La peau sous le costume - Steve Delcourte - E-Book

La peau sous le costume E-Book

Steve Delcourte

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Beschreibung

Imagine un homme sans costume.

Un homme qui, un jour, cesse de jouer.

Et se demande : « Et si je n’avais plus rien à prouver ? »

Ni roman, ni essai, "La peau sous le costume" est un récit brut, sensible et nu.

Celui d’un homme traversé par le syndrome de l’imposteur, le burnout, le doute — et qui choisit de ne plus tricher avec lui-même.

Steve Delcourte est coach, formateur, père, et explorateur de la vie intérieure.

Il n’écrit pas pour convaincre, mais pour respirer à voix haute.

Et dans cette parole dépouillée, il rejoint celles et ceux qui cherchent à exister sans se trahir.

« Je n’ai pas voulu changer de vie. J’ai juste voulu cesser de m’effacer. »

Un texte pour ceux qui étouffent sous leurs rôles, et pressentent qu’il est possible d’être au monde — sans costume, mais pas sans peau.

À PROPOS DE L'AUTEUR

"Steve Delcourte écrit depuis l’enfance. L’écriture est pour lui une manière viscérale de s’exprimer — mais aussi de s’explorer. Il note, il rumine, il griffonne… jusqu’au moment où quelque chose le traverse. Alors il écrit d’un souffle, puis affine, coupe, distille — pour ne garder que l’essentiel et la poésie.

Autodidacte, il se tient à la croisée des genres : contes initiatiques, essais incarnés, fragments philosophiques. Il écrit comme on allume un feu : pour éclairer un coin d’ombre.

Coach, fondateur de L’Ours Bleu et de La Voie du Yéti, auteur du manifeste HURI, il accompagne les individus et les organisations vers une transformation plus juste, vivante et profonde.

“J’écris pour offrir un poids en moins. Ou un espoir d’aller vers.”"

















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Seitenzahl: 64

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Couverture

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www.publishroom.com

 

ISBN : 978-2-38625-962-3

 

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Page de Titre

Steve Delcourte

LA PEAU SOUS LE COSTUME

Voyage intérieur en trois actes

 

 

 

 

« Ce qu’il y a de plus profond dans l’homme, c’est la peau. »

Paul Valéry

Introduction

Ce livre n’est pas un témoignage.Ce n’est pas non plus un roman, ni vraiment un essai classique.C’est un récit — une traversée.La mienne, oui.Mais aussi celle de tant d’autres.

Rien ici n’est raconté à la lettre.Mais tout est vrai dans l’essentiel.

Je n’ai pas cherché à exposer ma vie,mais à donner forme à un chemin que j’ai moi-même parcouru,et que j’ai vu, entendu, reconnu dans d’innombrables voix :celles des femmes et des hommes que j’ai accompagnés,celles que j’ai rencontrées en thérapie, en ateliers,celles que j’ai interviewées, écoutées, parfois en silence.

Le syndrome de l’imposteur en était le point de départ.Mais très vite, le sujet a glissé.Vers la construction du moi,la fêlure du corps,le rapport aux rôles,la quête de vérité,et surtout :vers la possibilité d’une vie vivante, en dehors de toute performance.

Ce livre ne donne pas de solution.Il n’enferme rien.Il tente simplement de dire, depuis l’intérieur,ce que cela fait de se chercher,de se perdre,de se dissoudre,et parfois, de se rencontrer.

Imagine…

Imagine un homme qui marche.Rien de remarquable.Il ne porte ni sac, ni costume.Il ne fait pas de bruit.

Mais si tu le regardes de près,tu verras une chose étrange :il ne projette plus d’ombre.

Ce n’est pas qu’il est parfait.C’est qu’il a laissé tomber les couches.Les rôles.Les apparences.Les attentes.

Il avance doucement,avec une seule question en tête :“Et si je n’avais plus rien à prouver ?”

Ce livre commence là.Pas au début de sa vie.Mais au moment précis oùles masques commencent à glisser.

PROLOGUE — Je suis l’imposteur

La salle est pleine. Trop pleine.Lumière blanche. Micro qui grésille. Tension dans la nuque.

Tu te tiens debout, costume noir, feuilles à la main, comme un bon petit soldat de la pensée.Tu souris. Poliment. Tu hoches la tête comme si tu y croyais encore.

Quelqu’un te présente.On dit ton nom, ton parcours, tes compétences.Tu entends les mots, mais tu ne les habites pas.Ils passent à côté. Comme si on parlait d’un autre.

Applaudissements. Tu montes sur scène.

Un pas. Deux.Ton estomac se serre. Tu sens ton cœur cogner dans ta gorge.Tu t’éclaircis la voix, mais rien ne sort. Tu fais semblant que tout va bien. Tu le fais bien.

Ça fait des années que tu joues ce rôle.

Dans la salle, les gens s’installent. Certains prennent des notes. D’autres te regardent avec cet air d’attente, ce regard qui dit : “Montre-moi que tu sais.”Mais toi, tu ne sais plus.

Tu regardes la première phrase écrite sur tes notes.Tu l’as répétée vingt fois.Elle était brillante, sur le papier.

Mais là, elle te brûle les doigts.Elle ne veut pas sortir.

Tu inspires. Tu fais un pas vers le micro.Tu sens ton visage trembler. Ta mâchoire se contracter.Tu souris quand même. Tu souris toujours.

Et au fond de toi, cette phrase que tu ne peux plus retenir :“Ils vont voir que je ne suis pas à ma place.”

Alors tu ouvres la bouche.Tu parles. Tu récites.Mais déjà, tu n’y es plus.

Tu n’es pas là.

Tu n’es jamais là.

ACTE I – LES MASQUES

CHAPITRE 1 – Nomos : la violence de l’invisible

“Tu crois choisir. Tu crois avancer. Mais souvent, tu joues un rôle écrit bien avant toi.”

La première fois que j’ai entendu le mot nomos, je me suis senti nu.C’était dans un amphi gris, un prof en sociologie parlait du “cadre invisible des possibles”.Il disait que le nomos, c’était la loi non dite. La règle du jeu qu’on ne t’explique jamais.Le genre de chose que tu respires avant même d’avoir conscience de toi.Et je me suis demandé : qui m’a appris à jouer ce rôle que j’appelle “moi” ?

Chez moi, on ne parlait pas.On travaillait.On fermait les portes, on avalait les silences, on faisait ce qu’il fallait.Tu veux être vu ? Sois utile. Sois sage. Ne dérange pas.

Là, déjà, le rôle s’écrivait.

Je n’ai pas choisi d’aimer les mots. Je les ai trouvés comme on trouve un masque dans un tiroir, juste avant de sortir.Ils me permettaient de rester en scène. D’éviter le flou.Dès qu’on me disait “Bravo”, je souriais.Mais au fond, j’avais toujours peur qu’on découvre le trucage.

L’école a renforcé ça.Les bons élèves ne sont pas ceux qui comprennent, mais ceux qui se tiennent.J’ai vite compris qu’il ne fallait pas poser de questions qui dérangent.Alors j’ai appris à donner les bonnes réponses.À lire les attentes.À performer la conformité.

C’est ça, la violence du nomos.Elle ne crie pas.Elle ne frappe pas.Elle tisse en toi l’idée que ta valeur dépend de ta capacité à coller à ce qu’on attend.

Et le pire ?C’est que tu t’y adaptes bien.Trop bien.

Tu finis par oublier qu’il y a un “toi” en dehors du rôle.

* * *

“L’imposteur ne ment pas pour tromper. Il ment parce que la vérité est un luxe qu’il n’a jamais appris à s’offrir.”

* * *

À 20 ans, j’étais déjà un bon petit produit de l’ascenseur social.Parfaitement poli, cultivé, ajusté.Je parlais bien. Je passais bien.Mais dans ma tête, il y avait ce bruit sourd :“Tu triches. Tu as juste appris les bonnes répliques.”

Ce n’est pas de la modestie.C’est plus vicieux que ça.

C’est la certitude d’être un intrus dans ta propre réussite.

Et personne ne te l’arrache, cette sensation-là.Même les compliments l’aggravent.Surtout les compliments.

Parce que chaque fois qu’on te dit “tu es brillant”, tu entends :“Tu as réussi à les berner encore une fois.”

* * *

Et toi, tu le connais ce masque ?

Tu sais ce que c’est, de réussir sans y croire ?De jouer à l’adulte sans jamais se sentir légitime ?De t’entendre parler avec aisance tout en ayant envie de disparaître ?

Bienvenue.

On est nombreux, ici, à avoir grandi avec des scripts qu’on n’a jamais écrits.On les appelle “normalité”, “réussite”, “mérite”.Mais en dessous, il y a le vertige.

Ce chapitre est pour ceux qui sourient trop souvent.Ceux qui s’adaptent avant de savoir s’ils en ont envie.Ceux qui, peut-être, n’ont jamais osé se demander :

“Et si je n’étais pas ce rôle ?”

Le regard des autres comme norme

On ne naît pas imposteur.On le devient à force d’être vu de travers.

Pas vu “mal”.Vu “à côté”.Comme si tu étais en léger décalage.Trop pour certains, pas assez pour d’autres.

Il y a d’abord eu ce regard familial.Celui qui te jauge, te mesure, sans dire un mot.Tu fais un pas de travers, on fronce les sourcils.Tu parles trop fort, on baisse les yeux.Tu oses dire “je”, on corrige en “nous”.

Le message est clair : ce que tu es n’a de valeur que s’il est acceptable pour les autres.

* * *

Au début, tu résistes.Tu cries. Tu te cabres. Tu veux être toi, comme ça, brut.

Mais ça ne dure pas.

Tu veux être aimé, comme tout le monde.Alors tu observes.Tu analyses.Tu adaptes.