Desproges 2.0 - Jean Michel Zurletti - E-Book

Desproges 2.0 E-Book

Jean Michel Zurletti

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Beschreibung

Célèbre comique et écrivain français, Pierre Desproges était réputé pour son humour caustique et sa satire mordante. Son intelligence et son style littéraire distinctif étaient ses marques de fabrique et il est fascinant d’imaginer sa perspective caricaturale sur des sujets contemporains tels que le président Macron, la réforme des retraites, la guerre en Ukraine ou la pandémie de COVID-19…




À PROPOS DE L'AUTEUR

Jean Michel Zurletti privilégie la réflexion et l’analyse aux récits et faits historiques. Entre le roman et l’essai, ses textes décrivent son environnement direct avec une pincée de fiction.

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Jean Michel Zurletti

Desproges 2.0

© Lys Bleu Éditions – Jean Michel Zurletti

ISBN : 979-10-422-1620-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Préambule

S’essayer à réécrire les sketches de Desproges en 2023. Pourquoi pas ? Le monde politique a changé. Son intelligence et son écriture poétique, hors du commun, n’ont pas d’équivalents aujourd’hui. L’homme était un surdoué, comme il l’énonce dans l’un de ces sketches, « c’est vrai que je suis quelqu’un, j’ai un QI de 130 ».

Pierre Desproges (1939-1988) était un humoriste, écrivain et chroniqueur français très célèbre pour son style d’humour caustique, sarcastique et parfois provocateur. Il est surtout connu pour ses interventions à la radio, ses spectacles sur scène et ses chroniques dans la presse écrite. Desproges était reconnu pour sa capacité à jouer avec les mots, à manier l’ironie et à aborder des sujets délicats avec une perspective satirique.

Sa carrière a débuté dans les années 1960, et il est rapidement devenu une figure emblématique de la scène humoristique en France. Il a participé à plusieurs émissions de radio et de télévision, notamment « Le Tribunal des flagrants délires », où il a développé son style de comédie décapante.

Pierre Desproges a également écrit des ouvrages, dont certains ont été publiés sous forme de recueils de chroniques et d’essais humoristiques. Son humour était souvent sombre et subversif, et il n’hésitait pas à aborder des sujets tabous, tels que la mort, la maladie et la politique, d’une manière qui pouvait choquer, mais aussi faire réfléchir.

Bien que certaines de ses blagues et certains de ses commentaires aient été controversés, Pierre Desproges est toujours considéré comme l’un des grands humoristes français, dont l’héritage continue d’influencer de nombreux artistes comiques d’aujourd’hui.

Cependant, l’humour évolue avec le temps et est souvent influencé par les changements culturels, sociaux et politiques. Ce qui était considéré comme drôle et acceptable à l’époque de Desproges pourrait ne pas être bien reçu dans le contexte actuel. Certains éléments de ses sketches pourraient être perçus comme offensants, insensibles ou inappropriés selon les sensibilités contemporaines.

Chronique de la haine ordinaire

Chroniques de la haine ordinaire était une chronique quotidienne de Pierre Desproges diffusée sur France Inter en 1986. Échos, portraits, rumeurs à propos d’événements qui ont marqué l’année 1986 étaient disséqués en cinq minutes, juste avant les informations de 19 heures. Ces chroniques ont été diffusées du 3 février au 24 juin 1986.

Ces chroniques finissent par « Quant au mois de mars, je le dis sans aucune arrière-pensée politique, ça m’étonnerait qu’il passe l’hiver ».

Je reprends dans ce premier sketch la chronique du mois de février 1986 qui commençait ainsi : il était tant que janvier fit place à février intitulé « Bonne année mon cul ».

Bonne année mon cul.

Il était grand temps que le premier quinquennat fasse place à son successeur, le deuxième quinquennat. Une décade de décadence en perspective, diront les culs pincés des extrêmes de chaque côté de la raie considérant que je suis au centre.

Ce premier quinquennat est sans conteste le quinquennat le plus gileté de jaune à mettre à poil les sans-culottes, le plus rondpointisé des campeurs à la sauvette, le plus confiné des machos en herbe, le plus quadragénaire de tous ceux de la Ve République.

Les moins doués d’entre vous auront peut-être remarqué que ce premier quinquennat commence au commencement et se terminera à la fin.

Et que dire de ce premier quinquennat, si ce n’est qu’il a été le jour maudit où une horde de crétins en gilets jaunes ont bloqué tous les ronds-points pour carrer mon gouvernement ? Dans crétin il y a tin de hautain et une clémentine qui n’a que de clément que sa verve en sourdine.

Heureusement, durant ce quinquennat, j’ai émincé mes discours pompeux et hypocrites. Pour les vœux télévisés du 1er janvier : « bonne année mes chers con… ». C’est simple, c’est sobre, et ça vole assez bas pour hisser les premiers de cordée. Un quinquennat dont les cinq dernières années sont à marquer d’une tache : Edouard Philippe. Je n’en retiens que les soubresauts glauques et moroses de l’actualité qui l’ont parsemée.

Je récapitule :

Je décide donc de supprimer la taxe d’habitation. Il y a tous ces obsédés qui entendent bite en action et qui se remettent à baiser de plus belle après on dira qu’on n’est pas des animaux mercantiles.

Je retire cinq euros des APL. On me reproche de retirer de l’eau frémissante deux paquets de pâtes par mois aux jeunes étudiants ce qui réveille les consciences Panzanienne reprenant à leur sauce la tambouille mussolinienne en jetant de l’huile sur le feu de la nouille capitaliste.

Mon ministre monsieur Hulot annonce que les ventes de voitures thermiques seront bannies d’ici 2040. 2040, il aura quatre-vingt-cinq ans le bougre, monsieur Hulot sera en vacances, s’habillera chez Tati, et aura tout loisir de se déplacer en fauteuil roulant électrique pour tâter les couches des mamies dans les EHPAD.

Enfin, je décide de réduire la vitesse à 80 km/h sur les routes. Offusqués, les gilets jaunes y voient une mesure gastéropodique qui les menace à terme de les réduire à des mollusques mettant en danger leur masse viscérale par torsion abusive lors des déplacements tardifs vers les bars des sports.

La police me réclame du fric. Ils défilent déguisés en Schtroumfs bleus bite, la matraque dissimulée dans leur pantalon. On pourrait croire à les voir ainsi déambuler sur les champs le mât en avant, à une démonstration de trique généralisée issue d’une poussée de testostérone laissant planer la suspicion d’un trafic de viagra à l’intérieur de l’institution.

Les paysans bretons refusent les portiques pour payer la taxe carbone, ils menacent de lâcher des vaches péteuses dans la capitale pour augmenter le taux de carbone dans les rues de Paris. La diarrhée mentale continue d’alimenter le discours syndical.

Quant à la première dame, elle refuse de vieillir. Elle se fait donc lifter. Cela coûte à l’état la peau de ses fesses, à moins que ce ne soit la sienne.

J’ai eu la malheureuse idée de dire qu’il suffisait à un chômeur de traverser la rue pour trouver du travail. Cette phrase a fait les choux gras de la presse si gras que la chaussée en est devenue glissante pour les fainéants.

La Covid a instauré la distanciation sociale. Je pensais que le confinement rapprocherait les gens, mais l’effet pervers du port du masque a négligé le brossage des dents et le changement quotidien des sous-vêtements. La distanciation Muster s’est substituée à la distanciation sociale.

Le passe sanitaire devient obligatoire. Les alcooliques sont exclus des bars, tout comme le personnel soignant des hôpitaux. Paraît-il que ce sont les mêmes.

Mauvaise nouvelle : l’un des frères Bogdanoff est décédé du Covid.

Bonne nouvelle : son frère aussi.

Un malheureux a osé me gifler. Mais le temps que je lui tende l’autre joue, il avait déjà été arrêté. Dommage, j’aurais pu me faire appeler Jésus-Christ.

Je me sens dans l’obligation d’exprimer ma gratitude envers Poutine. Le déclenchement de la guerre en Ukraine a facilité ma réélection pour un deuxième quinquennat. Poutine doit se mordre les doigts de ne pas avoir attendu jusqu’au 25 avril, et Marine Le Pen également. Il semble que ce ne soit pas seulement son prêt qui soit à taux zéro.

Et voilà, le deuxième quinquennat est là. Sec comme un coup de matraque, avec des gens qui défilent dans les rues, principalement des blancs. C’est le quinquennat de saint Emmanuel, et je dois avouer que je m’en branle éperdument, tout comme sainte Élisabeth, qui se fait traiter de cloche dans un hémicycle qui sonne le glas pour elle. C’est également l’époque des réformes, où les futurs retraités sont si impatients de toucher leur maigre pension qu’ils ne veulent pas attendre deux ans de plus pour en bénéficier. Les statistiques sont irréfutables : mon deuxième quinquennat sera bien plus long pour vous que pour moi.

Quant au troisième quinquennat :

Bonne nouvelle : je ne pourrai pas me représenter.

Mauvaise nouvelle : Edouard Philippe se présentera à ma place.

Je baisse