Physiologie du jésuite - Anonyme - E-Book

Physiologie du jésuite E-Book

Anonyme

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Extrait : "Ils ont été chassés de France en 1594. Et ils ont reparu. Ils ont été chassés de la république de Venise en 1606. Et ils ont reparu. Ils ont été chassés d'Angleterre en 1602 et en 1610. Et ils ont reparu. Ils ont été chassés de Portugal en 1759. Et ils ont reparu..."

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Seitenzahl: 55

Veröffentlichungsjahr: 2015

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EAN : 9782335054279

©Ligaran 2015

IAd majorem dei gloriam !

Ils ont été chassés de France en 1594. – Et ils ont reparu. (A)

Ils ont été chassés de la république de Venise en 1606. – Et ils ont reparu. (B)

Ils ont été chassés d’Angleterre en 1602 et en 1610. – Et ils ont reparu.

Ils ont été chassés de Portugal en 1759. – Et ils ont reparu.

Ils ont été chassés de France en 1763. – Et ils ont reparu. (C)

Ils ont été chassés d’Espagne, de Naples, de Parme, de Malte en 1768. – Et ils ont reparu.

Ils ont été abolis par le pape Clément XIV en 1773. – Et ils ont reparu.

Ils ont été dissous en France par Napoléon en 1804. – Et ils ont reparu. (D)

Ils ont été chassés de Pologne et de Russie par l’empereur Alexandre en 1816. – Et ils ont reparu. (E)

Leurs établissements en France ont été fermés en 1828. – Et ils ont reparu. (F)

La révolution de Juillet les avait dispersés, et voilà maintenant qu’ils reparaissent. Parlons donc des Révérends Pères Jésuites… Mais, pour en parler avec la grâce suffisante, bénissons d’abord le saint nom d’Ignace de Loyola, leur fondateur, et invoquons :

Saint Varade, jésuite qui fut roué en effigie pour avoir poussé le bras du fanatique Pierre Barrière contre Henri IV.

Saint Guignard, jésuite qui fut pendu pour avoir enseigné la doctrine du régicide à Jean Chatel.

Saint Briond, saint Campian, saint Kervins, jésuites qui furent pendus pour avoir conspiré contre la reine Élisabeth.

Saint Garnet et saint Oldcorn, jésuites qui furent écartelés, sous le règne de Jacques Ier d’Angleterre, pour avoir trempé dans la Conspiration des poudres.

Saint Oates, jésuite qui fut condamné, sous le règne de Jacques II, à une prison perpétuelle et à être fustigé quatre fois l’an par la main du bourreau, pour avoir causé la mort d’une multitude d’innocents, en les accusant d’un prétendu complot tramé par les catholiques contre les protestants.

Saint Malagrida, jésuite qui fut brûlé vif en Portugal pour avoir encouragé le régicide, etc. Et enfin tous les bienheureux du martyrologe jésuite. Pardonnez-leur, Seigneur, car ils savaient parfaitement ce qu’ils faisaient.

IILes jésuites jugés par l’histoire

Depuis trois siècles, que de changements et de révolutions survenus en Europe ! On a vu des royaumes disparaître et d’autres se fonder ; des princes être précipités du trône pour monter sur l’échafaud ; les formes de gouvernement varier ou se modifier presque partout ; de nouvelles classes remplacer des classes anciennes ; de nouvelles dynasties supplanter des dynasties séculaires ; les idées, les mœurs, les législations subir de graves transformations, et ce qu’il y a de plus immuable ici-bas, les croyances religieuses elles-mêmes, s’obscurcir ou chanceler.

Seule au milieu de ces changements et de ces révolutions qui ont brisé des couronnes, morcelé des empires, renversé des autels, une secte a pu se propager jusqu’à nous dans son intégrité, malgré la réprobation publique, malgré les attaques, les persécutions et le sang versé.

Cette secte c’est la COMPAGNIE DE JÉSUS !

Un pareil prodige de persévérance aurait de quoi confondre d’admiration, si l’on n’était d’abord frappé d’horreur par les crimes qui l’ont enfanté.

L’esprit qui animait les jésuites au seizième siècle les inspire encore au dix-neuvième.

Ils n’ont rien appris, rien oublié. En tout temps, ils ont poursuivi le même but – la domination, – caressé le même rêve – la monarchie universelle, – employé les mêmes moyens – l’intrigue, encore l’intrigue, toujours l’intrigue.

Alors que tout se renouvelait autour d’eux, ils ont opiniâtrement refusé de transiger, de rien rabattre de leurs prétentions. Ils pourraient répéter de nos jours ces orgueilleuses paroles d’un de leurs généraux : « Sint utsunt, aut non sint : Qu’ils soient comme ils sont, ou qu’ils ne soient pas. » Voilà ce qui explique leur durée extraordinaire.

Mais quels sont-ils ? Sont-ils laïques ou religieux ? tiennent-ils pour Dieu ou pour le monde ? d’où viennent-ils ? où vont-ils ? Interrogez-les, et à cette question vous n’obtiendrez d’autre réponse encore aujourd’hui que celle qu’ils firent jadis au parlement de Paris : « Nous sommes tels quels, tales quales. »

S’ils se taisent, l’histoire parle pour eux.

Partout où il y a eu des troubles, des désordres, des cabales, des intrigues de cour, des guerres civiles, des révolutions (j’excepte cependant la révolution de 89), vous les voyez apparaître. Pas un coin de terre, si petit qu’il soit, dans toute la chrétienté, qui ait échappé à leur ambition, pas un prince qu’ils n’aient cherché à circonvenir, pas un royaume à enlacer.

Les nations lointaines elles-mêmes ont appris à les connaître, la Chine, le Japon et surtout le Paraguay, où ils s’établirent en rois conquérants.

Ce qu’ils sont ? – Demandez-le au parlement de Paris, qui les déclara solennellement « perturbateurs du repos public et corrupteurs de la jeunesse. »

À la Sorbonne, qui décida que leur société était « périlleuse au fait de la foi, perturbatrice de la paix de l’Église et plus propre à détruire qu’à édifier. »

Au clergé de France, qui proposa la censure de leur morale relâchée à l’assemblée générale des années 1656-1657.

À Pascal, qui leur administra cette rude volée de bois vert dont il leur cuit encore.

Demandez-le au saint-siège, qui vit dans leur institution une cause permanente d’inquiétude et de trouble pour la religion catholique.

Demandez-le à toutes les universités de l’Europe, qui les ont énergiquement réprouvés et combattus.

Demandez-le à Voltaire, qui les flagella de ses impitoyables sarcasmes.

Demandez-le à la magistrature, qui fit brûler par la main du bourreau tant de leurs infâmes écrits.

Demandez-le enfin aux hommes droits de toutes les conditions et de tous les pays.

Ils font vœu d’obéissance et ils ont tenu tête insolemment à tous les pouvoirs quand ils n’ont pu les mettre sous leurs pieds.

Ils font vœu de pauvreté, et ils ont possédé des biens immenses, trafiqué dans toutes les parties du monde : et l’on a vu, chose inouïe, au siècle dernier, l’un des leurs, le célèbre père Lavalette réduire à la misère une multitude d’honnêtes gens par une faillite de plus de trois millions.

Ils font vœu de chasteté, et…

Voilà ce qu’ils ont été, ce qu’ils sont encore, ce qu’ils seront toujours.

IIIFaits et gestes des jésuites en France

C’est l’histoire qui les accuse.