Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
"Émancipée" met en lumière le courage d’une femme qui, pour conjurer le sort de l’échec, s’est tournée vers l’écriture après avoir craint la pression médiatique et renoncé à se défendre contre des accusations injustes. Malgré ses nombreuses démarches auprès des institutions, associations et assurances pour obtenir justice, elle est restée sans réponse. Ainsi, cet ouvrage se présente comme un appel clair à une réforme urgente de plusieurs secteurs de la société.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Nadine Lerandy a façonné son lien avec la littérature principalement à travers les œuvres de Marcel Pagnol et Régine Deforge. Son engagement envers la lecture s’est renforcé durant une période difficile de sa vie à Paris. Selon elle, les œuvres demeurent un précieux vecteur d’évasion et de préparation mentale face aux aléas de l’existence.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 123
Veröffentlichungsjahr: 2024
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Nadine Lerandy
Émancipée
© Lys Bleu Éditions – Nadine Lerandy
ISBN : 979-10-422-4516-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Nadler, 2018
Je souris, car cette photo a été prise le jour de la fête des Mères. J’ai entre les mains le bouquet que mon conjoint m’a offert, avec mes enfants. J’avais demandé ces fleurs et j’ai découvert que la pivoine rose se référait à un amour à la fois modeste, timide avec une touche de honte comme petit secret. Oui, j’ai honte de mon petit secret qui pourra être grossi, aux yeux de tout parent qui tient à son enfant comme à la prunelle de ses yeux.
J’ai écrit ce livre pour que mes enfants aient une trace de ce qui m’est arrivé, et qu’ils puissent comprendre ce que je leur ai fait subir, à eux et aussi aux autres membres de ma famille ; et même à l’ensemble du corps éducatif et plus largement à l’ensemble des travailleurs français, dont les Martiniquais à qui le gouvernement veut imposer la retraite à 64 ans ; car il faut que les choix qui sont imposés à la société soient mieux réfléchis à l’heure du changement climatique. Ce qui m’est arrivé ne doit pas se reproduire, c’est pourquoi je donne témoignage de mon histoire. Le gouvernement est en train d’utiliser cette histoire qu’il voudra révéler à un moment donné en vue de mettre à mal, peut-être, la titularisation des enseignants dans le futur. Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes rencontrent des difficultés financières avec l’inflation. Ils s’engageront dans le Master 2 en vue d’accéder à un métier mieux rémunéré, mais avec les nouveaux outils du numérique j’entrevois que ces derniers pourraient rencontrer des difficultés mettant en cause leurs compétences réflexives.
Je ne suis pas opposée à la recherche, car je suis consciente que cette dernière ne dessert pas l’évolution, mais je suis également consciente des modifications qu’elle peut introduire et qui peuvent impacter tout comme impacte la disparition d’une espèce dans la chaîne alimentaire.
Avec la Mastérisation ouverte à tous, j’ai constaté comment les classes socioprofessionnelles les moins élevées se sont appauvries. Le travail manuel de ces salariés ne leur permet plus, du fait de l’inflation, de vivre correctement, mais plutôt de survivre avec de faibles revenus, jusqu’à ne plus pouvoir se loger correctement.
Je ne peux rester sans informer sur ce qui m’est arrivé. Advienne que pourra, car dans cette histoire c’est mon dernier-né qui m’aura permis de rentrer dans une phase de compréhension des torts. Les animateurs des diverses émissions en télé et en radio, ainsi que la musique à vocation éclairante et les sportifs m’auront accompagnée comme l’ont fait tous mes amis et mes enseignants.
J’ai passé ma vie à voyager pour enseigner.
Je suis originaire d’un département français, une île anciennement colonisée, devenue département d’outre-mer. Diplômée d’un Bac + 3 en géographie, j’ai commencé à travailler au sein d’une habitation monastique dominicaine qui était de la même voirie que le domicile de mes parents, dans le nord de mon île.
Durant deux années, mon premier emploi avait consisté à accueillir tous les publics et à présenter les expositions proposées, dans ce lieu de mémoire consacré aux arts et à la culture. Cette habitation était devenue un centre culturel de rencontre où les artistes qui veulent s’imprégner de la force des lieux y produisent et présentent leurs productions musicales, théâtrales, peintes, chantées ou chorégraphiées lors de manifestations programmées.
Les métiers d’art des compagnons du devoir y étaient aussi représentés sur les arcs en plein cintre de la chapelle et de la purgerie.
J’avais étudié l’histoire de la Caraïbe en licence de géographie, et j’aimais présenter l’histoire riche et diversifiée de cette habitation sucrerie, désormais inscrite à l’inventaire des monuments historiques et au patrimoine immatériel de l’humanité.
Sur fond d’amourettes de jeunesse, j’étais une animatrice promotrice du tourisme et du patrimoine dans un centre culturel de rencontre ; aujourd’hui, formée au métier de professeur des écoles qui n’enseigne pas. Je n’ai plus les moyens de me rendre dans les musées. En effet, à des individus sur cette terre, je reproche leur lâcheté, car lorsque sortant avec un individu qui ne savait que m’amener dans sa chambre chez ses parents, alors que la première fois, je pensais à des présentations parentales. Celui-ci en m’abandonnant sans me donner de nouvelles, m’a ainsi jetée dans les bras de celui à qui j’allais demander de me ramener chez moi, sans que celui-ci ne veuille s’exécuter, pour plutôt m’imposer un rapport, sans que j’aie identifié l’endroit comme mal famé.
Aussi, j’avais dû refuser les avances d’un collègue à mon lieu de travail. C’est vrai que les garçons, avec lesquels j’avais fricoté du temps de l’université, car j’avais une chambre d’étudiante en poursuivant mes études laborieusement jusqu’au Bac + 3, venaient visiter le site, ainsi que les expositions. Je me suis éloignée de ces derniers, en partant de mon île pour aller enseigner sur le continent sud-américain, car comme avait pu me l’écrire un client du centre culturel dans le livre d’or et une formatrice « je faisais preuve d’une grande disponibilité et capacité d’écoute, d’un discours rigoureux en restant à la portée des élèves, qui en sortaient riche d’un savoir qui semblait bien ancré ».
Mon poste au centre culturel, je l’avais obtenu grâce à ma lettre de motivation et mon curriculum vitae, qui était riche d’un premier stage effectué, en cours de formation universitaire en secrétariat bureautique, à la capitale.
Après mon enrichissement culturel, lié à la rencontre de l’entrepreneuriat des spectacles, je m’envolais vers l’Amérique du Sud pour enseigner. Arrivée sur le territoire des Guyanes qui m’était jusque-là décrit par ma mère, qui y avait également habité durant deux ans environ, ce territoire m’apparaissait hostile à cause des animaux sauvages, bien que le fait que ma mère y ait vécu me rassurait.
Arrivée en Guyane, ce fut mon cousin qui m’accueillit avant que je rejoigne la commune, où se trouvait l’ami qui m’avait envoyé les cartes postales, qui avaient fait croître mon désir de découverte continentale. Je recommençais à travailler au sein d’une association avant que me soit attribué un poste d’enseignement, car j’avais envoyé un dossier de recrutement depuis mon île, avant de partir. Ce n’est qu’à la rentrée suivante que j’ai accédé à un premier poste au sein d’une commune enclavée.
J’avais commencé à travailler au sein d’une association, dont les activités périscolaires et d’accompagnement des publics allaient me permettre de commencer à donner des cours du soir en français et en anglais. Je rejoignis l’association dans des fonctions de coordinatrice, en mars suivant.
L’association, située à proximité d’un fleuve et de la route nationale, était comme son nom l’indiquait, une Oasis pour tous les habitants de cette commune éloignée de la capitale d’environ cinq heures. S’y rendre coûtait vingt euros la place, en taxi.
J’allais m’intégrer au sein de la commune en n’ayant pas hésité à aller à la rencontre d’habitants d’un village situé non loin du centre-ville. Il s’agissait d’y rencontrer de jeunes d’à peine une vingtaine d’années qui avaient pour la plupart quitté le système scolaire. Il fallait les accompagner vers les structures d’orientation en vue de réintégrer une formation pour apprendre un métier.
Au sein de l’Association, j’allais réaliser un journal présentant les activités de l’association, le forum des métiers, les sorties réalisées, et à organiser le futur voyage, qui était prévu pour les grandes vacances. Il s’agissait de donner à découvrir un environnement insulaire à des enfants de huit à seize ans.
Je passais mon temps intermédiaire à proposer un enseignement de la bureautique et des cours de remise à niveau en français et en mathématiques. Ma volonté d’enseigner n’avait fait que croître au fil de mon parcours, sachant que j’étais inscrite un an auparavant à la formation à distance.
C’est ce que je fis peu de temps après en découvrant les villes de l’ouest de la Guyane, celles de Mana et Saint-Laurent-du-Maroni.
Pendant deux ans, j’y enseignai en élémentaire et en Maternelle auprès d’un public multiculturel avant de retourner sur le littoral proche de la capitale.
Après ce parcours dépaysant, j’entrepris une formation à l’école des maîtres avant de continuer à exercer au sein d’un lycée agricole où j’enseignai l’éducation socioculturelle puis dans autre lycée où j’enseignai les lettres-histoire-géographie.
J’entrepris ensuite de rentrer sur mon île, car il m’arrivait un évènement extraordinaire. En effet, je rentrais donner naissance à mon premier enfant.
De retour au pays natal en famille, nous étions désormais en recherche d’emploi et allions choisir d’entreprendre. Nous montâmes une crêperie qui nous permis difficilement de survivre, car le produit que nous proposions, n’était pas suffisamment connu des clients. Nous pensions que le bouche-à-oreille ferait son œuvre et nous n’utilisâmes pas les outils du numérique pour promotionner notre activité à l’aide du Web.
Voyant que nous tirions un maigre revenu de cette activité, je fis le choix de retourner étudier, car il fallait alors accéder désormais à un Bac + 5 pour enseigner en qualité de titulaire d’un poste et non plus en qualité de contractuelle, car l’administration de mon île ne semblait pas en exprimer le besoin à l’époque. Auparavant un Bac + 3 suffisait pour apprendre le métier à l’école normale. Ainsi je refis un choix, influencée cette fois par un courrier de l’Éducation nationale, malgré mon inscription sur la liste complémentaire du concours supplémentaire de recrutement des professeurs des écoles 2016, qui m’amenait à quitter de nouveau mon île, espérant accueillir rapidement mon enfant, vers le continent européen cette fois. Ce choix ne fut pas des plus simple, car ce sont de nombreux programmes de l’éducation nationale, que je connaissais, dont ceux de 2002, 2005, 2008 et 2015. Soit des changements de programme que je devais considérer dans mon enseignement des différentes disciplines.
Je rentrai en métropole, après une année d’une éprouvante préparation du concours, car il y avait, en ville, des travaux d’embellissement. Chaque matin je prenais le taxi qui m’amenait à Fort-de-France depuis la commune du Robert. Partant de la commune, dès 5 h 30 du matin, j’affrontais les embouteillages jusqu’à l’École Supérieure des Professeurs des Écoles.
Chaque soir après les cours je rentrais à mon domicile, auprès des miens avant que mon conjoint s’en aille travailler à la crêperie pour tirer les dix euros qui me permettraient de reprendre mon taxi le lendemain.
C’est ainsi que je parvins à obtenir le Bac + 4, qui me permit de m’envoler par la suite vers la métropole, car j’avais été sélectionnée sur la liste complémentaire, des admis au CRPE supplémentaire 2016.
J’allais ainsi traverser l’atlantique sans ma fille. Elle me rejoignit après sept mois, dès que j’eus trouvé un logement pour nous trois.
Je me retrouvais désormais seule sur un nouveau territoire ; le continent européen. J’y avais au préalable passé une semaine dans le cadre d’une formation professionnelle durant laquelle j’avais découvert les transports parisiens, consulté un dentiste en urgence et visité le musée du Louvre.
À l’époque je ne soupçonnais pas que j’allais vivre les plus dures années de ma vie en métropole, malgré ma persévérance dans un travail acharné jusque-là, et jusqu’à ce que mon père finisse par dire que j’étais toujours en train d’écrire.
Mon parcours en France hexagonale débuta par deux années décisives dans mon périple professionnel. Je débutai d’abord en maternelle. Au sein de ma classe, je me retrouvais de nouveau avec un public multiculturel auquel je m’adaptais. Toutefois mes maîtres ne cessaient de critiquer, sans apprécier, mon travail.
Celui-ci se faisait dans des conditions effroyables, car je n’avais pas d’endroit où loger ma famille, je dus rechercher en urgence un logement afin d’accueillir ma fille inscrite au CP sachant que, j’avais arrêté mes études à Bac + 3 une quinzaine d’années auparavant. Je parvins finalement à accueillir ma fille qu’il fallait également accompagner, quant à son arrivée en CP dans une nouvelle école avec une nouvelle maîtresse et de nouveaux camarades. Dans cette histoire, c’est ma fille qui fut la plus lésée, ce qui se ressentit sur sa scolarité laborieuse ultérieure du CE2 à la 4e ; car toutes les maîtresses qui devaient lui apprendre à lire demandaient qu’elle consulte une orthophoniste, introuvable et qui occasionnerait un coût de trente euros de l’heure. Ma fille avait ainsi grandement souffert de mon absence prolongée au début de son année de cours préparatoire, bien que j’innove pour l’aider et réviser régulièrement.
Ce furent des retrouvailles difficiles où elle me fit promettre de ne plus jamais l’abandonner.
La promesse faite de nous rendre à Disneyland Paris allait enfin pouvoir se réaliser, sauf que cinq ans plus tard cette dernière n’y avait toujours pas, posé les pieds.
En effet je devais renouveler mon année de stage après n’être pas parvenue à convaincre avec mon mémoire dont je ne maîtrisais pas les codes de conception, qui traitait du développement durable et d’une poubelle de tri, en habitat vertical. Celui-ci n’avait pas été bien noté, car produit avec peine, bien qu’après analyse de ma situation et de l’épidémie qui allait nous frapper, aurait dû l’être.
L’année suivante j’étais en renouvellement de stage après des vacances passées à regretter ce premier échec, qui se reproduisit l’année suivante.
Confrontée pourtant de nouveau à des classes multiculturelles, les attentes des maîtres de stages et des élèves ne semblaient pas coïncider avec ma personne et ma personnalité, car après toutes les visites, il m’était à chaque fois suggéré, d’aller observer d’autres enseignantes.
Je n’arrêtais pas de rappeler les règles de vie de classe par différents moyens et méthodes appris dans les cours, mes expériences antérieures et les magazines pour la classe, jusqu’aux incidents qui se produisirent.
C’est depuis la Guyane que j’avais commencé à apprendre le métier de professeur des écoles. Bien que n’ayant cessé d’apprendre tout au long de ma vie, c’était désormais après la perte de mon emploi pour échec au mémoire, que grâce à mes faibles économies issues de l’ARE, j’eus à survivre avec ma famille.