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"Gilles Deleuze – L’abécédaire versifié" est une audacieuse réinterprétation de la pensée de Gilles Deleuze inspirée par l’abécédaire filmé de Pierre-André Boutang en 1988. En s’appuyant sur les dialogues profonds et stimulants entre Deleuze et Claire Parnet, cette œuvre transfigure leurs échanges en poésie, offrant une nouvelle forme à la philosophie contemporaine. À chaque lettre de l’alphabet, un nouvel univers conceptuel se déploie, invitant le lecteur à déconstruire ses certitudes et à remettre en question ses préjugés. La musicalité et la fluidité de ces dialogues ont engendré les « rimes conceptuelles », transformant ainsi la pensée deleuzienne en vers saisissants, véritables incarnations de son esprit.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean Michel Zurletti privilégie la réflexion et l’analyse, s’éloignant des récits historiques traditionnels. Entre roman et essai, il dépeint avec finesse son environnement immédiat, enrichi d’une subtile touche de fiction. Ses œuvres offrent ainsi une exploration authentique et imaginative de son univers quotidien.
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Seitenzahl: 72
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Jean Michel Zurletti
Gilles Deleuze
L’abécédaire versifié
Tome II
Lettre K-Z
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Jean Michel Zurletti
ISBN : 979-10-422-5553-4
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce recueil est le fruit d’une exploration audacieuse dans les méandres de la pensée de Gilles Deleuze. Inspiré par « l’abécédaire de Gilles Deleuze » filmé de Pierre-André Boutang en 1988, inspiré par le questionnement de Claire Parnet. J’ai entrepris un voyage singulier pour donner vie à cette œuvre majeure de la philosophie contemporaine sous une forme inédite : la poésie.
Bienvenue dans cet univers de rimes conceptuelles, où la philosophie se marie à la poésie pour créer une symphonie d’idées et d’émotions.
Pourquoi
Moi
Me suis-je tant
Occupé
De Kant.
Il n’y a rien
De commun
Entre Kant
Et
Spinoza.
Rien
De commun
Entre Nietzsche et Kant.
Ce n’est pas
La même
Conception.
La même
Cogitation
De la philosophie.
Moi.
Je suis fasciné
Par Kant.
Pourquoi ?
Il est
Au séquençage
De tellement
De tournants.
Il pousse jusqu’à
Faire voir
Ce qui n’avait
Pas été creusé.
Auparavant.
En philosophie.
À savoir
Il érige
Des tribunaux.
On parlait
Précédemment
De l’image.
Des concepts
Comme des personnages.
Mais avant
Kant
Dix-huitième siècle
Il y a des concepts
Inédits
En philosophie.
L’enquêteur
Enquête.
Sur l’entendement
Humain.
L’enquêteur
Enquête
Sur ceci.
Enquête
Sur cela.
Eh bien
C’est ça.
Le philosophe
Se vit
Comme un enquêteur.
Plus en avant
Dix-septième siècle
Le philosophe
Se vit
Comme un avocat.
Il défend
Une cause.
Et Leibniz se prétendra
L’avocat
De Dieu.
Il ose
Qu’à l’époque.
Dieu
Sans équivoque.
À des choses
À reprocher
À dieu.
Leibniz
Écrit
Un merveilleux
Opuscule.
La cause
De Dieu.
En majuscule.
Au sens juridique
De la cause
De Dieu
Défendue.
Un enchaînement
Saugrenu.
De personnages erratiques.
L’avocat
L’enquêteur
Et avec Kant
L’arrivée
D’un tribunal.
Un tribunal
De la raison.
Les choses sont
Jugées
En raison
D’un tribunal.
De la raison.
Les facultés
Au sens
De l’entendement.
L’imagination.
La connaissance.
La morale sont
Mesurées
En fonction
D’un tribunal de la raison.
Kant
Invente
Une méthode.
La méthode
Critique.
Cet aspect
Clinique
Me fait
Un peu horreur.
Une horreur
Fascinée
Mais tellement
Adroite.
Moi
J’y vois
Le système
Du jugement.
Apte.
D’un jugement
Sans anathème
Qui n’a plus
Besoin de Dieu.
Fondé sur la raison.
Et non plus
Sur Dieu.
On peut
Toujours se demander
Pourquoi quelqu’un.
Quelqu’un
De particulier.
Se reconnaît
Dans tels
Types
De problèmes.
Plus ou moins actuels.
Et pas dans tels
Autres types.
De problèmes.
Qu’est-ce que
C’est que
L’affinité
De quelqu’un.
Avec un genre
De problème.
C’est un
Des mystères
De la pensée.
On est voué
À des problèmes.
Ça vaut aussi
Pour les savoirs.
Voire
Pour la science.
Et une philosophie
C’est aussi
Un ensemble de problèmes.
Qui ont
Leurs propres consistances.
Ça ne prétend
Pas couvrir
Tous les problèmes.
Dieu
Soit loué.
Eh bien.
Je me sens
Un peu lié
Aux problèmes
Qui se proposent
Si j’ose.
De chercher
Des moyens
Pour en finir
Enfin
Avec le système
Du jugement.
Mettre autre chose
À la place.
C’est ça.
Je vois
Spinoza.
Je vois
Lorens Nietzsche Arthaud.
Pour en finir
Tirer
Le rideau.
Avec le jugement
De dieu.
Ce n’est pas
Un engagement
De fou.
En finir
Avec le système
Du jugement.
La dessous
C’est comme toujours
Lorsque je dis.
Il faut toujours
Chercher
Sous
Les concepts.
Les problèmes.
Et là-dessous
Il y a les problèmes
Étonnants
Que soulève Kant.
Il est
Le premier
À avoir fait
Un renversement
De concepts.
Étonnants.
Jusqu’à Kant
Le temps
Dérivait
Du mouvement.
Il était
Second par rapport
Au mouvement.
Le temps
À tort
Considéré comme
Une mesure
Du mouvement.
Qu’a fait
Kant ?
Sans mesure
Peu importe
Comment
Il le fait.
Il y a création
D’un concept.
Il crée
Un concept.
Il renverse
La subordination.
Il inverse.
Il dit.
C’est le mouvement
Qui dépend
Du temps.
Ainsi
Le temps
Change
De nature.
Change
De repères.
De structures.
Il cesse d’être
Circulaire.
Un temps
Subordonné
Au mouvement.
C’est un mouvement
Périodique.
Cyclique.
Rotation des astres.
Vaste
Mouvement lunaire.
Autour de la terre.
Au contraire.
Lorsque
Le temps
Se libère
Du mouvement
C’est le mouvement
Qui dépend
Du temps.
Le temps
Devient
Une droite.
Eh bien
Borges a dit.
Tout est possible.
Un labyrinthe
Plus terrible
Que
Tout labyrinthe
Circulaire.
Un labyrinthe
En ligne droite.
C’est Kant
Qui dégagera
Le temps
Long.
Exit le temps
Circulaire.
Et puis bon
Ces histoires
De tribunal.
De tribunal
Qui mesure
Le rôle des facultés
En fonction
De telles
Ou telles.
Actions.
Voilà qui se heurte
Sur le final
De sa vie
Dans la critique du jugement
À l’idée
Qu’il faut bien que
Les facultés
Aient
Des rapports désordonnés
Les uns avec les autres.
Qu’elles
Se heurtent
Qu’elles
Se réconcilient.
Qu’il y ait
Une querelle
Des facultés.
Mais
Qu’elles
Soient plus
Justifiables d’un tribunal.
Il lancera sa théorie
Ultime
Du sublime.
Où les facultés
Entrent dans
Des désaccords.
Dans
Des accords
Discordants.
Tout ça
Ça me plaît
Infiniment.
Ces accords
Discordants.
Son labyrinthe.
Qui n’est plus
Une ligne droite.
Ce renversement
Du rapport.
Toute la philosophie
Moderne a
Découlé de ça.
Que ce n’était
Plus du temps
Que dépendait
Le mouvement
Que le mouvement
Dépendait
Du temps.
C’est la fabrique
De ce concept.
Ce concept
Fantastique.
Tout ça
Ça
M’attendrit.
C’est dit.
Énormément.
Y a tout
Un sous
Bassement
Chimérique.
Ce qui s’est
Construit dessus
Ne m’intéresse plus.
C’est juste
Un système du jugement
Avec lequel
Je désire
En finir.
Alors Oui
On peut dire
Des philosophes
Des créatures d’habitudes.
Tous les philosophes.
Nietzsche le dit.
Sont généralement
Pauvres Chastes.
Mais faut deviner
À quoi ça leur sert ?
À quoi cette chasteté
Leur sert ?
À quoi cette pauvreté
Leur sert ?
Les philosophes
Des êtres d’habitudes.
Oui
C’est la contemplation
De quelque chose.
L’habitude
Au vrai
Sens du mot.
Qu’est-ce que Kant
Contemplait
Dans ses flâneries ?
Le chant
Des oiseaux ?
Moi
Mes habitudes
C’est quoi.
Ce sont des contemplations.
À savoir
Parfois des choses
Que je suis seul à voir…
Des grands romans
J’en ai lu toute ma vie
Oui
Alors est-ce que ça me sert ?
Pour la philosophie
Sûrement
Ça me sert.
Ce que je dois
À Fitzgerald qui
N’est pas un philosophe
Est immense.
Ce que je dois
A Faulkner qui
N’est pas un philosophe
Est immense.
Aussi.
Et j’en oublie.
Et ça s’explique également.
C’est que le concept
N’est jamais
Esseulé.
Le concept
Il fait voir des choses.
Beaucoup de choses.
Il est l’embranchement
Sur des percepts
Et voilà que tout
D’un coup
Ces percepts
Un peu partout
On les trouve dans un roman.
Il y a des communications
Perpétuelles
Du concept
Aux percepts.
Des communications
Presque universelles.
Les grands Personnages
Nés de l’écriture
De la littérature
Les voyageurs
Des grands tirages
Ce sont de grands penseurs.
En toutes éventualités
Ils nous font penser.
Une œuvre littéraire
Trace autant
De concepts
En pointillés
Que des percepts régénèrent.
Les concepts
C’est pas l’activité
De l’écrivain.
Affairé
En vain
Dans ce problème des percepts.
Faire voir.
Faire percevoir.
Et créer des personnages.
C’est une chose
Effarante
C’est une chose
Surprenante.
Voire très étrange.
Et le philosophe
Pioche
En lui
Jours et nuits
Des concepts.
Mais il se trouve que
Après coup
Entre concepts
Et percepts
Ça communique
Beaucoup.
Le concept
Par certains aspects
C’est un fait.
Et un personnage.
Un personnage
À la dimension d’un concept.
Tu vois
Enfin je crois
Ce qui aurait
De commun pour moi
C’est que ces activités.
L’écriture.
La grande littérature.
Et la grande philosophie.
C’est qu’elles témoignent pour la vie.
C’est ce que j’appelais
La puissance tout à l’heure.
Oui
Témoignent pour la vie.
C’est un peu pour cela
Qu’ils n’ont pas
Beaucoup de santé.
Que les grands auteurs
N’ont pas très bonne santé.
Sauf parfois il y a des cas.
Victor Hugo.
C’est vrai.
Mais pourquoi certains
Des littérateurs
Des grands écrivains
N’ont pas
Très grande santé.