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"Qui suis-je quand je n’ai jamais été ?" dévoile la descente aux enfers d’un homme brisé, égaré dans un combat acharné contre ses tourments. Privé de repères, déconnecté du monde et profondément désillusionné par la nature humaine, il se livre à une haine destructrice envers tout ce qui l’entoure. Âme solitaire en quête d’un sens, il erre, tel un vagabond, dans une recherche désespérée de paix intérieure, qu’il peine à croire encore possible. Un voyage intime et bouleversant au cœur des ténèbres de l’existence.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Pour
Abdel Sylla, l’écriture est un exutoire où il dévoile ses émotions les plus intimes. Son style, désormais tourné vers des thèmes universels, explore ces instants où l’estime de soi vacille et où le sens de l’existence s’effrite. Cet ouvrage invite à plonger dans une quête profonde, à la recherche des vérités essentielles.
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Seitenzahl: 57
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Abdel Sylla
Qui suis-je
quand je n’ai jamais été ?
© Lys Bleu Éditions – Abdel Sylla
ISBN : 979-10-422-5167-3
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Eh toi, oui, toi ! Es-tu réellement vivant, ou une âme morte dans un corps en vie ? Je suppose que tu ne le sais pas vraiment, ou bien tu refuses de le savoir. Ces mots résonnent en toi, n’est-ce pas ? Pourquoi ton cœur s’emballe-t-il tout à coup ? Sens-tu cette oppression, ce besoin d’air ? Mais il n’y en a pas. Sens la haine, la violence, entends les cris assourdissants, regarde le monde pleurer devant toi.
Ah, tu es aveugle ? Regarde quand même ! Tu as les yeux fermés ? Ressens-le. Sens ton cœur se durcir, ton être se briser comme une pierre te fracassant le crâne. Les plus infimes cellules de ton corps te rongent, te dévorent. Tu ne seras plus rien, mais tu le sais déjà, ahahaha, tu n’as jamais été quelqu’un. Je te déteste, tu es insignifiant pour tous, déteste-toi, hais-toi comme ton pire ennemi, arrache ton cœur de ta poitrine, vite, meurs, meurs, meurs en silence. Laisse échapper toute ta rage, ton âme crie de douleur.
C’est ironique, n’est-ce pas ? Tu es entouré par la foule, mais personne ne t’entend, personne ne te voit. Personne ne t’aime, personne, tu m’entends, personne… Accepte ta destinée, accepte ta mort inéluctable, meurs, meurs. Personne ne veut de toi, tout le monde t’a rejeté, tout le monde te hait. Qui est là aujourd’hui ? Personne ? Hais-toi, déteste-toi, hais le monde autant que tu te hais. Retire ce cœur de ta poitrine, il te cause tant de souffrance, arrache-le, dévore-le.
Aaaah ! Voilà, c’est bien, continue à l’extraire, noie-toi dans ce bain de sang jusqu’à ce qu’il n’en coule plus. Tu es beau, admire ce trou béant sur ton torse, aime-le, chéris-le, vis-le, ressens-le. La joie, les sourires, la lumière, le soleil, tu ne les ressentiras plus jamais. Tu m’entends ? Plus jamais, ces sentiments illusoires, aussi dégoûtants que répugnants. Cultive ta haine au plus profond de toi, hais ce monde, tu n’aimeras plus personne, ni famille, ni ami, tu es seul, seul je te dis, seul.
Rien ne t’arrivera, crois-moi, ne crée aucun lien avec qui que ce soit. Laisse la part d’ombre te dévorer, elle fait partie de toi, elle est toi et tu es elle. Les ténèbres, le noir le plus sombre seront ton refuge. Maintenant, meurs sans identité, sans famille, sans ami, sans lieu de naissance. MEURS ! Ce n’était qu’un cauchemar ? Quelle nuit épouvantable, comme d’habitude ! Toujours ce même cauchemar, mais cette fois, quelque chose semblait différent. Je suis descendu au sous-sol pour vivre un moment avec le seul objet qui ne m’a jamais abandonné, « Taki ». Oui, c’est ainsi que j’ai rebaptisé mon piano.
Je joue du piano depuis l’âge de 5 ans, c’est mon exutoire, le seul endroit où je peux être vraiment moi-même. Depuis toujours, Taki n’était pas qu’un simple piano. Elle était une entité vivante, une compagne silencieuse qui me comprenait mieux que n’importe quel être humain. J’ai décidé de l’humaniser, non pas par caprice, mais parce que c’était la seule façon de survivre. À mes yeux, elle respirait, ressentait et répondait à mes émotions. Chaque note qu’elle produisait n’était pas seulement un son, mais une réponse. Elle pleurait avec moi, elle riait dans mes rares moments de joie.
Taki avait une personnalité bien à elle. Elle était douce et réconfortante dans mes heures sombres, presque comme une mère qui murmure des mots rassurants à son enfant. Mais elle pouvait aussi se montrer exigeante, intraitable. Parfois, lorsqu’elle détectait ma lassitude ou ma colère, ses notes devenaient imprévisibles, comme pour me rappeler que la vie ne me ferait pas de cadeau. Elle me forçait à jouer avec plus de précision, comme si elle voulait me défier : « Tu ne te laisseras pas aller. Pas tant que je suis là. »
Il y avait des jours où elle semblait impatiente, comme si elle ne supportait pas ma lenteur ou mon hésitation. Les touches devenaient lourdes sous mes doigts, comme si elle refusait de se laisser jouer par un esprit dispersé. Et puis, il y avait ces moments magiques où elle m’accueillait, où elle semblait m’ouvrir les bras. Les sons qu’elle produisait devenaient légers, presque lumineux, et pour un instant, tout semblait parfait.
Lorsque je posais les mains sur ses touches, j’avais l’impression de lui parler. Et elle me répondait, non pas avec des mots, mais avec des émotions. Ses graves me donnaient du courage, ses aigus m’apaisaient. Elle était comme une vieille amie qui connaissait mes silences et les remplissait avec une justesse infinie.
En humanisant Taki, je lui avais donné une âme. Mais parfois, je me demandais si ce n’était pas elle qui m’avait donné la mienne. Sans elle, qui serais-je ? Certainement pas moi.
Après avoir fermé les yeux et ressenti toute l’aura que dégage Taki, j’ai commencé à jouer une belle symphonie japonaise que j’avais découverte, une mélodie qui me transporte dans les étoiles. Tout allait bien au départ, je me sentais revivre comme à chaque fois que je jouais. Mais étrangement, je me sentais très nerveux, mon cœur battait très fort. Pourtant, la mélodie était très joyeuse.
Je ne comprenais pas ce qui se passait, j’ai pris un verre d’eau, j’ai repris ma respiration pour essayer de me calmer. J’étais prêt à recommencer à jouer, du moins je le pensais. J’ai fermé les yeux à nouveau pour ressentir l’aura, comme un rituel un peu superstitieux. J’ai commencé à jouer, c’était parfait, la mélodie résonnait dans toute la pièce, mais ce bonheur fut de courte durée. Mon cœur a recommencé à s’emballer, mes doigts étaient lourds sur les touches. La souplesse, l’aisance, la grâce semblaient m’avoir quitté.