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Une romancière confinée, des chroniques journalières juteuses et vitaminées, des ingrédients de choix avec de la poésie, un peu de sarcasme, beaucoup d'humour et de la dérision à la folie ! Voici un pot de chroniques confites, des bonnes recettes à déguster sans modération.
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Seitenzahl: 67
Veröffentlichungsjahr: 2020
AVANT–PROPOS
Confinement jour 1 : Lost in translation
Confinement jour 2 : Et si nous faisions rimer confinement avec enrichissement ?
Confinement jour 3 : S’il savait
Confinement jour 4 : Vendredi lecture
Confinement jour 5 : Restez chez vous, lavez-vous les mains, applaudissez, répétez !
Confinement jour 7 : Dans quelques années, on ne dira plus avant/après J.C. mais avant/après le confinement
Confinement jour 8 : Sous Cellophane
Confinement jour 9 : Une piqûre de rappel
Confinement jour 10 : La page blanche et le vide
Confinement jour 11 : La Cromance
Confinement jour 12 : Une parade, des aliens, la fée Clochette et Fred Vargas
Confinement jour 14 : Qui a oublié de dire aux moustiques de rester confinés ?
Confinement jour 15 : SA : Les Super Héros Anonymes
Confinement jour 16 : Une recette inédite
Confinement jour 17 : Errance
Confinement jour 18 : L’écriture est une drogue dure
Confinement jour 19 : Comment écrire sur rien ?
Confinement jour 20 : Au marché des mots en liberté
Confinement jour 21 : Prenez soin de mes romans
Confinement jour 22 : Fenêtre ouverte …
Confinement jour 23 : Vous avez du courrier
Confinement jour 24 : Aux soirées de Monsieur l’Ambassadeur
Confinement jour 25 : Le questionnaire de Proust façon confinement
Confinement jour 26 : L’horoscope du confiné
Confinement jour 27 : Attestation d’invention permanente
Confinement jour 28 : Le chemin
Confinement jour 30 : Oublier les calendriers
Confinement jour 31 : Nico, Manu et le jus de terre
Confinement jour 32 : Entre-deux
Confinement jour 35 : Le chenit *
Confinement jour 37 : Fuir le bourdon
Confinement jour 40 : Joyeuse Quarantaine
Confinement jour 43 : La nuit est une île
Confinement jour 45 : Agitateurs
Confinement jour 52 : Lux tais-toi !
Confinement jour 54 : La pleine lune m’accompagne
Confinement jour 55 : Déconfinement J-1
Déconfinement jour 6 : MASCULIN/ FÉMININ
Amies, amis, concitoyennes, concitoyens de confinement, voici mon ressenti, jour après jour, de cet enferment pas tout à fait volontaire. Suivez-moi dans mes délires, mes élucubrations, mes rêves farfelus qui me fournissent toujours plein d’idées, mes coups de gueule.
Bref, bienvenue dans la tête Mirelle HDB.
Lost in translation
Je ne sais pas ce qui se passe !
Est-ce que l’angoisse que je ressens à cause du confinement me fait voir des choses qui ne sont pas réelles ?
J’ai des palpitations, l’impression que ma cage thoracique se resserre sur mon cœur et j’étouffe. Il fait nuit noire dehors, mes yeux sont grands ouverts et pourtant je ne vois que du blanc. Est-ce que je suis tombée dans les pommes ? Ai-je déjà attrapé ce satané virus au nom barbare ? J’avance dans ce blanc immaculé à la composition cotonneuse.
Soudain, une voix caverneuse s’élève tout autour de moi et me dit :
— Mirelle, en 1979 tu as volé un rouleau de papier de toilette dans les w.-c. du restaurant « le petit coin-coin », alors que tu n’en avais pas besoin. Ce n’est pas bien !
— Mais qui me parle ?
Cela ne peut pas être Dieu puisque je n’y crois pas ! Il me ferait la morale pour un rouleau de PQ vieux de 41 ans, que j’avais dérobé, car mon cousin avait parié avec moi que je n’étais « pas cap ! ». N’a-t-il pas d’autre chat à fouetter ?
— Je sais ce que tu penses, mais je ne peux pas être partout, un seul méfait à la fois !
— Vous n’êtes donc pas omnipotent ? Et puis excusez-moi, mais dérober un malheureux rouleau alors que certains tuent pour le plaisir. Non, mais vraiment ! Vous êtes tombé sur la tête ?
— Non, mais je ne m’en sors plus avec vous autres les humains. Vous me donnez trop de travail. Alors, je délègue à mes anges pour qu’ils me fournissent des petites affaires de rien du tout, afin me distraire de toutes les horreurs que tes concitoyens perpétuent sans répit ! Vous me fatiguez ! Bon Diable !
— Sans vous offenser, votre création laisse vraiment à désirer !
— Oui, je sais, j’avais eu peu trop fumé les nuages ce jour-là et depuis vous me hantez. Je n’arrive plus à me reposer, je ne sais plus quoi faire. Et ce n’est pas par manque d’imagination. Ma dernière invention pour vous décimer, que vous appelez Covid-19, je n’en suis pas peu fier.
— Je ne sais que vous répondre. Vous avez raison, nous ne sommes que des abrutis finis. Nous vandalisons la terre, notre mère Nature à tous, nous sommes égoïstes et cela ne s’arrange malheureusement pas avec le temps.
— Tu me comprends donc. Que ferais-tu à ma place ?
— Déjà, je ferais en sorte qu’il y ait une vraie égalité entre les femmes et les hommes et je leur ferais sortir de la tête cette idée débile que la femme vient de la côte d’Adam ! Non, mais franchement !
— Ah ça ! Je sais bien, c’est une erreur de traduction « Lost in Translation » comme le film.
— Vous devriez prendre des vacances, partir sur Vénus, Pluton ou une autre galaxie et allez voir ailleurs si vous y êtes et nous laissez nous dépatouiller avec ce virus. Parce que lorsque les gens sont vraiment dans la merde, ils ont tendance à être un peu plus fraternels, à s’entre-aider et à devenir moins égoïstes.
La voix caverneuse devient de moins en moins audible et le bruit d’une sirène de police me sort du sommeil. Encore un rêve trop bizarre !
Et si nous faisions rimer confinement avec enrichissement ?
Nous voilà donc Confinés, « emprisonnés », « en guerre » !
Que de grands mots pour faire monter encore plus ce climat anxiogène.
Pourtant il faut garder confiance en soi et en l’avenir.
Croire en notre Originalité,
car de Nouveaux horizons se présentent à nous.
Ne passons pas à côté d’un renouveau de solidarité.
Cette crise nous permettra de retrouver notre humanité, perdue sur l’autel de la surconsommation et du chacun pour soi.
Ayons Foi en un avenir plus serein et plus sain !
Lorsque nous sortirons, guéris et confiants, promettons-nous de nettoyer la nature des océans de plastique et de ne plus entasser des tonnes de pâtes et de PQ !
Alors, avec notre lIberté retrouvée, occupons-nous le mieux du moNnde,
écoutons nos rÊves, même les plus fous.
Profitons pour Méditer au lieu de médire.
D’Écouter avant de juger.
De s’eNtraider au lieu de s’enfoncer.
Nous avons tous des Talents cachés.
Et si confinement rimait avec enrichissement ?
N’ayons plus peur d’être nous-mêmes,
d’être créatifs, de chanter, de danser et de s’aimer.
...pour l’instant à un mètre de distance et avec des gants bien sûr !
S’il savait
Je me souviens de la sensation du dernier verre de ce vin blanc moelleux que j’ai pris avant de venir ici.
C’était onctueux, du velours qui coulait sur ma langue, dans mon palais jusqu’au fond de ma gorge.
C’est alors qu’une sensation de chaleur me submerge.
Je suis rattrapée par le ploc ploc du robinet qui goutte. Il envahit mes pensées jour après nuit.
Je deviens dingue dans cette taule qui pue la mélasse.
Celui qui passe toutes les heures pour être sûr que je suis encore en vie, que je souffre toujours du manque d’air, du manque de nourriture, du manque de ciel bleu, du manque de tout, me regarde d’un œil torve.
S’il savait…
Moi, je ferme les yeux et les oreilles à cette misère et je m’en vais malgré mes entraves.
Je n’ai pas besoin de vous, je suis libre malgré tout.
Libre dans ma tête, libre de rêver ma vie.