Griffonnages sur les murs - Atassi Seif Eddin - E-Book

Griffonnages sur les murs E-Book

Atassi Seif Eddin

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Beschreibung

Quand la guerre fissure le quotidien, rendant chaque geste suspect, chaque recoin menaçant, le monde que l’on croyait immuable s’effondre lentement. Avec lui s’effacent l’enfance, les visages familiers, les lieux aimés, tout ce qui nous ancre. Alors, partir devient une urgence, non un choix. Abandonner son berceau, c’est laisser derrière soi une part intime pour sauver ce qui peut l’être encore. On avance, le cœur lesté de silences douloureux, guidé par une flamme d’espoir que ni l’exil ni les tempêtes ne parviennent à éteindre. C’est cette traversée intérieure qu’Atassi Seif Eddin choisit de confier à l’écriture. À travers ses mots, il grave les échos d’un passé bousculé, encore vivant en lui, pour faire mémoire d’une époque où l’humanité tout entière semblait vaciller.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Écrivain syrien, Atassi Seif Eddin s’est d’abord illustré par ses articles consacrés à l’environnement et à la vulgarisation scientifique. Ses écrits ont été publiés dans plusieurs revues et journaux, notamment Al Arabi au Koweït, Al Faysal, Le Magazine arabe et Le Journal du golfe aux Émirats. En reconnaissance de la qualité de son travail, il a reçu en 1991 le prix Al Sheikh Abdoullah Al Moubarak Alsabah.

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Seitenzahl: 83

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Atassi Seif Eddin

Griffonnages sur les murs

© Lys Bleu Éditions – Atassi Seif Eddin

ISBN : 979-10-422-7031-5

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Traduit en français par

Aboukassem Bouchra

À ma mère,

Tu as semé l’amour et l’espoir dans mon cœur,

tu as arraché la haine et le désespoir

pour planter la nostalgie.

Écrivain syrien domicilié en France, né en 1958, il écrivait des articles dans le domaine de l’environnement et la vulgarisation scientifique, ainsi qu’il a publié dans les magazines « Al Arabi » au Koweït, Al Faysal, le magazine arabe et le journal du Golf – Emirates.

Le prix « Al Sheikh Abdoullah Al Moubarak Alsabah » lui a été décerné en 1991.

Du même auteur

Griffonnages sur les murs, Mouzaïk, 2020 ;

Le chemin du vent, Mouzaïk, 2021 ;

Parfois, revenir en arrière, c’est avancer, Mouzaïk, 2022 ;

Confidences des fenêtres, Mouzaïk, 2023 ;

Éclair de mémoire, Mouzaïk, 2024.

Préface

Sur des vagues d’amertumes, de l’humour et des souvenirs, nous naviguons dans la mer des mots, nous ramons avec la clarté de ses expressions et la profondeur de sa simplicité.

Une larme sur la joue et un sourire sur les lèvres nous accompagnent, il jouit de cette capacité de jouer la mélodie qu’il a visée sur les cordes de nos cœurs.

Il nous dévoile sincèrement ses souvenirs d’immigré qui a échappé aux terreurs de la guerre dans son pays.

Rien que de la vie de tous les jours, des événements à côté desquels nous passons sans tenir compte, notre écrivain a mis la lumière sur les détails simples pour en surgir des sentiments cachés et des émotions enflammées.

Nous effectuons un voyage au sein de l’Orient, épatés par son charme et effrayés par sa terreur. Nous découvrons un monde qui ne ressemble pas au nôtre ; Des façons de penser, des coutumes, des préjugées et des modalités de vie. Il nous reflète un monde avec des détails captivants, nous nous imaginons devant un tableau d’un peintre habile qui met de la vie dans son tableau sans omettre les petits signes de l’art.

Aboukassem Bouchra

Aboukassem Bouchra

Traductrice de l’ouvrage

Écrivaine et traductrice syrienne, domiciliée à Paris, en France, née à Strasbourg en 1980.

Elle a traduit :

Ce qu’il advint du sauvage blanc, François Garde, Éditions Ninawa, 2012 ;

Rêveurs, Alain Blottiere, Éditions Ninawa, 2012 ;

Révolution, J M Leclezio, Éditions Ninawa, 2013 ;

Les trois couronnes, François Garde, Éditions Ninawa, 2014 ;

Plonger, Christophe Ono-Dit-Piot, François Garde, Éditions Ninawa, 2015 ;

À la fin, le silence, Laurence Tardieu, Éditions Al Madad, 2016.

Ainsi, elle a publié un roman en 2016 « Bruit de chagrin » qui aborde l’état du peuple au sein d’une guerre acharnée.

Une phrase du livre :

« Ma mère me surprenait en me disant : “Ton ombre est fatiguée, elle veut dormir”, alors, je la croyais et mon ombre aussi. Quand je suis devenu grand, mon ombre est devenue quelqu’un d’autre, il voyage sans moi chez ma mère. »

Premier chapitre

Refuge

Dans une ville suisse lointaine où nous sommes arrivés après un long voyage, nous nous dirigeons vers un bâtiment que nous ne connaissons pas, nous prévoyons rencontrer des inconnus avec lesquels nous n’avons jamais communiqué. Le bus s’arrête et les passagers descendent devant l’énorme portail. Aussitôt, il s’ouvre automatiquement et une dame charmante nous invite à y entrer. Elle nous accompagne doucement et chaleureusement à accéder à nos chambres à l’intérieur de ce vaste bâtiment. Ensuite nous entamons avec elle un tour pour découvrir les autres parties.

Dans la première chambre, il y a plusieurs hommes de différentes tranches d’âge, de différents destins et de différentes nationalités. Dans la seconde, des femmes portent les mêmes traits que ceux de la première. Dans la troisième, des femmes et des enfants sans mâles se ressemblent en tant que familles, quelques-uns sourient ou pleurent selon les sauts d’humour.

Le hall

Un vide confus règne dans le hall où des consignes multiples en langue étrangère sont accrochées. Au fond du couloir, il y a un miroir brisé au-dessus duquel il y a deux flèches désignant deux directions opposées : la première vers la cuisine et la salle à manger communes et l’autre pour les salles de bains communes.

Au coin lointain du bâtiment se trouve une petite chambre dans laquelle le concierge séjourne, surveille le bâtiment et ses habitants par l’écran intérieur lié aux caméras extérieures en constatant que les chambres sont fermées à double tour sans bruit bizarre, il croit sereinement que tout va bien dans le refuge.

Misère

Je suis arrivé dans la ville de Boudenne du Sud pôle à Örebro au centre de la Suède à peu près. Sans doute, c’est une commune charmante arborée des montagnes et des forêts couvertes de neige et plusieurs lacs pour former une réserve naturelle rare ;

une ville au sein des nuages, le soleil y est transparent tel le foulard d’une gitane dansant avec les forêts verdâtres sans se lasser.

J’ai habité dans un centre de réfugiés de nationalités infestées où chacun cherche un nid douillet.

Effectivement, la Suède est un pays plus vaste qu’un continent et plus étroit qu’un chas d’aiguille.

Dans ce pays qui contient des ressources et un avenir inconnu rien pour lutter contre l’attente que lire et écrire, étant donné que la lettre et la réécriture ont une place si importante dans la société suédoise.

Malgré le charme du refuge, la misère et les souffrances règnent sur les visages des habitants de ce centre comme si ce lieu a dysfonctionné la paternité des pères, la maternité des mères, l’amitié des amis et la passion des amoureux. Bref, ici c’est un lieu qui rend les rituels quotidiens et naturels difficiles, pour me débarrasser de mes misères et de l’ennui, j’ai dû dresser ma mémoire pour en sortir des souvenirs de son archive afin de me fournir de l’énergie dont j’ai besoin pour surmonter cette période de ma vie en m’appuyant sur un principe que j’ai appris depuis longtemps :

« Si vous trouvez une mémoire enflammée, arrosez-la, soit elle s’éteint soit elle s’envenime. »

Les deux cas présentent un profit, admettant que la mémoire possède deux bienfaits : se souvenir et oublier.

Immigrant illégal

L’alarme a sonné, mon corps a commencé à mouvoir. Je me suis dirigé vers la fenêtre, je l’ai ouverte, un flux de lumière mélangé d’un air embaumé de la nature pure déferle ;

Ce matin estival, je sors dans la rue qui ne connaît pas le calme au début de la semaine. Je prends le bus de la gare Karlskoga pour aller à la préfecture d’Örebro. Une fois arrivé, je me suis promené un peu pour prendre un autre bus qui conduit à la Direction générale Des Étrangers, j’ai attendu dans le hall avec les autres. Quelques minutes plus tard, un fonctionnaire m’a appelé doucement en anglais, il m’a demandé de le suivre jusqu’à ce que nous arrivions dans un bureau au 2e étage, j’ai compris quelques secondes après qu’il s’agit de son bureau.

Il m’a salué puis il m’a expliqué qu’il est en train d’appeler un traducteur assermenté en arabe et qu’il figure un de mes droits.

Bref, j’ai compris qu’il m’annonce la décision du directeur des étrangers de Stockholm dont le résumé : Vu que j’ai effectué une demande de refuge en Suède, mais je suis entré au pays via un visa émis par le consulat français à Dubaï, d’après Dublin, l’État français serait le responsable légalement de mon dossier concernant la demande de refuge. La direction des réfugiés a décidé alors l’obligation de retourner en France dans une période qui ne dépasse 21 jours après la date de la décision. En plus, il m’a averti que le recours a de faibles chances.

Soudain, je me réveille par un événement inattendu, des mois de misère et du froid où j’ai déambulé dans les rues et les refuges des villes suédoises lointaines. Alors après tous ces efforts, il faut retourner en France quoi qu’il en soit. Dès que j’ai signé la décision, j’ai galopé comme un poulain sauvage blessé dans les rues d’Örebro, pour rentrer rapidement à Karlskoga m’obligeant à accepter que l’homme doive s’entraîner à supporter les misères, tout le temps.

Quand je suis arrivé au refuge, je suis rentré dans ma chambre, il n’y avait personne alors je me suis mis à pleurer avec amertume d’une douleur spirituelle ambiguë, la solitude et le dépaysement ont un goût différent ici.

Ensuite, je me dirige vers la l’énorme banc devant le bâtiment, je m’y assois tel un concierge j’observe les gens et les rues. Des pensées me frappent, des craintes m’envahissent, des idées viennent et repartent. Moi, j’attends la nuit qui ne vient pas dans les longues journées estivales du Sud. Alors leur nuit n’est pas obscure pour garder le silence des forêts.

Cette nuit-là, je n’ai pas fermé l’œil, j’ai découvert de nouveau, pour la millième fois peut-être, que la vie n’est qu’une succession des destinées et des coïncidences. Alors je me repose de nouveau.

Dans le café parisien