Un été plus chaud que les autres - Guy Aymard - E-Book

Un été plus chaud que les autres E-Book

Guy Aymard

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Beschreibung

Un été plus chaud que les autres est un essai historique visant à démêler tant soit peu les incertitudes liées à l’assèchement graduel du Sahara.
Devant ce qu’il est devenu aujourd’hui et sachant ce qu’il était jadis, très vert, la question se pose sur les raisons exactes de cette modification.

À PROPOS DE L'AUTEUR

C’est à la naissance de ses petits-enfants que Guy Aymard s’est mis à l’écriture. Ses récits sont inspirés de ses expériences d'ancien militaire, de ses jugements. Ils sont également le fruit de ses nombreuses lectures, sans cesse à la recherche des plus beaux textes.

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Guy Aymard

Un été plus chaud que les autres

Essai

© Lys Bleu Éditions – Guy Aymard

ISBN : 979-10-377-3334-4

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À une civilisation énigmatique…

Du même auteur

- La splendeur assassinée Tome I, Éd. Sekhmet, 1999 ;

- La splendeur assassinée Tome IV ;

- On… on… on…/Roman de mœurs ;

- Napoléonidas/Bicentenaire de l’empire, Éd. Sekhmet, 2002 ;

- L’arc d’alliance/roman des âges oubliés, 7écrit, 2007 ;

- Le secret/roman du terroir, Éd. Persée, 2009 ;

- Le cygne de la Croix/roman biblique, 7écrit, 2013 ;

- Ank le marcheur/roman des origines, 7écrit, 2013 ;

- Comitissa/Roman Historique, 7écrit, 2013 ;

- Lettre ouverte d’un naïf à Mr le Président de la République, Edilivre, 2013 ;

- Sel fin sur la loi salique, 7écrit, 2013 ;

- Le vol du circaète Tome VIII La trajectoire cahotante de l’homme, Éd. Le Lys Bleu (2020) ;

- À la belette d’or, Éd. Le Lys Bleu (2020) ;

- Le passager de l’ombre, Éd. Le Lys Bleu (2020) ;

- Virez les premiers, messieurs les Anglais, la trajectoire cahotante de l’homme, Tome VI, Éd. Le Lys Bleu (2020) ;

- On dit... ou démolition, Éd. Le Lys Bleu (2020) ;

- L’étoile de Barnard, Éd. Sydnée Laurent (2020) ;

- Le Génocide, Éd. Saint-Honoré (2020).

- Les crimes d’Innocent III, Éd. Le Lys Bleu (2021) ;

- Les malheurs de Marie, Éd. Le Lys Bleu (2021).

Note de l’auteur

Cette œuvre est un instantané de notre aurore. Le genre homo provient de l’Afrique, d’une façon générale. C’est ce qui est admis par la science aujourd’hui. Néanmoins, les détails de ce processus sont ignorés. Ce qui motive ce livre est son époque contemporaine, celle des derniers cent mille ans et, plus précisément, celle qui a vécu les derniers soubresauts de la glaciation de Würm, le tardiglaciaire. Une importante dérive des climats et des faciès géographiques s’est déroulée en Afrique du Nord transformant la savane verdoyante en une étendue desséchée impropre à la civilisation, telle que nous la connaissons ce jour, le Sahara. Des questions restent sans réponses.

Avertissement

Écrire un ouvrage de vulgarisation sur la ou les civilisations protosahariennes relève d’un défi très, très osé. Il est, de plus, à peu près voué à son propre échec. Les archéologues modernes savent qu’un conglomérat de la pensée a bien existé dans ces grès déchiquetés de l’ordovicien et ces tourbillons de vent inamicaux par les idéogrammes que l’érosion a bien voulu respecter, mais la méthode de prospection habituelle qu’ils utilisent et qui est l’étude des ossements et l’invention des ruines de cités antiques leur fait en ce lieu immense totalement défaut. Le sable a en quelques millénaires tout balayé, enseveli. Donc ! pas de datation directe possible (une image ne se date pas), seules quelques cendres abritées du vent et de la lumière ont permis des estimations relatives au millier d’années près, bornes qui donnent pourtant la possibilité de débuter l’état des lieux que je tente.

La galerie de peintures, voire de rondes-bosses, de gravures, est, quant à elle, particulièrement bavarde. Non pas comme dans un musée qui regroupe ses œuvres sous un toit unique ; le Tassili des Ajjer, qui est un lieu immense, les disperse sur de grandes distances, avec quelques affleurements d’eaux persistants au pied de plusieurs massifs. Une poche libyenne décelée depuis peu mesurerait la dimension de l’Allemagne, ce qui avérerait s’il en était nécessaire l’ancienne condition d’espace humide et vert recouvrant autrefois la région, mangée, dévorée, dévitalisée par un ensablement omnipotent. C’est beau. Mais d’une beauté devenue rude, sauvage, minérale, n’offrant que des conditions de vie acrobatiques et limitées, périlleuses, sinon mortelles. Une beauté qui ne s’obtient qu’après un entraînement sans failles, par une volonté à toute épreuve, un travail sur soi permanent, et ne tolère aucune négligence.

De cette antique région douce et tempérée sillonnée de fleuves, ocellée de lacs, où des villes s’implantaient, il demeure des traces raréfiées sous la forme de points d’eau permanents ou éphémères, des oasis, rendant possibles des vies austères, âpres et consciemment dosées, calculées au plus juste. Une faune famélique s’y est adaptée avec une grande débauche d’efforts. Une végétation dont le roi demeure l’acacia s’y maintient en s’enracinant profondément, ainsi que des formes graciles en des endroits protégés par des falaises dispensatrices d’ombres où coulent des veines humides cachées, surgissant en surface lors de fortes pluies.

Quant aux populations que nous dévoilent les pictogrammes, elles ne semblent guère négroïdes, élégantes par endroits, heureuses, nous découvrant des profils très fins d’Européennes, sans omettre la trialité académique de brune, de blonde et de rousse, étalant en sus un niveau de confort digne d’une civilisation implantée de longue date. C’est l’image de couverture que je vous propose et qui demeure, à mon sens, impressionnante de réalisme. L’inquiétude ne se lit pas sur leurs visages tranquilles, sûrs d’eux, pomponnés. Elles semblent aller à un train de sénatrices et de promeneuses. Y a-t-il une contradiction factuelle ? Un conflit de compréhension ? Je crois qu’il nous faut accepter les impressions brutes sans soupirer en leitmotiv des « mais oui, mais non, oui mais, non mais »…

Beaucoup de logique et l’étude patiente des artefacts disponibles devraient se traduire par quelques résultats probants, des fils conducteurs, des compréhensions opportunes.

Carte ancienne de la région (H. J. Hugot)

Addenda

Quelques lignes encore pour faire connaître au lecteur les principaux ressorts qui font agir l’auteur. J’ai à mon actif 16 romans, dont 3 essais, et 3 livres de poésie classique. Romans, essais, très souvent historiques, consacrés neuf fois sur dix à des femmes qui en sont les héroïnes. J’explique. Primo, les femmes ont assez payé complémentarité et soumission ; secundo, je suis admirateur des femmes depuis toujours ; tertio, je suis convaincu que le neurone féminin vaut le neurone masculin. Je sers toujours pour preuve cette réalité : la Grande-Bretagne compte plus de grandes reines que de grands rois. Il existe beaucoup d’autres exemples qu’il serait fastidieux d’énumérer ici. C’est le pour. Le contre ne manque pas. Les lois de parité en politique me semblent infécondes, sinon dangereuses. La femme, bien que très différente, est l’une des facettes de la dualité humaine, un incontournable élément de sa marche vers le futur. C’est une mesure de protectionnisme de la nommer pour respecter une parité, un aveu de sa faiblesse qui me gêne. J’y verrais plutôt une notion d’équivalence. La galanterie, oui, la garde, non. Passons ! La femme a-t-elle besoin de ce passe-droit ? Le président ou la présidente n’ont qu’à choisir le meilleur, homme ou femme. Une femme, sachant ce qu’elle vaut, devrait refuser son poste s’il lui a été attribué pour respecter une parité. Je ne me sentirais point rabaissé d’obéir à un gouvernement composé uniquement de femmes s’il s’est avéré qu’elles étaient les meilleures. Cela n’empêche nullement ladite galanterie qui nous apporte du plaisir. Il est urgent d’accorder l’entrée aux femmes dans ce cénacle des meilleurs où les Grecs élisaient les « anthropos » et non les « andros ». « Il arriva autrefois dans les lointains déserts de Scéthé qu’une moniale rendît visite à Abba Antoine pour un conseil. Un jeune moine la voyant parmi les hommes fut choqué : Quoi, nous nous sommes retirés au désert et voici une femme parmi nous ! Abba Antoine répondit : regarde bien parmi tous les moines que nous sommes, il n’y a qu’un seul homme… et c’est cette femme. » Quel hommage ! (L’Anthropos). Cette anecdote a été rapportée par Jean-Yves Leloup, dans son évangile de Marie. Cela n’empêche nullement qu’il y a des femmes de très peu de valeur comme il y a des hommes oubliés par la loterie du destin. Échec au roi ! Utile ou inutile, cette clarification devait être faite.

Le prix à payer

Depuis plusieurs milliers d’années, les descendants du genre Homo Sapiens, curieux de ces kilomètres carrés de sable que lui offraient le vent, l’érosion, quelques pluies, ont tenu comme une démarche scientifique, peut-être aussi artistique, et surtout hautement sportive, la découverte de ces territoires hors norme. Certains sont à couper le souffle de beauté crue. Autant d’étendues faites de rocs, de sable, de surchauffes le jour et de froidures la nuit, avaient tous les atouts pour y attirer les amateurs d’efforts, de difficultés à vaincre, de paysages inviolés que sont le grand erg occidental, espace de dunes, ou les regs formés d’escarpements déchiquetés, rugueux. Le sable omniprésent est le résultat de l’inlassable travail de l’érosion éolienne au cours des millénaires. On y discerne même, par vent favorable, un ronflement musical si particulier qu’on le nomme le chant des dunes et qui prend rang de plein droit parmi les raretés et les bizarreries de notre Terre.

Une race de durs à cuire (c’est le mot) a pu adapter un genre de vie très austère dans ces plaines, ces couloirs, où un peu d’eau vaut plus cher qu’une rasade de whisky. Ce sont les touareg (targui au singulier), parfois appelés les hommes bleus. Ils assurent des transports de marchandises, composés souvent de plaques de sel, en utilisant le seul animal qui se soit adapté : le dromadaire. Noter que cet animal est un naturel du sable, d’apparition récente donc, et non de la civilisation antérieure. Bêtes et gens ont développé une frugalité légendaire, tant solide que liquide. Toutefois, il faut calculer les réserves avec une précision homéopathique, car une tempête de sable, un puits trop tôt asséché, des blessures mêmes bénignes remettraient la survie de la caravane en danger. Des parcours de quarante jours ont encore cours entre les lacs salés de l’Afrique de l’Est et le Maghreb ou la Mauritanie.

Cela dure depuis la nuit des temps et durerait encore autant si la climatologie demeurait stable. Elle en est plutôt cependant à poursuivre sa phase de réchauffement. Ma thèse n’est pas là. L’on sait aujourd’hui qu’un autre type de configuration des sols meublait le passé de cette présente désolation.

Les touareg d’abord, muets de naissance, puis les fous qui se penchèrent très tôt, au péril de leur vie, dans les enchevêtrements escarpés, torrides, asséchés, rapportèrent des observations de nature à mettre de nombreux cerveaux en ébullition. Il y avait des traces d’autre chose, des restes gravés, des inclusions, des glyphes et des pictogrammes très évolués qui n’avaient rien à voir avec les occupations minimales de survie des touareg, avec les très rares habitants cramponnés aux ombres comme des arapèdes à leur récif. Sortes de preuves ipso facto qu’une grande civilisation avait fleuri jadis en ces lieux. La surprise n’était pas mince. Cela constituait la certitude de la transformation totale d’une région ayant l’étendue des États-Unis. Nous devons supposer des forces en jeu considérables à l’échelle par exemple de celles d’une glaciation.

Qu’est-ce que c’est ? une glaciation (pas si rare) se déclenche à la suite d’une déperdition mal expliquée de la température pas nécessairement très forte, quelques degrés suffisent, disons entre cinq et huit degrés de moyenne générale terrestre. La planète demeure habitable en beaucoup d’endroits. (Pour les Inuits, c’est une glaciation permanente. Ils sont au froid ce que les touareg sont à la chaleur, forts de biologies quasi extrémophiles). Mais là, je force le trait. On assure qu’une glaciation commence non pas après un hiver froid, mais après un été froid. Je conserve un doute sur cette explication curieuse et… simpliste, voyant le phénomène beaucoup plus complexe. On joue avec l’outrance. Au reste, si son déclic causal semble, somme toute, assez mineur et mal cerné, ses conséquences en sont démesurées, que ce soit dans le temps ou dans l’espace.

La surcharge pondérale s’appuyant sur l’Europe au moins jusqu’à Paris (plus haut, moins haut, c’est selon l’intensité des phases), induit des balourds sur la rotation terrestre, surcharge les éléments de son manteau, l’obligeant à se rechercher un nouvel équilibre, installe un cycle météorologique différent plus axé sur les configurations extrêmes que sur les anticyclones polaires. Le pire est ailleurs : la rupture de l’ordonnancement compliqué des courants océaniques, lesquels sont considérés comme assurant la climatisation permanente de la planète. Ainsi le volume des eaux brassées étant énorme (presque toutes les eaux des océans), qu’il est très lent (plusieurs siècles), très compliqué (un nid de serpents), son action différente en surface et en profondeur, le retard des effets visibles s’échelonne sur mille ans, au moins. Cela augure que son reflet, les indications qu’on en tire, doivent être interprétés.

Si la fin de la glaciation est le moteur principal de l’assèchement du Sahara, elle est loin d’en être l’unique cause, car n’étant que le déclencheur principal de celui-ci. Des vents et des pluies de mousson bien établis maintenaient autrefois la zone protosaharienne dans les conditions idéales pour qu’y prospère une civilisation confortable et protégée des petits aléas quotidiens. D’où venait-elle ? Leurs effigies trônent sur les falaises à l’ombre comme celle de ma couverture travaillée en miroir, mais que je dois à Henri Lhote, lequel présenta parmi les premiers une théorie sur le peuplement de cette région. Il est aujourd’hui controversé. À la vue de ces élégantes « ladies » à dos de bœufs, la coiffure volumineuse et savamment apprêtée, qui me rappellent un peu les effigies magnifiques nommées « Les parisiennes » dégagées des cendres de l’éruption de l’île de Santorin, l’on reste baba en considérant l’écart de dates, 5 0001 avec 1 500, et encore, l’estimation de Lhote me semble minorée et peu précise. Il semble impossible que le dessèchement à cette époque n’eût pas encore commencé. Or, ces « ladies » se promènent et paradent en ne semblant nullement sous la pression d’une difficulté à vivre. Œuvre d’imagination, de souvenir ? Qui donc imagine, ou se souvient s’il n’est plus là ? Il est plus logique de dater ces pétroglyphes de la même époque que les troupeaux de bubales, de bovins, les formes anthropomorphes nombreuses et d’une excellente qualité, que les idéogrammes incisés dans le grès, les « scaphandres », soit 5 000 années au moins. En outre, une image n’est point datable en elle-même et requiert pour cela des conditions rarement réunies autour d’elle.