Pierre de lune - Tome 0 - Mark Personne - E-Book

Pierre de lune - Tome 0 E-Book

Mark Personne

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Beschreibung

45 jours. À l’image d’un journal intime, Mark Personne se livre lui-même à son insoutenable passé, le monde qui nous entoure et la réalité quotidienne difficile liée à une maladie incurable qui progresse inexorablement. Comme un besoin inexplicable, l’auteur opère un virage et mélange habilement différents styles pour exprimer toute sa colère, son humour sarcastique et décalé, toute sa sensibilité et sa force mentale inégalable. À ses billevesées, il nous confie ses dernières volontés dans une pesante intimité. Un récit à lire jusqu’au bout.

 À PROPOS DE L'AUTEUR

Mark Personne utilise l’écriture comme un exutoire lui permettant d'exprimer ce qu'il n'oserait pas dire en public. À chaque difficulté que la vie lui a infligée, il a su faire preuve de résilience et façonner son propre univers au cours de près de quatre décennies. Aujourd'hui, il se sent prêt à franchir un nouveau cap et nous livre un nouveau volet de "Pierre de lune".

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Seitenzahl: 306

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Mark Personne

Pierre de lune

Volume 0

Confidences et Billevesées

Ou les dernières volontés de son auteur

© Lys Bleu Éditions – Mark Personne

ISBN : 979-10-422-0466-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Je pourrais être ta fille ; tu pourrais être mon père, tu pourrais lui ressembler…

Tu le dis si bien, il n’y a pas de hasard ; j’aime te rajouter qu’on ne rencontre pas les gens sans raison, je n’explique pas encore ma détermination à te corriger, alors qu’il n’y a pas de faute, toi que je ne connais pas.

Ce volume est à ton image, il évolue comme le temps qui t’a traversé, il évolue à travers tes sentiments et tes émotions, du moment, du passé…

Ce passé qui noircit tes écrits, cette colère, cette désinvolture ; ton sarcasme s’efface pour découvrir celui que tu caches depuis trop de temps, toutes ces couleurs qui font de toi un être à jamais écorché et pourtant plus vivant que jamais.

Tu te perds en futilité, en billevesées comme tu aimes à dire, en insolence et plus tu grattes sur ce papier, plus on gratte… on découvre l’horreur inexpiable, cette lecture insoutenable, la dualité de ta personne, de ton écriture, acerbe et fastueuse.

Je suis partie dans tes mondes, celui où l’on peut rire de tout, ton univers obscur, ta réalité lucide et féérique.

Ce livre est le tien, il est fait pour toi, ton défouloir, il ne peut être corrigé, il ne peut être jugé ; il pose là à jamais ce que tu ne peux plus porter ; pour que jamais plus tu ne repeignes tes couleurs.

Laissons-les s’envoler ; reste encore, plus encore, me raconter tes histoires, fais-nous encore rêver que dans ce monde tout est possible finalement, que ce n’est jamais la fin.

Tu as mon éternel soutien.

A.B.

Préface

Comment survivre à ce breuvage malsain ? Comment ai-je pu passer à côté de ce cauchemar ? Cette question me hante sans relâche ! Il s’est accroché à Dieu, à la vie, pour ne pas sombrer. Sans réponse, il s’est construit une image pour traverser le temps. Il veut croire aux miracles, mais le cauchemar le rattrape. Désarmé, désorienté, il avance le cœur lourd, sans se retourner. Sa colère prend la couleur de sa douleur… Le combat est perdu d’avance, mais sa détermination le rend plus fort. Il fait de sa vie un règlement de comptes. Il se livre sans détour, sans retenue. La dérision, l’humour, la colère sont à la hauteur de sa souffrance. Ses blessures sont sa vérité, sa peine de ne pas avoir été écouté. Il crie sa rage pour y puiser la force de survivre. Il n’a pas choisi sa vie, il la voulait différente.

Mais aujourd’hui, il a compris que le temps n’a pas de prix. Le lion rugissant devient l’agneau compatissant. Il caresse de son verbe le plus doux le ronronnement de la vie qui s’écoule lentement, pour son plus grand plaisir.

Marlène Pasturel

Jour 1

Revenons à cette période de ma vie que je trouve totalement inutile et que je ne souhaite à aucun être humain ; non pas que cela fut pénible, mais c’était tellement dénué de sens et d’espoir. Je peux rire de tout, mais je pourrais tout aussi bien vous faire pleurer !

Je me sens seul !

Stupide raisonnement que de considérer que nous sommes huit milliards d’êtres humains et qu’en parlant une seule seconde avec chacun d’eux, il me faudrait vivre approximativement deux cent vingt ans. Depuis ma naissance, la population mondiale est passée de trois milliards et demi à plus du double, ce qui rendrait impossible la rencontre avec chaque individu. Une évolution démographique qui dépasse l’entendement et m’amène à réaliser que le nombre d’années que je pourrais vivre serait insuffisant pour simplement dire bonjour à cette nouvelle population qui pourrait atteindre trente-deux milliards. Cela conduirait à une expansion bien plus rapide que ma propre espérance de vie, mais qui entraînerait également l’extinction de notre race, si stupide que même le reste de la galaxie nous regarde comme un bouillon de culture qu’il faudrait aseptiser pour éviter d’être contaminé par cette bêtise dite humaine. Comprenez-vous enfin le sens de cette phrase ?

Où en étais-je déjà ?

Oui ! C’est le chaos dans ma tête et pour cause, je n’arrive pas à me faire à l’idée que je ne serai plus de ce monde d’ici quelques mois, années ?

Certaines personnes, dans le plus grand désespoir, décident de coucher sur des pages leur vie insignifiante, noyées dans ce flot ininterrompu d’êtres humains naissants et mourants, dans le plus simple anonymat, pour espérer exister et passer à la postérité aux côtés des grands auteurs de ce monde.

Sont-elles si sottes ?

De mon côté, j’utilise un ordinateur ; j’avais bien essayé de travailler sur une Remington, mais cela me ramenait à réveiller la moitié de mes voisins au milieu de la nuit. L’autre moitié ? Pourquoi pensez-vous que j’ai choisi de vivre en bord de mer ? Des retraités stupides et sourds vous faisant miroiter leur réussite sociale ont perdu non seulement l’ouïe, mais aussi le sens de la vie sur terre.

Le jour de votre arrivée sur notre sale planète bleue, vous ne tombez pas au sol tout habillé avec un attaché-case qui vous octroie certains privilèges au beau milieu d’une villa avec piscine et moult accessoires. Non !! Sérieux ! Êtes-vous si naïf pour ne pas vous rendre compte que d’autres personnes ont fait le travail pour vous et que vous êtes né sans rien, (à condition d’en avoir), avec comme seul outil à votre disposition : des hurlements sortant de votre gorge pour réclamer nourriture et autres besoins que vos géniteurs vont vous apporter au plus vite. Non !! Pas par amour, bien sûr qu’ils vous aiment. Mais en pleine nuit, ce n’est que le désir de vous entendre fermer votre bouche pour espérer dormir encore une heure ou deux avant d’aller travailler et vous oublier quelques instants ; même si quelques idiots débarquent dans leur univers de liberté pour vous demander comment se porte le petit rejeton qui vient de rejoindre le cercle familial. C’est à ce moment précis qu’ils auraient préféré adopter un chiot, sachant que s’il se mettait à hurler en pleine nuit, ils auraient toujours pu lui mettre son museau sur ses parties intimes pour qu’il apprenne à se taire (essayez de faire ça à votre enfant et vous êtes sûr de finir devant un juge des affaires familiales, et votre enfant en famille d’accueil).

J’ai tellement de choses à vous expliquer et si peu de temps à consacrer à des platistes, qui ont eu la révélation que nous étions sur une planète ressemblant à un plateau à fromage sous cloche, quand leurs nourrices sous stupéfiants les ont laissés tomber par terre et sont restées face contre carrelage quelques minutes, avant de s’apercevoir que ce n’était pas le vibromasseur qu’elles avaient laissé tomber. (Tout s’explique) Mulder et Scully. Enfin !! Tout ce chaos pour vous dire que j’écris par ennui, passion, colère et espoir, dans l’espoir que quelques dizaines de milliers d’entre vous seront intrigués par mon parcours de vie. Après tout, le prince de Bel-Air, pardon Harry, ne fait que dicter sa vie à des auteurs qui la retranscrivent dans un style explosif pour un grand succès commercial ; moi, j’ai la décence de taper sur le clavier tous les mots couchés sur ces pages. Pour info, saviez-vous qu’on appelait « nègre » celui qui rédigeait l’ouvrage qu’un autre s’octroyait ? Sacré Harry, nostalgique peut-être ? Et me voilà avec un procès sur le dos avant même d’être célèbre, mais après tout, je m’en fous puisque je suis presque mort. Vous pensez que je plaisante ? Attendez votre tour pour voir si vous serez capable de déblatérer autant de conneries avec panache ou arrogance devant votre propre cercueil. Petite mise au point sur le sujet d’ailleurs : faites vos achats de votre vivant, car franchement, si vous laissez les autres faire, vous risquez de vous retrouver dans un modèle enfant bénéficiant d’une promotion après les fêtes ; un peu comme quand votre mère vous emmenait à Mammouth faire les soldes pour vous acheter des baskets et vous faisait prendre deux pointures en dessous pour ne pas payer le plein tarif sur la nouvelle collection qui vous allait mieux. Je ne sais pas ce qui était le plus humiliant ! Porter un modèle que tous mes camarades avaient usé depuis plusieurs mois ou sortir du confessionnal en marchant en crabe… À méditer !

J’ai quelques idées pour mon petit chez-moi. Pour la boiserie, je resterai dans la simplicité, pas de gravure, mais du bon bois, un bois d’arbre me plairait bien, ce qui m’amène directement aux poignées ; je pencherais pour le modèle que l’on trouve sur les portes de toilettes ou de chambres, salles de bain…

Comment vous appelez ça, une salle d’eau ?

Ok pour info vous vous lavez dans votre piscine depuis trop longtemps. Donc je demanderai que l’on fasse des trous en carré de six ; vous savez, pour enfoncer la petite tige métallique afin de faire fonctionner la poignée de porte, vous permettant d’ouvrir le précieux sésame quand une gastro subite vous parcourt le bas du dos ; mais bien sûr que je vais le dire (le trou du Q). Six trous comme cela seront en place ; (oui ! les six trous du Q aussi) ; deux à l’avant, deux au centre et deux aux pieds ; le mécanisme qui sera mis en place devrait distraire les invités : une notice d’emploi sera fournie aux porteurs qui auront pour mission de trouver la bonne formule pour y placer les six poignées, comme un code de carte bancaire mais avec un détail près, à chaque échec un enregistrement se mettra en marche relié à une enceinte extérieure, mais encastrée pour plus d’esthétique, qui dira la phrase suivante : « essai encore ». Vous savez, cette petite voix que l’on entend à chaque fois que votre moufflet joue avec la dernière trouvaille que votre belle-mère a ramenée, pas tant pour faire plaisir au petit que pour vous casser les noix en sachant que le rejeton ne voudra pas s’en séparer.

Bref ! Commencez-vous à saisir l’aspect festif ? Avec la bonne combinaison, une chanson paillarde se mettra en route pour le reste de la cérémonie. J’aurai pris soin d’installer un booster pour une autonomie électrique sans faille. Si, à ce moment précis, l’envie venait au curé ou à toute autre personne d’ouvrir le cercueil pour arrêter cette mélodie que je n’ai toujours pas choisie, le déroulement des funérailles reprendrait du début puisque : Pour l’ouverture, il faudrait enlever les six poignées, penser à enlever les six trous du Q qui paniqueront et vous seriez dans une posture peu recommandée ; car le seul moyen de stopper ce chant glorieux serait de faire monter les six (vous savez qui) pour atteindre un poids de cinq cent soixante kilos précisément. À ce moment, une bascule sous mon corps cousu dans la doublure du cercueil constaterait le peu d’intérêt et de respect pour mes dernières volontés, réinitialisant toute la machinerie avec les poignées, les six trous du Q et la petite voix de merde : essai encore ! Comme aucun des six n’aura eu la présence d’esprit de noter la combinaison. Peut-être ont-ils de la mémoire, allez-vous me dire ? Vous vous souvenez de l’image quand ils étaient assis dans le cercueil ? Commencez-vous à comprendre le projet ? Je me délecte du nombre de gendres qui se rallieront à ma cause après avoir lu mes dernières volontés. Pour toute personne voulant débrancher le système, sachez que toute la doublure du bas sera connectée à des tazers, reliés au booster, qui, pour info, peut démarrer trente véhicules d’affilée sans faillir et ne mesure que vingt centimètres. D’accord, mesdames, je vois vos sourires à la vue de ce chiffre, je parle de la batterie, et à vrai dire, ne le dites à personne, laissons la surprise. Je ne manquerai pas de le mentionner dans la notice, mais en caractères minuscules pour éveiller nos chers intervenants. Je vous jure que d’être seul dans une boîte n’a rien de génial ; je m’ennuierais pendant quelques décennies avant de me résoudre à tourner la page. Mais le fait d’avoir une source d’électricité me laisse penser que d’autres options s’offrent à moi. Je développe une application qui me permettra de passer un coup de fil sur un téléphone portable préalablement déposé dans ma poche, qui, à certaines dates et heures, passera un appel pour souhaiter une bonne fête, un joyeux anniversaire et autres balivernes à des personnes qui ont passé le plus clair de leur temps à me noyer de conversations absurdes de mon vivant. Il ne sera pas dit que je ne pense pas aux belles-mères (essai encore) ; oui, je sais, j’ai la rancune tenace. N’oublions pas les ex et les patrons douteux, j’y joindrai également mon proctologue qui a eu la délicatesse de m’avertir de ses intentions qu’après avoir introduit les premiers centimètres ; cela peut prêter à rire, mais j’étais réveillé. Cela m’a rappelé mon petit séminaire au pensionnat. L’Église et ses méandres ! Encore une histoire qui m’échappe et m’interroge sur le droit de cuissage que Jean Papon murmura à Catherine de Médicis pour le plus grand bonheur de nos curés qui le pratiquaient déjà en petit comité et qui furent soulagés de comprendre qu’il était donc normal d’assouvir ce penchant sur certains enfants, et ce jusqu’à il y a peu encore. Je vous choque ? Il est con lui ! Comment pensez-vous que je pourrai vendre plus d’exemplaires que le prince Harry qui a trébuché dans une gamelle à chien et a été assez con pour porter un costume nazi que son frère lui a dit de mettre ? Êtes-vous sûr que le Nord de la France n’a pas traversé la Manche ? Je m’écarte, certes ! J’ai toujours cette peur en moi avec l’espoir qu’elle ne soit pas insurmontable mais acceptable ; ce qui ferait de moi un être comblé et prêt à rejoindre son créateur. Je n’avais jamais pensé à cette phrase en lien direct. Son créateur ? On ne parle pas de Dieu, mais bel et bien du père et de la mère qui nous ont engendré ; puisque, dans la logique, les parents partent les premiers et ne faisons que les suivre. Bordel ! Non… ! Devenir sérieux est une chose que je ne peux me permettre ; le monde est tellement chiant que je dois dire qu’y trouver une raison et devenir quelqu’un relève de la pire connerie de ma vie ou du pire cauchemar de mon éditeur, mais c’est lui qui cherche de nouveaux talents et, pour ma part, j’ai bien des cordes à mon arc. Il n’y a pas un moment où je me sens serein, justement parce que ce monde n’est pas le mien ; vivre sa vie et se réveiller dans celle d’un autre pour comprendre le sens du temps et la valeur de la vie, pour ensuite te retrouver enfermé à nouveau dans le même corps tout aussi malade qu’avant, et plus encore. Bordel ! J’ai l’impression d’être Madame Doubtfire, c’est pas gagné. Pourquoi j’écris ce livre qui ne semble pas du tout une demande de dernière volonté ? Pour plusieurs raisons, mais aussi par pure colère qui me ronge et m’empêche aujourd’hui d’écrire la suite de Pierre de Lune volume 3. Merde ! Il a déjà sorti une saga ?! Et oui, les petits loups, et vous pouvez même retrouver mes talents de poète dans un recueil rien qu’à moi. J’aimerais que l’on m’enterre, mais le problème se pose… Où ? Saviez-vous que l’on récupère la chaleur des incinérateurs des ordures… ménagères pour produire de l’électricité ou un truc comme ça ; pourquoi ne pas faire pareil avec les crématoriums ? Y a pas de petite économie ! Certains vous diront que l’on s’en fout, une fois mort c’est du pareil au même ; mais je reste accroché à quelques valeurs que l’Église m’a apportées à travers mon éducation, et oui, ils n’avaient pas tous des travers. Être avec ma belle-fille aurait été génial, mais je sais qu’hélas ce ne sera pas possible. Les tumultes d’une famille qui se déchire pour savoir qui appartient à qui… quelle stupidité ! Pour la petite histoire, tout a commencé à ma naissance. Né en juillet 1967, et oui, le siècle dernier, mes parents ont divorcé en 68, mais je fus placé chez ma tante à l’autre bout de la France pendant presque une année entière quand elle décida de dire à ma mère qu’elle souhaitait me garder, m’adopter quoi ! Et voilà comment la vie d’un être qui n’a rien demandé se retrouve dans un conflit qui dure encore à ce jour. Bien sûr, j’aurais pu en rester là et faire profil bas, mais ne sommes-nous pas en train de lire mes dernières volontés ? Ma chère tante m’influença à maintes reprises pour me faire venir à elle et renier ma propre famille dont elle faisait partie, mais pour elle, passer après ma mère n’était pas la place qu’elle convoitait. Ironique, mais avec le temps et les années qui passent, je me suis retrouvé confronté à elle à plusieurs reprises ; jusqu’au jour où j’ai bien failli y passer. Péricardite, c’est un peu comme un infarctus, mais en plus cool.

Jour 2

Et mince ! Comment on en est arrivé là ? Ah oui ! On vous annonce que vous devez crever, mais j’ignore à quel moment ça a dégénéré !!! J’avais une vie bien misérable que personne n’aurait voulu, donc il était logique qu’en restant dans ma déchéance, personne ne voudrait ma place et tout aurait été parfait !!! J’étais encore plus naïf que je ne le croyais. Un peu comme Macron qui reste persuadé d’être Président et de gouverner la France ; ça me rappelle une phrase d’ailleurs : « essai encore ». J’aimerais avoir des amandiers autour de ma tombe et être installé plein Sud pour faire des bains de soleil aux premières chaleurs du printemps ; en arrivant début mai, vous pourrez sentir les floraisons qui embaumeront le jardin, ce qui devrait masquer l’odeur de ma dépouille, et vous pourrez profiter d’une vue dégagée sur la plage des Q nus. Oui ! J’ai changé d’avis ! Je peux, non ? Ce n’est pas encore trop tard. Je résiderai donc dans ce somptueux village qui m’accueille depuis presque vingt ans : Port la Nouvelle. Mon Dieu, ça craint ! Me voilà comme ces vieux sourds et avides de richesse qui ne leur appartiendront jamais. Bien sûr, quelques idiots pensent qu’on peut partir avec une bourse entre les jambes, comme nos chers Vikings qui rêvaient de festoyer au Valhalla avec leurs trésors amassés tout au long d’une vie. Vous saviez que l’on repart avec plus que ce qu’on avait à notre venue au monde ? Des vêtements et une boîte qui vous serviront d’embarcation pour aller de l’autre côté. Note à moi-même : penser à mettre une rame ! Bien sûr ! Il est bête, lui ! T’as déjà fait du paddle sans pagaie ? Bon, quelle est la raison de toute cette colère que je ne peux contrôler ? J’ai appris à relativiser depuis quelques années et me suis suffisamment isolé pour ne pas être pollué par des imbéciles insupportables et obsédés par le fait que s’ils vous croisent, cela les réconforte d’être en meilleur état que vous. Note à eux-mêmes : on va tous crever…

Jour 3

Je ne vais pas vous saluer à chaque fois que j’ouvre l’ordinateur, cela serait stupide et vous ne me prendriez pas au sérieux. Bref ! Je dois dégager incessamment de cette planète qui n’a eu pour but depuis que je suis né de laisser faire l’homme comme bon lui semblait. Ça ne vous rappelle rien ? Une similitude avec… ? Je garde ça pour plus tard ; mais que les trous du Q ne se sentent pas menacés par mes propos, tout le monde sait que quand vous gonflez les pecs et rentrez le ventre c’est uniquement pour voir le bout de votre queue et cela n’engage que vous de croire que vous dominez la situation, mais à la vue de la première paire de fesses qui passe vous devenez comme celui que vous critiquez aux infos du vingt heures et qui a sauté toutes ses secrétaires sans leur consentement. Note aux patrons : la signature d’un contrat de travail n’est pas une reddition et autorisation au droit de cuissage ; il fallait naître au Moyen Âge mes loulous et même à cette époque-là, je ne suis pas sûr que ce soit vous qui auriez approfondi le sujet. Vous saviez que c’est Mitterrand qui avait aboli la peine de mort en 1981 ? Ben voilà c’est fait ! Je n’ai toujours pas compris pour quelle raison, mais il devait avoir quelqu’un de très proche qui avait dû faire une sacrée connerie. Je spécule bien sûr, mais en politique quand un sujet est posé sur la table… Non ! Pas le sujet de tout à l’heure, DSK c’est du passé ! C’est que cela est profitable à celui qui le défend. Vaste question d’ailleurs qui nous amènerait trop loin de mes volontés et plus près que je ne le souhaiterais des trous du Q. Note aux trous du Q : l’instruction n’est pas preuve d’intelligence. Pour l’instant ça va ! Je ne me plains pas de mon sort en sachant qu’il y a pire ; mais je vous rappelle quand même que l’on ne meurt qu’une fois, sauf pour moi bien sûr où cela se produira deux fois. Vous n’avez qu’à suivre aussi ! Je vous ai déjà dit que j’écrivais une saga. Achetez, lisez, achetez, lisez ; tous mes ouvrages ont un lien entre eux et moi d’ailleurs. Je dérouille grave quelques fois, mais cela me rappelle que je suis vivant, et puis je suis malade en France bordel ! Ok je te sens fébrile, la main sur ton dictionnaire, à l’énoncé que je viens de faire : Alors France bordel n’est pas un nouvel état ! C’est celui de la France ! Soit ! Mais dans mon propos, le mot « bordel », reste une insulte ou un lieu très fréquenté en Catalogne, en Belgique ou d’autre encore. Note aux jeunes majeurs : pour les adresses, demande à ton père. Ce n’est pas rien. Sécurité sociale avec prise en charge à cent pour cent, aucun médoc à payer, perfusions à gogo gratuites ; oui pour moi c’est : Open bar. Ola ! Décroche là ; on est plus sur les bordels, pose l’essuie-tout espèce de précoce. Fauteuil roulant électrique bientôt si le dossier est accepté. Ben oui du con ! Quand tu rampes avec 15 % d’oxygène et un respirateur de trois kilos sur le dos, tu en appelles de tes vœux de pouvoir arriver aux toilettes dans le temps imparti que ton colon te laisse ; sachant que l’une de mes maladies fait de mon système digestif une descente d’eau pluviale ; style tuyaux PVC ; tu sais le truc vertical qui descend du toit et qui te crache sur les pompes quand tu passes dans les ruelles d’un vieux village un jour de grande pluie ! Non ? Tu vois pas ? Comme un mec à cinq heures du matin devant une discothèque qui dégueule sur ta paire de Nike ? Forcément, dès que tu parles mode tout le monde capte. Bref ! La sécu c’est fantastique. Je ne savais pas que dès ma naissance j’avais déjà les emmerdes collées au foi. Non, j’étais pas alcoolique à mon premier biberon ! Ça c’était dix-sept ans plus tard ! Mais mes parents que j’aime toujours autant, non, plus qu’avant, eux, ignoraient que j’avais une défaillance en vitamine Alpha 1 qui est héréditaire. Donc une vie tout aussi active que les autres, mais avec le seul inconvénient que tes poumons ne supportent pas la poussière, la clope et tous les produits de la vie quotidienne. Pour faire simple, j’ai travaillé dans le bâtiment comme manœuvre, maçon et autre, puis dans le textile comme fouleur avec un super produit, le Perchloréthylène, plus les joies de la vie en ville pendant 35 ans. Vous remarquerez que j’ai mis toutes les chances de mon côté pour être reçu, et je ne suis pas peu fier du résultat : BPCO en gold 4. 27 % de capacité respiratoire en attente de greffe fin 2018. 16 % aujourd’hui en 2023 et toujours en attente de cette putain de greffe. Oui… Bon… Il se plaint le mec pour vendre plus de bouquins. Non ! Mais si ça peut aider ! Vu que Zemmour, lui, a réussi à en vendre au moins deux cent mille exemplaires en parlant de fours, de trains et des nouveaux monuments français. Quel con ! Note à moi-même : penser à publier également mon livre sur le site Airbnb. Bordel je me perds ! Un instant ! Oui ! J’ai eu des nouvelles de ma famille après ma péricardite en 2001. Coups de téléphone de plusieurs personnes éloignées comme ma tante et ses enfants, des potes du boulot, de la famille proche et présente aussi au quotidien. J’étais papa à cette époque de ma première fille, elle avait un peu plus de deux ans, mon petit malaise me coûta toutes mes dents, puisque les médecins décidèrent qu’il me fallait m’en défaire au plus rapide en sachant que j’avais été empoisonné par un abcès dentaire avalé et passé en sublingual pour rejoindre la poche du cœur. Quel rapport et quel bordel ?

Aucun ! As-tu demandé les adresses à ton père ? Pendant cette convalescence forcée, ma femme – oui, j’étais marié, et je m’en moque – d’ailleurs, vous savez quelle est la première cause de divorce ? Le mariage. Donc ma moitié, ou du moins ce qu’il en restait, était à Toulouse en maison de repos après plusieurs crises de sclérose en plaques pour se refaire une santé. Mais pourquoi faire simple quand on peut varier les plaisirs ? Vous vous souvenez d’AZF ? Ben ! Elle y était. Elle me téléphona pour que l’on aille la récupérer dans sa maison de repos, puisque l’explosion avait détruit l’hôpital psychiatrique juste à côté. Non, petit malin, elle n’était pas folle. Mais il fallait reloger les patients, et les maisons de repos furent réquisitionnées, donc mon épouse remerciée de laisser sa place. J’aimerais que les gens qui me détestent encore aujourd’hui finissent par m’aimer pour ce que je suis ; pas pour une image ou un souvenir décevant de moi, en faisant toutes sortes de conneries. Mais cela restera qu’un rêve ! Vous savez que divorcer est une pratique courante qui ne date pas d’hier ! Même au Moyen Âge, ce genre de pratique existait, mais de façon plus radicale : poison, meurtre accidentel ou autre commodité de l’époque. Oui, je sais ! Cela s’appelle un féminicide de nos jours ; tout va trop vite, que par moment, on en deviendrait nostalgique. Je me permets de prendre ce sujet à la légère, ayant moi-même eu une personne proche de moi dans cette situation – non pas mon beau-frère ! Il est con lui ! Non, pas mon beau-frère ! Toi ! C’est toi le con ! Non sérieux les gars, faut suivre ; si je dois me lancer dans des explications sans fin, autant me jeter du premier étage sans ascenseur, d’un studio de vingt-cinq mètres carrés sans clim et puant le vieux, avec une baie vitrée de trois mètres trente de long donnant plein Sud, petit appartement cabine avec toutes commodités et à trois cents mètres de la plage. C’est chiant de lire ce genre de merde ? Alors, suis un peu ! Vous remarquerez que je suis prolifique certains jours plus que d’autres ; ne vous demandez pas pourquoi, moi-même ignore mon mode de fonctionnement. Peut-être les cachets ou autres perfusions que je prends ; mais vous énumérer la liste de médicaments que j’ingurgite viendrait à vous faire lire un ticket de caisse de chez Action, le jour où votre femme vous dit qu’il manque juste deux ou trois trucs et ressortez avec deux chariots et un découvert de trois cents euros. Bref ! Une des raisons qui m’a fait quitter ma seconde femme est aussi le fait que je retrouvais l’informaticien dans mon lit, et un collègue de travail, et le propriétaire, et peut-être mon ex-beau-père ? Non… je déconne ! Pour le dernier, je ne sais pas ! Et pour les autres ? Je ne me rappelle pas les avoir vu tous ensemble le même soir. Le fait d’écrire mes dernières volontés dans l’état médical, pardon ! Avec ma santé défaillante… Lâchez votre dico Dumb and Dumber ! (Sortie en 1994 – Jim Carrey) Cela ne vous fera pas de mal de regarder des films à caractère éducatif et pragmatique. Je disais donc, que je pouvais me permettre d’en étaler un peu en sachant que pendant mes obsèques, à l’église puis au cimetière et à la veillée, en n’oubliant pas l’After bien sûr, vous aurez à loisir de deviner qui a fait quoi. Professeur Moutarde jouant avec le chandelier et la gouvernante… Je ne me souvenais pas de ce passage ! On peut tout dire quand on va mourir, puisque le but c’est que personne ne pourra vous contredire une fois parti. Et branlement de combat ! Laisse l’essuie-tout, bordel ! Toujours pas demandé à papa ? Les médecins vous appellent après publications et vous annoncent un espoir de vivre encore quinze années de plus si vous le souhaitez ; et pour toute réponse, votre bouche dit : Oui… ! D’une voix fluette, avec une gestuelle de la tête faisant non. Forcément, à dire des conneries qui ne sont que des vérités sans noms, on finit par avoir un procès au cul dès que l’on est célèbre, et ma longévité deviendrait alors un problème. J’appelle ça : les manges-merde, qui ne vous feront aucun tort si vous restez inférieur à eux, mais qui vous lapideront en public sous toutes formes d’excuses pour se faire deux ronds. Ils devraient plutôt se faire deux trous du Q ; ils seraient plus productifs et pourraient faire le double de plinthe ; ne vous méprenez pas, je l’ai bien écrit. Bande au bas d’un mur ou une colonne destinée à cacher les raccords, mais également servant dans l’ancien temps à se décrotter les sabots avant de rentrer dans la demeure ; maintenant on appelle ça un paillasson. Pour en revenir aux féminicides, je disais donc ! Une personne proche de moi qui me soutient encore aujourd’hui et que j’aime de tout mon cœur a vécu cela en silence, et nous, pauvre de nous, pensions que tout allait bien dans le meilleur des mondes. Souffrir avec l’idée que cela est votre faute et de mériter un homme aussi violent n’est que le juste retour de votre incompréhension à son égard, que le pauvre souffre et a besoin de vous comme sac de frappe puisque la vie ne l’a pas gâté. Putain… mais c’est sûr que la vie ne l’a pas gâté, et y a pas besoin de faire une thèse pour s’en apercevoir ; le gars fut sodomisé par son beau-père alcoolique pensant qu’il baisait la mère, qui elle était sous Amphétamine et pensait regarder une émission culinaire pour farcir la dinde de Noël, et pour seul repère dans sa vie d’adolescent, ce fut les films porno qui ont conditionné sa conception de l’Amour, le vrai, celui des sentiments, et le fait de boire de l’eau était contre nature, que cette substance ne pouvait servir qu’à se laver ; en parlant de ça, il aurait fallu qu’il apprenne. Ajoutez à cette méprise la nourrisse qui l’a jeté plusieurs fois à terre et vous obtenez ce genre de Quasimodo avec un droit de vote. Putain ! Il faudrait déjà les empêcher de se reproduire. Mais à force de vivre avec des erreurs de la nature, on finit par adopter leurs us et coutumes. Je m’emporte, mais sachez une chose, si j’avais su que des personnes près de moi étaient en souffrance à cause d’un crève-cœur sans avenir, j’aurais fait en sorte qu’il puisse regarder sa paire de couilles encadrée dans un tableau représentant des chapons farcis ; pour qu’il reste nostalgique peut-être à l’idée qu’il puisse encore retourner aux sources. Voilà, voilà, voilà… ! 2003 ; cette année-là, Ta gueule ! T’allais chanter ! Je quittais ma première épouse pour vivre une grande aventure avec ma seconde, vous savez ? Mais si ! Action et la liste de courses ? Merde ! Mon beau-père ? Ben voilà ! Dès que l’on parle de quelque chose de festif, ça accroche de suite. Donc me voilà divorcé en mai 2004 et critiqué par trop de monde, mais les précurseurs et l’innovation sont toujours mal vus ; moins maintenant que l’on sait que la terre est plate et que ce sont des fromages sous cloche qui nous gouvernent. Je commençais à vivre, enfin… je le pensais.

Jour 4

Une nouvelle perspective s’offre à moi : je suis encore vivant après une sacrée nuit de caca dans laquelle je manquais d’oxygène. Ce n’était pas un rêve, mais bien une réalité qui me pourchasse chaque fois que je dors ; donc se réveiller le lendemain est une offrande des dieux qu’il ne faut en aucun cas gaspiller et leur démontrer qu’ils ont eu raison de vous laisser un sursis.

J’allume la télé ce matin pour faire un tour d’info avant de me remettre au taf. Surprise : mort, guerre, règlement de compte, évasion d’un nourrisson de deux ans d’une crèche, le plus grand serial killer de Russie qui signe pour aller se battre en Ukraine, fourniture de char d’assaut par la France, Angleterre, Allemagne, USA.

Je me bats pour vivre chaque jour que Dieu me laisse depuis plus de quatre années, et une bande de dégénérés décide de jouer à la guerre. Ils ont choisi un terrain neutre pour expérimenter le nouveau matos. Sérieux les gars, vous gaspillez des milliards dans une guerre mondiale par personnes interposées et vous nous faites la leçon sur notre façon de tenir notre budget familial ? Tout augmente démesurément par le fait que vous puissiez admettre que vous êtes des brouettes ?

Note aux brouettes : Imaginez ! La levrette ? Vous avez capté, c’est cool !

Moi, j’ai une idée pour résoudre tout ce merdier que vous avez foutu. Déterminons qui est responsable du déclenchement des hostilités ; une fois fait, allons sur internet et créons une cagnotte en ligne. Cette dernière sera accessible dans le monde entier et permettra l’étape suivante. Si vous souhaitez voir sauter celui qui a foutu la merde, vous déposez un euro par personne. Si la cagnotte dépasse les quatre milliards, la majorité l’emporte et celui qui fera sauter le fouteur de merde empoche la somme cumulée.

On appelle ça un référendum, je crois ?

Un instant !!!

Oui ! J’en étais donc à ma nouvelle vie avec ma nouvelle compagne.

Ben voilà, tout est dit !

Référendum, cinquante pour cent, tout sauté. Je ne pense pas qu’elle ait fait dans cet ordre.

Je décide de vivre pleinement ce que j’aurais dû vivre depuis le début ; mais quoi ? Problème de logistique et surtout d’envie, mais cela me rappelle mes dix-sept ans, l’époque où je suis devenu alcoolique par vocation et passion. Je venais de sortir du séminaire, en sachant qu’il était entré en moi depuis l’âge de cinq ans ; étant épris de liberté je voulais vivre sans restriction et comprendre que la liberté dont les autres me parlaient n’était pas qu’un rêve.

Exister dans le silence de l’ombre qui vous cache des autres pour vous apprendre que vous êtes le seul à diriger votre vie.