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Ce livre rassemble vingt textes empreints d’humour et de satire qui explorent l’idée amusante de nos bébés prononçant un jugement sans merci s’ils pouvaient s’exprimer. Ces textes mettent en lumière nos incohérences, paradoxes et fragilités en tant que parents et grands-parents, à travers nos comportements, expressions faciales et moments maladroits. En les abordant avec légèreté et en jouant sur l’ironie, ces écrits offrent une perspective audacieuse et sans concession sur la beauté de la parentalité.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean Michel Zurletti privilégie la réflexion et l’analyse aux récits et faits historiques. Entre le roman et l’essai, ses textes décrivent son environnement direct avec une pincée de fiction.
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Seitenzahl: 28
Jean Michel Zurletti
Ah les…
Ils m’ont appelé Léon !
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Jean Michel Zurletti
ISBN : 979-10-422-0056-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Les parents devraient penser que les yeux des enfants les regardent et parfois les juges.
Robert Badinter
Deux ans, trois ans, quatre ans
Petit enfant insolent
Petit enfant impertinent
Mais pour qui te prends-tu ?
Pour juger tes parents :
Pour quelqu’un qui est né
Comme tous ceux qui sont nés
Sans qu’on leur ait demandé
Si cela leur convenait…
Comment dire,
Moi je ne voulais pas m’appeler Roger
Ni Pierre ni André
Encore moins Hyppolite
Mais ils ont fait encore pire
Je fais partie de l’élite
Alors, Ils m’ont appelé Léon
Du latin Léo
Qui signifie lion, qu’ils m’ont dit
Quand on est petit
Rien n’est plus hostile
Pour le choix d’un prénom
Que des parents érudits
Je me prénomme comme
Zitrone, Blum ou Trotski
Un prénom çà vous colle,
À la peau
Aujourd’hui à l’école,
Je l’entends dans mon dos
Tiens-lui, son surnom, c’est « Napo »
Je préfère « Napo » à » camé »
Mais faut avouer, mes parents
Je les hais
Ma mère c’est Guillemette
Un Vestige de Marie-Antoinette
Et mon père, c’est Théodore
Je ne suis tranquille
Que lorsqu’il dort.
Allons Léon, ne fait pas le sot, me dit-il
Tu as un nom
Tu t’appelles de la Rochefoucauld
Reste plus qu’à te faire un prénom.
Je lui réponds
Alors, ce sera Robin
Bandit des grands chemins
Je défierai les noms à particules
Je sais, c’est ridicule
Mais ça me fera du bien.
Mémé a pris de l’âge
Je crois même qu’elle est vieille.
Maintenant
Elle est moche,
Sous les yeux
Elle a deux poches
Sans un rond
Dedans.
Quand elle baye aux corneilles.
Son menton
Raye le carrelage
Du salon.
Surtout, il ne faut pas qu’elle rie
Demander au charcutier,
Il vous dira : Sa peau se fripe
Comme les tripes
D’un vieux cochon
Cuites à la mode de Caen.
Pour son dentier, c’est triste
Il est porté disparu.
Faudrait qu’elle aille
Chez son dentiste
Mais ça lui coûtera la peau du cul.
En plus, elle a les doigts tout gonflés,
La coquine,
Ça l’arrange bien,
Elle est radine,
Sa bague de mariée,
Elle est coincée,
Elle jubile,
Une excuse pour ne pas me la donner
C’est débile !
Car un jour ou l’autre, je sais que je l’aurai.
Tout ça, ça ne me donne pas envie de vieillir.
Et je ne vous parlerai pas de papy
Son nez, c’est une patate
Épluchée à la hâte.
Sa peau, elle est lunaire,
Parsemée de cratères.
Ses cheveux aussi sont portés disparus.