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Le 2 octobre, les vallées de l'arrière pays Niçois fêtent le 1er anniversaire de la tempête Alex qui a ravagé leurs villages, leurs paysages et emportés dans les eaux des habitants. Cette tempête a changé la vie de milliers de personnes. Pas seulement celles des sinistrés, qui ont horriblement souffert, mais aussi celles des concitoyens et de toutes les personnes venues porter main forte, un peu de réconfort ou un instant de bonheur aux habitants des vallées. Il y a eu un avant, il y aura un après, et c'est cet après qu'on interroge dans cette période anniversaire. Comment sera cet avenir ? Que peut apporter comme prise de conscience une catastrophe aussi importante? Comme envie de changement ? A l'heure où les sinistres climatiques s'enchaînent les uns après les autres, où la terre brûle d'un côté et disparaît sous les eaux d'un autre côté, comment allons nous tous construire nos lendemains ? Que vont vouloir dire les mots solidarité, entraide ou reconstruction maintenant ? Des histoires singulières, de belles histoires, il y en a eu des centaines. Chaque jour il y en a et en aura. En voici une parmi d'autres, voici un recueil de témoignages que nous avons vécus ensemble à travers deux événements, la tempête Alex et quelques mois plus tard, le festival des Voix et des Merveilles. Voici le récit d'une histoire réelle, universelle, transposable, une histoire et c'est pour cette raison que j'ai choisi, avec l'accord des protagonistes, de garder les vrais prénoms et de ne pas citer de nom de famille. C'est aussi une façon de remercier toutes celles et ceux qui ont apporté une contribution qui nous permet de passer ce pont, celui qui unit passé et l'avenir.
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Seitenzahl: 60
Veröffentlichungsjahr: 2021
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Recueil de témoignages croisés de sinistrés et de bénévoles de la tempête Alex, mis en récit.
Avec le discours - témoignage intégral de Sébastien Olharan, maire de Breil sur Roya.
« Seul, on va plus vite, ensemble, on va plus plus loin! »
Proverbe Africain .
Avant propos
I.
L’effondrement
II.
Le temps des rencontres
III.
Le temps des nouvelles Voix et des Merveilles
IV.
Témoignage du maire, Sébastien Olharan
V.
Postface
Quelques messages sur le coeur récoltés par Marie-Caroline
Le 2 octobre, les vallées de l’arrière pays Niçois fêtent le 1er anniversaire de la tempête Alex qui a ravagé leurs villages, leurs paysages et emportés dans les eaux des habitants. Cette tempête a changé la vie de milliers de personnes. Pas seulement celles des sinistrés, qui ont horriblement souffert, mais aussi celles des concitoyens et de toutes les personnes venues porter main forte, un peu de réconfort ou un instant de bonheur aux habitants des vallées.
Il y a eu un avant, il y aura un après, et c’est cet après qu’on interroge dans cette période anniversaire. Comment sera ce futur ? Sur quelles bases se contruitil? Que peut apporter comme prise de conscience une catastrophe aussi importante qu’un effondrement comme celui qu’a provoqué la tempête Alex? Quels sont les envies de changements fondamentaux?
A l’heure où les sinistres climatiques s’enchaînent les uns après les autres, où la terre brûle d’un côté et disparaît sous les eaux d’un autre côté, comment allons nous construire ensemble nos lendemains ?
Que vont vouloir dire les mots solidarité, entraide ou rebâtir maintenant ?
Des histoires singulières, de belles histoires, il y en a eu des centaines pendant cet évènement. En voici une parmi d’autres. Voici un recueil de témoignages que nous avons vécu et construit ensemble, sinistrés et bénévoles, à travers deux événements : la tempête Alex et quelques mois plus tard, le festival des Voix et des Merveilles.
Cette histoire est réelle, elle peut avoir une portée universelle, transposable et c’est pour cette raison que j’ai choisi, avec l’accord des protagonistes, de garder les vrais prénoms et de ne pas citer de nom de famille.
Raconter cette histoire est aussi une façon de remercier toutes celles et ceux qui ont apporté leur pierre à l’édifice de l’avenir, de permettre aujourd’hui à chacun de passer ce pont, celui du passé au futur. Rien n’aurait pu se passer si cette aventure n’avait pas été collective.
Merci aussi à Sébastien Olharan, le Maire de Breil-sur-Roya de sa confiance et de partager ici son discours donné lors de la cérémonie de commémoration du 3 Octobre 2021 qui témoigne de sa Tempête Alex.
Cette page d’avant propos ne serait pas assez grande pour contenir leurs noms, ils se reconnaîtront… Je voudrais n’en citer qu’un, celui de mon compagnon Xavier. Sans son soutien indéfectible jusqu’à l’écriture du livre, rien n’aurait pu se passer.
Merci à toutes et tous. Nous, les protagonistes de cette histoire, tenons à vous remercier du fond du cœur.
Ce livre vous est dédié.
Vendredi 2 octobre 2020 19h : Rose entend frapper à sa porte. Elle ouvre. C’est sa voisine. Elle a l’air désemparée et totalement trempée. Chez elle, dans sa toute petite maison de village aux pierres anciennes, il pleut des trombes d’eau. La tempête Alex a fait valser des tuiles de son toit et il pleut à l’intérieur. Elle ne peut rien faire, elle se sent totalement impuissante…
Rose et son mari Georges, qu’on surnomme Pomme, la font entrer chez eux. La maison est dans la pénombre. L’électricité vient de se couper depuis quelques minutes. Mais au moins, ici , chez Pomme et Rose, elle sera au sec et surtout, elle ne sera pas seule.
Pas une lumière dans Breil-sur-Roya, ce petit village de l’arrière pays niçois, Pas une âme qui traine dehors non plus. Les autorités municipales ont prévenu. La tempête Alex va s’abattre sur l’arrière pays Niçois. Elle a traversé toute la France, d’Ouest en Est sans trop de dégâts mais il faut rester prudents ! Aujourd’hui, ce 2 octobre, depuis le début de l’après midi, et surtout depuis 16h, elle est là. « Restez chez vous, ça va souffler et il va tomber des trombes d’eau ! » Les prévisions ne se sont pas trompées.
Rose invite sa voisine à partager leur repas. Le gaz marche encore, comme une lueur rescapée, la soupe est chaude. Puis Rose propose de jouer à un jeu de cartes, histoire d’éloigner un peu ce début d’angoisse qui commence à monter. La voisine va dormir là. Il pleut vraiment très très fort … Le couple habite en haut du village, la pluie ruisselle vers le bas, vers le lit du petit fleuve qui file jusqu’à la méditerrannée italienne, la Roya.
22h : Un téléphone sonne. Marie-Noëlle et André se sont couchés tôt. Comme il n’y a pas d’électricité, il n’y avait pas grand-chose à faire.
« Marie Noëlle, comment ça va chez toi avec la tempête ? » Depuis leur retraite il y va quelques années, Marie-Noëlle et André vivent à plein temps dans leur maison de famille à quelques mètres des rives de la Roya. L’amie de Marie-Noëlle habite juste en face, de l’autre côté.
C’est au bord de la Roya que s’est construit le centre historique de ce village ancien. Il a connu ses heures de gloire pendant l’époque de la route du Sel. Cette époque où l’on transportait le sel de la mer méditerranée à Turin. Ce village baroque, embelli au XX ème siècle par un lac artificiel qui est devenu on atout touristique, est aussi aux portes de la vallée des Merveilles.
« Moi, j’ai de l’eau jusqu’au milieu de ma cave ! »
Marie Noëlle regarde dehors, il fait nuit noire, très noire, raconte t-elle. Elle regarde son jardin du haut de son premier étage qui est l’étage de vie, en plein pied, elle ne voit rien… absolument rien.
La maison de Marie Noëlle est en deuxième ligne pourrait-on dire. Un peu plus en arrière que celles qui sont au bord de la route de l’Isola, cette route qui longe la Roya. Leur maison est collée, voire encastrée au flan d’une colline.
Tout est calme maintenant, à part la pluie, on dirait que la tempête s’est apaisée… Non, elle ne voit pas d’eau. S’il y avait de l’eau, au moins, elle le sentirait, elle l’entendrait … La cave de Marie Noëlle est en fait un presque rez-de-chaussée. Il faut descendre deux marches et courber la tête pour entrer dans la cave, l’antre d’André qui y a déposé toute sa vie, celle d’hier et ses souvenirs, celle d’aujourd’hui et ses passions qui vont de la musique au billard en passant par le jardinage.
Marie Noëlle regarde encore, elle ne voit rien… enfin, elle pense qu’elle ne voit pas d’eau. Elle va aux toilettes et reste inquiète. Puis elle prend une lampe de poche et essaye de regarder plus attentivement. Mais oui, il y a bien de l’eau, comme une mer calme et posée dans tout son jardin, une étendue d’eau continue. Elle voit aussi des troncs d’arbres et des tas d’objets qu’elle n’identifie pas.