Miracles! Vous y croyez vous? - Jean-Luc Lézeau - E-Book

Miracles! Vous y croyez vous? E-Book

Jean-Luc Lézeau

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Beschreibung

En partant en mission, nous pensions, Eileen et moi, être prêts à affronter tous les problèmes. Deux jour après notre départ, nous nous demandions si c'était vraiment la volonté de Dieu de se retrouver aux entipodes avec deux enfants en bas âge, à des milliers de kilomètres d'une école impossible à trouver sur une carte. Pourtant, tout au long de ce parcours incertain nous avons vu Sa main, Sa protection et Ses miracles.

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Du même auteur :

« Srategic Church Finances: A Biblical Approach” by Jean-Luc Lézeau and Benjamin C Maxson. 2008.

« Pour une vie meilleure » Collection de 9 DVD de 35 émissions de 30mn. Département de la Gestion Chrétienne de la vie. Conférence Générale des Adventistes du Septième Jour. 2009

« La vie en abondance » 2012. JLL Publishing. Epuisé.

Table des matières :

Prologue

Un bon départ ?

Lukanga

Ad Intérim

Au marché

En attendant

Rébellion scolaire

Nouvelle an à Korora

Permutation

Songa

Une blessure, deux patients

Vacances inattendues à Lusaka

Visite au milieu de la brousse

Coup de boule

A bientôt ou Adieu ?

Nanga-Eboko

Douala

Congés en Europe

Déménagement

Retour en France

Tournant l’inflation à notre profit

Cours de langues

Missionnaires en Suisse ?

Angola et Mozambique

Epilogue

Remerciements

Prologue

Je n’ai jamais connu mon père. Je suis né trois mois après qu’il ait été tué, pendant la seconde guerre mondiale, dans la fameuse bataille de Monte Casino près de Rome. Mon père était infirmier à l’armée. Il n’avait pas vraiment eu le choix : le statut d’objecteur de conscience était inconnu à l’époque, et l’enrôlement dans l’armée était obligatoire pour tout le monde, pasteur ou pas, et c’était son cas. 1 Ne voulant pas porter les armes, il opte pour le meilleur moyen d’aider ses camarades : devenir infirmier. Après avoir sauvé plusieurs d’entre eux, il est blessé lui-même, et meurt au combat, car quoique sa blessure ne fût pas mortelle, personne n’est venu le secourir. C’est cette image idéalisée du père qui part à l’étranger et donne sa vie pour sauver celle des autres qui a été ma motivation pour devenir missionnaire.

Des années plus tard Eileen, mon épouse, et moi, recevons notre appel : aller enseigner dans une école secondaire à Lukanga, au Zaïre2. J’ai découvert que servir en tant que missionnaire était comme s’engager dans l’armée française : après une formation de base, le sergent demandait aux recrues : « quel est votre métier ? ». Si la réponse était mécanicien, on était envoyé en cuisine. Si la réponse était boulanger, il finissait en tant que chauffeur de camion etc. De la même manière, on m’a demandé d’enseigner toutes sortes de matières sauf celle pour laquelle j’étais qualifié. J’ai vite appris qu’un professeur devait toujours avoir deux cours d’avance sur ses élèves.

Quand nous avons reçu la nouvelle du lieu de notre mission, Google Earth n’existait pas. Nous avons donc plongé dans un atlas pour trouver où se trouvait Lukanga. C’est là que nous avons réalisé que c’était si petit que l’atlas ne le mentionnait même pas (à ce jour, Google Earth n’y est toujours pas mentionné). On nous a dit que la ville la plus proche était Butembo, qui n’était pas sur la carte non plus. Goma était la seule ville assez importante pour qu’elle soit mentionnée mais elle était à plus de 300 km de là ! Bienvenue à nulle part ! La deuxième découverte était le nombre impressionnant d’écoles, d’hôpitaux et de stations missionnaires autour du monde qui se trouvent dans un endroit presque impossible à trouver.

Pour être un peu préparés au choc culturel que nous allions subir, nous avons été invités au premier Institut des Missions organisé à l’extérieur des États-Unis par les Docteurs Oosterwald et Staples. C’était un séminaire d’un mois tenu à l’Université de Newbold à Binfield, Angleterre.

Dr. Oosterwald est à l’extrême gauche et

Dr. Staples est tout en haut à l’extrême droite.

1 Antoine Lézeau était pasteur en Algérie à cette époque.

2 Actuellement la République Démocratique du Congo.

Un bon départ ?3

Notre voyage pour l’Afrique a commencé le Jeudi 4 Septembre en 1975 à précisément 6:40 du matin, à la gare de Thonon-les-Bains en France, où nous vivions. Nous sommes arrivés à la Gare de l’Est de Paris à 13:30 pour ensuite prendre un taxi jusqu’à l’aéroport de Roissy. Nous devions prendre ensuite l’avion jusqu’à Bruxelles puis un autre jusqu’à Kinshasa, la capitale du Zaïre. Nous aurions pu partir directement en avion depuis Genève, en Suisse, qui est à 40 km de Thonon mais apparemment quelqu’un avait décidé que cela aurait été trop facile pour une famille avec deux petits enfants de commencer leur service missionnaire de cette façon.

Nos allocations de bagages nous ont permis de ne prendre que l’essentiel des affaires avec lesquelles nous allions vivre pendant les trois mois à venir. Nous avons donc Eileen, moi et nos deux enfants alors âgés de trois et quatre ans, mis en bagages accompagnés trois malles métalliques et deux valises. Nous sommes arrivés à Bruxelles à l’heure et avons fait tranquillement la queue au guichet Sabena pour obtenir nos cartes d’embarquement pour Kinshasa. À notre grande surprise on nous dit que nos billets de missionnaires ne nous permettaient pas de prendre l’avion de cette compagnie ! Nous avons plaidé que nos bagages étaient déjà en route pour Kinshasa, que nous n’avions rien avec nous et que nous avions deux petits enfants avec nous…en vain. L’agent nous a expliqué que la seule solution était de mettre nos noms sur la liste d’attente pour le prochain vol d’Air Zaïre, qui était complet ce jour-là. Notre aventure vers nulle part commençait bien, et notre désir de partir en mission commença à faiblir. Était-ce bien là le plan que Dieu avait tracé pour nous en Afrique ?

Les cours et les présentations pendant l’Institut des Missions étaient censés nous préparer au choc culturel que nous allions rencontrer sur le continent africain. Mais là, nous n’étions même pas partis et nous étions confrontés à des situations qui auraient pu être évitées si nos chers dirigeants avaient planifié les choses un peu mieux. Il faut ici que je fasse une distinction entre notre président de division qui, ancien missionnaire aurait tout fait pour que tout se passe pour le mieux et le trésorier adjoint en charge des réservations, qui n’était jamais sorti de son pays et n’avait aucune idée de la réalité du terrain. Avec la certitude que le moins cher est toujours le mieux !

Que devions-nous faire ? Je n’avais pas reçu mon premier salaire et comme je venais tout juste de terminer ma licence ce n’étaient pas les économies que nous avions faites alors que j’étais étudiant qui allaient nous mener loin ! Et pour être sincère, je n’avais même aucune idée de combien j’allais être payé ; ce n’était pas le genre de question que nous posions en tant que missionnaires à l’époque. J’étais maintenant supposé trouver un hôtel dans l’une des villes les plus chères d’Europe ! Nous avons donc pris le train puis un taxi jusqu’à la Fédération locale de notre Église pour expliquer notre situation au trésorier. Il prit des décisions rapides en changeant nos tickets d’avion et en trouvant un hôtel pour nous. Le lendemain, nous partions reposés et la tête haute pour continuer notre aventure et découvrir où se trouvait Lukanga. Notre enthousiasme est vite retombé, quand après avoir attendu la plus grande partie de la journée - sans avoir pu nous arrêter faire des courses – on nous expliqua que le premier vol était complet, comme le second, et le troisième… La procédure devait être refaite le lendemain si nous voulions vraiment aller au Zaïre ! J’ai rapidement contacté le trésorier pour confirmer que notre chambre d’hôtel était encore disponible. C’est ainsi que nous avons passé une nouvelle nuit à Bruxelles. Le jour suivant, vendredi, nous sommes informés, enfin, qu’il y avait quatre sièges libres sur un vol qui partait le soir-même.

Nous parlons de nos difficultés avec d’autres passagers du vol, en leur apprenant que nos bagages avaient été envoyés trois jours auparavant à Kinshasa, et ils nous expliquent gentiment que ce n’est pas la peine d’aller les chercher à l’aéroport : ils n’y seront plus. Inutile de dire que cela n’a pas remonté notre moral. Nous étions, avec deux enfants, portant les mêmes vêtements pour le troisième jour consécutif, on venait de perdre tout ce que nous possédions et on se demandait toujours où était le Lukanga !

Après un vol de douze heures nous atterrissons à l’aéroport de N’Jili à Kinshasa la belle, capitale du Zaïre, sur la côte ouest du continent. Les premières impressions que vous avez à l’ouverture des portes de l’avion ce sont les odeurs et la chaleur qui vous frappent en pleine tête. La température atteignait les 40°C.

Malgré les sombres pronostics que nous avions reçus concernant nos bagages, nous sommes allés présenter nos billets à un employé qui nous dirigea vers le bâtiment de fret aérien où, en principe, nos bagages devaient être stockés depuis trois jours. À notre grande surprise, nos trois cantines et deux valises nous attendaient là, sans dommage apparent ! C’est avec des cœurs reconnaissants envers Dieu que nous avons récupéré nos affaires. Dans un pays où le vol et la corruption sont un mode de vie, c’était un réel miracle que nos bagages soient restés intacts !

Comme le Trésorier de la Fédération Belge savait que nous devions partir le soir précédent, nous pensions qu’il avait prévenu notre église locale pour que quelqu’un de la Mission nous attende. Mais personne n’était là. C’est vrai, c’était samedi, mais étant de nouveaux missionnaires avec deux enfants… nous nous attendions à un petit comité d’accueil. Le problème était que je savais que Goma était à l’autre bout du pays, juste deux mille kilomètres plus à l’est mais nous n’avions qu’un ticket jusqu’à Kinshasa ! Comment allions nous voyager jusqu’à Goma ?

Nous avons pris un taxi, chargé nos malles et nos valises, et avons demandé au chauffeur de nous conduire jusqu’à la Mission Adventiste. Il ne nous a pas dit au départ qu’il n’avait jamais entendu parler de cette Église et ne savait pas où elle était située dans une ville de plus d’un million d’habitants. Vue la chaleur ambiante, nous commencions à avoir vraiment soif et nos enfants pleuraient pour une boisson. Pendant ce temps, le conducteur naviguait dans toute la ville, s’arrêtant çà et là demandant aux passants s’ils savaient où se trouvait l’Église Adventiste ! Nous sommes allés jusqu’à l’ambassade de France pour demander si eux savaient où elle était. Jamais entendu parler. Ils nous ont envoyés à l’Église Évangélique la plus proche ! Notre pèlerinage à travers la ville a duré plus de trois heures jusqu’à ce que quelqu’un nous donne enfin des directives précises ; ce qui nous permit de trouver, enfin, la seule petite église adventiste de toute la ville. Nous sommes arrivés juste à la fin du culte ! Grâce à Dieu, à partir de là, Pasteur Célicourt, missionnaire venant de Haïti, a pris les choses en main. Il a demandé à un frère zaïrois de payer le taxi sachant très bien qu’il nous plumerait si le musungu