Le ventre et l'oreiller - Nicole Batlaj - E-Book

Le ventre et l'oreiller E-Book

Nicole Batlaj

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Beschreibung

La force d’une rencontre entre deux mondes bien différents mais qui s’apportent mutuellement

Une nuit, place de l’Ecole militaire, la narratrice rencontre Michel. Michel qui vit dans la rue, qui murmure silencieusement pour apprivoiser sa solitude, psalmodiant les béatitudes de César Franck. Peu à peu, tous deux s’apprivoisent. Il lui ouvre les portes du secret de ses nuits, faites d’alcool, de dangers et de délires. Elle lui ouvre les portes de son enfance, de sa mélancolie. Elle lui offrira un gîte, un accueil, une trêve et lui sa présence, solide et apaisante.

Une œuvre à la forme inqualifiable mais d’une beauté poétique indéniable

EXTRAIT

Notre rencontre, enfin la première,
est difficile à retrouver dans l’exactitude.
C’était sans doute vers minuit,
place de l’École-Militaire.
Tout était silencieux.
La vision reconstituée écartait les nuages,
ou bien était-ce l’éclat des réverbères.
Je vis un homme assis, très beau, calme,
indifférent à sa pauvreté.

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Seitenzahl: 26

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L’arbre

« Son corps est sans tête. Des rameaux jaillissent de son dos. Il n’a pas de pieds, mais des racines exaspérées. Elles veulent sortir de terre. Pour renier son identité l’homme s’est transformé

Nicole BATLAJ

Le ventre et l’oreiller

Michel Ulrich possède une formation de sculpteur acquise à Berlin.

Les dessins au fusain, et autres aquarelles ont la texture, le relief proche de son initiation à la sculpture.

Ils offrent au regard une sensation de relief, de profondeur et l’esquisse du mouvement sans cesse recommencé.

À Michel ULRICH

Ce texte est le tien.

À mon amie proche, Isabelle GOMES

Au Dr Guy KLOETI

À la mémoire d’Ilse Barande.

PROLOGUE

« Ce n’est pas pour la mémoire que tu as inventé les souvenirs mais pour la remémoration. »

–Théétète, Platon

Michel est très grand, sa barbe blanche, ses longs cheveux tressés interrogent notre différence.

Il est assis sur une bouche de métro, tient une bouteille de désespoir à vin.

La solitude, nos solitudes sont d’une telle intensité que je ne puis me taire.

C’est le soir, il fait un peu frais.

Nous nous apprivoisons du regard, de la voix.

J’apprends qu’il a été tailleur de pierre, et qu’il est d’origine allemande.

Son langage est élégant et son accent mélodique.

Après cette première rencontre, d’autres suivent.

Je songerais à le vêtir plus chaudement et à trouver des vêtements à sa taille.

Mais nous parlons toujours plus volontiers de références littéraires.

Il est fou d’Hemingway, de Scott Fitzgerald et de littérature russe.

Un après-midi de Noël, nous nous retrouvons seuls dans une rue de Paris. Tout est désert.

Il me demande timidement : « Il fait tant froid, puis-je entrer cinq minutes ? » Il n’est jamais reparti...

On ne sait que très peu de choses quant aux naufragés, leurs souvenirs se promènent comme des orphelins de leur mémoire.

Un jour il me demande : « Pourquoi voulez-vous porter ma souffrance ? »

« C’est moins lourd à deux », ai-je répondu.

Ce partage maternel vient de s’achever après dix ans de complicité…

L’expérience de ce vécu proche avec les nombreux naufragés m’a rendue moins clémente à l’égard d’une société intolérante à la différence, méprisante, exterminatrice vis-à-vis des plus démunis.

Les visages ravagés, les bouches édentées, les regards sans yeux, les négligences vestimentaires.

A-t’on songé qu’ils n’ont quasiment pas d’endroit pour boire un café, se laver, ni faire leurs besoins naturels ?

« Les pauvres ça sent mauvais. Ils se noient dans l’alcool pour y connaître de louches béatitudes. Ils sont vraiment répugnants, dégoutants. »

L’Abbé Pierre s’adressait aux pouvoirs politiques en ces termes malheureusement toujours actuels :

« Cessez de vous sentir impuissants devant tant de souffrance, évitez que votre inaction ne devienne un crime contre l’humanité. »

Les causeuses

Hommage à Camille Claudel

« Les femmes sont bavardes Les hommes silencieux. Dans l’humeur ils se partagent le verbe du silence. »

–René Char

LA RENCONTRE

Notre rencontre, enfin la première, est difficile à retrouver dans l’exactitude.