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Faustine et Tristan, une fille et un garçon très différents qui ne se connaissent pas, rencontrent en parallèle un vieux monsieur qui va les faire évoluer et ouvrir les yeux sur le monde et leur avenir qui pourrait devenir commun.
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Seitenzahl: 70
Veröffentlichungsjahr: 2021
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Cette histoire imaginaire était destinée à être lue doucement, par épisodes,
à ses petits-enfants Maëlyne et Ethan,
par leur Papydo…
Peut-être intéressera-t-elle aussi des grands parents qui aiment lire,
et rêver de mondes meilleurs où ils verraient s’épanouir et grandir en sagesse leurs petits-enfants.
Retiendra-t-elle l'attention de ces derniers?
Au début :
- Tristan (livre 1) a 8 ans,
- Faustine (livre 2) a 10 ans.
A la fin (livre 3), ils se rencontrent, l’un est devenu pré-ado, l’autre ado.
Le vieil homme marchait lentement dans la petite rue, appuyé sur sa canne. En le regardant attentivement on pouvait voir qu’il avait le teint un peu rosé, et deviner qu’il ne manquait pas les occasions de boire un petit coup de vin rouge. Il s’assit sur un banc de la place du Souvenir, à côté du monument aux morts des 2 dernières guerres mondiales. Il aimait s’y reposer, regarder passer les voitures qui contournaient la place, et il aimait regarder les enfants de la rue qui venaient profiter de la pelouse pour se poursuivre, se bagarrer, se rouler dans l’herbe : que cette jeunesse avait d’énergie !
Il interrogea un petit teigneux très vif, maigre comme un coucou : comment tu t’appelles, toi ?
-Tristan, et j’ai 8 ans.
- Dis donc tu as des copains qui ont l’air plus costauds que toi, et plus vieux, c’est normal, ça ?
- C’est parce qu’on est à la même école et que je suis en avance, j’ai sauté 2 classes.
Et Tristan repartit retrouver sa meute… Au bout d’un moment, cela a chauffé entre les jeunes, un grand gaillard, Pietro, a attrapé Tristan ; il l’a levé horizontalement comme s’il tenait une planche, à hauteur de ses épaules, puis l’a lâché et laissé tomber sur son dos, sur l’herbe. Le gamin n’a pas bougé ou gémit, le souffle coupé il est resté inerte, raide. Pietro s’est mis la tête entre ses 2 mains, et il a crié et répété : « j’ai tué mon meilleur copain ».
Le vieil homme s’est levé, a dit à Pietro : ne le bouge pas ! Mais Pietro l’a saisi délicatement, et l’a ramené dans ses bras, en courant, à sa maison située à 100 mètres dans la rue, en priant pour que la mère de Tristan soit là…
Chez lui, tout s’est bien passé ensuite pour Tristan qui a retrouvé tout doucement ses esprits. Nulle colère n’est apparue, ni rancune. La maman de Tristan a servi des tartines de sa confiture (maison) de fraises (maison) à son fils, à Pietro et aux quelques copains qui avaient suivi par souci de la santé de leur ami. Le vieil homme est venu demander de ses nouvelles à Tristan, celui-ci lui a dit que tout allait bien mais qu’il avait expérimenté quelque chose de bizarre… Juste après le choc de la chute il avait eu l’impression de voir son corps étendu sur l’herbe, et de pouvoir l’observer depuis quelques mètres au-dessus, comme s’il était un oiseau. Une curieuse sensation de dédoublement…
(à suivre)
Le lendemain, Tristan faisait seul un peu de vélo sur la place quand le vieil homme s’est de nouveau inquiété de sa santé…- Tu t’assois à côté de moi pour bavarder un peu ? Tes copains ne sont pas là. C’est curieux ce que tu m’as raconté hier, tu sais moi aussi il m’arrive d’avoir l’impression de flotter au-dessus de mon corps, surtout quand je picole un peu trop, mais ce sont des expériences instructives et souvent agréables… Mais dis-moi, pourquoi vous vous disputez violemment parfois avec les copains ?- Oh ils disent tellement de conneries. Ils veulent poster n’importe quoi sur Facebook, pour être à tout prix célèbres. Par exemple l’un décide de dire quand il sera un peu plus vieux qu’il veut épouser une dame hippopotame et se lancer dans des démarches pour faire reconnaître par l’Etat civil qu’il est lui-même un phacochère. Il pense avoir bonne chance de faireun tabac planétaire sur YouTube, et travaille ses expressions de visage pour cela et paraître sincère, avant de publier un appel émouvant, filmé sur son smartphone. Et ce n’est pas le seul cinglé de la bande : ils sont assez nombreux pour fournir unflux continu d’âneries accablantessur les réseaux sociaux, qui sont des autoroutes qui conduisent toutes les pires stupidités, droit dans nos cerveaux.- Tu es bien sérieux et réfléchi pour un gamin de 8 ans !- Qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse ? Vous ne voulez pas m’empêcher de réfléchir tout de même ? C’est comme le besoin de toujours se bagarrer. L’autre jour j’ai dit à un copain « je ne parle pas le langage de la violence ». Le maçon qui travaillait à côté a rigolé en m’entendant, et il m’a dit « tu parles de plus en plus comme un livre, tu vas ressembler à ton oncle ! J’admets cependant que c’était un prof que j’aimais beaucoup ». Moi, j’aime beaucoup les bandes dessinées de Benoît Brisefer, le petit garçon très fort, qui ne se sert de sa force que pour neutraliser les méchants, et quand il n’y a pas d’autre solution.
- Et tes copains, tu ne peux pas en changer ?- C’est dur : je ne veux pas être seul, et je n’ai ni frère ni sœur. Je pense qu’une personne normale, sans histoire, finit par se sentir isolée, exclue du succès et de la célébrité, et au fond un peu “ratée”.Moi je m’habille normalement, je travaille, je bricole, je joue au Scrabble, au Sudoku… Je ne serai jamais un héros sur YouTube, donc les copains me disent qu’on me jugera ainsi « c’est un nul, un raté... »- Alorsdevenir célèbre, pour le meilleur et pour le pire, c’est le but numéro de vous les jeunes ? On ne compte plus les adolescents, les quidams, qui ont un jour publié une photo, une vidéo, un message, sans se douter de ce qui allait se produire, et qui sont devenus ainsi du jour au lendemain des célébrités mondiales, et souventpas dans le bon sensJ’ai vraiment vécu trop longtemps, petit, il est temps que je quitte ce monde. Tu sais j’avais toujours eu l’habitude d’écrire des lettres. La “petite” différence, était que c’était des courriers papiers et non pasélectroniques(des emails qui peuvent doncse transférer très facilement, d’un carnet d’adresse à l’autre).Ces lettres touchaient peu de gens. De nos jours, suite à un message devenu “viral”,des dizaines de milliers de personnes que l’on ne connaît paspeuvent commencer à vous lire, du jour au lendemain. Mais qui se demande, aujourd’hui, quel sera l’impact de ses messages. Sur qui ? Qui va les aimer ? Qui va les détester ? Globalement, vont-ils apporter aux gens plus de choses positives ? Ou négatives ? Peut-on le savoir ? C’est une lourde responsabilité morale… Internet donneune prime énormeà ceux qui osent dire et faire n’importe quoi. Il faudrait redécouvrir le sens des proverbes anciens comme “La parole est d’argent, mais le silence est d’or”. Ou encore “Avant de parler, tourne ta langue sept fois dans ta bouche”. - Allez, retourne faire du vélo, à ton âge on ne redevrait pas se tracasser avec ces interrogations-là. (à suivre)