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Avec ce premier ouvrage audacieux, Gloria Capresi mêle le feu de la danse à celui du désir, le corps en mouvement à la quête de liberté. Ancienne étoile du Teatro di San Carlo, elle raconte, avec une langue à la fois crue et poétique, son amour de la scène, du sexe et de la vie. À travers des récits où se croisent éblouissements sensuels et blessures intimes, elle livre une ode vibrante à la femme libre, celle qui ose aimer, jouir, penser, créer. Un texte incandescent où l’art, le plaisir et la révolte dessinent une silhouette fière et nue en quête d’absolu. Préparez-vous à être émus, troublés, peut-être bousculés… mais surtout vivants.
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Seitenzahl: 104
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Gloria Capresi
Le ciel au bout des doigts
Roman
© Lys Bleu Éditions – Gloria Capresi
ISBN :979-10-422-6979-1
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La beauté est à ton art ce que l’amour est à nos âmes.
Dario
Le regard brûlant et le sourire de celle qui sait faire craquer un homme, je me tiens là, assise sur son canapé, la robe soulevée, laissant mes jambes s’écarter largement. Gainées d’une soie noire, elles dessinent une allée au bout de laquelle se trouve l’entrée d’un temple. Ornée de deux lèvres gonflées par le désir, la porte est là, brillante comme si on y avait déposé des perles venues de contrées riches et inconnues. Un nectar scintillant, délicieusement parfumé et savoureux, ne demande qu’à être prélevé, rendant cette entrée gourmande. Comme dans un jardin extraordinaire où le jardinier vient flatter ses fleurs pour les remercier d’être aussi belles, Alessandro remonte le long de mes jambes en caressant la surface de mes bas. Sans me quitter des yeux, ses doigts reconnaissent au toucher la sensation désormais familière du galbe de mes mollets puis de mes cuisses, jusqu’à l’endroit où la peau remplace la soie, juste au-dessus de la lisière des bas. Il ne peut réprimer un sourire lorsqu’il perçoit chez moi un léger mouvement de hanches empreint d’un essai d’agrandissement du compas de mes jambes. Du bout du doigt, il récolte la liqueur qui lustre ma chatte désireuse. Ce doigt brillant voyage sur mes lèvres qu’il salue avec respect par de petites pressions irrégulières, parfois ici, parfois là. Il remonte le long de ma fente déjà entrouverte pour dessiner des cercles lents et légers sur le capuchon de mon clitoris, encore sage, mais qu’il sait si réactif. Bientôt il sera dur, gonflé, à la merci de ses lèvres et de sa langue. Il porte le doigt à sa bouche pour goûter à cette liqueur. Le goût excitant l’incite à reprendre ses pérégrinations sensuelles. La tête entre mes jambes, à quelques centimètres de mon sexe, mon amant ressent déjà sa chaleur qui rayonne à la manière du soleil. Il respire de plus près pour s’enivrer de mon odeur et écarte mes lèvres avec ses deux index. Sa langue succombe avec délice. Elle ne fait que passer, cherchant à attiser mon désir. Elle lèche avec gourmandise, presse mes lèvres, l’entrée de mon vagin et mon mont de Vénus, précisément là où le bouton est en train d’éclore. Un doigt, puis deux, ont rejoint sa bouche pour me fouiller. Ils s’égarent à l’intérieur, naviguent avec les flots de mouille sur les berges de ma chatte. J’aime tant le savoir et le voir entre mes cuisses que je perds pied… et alors que mon corps s’arc-boute sous les décharges de plaisir, que mon ventre se contracte de façon incontrôlée sous les vagues de l’orgasme, il présente sa queue tendue à bloc pour me remplir. Mon sexe incandescent lui est offert. Les lèvres bien écartées, il n’a qu’à presser à peine pour entrer dans cet espace doux et si brûlant. Alessandro me regarde alors que je m’abandonne à la fois aux dernières secousses de la jouissance et au plaisir de la pénétration qui en annonce d’autres. À cet instant, alors que nos regards, brouillés par le plaisir, se croisent, nous sommes dans une union absolue. Ému par mes frissons, il s’abandonne à son tour et me rejoint là où personne ne pourra jamais nous retrouver, dans l’extase de ce temple secret, maintes fois rêvé, souvent désiré, toujours aimé.
Encore étourdie par cette escapade interdite, Gloria quitte le bureau d’Alessandro pour rejoindre le sien deux étages au-dessous. Tous deux travaillent au Teatro di San Carlo de Naples. Elle habite un petit village près de Napoli où elle vit avec Andrea, son fils, et Dario, son époux, une famille heureuse et ordinaire, source d’apaisement et de ressourcement. Oui, cette femme, dont le métier exige performances, résultats et compétitions, a besoin de se ressourcer avant d’être à nouveau, chaque jour, propulsée dans son corps de ballet. Cette carrière artistique, elle l’a choisie aux dépens d’une carrière scientifique, car Gloria, grande contemplative de la beauté de la planète, avait une attirance pour les Sciences de la Vie et de la Terre, une des raisons qui explique son lieu de vie, Lauro, village romain, coincé entre le parco regionale del Partenio et le parco Nazionale del Vesuvio.
Femme de caractère, elle sait ce qu’elle veut et fait tout pour y parvenir même si les obstacles ont été nombreux et la difficulté omniprésente lors de sa longue métamorphose en ballerine. Âgée d’à peine 12 ans, Gloria a été admise à l’école de danse du Teatro di San Carlodi Napoli avant de réussir, dans sa seizième année, le concours d’entrée du ballet. C’est ainsi que de quadrille, Gloria accéda aux échelons supérieurs, jusqu’à parvenir, 10 ans après, grâce à son travail et son engagement, sa technique surprenanteet probablement aussi une mystérieuse sensibilité poétique, au titre suprême de danseuse étoile, prima ballerina. Durant toutes ces années, la timidité envahissante qui caractérisait la jeune Gloria s’effaçait sur scène, la danse la transcendait telle une sylphide. Toujours, le jury était unanime sur sa musicalité, sa parfaite maîtrise et sur les émotions qu’elle transmettait. Toutefois, « pour en arriver là, elle a traversé des nuits et des jours sans sommeil. Elle a eu chaud sous la pluie et froid en plein soleil. Elle a parlé à la peur et fait taire le silence. Elle a maquillé les heures. Elle a vendu des dimanches. Elle a pleuré tant de fois qu’elle n’a plus de larmes. Elle est tombée cent fois, mais sans tomber les armes. Elle a appris à hurler jusqu’en dedans d’elle-même. Elle a laissé derrière elle tous ses rêves d’enfance. Aujourd’hui, elle a le cœur presque en état d’urgence. Elle a trop douté de tout, d’elle, de Dieu, de vous, mais pour en arriver là, elle recommencerait.1 »
Du caractère et de la persévérance donc, mais Gloria n’en demeure pas moins humaine, bienveillante et dotée d’une sensibilité à fleur de peau qui, à elle seule, est l’expression de nombreuses qualités. Cette femme est en permanence connectée à son cœur qu’elle écoute envers et contre tout et tous. Sa bonté naturelle est le gage de son caractère émotionnel profond et sincère et sa féminité se déploie au quotidien, dans sa démarche gracieuse et son sourire enjôleur. Tenues, regards et gestuelle sont naturellement dictés par la danse, mais aussi par ses émotions. Ses yeux, curieux, s’écarquillent facilement devant l’étonnement, en révélant un joli bleu mis en valeur par sa longue chevelure brune.
Concentrée sur la préparation de la prochaine répétition des solistes, Gloria est interrompue par l’arrivée d’un message sur son téléphone :
14 h 25 – ALESSANDRO : Merci Gloria. C’était tellement bon… un éternel délice, je plane encore.
14 h 25 – GLORIA : Pour moi également Alessandro, mes jambes tremblent toujours.
14 h 27 – ALESSANDRO : Ton corps est fait pour ça. J’adore ce moment quand je vois la chair de poule sur ta peau, tes yeux mi-clos et embrumés de plaisir, tes petits tremblements incontrôlés et tes cris souvent étouffés par discrétion alors que tu aurais envie de hurler ta jouissance. Rien que d’y repenser, je bande.
14 h 28 – GLORIA : Humm… c’était si bon.
Gloria est une grande amoureuse de l’amour. Elle fait l’amour avec tout son corps, esprit compris, pour décrocher de ses journées trop souvent sous pression. C’est une femme à la sexualité mature, parfois pulsionnelle, parfois romantique, mais toujours chargée d’émotions. Et elle fait de sa vie sexuelle un banquet !
Une vingtaine d’années auparavant, un après-midi de janvier, Gloria a trouvé un mot glissé sous la porte de sa loge :
« Mon cœur s’est mis à battre la chamade ce jour de septembre où nos regards se sont croisés, passant d’un rythme à un autre. Ne vivons-nous pas pour et par les émotions ? Il y a tant de belles émotions à vivre et, surtout, à partager. Nous ne nous donnons pas suffisamment l’occasion de les vivre pleinement soit par pudeur, par culpabilité ou encore par manque de temps. Aujourd’hui et depuis quelques mois, j’ai toutes les peines du monde à cesser de ne penser qu’à une seule chose. Vous, Gloria. L’esprit engourdi et brumeux, ralenti par une force qui me dépasse et m’empêche de raisonner, mais me rend plus courageux ou peut-être téméraire, me donne l’impression de planer au-dessus du sol. Tel un vin, vous m’enivrez. Un vin rouge, parfait pour votre chevelure au ton émeraude. Une belle robe pour susciter l’envie de découvrir les saveurs du nectar ayant tiré sa force d’une terre noble et respectée. Un Barolo. La bouteille, longue et fine, élégante, inspire le respect d’une tradition d’excellence ancrée dans l’expérience de nombreuses années. Alors, en portant ce vin à mes lèvres, les doux parfums sont autant de promesses de longs coteaux balayés par le vent, que du contact de vos lèvres que j’imagine enflammées sur les miennes. Et lorsque le liquide atteint mon palais, il révèle toute une palette de saveurs inattendues et surprenantes, de la plus fine à la plus forte, mais laisse sur ma langue une dernière impression de puissance. Du caractère. De la finesse. De la noblesse. De la beauté. De la classe. Mais un côté impalpable, incontrôlable et sauvage. Beau mélange, peut-être dangereux. Tant pis.
Un bon vin, une ambiance tamisée, une musique envoûtante et la magie du moment se chargera, peut-être, de nous réunir dans une alchimie complète.
L’inconnu du bureau 306 »
Ces mots, c’est Alessandro, tout nouveau directeur général du Teatro di San Carlo, qui les a écrits, quelques semaines après avoir vu pour la première fois Gloria, à la réunion marquant le début de la saison du théâtre. Pour attiser la curiosité de Gloria, la lettre était accompagnée d’une adresse internet menant à une chanson qu’elle devait écouter avant de prendre connaissance de son contenu, rendant celui-ci, ainsi, aussi inattendu que mystérieux. Le lien amenait à « You’re Beautiful » de James Blunt :
« J’ai vu un ange.
De cela je suis sûr.
Elle m’a souri dans le métro.
Elle était avec un autre homme.
Mais cela ne m’empêchera pas de dormir,
Car j’ai un plan.
Tu es belle. Tu es belle.
Tu es belle, c’est vrai.
J’ai vu ton visage dans un endroit bondé,
Et je ne sais que faire,
Parce que je ne serai jamais avec toi.
Oui, elle a attiré mon regard,
Alors que l’on marchait côte à côte.
Elle pouvait voir sur mon visage que j’étais en apesanteur,
Et je ne pense pas que je la reverrai,
Mais nous avons partagé un moment qui durera jusqu’à la fin.2 »
Loin d’être choisie au hasard, c’est la musique, douce et rythmée, sur laquelle danse Gloria, seule, en fin d’après-midi, pour évacuer la pression de la journée. Cela n’avait pas échappé à Alessandro, pour qui les paroles résumaient parfaitement sa situation délicate et inconfortable.
Cet homme marié, à l’allure toujours classe, en impose par son physique qui semble à la fois rassurant et… au potentiel sexuel énorme ! Touchée, un brin curieuse, mais également attirée comme un aimant, Gloria n’a pas eu la force de résister. Et même au top de son art, malgré un emploi du temps chargé, souvent à des milliers de kilomètres pour danser sur les plus grandes scènes du monde, elle aime bouger son corps et abandonner son âme dans des ballets aussi sensuels que sexuels. À la manière de la fureur contenue dans la partition du Sacre du Printemps d’Igor Stravinski, sa détermination à baiser pour être repue, et apaiser son démon charnel, extrait de son corps un intense plaisir clandestin.