Physiologie du parapluie par deux cochers de fiacre - Anonyme - E-Book

Physiologie du parapluie par deux cochers de fiacre E-Book

Anonyme

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Beschreibung

Extrait : "L'origine du parapluie se perd dans la nuit des temps. Le voile de l'oubli s'est étendu sur le nom de son inventeur, et tous nos efforts, pour le soulever, n'ont abouti qu'à nous convaincre de l'ingratitude de l'humanité envers ses bienfaiteurs."

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Seitenzahl: 30

Veröffentlichungsjahr: 2015

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EAN : 9782335037722

©Ligaran 2015

Monodie en style elegiaco-latartinien

À mon parapluie

Sunt lacrymæ rerum…

Dans la nuit du passé lorsque mon regard plonge,
Lorsque le souvenir des jours qui ne sont plus
Sur mon esprit en deuil, comme un spectre, s’allonge,
Et que mon cœur se fond en regrets superflus,
Alors je me souviens qu’un océan de joie
Vint inonder mon âme et troubler tous mes sens,
Quand ma main rencontra, sous ton dôme de soie,
La blanche main d’une ange aux regards languissants.
Oh ! le premier baiser ! La première caresse !
Oh ! cet enivrement d’aimer et d’être aimé !
Oh ! ce tressaillement d’une main que l’on presse !
Oh ! cet amour plus doux qu’un doux soleil de mai !
Oh ! ce bonheur qu’on sent à vivre ! Oh ! cette joie
De presser dans ses bras une ange aux blonds cheveux.
Tout cela je le dois à ton dôme de soie.
Je ne suis pas ingrat, non, Messieurs ; car je veux
Ceindre aujourd’hui mon front de verveine et de lierre,
Et, penché sur ma lyre aux sons harmonieux,
Chanter mon parapluie à l’ombre hospitalière.
Hélas ! ce meuble ami, comme moi, se fait vieux ;
L’inexorable temps, dont nous sommes la proie,
Vieillard au pied agile, en passant l’a heurté.
Ô douleur ! il a fait, à son dôme de soie.
Plus de trous qu’à l’habit du fameux député
Sauzet. N’était-ce pas, ô vorace Saturne,
Assez des ossements qui jonchent tes charniers ?
N’était-ce pas assez, qu’à mon front taciturne,
Ta main eût imprimé des rides ? Mes derniers
Cheveux tombent, ainsi que tombent sur la voie
Les feuilles que le vent d’automne sème au loin ;
Ne pouvais-tu passer sans érailler la soie
Du parapluie, hélas ! dont j’ai si grand besoin.
Ma jeune et pâle amour où donc est-elle allée ?
Est-il bien vrai, mon Dieu ! qu’elle soit morte aussi,
Que d’elle je n’ai plus rien qu’un froid mausolée
Où le pâtre vient lire : Elle repose ici ;
Priez pour elle. – Et moi, comme dit Millevoie,
Vers le terme fatal je chemine à pas lents ;
À mon dernier soupir je baiserai la soie
Du parapluie, hélas ! cher à mes premiers ans.
CHAPITRE IÉminemment archéologique

L’origine du parapluie se perd dans la nuit des temps. Le voile de l’oubli s’est étendu sur le nom de son inventeur, et tous nos efforts, pour le soulever, n’ont abouti qu’à nous convaincre de l’ingratitude de l’humanité envers ses bienfaiteurs.

Ô toi ! dont j’ignore le nom, mais que dans mon estime j’ai placé bien au-dessus de Zoroastre et de Mercure-Trimégiste ; toi, Monthyon des temps passés, dont la noble philanthropie a voulu que les générations s’abritassent sous le parapluie protecteur, sois béni pour les nombreuses averses que tu as épargnées à mon chapeau ; sois béni !

Je me suis arrêté devant ce Panthéon de la mort, au front duquel une main fatale a écrit : Diis ignotis, et je me suis pris à gémir sur la fragilité des empires et sur le néant des vanités humaines.

Pendant trois jours, comme M. de La-tartine, ou comme le passereau solitaire qui veille au bord des toits, j’ai médité. Mes cheveux en désordre tombaient sur mon front élégiaque, et je ressemblais, dans ma douleur amère, à la Divine Ripopée (Soumet), allant, de porte en porte, à la recherche d’un éditeur.

Je dépérissais à vue d’œil ; j’étais pâle comme M. Partarieu-l’Enfoncé à l’aspect d’un verdict d’acquittement, lorsque mon co-physiologiste fit retentir à mon oreille cette parole de consolation : Adressons-nous à l’institut !

L’Athénien Raoul-Rochette