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"Contessa" – De passion à possession" retrace le parcours d’un personnage dont la passion dévorante le transforme en l’objet de cette même passion. À mesure que l’obsession progresse, la réalité devient floue et la distinction entre le bien et le mal, ainsi que le normal et le paranormal, se brouille. L’ego, omniprésent, finit par déterminer ces frontières, rendant chaque choix et chaque perception de plus en plus subjectifs. Le récit s’attache à cette lutte intérieure où les repères habituels s’effacent, en dévoilant un réel altéré par la profondeur de ladite passion.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Mickaël Traoré, compositeur de musique, a vu sa vie changer radicalement lors de la crise du COVID en 2020. En quête de liberté, il a décidé avec sa compagne de se rendre en Suède, en dérogeant aux recommandations françaises, pour commencer un tour du monde. Cette aventure de quatre ans a abouti à son premier ouvrage : "Contessa – De passion à possession".
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Seitenzahl: 77
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Mickaël Traoré
Contessa
De passion à possession
© Lys Bleu Éditions – Mickaël Traoré
ISBN : 979-10-422-4286-2
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Dès mon plus jeune âge, dans un quartier privilégié de la banlieue parisienne, je faisais tout différemment.
Je ressentais une différence par rapport à mes camarades ; tout le temps dans mes pensées, observant et percevant les choses d’une manière alternative.
J’ai compris, très jeune, le dilemme entre ma liberté d’être et l’obligation de me conformer ; mon esprit avait déjà choisi.
En essayant au maximum de paraître « normal », il y avait toujours ce décalage qui me ramenait à ma spécificité.
Malgré tous mes efforts, j’étais perçu comme un personnage définitivement atypique.
À la fin de ma scolarité, à 19 ans, en BTS alternance dans un garage automobile, j’ai été confronté aux exigences de normalisation obligatoire en milieu professionnel, ce qui, avec la meilleure des volontés, m’était viscéralement impossible à surmonter.
Mon comportement se démarquant des autres, dans tous les domaines de la vie, je ne parvenais pas à jouer le jeu de la « comédie » sociale, ce que mon entourage finissait par percevoir.
Doté d’un talent musical, je consacrais toute mon énergie à mes créations, dans mon cocon, fuyant les interactions sociales, que je n’arrivais pas à vivre naturellement, sans qu’au fil du temps, mon attitude soit perçue comme une constante hypocrisie.
Mes amis avaient toujours cette volonté de me faire rentrer dans les normes sociales de toutes les manières possibles, mais je finissais toujours par revenir à moi-même.
Un jour, lors d’une soirée, j’ai surpris un de mes amis de l’époque en train de discuter isolément avec ma petite amie. Ils ne m’avaient pas remarqué en train de les observer, alors qu’ils parlaient de moi.
Je ressentais ce que cet ami disait, sans pouvoir les interrompre, car je savais qu’il serait impossible pour moi, à cet âge-là, de m’y confronter.
Savoir que mes proches avaient compris ma différence, interprétée comme un problème psychologique, m’était insurmontable.
Je préférais modifier cette cruelle réalité, une illusion de normalité qui me rassurait.
Tout comme à l’école, les relations sociales, amicales, professionnelles et même familiales exigeaient que je joue un rôle conforme aux attentes de la société, alors que je ne pouvais vivre qu’en suivant les aspirations de mon âme.
Cette période de ma vie, s’est achevée avec un voyage en Angleterre, à Londres, où je rencontrais, dans un Hostel de travailleurs expatriés, la femme de ma vie, Céline, une des rares personnes qui percevait mon anomalie comme une qualité.
Après un bref retour chez ma mère, en France, où je sentais à 22 ans qu’il était temps de partir définitivement, je me suis alors exilé à Valence, sans argent, livré à moi-même.
Pour la première fois, je fus confronté à une action de l’Univers sur ma vie quand, miraculeusement, je trouvais un refuge après avoir fait une improbable rencontre avec une inconnue assise à mes côtés dans l’avion.
Au bout de 2 mois, confronté à mon handicap de socialisation, se reproduisit lors de mon retour en France, une seconde action concrète de l’Univers, quand ma mère dut mettre en vente son appartement, je me retrouvais sans domicile.
Je vécus alors le week-end dans le bar de la mère de ma petite amie Céline.
Je pus ensuite, par une chance improbable, occuper la cave aménagée en studio de musique de celui qui devint, pendant des années, mon partenaire musical : « Damien ».
Je pris alors la décision de me fixer un objectif très ambitieux : devenir le meilleur compositeur de musique pop au monde, qu’un maximum de gens aime ma musique à défaut de moi-même.
Cette décision m’enfermait, sans en mesurer les conséquences, dans une illusion de vie, dans laquelle je prenais une voie de traverse, loin de l’autoroute que suivait le commun des mortels.
Étant perfectionniste et extrêmement déterminé, je traçais alors un jour, une flèche sur un papier en forme d’arbre, me promettant que quoi qu’il arrive, malgré les obstacles que je pourrais rencontrer, j’irai au bout de ma passion, au bout de ma mission.
Mon père m’avait toujours répété, dès ma petite enfance, de ne faire confiance en personne.
Cet arbre avait des branches indiquant les vices et défauts de personnes susceptibles de me bloquer dans mon ascension, de par des adjectifs : égoïstes, jaloux, traîtres, envieux, pessimistes, racistes…
En réalité, ces qualificatifs pouvaient parfois être les miens. Mon erreur fut de me concentrer sur les défauts de mes prochains, brisant la nécessité de bien m’entourer, obligatoire dans tout type de projet.
Pire, ce fut une malheureuse décision de vouloir faire « cavalier seul », dans le marathon de la vie.
En parallèle à cet objectif artistique, je travaillais en tant que mandataire automobile indépendant. J’importais des voitures d’Italie, investissant principalement mon argent dans mes projets musicaux. Cela me permettait de bénéficier d’une liberté totale et de revenus financiers confortables.
Céline qui choisit, à travers notre couple, de partager ma passion, aimait ma vision de vie libre, mon extrême détermination musicale. Elle possédait un grand sens artistique.
Ensemble, nous créerons le groupe « DELIVERS » en 2016.
Ce nom simple sonnait dans le fond comme la profonde volonté d’une libération de ce piège que je m’étais tout seul créé.
À l’âge de 32 ans, j’avais échoué à atteindre mon objectif de placer l’un de mes morceaux en tête des « Charts ».
Je me créais alors un personnage artistique « Mike Hadisson », un alter ego qui, grâce à mes talents artistiques, pouvait se passer du naturel lien social. Il s’agissait d’un personnage original que je développais dans les clubs parisiens, au fil de mes journées inversées : en effet, je sortais presque tous les soirs, seul, afin de peaufiner mon style.
Pendant ce temps, ma carrière musicale professionnelle s’affaiblissait, malgré une série de compositions sur lesquelles nous comptions encore avec mon groupe pour connaître le succès. La plupart des labels n’étaient pas convaincus par mes morceaux.
Les sensations que j’éprouvais en incarnant ce personnage dans ma vie réelle étaient incroyables.
Chapeau et boucle d’oreille plume, je n’avais pas peur du regard des autres. Je ressentais une assurance telle qu’aucun regard ne pouvait l’altérer. J’avais une extrême confiance en moi, jamais ressentie auparavant.
J’attirais toutes sortes de personnes avec une attraction extraordinaire, pratiquais des séances d’hypnose profonde qui me plongeait dans mes rêves, avant chaque sortie.
À l’apogée de cette période, je me sentais voler sur les dancefloors, sans me soucier du fait, que mes proches commençaient à me mettre en garde de mon changement de comportement.
La dépression
Au début de l’année 2019, au fil des soirs, je commençais à jouer exagérément mon personnage, répétant les mêmes gestes robotiques, dansant, parlant, réfléchissant au ralenti, accompagné de pensées de plus en plus négatives, qui renforçaient ma chute progressive.
J’ai commencé à prendre conscience du regard négatif des gens à mon égard, qui me touchait, à mesure que les soirées me semblaient moins festives.
Mes ressources financières diminuant et le désespoir grandissant, j’ai progressivement plongé dans une dépression, au point d’envisager le pire, totalement désespéré, chroniquement jusqu’à la fin de l’année 2019.
Céline qui me donnait un maximum d’amour, se sentait impuissante dans cette situation, continuait à me soutenir autant qu’elle le pouvait, pendant que je ressentais l’impression d’être à bord d’un avion en chute libre.
Tout était perdu, sans espoir, terne, le simple fait de ressentir du bonheur me paraissait impossible, j’avais l’impression que j’allais fatalement m’écraser.
Ce cercle vicieux prit fin en novembre 2019, après des mois de calvaire, comme si une loi de l’attraction diabolique était à l’œuvre. Des problèmes de toutes sortes vinrent sans cesse aggraver la situation.
À l’approche de l’année 2020, la situation évolua, comme si l’Univers avait retiré mes freins. Je retrouvais une reprise progressive de mon énergie, le retour d’une motivation m’invitant à continuer de me battre pour exister.
Ayant complètement arrêté la musique, je repris également en décembre mes activités professionnelles. En même temps, cette énorme spirale négative s’arrêta.