par terre. Puis Robert fit les présentations.

— Je te présente Étienne Harding, mon successeur à la tête de l’abbaye de Cîteaux, Bernard, l’un de nos jeunes frères des plus prometteurs, ainsi que Guigues qui, malgré son jeune âge, est le prieur de la confrérie de la Grande Chartreuse.

Étienne de Muret présenta Hugues, son disciple châlusien, et dévisagea chacun des visiteurs. Si Étienne Harding n’était plus un jouvenceau2, Bernard et Guigues paraissaient très jeunes3.

— Le voyage a déjà dû être pénible pour tes compagnons, mais je ne sais comment tu as fait pour venir jusqu’à moi, s’étonna Étienne.

— Je me le demande aussi, confirma Robert. Sais-tu que j’aurai quatre-vingt-deux ans en cette année qui sera ma dernière sur notre terre ?

— Tu as atteint l’âge que notre Seigneur octroie à ceux qui l’ont servi avec zèle, comme les abbés de Cluny, assura Étienne. Il t’accueillera en son paradis et tu siégeras parmi les élus.

— Je ne sais, dit pensivement Robert. Quoi qu’il en soit, je ne suis pas venu pour te parler de ma fin prochaine, mais pour échanger avec toi sur les nouveaux élans que nous voulons donner au cénobitisme. Tu es l’instigateur d’un nouveau mode de vie monastique.

— Je ne souhaitais pas être un cénobite en venant ici, expliqua Étienne, l’érémitisme m’attirait davantage. Mais des amis, comme Hugues, sont venus se joindre à moi et il m’a bien fallu accepter une vie communautaire.

— Certes, acquiesça Étienne Harding, mais votre communauté, par la rigueur qu’elle s’impose, fait l’admiration de tous ; nous avons tenté de nous en inspirer à Cîteaux.

— En effet, confirma Robert. J’ai quitté Molesme, dont je déplorais le laxisme, pour fonder avec Étienne et Albéric une nouvelle confrérie à Cîteaux. Le pape m’a cependant ordonné de revenir à Molesme, ce que j’ai fait, laissant la direction de Cîteaux à Albéric et désormais à Étienne depuis le décès de mon successeur. Ainsi, l’ordre des Cisterciens est né, et je me réjouis que sa règle s’inspire plus de la tienne que de celle des Bénédictins, que je trouve trop laxiste en bien des points.

— Quand la règle bénédictine est appliquée avec rigueur, elle n’est pas si mauvaise que ça, estima le maître des lieux. Le problème est qu’elle est bien souvent contournée, ce qui éloigne les frères de leur chemin vers Dieu.

— Nous sommes entièrement d’accord avec vous, frère Étienne, assura Bernard avec véhémence. Je m’en vais bientôt rejoindre l’abbaye de Clervaux et nous y ferons régner la règle des Cisterciens.

— Et toi, frère Guigues, es-tu aussi l’un de ces « Cisterciens » ? s’enquit Étienne.

— Non, mon frère, répondit le jeune moine. J’ai succédé à Bruno, à la tête de la confrérie que nous appelons des Chartreux, car nous nous sommes établis sur une montagne appelée « Chartreuse », près de Grenoble. Notre communauté est bien proche de la vôtre. Nous avons deux types de disciples, les pères, qui sont prêtres et les frères, qui ne le sont pas. Mais tous vivent selon les mêmes règles : le silence de la cellule, la prière continuelle, le travail humble et pauvre, mais également la vie fraternelle, la prière liturgique en commun.

— Voilà qui se rapproche en effet de ce que nous vivons par ici, concéda Étienne.

— Notre particularité réside dans nos frères convers, intervint Hugues : dans notre communauté, ils ont autant d’importance que les moines, ils ne sont pas considérés comme étant de rang inférieur.

— Je pense même qu’ils devraient diriger nos communautés, renchérit Étienne de Muret. Nous autres, tournés vers Dieu, n’avons pas le temps de nous occuper des contingences matérielles ni de la gestion d’une confrérie, c’est le travail des convers.

Les visiteurs d’Étienne trouvèrent étonnante la place importante que leur frère voulait donner aux convers. Pour eux, ces derniers n’étaient là que pour veiller aux détails matériels d’une communauté. Ils ne priaient pas et ne s’adonnaient qu’à des tâches jugées mineures.

Les visiteurs discutèrent ainsi toute la journée et une grande partie de la nuit avec Étienne et son disciple Hugues, échangeant sur la manière dont ils concevaient la vie des cénobites. Tous étaient d’avis que la règle bénédictine devait être réformée et rendue plus sévère, afin que les frères puissent exercer pleinement leur foi, sans aucune distraction risquant de les détourner de Dieu. Tous prônaient un mode de vie s’inspirant de celui des ermites et s’accordaient sur bien des points.

Au petit jour, les discussions cessèrent pour un temps, chacun tombant de sommeil. Les moines s’octroyèrent quelques heures de repos, au cours desquelles l’on n’entendit que des ronflements dans les cabanes d’Étienne et Hugues, où les visiteurs s’étaient répartis. Les débats reprirent en fin de matinée et Robert et ses compagnons repartirent dans l’après-midi, afin de rejoindre le prieuré d’Ambazac avant la nuit.

— Ces nouvelles expériences de vie monacale sont bien intéressantes, commenta Étienne à ses compagnons lors de la prière commune du soir.

— La règle bénédictine ne semble plus faire l’unanimité, constata Hugues. Bien des frères, tout comme nous, la remettent en question.

— En effet, admit Étienne. Toi qui aimes à quitter parfois notre communauté, je pense qu’il sera intéressant que tu visites ces Cisterciens et ces Chartreux de temps à autre, pour nous tenir informés de l’évolution de ces confréries qui sont sœurs de la nôtre.

Hugues acquiesça, lui aussi curieux de voir si ces nouvelles formes de monachisme faisaient des émules.

— Un autre de nos frères mène une expérience intéressante, reprit Hugues, il s’agit de Robert d’Arbrissel.

— N’est-ce pas ce moine prédicateur qui avait fortement impressionné le pape Urbain lors de son séjour en France ? demanda l’un des frères.

— C’est bien lui, confirma Hugues. Le pape l’avait nommé « prédicateur apostolique » ; depuis, il a installé sa communauté à Fontevraud, entre Angers et Poitiers, en une confrérie mixte dans laquelle cohabitent hommes et femmes.

— La place que fait l’Église aux femmes est injuste, déclara Étienne, mais de là à faire vivre ensemble moines et moniales, il y a un pas que je me garderai bien de franchir.

— Eh bien ! Robert le franchit allègrement chaque nuit, affirma Hugues : il couche avec des femmes pour éprouver son vœu de chasteté en résistant à la tentation.

— Voilà qui est curieux, mais où as-tu appris tout cela sur ce Robert d’Arbrissel ? demanda Robert.

— C’est mon frère Gauvin qui construit son monastère, expliqua Hugues. De grandes dames ont déjà rejoint sa communauté, la reine Bertrade, notamment, depuis son repentir.

— Par tous les saints ! Je vais prier le Seigneur pour éviter qu’il ne m’envoie ici quelque femme désireuse de vivre avec nous, s’exclama Étienne de Muret.

— D’autre part, continua Hugues, frère Robert est en train de créer des communautés selon le modèle de Fontevraud et il est justement dans notre région, en train d’ouvrir un prieuré.

— Où cela ? s’enquit Étienne.

— à Cussac, près de Châlus la demeure des gens de ma famille, nous pourrions profiter de son passage pour lui proposer de venir nous visiter.

— Très bonne idée, approuva Étienne, toute nouvelle forme de cénobitisme m’intéresse, va le trouver et ramène le nous, mais de grâce, sans ses femmes.

1. Au Moyen Âge, les châtaigniers n’étaient pas encore très communs en Limousin

2. Il avait 51 ans en cette année 1111.

3. 21 ans pour Bernard de Clervaux et 28 ans pour Guigues.

Le concordat de Sutri

udes et Zlatopolk regardaient les flammes qui s’élevaient de la cité de Novare. Cette place du Nord de l’Italie appartenait à la duchesse Mathilde de Toscane qui, du haut de ses soixante-six ans, dirigeait toujours d’une main ferme toute la région. Indéfectible soutien des papes dans l’interminable querelle des investitures, Mathilde s’était donc opposée à l’empereur Henri IV, qui était venu s’humilier devant le pape Grégoire sur ses terres à Canossa. Cependant Henri V, le fils du précédent empereur, avait repris la politique de son père sur la question des investitures des grands prélats de son Empire, qu’il entendait nommer lui-même sans demander l’avis de la papauté. Il avait annoncé, lors d’une diète à Ratisbonne, le jour de l’Épiphanie de l’année précédente, qu’il comptait obliger le pape Pascal II à le couronner empereur. Il avait mis son armée en route fin 1110.

Cette idée n’avait pas paru fameuse à Eudes, le nouveau margrave de Germanie, qui pressentait que la campagne en Italie ne serait pas simple. En effet, dès leur arrivée en Toscane, Henri avait trouvé porte close devant les forteresses de la duchesse Mathilde. Il avait alors décidé de prendre Novare et de faire un exemple en ravageant la ville. Eudes avait organisé le siège, qui n’avait pas été très long, mais s’était refusé à détruire la cité.

— Depuis quand le margrave de Germanie n’obéit-il plus à son empereur quand celui-ci décide d’un juste châtiment ? s’était emporté Henri.

— Majesté, je suis le chef de vos armées quand il s’agit de vaincre un ennemi ou de prendre une forteresse qui vous résiste, mais ne comptez pas sur moi pour le pillage, le saccage ou le massacre, avait répondu Eudes sans se démonter.

C’est ainsi que le fils d’Ulrich et son beau-frère Zlato n’avaient pas pris part au « juste châtiment » décidé par Henri contre la cité de Novare.

— Le sac de cette ville est un mauvais calcul, bougonna Eudes. La duchesse Mathilde n’aura aucun mal à fédérer tous les Italiens contre l’empereur, comme elle le fit du temps d’Henri IV.

— On dit la duchesse moins véhémente qu’autrefois, répondit Zlato. L’âge aurait diminué ses ardeurs batailleuses.

— Espérons-le, car s’il faut ravager tout le Nord italien avant d’arriver à Rome, les négociations avec le pape ne sont pas près de s’engager.

Puis changeant de sujet, Eudes reprit :

— Où est Frédéric ? J’espère qu’il ne participe pas à ce pillage ?

— Non, il est resté au camp. Ton cousin n’a pas plus de goût que nous pour les tueries.

— C’est un bon petit, estima Eudes, nous en ferons quelqu’un de bien.

— Ton père, sur son lit de mort, m’a demandé de veiller sur lui, rappela Zlato.

— Demande inutile ! Frédéric est notre cousin, et tu sais bien que dans la famille, on se soutient mordicus les uns les autres.

Peu de temps après l’épisode de Novare, Henri envoya à Rome un chanoine de ses conseillers, Norbert de Xanten, pour solliciter une entrevue auprès du pape. Le Souverain pontife hésita quelque peu à recevoir celui qui n’était encore que roi de Germanie, tant qu’il n’avait pas ceint la couronne du Saint-Empire. Il finit cependant par accepter car Henri, à la tête de ses trente mille hommes, semblait bien décidé à prendre Rome par la force s’il le fallait.

L’entrevue eut lieu à Sutri, à une trentaine de lieues au nord de Rome. Le pape et l’empereur se rencontrèrent en tête-à-tête, chacun accompagné simplement d’un conseiller : Norbert de Xanten pour Henri et le cardinal chancelier Jean de Gaète pour le pape. à la surprise générale, à la sortie de cette entrevue, le pape et l’empereur étaient tombés d’accord. Ils étaient prêts à signer un concordat stipulant que l’empereur abandonnait les investitures des prélats de l’Église et que ces derniers abandonnaient leurs charges régaliennes.

— Eh bien ! mon cher Norbert, je ne sais comment tu t’y es pris, mais obtenir cet accord est un moment historique, estima Eudes, qui connaissait et appréciait le jeune chanoine devenu conseiller de l’empereur.

— J’avoue que je ne suis pas mécontent, confirma Norbert. L’idée de séparer les charges régaliennes des charges spirituelles des dignitaires de l’Église ne vient toutefois pas de moi, mais d’un certain Yves de Chartres, membre de votre famille, si je ne m’abuse, messire le margrave.

— Cette idée d’abandon des charges régaliennes est brillante, commenta Zlatopolk, mais il ne sera pas simple de la faire appliquer.

— Et pourquoi cela ? s’étonna Norbert. Puisque le pape et l’empereur sont d’accord !

— Je trouve moi aussi l’idée excellente, intervint Eudes. C’est bien en effet parce que les prélats ont des charges régaliennes qu’Henri s’entête à vouloir les nommer. Si les évêques renoncent à leurs possessions pour s’occuper uniquement des affaires de l’Église, les choses n’en iront que mieux.

— Absolument. En théorie, tout est parfait, concéda Zlato : Henri récupère toutes les fonctions régaliennes de son clergé et pourra ainsi les distribuer à qui il veut, voilà pourquoi il abandonne aussi facilement les investitures.

— De toute évidence, les deux partis y trouvent leur intérêt, nota Norbert.

— Vous oubliez tout simplement le troisième parti, celui des évêques et des archevêques, reprit Zlato.

— Le clergé allemand acceptera bien volontiers que le pape reprenne les investitures, assura Norbert. J’ai discuté avec nombre de grands prélats qui me l’ont confirmé.

— J’entends bien, admit Zlato, mais abandonner les régales est une autre paire de manches. Jamais le haut clergé ne voudra renoncer aux richesses et aux terres, Henri et Pascal sont de doux rêveurs.

Eudes et Norbert durent admettre que la médication serait en effet plus dure à avaler pour toutes ces têtes mitrées, habituées aux honneurs et au luxe. Mais si l’empereur et le pape l’imposaient, il faudrait bien qu’ils acceptent de revenir et de s’en tenir à leur fonction première : conduire les troupeaux du Seigneur sur les chemins de la rédemption.